:
Je suis ravi de comparaître de nouveau. Permettez-moi de profiter de l'occasion pour souligner la présence de mes fonctionnaires, qui seront ici pour répondre à certaines des questions les plus épineuses. Comme d'habitude, je répondrai aux plus faciles.
Je tiens également à saluer les quatre nouveaux membres qui se sont ajoutés au Comité récemment. C'est formidable de voir de nouveaux visages au sein du Comité. Je veux indiquer d'entrée de jeu que le travail que vous faites ici est essentiel pour l'élaboration, l'orientation et la promotion des politiques publiques. Votre appui est précieux, tant pour mon ministère que pour moi dans l'exercice de mes fonctions de ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique.
[Français]
Les recommandations qui découlent de votre étude du secteur canadien de la fabrication vont favoriser l'acquisition des compétences, l'innovation et l'accès aux marchés. Je peux vous assurer que notre gouvernement travaille fort dans le but de mettre en oeuvre vos recommandations.
[Traduction]
La semaine dernière, le Comité a présenté à la Chambre son rapport sur la propriété intellectuelle et le transfert de technologies, dont nous avons discuté lors de ma dernière comparution. Je peux vous assurer que vos recommandations sont examinées avec grand soin et que nous en tiendrons compte dans nos discussions lors de l'élaboration de notre stratégie nationale sur la propriété intellectuelle l'an prochain.
Enfin, j'aimerais vous remercier d'avoir entrepris l'examen de la Loi canadienne anti-pourriel. Votre rapport nous sera très utile pour bonifier cette importante loi.
Aujourd'hui, je suis heureux d'avoir l'occasion de vous rencontrer au sujet du dépôt du budget supplémentaire des dépenses (B) de 2017-2018. J'en profiterais pour solliciter votre approbation pour des dépenses qui nous permettront de voir aux priorités annoncées dans le budget, et plus particulièrement de promouvoir l'innovation. Malgré la conjoncture mondiale difficile, l'économie du Canada continue de dépasser les attentes. En fait, le Fonds monétaire international prévoit que parmi les pays membres du G7, notre économie sera celle qui connaîtra la croissance la plus rapide cette année et qu'elle se classera au deuxième rang l'an prochain. Or, vous savez que cette croissance profitera aux Canadiens, et nous avons enregistré des gains incroyables quant au nombre d'emplois ajoutés dans l'économie. En fait, le a indiqué à plusieurs reprises à la Chambre des communes que lorsque notre gouvernement a pris le pouvoir, il s'est créé plus d'un demi-million d'emplois au pays.
[Français]
Une telle croissance n'est pas le fruit du hasard. Notre gouvernement a fait des investissements responsables qui ont généré de meilleurs emplois et de meilleures possibilités pour tous les Canadiens.
[Traduction]
Bon nombre de ces investissements figurent dans le budget supplémentaire des dépenses dont nous discutons aujourd'hui. Monsieur le président, vous vous rappellerez certainement qu'en 2015, nous avons modifié le nom du portefeuille de l'industrie pour qu'il rende mieux compte de son mandat et de la manière dont il appuie l'économie canadienne. J'ai ainsi l'honneur d'être le premier ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique.
Nous avons aussi intégré les organismes de développement économique dans le portefeuille, ce qui nous permet de mieux harmoniser le soutien fourni aux Canadiens des diverses régions du pays, tout en tenant compte des différences régionales. Conformément au mandat élargi du nouveau ministère, nous avons présenté le plan pour l'innovation et les compétences prévu dans le budget. Il s'agit là d'un élément clé de notre budget. Ce plan audacieux et axé sur l'avenir encadrera nos investissements dans la recherche, la technologie et la commercialisation. C'est de cette manière que nous positionnerons le Canada en tant que chef de file de l'innovation.
À titre de ministre d'ISDE, je suis fier de dire que nous avons déjà de nombreuses réalisations à notre actif dans la mise en oeuvre de notre mandat axé sur l'innovation au titre du Fonds stratégique pour l'innovation de 1,26 milliard de dollars, lequel permettra de regrouper et de simplifier les programmes d'innovation en entreprise actuels en un seul fonds, tout en augmentant le soutien offert aux secteurs dynamiques et émergents. L'objectif consiste vraiment à diversifier l'économie et à cibler des domaines à forte croissance.
