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Je déclare la séance ouverte. Bienvenue à tous à la réunion numéro 85 du Comité permanent de la santé.
Nous poursuivons aujourd'hui notre étude du Guide alimentaire canadien.
Nous souhaitons la bienvenue à tous nos témoins, ceux qui sont sur place et ceux qui participent par vidéoconférence.
Nous accueillons aujourd'hui M. Manuel Arango, directeur, Politique de la santé et défense des intérêts de la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC du Canada, Joanne Lewis, directrice, Nutrition et saine alimentation, de Diabète Canada, et, à titre personnel, Benoît Lamarche, titulaire de la Chaire de nutrition de l'Université Laval, qui participe par vidéoconférence de Québec.
Bienvenue à vous tous. Nous allons procéder dans l'ordre mentionné en commençant par la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC. Nous aimons lorsque les déclarations préliminaires durent un maximum de 10 minutes.
Si vous êtes prêts à commencer, la parole est à vous.
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Je vous remercie de l'occasion qui m'est donnée de comparaître aujourd'hui.
En tant que directeur de la politique de la santé et de la défense des intérêts de la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC, j'ai le privilège, avec mon équipe, d'interagir individuellement avec bon nombre des membres du Comité sur la stratégie de saine alimentation du Canada. Nous sommes reconnaissants de l'engagement continu d'améliorer l'environnement alimentaire canadien.
Nous nous réjouissons aussi de la récente mesure prise par Santé Canada pour éliminer les gras trans industriels de notre approvisionnement alimentaire. La Fondation des maladies du coeur et de l'AVC est fière d'avoir coprésidé le groupe de travail sur les gras trans et d'avoir travaillé en collaboration avec le gouvernement et d'autres partenaires pour concrétiser cette politique de la santé. Il s'agissait d'une mesure importante, parce que les niveaux de gras trans restent élevés dans les aliments que consomment certaines populations vulnérables, y compris nos enfants. Dans certains aliments comme les produits transformés de boulangerie et les aliments vendus en restaurant, les niveaux restent élevés.
Pour ce qui est de l'étude sur le Guide alimentaire canadien, le Comité rencontre certains de nos partenaires à ce sujet. L'accord commun, c'est que la Stratégie en matière de saine alimentation, et plus particulièrement l'imminente révision du Guide alimentaire canadien, constituent une occasion sans précédent d'apporter des changements importants à notre environnement alimentaire tout en aidant les Canadiens à faire des choix sains.
En s'appuyant sur les commentaires formulés par mes collègues, mon témoignage aujourd'hui mettra l'accent sur les principales composantes suivantes: l'état nutritionnel des Canadiens et le lien entre la nutrition et les maladies chroniques, l'importance d'apporter d'importantes révisions au Guide alimentaire canadien et les recommandations précises de la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC relativement au Guide alimentaire.
La nutrition est un aspect central du travail de la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC. Nous savons que jusqu'à 80 % des maladies du coeur et des AVC peuvent être prévenues grâce à l'adoption de comportements sains, y compris une saine alimentation. Même si les causes sont multiples, une mauvaise alimentation, un apport calorique excessif et un accès inadéquat à des nutriments importants sont parmi les principaux facteurs des maladies chroniques et de l'obésité.
La situation n'est pas idéale au Canada. Actuellement, plus de 60 % des Canadiens adultes et plus de 30 % des enfants et des jeunes souffrent de surpoids ou d'obésité. Environ 70 % des Canadiens âgés de 18 ans et plus et des jeunes âgés de 12 à 17 ans ne consomment pas le nombre de portions de légumes et de fruits recommandé en 2016.
Ce qui est aussi inquiétant, c'est la consommation d'aliments ultratransformés augmente. Près de 50 % de l'apport énergétique des Canadiens vient d'aliments ultratransformés. À 60 %, cette proportion est encore plus élevée chez les enfants âgés de 9 à 13 ans. Cette situation a été soulignée dans un rapport produit la semaine dernière par l'Université de Montréal à la demande de la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC.
Ce qui préoccupe la Fondation dans le contexte de la discussion d'aujourd'hui, c'est qu'il pourrait s'agir de la première génération d'enfants dont l'espérance de vie sera moindre que celle de leurs parents en raison des décès prématurés liés aux maladies chroniques, y compris l'obésité.
Le coût annuel des maladies dues à l'alimentation est de 26 milliards de dollars, et la mauvaise alimentation représentait le plus important risque de décès au Canada en 2016. Sans une intervention de politiques publiques, la situation ne fera qu'empirer.
Que vous et vos caucus soyez d'accord ou non avec la façon dont le Guide alimentaire doit être révisé, nous pouvons tous reconnaître que, au cours des 10 dernières années depuis la présentation du dernier Guide alimentaire, les comportements sociaux et les habitudes de consommation ont changé, l'accès aux technologies et à l'information a évolué, et les données scientifiques liées à la nutrition ont aussi évolué. Tout cela exige un réexamen et une révision de la façon dont Santé Canada conseille aux Canadiens de consommer leurs aliments et leurs boissons.
Le Guide alimentaire canadien a déjà été une ressource centrale pour la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC, tant pour la préparation de documents d'orientation que pour la création de ressources à l'intention des consommateurs. Cependant, au cours des dernières années, nous avons de moins en moins utilisé le Guide alimentaire et y avons fait de moins en moins référence en raison de contradictions entre son contenu et les messages de la Fondation sur une saine alimentation. Nous espérons que la révision du Guide alimentaire permettra de corriger le tir.
La Fondation des maladies du coeur et de l'AVC appuie bon nombre des principes clés proposés par Santé Canada durant les phases de consultation sur le Guide alimentaire et est d'accord avec ces principes. De façon générale, nous sommes favorables à la consommation d'aliments entiers, surtout des aliments végétaux, mais assurément pas au détriment de la consommation d'une quantité modérée de certaines protéines animales, qui peuvent assurément faire partie d'une saine alimentation. Ici, nous parlons de poisson, d'oeuf, de viande maigre, de lait faible en gras, de lait non sucré et ainsi de suite. Nous soutenons aussi les propositions de limiter ou d'éviter les aliments et boissons très transformés ou préparés à teneur élevée en sodium, sucre ou gras saturé et d'éviter toutes les boissons sucrées, parce que ces produits ne font assurément pas partie d'une saine alimentation. Permettez-moi de fournir ici certaines précisions.
Pour ce qui est des produits laitiers, la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC recommande que le Guide alimentaire contienne un énoncé sur le fait d'inclure du lait à faible teneur en gras et sans sucre, des substituts du lait et du yogourt dans le cadre de son alimentation. Selon nous, il y a une certaine valeur liée au fait de s'assurer que les produits laitiers sont mentionnés parce qu'ils sont une source efficiente de calcium et de vitamine D. Par exemple, nous croyons qu'il convient d'encourager la consommation de lait entier chez les enfants de 1 ou 2 ans qui ne sont pas allaités. De plus, nous recommandons de continuer à surveiller les nouvelles données probantes sur l'incidence des produits laitiers à haute teneur en graisse sur la santé cardiovasculaire.
