:
Bonjour, mesdames et messieurs.
Si vous me le permettez, je ferai mon exposé en anglais,
[Français]
mais je me ferai un plaisir de vous répondre dans la langue officielle de votre choix.
[Traduction]
Je m'appelle Mark London, et je suis le propriétaire de la Galerie Elca London à Montréal, qui a été fondée par mes regrettés parents en 1960. Ma galerie est spécialisée dans la vente d'oeuvres inuites des années 1950 à aujourd'hui.
Je suis ici aujourd'hui pour vous parler en tant que membre du conseil d'administration de l'Association des marchands d'art du Canada. À l'heure actuelle, l'Association compte 76 galeries d'art commerciales, et, collectivement, nous représentons plusieurs centaines d'artistes d'un bout à l'autre du pays.
Même si de nombreuses personnes veulent qualifier d'antagoniste la relation entre les artistes et les marchands, la vérité, c'est que nous sommes des partenaires. J'aime bien dire que, quand le soleil brille, il brille pour tout le monde. Toutefois, je suis ici pour vous dire qu'il y a des nuages sombres à l'horizon. Nombre de ministres à l'échelle de notre formidable pays ont reçu des lettres pro forma d'électeurs demandant que le Canada adopte le droit de suite des artistes.
Ce concept noble est effectivement légiféré dans de nombreux pays, mais il vise davantage à uniformiser les règles du jeu entre les partenaires commerciaux qu'à générer un bénéfice pour les artistes. Ce qu'on mentionne rarement, c'est que les droits de suite des artistes ne profitent pas à ceux qu'ils sont censés aider. Dans la plupart des cas, les seuls bénéficiaires des sommes considérables découlant des droits de suite des artistes sont les successeurs de quelques artistes fortunés.
Pour les galeries commerciales, les coûts administratifs associés aux droits de suite des artistes représentent un important fardeau financier. En effet, le principal bénéficiaire des droits de suite des artistes, peu importe le pays, est l'organisation chargée de percevoir et de distribuer les fonds. On peut facilement soutenir que toute organisation se battant pour devenir l'administrateur des droits de suite des artistes le fait parce que cela représente une source lucrative de revenus.
En 2013, l' a présenté le projet de loi d'initiative parlementaire , la Loi modifiant la Loi sur le droit d'auteur. Même si M. Simms a possiblement réfléchi à la rédaction du projet de loi, il est évident qu'il n'a pas consulté des gens qui vendent de l'art pour gagner leur vie ou même qui en achètent. Mesdames et messieurs, dans le délai imparti, il me serait impossible d'expliquer en détail pourquoi ce projet de loi, particulièrement dans sa forme actuelle, serait un cauchemar, mais je peux vous donner quelques points saillants.
D'abord, préconiser des droits de suite des artistes de 5 % pour toute revente dont la somme est supérieure à 500 $ aura un effet désastreux. Pouvez-vous vous imaginer les coûts administratifs que cela représente pour que les galeries d'art et les sociétés de gestion collective de procéder au catalogage, aux recherches et à l'émission d'un chèque de 25 $? Au Royaume-Uni, par exemple, pour que les droits de suite des artistes s'appliquent, la valeur de la vente doit être supérieure à 1 000 euros, soit environ 1 500 $ CA à l'heure actuelle, ce qui est plus raisonnable. Je devrais également souligner que la plupart des pays accordant des droits de suite des artistes imposent un montant maximal, ce que ne prévoit pas le projet de loi .
Ensuite, passer des droits de suite des artistes pour toute vente d'une oeuvre valant 500 $ ou plus faite après le premier transfert de propriété par l'auteur est un autre aspect qui provoque une commotion. Cela suppose que toutes les oeuvres se retrouvent sur le marché de la même manière. Dans la majorité des cas, un artiste laisse ses oeuvres en consignation dans une galerie de vente au détail, et il est rémunéré si ses oeuvres sont vendues. En théorie, les droits de suite des artistes ne s'appliqueraient que des années plus tard, quand un collectionneur décide de vendre les oeuvres.
Je suis ici pour vous dire que le monde de l'art n'est pas aussi simple. Les oeuvres d'art peuvent accéder au marché primaire de différentes manières qui vont directement à l'encontre des droits de suite des artistes proposés. Par exemple, les graveurs travaillent souvent avec des éditeurs qui vendent directement les gravures à des galeries de détails. Dans ce scénario, la première vente à un collectionneur d'art devient en fait la deuxième revente. Lorsqu'un collectionneur procède à ce qui devrait être la première revente, il s'agit en fait de la troisième.
Comme je l'ai dit, je m'occupe exclusivement d'art inuit. Lorsqu'un artiste de Cape Dorset apporte son oeuvre dans une coopérative locale, il s'agit d'un achat direct. J'achète alors l'oeuvre à la coopérative. Lorsqu'un collectionneur achète une oeuvre dans ma galerie, il s'agit de la première vente au détail, mais, techniquement, de la troisième revente. Lorsqu'un collectionneur décide de se départir de l'oeuvre, il s'agit de la quatrième revente, et non de la première comme ce serait normalement le cas.
Au cas où certains d'entre vous croient que cette pratique est avantageuse pour les artistes, il est important de souligner que tous ces coûts supplémentaires devraient être refilés au consommateur, au même titre que le fret, l'assurance, l'encadrement ou toute autre dépense requise pour commercialiser des oeuvres d'art. Les dépenses répétées en droits de suite des artistes calculés sur les marchandises qui n'ont pas encore atteint le marché de détail auraient un effet combiné qui ne ferait que miner la capacité de l'artiste à vendre ses oeuvres dans un marché concurrentiel.
Lorsque les conservateurs de Mulroney ont adopté la TPS en 1991, ils ont assuré aux Canadiens que le remplacement de la taxe de vente de 13,5 % des manufacturiers ferait baisser les prix pour les consommateurs. Même si cela a peut-être été le cas pour les fours à micro-ondes ou les grille-pain, l'effet a été dévastateur pour le marché de l'art. Du jour au lendemain, les prix ont grimpé de 9 %. Nos ventes en 1991 étaient légèrement inférieures au tiers de nos ventes en 1990. Bien sûr, si les groupes d'artistes se donnent beaucoup de mal pour faire valoir que les droits de suite des artistes ne sont pas une taxe, mais je peux vous assurer que les mots auront peu d'importance pour ceux qui s'y opposeront.
Puisque nous parlons de mots, à mon avis, le bénéficiaire de toute taxe devrait être le trésor public. Autrement dit, tous les Canadiens profitent des taxes payées. Vous savez mieux que moi que plus le taux d'imposition est élevé, plus les gens sont susceptibles de tenter de l'éviter.
En effet, si les droits de suite des artistes entrent en vigueur, il y aura une réaction immédiate de la part des collectionneurs d'art. À tout le moins, immédiatement après l'entrée en vigueur des droits de suite des artistes, les ventes vont dégringoler, ce qui mettra à risque les milliers de Canadiens dont la subsistance dépend du monde artistique. Nous pourrions envisager un avenir où la majorité des principales ventes d'oeuvres d'art canadiennes seraient transigées dans une administration qui n'impose pas de droits de suite des artistes. Puisque la majorité d'entre nous ne vit pas très loin de nos voisins américains, il n'est pas trop dur d'imaginer où s'effectueraient les ventes.
En outre, comme les ventes privées ne sont généralement pas assujetties aux droits de suite des artistes, les vendeurs et les acheteurs contourneraient certainement les galeries traditionnelles et les maisons de vente aux enchères en travaillant sans intermédiaire pour éviter les droits de suite des artistes.
On se demande aussi quel sera l'effet néfaste pour le trésor public lorsque la TPS ou la TVP sera perçue. C'est particulièrement inquiétant puisque, si on se fie au passé, quand un gouvernement doit se retrousser les manches et procéder à des compressions budgétaires, le couperet tombe d'abord sur les arts et la culture.
