Bon après-midi, mesdames et messieurs les députés.
Je m'appelle Brenda Simmons. Et je suis l'adjointe du directeur général du Prince Edward Island Potato Board. Notre organisme représente les cultivateurs de pommes de terre de notre province, et nous participons aussi activement à des organismes nationaux et internationaux qui partagent nos intérêts.
Notre président, Boyd Rose, ne pouvait comparaître devant vous aujourd'hui parce que, comme la plupart des cultivateurs de pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard, il est toujours dans ses champs, en pleine récolte. En ce moment, il reste encore environ 40 p. 100 de la récolte à effectuer. Nous avons reçu plus de 11 pouces de pluie en octobre, de sorte que nous nous retrouvons dans une situation grave. Cependant, nos administrateurs appuient fermement les questions que vous avez soulignées dans votre lettre d'invitation à l'audience aujourd'hui.
Je vais tenter d'aborder plusieurs des points soulevés, et je vais commencer par vous donner un peu de contexte. Au cours des dix dernières années, le nombre de cultivateurs de pommes de terre à l'Île-du-Prince-Édouard a chuté de 500 à 360 environ. Notre superficie de culture de la pomme de terre a également connu un déclin dramatique. Nous avons planté notre plus importante récolte en 1999, soit 113 000 acres de pommes de terre. Depuis, la superficie de culture a diminué, pour bon nombre des raisons que vous avez énoncées dans votre étude sur la compétitivité; en 2009, elle a chuté à 85 000 acres. C'est une réduction de 28 000 acres, ou 25 p. 100, en dix ans. Nous avons constaté la même chute du pourcentage du nombre de cultivateurs. La situation est grave et elle est bien réelle.
Je vais aborder les questions que vous souleviez sur la compétitivité, en commençant par les niveaux de compétitivité dans divers secteurs agricoles: la vente au détail, la transformation et les intrants. Vous êtes au courant de la consolidation dans les domaines de la vente au détail et de la transformation. Pour l'essentiel, dans l'est du Canada, nous faisons affaire avec trois principaux détaillants et avec cinq transformateurs, grands et petits, pour écouler nos pommes de terre. Heureusement, ces détaillants et ces transformateurs semblent être viables et ils paient leurs factures. Ce sont certainement d'importants consommateurs de nos pommes de terre, sans lesquelles nous ne pourrions survivre.
Cependant, différentes choses nous préoccupent. Un transformateur unique achète environ la moitié de la récolte de l'Île-du-Prince-Édouard, et est également actif dans le domaine de la vente et de l'achat des pommes de terre fraîches ou de consommation. De nombreuses fermes de culture de l'Î.-P.-É. ont connu une croissance au fil des ans, similaire à celle qu'a connue cette entreprise. Cette relation a été fructueuse, et elle l'est toujours. Toutefois, dans un contexte où l'on constate un tel degré de dépendance à l'égard d'une seule entreprise, il est évident que si cette entreprise éprouve des difficultés, elles se répercutent directement sur nos fermes, et leur viabilité s'en trouve affaiblie.
Dans certaines situations, les acheteurs de nos pommes de terre sont également les fournisseurs de nos fermes. J'entends par là que certains des acheteurs sont également d'importants vendeurs d'intrants de culture, d'engrais et de phytoprotecteurs. Sur le plan des affaires, il est de bon aloi qu'un cultivateur achète une partie de ses intrants d'une entreprise qui achète une partie ou la majorité de ses pommes de terre. Cependant, pour que cette ferme soit concurrentielle, elle doit acheter ses intrants au meilleur prix. Nous bénéficions de la compétition au niveau des fournisseurs d'intrants, mais ce va-et-vient entre les vendeurs et les acheteurs peut poser problème. Dans certains cas, cette influence de l'acheteur fait en sorte que les cultivateurs achètent leurs intrants à un coût plus élevé, au détriment de la viabilité ou de la compétitivité de leur ferme.
Comme vous le savez sans doute, du côté de la vente au détail, les décisions en matière d'achat de certaines chaînes sont consolidées et prises en un seul et même bureau pour la plupart des régions du pays. Cette année, un détaillant a informé ses fournisseurs de pommes de terre de tout le Canada qu'il acceptera de payer un certain prix pour les pommes de terre. Ce prix sera le même partout au pays, et ce, sans égard à la situation d'approvisionnement ou aux coûts dans une région donnée. Si vous voulez vendre à ce détaillant, vous accepterez ce prix.