[Français]
Il y a aussi l'Initiative des supergrappes d'innovation. Le gouvernement va investir jusqu'à 950 millions de dollars sur cinq ans afin de soutenir les supergrappes d'innovation dirigées par des entreprises dans des domaines où le Canada peut exercer un leadership.
[Traduction]
Pour sa part, la nouvelle plateforme Innovation Canada constitue un outil de collaboration important relevant également d'ISDE, qui permettra aux innovateurs et aux entrepreneurs du Canada d'accéder plus facilement et plus rapidement aux programmes et aux services du gouvernement.
Une autre initiative du budget de 2017 figure dans le Budget supplémentaire des dépenses: Solutions innovatrices Canada, un nouveau programme d'approvisionnement inspiré des pratiques exemplaires du programme américain appelé Small Business Innovation Research et dont l'objectif consiste à soutenir les innovateurs et les entrepreneurs canadiens.
Nous avons également annoncé la création de tables de stratégies économiques, lesquelles appuieront l'innovation dans la fabrication de pointe, l'agroalimentaire, les technologies propres, les industries numériques, la santé et les biosciences, et les ressources propres. Nous accordons en fait une attention stratégique aux domaines à forte croissance. Six chefs de file de l'industrie présideront ces tables. Je suis impatient d'avoir l'occasion de vous parler de cette initiative.
Notre gouvernement a également lancé récemment la Stratégie en matière de compétences mondiale, qui accélère le processus d'admission au Canada pour les personnes les plus talentueuses qui possèdent les compétences spécialisées voulues et une expérience de calibre mondial. Avec le talent vient l'argent. Si nous voulons réussir et croître, nous devons miser sur les gens et le talent.
En outre, nous offrons toute une gamme de programmes pour continuer de développer notre économie numérique et donner à tous les Canadiens la possibilité d'y participer.
[Français]
Quand nous parlons de littératie numérique pour tous les Canadiens, notre message est clair: personne ne doit être laissé pour compte, peu importe son lieu de vie, ses capacités et son revenu.
Au nombre de ces programmes, il y a Brancher pour innover, qui vise à étendre les services Internet à large bande aux collectivités rurales du Canada.
[Traduction]
Dans le cadre de ce programme, nous avons déjà annoncé des investissements qui permettront de brancher à Internet haute vitesse l'ensemble des 25 collectivités du Nunavut, ainsi que des communautés du Québec et du Nord de l'Ontario.
Un autre programme qui fait partie du Budget supplémentaire des dépenses vaut la peine d'être mentionné: le programme CodeCan, qui investira 50 millions de dollars sur 2 ans afin d'aider les jeunes Canadiens, de la maternelle à la fin du secondaire, à se préparer aux emplois d'aujourd'hui et de demain. À ce programme s'ajoute Échange de littératie numérique, où nous investissons près de 30 millions de dollars sur 5 ans pour appuyer l'enseignement des compétences numériques de base.
Nous faisons tout cela parce que nous savons que l'accès à l'économie numérique pour tous les Canadiens est un volet essentiel du plan pour l'innovation et les compétences. La littératie numérique est très importante. À cet égard, je fais preuve de partialité: j'ai deux jeunes filles, et je sais que si elles veulent réussir, elles doivent maîtriser les compétences en matière de littératie numérique.
Une autre de nos fonctions clés est de continuer d'édifier une économie propre, laquelle constitue, vous le savez, une priorité pour notre gouvernement. La le dit souvent, et nous appuyons entièrement sa position. L'environnement et l'économie vont de pair. C'est très important; voilà pourquoi ISDE s'emploie à faire du Canada un chef de file mondial de la technologie propre. La valeur de cette industrie pourrait se chiffrer dans les billions de dollars à l'échelle mondiale; le Canada doit donc saisir sa part de marché dans ce secteur. Voilà pourquoi nous continuons de financer les technologies propres par l'entremise de Technologies du développement durable Canada. Par suite d'un changement effectué au sein de la machine gouvernementale, cette initiative est passée du portefeuille de Ressources naturelles Canada à celui d'ISDE afin de recevoir un soutien accru.