Nous pensons que les droits de suite des artistes constituent un concept utopique. La recherche montre clairement que cela ne donne pas l'effet escompté et que les avantages sont grandement neutralisés par les effets nuisibles sur le marché. Le marché de l'art canadien se trouve tout simplement dans une situation trop précaire pour risquer de mettre en place une mesure qui s'est avérée aussi inefficace.
Au cas où ce n'était pas clair, nous croyons que les droits de suite des artistes sont une très mauvaise idée. Puisque la Loi sur le droit d'auteur ne fait l'objet d'un examen que tous les cinq ans, nous vous implorons de considérer les droits de suite des artistes comme une question indépendante plutôt qu'un aspect d'une loi générale sur le droit d'auteur.
Aucun professionnel du monde de l'art n'a été consulté durant la rédaction du projet de loi , c'est pourquoi nous sommes impatients d'avoir l'occasion de nous asseoir avec vous et d'autres intervenants pour examiner la question avec tout le sérieux qu'elle mérite.
Merci beaucoup.
Merci de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui au sujet du droit d'auteur.
Comme on l'a dit, je m'appelle April Britski, et je suis la directrice du Front des artistes canadiens, ou le CARFAC, l'association nationale des artistes en arts visuels, dont beaucoup regardent la séance d'aujourd'hui avec grand intérêt dans leur foyer et leurs studios partout au pays.
Notre mémoire comprend trois recommandations. Nos collègues du RAAV en aborderont deux plus particulièrement, et j'insisterai sur l'une d'elles, soit le droit de suite des artistes, dont vous venez tout juste d'entendre parler.
Le droit de suite des artistes permet aux artistes visuels d'obtenir des redevances chaque fois qu'une de leurs oeuvres est revendue publiquement par l'entremise d'une maison de vente aux enchères ou d'une galerie commerciale. Le droit de suite permet aux artistes de bénéficier d'une part des profits continus générés par leur oeuvre. Nous avons tous entendu des nouvelles au sujet d'une oeuvre d'un artiste qui bat des records de vente aux enchères, mais ce que la plupart des gens ne comprennent pas, c'est que les artistes ne sont pas rémunérés pour ces ventes, du moins, pas au Canada.
Quand les droits de suite des artistes seront établis au Canada, les artistes seront rémunérés pour les ventes au pays et les ventes faites dans des pays où il y a des droits de suite des artistes. La France est le premier pays à avoir légiféré ce concept en 1920, et la pratique existe maintenant dans au moins 93 pays, y compris toute l'Union européenne. La question a été abordée dans le cadre de négociations commerciales avec l'Union européenne de même qu'avec l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, qui préconise la mise en oeuvre obligatoire à l'échelle internationale des droits de suite des artistes.
Nous n'avons que cinq minutes pour parler aujourd'hui, et notre mémoire se limite à 2 000 mots, mais le CARFAC a une proposition détaillée quant à la façon dont cela pourrait fonctionner au Canada. Nous nous tenons au courant de l'évolution de la situation et des examens législatifs réalisés dans d'autres pays et nous avons étudié la question en profondeur. Je suis certaine que vous avez de nombreuses questions, et j'espère avoir les réponses.
D'abord, vous vous demandez peut-être pourquoi nous avons besoin d'une loi? Le marché ne peut-il pas se réglementer lui-même? Pourquoi avons-nous besoin d'une nouvelle taxe?
Je tiens à être claire. Une redevance concernant les droits d'auteur n'est pas une taxe. Elle n'est pas perçue par le gouvernement ni dépensée par celui-ci. Elle n'est pas gérée par les gouvernements, et nous ne vous demanderions pas d'intervenir dans sa gestion. Elle ne requiert pas non plus de financement de la part du gouvernement. En fait, il s'agit d'une redevance imposable, quelque chose que les artistes devraient déclarer dans leurs impôts.
Nous avons besoin d'un mécanisme juridique, parce que si les gens ne sont pas obligés de payer, ils ne le feront pas — le témoin précédent ne le fera pas, comme vous pouvez le voir.
Il nous faut simplement un cadre juridique. Ensuite, il existe des moyens de permettre au marché de gérer cela de manière efficiente, et nous disposons de bons modèles. Nous avons 93 modèles de gestion à examiner, et nombre des questions que vous avez peut-être au sujet des rouages ont été examinées par les autres pays, et par nous, assurément.
Respectueusement, nous demandons 5 % des profits continus pour les oeuvres d'art admissibles. Je n'appliquerais pas cela à toutes les ventes — ce ne sera pas le cas, c'est certain —, et je ne pense pas que ce soit déraisonnable. Les artistes sont les principaux producteurs de la culture au pays, et pourtant, ils sont moins payés que n'importe qui d'autre de notre secteur. En toute sincérité, je pense que personne autour de cette table n'aurait un emploi sans les artistes; ils méritent mieux.
Je vais laisser mon collègue Josh vous en parler davantage.
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Bonjour à tous. Merci du temps que vous m'accordez. Je m'appelle Joshua Vettivelu. Je suis artiste et formateur.
Lorsque je fréquentais l'école des beaux-arts, j'entendais souvent les gens dire que, en choisissant le métier d'artiste, on ne voit l'argent de notre travail qu'une fois mort. Même si on dit cela à la blague, il y a selon moi un fond de vérité et, aujourd'hui, je suis ici pour montrer la gravité de cette blague particulièrement pour ce qui est des artistes âgés et des artistes inuits.
Les artistes des Premières Nations, les artistes métis et les artistes inuits, particulièrement ceux qui viennent du Nord, sont ceux qui ont le plus à perdre l'absence de droits de suite des artistes. Il est important de souligner que les artistes autochtones et inuits constituent une grande partie de notre marché artistique. La population du Nunavut à elle seule est constituée de 33 % d'artistes. En 2015, l'artisanat et les arts visuels inuits ont contribué à plus de 64 millions de dollars du PIB canadien, et ils génèrent plus de 2 100 emplois équivalents temps plein.
Pourquoi les artistes autochtones et inuits sont-ils voués à être les plus grands perdants? D'abord, les artistes autochtones, particulièrement ceux dans le Nord, n'ont pas accès au marché primaire, et lorsqu'ils y ont accès, c'est souvent dans un contexte d'exploitation. Qu'est-ce que cela signifie? Les conditions structurelles du colonialisme, qui sont très réelles, forcent souvent les artistes autochtones à vendre leurs oeuvres à prix réduit pour joindre les deux bouts et subvenir aux besoins de leurs familles et de leurs collectivités.
L'oeuvre Le Hibou enchanté de Kenojuak Ashevak en est un exemple. L'oeuvre a initialement été vendue pour 24 $. Elle a été revendue plus tard dans une vente aux enchères publique pour 58 000 $. Avec le droit de suite de l'artiste de 5 %, l'artiste aurait touché environ 3 000 $. Cet été, le Musée des beaux-arts de l'Ontario a présenté une immense rétrospective du travail de Kenojuak, et la ville a été placardée de reproductions de l'oeuvre Le Hibou enchanté. Ma question est la suivante: qu'est-ce que cela veut dire pour le Canada de verser à une artiste autochtone à qui on a décerné le Prix du Gouverneur général, une rémunération de seulement 24 $ pour sa création la plus connue? C'est la réalité, c'est ce qu'elle a reçu pour ce travail.
Ensuite, un artiste autochtone est plus qu'une simple personne. J'ai avec moi une citation de Goo Pootoogook, le frère d'Annie Pootoogook:
« Elle avait beaucoup de cousins et d'amis qui n'étaient pas très fortunés, et elle vendait ses oeuvres d'art et prenait soin d'eux. Les gens ont commencé à la suivre lors de ses déplacements hebdomadaires dans les coopératives, dit-il, car ils savaient qu'elle allait être payée. Elle disait " ce n'est que de l'argent " ».