Quelques semaines plus tard, d'autres fournisseurs de pommes de terre de notre province nous ont avisés du fait qu'un deuxième important détaillant allait emboîter le pas à son concurrent et adopter cette nouvelle stratégie de tarification. Ces deux entreprises ont ajouté que le prix fixe s'appliquerait à tous les sacs de 10 lb, peu importe qu'il s'agisse de pommes de terre blanches, rouges ou jaunes. En temps normal, les pommes de terre rouges et jaunes se vendent à un prix supérieur en raison des différences en approvisionnement et en production, mais avec de telles politiques de tarification, il est difficile pour nous d'obtenir ces prix plus élevés.
C'est une nouvelle politique. C'est la première fois que nous devons y faire face, et nous verrons la forme qu'elle prendra pendant la saison du marketing, mais elle nous préoccupe beaucoup à l'heure actuelle.
Ce qui m'amène à vous parler de la Loi sur la concurrence. Du côté de la vente au détail et de la transformation, nous faisons affaire avec des acheteurs et des transformateurs qui sont des joueurs à l'échelle nationale et, dans certains cas, multinationale. Ils ont accès à des informations sur l'offre et la demande pour toute l'Amérique du Nord et, souvent, le monde entier. Du côté des producteurs, nous n'avons pas accès à cette même information, et c'est désavantageux pour nous.
Nous savons que nous pouvons discuter de la tarification et de l'approvisionnement à l'intérieur de nos propres frontières provinciales en raison des pouvoirs dont dispose notre organisme en vertu de la Natural Products Marketing Act, et la plupart des organismes regroupant les producteurs de pommes de terre au pays disposent de pouvoirs semblables dans leur propre province. Cependant, la Loi sur la concurrence fait en sorte qu'il n'est pas approprié que nous parlions de tarification et de demande avec les organismes de producteurs de pommes de terre provinciaux dans d'autres provinces, qu'il s'agisse de l'Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick ou de la C.-B. Il est probablement tout aussi inapproprié de leur parler de leur situation en matière de déplacement et d'approvisionnement.
Nos acheteurs ont accès à ce type d'information, mais pas nous. À défaut de ce type d'information, comment les producteurs peuvent-ils prendre des décisions informées sur la production et le marketing de leurs cultures? Notre exploitation se déroule dans un marché de pommes de terre nord-américain hautement intégré, et la situation mondiale de l'approvisionnement nous touche également. Il nous faut être en mesure de discuter de cette situation avec d'autres organismes de producteurs et de concevoir un système qui permettrait de mieux faire le suivi de l'offre et de la demande. On nous a dit que la Loi sur la concurrence accorde des exemptions aux pêcheurs. Si c'est exact, les cultivateurs pourraient-ils bénéficier d'une exemption semblable?
En ce qui concerne la solution, les Producteurs unis de pommes de terre du Canada, un organisme fondé en 2006, tentent de rapprocher l'approvisionnement en pommes de terre produites au Canada et la demande. Les Producteurs unis du Canada comptent pour membres les organismes provinciaux de producteurs de pommes de terre et, ensemble, nous représentons plus de 96 p. 100 de la superficie de culture de la pomme de terre au Canada. Nous avons connu quelques modestes réussites au moment d'établir notre capacité de mieux comprendre le marché, mais nous avons besoin d'aide. Nous avons pris pour modèle notre organisme frère, la United Potato Growers ofAmerica, qui a été fondée l'année avant notre propre fondation, pour protéger les mêmes intérêts aux États-Unis. Je tiens à souligner que nous ne voulons pas affamer le marché ni aucun acheteur, et que nous ne voulons pas voir les prix monter à des niveaux irréalistes. Cependant, les cultivateurs devraient obtenir des recettes plus stables quand ils seront mieux renseignés sur le marché, ses besoins et qu'ils pourront produire en conséquence. Si nous réussissons, tous les segments de l'industrie et de l'économie devraient en profiter.
