Bonjour.
J'aimerais commencer par remercier le Comité permanent de nous avoir invités à participer à son étude sur la connectivité à large bande.
Je m'appelle Ray Orb et je suis président du Forum rural de la Fédération canadienne des municipalités, ainsi que président de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities.
Sara Brown, chef de la direction de la Northwest Territories Association of Communities, s'associe à moi aujourd'hui.
La Fédération canadienne des municipalités ou la FCM est la voix nationale des administrations municipales du Canada. Elle compte près de 2 000 municipalités membres dans toutes les régions du Canada et représente 91 % de l'ensemble de la population canadienne. Nous comptons parmi nos membres les plus grandes villes du Canada, ainsi que de petites collectivités urbaines et rurales et 20 associations municipales des divers territoires et provinces.
Au nom des administrations municipales, la FCM s'efforce d'apporter des solutions locales aux défis nationaux et de donner aux collectivités de tailles diverses les moyens de bâtir un pays plus prospère, plus agréable et plus durable.
Depuis longtemps, la FCM demande une participation accrue du gouvernement fédéral au développement des infrastructures de télécommunication qui sont d'une importance cruciale pour la vie sociale, culturelle et économique des collectivités rurales, nordiques et éloignées du Canada. Nous avons présenté la perspective des municipalités au cours de diverses consultations fédérales sur les services de télécommunication, notamment à propos de l'attribution des bandes de fréquence et de l'élaboration des programmes de financement fédéraux de connectivité à large bande tels que Un Canada branché et Brancher pour innover.
Au nom de ses membres, la Fédération canadienne des municipalités a collaboré étroitement avec le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes afin d'établir sa définition des services de télécommunication de base. C'est pourquoi nous avons accueilli avec joie l'annonce faite par le CRTC l'an dernier relativement à l'adoption d'un objectif de service universel selon lequel tous les Canadiens devraient avoir accès à des services Internet à large bande sur des réseaux fixes et sans fil mobiles.
La FCM a également applaudi le gouvernement fédéral lorsqu'il a annoncé, en 2016, que son nouveau programme Brancher pour innover investirait jusqu'à 500 millions de dollars pour que les collectivités rurales et éloignées puissent bénéficier d'un service Internet à haute vitesse. Nos communautés rurales et éloignées sont trop nombreuses à être dépourvues d'un accès de base à des services à large bande que beaucoup de Canadiens tiennent pour acquis, un accès crucial pour les initiatives modernes en matière de commerce et d'éducation. Des programmes comme Brancher pour innover couplés à la volonté de rendre l'accès universel obligatoire contribueront à faire évoluer la situation.
Cependant, le gouvernement fédéral doit proposer des programmes de financement à long terme et prévisibles pour que l'objectif du service universel proposé par le CRTC devienne réalité. Seul ce type de financement permettra aux promoteurs de projets de prendre des décisions à long terme en matière de technologie, ainsi que pour la mise en oeuvre des services et des forfaits de service.
Il faut savoir que toutes les collectivités sont différentes et qu'il faudra nécessairement faire appel à des technologies différentes pour accéder à des services à large bande abordables et fiables. C'est pourquoi la FCM préconise une certaine souplesse dans les programmes de financement fédéraux au moment de définir l'admissibilité des infrastructures à large bande. Tant l'infrastructure de base que la connexion du dernier kilomètre sont des éléments à prendre en compte obligatoirement si nous espérons atteindre l'objectif de l'accès universel. Si les programmes de financement ne portent que sur les projets de connexion du dernier kilomètre, de nombreuses collectivités rurales ne disposant pas d'une infrastructure de base moderne, seront tout simplement laissées pour compte.
La FCM estime que chacun de ces éléments est important pour le développement réussi de services à large bande. Il est extrêmement important que tous les programmes fédéraux de financement concernant l'infrastructure d'Internet à large bande accordent la priorité aux secteurs mal desservis qui sont les plus difficiles à équiper. L'accès Internet à large bande est tout simplement indispensable à la vie moderne et ce service a la capacité de transformer les régions rurales et nordiques du Canada.