Pour ce qui est des gras saturés, la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC reconnaît que le gouvernement devrait promouvoir la consommation d'aliments qui contiennent surtout des gras insaturés plutôt que des aliments qui contiennent surtout des gras saturés. Les recherches montrent clairement que les gras saturés augmentent le risque de maladie du coeur et d'AVC, tandis que le fait de remplacer ces gras saturés par d'autres types de gras sains réduit les risques connexes. Notre conseil aux Canadiens, c'est que la meilleure façon d'éviter des gras saturés non sains est d'éviter de consommer des aliments ultratransformés. Il y a de plus en plus de données probantes selon lesquelles ce n'est pas seulement le gras en tant que tel, mais le type d'aliments dans lequel on trouve le gras qui peut avoir une incidence sur la santé cardiaque. Si les Canadiens mangent des quantités équilibrées d'aliments entiers réels, préparés à partir de rien, et évitent les aliments ultratransformés, ils réussiront probablement à gérer tout risque associé aux gras saturés.
Pour ce qui est des boissons, la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC reconnaît qu'il faut étancher notre soif avec de l'eau et du lait. Tous les Canadiens devraient avoir facilement accès à de l'eau salubre et propre. La Fondation des maladies du coeur et de l'AVC croit fermement que les boissons sucrées de toutes sortes, y compris le jus de fruit à 100 %, ne devraient pas être incluses dans les recommandations alimentaires formulées aux Canadiens. Il ne faudrait pas considérer ces boissons comme des solutions de rechange aux fruits. Les boissons sucrées ont peu d'avantages pour la santé, voire pas, mais sont associés à de nombreux risques. Les jus de fruit à 100 % sont métabolisés quasiment de la même façon que les autres boissons sucrées, et les jus peuvent afficher le même niveau de sucre ou jusqu'à 33 % plus de sucre que les boissons gazeuses. Les Canadiens devraient manger leurs fruits, pas les boire. Nous savons que la consommation excessive de sucre est associée à des effets néfastes sur la santé.
En ce qui concerne la préparation des aliments et les aliments ultratransformés, la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC reconnaît qu'il convient de recommander aux Canadiens de limiter leur consommation d'aliments ultratransformés et préparés. Les aliments ultratransformés sont une source majeure de gras saturés et affichent une forte teneur en calories, sel, sucre et, parfois, gras trans. Toutes ces choses augmentent le risque de maladie du coeur et d'AVC. Par conséquent, la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC croit qu'il est important d'avoir une définition claire de « aliments transformés », puisque beaucoup d'aliments de base sont transformés minimalement, comme des fruits et légumes congelés ou en conserve non sucrés et non salés. Il faut dire aux Canadiens que ce sont de très bons aliments à consommer. C'est important pour les consommateurs de comprendre très bien de quels aliments ils doivent limiter la consommation.
En ce qui a trait aux connaissances sur l'alimentation, les Canadiens ont besoin de soutien et d'éducation sur la planification et la préparation de repas et de collations santé, et nous espérons que le nouveau Guide alimentaire répondra à ce besoin. De plus, le fait de posséder les compétences et les connaissances alimentaires pour faire des choix sains exige une bonne compréhension de la façon dont il faut lire et comprendre les tableaux de la valeur nutritive. Nous soutenons aussi les efforts du gouvernement fédéral pour mettre en place des exigences en matière d'étiquetage sur le devant de l'emballage afin de fournir des renseignements explicatifs, sains, très visibles et faciles à comprendre sur les risques causés par les produits à haute teneur en sel, sucre et gras saturé. Les données probantes tirées d'autres administrations indiquent que l'étiquetage sur le devant des emballages est une mesure nécessaire pour faire en sorte qu'il soit plus facile pour les Canadiens de manger des aliments sains.
Enfin, en ce qui a trait aux déterminants de la santé, à la diversité culturelle et à l'environnement, la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC croit qu'il est essentiel que toute directive nouvelle ou révisée sur les habitudes alimentaires au Canada tienne compte des différences culturelles lorsqu'il est question d'accès aux aliments et à la nutrition. Cela inclut reconnaître l'importance de la souveraineté alimentaire et refléter les préférences culturelles et les traditions culinaires. Puisque Santé Canada travaille sur l'élaboration d'un guide alimentaire pour les Autochtones qui — c'est ce que nous avons compris — sera adapté pour inclure des aliments traditionnels et prélevés dans la nature et sera traduit dans toute une gamme de langues autochtones, nous recommandons fortement au ministère de s'efforcer de publier les deux guides alimentaires simultanément, si possible. Nous recommandons aussi au Comité de rencontrer des organisations dirigées par des Autochtones pour s'informer des progrès réalisés relativement à ce document. De plus, en ce qui a trait au processus général, nous encourageons aussi Santé Canada à communiquer publiquement le calendrier proposé de publication des diverses composantes du Guide alimentaire révisé tout en s'assurant que les outils préparés à l'intention des consommateurs canadiens et les directives pour les professionnels de la santé soient publiés en même temps.
En conclusion, conformément à notre participation au processus consultatif, la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC soutient la Stratégie en matière de saine alimentation, y compris une importante mise à jour du Guide alimentaire, l'étiquetage sur le devant des emballages, la réglementation des gras trans et les restrictions liées à la commercialisation d'aliments et de boissons malsaines à l'intention des enfants au Canada. Cette stratégie aidera à réduire le nombre de crises cardiaques et d'AVC au Canada.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps d'écouter ce que nous avions à dire aujourd'hui. Je répondrai volontiers à vos questions.
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Je vous remercie de me donner l'occasion de discuter avec vous au sujet du Guide alimentaire canadien et de répondre aux questions qui pourraient vous aider dans le cadre de votre étude.
Je m'appelle Joanne Lewis. Je suis diététiste accréditée et directrice de la nutrition et de la saine alimentation pour Diabète Canada.
Diabète Canada est un organisme national de bienfaisance dans le domaine de la santé qui représente les 11 millions de Canadiens qui vivent avec le diabète ou le prédiabète. Un certain nombre de personnes ici présentes connaissent déjà très bien le travail de notre organisation et sont elles-mêmes des champions du diabète sur la Colline et dans leurs collectivités dans leur circonscription.
Au nom de tous les Canadiens touchés par le diabète ou le prédiabète, je tiens à tous vous remercier de votre dur travail et de votre dévouement pour notre cause et de m'avoir invitée à comparaître ici aujourd'hui. Nous sommes très reconnaissants de votre soutien, qui nous aide à réaliser notre mandat, soit d'éliminer le diabète. Plus particulièrement, nous souhaitons souligner l'engagement de Sonia Sidhu, qui est membre du Comité, et qui est aussi présidente du caucus multipartite sur le diabète.