Cela nous montre que les artistes dans le Nord sont également des piliers économiques au sein de leur communauté. Si vous êtes un artiste et que votre communauté et votre famille ne vont pas bien, vous redonnez cet argent à votre communauté.
Cela montre également que nous ne pouvons pas minimiser l'importance d'une redevance de 50 $ pour la santé mentale et physique d'une communauté. J'ai de la difficulté à comprendre pourquoi nous contestons ces montants, que l'Association des marchands d'art du Canada a estimés négligeables pour les artistes, mais nuisibles à ses propres affaires.
En outre, on fait valoir que l'artiste participe continuellement au marché tout au long de sa carrière, mais une visibilité accrue n'équivaut pas à plus de ventes. L'augmentation du coût des prochaines oeuvres de l'artiste n'est pas toujours une vraie solution, puisque la plupart des gens veulent acheter l'oeuvre qui l'a rendu célèbre. Nous savons que c'est le cas de Mary Pratt, qui est l'une des peintres les plus connus du Canada et de la côte Est.
Pour terminer, ce que je défends réellement, c'est la diminution des préjudices dans notre façon de voir le travail des artistes. Je ne pense pas que ce soit une solution utopique. À mon avis, il s'agit d'une solution de fortune, même si, nous le savons, elle ne fera pas la fortune des artistes.
L'Amérique du Nord a un long passé de dépréciation de l'humanité et du travail des peuples autochtones. Merci de nous aider à faire en sorte que les artistes, particulièrement ceux qui ont été mal traités par notre pays, soient rémunérés pour tout l'argent fait sur leur dos.
Merci.
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Je m'appelle Debra McLaughlin. Je suis copropriétaire et directrice générale de CFMS, une station de radio de la région de York, en Ontario. Mon partenaire commercial et moi-même sommes des radiodiffuseurs indépendants — un concept qui tend à disparaître au Canada. En outre, nous venons de deux des groupes les plus sous-représentés chez les propriétaires de médias: les femmes et les immigrants. Ainsi, nous avons une opinion légèrement différente sur de nombreuses questions.
Je suis ici aujourd'hui pour aborder trois points essentiels: la perception des droits d'auteur ne devrait pas coûter plus que les paiements en soi; les stations de radio ne sont pas toutes égales, et même une échelle fondée sur le revenu commercial ne reflète pas les disparités économiques qui résident dans le système; la musique contribue de moins en moins à générer des recettes pour de nombreuses stations de radio.
CFMS diffuse sur des marchés qui se situent dans l'ombre de la plus grande ville du Canada, Toronto. Desservant les villes de Markham et de Vaughan, et les municipalités de Richmond Hill et de Whitchurch-Stouffville, la station diffuse des renseignements locaux importants à près de 700 000 résidants. Même si ces régions sont envahies de stations de radio venant des marchés avoisinants, leurs voix n'étaient pas entendues avant notre lancement en 2013. Fait remarquable, une recherche d'Ekos a démontré que 52 % des résidants qui vivaient dans ces municipalités ne connaissaient pas le nom de leur maire, mais ils connaissaient celui de Toronto. Ces mêmes répondants ont dit que le service radiophonique disponible était médiocre pour ce qui est de fournir des renseignements liés à la surveillance, comme la circulation, la météo et les nouvelles locales.
Les régions pour lesquelles nous avons une licence regroupent cinq autres communautés distinctes, qui forment ensemble la municipalité régionale de York, le septième marché en importance au Canada, avec une population de 1,1 million d'habitants. Même si ces régions sont manifestement distinctes en ce qui a trait au gouvernement, à la composition démographique et à l'infrastructure économique, le service de cotes d'écoute de l'industrie, Numeris, inclut ces marchés dans la définition élargie de la région métropolitaine de recensement de Toronto aux fins de rapports sur les cotes. Cela enlève à la région de York son caractère distinctif et élimine toute possibilité que les conseils médias et les acheteurs puissent analyser la région en tant que marché distinct.
Puisque Numeris est le fournisseur d'évaluation monétaire des revenus de la publicité à la radio au Canada, sa décision de ne pas établir de distinction pour les petits marchés ou de les mesurer diminue ou élimine l'accès à d'importantes recettes. Les stations autorisées dans des régions comme Scarborough, Mississauga, Milton, Orangeville et de nombreux autres petits endroits dans la région du Grand-Toronto sont traitées de la même manière, ce qui mine leur capacité à rivaliser avec la concurrence pour obtenir des revenus publicitaires.
Comme toute autre station de radio, nous sommes en concurrence avec les nouvelles technologies et les nouvelles plateformes, et nous devons nous adapter à un environnement en évolution. Nous misons sur les aspects locaux. C'est la seule manière de nous différencier des autres. Nous racontons les histoires des gens et de la vie dans les marchés où les résidants ne considèrent pas faire partie de Toronto.
En nous consacrant uniquement à ces marchés et en décrivant l'expérience de leurs résidants, nous répondons aux exigences de la Loi sur la radiodiffusion. Sur notre fréquence unique, nous assurons aussi une diffusion en trois langues. Nous présentons des émissions en anglais 18 heures par jour du lundi au vendredi, et 16 heures par jour le samedi et le dimanche. Le reste du temps, nous présentons des émissions canadiennes dans une troisième langue, pour donner une voix aux résidants dont la langue maternelle n'est ni l'anglais ni le français.
Notre licence particulière est unique dans le système. Le CRTC voit peut-être même cela comme une expérience. Toutefois, avec la croissance des communautés multiculturelles, particulièrement sur les marchés dont le champ d'activité est limité, ce pourrait être un modèle pour ce qui est des exigences à venir au chapitre des stations et des services.
Pour produire des rapports sur les émissions auxquelles nous nous sommes engagés, qui soient diffusées dans neuf langues tierces et en anglais, nous travaillons avec six producteurs différents et un directeur médical à temps plein. Pour répondre aux exigences de rapport de la SOCAN, il faut consacrer environ 24 heures par mois, ou près de 9 000 $ par année, pour chercher et traduire l'information fournie. Cet investissement de ressources fait en sorte que nous payons moins de la moitié de ce montant par année aux sociétés de gestion collective. Après quatre années complètes d'activité, nous avons déboursé plus de 32 000 $ pour ne verser que 13 000 $ en droits d'auteur.
Compte tenu de nos difficultés à générer des revenus, cela semble particulièrement onéreux, et il est de moins en moins justifié de procéder ainsi. Avec les multiples plateformes sur lesquelles nous pouvons écouter de la musique — diffusion continue, services audio et radio par satellite — et la prolifération des signaux de radiodiffusion tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières du marché, la musique a perdu un peu de sa capacité à attirer une audience pour de nombreuses stations de radio.
Avec la déréglementation des formats par le CRTC, non seulement les auditeurs entendent aussi les mêmes chansons et les mêmes artistes sur les différentes stations, mais ils assistent aussi à l'effondrement des formats traditionnels au travers des époques et des genres. Il n'est pas rare que les mêmes chansons sont diffusées dans diverses stations qui ciblent des populations différentes et même des groupes démographiques distincts.
Un bon exemple est une artiste comme Taylor Swift. On peut entendre son actuelle chanson à succès sur 10 des 26 stations autorisées dans la région du Grand Toronto. L'auditoire de ces stations varie en âge, il peut aller de 18 à 34 ans ou de 35 à 64 ans. Dans certains cas, il y a plus de femmes, et dans d'autres, il y a autant d'hommes que de femmes.