Le budget prévoit également 2,3 milliards de dollars pour favoriser le développement et l'expansion des technologies propres canadiennes; cette enveloppe comprend 600 millions de dollars en nouveau financement par l'entremise de la Banque de développement du Canada, 800 millions de dollars par l'entremise d'Exportation et développement Canada, et 400 millions de dollars pour recapitaliser le Fonds de technologies du développement durable. Cet éventail d'initiatives cible vraiment les débouchés dans le domaine des technologies propres.
Enfin, permettez-moi de mentionner notre appui à Mitacs afin de concrétiser son objectif d'offrir 10 000 stages rémunérés par année. J'ai justement annoncé hier cet appui. Le gouvernement a fait un investissement majeur de 221 millions de dollars sur 5 ans. Jusqu'à présent, ce programme a été très fructueux et remporte un vif succès. Mitacs a offert 21 000 stages rémunérés par le passé et a aidé 19 000 autres étudiants à suivre une formation également.
Monsieur le président, je tenais à mettre ces initiatives clés en lumière. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions que le Comité pourrait avoir à propos du Budget supplémentaire des dépenses (B) ou de tout autre sujet qu'il juge pertinent.
Merci beaucoup de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous.
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C'est une excellente question, que je vous remercie de poser. Un grand nombre d'entreprises du domaine des TIC prennent leur essor et élargissent leurs activités, particulièrement dans votre circonscription de Markham. Notre gouvernement considère que trois domaines ont besoin d'un plan pour l'innovation et les compétences. Le premier, auquel j'ai fait allusion dans mon exposé, est celui du talent et des gens. Il faut promouvoir l'apprentissage permanent; c'est essentiel. Si on discute avec des entreprises, c'est la première chose dont elles nous parlent, et le problème ne se limite pas aux compagnies canadiennes. À l'échelle mondiale, c'est le problème numéro un. Voilà pourquoi de nombreuses entreprises investissent au Canada et nous avons effectué des investissements substantiels dans l'éducation et l'apprentissage permanent dans le cadre de notre budget relatif à l'innovation et aux compétences.
Le deuxième domaine d'intérêt est celui de la technologie et de son adoption. Nous tirons de l'arrière par rapport à nos pairs américains, particulièrement dans le secteur des PME. Nous comptons donc sur de nombreuses initiatives pour encourager l'adoption des technologies en misant fortement sur certaines d'entre elles, comme l'intelligence artificielle, l'informatique quantique et la technologie numérique. Ce sont des plateformes horizontales très susceptibles d'avoir une incidence dans bien des secteurs. C'est pourquoi nous mettons l'accent sur ce domaine grâce au financement et à la commercialisation de la recherche.
Le troisième volet auquel vous avez fait allusion quant au plan pour l'innovation et les compétences est celui de la croissance des entreprises. Notre pays est un champion du lancement d'entreprises, domaine dans lequel nous excellons. Vous et moi nous souvenons peut-être de notre passage à Ryerson et de la zone des médias numériques. L'Université Ryerson était un bon incubateur pour les nouvelles entreprises, permettant aux gens de lancer leurs idées sur le marché. Mais maintenant, nous devons nous demander comment nous pouvons aider ces entreprises à prendre de l'expansion.
Je tiens ici à parler de Solutions innovatrices Canada, une initiative d'approvisionnement mise en oeuvre par le gouvernement fédéral pour signaler qu'il est disposé à être un client de renom, particulièrement quand les entreprises s'attaquent aux marchés étrangers. Souvent, ces entreprises se font demander si elles font affaire avec le gouvernement du Canada. Si la réponse est « oui », cela leur ouvre bien des portes. Nous voulons tirer parti du pouvoir d'achat du gouvernement. Nous avons dépensé 18 milliards de dollars en approvisionnement. Si on fait abstraction de la défense, par exemple, nous dépensons tout de même 9 milliards de dollars en biens et services. Nous avons donc une occasion fantastique, exclusivement au gouvernement fédéral, de soutenir des entreprises canadiennes en croissance.