United Growers of America a accès à de très bons renseignements sur la tarification, l'expédition de marchandises et l'approvisionnement recueillis et publiés par le USDA. Au Canada, nous avons aussi accès à ces données, puisqu'elles sont publiées sur Internet. United of America utilise cette information lors d'appels de marketing hebdomadaires. Grâce à l'analyse qu'elle a faite de ces données, elle sait maintenant que le marché américain peut absorber environ 1,8 million de quintaux de pommes de terre chaque semaine sans surapprovisionner le marché, ce qui entraînerait une chute des prix. Nous n'avons pas la moindre idée de ce que pourrait absorber le marché canadien, et nous ne sommes pas près de le savoir. Il nous faut un système semblable à celui du USDA. Nous sommes fermement convaincus que les cultivateurs prendront les meilleures décisions quant à la production et à la manière de la mettre sur le marché s'ils ont accès à de l'information exacte en temps opportun. Grâce à United, nous avons connu quelques modestes succès de chaque côté de la frontière, mais il nous faut davantage d'information pour aller encore plus loin.
Nous savons que, à long terme, la gestion des risques et les filets de sécurité ne permettent pas de garder les cultivateurs en affaires. À l'échelle fédérale, nous nous sommes éloignés de l'information sur les marchés pour nous tourner vers d'autres priorités; il nous faut maintenant revenir sur nos pas et mettre en place un système adéquat qui fournit des données exactes en temps opportun, semblable à celui du USDA. Récemment, Agriculture Canada a fait quelques travaux en ce sens, mais c'était sous forme d'un projet organisé par des fournisseurs tiers. Ce programme précaire ne pourra pas mettre sur pied et entretenir le système dont nous avons besoin. L'USDA a du personnel et des ressources pour s'occuper de son système, et nous aimerions qu'Agriculture Canada et l'ACIA fassent de même. Il ne s'agit pas d'un projet; il faut que cela devienne un domaine continu pour notre gouvernement fédéral. Nous comprenons en outre que si le gouvernement recueille et publie ce type de renseignements, ils deviennent accessibles à tous les Canadiens, et s'est également avantageux.
Une autre difficulté tient à l'accès aux marchés. Les pommes de terre de semence, de consommation et celles destinées à la transformation de l'Î.-P.-É. sont exportées dans plus de 30 pays chaque année. Toutefois, nous constatons le potentiel dans d'autres marchés pour nos produits, particulièrement dans la région de l'Asie du Pacifique et en Afrique du Nord. Nous nous réjouissons de l'accent qui est mis sur la négociation récente d'un plus grand nombre d'ententes commerciales, mais nous aimerions également que plus de ressources soient attribuées à la section des pommes de terre de l'ACIA pour lui permettre de négocier des ententes phytosanitaires de pays à pays sur la pomme de terre avec des pays clés. Le personnel de cette section est insuffisant, et il ne semble pas disposer du budget nécessaire pour faire en sorte que le travail se fasse. L'industrie américaine reçoit un grand soutien de son gouvernement fédéral tant sur le plan financier que sur celui de l'accès au marché. Cela lui a permis de s'accaparer des marchés de pommes de terre qui revenaient auparavant à des producteurs canadiens. Nous aimerions également que ce problème soit réglé.
Les initiatives qui encouragent l'achat de produits locaux nous posent de grandes difficultés. L'augmentation de ce type d'initiatives fait en sorte qu'il est plus difficile pour nous d'obtenir de l'espace sur les tablettes, plus particulièrement en Ontario et au Québec. En tant que nation, nous devrions encourager l'achat de produits canadiens, puisque les biens fabriqués ailleurs au Canada se déplacent librement et sont vendus dans la région de l'Atlantique. Certaines initiatives qui encouragent l'achat de produits locaux, tout en provenant de bonnes intentions, sont pratiquement des entraves commerciales au sein de notre propre pays. Peut-être que l'Accord sur le commerce intérieur devrait se pencher sur cette question. Nous avons également réalisé que les initiatives encourageant l'achat de produits locaux sont financées par les provinces plutôt que par le gouvernement fédéral, mais de l'argent fédéral est transféré aux provinces, ce qui leur permet ensuite de soutenir leurs cultivateurs en conséquence.
Le taux de change et les systèmes de transport sont également d'importants problèmes pour nous, qui ont des répercussions sur toutes les fermes. Je vais m'en tenir à cela pour l'instant.
Enfin, j'aimerais souligner à quel point nous sommes préoccupés par le déclin d'autres types d'agriculture, dans nos provinces et au pays. La culture des pommes de terre se fait en rotation avec d'autres types de récolte, comme les cultures fourragères et les céréales. La crise dans le secteur de la viande rouge a des répercussions particulièrement négatives sur notre capacité de produire et de mettre en marché des cultures produites en rotation.