Pour mettre cela en contexte, lorsque des droits sont négociés à la télévision, il y a une certaine période d'exclusivité et une catégorisation des coûts. Les droits pour les premières diffusions sont plus élevés que pour les diffusions sous licence, et les droits pour la câblodistribution sont moins élevés que ceux pour que les réseaux plus généraux. Ce n'est pas le cas pour la musique.
Des études réalisées au fil des ans dans de multiples marchés par différentes entreprises de recherche réputées montrent que c'est principalement pour écouter les nouvelles et les informations locales que les auditeurs allument la radio. Il en va de même pour tous les groupes d'âge et les sexes. La musique est la deuxième ou la troisième raison.
Pour être claire, je ne dis pas que la contribution que font les créateurs de musique au paysage radiophonique est négligeable. Toutefois, elle diminue. En mettant sur pied des plateformes de distribution et des diffusions promotionnelles en continu, les musiciens et leurs représentants ont, sans le vouloir, certainement diminué l'importance de leur contribution aux heures de radiodiffusion.
Toute modification de la Loi sur le droit d'auteur devrait donc tenir compte de l'impact des nouveaux moyens de distribution, du revenu qu'ils génèrent en fonction de leur utilisation des oeuvres protégées par les droits d'auteur pour les entreprises qui s'en servent, et de leur défaut d'encourager la création de nouveau matériel. Je crois que la Loi sur le droit d'auteur doit prévoir de nouvelles manières de récupérer de la valeur auprès de ces bienfaiteurs de la musique canadienne, et reconnaître que la radio ne tire plus autant de bénéfices qu'auparavant.
Les radios ne sont pas toutes équivalentes non plus. Des entreprises intégrées verticalement pourraient perdre des revenus au profit de la radio, mais elles sont largement compensées par les ventes accrues de bandes passantes qu'utilisent les consommateurs pour écouter de la musique en continu. D'après leurs rapports annuels, ces entreprises sortent gagnantes de l'échange de services. La valeur de la création musicale est encore plus précieuse pour ces entreprises qu'elle ne l'est pour les petites stations qui font un travail tout aussi important en informant et en divertissant les Canadiens situés à l'extérieur des grands centres.
Lorsque les coûts de déclaration de l'utilisation de la musique sont presque trois fois supérieurs aux revenus générés pour les artistes, il est évident que quelque chose s'est perdu dans l'application.
Comme l'a dit plus tôt l'Association canadienne des radiodiffuseurs, la radio offre plus qu'une simple redevance. Plus de 70 % des Canadiens disent que la radio est leur principale source pour découvrir de la nouvelle musique. C'est un rôle que nous valorisons. Mais dans l'écosystème de la musique, nous semons des graines et de plus en plus d'autres entités en récoltent les fruits. Nous en payons chèrement le prix.
Je vous remercie de votre temps. En tant que l'un des plus petits radiodiffuseurs au Canada, nous sommes reconnaissants de pouvoir nous faire entendre dans ce processus.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je suis le directeur général du Regroupement des artistes en arts visuels du Québec, le RAAV. Je suis accompagné de M. Moridja Kitenge Banza, qui est le président du RAAV et aussi un artiste en arts visuels.
Notre présentation se concentrera sur trois sujets: le caractère discriminatoire de l'alinéa 3(1)g), sur les droits d'exposition; les dérives de l'utilisation équitable et de l'exception aux fins d'éducation; et les suites à donner aux droits de suite. Je parlerai très brièvement des droits de suite, puisque cette question a déjà été bien couverte par ma collègue de la CARFAC.
Depuis la reconnaissance du droit d'exposition dans la Loi sur le droit d'auteur, en 1988, de nombreux artistes en arts visuels ont vu leurs revenus augmenter sensiblement. Le paiement d'une redevance pour l'exposition de leurs oeuvres dans des contextes autres que ceux de la vente ou de la location s'est progressivement établi comme une norme. Les sommes versées progressent annuellement, même si elles sont encore insuffisantes. Malheureusement, la mention d'une date limite dans la loi, celle du 8 juin 1988, fait en sorte que toutes les oeuvres produites avant cette date ne sont pas couvertes par le droit d'exposition, ce qui est une aberration, selon nous.
Les artistes plus âgés et les héritiers des artistes décédés se voient donc exclus du paiement de ce droit. Cette date limite a pour effet d'établir ce que nous appelons une discrimination indirecte fondée sur l'âge, puisque les oeuvres produites avant le 8 juin 1988 sont celles — vous le comprendrez — d'artistes plus âgés. Cet article ne dit pas que les artistes d'un certain âge sont exclus, mais dans les faits, ce sont les artistes plus âgés qui se voient injustement discriminés. Il s'agit d'une discrimination non intentionnelle.
De plus, d'une certaine façon, on exerce une seconde discrimination, cette fois basée sur la catégorie d'oeuvres, étant donné que cette restriction ne s'applique pas aux autres catégories d'oeuvres. Selon nous, cette limitation basée sur la date de création pourrait contrevenir à l'article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés.
Comme je viens de le dire, cette limitation n'est pas intentionnellement ou directement discriminatoire en fonction de l'âge, mais elle constitue à nos yeux de la discrimination indirecte. Cette disposition, en apparence neutre, entraîne un effet préjudiciable disproportionné sur un groupe précis d'artistes en arts visuels en raison de leur âge, un critère de discrimination prohibé par la loi. Avec le temps, cette date s'avère de plus en plus arbitraire et isole encore plus les artistes plus âgés.
Nous comprenons que, à l'époque, l'application de ce droit pour les oeuvres créées avant cette date minimisait l'impact financier sur les musées et les galeries, mais 30 ans plus tard, cet argument ne tient plus. Le paiement des droits d'exposition doit être la norme, peu importe la date de création des oeuvres et, indirectement, l'âge des artistes les ayant créées.
Voici quelques données factuelles. Les artistes en arts visuels sont relativement âgés par rapport à la population en général. Nous avons fait une étude sommaire sur notre effectif. Nous avons établi que l'âge moyen de nos membres est de 59 ans et que plus du tiers d'entre eux sont nés avant 1965 et ont vraisemblablement créé des oeuvres avant juin 1988. Par conséquent, un pourcentage important des artistes en arts visuels sont privés d'un droit pour leurs oeuvres plus anciennes, alors que les artistes plus jeunes ayant créé leurs oeuvres avant cette date peuvent réclamer des droits d'exposition.
Ces artistes plus âgés peuvent toujours tenter de négocier des droits d'exposition pour leurs oeuvres, mais, plus souvent qu'autrement, ils ne réussiront pas à le faire vu l'absence de fondement légal. Il faut souligner que certains diffuseurs versent ces droits de leur propre gré.
Vous pouvez facilement imaginer la situation fondamentalement injuste si, dans une même exposition, certains artistes recevaient des droits d'exposition et d'autres non. Dans les faits, seuls les artistes plus âgés feraient partie du groupe non rémunéré. C'est un non-sens et ce n'est tout simplement pas acceptable.
Récemment, un artiste bien connu, M. Karl Beveridge, qui est basé à Toronto, me disait que l'une de ses expositions, Photography in Canada: 1960-2000, a été présentée dans différents musées. Certains musées lui ont versé des droits d'exposition et d'autres non, parce que ses oeuvres avaient été créées avant 1988. C'est un non-sens.
Le deuxième sujet porte sur la question de l'utilisation équitable. La Loi sur le droit d'auteur, telle que rédigée avant 2012, donnait déjà accès à toutes les oeuvres artistiques, littéraires et musicales en milieux scolaire et universitaire, souvent grâce à l'établissement de licences collectives avec les sociétés de gestion représentant les créateurs artistiques.