Les réseaux modernes contribuent à la croissance économique en améliorant la productivité, en donnant accès à de nouveaux services, en soutenant l'innovation et en améliorant l'accès au marché. Ils donnent aux Canadiens la possibilité de collaborer, de travailler, de partager et d'apprendre. Malheureusement, l'écart en matière de disponibilité de la large bande est une réalité dans les collectivités mal desservies. Les Canadiens qui n'ont pas accès à la large bande sont trop nombreux et d'autres sont mal desservis, ne disposant que d'une bande insuffisante et d'une capacité de réseau inadéquate pour répondre à la demande des utilisateurs.
L'approche actuelle du Canada vis-à-vis de la politique concernant le service à large bande accuse un retard important faisant en sorte que les populations des régions rurales et éloignées du Canada ne peuvent bénéficier de vitesses et de technologies équivalentes à celles qui sont largement disponibles dans les secteurs urbains. Un plan fédéral visant à améliorer la connectivité dans les régions rurales doit en tenir compte.
La FCM croit par ailleurs que la question du coût explique dans une certaine mesure le retard qu'accusent les Canadiens dans l'adoption de la large bande. C'est pourquoi un plan fédéral doit donner la priorité à un service abordable.
Je vais maintenant céder la parole à ma collègue Sara Brown qui va évoquer les défis auxquels font face les collectivités nordiques et éloignées du Canada dans l'accès aux services à large bande.
Dans le Nord canadien, de nombreuses collectivités ne peuvent tout simplement pas prendre part à l'économie numérique du Canada, faute de pouvoir se connecter à un réseau Internet fiable à haute vitesse. Les pannes et les problèmes techniques sont fréquents dans les collectivités nordiques et éloignées qui ne disposent pas d'une connexion de secours pour assurer un service continu. L'irrégularité du service a des conséquences évidentes. L'exode devient un défi de taille dans les collectivités nordiques et éloignées qui ne peuvent prendre part à l'économie numérique actuelle.
Dès que les régions éloignées du Nord auront accès à un service Internet à large bande, elles disposeront des mêmes avantages concurrentiels que les autres régions du pays et pourront réaliser des progrès notables dans les domaines du développement économique, de la santé, de l'éducation et de la sécurité.
Comme nous l'avons indiqué dans le mémoire présenté par la FCM au Comité permanent, nous estimons que le gouvernement fédéral devrait élaborer des stratégies d'investissement pour les collectivités nordiques et éloignées afin de leur offrir un service Internet équivalent à celui dont bénéficient les centres urbains, y compris en matière de vitesse et de redondance. Afin de répondre aux défis particuliers auxquels font face les collectivités éloignées en matière de connexion à Internet, il est indispensable de déployer une stratégie spéciale pour les collectivités tributaires d'une connexion par satellite.
La FCM estime par ailleurs que le gouvernement fédéral doit faire appel aux connaissances locales en matière de collecte de données pour s'assurer que des informations exactes et à jour sont utilisées au moment des prises de décisions. Les municipalités connaissent parfaitement les défis auxquels nos collectivités font face en matière d'accès aux services à large bande. Cela fait de nous des partenaires clés dans l'élaboration des programmes de financement futurs du gouvernement fédéral.
La responsabilité du gouvernement fédéral d'offrir des services Internet à large bande à tous les Canadiens, quelle que soit la région où ils habitent, revêt vraiment une importance capitale. Pour réaliser cette vision, nous estimons que tous les ordres de gouvernement sont de véritables partenaires et doivent collaborer.
Au nom des villes et des collectivités du Canada, nous remercions le Comité permanent de nous donner la possibilité de prendre part à ce débat et d'ajouter nos observations aux contributions et recommandations des autres intervenants.
Merci.
Thank you. Mahsi cho.
:
Merci, monsieur le président. Bonjour à tous.
[Français]
Je suis heureuse d'être parmi vous aujourd'hui.
[Traduction]
Monsieur le président, merci de m'accueillir ici à l'occasion du dépôt du Budget supplémentaire des dépenses (B) de 2017-2018.