Notre pays a besoin d'une économie agricole équilibrée et, si nous perdons d'importants secteurs comme les élevages porcins et bovins, tout le reste devient plus vulnérable.
Je vous remercie de m'avoir permis de m'adresser à vous aujourd'hui. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions un peu plus tard.
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Merci, monsieur le président, membres du comité.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de m'adresser à vous dans l'espoir de faire progresser l'objectif qui est le nôtre, à savoir le renforcement du leadership du Canada sur les marchés agricoles internationaux.
Bioenterprise Corporation est une entreprise sans but lucratif, spécialisée dans la commercialisation des technologies agricoles. Nous jouissons de l'appui de quarante organisations agricoles, et avons établi des partenariats stratégiques avec 15 groupes dans cinq provinces. Nous travaillons également avec les organisations de transfert technologique des grandes universités agricoles.
Chez Bioenterprise, l'innovation est un phénomène quotidien. Rien qu'au cours des 15 derniers mois, notre entreprise a eu connaissance de plus de 300 nouvelles innovations agro-industrielles au Canada, chacune de ces innovations proposant des technologies et des produits novateurs dans des domaines comme les alicaments, l’agro-alimentaire, la phytotechnie, les bioproduits ainsi que les technologies des énergies de remplacement. Malheureusement, la grande majorité de ces innovations ne seront jamais commercialisées. En effet, la plupart languissent pendant quelque temps sur les étagères avant d'être reléguées aux oubliettes, faute des appuis nécessaires à leur commercialisation.
Je suis ici aujourd'hui pour vous dire qu'une nouvelle génération d'innovations agro-industrielles est en train d'émerger dans le monde entier, et que le Canada a un rôle à jouer, à condition de savoir s'y prendre. Nous pouvons offrir de nouvelles possibilités aux agriculteurs et créer de nouveaux emplois à forte valeur ajoutée. En faisant preuve de leadership, nous pouvons réunir les conditions qui permettront au Canada d'être concurrentiel sur les marchés internationaux. Ce leadership consiste avant tout à mettre au point les outils nécessaires pour que, une fois franchie l'étape de la recherche, nos innovations puissent être commercialisées.
Cette nouvelle génération d'innovations agro-industrielles va créer une véritable révolution, tout comme ce fut le cas avec le développement des technologies informatiques, un domaine que je connais bien. J'ai en effet commencé ma carrière dans les technologies informatiques et j'ai fondé dans ce secteur plusieurs entreprises dont certaines continuent de prospérer. J'ai travaillé dans les domaines du capital-risque et des investissements, pour des entreprises de haute technologie comme Apple Computers Incorporated, où- j'ai dirigé la filiale canadienne du groupe de capital-risque de cette entreprise.
Mon expérience de la révolution technologique informatique me permet de penser qu'une révolution d'aussi grande envergure est en train de se produire dans le secteur des technologies agro-industrielles. Songez, par exemple, à l'ajout d'oméga-3 aux produits laitiers, qui est le résultat de recherches effectuées à l'Université de Guelph.
Dans les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique, des huiles agro-industrielles sont utilisées dans des biocomposites. Les tableaux de bord des BMW, des Chrysler et des Mercedes sont fabriqués en partie de bioplastiques contenant des huiles agricoles. La mousse des sièges des Mustang contient des produits agricoles du Canada. Le marc de vin — le résidu des raisins servant à fabriquer le vin, habituellement laissé de côté — est aujourd'hui transformé par une entreprise de la région de Niagara en aliments enrichis et en ingrédients de cosmétiques.
Ce sont là d'importantes innovations canadiennes. Malheureusement, au Canada, des réussites comme celles-là sont extrêmement rares, car la grande majorité des innovations ne sont pas commercialisées.
Chaque année, le Canada consacre des centaines de millions de dollars à la recherche agricole. Même si, d'après de nombreuses recherches, le Canada est l'un des principaux chefs de file en matière de recherche et d'innovation agricoles, notre influence sur la scène internationale continue de décliner. Cela s'explique en partie par notre incapacité de commercialiser les nouvelles technologies agricoles que nous mettons au point.