Les organismes et institutions faisant oeuvre d'éducation étaient donc déjà en mesure d'assurer un accès simple, et à prix modique, aux oeuvres protégées par le droit d'auteur. C'est une notion floue à souhait, mais dont la portée est excessivement large. L'exception faite à l'éducation, prévue à l'article 29 de la Loi sur le droit d'auteur, a été lourde de conséquences depuis 2012, puisqu'elle a effectivement été à la fois interprétée et étudiée de façon très libérale par les différents utilisateurs pour se soustraire au paiement de droits d'auteur.
En somme, cette exception a eu deux effets principaux: le non-renouvellement de licences auprès de sociétés collectives par certains utilisateurs et la chute importante des redevances payées en vertu de ces ententes en raison d'un rapport de force désormais faussé et résolument en faveur des utilisateurs.
Cette exception a donné lieu à des réactions assez radicales, disons-le, de la part de plusieurs établissements d'éducation qui ont réagi rapidement à la suite de l'adoption des modifications de 2012, en adoptant leurs propres lignes directrices quant à l'utilisation équitable.
L'Université Laval, par exemple, n'a pas renouvelé ses licences collectives avec les sociétés de gestion et a rédigé sa propre politique relative à l'utilisation de l'oeuvre d'autrui. Celle-ci définissait le concept d'utilisation équitable permettant de reproduire jusqu'à 10 % d'une oeuvre protégée sans qu'il ne soit nécessaire de demander l'autorisation des titulaires. Par effet d'entraînement, cela a eu comme conséquence de fausser le rapport de force et de briser l'équilibre entre les autres institutions d'enseignement et les sociétés de gestion de droit d'auteur, qui ont été obligées de négocier à la baisse les redevances de droits d'auteur.
Comme vous le savez, ce n'est qu'à la suite du dépôt d'un recours collectif de Copibec que l'Université Laval a accepté de suspendre sa politique et de signer une licence rétroactive à la date de l'institution du recours. Cette situation et les différents recours engageant d'une part, Access Copyright, et d'autre part, différents utilisateurs tels que l'Université York et les ministères de l'éducation de plusieurs provinces canadiennes illustrent bien, selon nous, la nécessité de revoir et de mieux encadrer cette notion d'utilisation équitable, tout particulièrement dans un contexte d'éducation.
Voici quelques données factuelles. Lors de la précédente révision de la Loi, en 2012, certains, comme la représentante du Conseil des ministres de l'éducation du Canada, affirmaient que l'ajout du volet de l'éducation dans l'exception n'aurait pas d'effets sur les revenus des titulaires de droit. Bien au contraire, ce que l'on appréhendait s'est réalisé: les redevances de droit d'auteur touchées par les créateurs sont en chute libre et les usages commerciaux adoptés par les utilisateurs sont pour le moins préoccupants.
Cette exception faite à l'utilisation pour fins éducatives a été une source de contestation légale, comme on le disait plus tôt, entre les sociétés de gestion d'une part, et les gouvernements et les universités de l'autre. À titre d'exemple, en 2016, la Cour fédérale a entendu Access Copyright et l'Université York. Cette dernière avait déposé une demande reconventionnelle visant à obtenir une déclaration selon laquelle son utilisation des reproductions d'oeuvres était équitable, conformément à l'article 29 de la Loi.
Toutefois, selon la décision rendue par la Cour fédérale, sous la plume du juge Phelan, les propres lignes directrices de l'Université York sur l'utilisation équitable ne seraient pas équitables, que ce soit...
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C'est une question intéressante. J'ai regardé l'exposé à la maison. Je me suis dit qu'aucune recherche que nous avons réalisée auparavant ne portait là-dessus. Aucune étude législative sur la revente n'a soulevé la question dans d'autres pays ou d'autres gouvernements. Bien sûr, cela ne signifie pas qu'il ne s'agit pas d'un problème.
J'ai examiné la question davantage. J'ai communiqué avec la société collective qui a géré les droits de suite au Royaume-Uni. Ses représentants ont dit que leur approche est de traiter une contrefaçon de la même façon qu'ils traiteraient une vente annulée. Si une oeuvre d'art était jugée être une contrefaçon, ils la retourneraient au vendeur ou au professionnel du marché de l'art. Si l'argent a déjà été versé à l'artiste, ils informeraient l'artiste ou sa succession qu'ils doivent le récupérer ou, si des paiements ont été reçus régulièrement, ils les déduiraient simplement d'un paiement futur. C'est la façon dont ils régleraient la question.
Je me suis posé la question suivante: dans quelle mesure s'agit-il d'un problème potentiel pour le Canada? Évidemment, nous n'avons pas un marché aussi grand que celui d'autres pays et n'avons probablement pas autant de contrefaçons.
Je suis tombé sur un article du National Post. Un des artistes dont je me suis souvenu était Norval Morrisseau. Il est connu qu'il y a un assez grand nombre de contrefaçons de ses oeuvres sur le marché. Par conséquent, lorsqu'il était vivant, il a créé la Norval Morrisseau Heritage Society. Elle tient à jour une base de données qui contient des oeuvres qu'on sait être les siennes, et, en fait, dans de nombreux cas, des oeuvres qu'on sait être des contrefaçons.
Il y a des mécanismes du genre avec lesquels vous pouvez effectuer des vérifications. Cela ne signifie pas que rien ne peut se produire. L'article dit que, en 2003, des toiles de Morrisseau contrefaites ont été achetées pour une valeur de 15 500 $. Il s'agit d'une des plus grandes fraudes d'art du Canada, et on ne parle que de 15 500 $.
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Je suis heureux de cette intervention. Nous devrions chercher à connaître quelle est la pratique des autres.
Vous avez parlé plus tôt de l'exploitation des artistes dans le contexte canadien. Nous savons que, dans certaines industries, comme celle des diamants à l'échelle internationale, beaucoup de préoccupations sont soulevées en ce qui concerne l'exploitation, en l'occurrence, de ce qu'on appelle les diamants de sang, entre autres. L'expérience canadienne montre que, lorsque nous obtenons des diamants, nous les authentifions et y inscrivons qu'ils sont authentiques. C'est pour s'assurer que les gens ne sont pas exploités, qu'ils savent qu'ils achètent quelque chose de valable. C'est important d'avoir cette assurance.
Pour en revenir aux marchands d'art, tout d'abord, si je devais acheter une oeuvre d'art et la vendre pour un montant assez important, il y aurait un gain en capital. J'envisagerais la situation en pensant déjà à la planification fiscale. Toutefois, je sais aussi que certaines personnes vont tenter d'exploiter cela.
Ils ont dit que leur proposition serait faite par l'entremise de galeries publiques ou de maisons d'encan. Est-ce que cela ne pousserait pas les gens à essayer d'autres moyens, comme la vente privée, la sortie complète du pays ou même l'affichage dans des forums internationaux où le produit pourrait être vendu?
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à tous les témoins. Je salue en particulier Mme McLaughlin qui nous vient de la région de York, au coeur de laquelle se trouve Richmond Hill.
Pour commencer, j'aimerais aborder la question de l'art visuel sous un angle différent. Nous avons beaucoup parlé du droit de suite des artistes, mais, puisque j'ai devant moi des représentants d'artistes en arts visuels et d'une association et un marchand d'art, je ne vais pas perdre une excellente occasion de poser une question que j'ai posée précédemment, et qui a en fait été renvoyée au Comité.
Je veux parler des conséquences du numérique sur les arts visuels et les oeuvres créées grâce aux nouvelles technologies, par exemple l'impression 3D ou l'intelligence artificielle. Nous savons tous qu'il est possible, grâce à divers systèmes ou programmes informatiques, de numériser des archives pour créer un nouveau type d'art, et avec l'impression 3D, de créer de l'art visuel.
Je vais commencer par poser la question aux deux artistes ici présents. Selon vous, qui est le propriétaire d'une oeuvre d'art qui a été créée de cette façon? Je vous laisse décider qui répond en premier.
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Merci beaucoup. La discussion est très intéressante.