Environ un Canadien sur trois souffre du diabète ou du prédiabète. Cette statistique est hallucinante. Il y a un nouveau diagnostic de diabète formulé toutes les trois minutes. À l'échelle internationale, le taux de diabète du Canada est parmi les plus élevés des pays de l'OCDE. Notre population grandissante, vieillissante et diversifiée du point de vue ethnique, les hauts taux de surpoids et un mode de vie de plus en plus sédentaire ont contribué à une augmentation de plus de 50 % de la prévalence du diabète au cours des 10 dernières années. Essentiellement, 90 % des personnes qui souffrent du diabète souffrent du diabète de type 2. Alors qu'il s'agissait avant d'une maladie qui touchait les personnes âgées, le diabète de type 2 est maintenant diagnostiqué chez des Canadiens plus jeunes et touche des gens dans la fleur de l'âge. On prévoit que le taux de diabète continuera d'augmenter au cours de la prochaine décennie. On estime que près de 13 millions de Canadiens souffriront de diabète ou de prédiabète en 2027, ce qui représentera un coût direct pour le système de santé de 4,6 milliards de dollars.
Vous avez tous entendu parler du diabète. On le connaît, mais on ne le connaît pas bien. Peu de personnes se rendent compte des conséquences désastreuses que cette maladie progressive peut avoir sur la santé, l'esprit, la famille et le chéquier des personnes touchées. Le diabète cause 30 % des AVC, 40 % des crises cardiaques, 50 % des insuffisances rénales exigeant la dialyse et 70 % des amputations de membres non traumatiques. C'est aussi la première cause de perte de vision et de cécité. De plus, les personnes atteintes du diabète sont beaucoup plus susceptibles de dépression et d'autres problèmes liés à la santé mentale comparativement à la population générale. C'est une maladie avec laquelle les gens vivent 24 heures sur 24, 7 jours par semaine et 365 jours par année, sans pause. Les médicaments, l'équipement, les fournitures et les appareils requis pour traiter le diabète peuvent coûter aux gens des milliers de dollars chaque année. Les conséquences personnelles et économiques sont énormes.
Le prédiabète est une affection qui, elle non plus, n'est pas très bien connue. Les personnes atteintes de prédiabète ont des taux de glycémie anormalement élevés qui ne sont pas suffisamment élevés pour entraîner un diagnostic de diabète. Grâce à des changements du mode de vie et à une modeste réduction du poids, la moitié des gens atteints de prédiabète peuvent retrouver des niveaux de glycémie normaux et éviter le diabète.
Nous savons que l'activité physique régulière est extrêmement importante pour la prévention des maladies chroniques et la bonne santé. Cependant, pour lutter contre les épidémies d'obésité et de diabète, il faut vraiment aborder la question des aliments et des boissons que nous consommons et des options qui s'offrent à nous à cet égard, et ce, sérieusement. Plus que jamais, les Canadiens ont besoin de directives pour les aider à faire des choix santé qui leur permettront de réduire la prévalence et le fardeau des maladies chroniques au pays.
En octobre 2016, Santé Canada a lancé sa Stratégie en matière de saine alimentation. Dans le cadre de cette initiative, le ministère a décidé de réviser le Guide alimentaire canadien. Des experts canadiens internationaux de pointe dans le domaine de la nutrition, de la médecine, de la santé publique et des politiques ont prodigué des conseils sur le nouveau guide alimentaire proposé et ont élaboré des principes de saine alimentation au niveau de la population fondés sur des recherches scientifiques rigoureuses. Diabète Canada salue les efforts de Santé Canada dans le cadre de ce processus. Nous sommes favorables à une mobilisation générale et importante des intervenants dans le cadre des processus d'élaboration des politiques, et nous estimons que les consultations réalisées jusqu'à présent sur le guide alimentaire ont été importantes et ont inclus des professionnels, des scientifiques, des représentants du secteur privé et des membres du grand public canadien. Si puissant soit-il, le Guide alimentaire, à lui seul, ne permettra pas de renverser la vapeur en ce qui concerne le diabète et les maladies chroniques au Canada. C'est la raison pour laquelle Diabète Canada soutient la Stratégie en matière de saine alimentation, une approche à plusieurs volets visant à protéger la santé des Canadiens.
Un étiquetage sur le devant des emballages plus instructif, des tableaux de la valeur nutritive plus faciles à utiliser et à comprendre sur les aliments et les boissons, des restrictions liées aux publicités d'aliments malsains destinées aux enfants et aux jeunes et l'élimination des gras trans industriels dans l'approvisionnement alimentaire canadien, en plus du Guide alimentaire, faciliteront les choix santé et permettront de changer lentement l'environnement alimentaire au pays.
La Stratégie en matière de saine alimentation, y compris le Guide alimentaire, doivent être offerts à la population de façon à réorienter notre société vers la bonne santé. Les gens auront toujours la liberté individuelle de prendre leurs décisions dans leur contexte personnel. Pour obtenir les résultats audacieux dont nous avons si désespérément besoin en ce qui a trait à l'amélioration de la santé des Canadiens, il faut des changements et il faut adopter une approche axée sur la population.
Les personnes atteintes du diabète ou du prédiabète et celles qui sont à risque élevé doivent beaucoup se préoccuper de l'environnement alimentaire et d'une saine alimentation. Depuis 1992, Diabète Canada a élaboré et communiqué des lignes directrices liées à la pratique clinique pour la prévention et le traitement du diabète au Canada. Cela inclut des recommandations liées à la nutrition. Les plus récentes lignes directrices de pratique clinique portent que:
En général, les personnes diabétiques devraient suivre le régime alimentaire recommandé pour la population générale dans le document « Bien manger avec le Guide alimentaire canadien ». Cela consiste à choisir une variété d’aliments provenant des quatre groupes alimentaires (Légumes et fruits, Produits céréaliers, Lait et substituts et Viandes et substituts) et à consommer de préférence une plus grande quantité d’aliments ayant une faible densité énergétique afin d’optimiser la satiété et d’éviter une surconsommation d’énergie. Ce type d’alimentation peut aider une personne à atteindre et maintenir un poids santé tout en lui procurant un apport suffisant de glucides, de fibres, de lipides, d’acides gras essentiels, de protéines, de vitamines et de minéraux.
Une alimentation équilibrée est bonne pour les gens atteints du diabète. L'accent mis dans le nouveau Guide alimentaire sur la consommation d'aliments entiers est l'une des choses que notre organisation soutient le plus. Le Guide alimentaire recommande de consommer régulièrement des légumes, des fruits et des grains entiers. Bon nombre de ces aliments sont d'excellentes sources de fibres alimentaires et affichent un faible indice glycémique. Les études ont montré qu'une diète qui inclut des aliments à faible indice glycémique riches en fibres peut aider à améliorer le contrôle de la glycémie et peut réduire les risques cardiovasculaires, qui sont élevés chez les personnes atteintes du diabète et du prédiabète.
Le Guide alimentaire soutient la consommation de légumes et de noix. Une consommation régulière de ces aliments est associée à un taux de glycémie à jeun plus bas et un plus faible taux d'hémoglobine A1c chez les gens atteints ou non du diabète. En outre, la consommation de tels aliments améliore les lipides sanguins chez les diabétiques. La viande maigre, les oeufs et les produits laitiers sont des aliments sains qui peuvent absolument être inclus dans un régime équilibré, conformément au Guide alimentaire.
