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Bonjour, tout le monde.
Je vous remercie, monsieur le président. Je suis heureuse de me présenter ce matin en compagnie de notre sous-ministre, John Knubley, de notre sous-ministre déléguée, Kelly Gillis, et de notre sous-ministre adjoint, Lawrence Hanson.
Je suis vraiment heureuse de me présenter ce matin au moment où votre illustre comité se penche sur le Budget principal des dépenses de 2017-2018. Vous saurez que, pour l'exercice en cours, le budget total de notre ministère est plus élevé que le précédent de 1,3 milliard de dollars. Cette hausse est largement attribuable aux investissements dans les infrastructures de recherche faits par notre gouvernement au titre du Fonds d'investissement stratégique pour les établissements postsecondaires. Cet investissement de 2 milliards de dollars témoigne de la priorité que nous accordons au soutien de l'excellence scientifique au pays. Lorsque nous effectuons un investissement aussi majeur dans le but de construire et de mettre à niveau des installations de recherche au Canada, il s'agit en réalité d'un investissement dans les gens qui font de la recherche scientifique une réalité.
Je le répète constamment: les gens sont au coeur de tout ce que je fais. C'est de leur point de vue que je considère tout le soutien que nous offrons aux scientifiques canadiens. Voilà pourquoi notre approche consiste et consistera à effectuer des investissements dans le but de fournir aux gens les bonnes compétences et les occasions dont ils ont besoin pour apporter la plus grande contribution possible à la recherche scientifique canadienne. Par exemple, grâce au Fonds d'excellence en recherche Apogée Canada, nous avons consacré une pleine somme de 900 millions de dollars à l'appui des chercheurs canadiens qui participent à de grandes initiatives, par exemple en informatique quantique, en recherche sur les cellules souches, en science du cerveau, et ainsi de suite.
Le budget de cette année prévoit aussi un investissement de 125 millions de dollars pour le maintien et l'amélioration de la réputation internationale d'excellence du Canada en matière d'intelligence artificielle. Le Comité connaît peut-être certaines des personnes exceptionnelles qui font déjà un travail de pointe dans ce domaine, comme Yoshua Bengio, de Montréal, qui est un expert mondial de l'apprentissage profond et des réseaux de neurones artificiels, et Geoffrey Hinton, de l'Université de Toronto, qui effectue des percées dans les domaines des sciences informatiques et de l'intelligence artificielle.
Il importe de se rappeler que tous ces investissements s'ajoutent à la hausse substantielle de fonds déjà accordée à nos trois conseils subventionnaires nationaux au titre du budget de 2016. Ils ont maintenant accès à une somme supplémentaire de 95 millions de dollars par année, sous la forme d'un financement permanent. Il s'agit de la plus grande somme de nouveau financement annuel à avoir été consacrée à la recherche axée sur la découverte depuis plus d'une décennie. Ce nouveau financement non restrictif appuie les efforts déployés par des dizaines de milliers de chercheurs et de stagiaires dans les établissements d'enseignement et de recherche de partout au pays.
Cela dit, nous n'avons pas oublié que plus de 20 000 scientifiques et spécialistes prennent part à des activités scientifiques et technologiques fédérales. Pour contribuer à fournir à ces professionnels de calibre mondial les outils dont ils ont besoin, nous allons élaborer une nouvelle stratégie fédérale sur l'infrastructure scientifique.
[Français]
Nous avons déjà entamé des démarches, en fournissant 80 millions de dollars pour remplacer le Centre de protection des végétaux de Sidney par un nouvel établissement de recherche de calibre mondial.
Nous effectuons aussi des investissements directement dans le travail de ces chercheurs fédéraux, et ce, dans tous les ministères.
[Traduction]
Du point de vue des sciences sociales, nous avons réservé un soutien au Fonds d'innovation sociale destiné aux communautés et aux collèges, qui favorise l'établissement entre les collèges et les collectivités de partenariats visant l'obtention de résultats bénéfiques pour la société. La science aide les collectivités à comprendre et à relever les défis et à profiter des possibilités qui s'y rattachent. Il s'agit de l'une des façons dont nous respectons notre engagement à l'égard de la nature multidisciplinaire de la science. Je crois vraiment que nous pouvons exploiter beaucoup plus avantageusement la relation entre les sciences pures, les sciences humaines et les sciences sociales.
Encore une fois, nous faisons tout cela parce que nous mettons l'accent sur les gens. Il s'agit de cultiver nos propres talents, même dès leur plus jeune âge, et tout au long de leur scolarité et de leur carrière. Voilà pourquoi nous investissons dans l'enseignement du codage — la langue de demain — à des élèves du primaire. Nous fournissons également un soutien majeur à PromoScience, un programme extrêmement fructueux qui encourage les jeunes Canadiens qui s'intéressent à la science, à la technologie, à l'ingénierie et aux mathématiques. De plus, nous finançons jusqu'à 10 000 nouvelles possibilités d'apprentissage intégré à l'emploi par année au moyen des stages de recherche de Mitacs.
En tant que ministre des Sciences, je veux que tous les jeunes Canadiens puissent se voir prendre part au monde des sciences. Comme j'espère l'avoir montré jusqu'ici, notre gouvernement investit de façon stratégique afin de tirer le meilleur des talents canadiens d'aujourd'hui et de demain, mais nous devons également nous assurer que nous attirons les meilleurs chercheurs étrangers vers le Canada.
[Français]
Dans cette optique, de même que pour souligner le 150e anniversaire du Canada, j'ai annoncé la création d'un nouveau type de chaire de recherche qui vise à attirer la crème des scientifiques internationaux. Nous travaillons à instaurer cette nouvelle chaire le plus rapidement possible afin que les universités puissent recruter des chercheurs sans tarder.
[Traduction]
Monsieur le président, je voudrais terminer ce matin en abordant l'examen des sciences et la façon dont il éclairera l'avenir de la recherche et des bourses au Canada. Comme vous le savez peut-être, les organismes fédéraux n'ont été soumis à aucun examen par un comité externe depuis les années 1970. Bref, il était temps.
Je suis profondément reconnaissante à l'égard du service rendu par tous les distingués membres du comité spécial, y compris le président, M. David Naylor. J'examine maintenant les recommandations de ce comité d'un oeil critique, du point de vue des gens, dont je viens de parler. Je suis heureuse de constater que le rapport parle beaucoup des talents. Il explique ce que nous pouvons faire pour soutenir le mieux possible les étudiants, les chercheurs, les professeurs et tous les autres intervenants de notre écosystème de recherche.
Il fait particulièrement ressortir la diversité et l'équité comme étant des points à améliorer. Cela me paraît très juste. Tout au long de ma carrière universitaire, j'ai constamment plaidé en faveur d'une plus grande diversité en science. Ce domaine a besoin de plus de femmes et de plus de jeunes. Il a besoin de plus d'Autochtones et de plus de Canadiens handicapés. C'est parce que, comme l'affirme avec une très grande éloquence le recteur de l'Université de Victoria, Jamie Cassels: « La diversité est le fondement de l'excellence. »
Voilà exactement pourquoi nous avons instauré de nouvelles exigences pour le concours des Chaires d'excellence en recherche du Canada. Actuellement, une seule femme est titulaire active d'une chaire d'excellence. C'est inacceptable. Nous devons faire mieux. J'ai dit aux recteurs universitaires que je m'attendais à voir du changement à ce chapitre.