D’autres pays s'intéressent de plus en plus à la commercialisation. Il y a deux ans, la France a créé un fonds de 250 millions de dollars pour la commercialisation des nouvelles technologies agricoles. Le Brésil a mis sur pied un programme semblable de 500 millions de dollars. Il s'agit non pas de programmes de recherche, mais bien de programmes de commercialisation exclusivement. À l'autre bout de la planète, l'Inde et la Chine sont en train de devenir rapidement des pôles mondiaux pour certains nouveaux produits et technologies agricoles et agroalimentaires. Aux États-Unis, l'Indiana, le Wisconsin, l'Illinois, le Kansas, l'Iowa et le Texas ont chacun mis sur pied de nouveaux programmes de soutien à la commercialisation des nouvelles technologies agricoles. Enfin, l'Europe de l'Ouest est en train de devenir le chef de file de la bioéconomie grâce à des programmes de financement et à des pôles de commercialisation.
J'aimerais attirer votre attention sur une étude qui a été faite en février 2009 pour Agriculture et Agroalimentaire Canada. Intitulé The National Commercialization Assessment: Taking Commercialization National, le rapport constate l'insuffisance des structures de soutien à la commercialisation dans les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Il établit même un lien entre la piètre performance du Canada dans le domaine de la commercialisation de ses nouveaux produits agricoles et agroalimentaires, d'une part, et l'absence de programmes de financement pour la commercialisation et l'innovation, d'autre part.
Le rapport dresse la liste des principales lacunes et en confirme l’importance. Premièrement, l'absence, à Agriculture et Agroalimentaire Canada, de mécanismes de soutien à la commercialisation. Deuxièmement, l'absence de passerelles entre les travaux de recherche et la nécessité de commercialiser leurs innovations. Troisièmement, le peu de collaboration entre les réseaux régionaux et provinciaux qui existent. Quatrièmement, l'absence d'une stratégie nationale concertée en matière de commercialisation, afin de mettre en place les pratiques exemplaires et les groupes de services adéquats dont ce secteur a besoin. Cinquièmement, la rareté des entrepreneurs expérimentés et l'absence de programmes de mentorat ou d'encadrement pour aider les entrepreneurs. Enfin, le peu d'intérêt de la communauté des investisseurs et du capital de risque, qui a de tout temps presque entièrement fait abstraction des secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Le rapport contient différentes recommandations, dont les deux plus déterminantes exigent la mise en place d'un programme national d'expansion de la commercialisation et la création d'un mécanisme national de financement de la commercialisation agro-industrielle. Parce qu'elle ne vit que pour l'innovation, BioEnterprise souscrit entièrement aux conclusions et aux recommandations du rapport.
Permettez-moi de m'attarder sur ces deux recommandations.
La première consiste à mettre en place un programme national d'expansion de la commercialisation. Toutes sortes d'organisations régionales et provinciales s'y intéressent déjà, mais elles se heurtent aux problèmes suivants: elles fonctionnent dans les limites d’une région ou d’une province, alors que l'innovation et la commercialisation sont mondiales; leurs services sont incomplets, et la plupart d'entre elles se contentent d'assurer des services de réseautage et de mise en contact; elles sont incapables de guider les entrepreneurs dans le processus de commercialisation de leurs produits; la plupart des organisations n'offrent pas de services de mentorat ou d'encadrement. L’expertise est pourtant présente d’un océan à l’autre au Canada, mais les organisations n'ont pas les moyens d’identifier les mentors ou d'accéder aux bases de données susceptibles d’exister. Le savoir-faire qui peut exister dans une région du pays n'est pas transféré à d'autres régions. Enfin, il n'y a aucune collaboration ou coopération officielle entre ces organisations.
Un programme national d'expansion de la commercialisation permettrait de surmonter tous ces problèmes de façon rapide et efficace. Une entité unique à vocation nationale se chargerait de la mise en oeuvre d’une gamme complète de services de commercialisation et pourrait la mettre à la disposition de tous les entrepreneurs du Canada.
La deuxième recommandation concerne la création d'un mécanisme national de financement de la commercialisation agro-industrielle.
De nos jours, la plupart d'entre nous savons ce que signifie un déficit d'investissements. Depuis 1999, le nombre d'entreprises de capital de risque au Canada est passé de 145 à moins de 50. Les incubateurs d'entreprises sont disparus, les fonds de travailleurs s'amenuisent rapidement, et les grandes banques canadiennes se sont désintéressées du secteur. Les quelques rares entreprises de capital de risque qui restent n'ont pas d'argent à investir, à tout le moins pas pour le moment.