Très rapidement, j'ai déjà donné quelques cours d'entrepreneuriat à Sault College. Les cours d'entrepreneuriat étaient un prérequis pour bon nombre de programmes, et un certain nombre d'étudiants en beaux-arts qui les suivaient.
Cela me rappelle une anecdote. À un moment donné, j'ai pris les étudiants en beaux-arts à part, et un jeune homme autochtone m'a demandé comment je pouvais — moi ou n'importe qui d'autre — évaluer la valeur de ses oeuvres d'art. Je lui ai répondu que je commencerais par le coût de la peinture, puis celui de la toile. Ensuite, il y a le nombre d'heures qu'il lui a consacrées à partir du moment où il a eu l'idée jusqu'au dernier coup de pinceau. Et ce n'est que le début. Je lui ai répondu que le marché, évidemment, s'occupait du reste ensuite. Les gens achètent des oeuvres d'art comme investissement, parce qu'une oeuvre les touche, ou à cause de sa valeur. Vous finissez par comprendre comment évaluer la valeur d'une oeuvre d'art.
Certaines parties de votre témoignage m'ont également fait penser, plus tard, au concept de la rareté. Les artistes disent que c'est comme cela qu'ils font le plus d'argent.
Cela m'amène à poser deux ou trois questions dans le contexte de notre discussion. J'aimerais savoir comment vous êtes arrivé à 5 %. Pourquoi avoir choisi 5 %? Pourquoi est-ce 1 000 $? Il est aussi question de la passation du droit de suite à la succession d'un artiste, à ses enfants ou à qui que ce soit d'autre. Avez-vous une opinion à ce sujet?
Je fais aussi céder un peu de mon temps à David Lametti.
Il s'agit manifestement d'un problème, mais c'est de cette façon que le système fonctionne. Il faut étudier les questions, présenter quelque chose à la Chambre et ainsi de suite.
J'avais cependant une question.
J'ai visité une exposition d'oeuvres d'art dans ma circonscription pendant la fin de semaine. Il y avait un certain nombre d'artistes autochtones, et j'ai trouvé une oeuvre qui m'a beaucoup plu et dont le prix me plaisait aussi. Mais à présent, je me demande si je ne l'ai pas volée, en quelque sorte.
Ce n'est pas facile. Dans le cas d'une galerie d'art, il y a tout un processus qui est prévu. Cependant, pour ce qui est des gens comme moi, peut-être que je vais garder l'oeuvre pour toujours. Il se peut aussi que, dans 10 ans, quelqu'un va me dire: « Est-ce que tu me la vends pour 5 000 $? » Comment est-ce que cela s'intègre dans le processus? Vous comprenez pourquoi tout est aussi compliqué. Parce qu'il n'y a pas eu d'enregistrement, c'est moi le méchant dans l'histoire.
Je crois que c'est ce que M. Lametti voulait dire. Si l'oeuvre avait été enregistrée, il serait possible de remonter jusqu'à son auteur. C'est compliqué, et j'essaie de tout démêler cela dans ma tête. Voilà ce qui m'est arrivé; c'était une oeuvre magnifique, mais...
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Oui, merci, monsieur le président.
La motion principale et la modification sont justifiées, en plus d'être raisonnables et importantes. Bien sûr, nous sommes au courant des inondations au Nouveau-Brunswick, des feux de forêt en Colombie-Britannique et des tornades dans la région de la capitale nationale. Nous avons vu aux nouvelles, comme on nous l'a expliqué, que la population a été touchée, et nos pensées vont certainement à ces personnes. Nous avons entendu des histoires de la part de nos collègues. Nous avons vu à ce qui s'est passé, à la fois l'aspect tragique et le triomphe de l'esprit humain, grâce à l'entraide entre voisins et au grand soutien des Canadiens, qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes.
J'estime que nous devrions faire preuve de prudence à l'égard de cette motion en particulier, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il y a la question de l'évaluation de l'infrastructure de télécommunications et des outils à la disposition de nos premiers répondants. Comment ces outils sont-ils intégrés? Nous devons le savoir. Nous savons que le climat devient de plus en plus humide, imprévisible et chaud, et nous devrions faire preuve de prudence afin d'être capables de reconstruire des infrastructures mieux adaptées.
Je veux m'assurer que tout le monde comprend bien certains points liés à cette motion en particulier.
Premièrement, j'estime que cet examen devrait être renforcé par une communication avec d'autres ministères, mais en particulier avec celui de la Sécurité publique.
Deuxièmement, j'aimerais parler du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030. Sécurité publique Canada est le principal ministère fédéral chargé de sa mise en oeuvre au Canada. Premièrement, il met davantage l'accent sur les mesures prises à l'échelle locale que par le passé; deuxièmement, il comporte une définition claire de ce qu'est un risque, laquelle englobe tous risques d'origine naturelle, humaine et technologique, mais exclut les situations d'urgence liées à un conflit; troisièmement, il met l'accent à la fois sur la prévention de nouveaux risques et sur la diminution des risques existants. Cela relève de la Sécurité publique.
J'estime que cette motion en particulier devrait être renforcée par l'ajout d'un passage sur la communication, mais également que la question relève de la Sécurité publique.
Malgré tout le bien-fondé de cette motion, je recommande que ce comité ne l'adopte pas.
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Merci, monsieur le président.
Je recommande que nous appuyions la motion. Je vais voter en faveur.
Le mandat du Comité de l'industrie a toujours englobé les politiques en matière de télécommunications, en particulier les questions touchant le CRTC. Il ne s'agit pas seulement d'un incident isolé en raison des récentes tornades qui ont frappé Ottawa et qui ont mis hors service les réseaux de télécommunications, particulièrement les réseaux de téléphonie cellulaire. Un problème est également survenu en mai dernier. Notre système national d'alertes au public, qui fonctionne grâce à des réseaux de téléphonie cellulaire, a fait défaut. Il s'agissait d'un essai à l'échelle nationale— vous devez vous en souvenir —, en mai dernier. Il a échoué au Québec, et partiellement en Ontario. Je pense que le Comité devrait se pencher là-dessus.
Je crains que les comités ne fassent pas leur travail en ce qui concerne ces problèmes de haute importance. Nos voisins du Sud ont un congrès qui règle ce genre de problèmes. Nous sommes toujours à la traîne et en retard par rapport à cette fonction de surveillance.
Air Canada a frôlé une catastrophe majeure, comme l'a indiqué le Conseil national de la sécurité des transports aux États-Unis, qui a mentionné qu'un avion d'Air Canada était passé à quelques mètres de s'écraser presque certainement, sur un certain nombre d'avions de ligne à l'aéroport international de San Francisco, ce qui aurait pu causer la mort d'un millier de personnes. J'ose espérer que nos institutions parlementaires ont assez de rigueur pour y jeter un coup d'oeil et ne pas simplement déléguer ce dossier aux autres institutions gouvernementales.
Il en est de même dans ce cas-ci. Il s'agit d'intervention en cas d'urgence. Ce n'est pas une question partisane. Je crois que nous devrions écouter ce que les responsables du CRTC ont à dire concernant les raisons pour lesquelles le système national d'alertes au public n'a pas fonctionné sur les réseaux de téléphonie cellulaire en mai dernier, ce que nous effectuons pour régler ce problème, et quelles lacunes comportait notre réseau de télécommunications tout récemment ici à Ottawa. C'est le travail du Parlement. Si nous ne sommes pas en mesure de la faire, cela témoignerait réellement de l'affaiblissement de notre institution parlementaire.
J'y suis favorable. Je crois qu'il est important que l'on se penche sur la question. En raison de l'amendement qui a été adopté, cela ne retardera pas l'étude, puisque nous aurons amplement le temps de faire les choses en parallèle.