[Français]
Bien plus, je vais continuer d'explorer les mesures qui pourraient être prises pour encourager la diversité et l'équité dans le monde de la recherche. Si le Canada veut atteindre son plein potentiel, nous devons faire en sorte que tous se sentent accueillis dans les laboratoires, sur le terrain et dans les salles de classe. J'insiste une fois de plus: il faut mettre l'accent sur les gens.
[Traduction]
L'examen du soutien aux sciences a également fait clairement ressortir les difficultés auxquelles font face les chercheurs en début de carrière et les nouveaux chercheurs. Les jeunes scientifiques arrivent avec des idées fraîches et de nouvelles solutions pour régler de vieux problèmes. Nous n'avons qu'à penser à James Watson, à Francis Crick et à Rosalind Franklin. Ils étaient âgés de 24, 36 et 32 ans respectivement lorsque leurs travaux ont mené à la découverte de la structure en double hélice de l'ADN. Imaginez les découvertes scientifiques dont nous nous sommes peut-être privés, faute d'un soutien accordé à nos chercheurs en début de carrière.
Nous espérons annoncer la nomination du conseiller scientifique en chef avant la suspension des travaux de la Chambre pour l'été. Cette personne alimentera également la discussion en cours.
Je suis convaincue que, si tous les partenaires — publics et privés — sont unis dans la poursuite d'un objectif unique, ensemble, nous pourrons créer un système de recherche robuste, dynamique et équitable.
Merci de m'accueillir au sein du Comité, et j'ai hâte de recevoir vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous de vous être présentés.
Madame la ministre, je suis très heureux que vous parliez de diversité. Le projet de loi a été soumis à l'étude du Comité, et, au moment où il a été présenté, le gouvernement ne donnait aucune directive quant à ce qu'il entendait par « diversité ». Après les délibérations du Comité, il a finalement accepté d'enchâsser dans le règlement la signification du terme « diversité » figurant dans le projet de loi. Selon cette définition, le terme comprend des groupes désignés, comme les femmes, les Autochtones, les minorités visibles, les personnes handicapées et d'autres.
J'ai remarqué que, dans votre discours, vous avez parlé de diversité. Je voudrais vous citer. Vous avez dit que la science a besoin de plus de femmes et de plus de jeunes, qu'elle a besoin de plus d'Autochtones et de plus de Canadiens n'ayant pas les mêmes capacités que les autres. Je suppose que le fait que vous n'avez pas inclus les minorités visibles dans le discours était un oubli de votre part, mais ce n'est pas grave; je sais que vous avez de bonnes intentions.
Concernant l'investissement dans la recherche, je suis très heureux que nous recommencions à investir dans la recherche fondamentale. Il est très important pour nous d'investir dans ce domaine, car c'est ce qui continue de tenir le Canada à l'avant-plan de la nouvelle économie mondiale fondée sur les connaissances.
Une chose que je sais, c'est que la majeure partie des fonds qui sont destinés au financement de la recherche sont utilisés de façon très productive par les universités, mais que, selon des preuves empiriques, une partie sert — et je ne sais pas comment le dire — à financer des poids morts, c'est-à-dire qu'on subventionne continuellement des personnes qui ne sont pas productives. Y a-t-il quoi que ce soit qui soit mesurable? Comment pouvez-vous mesurer les extrants ou les réalisations attendues des énormes investissements que nous faisons?
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Je vous remercie, Chandra, de votre question. Vous avez soulevé un certain nombre de questions; je vais tenter d'y répondre à toutes.
Je vous remercie de votre dévouement à l'égard de l'équité et de la diversité. Comme vous le savez, notre gouvernement est le premier à avoir un Cabinet à parité hommes-femmes. Son dernier budget — celui de 2017 — comporte un énoncé sur la parité.
Quand j'ai assumé ce rôle, j'ai affirmé très clairement que j'allais faire de l'équité, de la diversité et de la science des priorités clés. J'ai commencé à tenir des discussions avec les responsables des universités et des organismes subventionnaires. En septembre, nous avons rétabli le Système d'information sur le personnel d'enseignement dans les universités et les collèges, le SPEUC. Il était en place depuis 1937, avant d'être annulé par le gouvernement précédent. À compter de ce printemps, nous disposerons de données nous permettant de savoir si les gens gravissent les échelons au même rythme et s'ils touchent un salaire égal.
En octobre, nous avons mis en place de nouvelles exigences en matière d'équité et de diversité pour nos Chaires d'excellence en recherche du Canada. Ces prix font partie des plus prestigieux au monde. Ils offrent 10 millions de dollars sur sept ans. Actuellement, nous n'avons qu'une seule femme titulaire d'une chaire d'excellence en recherche. C'est inacceptable.
En octobre, nous avons affiché ces données sur la diversité et l'équité sur le site Web du Conseil de recherches en sciences humaines. C'était la première fois. Vous saurez qu'au cours des dernières semaines, nous avons mis en place de nouvelles exigences concernant les chaires de recherche du Canada.
Elles sont en place depuis l'an 2000. Ce sont des prix très prestigieux à recevoir. Nous disons aux universités que, si elles comptent plus de cinq titulaires de ces chaires de recherche, elles vont devoir mettre en place un plan d'équité et de diversité d'ici la fin de l'année, que nous nous attendons à ce qu'elles atteignent ces cibles d'ici 2019 et que, si elles ne le font pas, leurs propositions ne seront pas examinées.
Pour en arriver à votre question au sujet des sciences fondamentales, ce domaine est un moteur clé de l'innovation. La priorité de notre gouvernement, c'est la croissance économique, les emplois, ainsi que la classe moyenne grandissante et les personnes qui travaillent fort pour y accéder. Si vous voulez de l'innovation, un moteur clé de la croissance économique, vous avez besoin de sciences fondamentales, de recherche axée sur la découverte et de recherches scientifiques fondées sur la curiosité. Il s'agit d'un continuum qui mène aux sciences appliquées, à l'innovation, aux produits et services commerciaux que nous voudrions vendre. Je veux m'exprimer clairement. Il ne s'agit pas d'un continuum uniforme. En fait, il est très désordonné. Les scientifiques vont et viennent sans difficulté entre les sciences fondamentales et les sciences appliquées.
Je suis très fière des investissements qu'a effectués notre gouvernement. Dans le budget de 2016, nous avons consenti le plus important supplément depuis une décennie aux trois conseils subventionnaires fédéraux. Il s'agissait d'un montant de 95 millions de dollars. C'était pour 2016-2017 et pour chacun des exercices suivants.
Pour l'instant, je n'aborderai pas l'examen fondamental. Il a de l'importance. Je pense qu'il est vraiment important que le Comité comprenne le système d'examen par les pairs de renommée mondiale que nous possédons au pays. Lorsqu'une demande de subvention est présentée, les conseils subventionnaires mettent sur pied un groupe d'experts de calibre mondial chargé de l'examiner. Toutes les demandes font l'objet d'un examen attentif, puis les résultats sont rendus publics. Alors, nous disposons de ce système d'examen de calibre mondial.
Je vous remercie, madame la ministre, de votre présence ce matin, de même que tous vos collègues du ministère.
J'arrive tout juste d'une réunion, où votre chef par intérim, Rona Ambrose, s'est adressée au Club économique du Canada. Lorsqu'il est question de grandes femmes assumant un rôle de leadership, je pense à elle. Je pense à Deborah Grey et à Kim Campbell. Ce sont des personnes qui ont obtenu leur poste en raison des excellentes compétences qu'elles possédaient.