Vous vous souviendrez que ma dernière comparution devant ce comité a eu lieu en mai. Je présente aujourd'hui une mise à jour sur les activités que j'ai menées depuis pour faire valoir les sciences au pays. Avant d'aller plus loin, je tiens à souligner que toutes les mesures que j'ai prises avaient un but commun, soit de concrétiser la vision à long terme du gouvernement pour les sciences au Canada.
J'ai présenté récemment cette vision lors de la Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes. Cette vision se résume en trois éléments. Nous voulons renforcer la recherche, renforcer la prise de décisions fondées sur des données probantes et renforcer la culture de curiosité au pays.
Les gens sont au coeur de cette vision. Ils donnent vie aux activités scientifiques. lls sont chercheurs, techniciens de laboratoire, professeurs ou étudiants, et leur contribution collective de tous les jours renforce la communauté scientifique canadienne. Nous voulons donner un élan nouveau aux sciences et aux nombreux scientifiques exceptionnels qui travaillent dans ce domaine pour qu'ils pensent à demain et fassent preuve d'audace dans leur vaste quête en vue d'acquérir de nouvelles connaissances.
Le Canada est perçu aujourd'hui dans le monde comme un pays progressiste, qui donne à ses scientifiques les moyens de faire des percées transformatrices, qui peuvent nous aider à changer nos perspectives sur notre propre société et sur le monde qui nous entoure. Lorsque j'ai assisté à la réunion du G7 en Italie le mois dernier, j'étais fière d'entendre dire que le Canada était un pays phare pour la science aux quatre coins du monde.
[Français]
C'est le moment de poursuivre sur cette lancée, et je suis heureuse de vous dire que le gouvernement travaille fort en ce sens.
[Traduction]
Par exemple, j'ai récemment réalisé I'engagement clé de mon mandat en annonçant, en compagnie du , la nomination de Mona Nemer comme conseillère scientifique en chef du Canada. Mme Nemer est une chercheuse de renom dans le domaine de la santé, une ancienne dirigeante universitaire et une chercheuse primée reconnue à l'échelle internationale pour ses contributions au milieu universitaire. Son rôle est de donner des conseils scientifiques indépendants et non partisans au gouvernement. Mme Nemer recueillera les données scientifiques les plus avancées et me présentera ses recommandations, ainsi qu'au premier ministre et au Cabinet.
La tâche me reviendra ensuite, à titre de ministre des Sciences, de présenter ces recommandations au Cabinet pour que nous puissions prendre des décisions sur les enjeux qui importent le plus pour les Canadiens: leur santé et leur sécurité, ainsi que celle de leur famille et de leur collectivité, leur emploi et leur prospérité, l'environnement et le climat et l'économie.
Le premier ministre a annoncé la nomination de Mme Nemer le jour même où avait lieu la toute première foire scientifique du premier ministre, ici à Ottawa. Pourquoi? Notre gouvernement voulait faire un lien entre la grande nouvelle du jour et les grands projets que les jeunes Canadiens réalisent pour faire avancer la science. Nous voulons que les jeunes sachent que leurs réalisations scientifiques ne passent pas inaperçues et ont leur place sur la Colline du Parlement. C'est l'une des nombreuses mesures que nous avons prises pour inciter les jeunes à être curieux et à réaliser leurs ambitions.
Par ailleurs, nous avons lancé la deuxième phase de notre très fructueuse campagne #OptezSciences cet automne. Jusqu'à présent, les publicités ont été diffusées plus de 2,2 millions de fois et ont joint plus de 520 000 Canadiens; 108 000 Canadiens ont réagi aux publicités sur les médias sociaux, ont fait des commentaires à leur sujet ou les ont partagées. La campagne a aussi donné lieu à plus de 25 000 visites sur la page Web #OptezSciences. Et plus de 55 000 écoles ont placé les affiches de la campagne dans leurs corridors.
J'appuie fermement les programmes comme celui-là qui donnent aux jeunes l'audace de choisir les sciences.
[Français]
C'est la culture de la curiosité dont je vous parlais.