À cela s'ajoutent les supergrappes, une initiative qui cible non seulement les grandes entreprises bien établies, mais aussi la chaîne d'approvisionnement et les petites entreprises aux visées expansionnistes. Quand ces dernières travaillent avec de grandes entreprises, elles bénéficient de leur encadrement et de leur savoir-faire. Les grandes entreprises savent comment renforcer la capacité interne. Ce transfert du savoir et cette intégration des grandes et des petites entreprises au sein de la chaîne d'approvisionnement favorisent la croissance. Nous concentrons vraiment notre attention sur les domaines à forte croissance. En examinant la question de manière très stratégique, nous en avons répertorié six, nommant des présidents pour chacune des six tables stratégiques.
Voilà ce sur quoi le gouvernement met vraiment l'accent: d'abord sur les gens, puis sur la technologie, et enfin sur les entreprises pour veiller à ce qu'elles puissent croître parce que nous sommes de leurs clients de renom et que nous les mettons en rapport avec de grandes entreprises. C'est l'approche que nous adoptons pour aider les entreprises à prendre de l'expansion.
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Je vous remercie de la question.
Vous avez raison de dire que l'intelligence artificielle est très importante, particulièrement au Québec. À mon avis, et le député pourra le confirmer, toutes les supergrappes ont une composante d'intelligence artificielle.
[Traduction]
Il s'agit d'une plateforme extrêmement importante, particulièrement dans le secteur aérospatial, où les occasions sont considérables. Il s'agit d'une question non partisane, et je féliciterai le gouvernement précédent également. Depuis 2005, il s'est investi près d'un demi-million de dollars dans l'intelligence artificielle. Certains ont été effectués sous le gouvernement de M. Martin, et les investissements se sont poursuivis sous celui de M. Harper. Nous avons mis les bouchées doubles sous le gouvernement de M. Trudeau, investissant récemment 125 millions de dollars dans le cadre pancanadien d'intelligence artificielle.
La logique est très simple. Nous disposons de grandes forces à Montréal, Vancouver, Toronto, Waterloo et Edmonton. Rich Sutton, Geoffrey Hinton, de l'Université de Toronto, et Joshua Bengio, de Montréal, sont des pionniers du domaine. Mais trop souvent, les entreprises se concurrencent mutuellement. Notre gouvernement entend donc déterminer comment nous pouvons collaborer dans le cadre d'initiatives en matière d'intelligence artificielle et comment nous pouvons rassembler les gens pour qu'ils travaillent ensemble au lieu de s'arracher les ressources et de se faire concurrence.
Voilà l'objectif de l'initiative des supergrappes. Nous voulons favoriser la collaboration, et je pense que les avantages sont énormes dans ce domaine, particulièrement dans le secteur aérospatial.
Merci, monsieur le ministre.
Je vous pose une série de questions, en espérant une réponse à toutes.
Quand en saurons-nous plus sur les supergrappes?
Quel est votre rôle dans les négociations sur l'ALENA? Nous voyons notamment beaucoup d'entreprises choisir dès maintenant les États-Unis et quitter le Canada. Vous êtes là, et c'est tant mieux.
De plus, dans votre Budget supplémentaire des dépenses, nous avons vu que l'Agence spatiale canadienne, à 12,8 millions de dollars, en obtient 8,6 de plus. Ça semble très peu pour le rôle que nous ambitionnons de jouer là-haut, dans la mission de la Constellation RADARSAT.
Enfin, certaines de vos observations pour faire le point sur notre situation dans l'économie... Vous avez deux jeunes filles; moi aussi. C'est pour elles que nous faisons ce métier. Je crains plus de laisser à cette génération un déficit abyssal. J'espère que, à la table, vous préconisez de ne pas hypothéquer ainsi leur avenir.
Merci.