Je me souviens d'être allé en Amérique centrale, où j'ai expliqué comment mobiliser les femmes et les faire participer à la politique. À cette époque, 80 % des Canadiens avaient une première ministre provinciale. Il existe d'excellentes occasions pour les gens de travailler et d'utiliser les compétences qu'ils possèdent, et tout le monde doit contribuer à leur offrir cette chance. Parfois, ces occasions se présentent par l'intermédiaire de partis politiques, qui veulent s'assurer de faire élire des personnes fortes qui sont là pour être capables d'occuper ces postes.
Je dis cela pour établir un lien avec les discussions que vous tenez, quand vous avez dit aux universités que, si elles ne respectent pas des quotas ou n'atteignaient pas des cibles en matière de diversité, quelque chose va devoir être fait. Bien entendu, ce que nous avons entendu dire, c'est qu'il y aura un retrait du financement, et ainsi de suite.
Je voudrais que vous nous disiez ce que cela veut vraiment dire. Comment allez-vous mettre en œuvre cette politique? Est-ce quelque chose à l'égard de quoi votre gouvernement va légiférer, ou s'agira-t-il d'une politique organisationnelle au Secrétariat des programmes interorganismes à l'intention des établissements? Comment retiendrez-vous les fonds destinés aux établissements qui n'atteignent pas les cibles que vous envisagez?
L'autre aspect de la question est le suivant: allons-nous voir des décisions au sujet du financement de la recherche être prises non pas par des experts qui examinent et évaluent les données scientifiques, mais plutôt par des politiciens, des consultants ou des bureaucrates ayant peu d'expérience en recherche avancée? Qu'arrivera-t-il au Secrétariat des programmes interorganismes à l'intention des établissements?
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Earl, je vous remercie de votre question.
Laissez-moi m'exprimer clairement. L'égalité et l'excellence vont de pair. J'ai parcouru tout le pays, et les femmes que j'ai rencontrées sont des chercheuses exceptionnelles. Je pense à des personnes comme Victoria Kaspi, qui a remporté la médaille Herzberg, qui est — comme vous le savez — le prix le plus prestigieux du CRSNG, pas plus tard que l'autre année. Je pense à Molly Shoichet, qui vient tout juste de remporter un prix Killiam. Il y a d'excellentes chercheuses.
Notre priorité, c'est toujours l'excellence. Cela veut dire que les propositions sont examinées. J'ai parlé de notre processus d'examen de calibre mondial. Cependant, nous n'avons pas observé l'augmentation du nombre de femmes et de membres d'autres groupes sous-représentés que nous aurions dû observer dans le milieu des sciences. Nous savons que, lorsque nous rassemblons tous les cerveaux à la table, au laboratoire, sur le terrain, c'est bon pour la recherche; c'est bon pour les Canadiens.
Je vais donner des exemples précis de ce qui arrive lorsque les femmes et divers groupes ne sont pas inclus. Je vais commencer par l'exemple des valvules cardiaques. Les premières ont été créées par des cardiologues qui étaient en grande partie des hommes, et ils ont fait des valvules cardiaques dont la taille correspondait à celle d'un cœur d'homme, et non à celle d'un cœur de femme. Le premier logiciel de reconnaissance vocale a été programmé seulement pour traiter des voix d'homme. Le troisième exemple que je vais donner, ce sont les coussins de sécurité gonflables. Les premiers à avoir été installés dans les voitures ont été créés par des ingénieurs qui étaient en grande partie des hommes. Ils ont fait des prototypes qui étaient adaptés à la taille d'un corps d'homme. Quand ces voitures ont été envoyées sur la route, des femmes et des enfants ont été blessés, ou pire.
Nous devons nous assurer que tout le monde est inclus, que les gens amènent des perspectives et des idées différentes. Ils pourraient utiliser des méthodes différentes ou poser des questions différentes, et nous pourrions obtenir de nouveaux résultats qui profiteraient à tous les Canadiens.
J'espère que tout le monde participe aux événements de l'Odyssée des sciences. Nous en tenons actuellement 600 partout au pays. Je sais que vous y étiez hier, et Kate, je vous remercie de vous être présentés.
Il est vraiment important que nous encouragions les jeunes à entrer dans le domaine des sciences, surtout les femmes.
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Je comprends cela, mais le projet de loi de votre gouvernement ne fait pas la même chose. Il se contredit lui-même; il contredit le Comité et le vote tenu à la Chambre des communes concernant le projet de loi , alors je vous demanderais de prendre cela en considération à mesure que ce projet de loi chemine à la Chambre.
L'autre qu'il faut examiner d'un point de vue scientifique et qui fonctionne très bien au sein de nos milieux universitaires, c'est le projet de loi. Je ne l'aborderai pas de façon trop détaillée, mais, pour l'instant, je demanderais qu'il fasse l'objet d'un examen. Il est étonnant, madame la ministre, que, malgré le témoignage de Munir Sheikh et Wayne Smith, et d'autres témoignages que nous avons entendus au Comité, pas un seul amendement n'a pu être adopté par le Comité en ce qui a trait à l'inclusion de leurs contributions.
De fait, plusieurs témoins qui sont très renommés et respectés dans le milieu universitaire, non seulement au pays, mais à l'échelon international, et qui étaient également les anciens responsables du recensement... les deux ont démissionné en raison de divergences d'opinions concernant l'approche scientifique adoptée par rapport au recensement, qui est passé du questionnaire détaillé au questionnaire abrégé, et ainsi de suite, ainsi que les dispositions connexes. Pas un seul mot de leur témoignage, ni d'aucun autre, ne sera inclus dans le projet de loi qu'on propose de renvoyer à la Chambre des communes en ce moment.
Toutefois, madame la ministre, je voudrais passer au comité d'examen et aux attentes à son égard. Je pense qu'il s'agissait d'une excellente approche. Dans les années 1970, nous n'avions même pas la notion d'un téléphone mobile. Je pense que, la première fois que j'en ai vu un, c'était dans un film avec Mel Gibson. Le téléphone pesait environ 5 kg et avait l'air de dater de la Deuxième Guerre mondiale.
Quoi qu'il en soit, pouvez-vous nous donner une indication du moment où nous pourrions avoir des nouvelles à ce sujet et du type de mesures et de ressources que le gouvernement a prévues à cette fin?
Je vais aborder un peu l'examen fondamental. Depuis les années 1970, l'écosystème de financement n'a été soumis à aucun examen complet. Pouvez-vous imaginer un autre système qui a pu fonctionner pendant 40 ans sans faire l'objet d'un examen? Par conséquent, j'étais très déterminée à faire cela.
Nous avions établi cet incroyable groupe d'experts présidé par M. David Naylor, l'ancien recteur de l'Université de Toronto. Il comprenait des gens comme M. Art McDonald, notre dernier lauréat du prix Nobel; Mme Martha Piper, l'ancienne rectrice de l'Université de la Colombie-Britannique; Mike Lazaridis, de BlackBerry; et le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion.
Je veux commencer par les remercier. Ils ont travaillé sans relâche pour respecter leur engagement, pour concrétiser leurs idées qui amélioreront l'écosystème, ici, au Canada. En outre, je veux remercier chacun des chercheurs, les organisations de recherche ainsi que les universités et autres établissements d'enseignement qui ont contribué à cet examen. J'ai été heureuse de recevoir la réponse, le 10 avril. J'avais affirmé très clairement que ce rapport n'allait pas être enterré. Il a été publié au Forum des politiques publiques afin que nous puissions amorcer une discussion nationale au sujet de la façon dont nous finançons le soutien fédéral des sciences fondamentales.