J'apprécie que l'on présente cette motion. J'aimerais souligner quelques points qui me semblent importants. Le premier concerne spécifiquement la motion, et le deuxième concerne la façon dont ce comité opérera à l'avenir.
Premièrement, je crois que quelques bons points ont été soulignés en ce qui concerne la sécurité publique, mais la réalité, c'est qu'au bout du compte, le CRTC est la seule véritable entité qui décide de la façon dont les choses se font. En fait, nous devrions nous pencher sur le processus de prise de décisions en examinant la façon dont le spectre a été vendu aux enchères, les modalités et les conditions, ainsi que l'offre et la capacité, sur le plan des infrastructures construites pour le marché. Cela relève entièrement de la responsabilité du CRTC.
Deuxièmement, nous avons une autre enchère à venir, et nous devons trouver quels sont les écarts dans les politiques publiques. Je crois que la motion en elle-même est importante puisqu'elle nous indique où nous nous trouvons actuellement, sans jeter la faute ou le blâme. Il s'agit de tout ce qui a été fait. Il s'agit de notre empreinte et de ses forces et faiblesses.
Surtout, cela permet aux municipalités et aux premiers répondants d'avoir une idée de ce qui peut être anticipé. J'irais jusqu'à ajouter qu'il faudrait ajouter des précisions et diffuser de l'information publique, puisque même si les premiers répondants dépendent d'autres appareils technologiques, ils ont également avec eux leurs appareils personnels dans les situations d'urgence lorsqu'il est difficile de savoir ce qui fonctionne ou pas. Ils doivent souvent travailler en situation de crise et ont les mêmes frustrations que les consommateurs ordinaires.
C'est une question à multiples facettes. Si nous n'allons pas de l'avant, en ce qui concerne le lancement du nouveau spectre public, nous ne pouvons même pas exposer les modalités et les conditions, et j'estime donc que le moment choisi est important.
L'autre point que j'aimerais aborder porte sur la question de savoir si ce comité désire continuer de fonctionner comme il l'a toujours fait. Je crois qu'il est raisonnable et approprié, à la lumière de notre mandat, qu'on demande de consacrer un certain nombre de réunions à une telle question. J'estime que la motion a été conçue de façon à ne pas enclencher un processus lourd. Cela a été fait de façon juste. Si nous rejetons, essentiellement, toutes les nouvelles motions présentées — et il ne s'agit pas de ma motion —, la situation se répétera régulièrement, puisqu'il sera clair que le gouvernement ne cherche qu'à entraver tout processus auquel il ne veut pas prendre part ou qui concerne une question dont il ne veut pas entendre parler.
S'il s'agit de la voie que nous voulons suivre, c'est bien. Nous travaillons de façon coopérative sur une initiative scientifique. En même temps, le ministre s'est rendu dans ma circonscription et a rencontré l'association libérale de circonscription sur la science. Je comprends que cela se passe à l'extérieur, mais ici, au sein de notre comité, nous avons la chance de poursuivre le bon travail qui a été effectué.
Si nous avons recours à cela, pour faire en sorte que lorsqu'une demande raisonnable est mise de l'avant... Nous en avons eu une la semaine dernière et nous en avons une autre à l'heure actuelle. Si c'est la voie que nous souhaitons suivre, c'est bien, mais n'allez pas penser une seule seconde qu'il s'agit de problèmes isolés de relations en milieu de travail que nous pouvons régler. Il s'agit réellement de la façon dont notre comité va fonctionner dans son entièreté.
J'y suis favorable. Je suis content que les membres aient présenté cette demande, car si nous pouvons mettre sur pied un sous-comité, si cela pose problème, le simple fait de sensibiliser le public à la question et d'avoir quelques personnes qui viennent et qui parlent des situations qui sont arrivées... Il y a beaucoup de renseignements erronés sur ce qui a fonctionné et sur ce qui n'a pas fonctionné. J'estime que cela a une valeur en soi. Pour être franc, les conservateurs étaient au pouvoir auparavant, puis les libéraux ont suivi. Il ne s'agit pas de pointer qui que ce soit du doigt... C'est ce qui se passe actuellement. Malheureusement, nous n'avons rien au compte-rendu là-dessus.
Le fait est que — et Michael a raison — nous faisons abdication de notre responsabilité en tant que comité. Vous pouvez également le constater dans notre étude actuelle, puisque nous ne nous concentrons probablement pas assez sur ce qui est nécessaire pour les Canadiens, pour ce qui est de convoquer des témoins qui parleront en leur nom. Il s'agit d'une façon de devenir plus responsables, et d'autres pays le font déjà.
Tout ce que nous demandons, c'est que le processus soit bien consigné dans le compte-rendu de sorte que nous puissions comprendre ce qui se passe, et le reconnaître. Ce n'est pas politique. Ce n'est pas non plus la faute de qui que ce soit, mais cela nous donnerait une bonne idée de la situation actuelle.
Pour finir, si nous avons des préoccupations par rapport à la sécurité publique, il serait de notre devoir de faire ces recommandations au comité de la sécurité publique afin d'améliorer un peu la situation si nous le désirons.
Nous apportons notre petite contribution, le nécessaire, pour aider nos intervenants de première ligne.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, Dane, il s'agit d'une excellente motion. Il ne fait aucun doute que j'appuie son intention. Toutefois, le processus qui mènera là où vous voulez aller est plus important. Dans mon ancienne vie, j'ai acquis beaucoup d'expérience en ce qui a trait à la préparation aux situations d'urgence, à l'échelon provincial — en passant, c'est là que se situe le pouvoir délégué, pas à l'échelon fédéral — ainsi qu'aux échelons régional et municipal. Nous avons fait face à de nombreuses occasions à des situations assez dramatiques, comme ce qui est arrivé ici, à Ottawa, et à des moins graves.
Une des plus grandes frustrations que j'ai ressenties lorsque j'étais responsable de l'équipe d'intervention d'urgence — ainsi que les chefs de police, les services d'incendie et les SME — tenait au manque de discipline et de planification à l'intérieur d'un processus. Voilà pourquoi les gouvernements provinciaux récents — du moins, en Ontario — ont fait une priorité de l'établissement de plans d'intervention d'urgence rigoureux, qui confèrent des pouvoirs délégués appropriés à des personnes qui prendront ensuite les commandes lorsque ces situations se produiront. Je voulais formuler ces propos en guise de préface à mes commentaires.
Pour la majeure partie, on en revient aux derniers commentaires de Brian concernant le rôle du Comité. Je ne me souviens plus du terme exact qu'il a employé, mais il a raison. C'est un petit rôle. Le grand rôle appartient à Sécurité publique.
En fait, je proposerais que la motion énonce que nous exhortons le comité de la sécurité publique à mener cette étude et que nous voulons y participer. Bien franchement, les télécommunications représentent une petite partie du tableau d'ensemble, en ce qui a trait à la préparation aux situations d'urgence. D'après mon expérience, dans des situations comme celles-là, les télécommunications sont complètement hors service; par conséquent, il faut trouver un plan d'urgence à cet égard.
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Veuillez me laisser terminer mes commentaires, puis je déterminerai si je veux en faire un amendement favorable ou pas. Merci.
Ce que je suggérerais au Comité d'entreprendre, c'est que les pouvoirs délégués... Comme je suis un député novice, je présume simplement que les pouvoirs délégués en matière de sécurité publique sont conférés à Sécurité publique. Il existe aussi d'autres comités; ce ne sera pas que celui-ci. Je siège au comité des transports. Ces mesures auront des répercussions sur les infrastructures. Elles en auront sur les transports, sur les collectivités, sur les télécommunications, et la liste se poursuit. C'est Sécurité publique qui devrait assumer l'intendance de tout cela. Les responsables de ce ministère vous délégueraient ensuite des pouvoirs ainsi qu'aux comités de l'infrastructure, des transports, de la santé et à tous les autres. Voilà comment on obtient un plan détaillé sain.