Diabète Canada soutient la recommandation de limiter les gras saturés et de consommer des graisses alimentaires non saturées. Pour les personnes qui vivent avec le diabète et qui sont deux ou trois fois plus prédisposées à des maladies coronariennes, limiter les gras saturés peut aider à atténuer ce risque. Le sodium, le sucre et les gras saturés sont des nutriments préoccupants pour l'intérêt public. Diabète Canada est fortement en faveur d'une réduction de la consommation de ces nutriments dans l'alimentation des Canadiens. Des habitudes alimentaires qui misent sur des aliments à faible teneur en sel, en sucre et en gras saturés ont été associées à des valeurs inférieures au chapitre de la pression artérielle, de la glycémie à jeun, du poids et du tour de taille et du mauvais cholestérol dans le sang chez les diabétiques, comparativement aux autres habitudes alimentaires. Le fait de miser sur des aliments entiers, de cuisiner davantage à la maison et la réduction de la consommation d'aliments transformés aideront les Canadiens à limiter la consommation de nutriments préoccupants.
Une saine hydratation est extrêmement importante pour Diabète Canada. Les boissons sucrées représentent une des principales sources de sucre dans l'alimentation des Canadiens et fournit peu de valeur nutritive, voire aucune. Au cours des 25 prochaines années, les boissons sucrées au Canada seront responsables de 300 000 cas d'obésité, d'un million de cas de diabète, de 300 000 cas de cardiopathie, de 100 000 cas de cancer, de 63 000 AVC et de 50 milliards de dollars en coûts de santé. Diabète Canada prône l'eau comme boisson de choix, et nous sommes très heureux de voir que Santé Canada promeut la même chose dans le Guide alimentaire.
Diabète Canada reconnaît qu'il faut de meilleures connaissances et de meilleures compétences pour s'y retrouver dans l'environnement alimentaire complexe. Nous sommes heureux de voir que le Guide alimentaire encourage les Canadiens à choisir des aliments nutritifs lorsqu'ils magasinent et mangent, planifient et préparent des repas et des collations sains et à partager des repas en famille et entre amis quand c'est possible.
Pour que les Canadiens puissent appliquer les principes du Guide alimentaire au quotidien, ils ont besoin de soutien, de ressources et d'infrastructure. Diabète Canada veut s'assurer qu'il y a des systèmes en place pour faciliter l'adhésion au Guide alimentaire. À cette fin, nous proposons ce qui suit au gouvernement du Canada: s'assurer que le Guide alimentaire et la politique alimentaire d'Agriculture et Agroalimentaire Canada se complètent l'un l'autre, continuer de créer des partenariats avec tous les ordres de gouvernement pour réduire le fardeau de l'insécurité alimentaire qui touche les ménages canadiens, travailler en collaboration avec les provinces et les municipalités pour accroître l'accessibilité d'eau potable propre, salubre et gratuite dans les résidences et les espaces publics partout au pays.
En conclusion, Diabète Canada soutient l'orientation prise dans le Guide alimentaire canadien. Dans le cadre d'une stratégie intégrée, il y a là un réel potentiel de transformer notre environnement obésogène favorable à l'éclosion de maladies et d'influer positivement sur les décisions alimentaires des Canadiens, ce qui modifie de façon importante leurs perspectives en matière de santé. Imaginez un Canada où il y aurait moins de maladies chroniques, où les coûts des soins de santé seraient inférieurs et qui bénéficierait d'une société plus productive. C'est possible. Diabète Canada a hâte de continuer à travailler avec Santé Canada pour promouvoir une saine alimentation et améliorer la santé et la qualité de vie de tous.
Merci.
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Merci beaucoup. J'aimerais remercier le Comité permanent de la santé de me donner l'occasion de présenter mon point de vue sur la stratégie en matière de saine alimentation. Je crois qu'il s'agit là d'un pas très important vers l'amélioration de l'environnement alimentaire et peut-être même aussi de la santé à long terme au Canada.
Je suis titulaire de la chaire en nutrition de l'Université Laval. L'alimentation et la santé sont mes domaines d'étude depuis les 20 dernières années. Mes principaux domaines d'intérêt sont la nutrition, les maladies cardiaques, l'obésité et le diabète. Je mène des études épidémiologiques, des études par vaste cohorte, des études cliniques et des études mécanistes. J'ai étudié tous les types de matières grasses et fait des études exhaustives sur certains régimes alimentaires, le régime méditerranéen, par exemple.
Aux fins de la transparence, je crois qu'il est important de divulguer que mes recherches ont été financées par l'industrie dans le passé, précisément par l'industrie laitière et le Conseil canadien du canola. Ce financement s'inscrivait dans les grappes canadiennes d'innovation d'Agriculture et Agroalimentaire Canada. Je tiens toutefois à insister sur le fait que je ne sers aucun dessein précis en ce qui concerne l'alimentation et la santé. Je ne suis pas végétarien, et je ne suis pas un grand amateur de lait. Je suis allergique aux poissons et aux fruits de mer. Voilà tout ce que j'avais à divulguer, j'imagine.
Je crois que mon rôle en tant que chercheur est de faire avancer les connaissances et de veiller à ce que les données soient interprétées correctement. À mon avis, le processus de révision fondé sur l'ensemble des données probantes que Santé Canada a entrepris est essentiel. Encore une fois, en tant que chercheur, mon rôle est de veiller à ce que les meilleures données probantes possible soient accessibles afin d'éclairer au mieux les décisions.
Avant de vous présenter mon point de vue sur la stratégie en matière de saine alimentation et sur le guide alimentaire en général, je tiens à souligner que j'ai eu la chance de participer au cycle d'examen des données de Santé Canada en 2015. À l'époque, j'ai exposé mon opinion sur les données probantes servant à éclairer les décisions.
Je félicite Santé Canada d'avoir choisi d'examiner de façon exhaustive la stratégie en matière de saine alimentation. Cela n'a rien de facile, et les attentes sont élevées. De nombreux éléments de la stratégie suscitent d'importantes controverses. Vous êtes aussi des consommateurs, alors je suis sûr que vous êtes tous au courant des controverses dont je parle. La tâche n'est donc pas facile, mais je crois que Santé Canada... les deux témoins précédents ont mentionné que le processus s'est déroulé extrêmement bien, autant en ce qui concerne la transparence que le degré de consultation.
Au cours des prochaines minutes, j'aimerais vous donner mon opinion sur chacun des principes directeurs.
Selon le premier principe, une diversité de boissons et d'aliments nutritifs est le fondement d'une saine alimentation. De nos jours, on insiste beaucoup, dans le monde entier, sur les régimes types, ce qui a pour effet de les promouvoir auprès de la population. Évidemment, il existe un grand nombre de régimes types sains. Cela est reconnu dans l'ensemble, je crois. Cependant, je ne vois pas comment on peut lier la stratégie — que je trouve géniale — à l'importance accordée à chaque nutriment. Les régimes types vont avoir beaucoup d'importance — l'alimentation végétalienne, le régime alimentaire qui vise à lutter contre l'hypertension, le régime méditerranéen —, et malgré tout, on insiste beaucoup sur les nutriments. Nous avons une stratégie pour l'étiquetage des nutriments sur le devant de l'emballage afin de mettre en évidence les graisses saturées, les sucres et le sodium. À mes yeux, il n'y a pas de corrélation directe entre cela et une approche axée sur l'alimentation ou sur les régimes types. Nous continuons d'axer notre attention sur les nutriments, ce qui risque de créer de la confusion chez le public.