[Traduction]
Notre défi aujourd'hui consiste à rendre cette culture accueillante pour tous. C'est pourquoi je me suis donné comme mission personnelle de remettre les pendules à l'heure en ce qui a trait à l'égalité des sexes, à l'équité et à la diversité dans le milieu de l'enseignement supérieur. Je crois que nous devons ouvrir les possibilités plus largement pour que tous aient l'occasion de bâtir l'avenir de notre pays. C'est pourquoi j'ai établi de nouvelles exigences en matière d'équité dans le cadre du Programme des chaires d'excellence en recherche du Canada, qui est l'un des programmes de recherche les plus prestigieux au pays. Nous avons également accru nos efforts pour corriger la sous-représentation de quatre groupes désignés au sein du Programme des chaires de recherche du Canada: les femmes, les Autochtones, les personnes handicapées et les minorités visibles.
Je suis très fière de vous dire aujourd'hui que mon message semble trouver écho. Un nombre record de femmes sont titulaires de chaires de recherche du Canada et de chaires de recherche Canada 150. Plus précisément, à l'issue du plus récent concours des chaires de recherche du Canada, 42 % des personnes retenues étaient des femmes, soit la proportion la plus élevée jamais enregistrée. Le budget de 2017 a prévu l'octroi de 117 millions de dollars pour les chaires de recherche Canada 150, un fonds ponctuel qui donne aux universités les moyens de recruter des universitaires qui travaillent présentement a l'étranger, dont des chercheurs canadiens expatriés qui souhaitent rentrer au pays.
Nous avons obtenu les résultats préliminaires. On constate que les demandeurs sont des femmes dans une proportion de 62 % et des Canadiens expatriés dans une proportion de 39 %. Ces gens voient un avenir pour leurs travaux de recherche ici au Canada. Je crois que ces résultats n'auraient pas été possibles si je n'avais pas agi fermement pour remettre les pendules à l'heure en ce qui a trait à l'égalité des sexes, à l'équité et à la diversité dans le milieu de l'enseignement supérieur.
Autre preuve de la réputation internationale du Canada comme pays ayant des politiques scientifiques modernes et libéralisées, la ville de Montréal a été choisie cette année comme première ville hôtesse canadienne du Gender Summit, une rencontre de calibre international. Au début du mois, Montréal a accueilli plus de 600 défenseurs de l'égalité des sexes dans les domaines des sciences, de l'innovation et du développement provenant d'un peu partout au monde. C'était un grand honneur de participer à cet événement historique. Je demeure émue, touchée et inspirée par les nombreuses histoires qui y ont été présentées au sujet de femmes qui jouent un rôle transformateur dans le milieu scientifique mondial.
Comme vous le savez, dans le cadre de mon mandat de championne des sciences au pays, j'ai également commandé un examen du financement fédéral des activités scientifiques. II s'agissait du premier examen de ce genre en plus de 40 ans.
[Français]
Je remercie les distingués membres du Comité de leur travail.
[Traduction]
Le comité m'a soumis un rapport comptant plus de 200 pages et présentant 35 recommandations. Je suis d'accord avec la majorité de ces recommandations et j'ai déjà pris des mesures pour mettre en oeuvre plusieurs d'entre elles. Ces mesures comprennent l'imposition de limites au renouvellement des chaires de recherche du Canada de niveau 1 et l'annonce de la création du Comité de coordination de la recherche au Canada.
J'ai aussi lancé cet été un concours visant les réseaux de centres d'excellence dans lequel la priorité est accordée aux initiatives de recherche pluridisciplinaires, multinationales et audacieuses.
J'ai donné mon appui au remplacement du Conseil des sciences, de la technologie et de l'innovation par un conseil consultatif plus souple dont les activités seraient accessibles au public. Au cours des prochains mois, je procéderai à la mise en place d'un nouveau Conseil des sciences et de l'innovation, qui sera plus ouvert et transparent et qui permettra au gouvernement de tirer profit des conseils d'experts indépendants qui travaillent dans ces domaines.
Nous prendrons d'autres mesures pour concrétiser les recommandations du comité. Je vous invite à m'appuyer dans ces efforts.
En plus de mes fonctions à Ottawa, j'ai le privilège de visiter des campus et des communautés dans toutes les régions du pays. Ces rencontres sur place avec des chercheurs sont d'une importance clé parce qu'elles m'éclairent sur l'état de la situation en sciences.