Trente-cinq recommandations ont été formulées. Elles portent sur le besoin de fonds supplémentaires pour la recherche axée sur la découverte. Il y avait également des questions de gouvernance et de coordination, le besoin de plus d'équité et de diversité, le besoin de soutenir les chercheurs en début de carrière et celui de rendre le système plus souple et adaptable. Par exemple, si les virus Zika ou Ebola frappaient, de l'argent serait accessible, que nous pourrions verser rapidement au milieu de la recherche et qui appuierait aussi la recherche multidisciplinaire.
Nous faisons face à de gros défis, qu'il s'agisse des changements climatiques ou de la résistance aux antibiotiques. Nous devons amener diverses disciplines à la table et soutenir des recherches risquées. Voilà certaines des recommandations formulées dans le rapport.
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Merci, Lloyd. Vous avez soulevé un certain nombre d'éléments. Vous avez commencé par le Conseil national de recherches, alors je vais aborder cette question en premier.
Le Conseil national de recherches est fier de ses 100 ans d'histoire au pays, et nous voulons nous assurer qu'il connaîtra du succès dans l'avenir. Vous saurez que nous avons un nouveau président, M. Iain Stewart. Il arrive avec une expérience exceptionnelle découlant de travaux universitaires et gouvernementaux en sciences, en technologie, en innovation et en développement économique.
Quand il est arrivé au Conseil, mon collègue le et moi-même avons discuté avec lui. J'ai affirmé qu'il devait y avoir beaucoup d'écoute, et il a tenu des centaines de conversations avec des employés du CNR. Au printemps, nous allons présenter des idées de façons dont nous pourrons renforcer le Conseil.
J'ai expliqué clairement que je ne veux plus que ce soit un ballon politique. Nous voulons nous assurer que son Programme d'aide à la recherche industrielle — PARI —, qui compte 250 conseillers de partout au pays, fournit de l'aide aux petites entreprises — l'an dernier, c'était 2 500 entreprises, et le programme a contribué au soutien de 11 000 emplois —, qu'il se poursuit et qu'il est fort.
Je voudrais aussi que la recherche fondamentale soit renforcée, car c'est de là que viendra l'innovation dans l'avenir.
Vous avez également évoqué le besoin de soutenir les sciences fondamentales. Cela fait partie de mon mandat de recherche, alors nous avons mis en place le supplément de 95 millions de dollars destiné aux conseils subventionnaires. Il s'agit d'un financement inconditionnel, ce qui représente un changement réel par rapport au gouvernement précédent, qui octroyait des fonds liés. Si vous regardez le Conseil de recherches en sciences humaines, en 2005, il n'y avait aucun argent lié. En 2006, 9 % des fonds l'étaient, et, avant le budget de 2016, c'était 37 %. Alors, il s'agit de financement inconditionnel.
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Je vous remercie, Lloyd, de votre travail dans ce domaine.
En fait, je voudrais remercier l'ensemble du Comité de s'être rendu à Washington, il y a deux semaines. Je vous remercie d'avoir été présents pour reconnaître et célébrer M. Art McDonald, et je vous remercie des importantes réunions que vous avez tenues là-bas.
Je vais utiliser l'intelligence artificielle comme moyen de faire ressortir le passage de la recherche fondamentale à la recherche appliquée, puis à la commercialisation. Le Canada est vraiment un chef de fil mondial en ce qui concerne l'intelligence artificielle. Je pense à des personnes comme Geoffrey Hinton et Yoshua Bengio, et nous avons ces incroyables régions qui s'étendent de Toronto à Waterloo, le centre situé à Montréal et celui d'Edmonton. Notre talent et nos idées font l'objet d'une demande élevée partout dans le monde. Nous voulons nous assurer que l'activité reste ici, au Canada.
Dans le budget de 2017, nous injectons 125 millions de dollars dans l'intelligence artificielle afin de créer une stratégie pancanadienne relative à l'intelligence artificielle, et nous savons que, grâce à ces centres de recherche —, et Frank, je pense à vous, à Montréal... Montréal possède le Fonds d'excellence en recherche Apogée Canada, et une partie de ce financement a été consacré à l'intelligence artificielle, à Montréal.
Je rappellerai simplement au Comté que nous avons investi 900 millions de dollars dans l'intelligence artificielle en septembre. L'idée, c'est que, si nous créons ces centres de recherche, nous savons que les entreprises seront attirées. Nous savons également qu'il y aura de la recherche appliquée, puis que nous passerons à la commercialisation.
Simplement pour revenir un peu en arrière, vous avez mentionné les 70 millions de dollars d'investissement pour les nouvelles recherches. Comme je l'ai mentionné dans ma dernière question, une somme de 59,6 millions de dollars provient des chiffres du Conseil national de recherches du Canada. Le financement de Mitacs a diminué de 7 millions de dollars, et il y a une réduction de 1,7 million de dollars des fonds destinés au programme des centres d'excellence en commercialisation et en recherche. On commence à parler de vraies sommes d'argent dans ce cas-là également, des choses qui figurent dans le Budget principal des dépenses et qui sont déplacées un peu partout.
En tant que personne qui possède des connaissances de base en agriculture, je suis extrêmement heureux de voir l'argent qui est consacré à la recherche. Je suis en profond désaccord avec l'affirmation selon laquelle ces genres de sommes et ce genre de recherche et de grappes de recherche n'existaient pas sous le gouvernement précédent. Je pense qu'il est injuste de faire ces types de déclarations, de très nombreuses manières.
Dans votre exposé, vous avez parlé de vous joindre au à la Ferme expérimentale centrale afin d'annoncer l'affectation d'une somme de 70 millions de dollars au soutien des sciences et de l'innovation axées sur la découverte en agriculture au pays. Alors, cela inclut le fait que nous devons tenir de vraies discussions sur l'agriculture au sujet de choses comme les OGM. Santé Canada doit se pencher sur des choses comme les régimes sans gluten. Cette substance est un problème pour 0,7 % de la population; pourtant, l'engouement est tel que de 2 à 3 % des gens croient qu'ils devraient suivre ce genre de régimes. Par conséquent, une proportion de 1,3 à 2,3 % de la population ne profite pas des bienfaits du gluten.
Jetez un coup d'oeil à certaines des données scientifiques et à certaines des décisions qui ont été prises concernant les néonicotinoïdes. Voilà le genre de choses qui me rendent un peu craintif, quand j'entends des gens parler de sciences axées sur la découverte en agriculture, des gens qui ne vivent pas là-bas, à la ferme, sur le terrain, ou qui ne voient pas exactement l'effet de ces décisions.
Oui, c'est important, mais où sont les chercheurs? Y en a-t-il dans l'Ouest du Canada qui peuvent jeter un coup d'œil et vraiment parler de ce que font les néonicotinoïdes et expliquer pourquoi les apiculteurs veulent s'assurer que leurs abeilles ne sont pas dans les champs où le canola est traité au moyen de cette substance? Il y a des raisons à cela, mais nous nous retrouvons pris dans un tas de discours provenant de personnes qui ne veulent tout simplement pas qu'on vaporise de pesticide sur un pissenlit de leur pelouse, au centre-ville de Toronto.
Voilà mes préoccupations. Je veux vraiment que nous nous assurions que, quand nous parlons de sciences axées sur la découverte en agriculture, on revient à l'agriculture et aux gens qui reconnaissent vraiment ce qui s'y trouve. Je vois trop de « Voici une tendance. En voilà une autre. Parlons de ceci. Satisfaisons un certain autre groupe », que ce soit en Europe, aux États-Unis ou en Chine. En réalité, tout ce qui se passe, c'est qu'on utilise ces histoires pour créer des frictions commerciales et causer des problèmes à cet égard.