Historiquement, les secteurs de l'agriculture et l'agroalimentaire n'ont jamais été en mesure d'attirer des investisseurs. Aujourd'hui, il y a très peu de capitaux disponibles pour la commercialisation, quel que soit le secteur, et c’est encore plus vrai pour le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
La création d'un dispositif national de financement de la commercialisation agro-industrielle vise trois grands objectifs. Premièrement: accélérer la croissance des nouvelles entreprises agro-industrielles au Canada, ainsi que la commercialisation de leurs produits d'innovation. Deuxièmement: sensibiliser les investisseurs afin de les encourager à investir dans les technologies agro-industrielles. Troisièmement: attirer les investisseurs privés canadiens et étrangers vers le secteur des technologies agro-industrielles du Canada. Ces objectifs sont d'égale importance, car la commercialisation de l'innovation ne peut se faire sans des investissements du secteur privé.
La création d'un programme national d'expansion de la commercialisation et d'un mécanisme national de financement de la commercialisation agro-industrielle contribuerait à stimuler la commercialisation des technologies agro-industrielles et encouragerait la participation du secteur privé. Pour les gouvernements et la société tout entière, la création de nouvelles entreprises se traduit par des emplois, de l'innovation, de nouveaux produits, la création de richesse, une assiette fiscale élargie et un secteur industriel plus prospère. Cependant, les problèmes relatifs à la gestion du financement de l'entreprise, à la mise au point des produits et à la pénétration des marchés peuvent constituer de redoutables obstacles au développement de toute nouvelle entreprise. Il est crucial d'y apporter une solution, si l'on veut que le secteur agricole du Canada devienne un fournisseur de produits novateurs à valeur ajoutée. Notre capacité de commercialiser ces innovations servira de fer de lance au secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Pour terminer, monsieur le président, j'aimerais inviter les membres du comité à examiner de près les recommandations de ce nouveau rapport sur la commercialisation nationale du secteur agricole qui peut servir de modèle pour améliorer la compétitivité du secteur agricole et agroalimentaire.
Merci de m’avoir donné l’occasion de vous parler.
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Merci, monsieur le président.
Membres du comité, merci beaucoup de nous avoir invités à cette table ronde. Nous avons fait un long voyage pour venir ici, entrepris tard hier soir.
Quoi qu'il en soit, nous sommes ici, et nous sommes prêts à vous parler de concurrence. Nous sommes venus ici pour vous parler de cerises et de la concurrence qui y est liée. Pour vous donner un peu de contexte, j'aimerais vous présenter un bref historique de notre organisme.
Nous représentons environ 60 p. 100 de la production de la cerise en Colombie-Britannique, ce qui correspond à plus de 50 p. 100 de la production canadienne. Nous nous sommes regroupés en 1998 et, au cours des 10 à 15 dernières années, l'industrie de la cerise a connu une relance, ne serait-ce que parce que nous avons créé un formidable partenariat avec le Centre de recherches agroalimentaire du Pacifique à Summerland. Toutes les variétés qui composent aujourd'hui nos cerises de première qualité et qui nous rendent concurrentiels ont été sélectionnées et développées au Centre de Summerland.
En effet, nous recueillons une contribution volontaire de la part de nos membres, qui nous permet de récupérer de 30 000 $ à 60 000 $ par année, que nous fournissons à l'ancien PPFI et, nous l'espérons, bientôt avec l'initiative de Développement de produits agricoles innovateurs (DPAI). Nous obtenons du financement externe pour mener des projets de recherche, pas nécessairement pour développer de nouvelles variétés, mais plutôt pour développer de nouvelles techniques de manipulation, de transformation et d'entreposage de nos fruits. Nous avons connu un immense succès avec le CRAPAC. Notre industrie est véritablement un réel partenariat entre le gouvernement fédéral et les producteurs de cerises de la Colombie-Britannique qui, jusqu'à tout récemment, était une incroyable réussite. C'est pourtant là que je dois tourner la page.
Nous avons connu une grande réussite. Nous arrivons à produire un fruit de première qualité, de très grosses cerises, fermes, savoureuses, à la tige verte, ce qui correspond à la demande des marchés. Nous sommes connus partout dans le monde comme des producteurs de première qualité, encore une fois grâce à ce partenariat.