[Français]
Tout dernièrement, j'ai eu le privilège de visiter l'Institut des algorithmes d'apprentissage de Montréal.
[Traduction]
Connu sous l'acronyme MILA, il jouit d'une renommée mondiale pour ses percées en apprentissage automatique. Cet institut compte plus de 150 chercheurs qui se penchent sur l'apprentissage profond. II s'agit du plus important noyau d'universitaires dans ce domaine au monde.
Dans le but d'appuyer les travaux de calibre mondial menés au Canada dans le domaine de l'intelligence artificielle, le dernier budget a prévu 125 millions de dollars pour l'élaboration d'une stratégie pancanadienne en matière d'intelligence artificielle.
Je tiens à souligner qu'il y a une leçon importante à tirer de cet investissement. Les forces actuelles du Canada en matière d'intelligence artificielle sont le résultat direct d'investissements effectués il y a une trentaine d'années dans des travaux de recherche fondamentale dirigés par des chercheurs.
À l'époque, nombreux étaient ceux qui croyaient que l'apprentissage automatique demeurerait confiné à la science-fiction. Des scientifiques comme Geoffrey Hinton ont fait fi des sceptiques et ont demandé des fonds pour approfondir leurs recherches dans la sphère de l'intelligence artificielle. On constate aujourd'hui que ces investissements précoces ont donné des résultats. Cela confirme la pertinence d'investir dans tous les horizons de la recherche axée sur la découverte.
Nous savons que le changement de culture scientifique au pays ne se fera pas du jour au lendemain. Mais nous avons déjà fait de grands pas en avant au cours des six derniers mois et des deux dernières années.
Cela dit, je serai heureuse de répondre aux questions des membres du Comité.
:
Je peux vous dire ce que nous avons fait et ce que nous pouvons faire. Nous avons cette campagne Optez Sciences. Nous l'avons lancée parce qu'il faut construire un pipeline.
Au départ, tous les enfants sont curieux. Ils veulent découvrir des choses. Ils veulent explorer le monde. Ils démontent les stylos à leur portée et les microphones ou tout ce qu'ils peuvent attraper. C'est à nous de renforcer cette curiosité naturelle pendant leurs études primaires et secondaires et au-delà.
Nous voulons attirer les jeunes dans les carrières STEM — science, technologie, ingénierie et mathématiques, et j'ajouterai les arts et le dessin, mais il ne me suffit pas de les attirer, nous voulons qu'ils demeurent dans ce domaine. Je concentre mes efforts sur la construction d'un tel pipeline. Je l'ai intégré à mon mandat; lorsque je me déplace pour rencontrer ces jeunes, je veux qu'ils me parlent de leurs expériences et j'espère les encourager à penser aux matières scientifiques, techniques, mathématiques et à l'ingénierie.
La fin de semaine dernière, je me trouvais à l'Université de Toronto à Scarborough, c'est là que j'ai enseigné, et j'ai rencontré 100 filles de 9e année. Elles s'intéressaient à la science, à la technologie, à l'ingénierie et aux mathématiques. Ces étudiantes ont posé des questions et elles voulaient toutes savoir quels étaient les défis auxquels faisaient face les femmes dans la recherche scientifique. Ce sont des jeunes qui veulent travailler dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques.
Cet été, j'ai eu le privilège de me rendre dans l'Arctique, où j'avais fait de la recherche. J'ai pu rencontrer des étudiants autochtones et je crois que nous pouvons faire beaucoup de choses dans cette région. Je pense également que le Canada doit mieux écouter les peuples autochtones — les Premières Nations, les Métis et les Inuits. On ne peut vivre sur un territoire pendant des milliers d'années sans connaître le ciel, la terre et l'eau. Nous avons beaucoup à apprendre des peuples autochtones en matière d'environnement, pour ce qui est de notre relation avec le monde. Nous devons savoir qui sont les détenteurs de ces connaissances et je pense qu'il y a beaucoup de travail à faire pour rapprocher les connaissances traditionnelles et la science occidentale et pour intégrer toute cette information.
:
Je vous souhaite la bienvenue, madame la ministre.