La tâche n'est pas facile, parce que nous avons programmé la population à surveiller les nutriments, au cours des 20 ou 30 dernières années. La valeur nutritive est indiquée sur l'étiquette des aliments. Au cours des dernières années, Santé Canada a mené des consultations auprès du public, et la population — les consommateurs — veut de l'information à propos des protéines, des glucides, des lipides et des calories. Cela pose un grand problème, parce que ce que nous voulons, c'est mettre l'accent sur la globalité du régime alimentaire, sur l'alimentation au complet. Malgré tout, nous nous entêtons à fournir de l'information sur les nutriments. Il y a donc un décalage, selon moi. J'aimerais comprendre pourquoi on procède ainsi, vu la différence marquée entre les deux approches.
En outre, on recommande aux États-Unis et au Canada, pour des raisons évidentes, de remplacer les graisses saturées par les gras insaturés. Beaucoup de données probantes appuient cette recommandation, mais, encore une fois, il s'agit d'une recommandation axée principalement sur les nutriments. J'ose espérer que Santé Canada, dans ces lignes directrices révisées, choisira de ne pas insister là-dessus. Si notre approche consiste à mettre l'accent sur les aliments eux-mêmes, il ne faut pas trop insister sur les nutriments. Nous voulons que les gens s'intéressent aux aliments de substitution.
De surcroît, cette recommandation de remplacer les graisses saturées par les acides gras polyinsaturés ne fait pas l'unanimité. Cela ne concerne ni le cholestérol ni la santé; simplement, il serait difficile de le mettre en pratique d'un point de vue alimentaire. Par exemple, même si vous voulez remplacer les graisses saturées par les acides gras polyinsaturés — c'est-à-dire remplacer le mauvais gras par le bon gras —, comment allez-vous y arriver si vous voulez manger du yogourt? Il n'existe aucun yogourt à teneur élevée en lipides insaturés. Les matières grasses du lait dans le yogourt contiennent des graisses saturées. Il en va de même pour le fromage. La population a beaucoup de difficulté à comprendre cela relativement à la substitution. Peut-être pourrons-nous approfondir le sujet pendant la période de questions. Les choses ne sont pas aussi faciles qu'elles en ont l'air, et c'est important, je crois, de garder cela à l'esprit.
Bien entendu, des pays aux quatre coins du monde tentent de régler ce problème grâce à des lignes directrices élaborées à la lumière de l'ensemble des études scientifiques. Ce qui est curieux, et c'est quelque chose que je ne comprends pas, c'est que bien que tout le monde utilise les mêmes données, chacun arrive à des conclusions différentes. Au Canada et aux États-Unis, le paradigme tend vers la faible teneur en graisses saturées et la teneur élevée en acides gras polyinsaturés, simplement parce que cela correspond aux conclusions que nous avons tirées des observations scientifiques. Ailleurs, l'organisme de santé des Pays-Bas ne tire pas des conclusions en ce sens des données, malgré le fait que nous examinons la même chose. Par exemple, les Pays-Bas n'ont émis aucune recommandation en ce qui concerne la consommation de produits à faible teneur en matières grasses, parce qu'ils n'ont tiré aucune conclusion en ce sens des données. J'ai moi-même mené beaucoup d'études là-dessus, et les données que j'ai recueillies ne permettent pas de conclure, par exemple, qu'il est plus sain de consommer du yogourt à faible teneur en matières grasses qu'un yogourt riche en matières grasses. Il s'agit purement d'un acte de foi fondé sur le fait qu'un yogourt riche en matières grasses contient davantage de graisses saturées. Certaines données semblent aussi révéler que la matrice alimentaire est susceptible de modifier les effets des aliments sur la santé. Du point de vue d'un scientifique, je trouve très intéressant d'observer la façon dont évolue le processus entourant les recommandations. Nous avons tous les mêmes données scientifiques à notre disposition, mais nous n'en tirons pas les mêmes conclusions.
Je trouve également génial ce qu'on veut faire par rapport aux aliments transformés et préparés, mais, encore une fois, on court le risque d'insister trop fortement sur les nutriments, notamment sur le sucre. À titre indicatif, je tiens à préciser qu'il est bien sûr préoccupant de consommer trop de sucre; personne ne remet cela en question, mais je crois que le sucre a le dos un peu trop large. Des analyses menées dans certains pays du monde sur la morbidité liée aux nutriments ont conclu que le sucre se classait au dixième rang, parmi tous les nutriments. Le sucre arrive derrière les fruits, les noix, le sel, la viande transformée, les légumes, les gras trans, les acides gras oméga-3, les grains entiers et les fibres... au dixième rang. Pourtant, nous insistons beaucoup sur le sucre. Le sucre a peut-être une incidence sur la santé, mais il y a beaucoup d'autres facteurs nutritionnels qui peuvent aussi avoir une incidence.
En ce qui concerne le sucre, l'étiquetage sur le devant de l'emballage — et c'est un sujet dont nous avons discuté entre collègues ici au Québec dans notre institut de recherche — est problématique. Laissez-moi vous donner quelques exemples. Plusieurs produits, par exemple les céréales, qui contiennent beaucoup de sucre, demeurent sous le seuil pour l'affichage du sucre sur le devant de l'emballage. Les céréales Mini-Wheats, les céréales Honeycomb — et j'en passe beaucoup — sont tout juste sous le seuil de 15 grammes par portion, et conséquemment, le teneur élevée en sucre ne sera pas indiquée sur le devant de l'emballage, même si elles contiennent peut-être autant que 14 grammes de sucre, ce qui est assez élevé. Un autre problème clé, de notre point de vue, tient à l'importance qu'il faut accorder aux sucres ajoutés, par rapport aux sucres totaux. Il est passablement difficile d'examiner le sucre ajouté, même si c'est quelque chose qu'il faudrait prendre également en considération dans l'intérêt de la santé publique.
J'ai également un commentaire à faire à propos du jus. Il est clair que la surconsommation de jus, de boissons sucrées, n'est pas saine et qu'elle constitue un facteur de risque relativement à l'obésité et aux maladies cardiovasculaires. Mes collègues et moi avons discuté du sujet, et, encore une fois, nous croyons qu'il est exagéré de recommander de ne consommer aucun jus. Je doute qu'il existe des données probantes indiquant que même une petite quantité de jus peut être néfaste pour la santé. Les études montrent qu'une surconsommation de jus n'est pas saine, mais les données sont tout de même nuancées, et il y a quand même un manque à combler en matière d'information — et c'est mon avis de scientifique — avant de pouvoir faire une recommandation en matière de santé publique.
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Je vais répondre. Peut-être que M. Lamarche pourra ajouter quelque chose après.