Comment pouvons-nous être sûrs que nos scientifiques vont prêter attention aux véritables données scientifiques au lieu de s'empêtrer dans des questions de sciences sociales?
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie encore, madame la ministre, de votre participation.
Je souhaite aborder les sciences sociales, mais, encore une fois, je prie votre gouvernement d'examiner le projet de loi . Il s'agit d'une loi modifiant la Loi canadienne sur les sociétés par actions. La partie 1, en particulier, traite de la structure des conseils d'administration et de gouvernance, ainsi que de l'inclusion des femmes et des personnes handicapées. Toutefois, le projet ne contient pas de définition du terme « droits de la personne ». On n'y a même pas mentionné en quoi consistent les droits de la personne quant à l'égalité des races. En outre, on n'y traite pas de la question du genre; le mot « genre » ne figurant pas dans le projet de loi.
Pour finir, le projet de loi vise à mettre en place un modèle de type « se conformer ou expliquer », et, selon le libellé, si vous faites un suivi de la loi après que nous l'aurons terminée, au mieux, il s'écoulera peut-être sept ans avant qu'elle ne fasse l'objet d'un examen. Il s'écoulera peut-être 10 ans avant que cette loi ne soit examinée, après son adoption par la Chambre des communes. Vu que vous détenez la majorité et que vous avez un grand nombre d'alliés qui cherchent à changer cela, je demanderais à votre gouvernement de tendre la main aux alliés qui souhaitent que le projet de loi soit pertinent, parce que, actuellement, vous faites cela dans votre propre ministère, dans le cadre de cette initiative, en collaboration avec les universités.
Je vais profiter du temps de parole qu'il me reste pour poser la question suivante et vous permettre d'y répondre. Les sciences sociales et les lettres et sciences humaines ont resurgi dans le discours. Nous avons entendu beaucoup de discussions à leur sujet. Le gouvernement, ou vous même, déploie-t-il des efforts pour établir un lien entre les sciences sociales, les lettres et les sciences humaines et certaines des initiatives visant à privatiser ou mettre en marché des produits découlant des idées nouvelles, donc de lier davantage les sciences pures à l'innovation? Vous servez-vous des sciences sociales, des lettres et des sciences humaines dans ce sens? Ces disciplines semblent être un élément négligé dans la mise en marché de produits ou la mise en oeuvre d'idées, pour ainsi dire.
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Bonjour. Je suis heureux d'être ici de nouveau.
Je m'appelle Mark Schaan, comme vous venez de l'entendre, et je suis le directeur général de la Direction générale des politiques-cadres du marché au sein d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada. Je suis accompagné par mes collègues Alison McDermott et Konstantinos Georgaras, qui ont aussi des intérêts touchant la gestion des transferts technologiques et de la propriété intellectuelle.
[Français]
Pour débuter, je vais présenter un bref aperçu de nos lois sur la propriété intellectuelle, ou PI, et des avantages qu'elles procurent à notre cadre de marché.
Ma collègue du Secteur science et innovation vous expliquera ensuite plus en détail le lien entre la PI et les universités, ainsi que le transfert de technologies dans le secteur postsecondaire.
Enfin, mon collègue de l'Office de la propriété intellectuelle du Canada, ou OPIC, vous donnera un aperçu du mandat et des responsabilités de l'organisme, en plus de vous renseigner sur les activités liées aux brevets dans le secteur public.
[Traduction]
Tout d'abord, je souhaite situer nos lois relatives à la propriété intellectuelle dans le contexte global des politiques; on estime qu'elles sont des lois-cadres clés régissant le marché au Canada. Nous reconnaissons qu'elles jouent un rôle essentiel pour soutenir l'innovation, attirer des investissements et appuyer d'autres éléments clés de l'économie canadienne.
Comme les statistiques le montrent, le Canada affiche un bon bilan quant à ses politiques d'encadrement du marché. Cela dit, nous savons que nous devons faire mieux, en particulier en ce qui a trait à l'utilisation de la propriété intellectuelle par les sociétés. Les dispositions des lois touchant la propriété intellectuelle contiennent des protections qui enchâssent dans la loi les droits publics et privés.
Comme vous pouvez le constater, les droits d'auteur protègent les oeuvres de création originales, comme les livres, les films, la musique et les jeux vidéo. Les droits d'auteur subsistent pendant la vie de l'auteur, puis jusqu'à la fin de la cinquantième année suivant celle de son décès, ou jusqu'à la fin de la soixante-dixième année, dans le cas des enregistrements sonores. Les brevets protègent les inventions, comme les nouvelles technologies et les nouveaux produits pharmaceutiques et procédés. Les brevets subsistent pendant 20 ans à compter de la date de dépôt de la demande.
Les marques de commerce favorisent la stabilité du marché, en protégeant les marques distinctes utilisées dans le commerce, comme un logo, un slogan ou une marque de commerce qui distingue les produits et les services fournis par une personne ou une société de ceux offerts par d'autres. Quand les modifications apportées à la Loi sur les marques de commerce seront en vigueur, l'enregistrement d'une marque de commerce subsistera pendant10 ans et sera renouvelable de façon illimitée pour des périodes additionnelles de 10 ans.
Les dessins industriels protègent la conception de produits, comme la forme d'une lampe ou la configuration d'une chaise. Quand les modifications apportées à la Loi sur les dessins industriels seront en vigueur, la protection d'un dessin durera soit 10 ans à compter de la date de l'enregistrement ou 15 ans à compter de la date du dépôt de la demande, selon la période la plus longue. Ces droits empêchent l'utilisation, la copie, la vente ou la fabrication par autrui sans l'autorisation du titulaire du droit de propriété d'un dessin industriel.
Les lois touchant la PI établissent les exigences pour obtenir ou contester les droits, régissent leur utilisation, la durée et la portée de la protection, ainsi que l'administration régissant I'octroi, l'enregistrement et le maintien des droits de PI. Les droits de Pl sont nationaux, mais sont intégrés dans des traités internationaux, qui fixent les exigences minimales.
[Français]
Le régime de PI du Canada a trois objectifs principaux: tout d'abord, favoriser l'innovation et permettre aux innovateurs d'extraire les valeurs de leur création et de récupérer leur investissement; ensuite, s'assurer que les Canadiens ont accès à un large éventail de produits innovants, de nouvelles technologies ainsi que de marchandises et de services nouveaux; finalement, renforcer la confiance des consommateurs envers les marchés.
Un bon fonctionnement des cadres qui régissent le marché a des retombées positives pour les Canadiens. Cela encourage l'innovation et la créativité, assure l'accès aux plus récentes idées et technologies, stimule la concurrence, renforce la confiance envers les marchés et crée un équilibre entre les intérêts des parties concurrentes et le bien commun.
[Traduction]
Les industries à forte intensité de PI sont des moteurs importants de l'économie canadienne. Dans ce tableau, la ligne orange signifie qu'elles représentent près de 14 % de tous les emplois au Canada et plus de 25 % de notre PIB. Environ 40 % de toutes les exportations canadiennes sont effectuées par des industries à forte intensité de PI. Nous savons que les PME qui détiennent des droits de PI sont plus susceptibles de croître et d'exporter leurs produits. Par exemple, les PME qui détiennent des protections formelles de la PI sont quatre fois plus susceptibles d'exporter leurs produits, 64 % plus susceptibles de connaître une grande croissance et 32 % plus susceptibles de rechercher du financement.