En passant, j'inclurais même les provinces et les municipalités. Voilà comment on obtient un plan détaillé. N'ayons pas les yeux plus gros que la panse. Restons disciplinés du point de vue des responsables à qui seront délégués les pouvoirs, et travaillons à partir de là. Par conséquent, tout le monde participe. Ainsi, le Comité n'aura pas à affirmer, dans trois ou quatre semaines — après avoir consacré un certain temps à l'étude —: « Vous savez quoi? Le temps est maintenant venu de faire participer X, Y et Z. » Nous ne devrions pas mettre la charrue avant les bœufs. Laissons les fonctionnaires responsables s'en charger et, bien entendu, demander au Comité de donner son point de vue en ce qui concerne les télécommunications.
Monsieur le président, je vais m'en remettre à vous. Si vous voulez qu'il s'agisse d'une modification, j'en ferai un amendement favorable et profiterai de cette excellente proposition pour inciter, pousser, encourager — quel que soit le terme que vous voudrez employer — Sécurité publique à jouer ce rôle et à assumer les pouvoirs délégués afin que nous puissions progresser dans cette direction. Le ministère ferait ensuite appel aux divers comités permanents afin qu'ils apportent la contribution qu'ils auraient apportée autrement dans leur propre domaine.
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Alors, nous discutons de la version modifiée de la motion principale.
C'est vraiment la responsabilité de notre comité. J'y siège par intermittence depuis des années. Il s'agit de la principale responsabilité du CRTC et, dans tous les articles d'actualité parus au cours des dernières années, lorsqu'il était question de ruptures des télécommunications en cas de catastrophe naturelle et d'urgence, le CRTC était le principal porte-parole.
Le 7 mai, le système d'alertes au public en cas d'urgence nationale pour les appareils mobiles est tombé en panne; il a fait défaut au Québec et a connu un problème en Ontario. Qui a été le porte-parole en chef pour le gouvernement du Canada? C'était le CRTC. Le 25 septembre 2018, le site Web de la SRC déclarait: « Vous n'avez pas reçu l'alerte d'urgence concernant la tornade? Ce pourrait être votre téléphone. » Le CRTC était le principal porte-parole. Le 30 septembre, la SRC a déclaré: « Les résidants se posent des questions au sujet de l'absence de communication » durant le passage de la tornade à Ottawa. Le porte-parole gouvernemental en chef était du CRTC.
Il s'agit de la responsabilité de notre comité, car le CRTC est de notre ressort. Ce n'est pas Sécurité publique qui est responsable de la surveillance des réseaux de télécommunications et de systèmes mobiles du pays. C'est notre comité, car il est responsable du CRTC. Sécurité publique n'assume pas la responsabilité à l'égard de cette question. C'est notre comité. Chacun des articles d'actualité portant sur la panne du mois de mai dernier dans le système d'alertes au public en cas d'urgence nouvellement instauré et concernant les incidents qui se sont produits ici, dans la ville d'Ottawa, il y a plusieurs semaines, indique clairement que le CRTC est le principal responsable à cet égard au sein du gouvernement du Canada.
Par conséquent, notre comité, parmi les quelque 24 comités de la Chambre des communes, est le principal responsable de ces genres de questions.
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Merci, monsieur le président.
Si vous n'êtes pas certain, vous pouvez vous rendre sur le site Web du CRTC. Sous la rubrique « Messages d'alerte d'urgence et Système national d'alertes au public » figure une description de la responsabilité du CRTC.
On y dresse la liste des fournisseurs qui participent aux systèmes réglementaires d'urgence. Elle contient de tout, de sociétés à numéro à Vidéotron, en passant par Access, AEBC Internet, Bell, Bell ExpressVu, Bragg Communications, Cogeco, Nexicom Communications, Northwestel, Rogers, SaskTel, Shaw, Shaw Direct, Telus, Tbaytel et Vianet. La liste est longue. Il y a d'autres renseignements. La page présente une carte qu'on peut regarder pour connaître la façon dont le CRTC travaille avec les divers fournisseurs de services pour ce qui est de fournir une empreinte matérielle. Il n'y a pas à en discuter.
Vous pouvez simplement vous rendre sur le site du CRTC, si vous en avez besoin: crtc.gc.ca. Il comporte toute une section à ce sujet et sur le processus relatif aux alertes et la façon dont il suppose la participation non seulement de ces fournisseurs, mais aussi de la radio et de la télévision, les autres radiodiffuseurs traditionnels.
Vous avez raison, monsieur le président. Nous avons adopté d'autres motions, mais, si nous devons essentiellement nous en tenir strictement à la question du droit d'auteur et ne disposer d'aucune marge de manœuvre pour examiner ces types de questions, ce n'est pas vraiment sain.
Nous étions bien partis. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une demande déraisonnable. Dans le passé, j'ai rappelé à l'ordre les députés que j'ai vus présenter des choses qui, selon moi, pouvaient être motivés par des considérations politiques ou comporter un genre de parti pris. Il s'agit d'une approche sincère pour régler un problème qui nous a tous touchés. J'ai vu des commentaires de tous les partis politiques à ce sujet. J'ai vu de bons commentaires du ministre à ce sujet, concernant ce qu'il va faire. En fait, il approuve cette démarche par ses commentaires publics, que vous pouvez consulter sur un grand nombre des sites de la SRC, dans les vidéos et les autres types d'entrevues qui ont été réalisées. Il participe vraiment à cet égard.
Il manque des pièces du casse-tête. Il s'agit d'un processus utile. Voilà pourquoi j'ai proposé l'amendement.
Le simple fait que le sous-amendement a été accepté dénote une ouverture. Les conservateurs ne sont pas en train d'approfondir leur motion particulière. Ils ont adopté l'amendement afin de tenir compte d'une préoccupation légitime qui pourrait être soulevée au sujet du choix du moment pour l'examen de la question. J'espère vraiment que nous pourrons la faire adopter et procéder à la tenue de certaines séances qui seraient très utiles et nous permettraient de faire quelque chose qui en vaut la peine. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi nous manquerions l'occasion qui se présente à nous. L'un des plus importants problèmes que j'ai observés à cet endroit au fil des ans tient aux occasions ratées.
Monsieur le président, grâce à votre leadership et compte tenu de la façon dont nous abordons ces éléments, nous pouvons tenir deux ou trois bonnes séances qui nous permettront au moins de fournir au public certains renseignements vraiment utiles pour les gens.
Nous pouvons qualifier la météo d'Ottawa... Vous avez vu de petites et grandes catastrophes, mais la tragédie et la souffrance étaient bien réelles. J'ai aussi observé le phénomène à Leamington, où représente la région de Chatham, et il y a d'autres endroits.
C'est important, aussi, parce que, si nous découvrons quelque chose à cet égard, ce serait un bon moment pour que le CRTC éduque le public quant à ce qu'il doit faire. Il s'agit d'une excellente occasion, vraiment formidable, de nous présenter devant les Canadiens afin d'aborder la situation qui prévaut au CRTC en matière de préparation aux urgences et de diffuser cette information.
Il ne s'agit pas de jeter le blâme, ni de pointer qui que ce soit du doigt. Il s'agit des prochaines étapes. Si, en tant que pays, nous ne sommes pas préparés... Peut-être que des mesures sont prises et que nous ne le savons pas encore, que certaines choses auront lieu. Ces éléments pourraient faire partie de la situation globale. S'il n'y en a pas, en tant que parlementaires, nous devrons prendre une décision à cet égard.
Enfin, je conclurais simplement par un appel au maintien de la structure du Comité, que je considère comme son épine dorsale. Si des propositions raisonnables sont présentées, mettons-les en œuvre sans compromettre nos principes et faisons avancer les choses.