Comme je ne dispose que de peu de temps, je vais tenter de faire vite.
Je vous ai écrit en date du 29 septembre pour vous demander, entre autres, dans quelle mesure vous seriez prête à mettre en oeuvre les recommandations du rapport Naylor. Votre cabinet m’a promis une réponse, mais je ne l’ai pas encore reçue. J’espère toujours une réponse écrite, mais cela ne m’empêche pas de vous demander de répondre aux trois questions que je vous ai posées dans cette lettre.
Les deux premières concernent le rapport Naylor, et je les combine ici en une seule. Ce rapport comporte 35 recommandations et je conviens bien volontiers que vous avez déjà mis en oeuvre certaines d’entre elles, mais il me semble que ce sont les moins importantes. Vous n’avez pas encore réagi à deux douzaines d’entre elles. La première qui figure dans ce rapport est de déposer au Parlement un projet de loi pour instituer un conseil consultatif national sur la recherche et l'innovation. Avez-vous l’intention de déposer un tel projet de loi?
Ma seconde question concernant le rapport Naylor est de loin la plus importante. Elle concerne la recommandation proposant de porter, sur une période de quatre ans, le financement annuel de 3,5 à 4,8 milliards de dollars. Êtes-vous en mesure de promettre à nos scientifiques cette hausse de leur financement?
Je vous remercie d’avance de vos réponses.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Merci à vous, madame la ministre, d’être venue nous rencontrer, accompagnée des spécialistes de votre ministère.
Ma question tient compte d’un certain nombre de ces éléments, de la différence entre science et innovation, et s’inspire également dans une certaine mesure des commentaires de M. Stewart. Ce que nous a dit M. Jeneroux au sujet du Polar Environment Atmospheric Research Laboratory, le PEARL, me semble aussi tout à fait pertinent.
Nous devons chercher des façons de poursuivre le financement de la recherche. Le financement de l’innovation que nous avons mis en place est une bonne chose en soi, mais l’innovation ne part pas de rien. Elle a besoin de s’appuyer sur des recherches scientifiques. J’ai rencontré hier des représentants de D-Wave. Ils s’intéressent à l’apprentissage automatique sur des ordinateurs quantiques, une forme d’apprentissage qui atteint des niveaux inconnus jusqu’à maintenant. Ces gens sont loin de maîtriser cette technologie et ils doivent s’en remettre à des scientifiques utilisant ces ordinateurs quantiques pour déterminer à quoi ils pourraient s’attendre de l’utilisation de telles machines pour l’apprentissage automatique.
La semaine dernière, nous avons annoncé l’attribution d’un financement d'un million de dollars au titre de l’innovation à Mirexus Biotechnologies de Guelph. Ils travaillent sur les nouvelles utilisations de nanoparticules de maïs, qui sont en elles-mêmes une nouveauté. J’ai demandé au représentant de cette société le nombre d’employés qu’elle compte, et il m’a répondu qu’il y en a 30, mais elle fait aussi appel à 15 chercheurs oeuvrant dans diverses universités en Amérique du Nord qui ont été financés par notre gouvernement. Lorsque nous étudions des solutions en cours d’élaboration alors que nous ignorons dans quelle direction elles peuvent nous conduire, nous avons besoin de scientifiques curieux qui oeuvrent en arrière-plan.
Au sujet de l’importance du financement de la science, tel que prôné dans le rapport Naylor, et de la nécessité d’assurer ce financement à long terme, comme dans le cas du Polar Environment Atmospheric Research Laboratory que nous avons évoqué, pourriez-vous nous parler de vos activités visant à garantir que le financement des activités scientifiques reste prioritaire, indépendamment de celui consacré à l’innovation?
:
Je vous remercie de cette question.
Je suis très heureuse que nous ayons une nouvelle conseillère scientifique en chef. Permettez-moi de vous décrire brièvement le processus que nous avons suivi pour arriver à ce résultat.