Le Canada a fait de grands pas pour améliorer son régime de PI et l'harmoniser avec ceux de ses partenaires internationaux. Par exemple, nous avons apporté des modifications pour permettre la ratification de l'AECG, qui comprenait une période de protection supplémentaire pour les brevets pharmaceutiques admissibles.
En 2016, le Canada a joué un rôle de chef de file international en matière de propriété intellectuelle. Le Canada a modifié des dispositions de la Loi sur le droit d'auteur pour être partie au Traité de Marrakech et le mettre en oeuvre afin de faciliter l'accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d'autres difficultés de lecture des textes imprimés aux oeuvres publiées. Le Canada était le 20e pays signataire nécessaire pour que le traité entre en vigueur à l'échelle internationale.
Notre programme pour 2017 est très ambitieux. Nous savons que la Loi sur le droit d'auteur fera l'objet d'un examen parlementaire. Cet examen quinquennal découle de l'article 92 de la Loi sur le droit d'auteur, qui dispose que le Parlement doit entreprendre l'examen de l'application de la Loi à intervalles de cinq ans. Les examens quinquennaux visent à garantir que la Loi demeure adaptée aux changements technologiques.
Dans son budget 2017, le gouvernement a aussi annoncé qu'il élaborera au cours de la prochaine année une nouvelle stratégie globale relative à la propriété intellectuelle. Cette stratégie nous aidera à nous assurer que le régime canadien de propriété intellectuelle est moderne et robuste, et qu'il soutient la commercialisation des innovations canadiennes au XXIe siècle.
Le but de la stratégie relative à la PI est de soutenir les objectifs du Plan pour l'innovation et les compétences, notamment, celui de favoriser un écosystème qui soutient l'expansion et la croissance des entreprises. La stratégie garantira que le régime de PI est efficace, qu'il favorise l'innovation et que les sociétés sont sensibilisées et incitées à l'utilisation stratégique de la Pl pour croître et livrer concurrence.
Sur ce, je cède la parole à ma collègue, Alison.
:
C'est parfait. Merci, Mark.
Comme mentionné précédemment, je suis la directrice générale du secteur de la science et de l'innovation du ministère de l'Industrie. Nous collaborons étroitement avec les responsables des conseils subventionnaires et du secteur de l'éducation postsecondaire.
Mark a commencé par présenter un bon aperçu du contexte global relatif à la PI. Dans mon exposé, je vais tenter de cerner plus particulièrement le sujet de la PI et du transfert de technologie dans le secteur de l'éducation postsecondaire.
[Français]
J'ai préparé mes remarques en anglais, mais je serai très heureuse de répondre à vos questions posées en français.
[Traduction]
Les établissements d'enseignement postsecondaire remplissent diverses fonctions importantes, y compris assurer la formation des étudiants, la création de connaissances scientifiques et le transfert de ces connaissances à ceux qui sont le plus en mesure de les utiliser. Nous appellerons cela le « transfert de technologie ».
La protection de la PI est un aspect important du transfert de technologie, car elle permet aux chercheurs universitaires de publier leurs travaux de recherche tout en continuant d'inciter les partenaires industriels à commercialiser leurs inventions. Les bureaux de transfert de la technologie — nous les appellerons les BTT — facilitent les activités de transfert de technologie dans les universités et les collèges. Ces activités peuvent être variées et comprendre la gestion de la PI, l'établissement de partenariats entre le milieu universitaire et les utilisateurs des connaissances et le soutien à l'entrepreneuriat et à la croissance des entreprises. Les responsables des universités et des collèges jouent différents rôles quant à la mobilisation des connaissances; les recherches en milieu universitaire découlent bien souvent de la curiosité des chercheurs et des étudiants, et la recherche appliquée dans le milieu collégial est bien souvent liée aux besoins de l'industrie.
Comme on nous a demandé de présenter un bref exposé, je vais me concentrer sur le transfert de technologie dans le milieu universitaire.
Le gouvernement du Canada offre du soutien au transfert de technologie par l'entremise d'organismes subventionnaires fédéraux, notamment le CRSNG, le CRSH et les IRSC, qui offrent de nombreux programmes conçus pour inciter la collaboration, dans le cadre de travaux de recherches, entre les établissements d'enseignement postsecondaire et le secteur privé. L'objectif est d'apporter un large éventail de recherches et d'expertise technique afin de relever des défis particuliers du secteur industriel. Ces collaborations visent aussi à exposer les chercheurs aux besoins de l'industrie.
Ce soutien comprend plusieurs programmes du CRSNG chapeautés par la Stratégie en matière de partenariat et d'innovation du CRSNG; les programmes des réseaux de centres d'excellence dirigés par l'entreprise et des centres d'excellence en commercialisation et en recherche relevant des trois conseils, et habituellement appelés les programmes RCE-E et CECR; de même que le programme de stages dans le domaine des sciences de Mitacs, auquel des sommes importantes ont été consacrées dans le dernier budget. Beaucoup de ces programmes comprennent la formation de personnel hautement qualifié comme autre moyen d'assurer la mobilisation des connaissances entre les employés.
Je vais mentionner un autre programme, le Fonds de soutien à la recherche, connu auparavant sous le nom de Programme des coûts indirects, pour ceux qui le connaissaient. Il s'agit d'une initiative conjointe des trois organismes subventionnaires qui aide les établissements d'enseignement postsecondaire à couvrir les coûts indirects des travaux de recherche et qui est financée par les organismes subventionnaires fédéraux. Dans le cadre de ce programme, le gouvernement du Canada couvre directement des coûts liés au transfert de technologie, y compris la création, l'expansion et le maintien d'un BTT, et des coûts associés à la protection de la PI et au soutien des partenariats avec l'industrie.
Les indicateurs constituent un défi constant en ce qui a trait au transfert de technologie. Il n'existe aucun indicateur qui mesure les retombées économiques des activités technologies dans les établissements d'enseignement postsecondaire à l'échelle nationale. Nous avons plutôt l'habitude d'effectuer un suivi de résultats restreints liés à la PI, qui sont les plus faciles à mesurer. Vous nous entendrez parler de choses comme les brevets, les licences, les nouvelles entreprises créées et les droits de licence, et nous effectuons un suivi de ces éléments.
Il peut y avoir certains désavantages du fait de centrer l'attention sur ce type d'indicateurs, et des risques que les responsables des BTT puissent parfois être poussés à concentrer leurs efforts sur ces indicateurs, quelques fois au détriment de la qualité de l'objectif plus global que constitue le transfert de technologie.
La majorité des responsables des BTT des universités canadiennes, lors de leur dernière consultation, ont mentionné que ces indicateurs communs relatifs à la PI, même s'ils sont les meilleurs dont nous disposons d'un certain point de vue, ne mesurent pas de façon efficace l'ensemble des activités qu'ils mènent dans leur bureau. Ces commentaires reflètent aussi une certaine évolution survenue au cours des dernières années quant à la façon dont le travail est effectué dans les BTT. Nombre d'entre eux sont maintenant davantage centrés sur d'autres résultats liés au transfert de technologie qui, sans être liés à la PI, sont mieux adaptés pour faire croître l'économie canadienne à long terme. Il s'agit notamment de l'établissement de partenariats entre les milieux universitaires et industriels et du transfert des compétences vers le milieu de travail par l'entremise de personnel hautement qualifié.