Ma position, en tant que diététicienne, c'est que les produits comme Ensure, Boost et j'en passe — Glucerna — étaient plus ou moins réservés aux gens qui ne peuvent pas consommer des aliments entiers. Dans le passé, ce genre de produits était réservé pour les gens qui n'étaient tout simplement pas assez bien portants pour consommer des aliments entiers régulièrement. Ces produits servaient de calories supplémentaires ou de repas de remplacement pour les personnes âgées ou les gens qui ne pouvaient pas consommer d'aliments entiers. Au cours des dernières années, un tout autre genre de consommateurs ont commencé à prendre ces produits, car ils croient, peut-être à tort, que cela remplace sans problème un déjeuner ou une collation composés d'aliments entiers. À mon avis, je ne crois pas du tout que ce soit une bonne solution de remplacement.
Je dois avouer que je suis aussi coupable. Il m'arrive de temps en temps, lorsque je n'ai pas le temps de planifier quelque chose pour mon déjeuner de prendre ce genre de produits. Je ne crois pas que ce soit un problème, mais il n'est absolument pas recommandé de le faire constamment.
Un aliment est certainement plus que juste la somme de ses nutriments. Il y a une raison pour laquelle les nutriments prennent la forme d'aliments. Si vous isolez ces nutriments — les acides aminés, des glucides ou peu importe — sous forme de boisson, vous perdez quelque chose. Si vous enlevez un élément d'un aliment sain — la somme de ses parties — et que vous mettez cet élément dans une boisson, est-ce toujours sain? Je n'ai pas vu de données qui permettraient de conclure que c'est le cas.
Je crois toutefois qu'il y a eu diverses d'études scientifiques qui ont révélé que quand vous isolez un élément nutritif sous forme de gélule... il faut se demander si l'effet sur la santé est le même. La réponse est non, parce que ce nutriment faisait partie auparavant d'un ensemble plus grand, et ce sont tous ces éléments, ensemble, qui font qu'un aliment est sain.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins, dont les témoignages ont été assez éloquents.
Je suis porte-parole et ministre du cabinet fantôme en matière d'agriculture et d'agroalimentaire. Vous conviendrez avec moi que l'agriculture et l'agroalimentaire jouent un rôle majeur dans l'alimentation des Canadiens. Contrairement à l'argent, qui ne pousse pas dans les arbres, la nourriture pousse dans les champs. Il faut s'occuper des produits agricoles et les transformer.
Monsieur Arango, j'ai apprécié l'un de vos commentaires. Vous avez dit souhaiter que les transformateurs du domaine de l'alimentation innovent. Vous êtes convaincu que ces gens ont un mot à dire dans l'élaboration du nouveau guide alimentaire. En effet, ils peuvent contribuer à améliorer l'alimentation des Canadiens.
Madame Lewis, bien que je m'éloigne un peu du sujet à l'étude, je veux vous remercier, vous et les autres représentants de Diabète Canada, de l'important travail que vous avez accompli avec les partis de l'opposition dans le dossier des crédits d'impôt pour les personnes souffrant de diabète de type 1. Ensemble, nous avons réussi à faire entendre raison au gouvernement. Aujourd'hui, des centaines de personnes sont très heureuses du travail que nous avons réalisé conjointement.
Je remercie le gouvernement d'avoir changé son fusil d'épaule dans ce cas. C'est effectivement une bonne chose que les libéraux aient reconnu qu'un pas dans la mauvaise direction avait été fait.
Monsieur Lamarche, je vais vous donner l'occasion de vous exprimer un peu en français. Je suis persuadé que cela va vous faire du bien. À plusieurs reprises, au cours de votre présentation, vous avez mentionné la science. J'ai eu l'impression que, à votre avis, il faudrait prendre en compte plusieurs autres éléments avant de procéder à l'élaboration et à la distribution d'un prochain guide alimentaire. Est-ce que je me trompe?
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Je suis tout à fait d'accord avec vous, monsieur Lamarche. C'est d'ailleurs pour cela que je suis ici aujourd'hui.
Effectivement, des gens ont beaucoup travaillé et ont fait beaucoup de recherche en matière de nutrition, d'aliments et de transformation alimentaire. Ce sont les gens de l'industrie agroalimentaire et les agriculteurs. Des instituts de recherche en agriculture ont fait des recherches éloquentes. Il y a eu énormément de recherche en matière d'alimentation. Malheureusement, d'après ce que je vois, le Comité permanent de la santé a prévu deux rencontres pour parler du Guide alimentaire canadien. Par contre, aucun témoin ne provient de l'industrie agroalimentaire et aucun témoin ne provient du secteur agricole. Je trouve cela inconcevable.
De son côté, le Parti conservateur du Canada est très près du monde rural, et il croit que la nourriture devrait provenir des régions du Canada. Nous pensons que ces gens-là ont leur mot à dire dans cette étude. Nous aurions beaucoup aimé entendre leurs témoignages et les entendre nous expliquer comment ils procèdent à la transformation, et quel est le niveau de recherche sur la transformation alimentaire. Nous aurions aimé savoir où on s'en va. Je pense que tous ces gens veulent le bien des Canadiens.
Par exemple, nous avons parlé du jus. Est-ce une question de quantité ou est-ce le jus qui est mauvais? Des gens auraient pu venir expliquer à quel stade se trouve la recherche dans ce domaine. C'est pour cette raison, monsieur le président, que je vais déposer la motion suivante:
Que, conformément à l’article 108(2) du Règlement, le Comité permanent de la santé prolonge son étude du Guide alimentaire canadien et entende spécifiquement des intervenants de l'agriculture et de l'agroalimentaire; que le Comité présente ses conclusions à la Chambre avant la publication de la Partie 1 du nouveau rapport sur la politique d'orientation alimentaire.
Monsieur le président, je vais vous laisser distribuer la motion. Si vous me le permettez, je vais expliquer pourquoi je l'ai présentée.
J'espère que les témoins comprennent que je dois faire cette présentation extrêmement importante. C'est non seulement pour les secteurs agricole et agroalimentaire, mais également pour les Canadiens et les Canadiennes qui s'attendent à ce que le prochain guide alimentaire comporte toutes les données et tienne compte de l'ensemble des données scientifiques qui sont à leur disposition, incluant les données qui proviennent du secteur même qui nous permet d'avoir des aliments à mettre dans notre assiette et à manger chaque semaine. Peut-être que nous pourrions apprendre de ces compagnies quels efforts sont faits en ce sens.
Monsieur le président, le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, auquel je siège, s'est penché sur la politique alimentaire. Un rapport a été déposé cette semaine à la Chambre des communes. Je voudrais vous parler d'un élément de ce rapport qui me semble tout à fait pertinent. Soit dit en passant, ce rapport qui a été adopté à l'unanimité par les membres du Comité. Tant les libéraux et les néo-démocrates que les conservateurs se sont entendus sur l'ensemble du rapport et sur certaines recommandations.