Toutefois, au cours des dernières années, nous avons constaté une augmentation phénoménale de la production de cerises en Europe de l'Est, ainsi que dans le nord-ouest des États-Unis; c'est pourquoi nous souhaitons faire porter nos commentaires sur la manière de traiter avec ce que nous considérons être la pratique injuste des États-Unis qui consiste à inonder de cerises américaines les marchés de nos producteurs canadiens. Ils nous font du tort partout dans le monde. Nous avons vu des cerises débarquer partout dans le monde et, pendant la période d'expédition 2009, des cerises en consignation des États-Unis, de l'État de Washington. C'est vraiment difficile de demander un prix supérieur pour un fruit de qualité supérieure et d'être rentables quand les Américains offrent le même fruit à 50 p. 100 du prix que nous demandons. C'est très difficile, quel que soit le marché dans lequel nous nous trouvons, de faire concurrence à de tels prix.
Le véritable enjeu au coeur de cette question est le fait que nous sommes canadiens; nous représentons des familles agricoles canadiennes. Comme la plupart des producteurs agricoles canadiens, nous ne sommes pas des fermes constituées en société; nous sommes des familles agricoles. Je représente la troisième génération d'une famille agricole. La quatrième génération s'en vient, et la cinquième est née il y a un an et demi. Nous voulons donc faire ce qu'il faut pour continuer dans cette industrie.
La question qui se pose est la suivante: est-ce que ma ferme familiale peut concurrencer l'Amérique des entreprises et ses pratiques d'affaires? Voilà ce qui est au coeur de cette discussion. Comme toutes les marchandises disponibles, les cerises à bon marché que les Américains déversent sur les marchés ont eu un effet négatif dramatique sur les cultivateurs canadiens.
Je vais aborder plus précisément la question des producteurs canadiens qui tentent de vendre des cerises aux Canadiens. D'après nos estimations, cette année, beaucoup moins de 50 p. 100 de nos producteurs feront un profit; la production de cerises dans notre province cette année accusera un rendement négatif. À titre d'exemple, l'an dernier en Colombie-Britannique, Canada Safeway offrait des cerises canadiennes. L'entreprise se targuait d'appuyer les cultivateurs canadiens et annonçait des cerises au prix de détail de 1,88 $ la livre. Si on fait un calcul rapide, le producteur s'en tire avec une perte de 5 ¢ la livre. C'était vraiment charmant de voir Canada Safeway nous annoncer qu'elle appuie les producteurs alimentaires canadiens, mais qu'en réalité, elle nous accule à la faillite tandis qu'elle en tire des revenus publicitaires.
Et pour quelle raison? Parce qu'elle avait accès à des cerises américaines à des prix beaucoup beaucoup plus bas, à des prix en deçà de notre coût de production. Alors oui, elle a effectivement acheté des cerises canadiennes, mais à quoi sert une vente si on ne fait pas de profit? Allons donc, n'importe qui peut comprendre ça. Et ce n'est qu'un exemple.
Encore une fois, avant l'ALENA, le gouvernement canadien faisait... Vous savez, auparavant, nous avions des règles selon lesquelles les Américains ne pouvaient faire de dumping sur nos marchés tant que des produits canadiens étaient disponibles. C'était fantastique. Bien sûr, cela ne garantissait pas notre gagne-pain, mais nous avions certainement accès au marché. C'était avant l'ALENA. Bien entendu, tout cela est chose du passé.
Nous ne sommes pas en train de dire qu'il faudrait ouvrir l'ALENA et revoir toutes ces vieilles choses, parce que nous savons que cela ne va sans doute pas se produire. Regardez ce qui est arrivé à l'industrie de l'élevage bovin et au bois d'oeuvre. La réouverture de l'ALENA et de ces ententes commerciales est un processus long, lourd, compliqué et coûteux, et nous ne pensons pas que cela va se produire.
Que pouvons-nous faire? Monsieur le président, c'est vraiment très simple. Nous croyons que les Américains font du dumping de cerises au Canada à des coûts en deçà de nos coûts de production.
Nous voulons savoir pourquoi le gouvernement canadien ne fait pas ce qu'il a à faire et pourquoi il n'applique pas les règlements qui existent déjà? Les règlements antidumping existent. Ces règlements contiennent des formules de coût de production. Nous sommes d'avis que ces chiffres de coût de production sont terriblement bas. Les chiffres que nous avons vus sont si bas qu'ils ne reflètent même pas le coût de production du siècle actuel. Allez donc appliquer les règlements et les lois qui sont déjà là. Nous pensons que ce serait un peu moins facile pour les Américains de faire du dumping dans nos marchés et ce serait un premier pas dans la bonne direction.