En ce qui concerne les politiques relatives aux droits de PI, il n'existe pas de politique nationale et uniforme pour administrer les droits de PI. Je sais que cette question vous intéresse. Les gouvernements provinciaux ont l'autorité de fixer les politiques de PI au sein des établissements d'enseignement postsecondaire. La majorité des gouvernements laissent les établissements fixer leurs propres politiques, qui sont souvent intégrées dans les conventions collectives des corps professoraux.
Cela a entraîné diverses approches concernant les politiques relatives à la protection de la propriété intellectuelle, qui peuvent être plus ou moins divisées en deux grandes catégories. D'une part, il y a les politiques où la PI est détenue par l'inventeur, et, d'autre part, les politiques où la PI est détenue par l'université. Les deux modèles ont conduit, ou peuvent conduire, à des résultats de transfert de technologie de grande qualité. La politique de PI de certaines universités comprend des caractéristiques des deux approches. C'est ce que l'on appelle l'approche de propriété conjointe, où l'inventeur ainsi que l'établissement partagent les droits de PI.
En ce qui concerne les recherches subventionnées par le gouvernement fédéral, les organismes subventionnaires n'exigent pas que les établissements respectent une politique de PI en particulier. Quant aux collèges communautaires, le rôle de la recherche appliquée dans ces établissements au Canada est d'aider à résoudre un problème auquel une industrie est confrontée. Habituellement, les collèges canadiens ne détiennent pas les droits de PI. C'est le partenaire industriel qui les conserve.
Pour ce qui est de la comparaison des modèles de propriété des droits de PI, pour une université qui adopte une politique de PI où les droits sont détenus par l'inventeur, le chercheur ou l'inventeur a le droit de décider s'il désire céder ses droits de PI à un partenaire industriel. Cette approche a comme avantage, entre autres, de pouvoir être très motivante pour les chercheurs universitaires. Elle les incite à participer plus activement à la commercialisation du résultat de leurs recherches. Elle leur offre aussi la possibilité de s'adapter aux préférences d'octroi de licences de l'entreprise avec laquelle ils collaborent. À l'opposé, un BTT pourrait être contraint par des politiques institutionnelles plus larges.
Par contre, le succès de cette approche peut varier selon que les inventeurs ont eux-mêmes les compétences, la capacité et la motivation nécessaires pour commercialiser leur PI ou pour démarrer une entreprise prospère. Ce modèle suppose que les chercheurs sont motivés par l'idée de profiter des retombées économiques des résultats de leur recherche. Elle peut aussi rendre plus complexe la négociation de l'octroi de licences en raison du manque d'expérience de l'inventeur dans ce domaine.
Je vais maintenant me pencher sur le modèle selon lequel l'université détient les droits. Pour une université qui adopte une politique de PI où les droits sont détenus par l'université, cette dernière peut vendre ou conserver la PI de l'inventeur une fois qu'elle est divulguée. On compte parmi les avantages de cette politique le fait qu'elle vise à simplifier le processus de commercialisation et d'octroi de licences en centralisant la propriété et en permettant de tirer le maximum d'avantages de l'expertise du BTT. Elle donne aussi à l'université la possibilité de rassembler les licences de PI pertinentes de divers chercheurs dans différents domaines. Les responsables de l'université peuvent regrouper différents brevets et les vendre à une entreprise appropriée qui pourrait en tirer avantage. Cette politique tient compte du fait que les chercheurs peuvent ne pas avoir d'intérêt ou l'expertise pour poursuivre le développement ou la commercialisation de leur PI eux-mêmes.
Par contre, ce type de politique peut créer un obstacle au transfert de technologie dans le cas où le BTT de l'université, qui fonctionne souvent selon un modèle de recouvrement des coûts, surestime la valeur de la PI dans le but de maximiser les avantages financiers. Il peut aussi être difficile pour les responsables du BTT d'agir rapidement et d'avoir assez de flexibilité pour permettre l'adaptation aux préférences de l'octroi de licences d'une seule entreprise, comparativement à un inventeur ou un particulier. Dans le cadre de cette politique, les inventeurs peuvent être moins enclins à participer à l'étape essentielle du développement de la technologie vers la commercialisation. Sur le plan de la motivation, l'effet de ce modèle est contraire à celui du modèle où l'inventeur détient les droits de PI.
Nous avons quelques exemples d'expériences vécues ailleurs dans le monde. Cette question soulève beaucoup d'intérêt aux États-Unis, où les droits de PI pour les recherches universitaires subventionnées par le gouvernement sont régis par la Bayh-Dole Act depuis 1980. Pour l'essentiel, cette loi prévoit que les droits sur les inventions découlant de recherches subventionnées par le gouvernement fédéral appartiennent exclusivement aux universités, sous réserve de certaines obligations concernant la divulgation et le partage des redevances.
La Bayh-Dole Act a souvent été perçue comme un important catalyseur de l'augmentation des demandes de brevets et des activités liées à l'octroi de licences au cours des années 1980 et 1990. Il est difficile d'affirmer avec certitude que cette mesure législative a eu ces effets, parce que la tendance marquée et croissante liée aux demandes d'octroi de licences était apparue avant que ne soit promulguée cette loi. Il est possible d'attribuer de nombreux éléments relatifs à cette croissance à d'autres facteurs, par exemple le plus grand nombre d'inventions pouvant être brevetées et le fait qu'il y avait une tendance croissante à présenter des demandes de brevets à cette époque, ou encore tout simplement la nature du progrès technologique survenu dans certains domaines. Par exemple, le domaine des sciences biomédicales a connu une grande croissance dans les années 1980 et 1990.
D'autres pays, comme le Royaume-Uni, l'Espagne, la Suisse, le Danemark, la Finlande, l'Allemagne et la Norvège ont tous un modèle de PI où les droits sont détenus par l'université. En Australie, comme au Canada, les universités peuvent élaborer leurs propres politiques en matière de PI. La plupart de celles-ci recourent au modèle de PI où les droits sont détenus par l'université. L'Italie et la Suède utilisent une politique de PI assortie de privilèges pour les professeurs, où l'inventeur reste le détenteur des droits.
Dans l'ensemble, si l'on évalue la quantité de brevets et de licences, nous dirions que rien n'indique que la politique qui détermine le détenteur des droits de PI d'une innovation a une incidence majeure sur le succès du transfert de technologie entre les établissements et l'industrie. Comme mentionné précédemment, les deux modèles de propriété ont connu du succès. Par exemple, l'Université de Waterloo est souvent citée comme un exemple très efficace en matière de politique de PI où les droits sont détenus par l'inventeur. L'UBC serait un exemple de politique de PI où les droits sont détenus par l'université et qui fonctionne très bien. Toutes deux sont considérées comme des leaders du point de vue du transfert de technologie.
D'autres facteurs contribuant au succès du transfert de technologie sont souvent mentionnés, notamment la quantité de ressources qu'une université met à la disposition des bureaux de transfert de technologie et pour l'ensemble des activités ainsi que la qualité des ententes contractuelles. D'autres facteurs considérés comme très importants sont le degré d'instruction et de sensibilisation concernant l'importance de la protection de la propriété intellectuelle et la commercialisation, et la culture générale. Waterloo constitue un exemple d'université qui compte une solide culture d'entrepreneuriat qui appuie et valorise le transfert de technologie, et cette culture exerce également une forte influence.