La recommandation dont je veux parler traite d'un rapprochement entre les producteurs et les consommateurs. En matière de politique alimentaire, c'est important que les gens sachent ce qu'ils mangent, d'où cela provient et pourquoi on le fait. Dans notre étude, les témoins ont souligné qu'il existait un grand fossé entre les producteurs et les consommateurs, parce que les consommateurs ignorent souvent la façon dont les aliments sont produits. La confiance du public, selon nous, fait partie des principales priorités du secteur agricole et agroalimentaire. Dans le rapport, nous soulignons que les agriculteurs sont proactifs dans ce domaine. Ils organisent des visites de leurs exploitations, ils invitent la population canadienne à les rencontrer pour mieux comprendre comment ils produisent les aliments. La directrice exécutive de l'Association canadienne des foires et des expositions a mentionné que les foires agricoles représentaient un lieu de rencontre idéal entre le monde agricole et les gens de la ville qui veulent savoir et comprendre d'où viennent leurs aliments. Cela, c'est une clé.
Vous parliez plus tôt de l'alimentation méditerranéenne. Je suis allé dans les pays méditerranéens, où j'ai constaté que les gens mangent beaucoup de fromage. S'il y a un endroit où on mange beaucoup de fromage, c'est là. Pourtant, je n'ai pas vu beaucoup de problèmes d'obésité dans les endroits que j'ai visités là-bas.
Les gens n'ont pas à aller bien loin, étant donné que les producteurs sont à proximité des marchés. Les consommateurs peuvent échanger avec les producteurs tous les jours. Cette proximité avec les producteurs n'existe pas, ici, et je pense qu'il serait important de l'instaurer.
Selon plusieurs témoins qui ont participé à notre étude, l'éducation est essentielle, dans le cadre d'une politique alimentaire, pour nouer de telles relations entre les producteurs et les consommateurs. La politique alimentaire peut, selon certains, offrir une occasion de réfuter divers mythes sur l'agriculture moderne et de promouvoir le secteur comme étant celui qui produit les aliments de façon responsable et respectueuse de l'environnement ainsi que du bien-être animal.
On m'a dit, d'ailleurs, que ces préoccupation étaient prises en compte dans l'élaboration du guide alimentaire. On parle de la santé des Canadiens, mais on veut tenir compte de leur impact sur l'environnement. Il serait donc important que les producteurs viennent dire aux membres du Comité à quel point ils travaillent fort, depuis des années, pour minimiser l'impact de leurs productions sur l'environnement.
Permettez-moi de vous lire une citation:
Si elle est conçue et mise en oeuvre correctement, la politique alimentaire du Canada pourrait réduire le fossé qu'il y a entre le public canadien et l'agriculture canadienne moderne. En tant qu'industrie, nous savons qu'il est très important d'établir des relations de confiance avec la population et que nous devons rétablir de bons rapports avec les consommateurs et le public. Cette initiative offre la possibilité de rapprocher les éleveurs, les agriculteurs et la population afin de trouver des valeurs communes au sein des systèmes agricoles et alimentaires du Canada.
Cette déclaration a été faite par M. Dan Darling, le président de la Canadian Cattlemen's Association.
Pourquoi les membres de ce comité ne veulent-il pas que M. Darling vienne leur parler des efforts que font ces gens pour se rapprocher de la population et comprendre ses tendances?
La population veut mieux se nourrir et les éleveurs le savent. Or, si ces derniers veulent continuer à vendre leurs produits, ils doivent s'adapter. J'aurais aimé que les membres du Comité prennent quelques minutes pour entendre les gens de la Canadian Cattlemen's Association.
On parle également d'étiquetage dans le guide alimentaire. Cela cause beaucoup d'inquiétude dans l'industrie, dans le commerce de détail et chez les producteurs de lait, parce qu'on ne sait pas ce qui va être mis en avant. Pourtant, M. Arango nous a dit plus tôt que les gens, pour être en mesure de savoir ce qu'ils mangent, voulaient des faits et des chiffres bien précis. Je pense que tous les producteurs et les autres intervenants du domaine de l'agroalimentaire sont d'accord là-dessus. On veut éviter les effets désincitatifs faisant en sorte que les gens auraient aussi peur de consommer un produit alimentaire que d'acheter un produit de nettoyage. C'est un sujet de préoccupation. Je pense que ces gens auraient voulu venir nous faire part de leur position au sujet de l'étiquetage.
La fondation de M. Arango travaille très fort avec les détaillants pour trouver un équilibre. Cela permettrait de bien informer les gens de ce qu'ils mangent et de prévenir les maladies cardiaques. Malheureusement, ce comité ne semble pas intéressé à ce que les gens de l'industrie agroalimentaire leur expliquent les conséquences que peut avoir un mauvais étiquetage sur le choix des consommateurs. J'aurais aimé que ces gens viennent vous expliquer que les choix des consommateurs qu'on veut éclairés ne le sont pas nécessairement.
M. Lamarche, qui est titulaire d'une chaire de recherche en nutrition à l'Université Laval, nous a dit plus tôt que, si nous n'étions pas vigilants, certains produits ne seraient pas étiquetés correctement et qu'ils pourraient être plus dommageables pour la santé que certains produits étiquetés, du fait que ceux-ci contiennent du sucre naturel. Il y a donc là un enjeu majeur.
Je pense qu'il serait important que le Comité et vous, monsieur le président, permettiez à ces gens de donner leur avis sur ces questions.
La recommandation du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire se lit comme suit:
Le Comité recommande que le nouveau guide alimentaire repose sur la politique alimentaire et qu'il comprenne des données scientifiques évaluées par des pairs, et que le gouvernement collabore avec le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire pour garantir l'harmonisation et la compétitivité dans l'intérêt des industries canadiennes.
C'est simple. Un autre comité de la Chambre des communes, composé de libéraux, de conservateurs et de néo-démocrates, a adopté cette recommandation à l'unanimité. Personne ne s'y est opposé. Tous les libéraux l'ont acceptée. Le rapport a été déposé et bien accueilli.
Étant donné que le guide alimentaire relève de la santé, je pense sincèrement que l'étude de ce dernier incombe au Comité permanent de la santé, qui pourra assurer le suivi de cette recommandation auprès du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Comme je l'ai dit déjà, je propose cette motion aujourd'hui pour permettre aux producteurs, aux éleveurs et aux producteurs de lait de se faire entendre.
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De combien de temps est-ce que je dispose?
Des voix: Ah, ah!
M. Benoît Lamarche: Je vais essayer de répondre rapidement à la première question.
Je crois que l'approche axée sur le devant des emballages — cela a déjà été mentionné — est efficace. Cependant, j'ai affirmé que nous avions certaines réserves à l'égard de la cible relative au sucre, qui concerne l'apport total de sucre. Bien sûr, cela peut modifier le comportement des gens, mais a également une incidence sur l'industrie. Cette dernière réagira à ces étiquettes et tentera d'aller en deçà de la cible et, bien sûr, d'éviter les étiquettes de mise en garde sur leurs produits.
La question qui se pose est donc la suivante: est-ce la bonne quantité? Est-ce que 15 grammes ou 15 % par jour est sécuritaire...? À mon avis, les données scientifiques n'appuient pas fortement la quantité réelle. Nous pourrions en discuter toute la journée, mais j'ai certaines préoccupations concernant la cible relative à l'apport total de sucre, par rapport à la cible relative au sucre ajouté.