Nous avons tenu les premières consultations importantes dans le domaine scientifique en 10 ans. Nous avons écrit aux membres du milieu de la recherche, aux autres intervenants et à tous les parlementaires afin que tous puissent contribuer à la définition de ce poste. Il est alors apparu très clairement qu’il nous fallait un conseiller scientifique en chef, ou une conseillère scientifique en chef. Nous avons ensuite consulté les personnes occupant ce type de poste en Australie, en Israël, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et aux États-Unis et nous nous sommes inspirés de leurs réponses pour définir nous-mêmes la nature de ce poste au Canada. Il faut vous souvenir que c’est un poste qui avait été supprimé par le gouvernement précédent. Nous avons lancé la recherche d’une conseillère scientifique en chef en décembre 2016.
Grâce au nouveau processus ouvert, transparent et reposant sur le mérite que nous avons mis en place, nous avons maintenant une nouvelle conseillère scientifique en chef et elle est extraordinaire. C’est une chercheuse en cardiologie réputée. Elle a été vice-présidente de la recherche à l’Université d’Ottawa et a dispensé ses conseils au pays comme à l’étranger. Elle est membre de l’Ordre du Canada.
La tâche qui lui incombe est de conseiller le , la ministre que je suis et l’ensemble du Cabinet dans le domaine scientifique, de collationner l’information la plus fiable au moment, d’en préparer un compendium et de communiquer son opinion. Notre rôle à nous est de tenir compte des résultats des recherches scientifiques, des divers éléments de preuves et des faits dont nous avons besoin pour prendre des décisions en matière de développement régional, d’économie, de diversité, d’équité, etc. C’est un rôle consultatif.
:
Merci beaucoup, madame la ministre.
Conformément à l’article 81(5) du Règlement, nous passons maintenant à l'étude du Budget supplémentaire des dépenses (B) pour l'exercice financier prenant fin le 31 mars 2018.
Ai-je le consentement unanime pour rassembler tous les crédits en une motion unique?
Des voix: D'accord.
Le président: Très bien.
AGENCE DE PROMOTION ÉCONOMIQUE DU CANADA ATLANTIQUE
Crédit 5b — Subventions et contributions..........40 584 308 $
(Crédit 5b adopté avec dissidence.)
AGENCE CANADIENNE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU NORD
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement..........313 028 $
Crédit 5b — Contributions.........4 537 297 $
(Crédits 1b et 5b adoptés avec dissidence.)
AGENCE SPATIALE CANADIENNE
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement..........8 612 533 $
Crédit 5b — Dépenses en capital..........4 200 532 $
(Crédits 1b et 5b adoptés avec dissidence.)
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement..........23 903 710 $
Crédit 10b — Subventions et contributions..........163 305 969 $
(Crédits 1b et 10b adoptés avec dissidence.)
MINISTÈRE DE LA DIVERSIFICATION DE L'ÉCONOMIE DE L'OUEST CANADIEN
Crédit 5b — Subventions et contributions..........11 531 673 $
(Crédit 5b adopté avec dissidence.)
AGENCE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU CANADA POUR LES RÉGIONS DU QUÉBEC
Crédit 5b — Subventions et contributions..........5 000 000 $
(Crédit 5b adopté avec dissidence.)
CONSEIL NATIONAL DE RECHERCHES DU CANADA
Crédit 10b — Subventions et contributions..........1 $
(Crédit 10b adopté avec dissidence.)
CONSEIL DE RECHERCHES EN SCIENCES NATURELLES ET EN GÉNIE
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement..........141 000 $
Crédit 5b — Subventions..........3 332 270 $
(Crédits 1b et 5b adoptés avec dissidence.)
CONSEIL DE RECHERCHES EN SCIENCES HUMAINES
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement..........1 099 655 $
(Crédit 1b adopté avec dissidence.)
CONSEIL CANADIEN DES NORMES
Crédit 1b — Paiements au Conseil..........1 $
(Crédit 1b adopté avec dissidence.)
Crédit 1b Dépenses de programme..........14 348 243 $
(Crédit 1b adopté avec dissidence.)
Le président: Dois-je faire rapport des crédits à la Chambre?
Des voix: D’accord.
Le président: Très bien. Je vous remercie tous d’avoir collaboré et coopéré pour nous permettre de terminer à l’heure.
La séance est levée.