D'autres méthodes de transfert de technologie peuvent sans doute être aussi importantes, voire plus importantes, que l'octroi de licences de PI. Comme mentionné plus tôt, il y a cette idée de mouvement de population, plus particulièrement des étudiants, qui passent des universités aux secteurs privé ou public, et emportent avec eux leur savoir-faire. La création de nouvelles entreprises constitue un autre mécanisme, tout comme la publication de résultats de recherches et les interactions durant des événements, comme des réunions et des conférences. Nous avons mentionné les stages de Mitacs, qui créent des liens entre les universités et les entreprises, puis il y a des ententes générales de partenariat de recherche ainsi que des centres de recherche coopérative.
Je vais maintenant céder la parole à Konstantinos.
[Français]
Bonjour. Je m'appelle Konstantinos Georgaras.
[Traduction]
Je travaille à l'Office de la propriété intellectuelle du Canada, un organisme de service spécial d'Innovation, Sciences et Développement économique. Nous sommes responsables de l'administration des activités relatives à la propriété intellectuelle et de l'enregistrement des droits de PI.
J'aimerais vous donner un bref aperçu de certaines des données et des tendances en matière de PI, vous expliquer plus en détail d'où proviennent les technologies, en quoi consistent ces domaines technologiques et où il y a de la collaboration, puis vous informer des communications que nous avons eues avec les bureaux de transfert de technologie afin de déterminer les obstacles relatifs à leur utilisation du système de PI et de ce que nous faisons pour régler le problème.
Comme mes collègues l'ont mentionné, il y a un certain nombre d'objectifs plus généraux en matière de recherche et de transfert de technologie, et les découvertes ne se rendront pas toutes à l'Office de la propriété intellectuelle du Canada; nous constatons que seulement un petit sous-ensemble obtient un brevet. En général, nous recevons environ 100 000 demandes de PI par année. En 2015, il y a eu 37 000 demandes de brevets, et 22 000 brevets ont été accordés. Si l'on examine les brevets qu'obtiennent les universités canadiennes de l'OPIC, l'Université de l'Alberta, par exemple, a déposé 27 demandes de brevets durant l'exercice 2015-2016.
Encore une fois, il ne s'agit que des demandes faites au Canada. Si l'on regarde les endroits où les Canadiens et les universités font des demandes de brevet, on constate que la plupart des Canadiens le font à l'extérieur du pays. La ligne bleue en haut de ce graphique représente tous les dépôts de demandes de brevets canadiens et montre qu'environ 13 000 demandes de brevets ont été déposées auprès de l'U.S. Patent and Trademark Office en 2014. Si vous observez la ligne verte, il y a eu environ 4 000 demandes de brevets déposées par des Canadiens au Canada; cela signifie qu'environ les trois quarts des déposants feront d'abord une demande aux États-Unis. Il s'agit là d'une décision commerciale. De même, si vous regardez les lignes rouge et violette, qui représentent les demandes de brevets déposées par les universités, les proportions sont similaires. Environ les trois quarts des universités déposeront leurs demandes de brevets aux États-Unis.
Nous avons effectué une analyse de la TI. Cela nous permet d'examiner plus en profondeur les données fournies dans les demandes de brevets. Vous voyez ici l'étendue des technologies pour lesquelles les universités canadiennes déposent des demandes de brevets partout dans le monde. Voici un paysage de sommets et de vallées. Les sommets enneigés représentent les domaines de spécialité pour lesquels les universités canadiennes déposent des demandes de brevets. Par exemple, l'alkyle et les faisceaux lumineux optiques sont deux domaines qu'il convient de souligner; j'y reviendrai. C'est le portrait général, si on veut, des technologies pour lesquelles les universités canadiennes déposent des demandes de brevets.
Observons maintenant une seule université afin d'aller plus en détail. Ici, par exemple, l'Université McGill a déposé 273 demandes de brevets au Canada au cours des 15 dernières années. À l'échelle mondiale, elle en a déposé 758. Lorsque nous examinons les demandes de brevets, nous pouvons déterminer les endroits où il y a de la collaboration, et je crois comprendre qu'il s'agit d'une initiative qui intéresse ce comité — les endroits où il y a de la collaboration. Dans 52 % des demandes de brevets déposées à l'échelle mondiale par l'Université McGill durant les 15 dernières années, plus de la moitié ont obtenu la collaboration d'autres universités et entreprises. Nous avons fait de même avec l'UBC, mais nous allons accélérer.
Lorsque l'on examine encore plus en détail les données relatives aux brevets, on peut déterminer où il y a de la collaboration. Voici une carte des collaborations de l'Université d'Ottawa au chapitre des systèmes de transmission optique et de communication; vous pouvez voir de quelle façon ces demandes de brevets sont déposées de façon collaborative entre l'Université d'Ottawa et des entreprises telles que X-Ray Optical Systems ou Spectalis Corp., ainsi que l'université Harvard et l'Université de Waterloo. Lorsque l'on cherche plus en profondeur dans les données, on peut voir où il y a de la collaboration.
Permettez-moi maintenant de revenir en arrière. À l'OPIC, notre mandat consiste à appuyer l'innovation et à faire avancer les idées qui sont présentées à notre organisme. Nous avons tenté de mieux comprendre certains des défis auxquels faisaient face les bureaux de transfert de technologie et les universités au moment de faire une demande de PI, et cinq difficultés clés ont été cernées. La cinquième difficulté n'est pas affichée sur la diapositive, mais je commencerai avec celle-là: le coût. Les bureaux de transfert de technologie doivent manifestement prendre des décisions commerciales relatives à ce qu'ils ont l'intention de faire breveter. Notre organisme offre un rabais de 50 % aux universités. C'est ainsi que nous contribuons à réduire leurs coûts.
La deuxième difficulté soulevée concerne la sensibilisation et l'éducation. Les bureaux de transfert de technologie et les communautés universitaires ont mentionné qu'on doit davantage être sensibilisé à la façon de recourir de façon efficace à la PI. À cet égard, l'OPIC amorce de très importants travaux sur l'élaboration de programmes et de matériel d'enseignement liés à la stratégie de PI. Nous avons ce qu'on appelle des études de cas de PI. Nous travaillons avec des étudiants universitaires pour les aider à comprendre la notion de PI, puisqu'ils prennent part, si on veut, aux retombées des découvertes universitaires.
Le troisième élément souligné comme étant un obstacle ou un défi auquel font face les universités, est, comme je l'ai mentionné plus tôt, le fait que les trois quarts des demandes de brevets sont déposées à l'extérieur du Canada. On a soulevé la question de l'harmonisation à l'échelle internationale. L'OPIC travaille très fort à la mise en oeuvre de certains traités internationaux en matière de PI, et nous avons comme objectif qu'ils entrent en vigueur en 2019. On pourra alors s'assurer qu'il y a un système harmonisé en place, ce qui favorisera les demandes de PI au Canada et à l'étranger.
Le quatrième élément consistait à comprendre l'ampleur de la technologie et des nouveautés à venir. Comme je l'ai montré plus tôt au moyen de l'analyse de la PI, nous essayons de montrer où les technologies apparaissent. Cela aide à cibler la collaboration. Ce type d'information peut renseigner les professeurs et les responsables de transferts de technologie sur les endroits où il peut y avoir de la collaboration.
Le dernier élément est lié directement à notre organisme. Nos bases de données comportent des lacunes, et nous travaillons d'arrache-pied pour les moderniser. Au cours des derniers mois, nos nombreux efforts ont permis d'offrir davantage de renseignements aux utilisateurs.
Bref, voilà quelques-unes des tendances. Nous avons examiné en détail les domaines technologiques. L'OPIC prend des mesures pour faciliter les demandes de brevet à venir des personnes qui communiquent avec nous.
C'est tout pour moi.