Quant aux inégalités relatives au statut socioéconomique, je suis fortement en faveur de l'accès à des aliments sains comme moyen plus efficace d'améliorer l'état de santé des Canadiens. La communication et l'éducation vont fonctionner, mais l'accès est primordial. Si nous ne donnons pas aux gens un accès à des aliments sains, les mesures que nous prendrons auront très peu d'effet, peu importe la façon dont nous communiquons l'information.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais également, tout comme Mme Lewis, féliciter Mme Sonia Sidhu de son travail lié à la lutte contre le diabète et de son dévouement à cette cause. Je tiens aussi à vous féliciter de ce que vous faites, Sonia.
J'ai trouvé plutôt déprimants les derniers jours de discussion sur le Guide alimentaire canadien. Monsieur le président, j'aime le yogourt, le lait, les viandes rouges, le fromage, le sucre et les graisses saturées, pour l'amour de Dieu. Je découvre que je ne peux rien manger de ce que j'aime, selon le Guide alimentaire canadien. C'est déprimant, mais j'imagine que je devrais lire le Guide révisé lorsqu'il sera publié.
Ce dont je désire parler précisément — et j'en ai parlé à la dernière séance, mais je veux connaître également votre opinion à ce sujet —, ce sont les boissons. J'ai été assez surpris par votre commentaire, monsieur Arango, concernant le jus de fruits 100 % naturel. Vous dites que le jus de fruits comporte 33 % plus de sucre que les boissons gazeuses, est-ce que j'ai bien entendu?
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Au risque de paraître redondante ou répétitive, je crois qu'il faudra adopter une approche à volets multiples. Je crois comprendre que les plus grands consommateurs de boissons sucrées sont les adolescents, et les plus grands acheteurs de ces boissons à la maison sont les parents. On aura besoin d'une combinaison de modalités en matière d'éducation pour rejoindre les divers groupes cibles concernant les boissons sucrées afin d'en réduire la consommation et d'augmenter celle d'aliments sains.
Une chose que j'ai apprise dans le cadre de ma pratique, c'est que chaque personne est motivée par quelque chose de différent, alors on ne peut pas adopter une approche universelle. Les gens ne changent pas leur comportement en raison de la même information ou pour exactement la même raison. Je crois qu'il incombe au système scolaire, aux parents, aux collectivités ou à Internet, peu importe les diverses populations, de transmettre ces messages.
Je dois féliciter l'entreprise SodaStream. Elle a une publicité — vous l'avez probablement vue — dans laquelle des gens sont à l'extérieur et boivent des boissons gazeuses sucrées comme s'il s'agissait d'une pause cigarette où tout le monde fume et doit ensuite retourner au travail. Une femme dit « j'essaie d'arrêter », et ce qu'elle essaie d'arrêter, c'est de boire des boissons sucrées. Je crois vraiment que, pour que le message soit assez fort, nous devons traiter ces boissons comme la cigarette. Si l'on nous voit avec des boissons gazeuses dans notre panier d'épicerie... nous voulons presque les couvrir de nos autres achats pour que les gens ne voient pas que nous en achetons.
Je suis toujours étonnée... je vais vous révéler un secret. Je prends des photographies du panier d'épicerie de gens à leur insu lorsque les boissons gazeuses sont en solde et qu'il y a des caisses de cannettes de boissons gazeuses dans le panier... Je crois qu'il est encore acceptable d'en acheter en grande quantité, particulièrement si elles sont en solde. Le message ne passe pas encore; les gens achètent encore beaucoup de boissons gazeuses. À mon avis, la seule façon de faire comprendre ce message, c'est de traiter les boissons sucrées, particulièrement les boissons gazeuses sucrées ordinaires, comme s'il s'agissait de cigarettes, quelque chose que vous seriez gêné de consommer.
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Merci d'avoir mentionné l'indice glycémique.
Diabète Canada appuie l'indice glycémique et en fait la promotion depuis un certain nombre d'années. C'est parce que, lorsque les gens adoptent un régime à faible indice glycémique... Pour ceux d'entre vous qui ne le savent peut-être pas, l'indice glycémique mesure ou classe les aliments ou les boissons en fonction de la hausse du taux de sucre dans le sang après leur consommation. Les aliments ayant un faible indice glycémique mettent plus de temps à faire augmenter le taux de sucre dans le sang. Ceux dont l'indice glycémique est élevé font augmenter ces taux immédiatement, alors c'est la différence entre manger des lentilles, dont l'indice glycémique est faible, et manger du sucre pur ou du glucose, dont l'indice glycémique est élevé.
L'incidence d'un régime à faible indice glycémique, c'est que... des études ont montré que les gens se sentent rassasiés beaucoup plus rapidement, alors ils ont tendance à moins manger. Ce régime contribue à une faible incidence de maladies cardiovasculaires, et il peut aider les gens à perdre du poids. À notre grand avantage, à Diabète Canada, il peut contribuer à prévenir le diabète.
Nous serions ravis que les Canadiens mangent plus d'aliments qui ont un faible indice glycémique. Actuellement, il est très difficile pour eux de distinguer les aliments dont l'indice glycémique est faible, car ce n'est écrit nulle part sur l'emballage, et il est très difficile de trouver une liste de ces aliments.
Dans une culture où nous démonisons les glucides et où les gens parlent d'un régime sans glucides et à faible teneur en glucides et disent qu'ils ne mangent pas de glucides après 16 heures, nous devons chercher des solutions de rechange, qui sont ce que nous appelons des glucides sains ou des glucides de qualité, car ils sont une excellente source d'énergie ainsi que de fibres. La consommation du bon type de glucides, c'est vraiment la direction dans laquelle nous devrions aller, au lieu de dire aux gens de ne manger aucun glucide ou d'en manger moins.
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Oui, l'indice glycémique a été inventé au Canada, alors nous devons être fiers des chercheurs canadiens qui l'ont créé: David Jenkins et son équipe, ainsi que Tom Wolever.
Je pense que le problème, sur le terrain, en ce qui concerne l'indice glycémique — aussi bon puisse-t-il être —, tient à son utilisation. Comme il a été mentionné, c'est difficile, car nous ne possédons pas cette information. Au bout du compte, si vous consommez des produits à grains entiers, vous penchez vers des produits à faible indice glycémique. Si vous consommez des légumes, vous penchez vers des produits à faible indice glycémique. Si on regarde le régime méditerranéen et le régime DASH, ils ont généralement un faible indice glycémique, alors c'est une autre façon d'envisager un régime sain.
Selon moi, c'est extrêmement utile pour la prise en charge du diabète de type 2, mais, d'un point de vue pratique, comme nous ne disposons pas de cette information, il est vraiment difficile pour le public de l'utiliser, si l'information ne figure pas sur le produit.
Nous pourrions nous demander s'il s'agit d'une bonne stratégie, du point de vue de la santé publique. Nous comprenons beaucoup de choses au sujet de l'alimentation en raison de cette découverte, mais, du point de vue de la santé publique, sommes-nous prêts à changer toutes les règles d'étiquetage, et ainsi de suite, afin de fournir de l'information à ce sujet? À mon avis, il s'agit de la grande question.