L'an dernier, les États-Unis ont vendu 8 448 tonnes de cerises en Ontario. Elles proviennent des Northwest Cherry Growers, les gens de marketing du Pacific Northwest. C'est plus que toute la production canadienne. D'après les chiffres publiés le 17 août, l'Ontario a produit 750 000 boîtes, et eux en ont vendu 850 000 en Ontario. Je ne veux pas que vous pensiez qu'il y a que l'Ontario qui soit dans le tort. Ils font ça partout au pays. Les États-Unis, les expéditeurs de Washington et de Pacific Northwest visent le marché canadien parce que nous sommes une cible facile. Ils peuvent vendre en consignation à Toronto et dans nos autres marchés. C'est illégal, mais c'est une pratique répandue dans toute l'industrie. Ils envoient leurs cerises partout et disent à l'acheteur canadien de faire de leur mieux: « Faites votre possible et renvoyez-nous ce qui reste. » C'est répandu, cela fait des décennies que ça se passe. Nous le savons parce que nos marchands tentent de vendre des cerises à Toronto, et les détaillants en gros canadiens repoussent nos offres. C'est illégal.
Les producteurs de cerises demandent au gouvernement de prendre des mesures. Ce n'est pas une demande partisane. Vous êtes un comité gouvernemental. Pour nous, en Colombie-Britannique, vous faites tous partie du gouvernement, quelles que soient vos couleurs. Nous voulons savoir pourquoi le gouvernement n'intervient pas. Tous les jours, des gens enfreignent la loi. Ce ne sera pas facile d'aller au fond des choses. C'est très difficile. Beaucoup de Canadiens font beaucoup d'argent grâce au dumping ou à la consignation des cerises provenant de l'État de Washington. Ils ne vont pas nous rendre la tâche facile, mais ce n'est pas impossible. Si j'arrive à vous convaincre de pousser ces organismes à aller faire leur travail, faites-vous accompagner par le percepteur d'impôt. J'aimerais beaucoup voir ça. Rendez-vous au vieil Ontario food terminal en compagnie du percepteur d'impôt et voyons ce que ça donne. Nous devons faire quelque chose, et ce, le plus tôt possible.
En ce qui concerne le marché canadien, il faudrait déployer des efforts pour informer les consommateurs canadiens qu'en achetant des produits canadiens, ils investissent dans leurs collectivités, leurs provinces et leurs pays. Nous vendons un produit qui est cultivé, produit et transformé conformément aux lignes directrices réglementaires canadiennes sur la sécurité des aliments. Les Américains peuvent mettre tout ce qu'ils veulent dans leurs produits. L'ARLA a été terriblement lente pour nous fournir les outils dont nous avons besoin pour combattre les parasites. Devinez quoi? Nos concurrents possèdent ces outils. Le résidu de pulvérisation débarque et nous oblige à fermer les portes de nos entreprises. À notre avis, les Canadiens ont été poussés dans leurs derniers retranchements. Il est temps de jouer dur avec ces types. Je n'ai pas inventé ces histoires. Elles sont toutes rigoureusement vraies. C'est la réalité de la production de cerises.
Il ne me reste qu'une minute? Aie, j'en avais tellement plus à vous dire.
D'accord. Je voudrais simplement vous dire que vous avez tous mon mémoire; je l'espère.
Pour nous, les producteurs canadiens, ça ne sert à rien de vendre des cerises si nous n'y trouvons pas notre profit.
Monsieur le président, je voudrais tout simplement souligner que j'ai été avisé de cette réunion 10 jours à l'avance. J'ai laissé tomber tout ce que je faisais. J'ai demandé à mon conseil de tout laisser tomber, et nous avons préparé ce mémoire. Savez-vous pourquoi nous avons fait ça? Nous l'avons fait parce que nous pensions que vous êtes de bons Canadiens. Nous pensons que l'agriculture canadienne vous tient à coeur. Nous pensons que vous nous aiderez et que vous ferez partie de la solution pour nous permettre de préserver ce mode de vie propre aux familles agricoles canadiennes. C'est ce qui est au coeur de toute cette question. Je le souhaite de tout mon coeur.
Merci.
Le temps file, pas vrai?
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Eh bien, il n'est pas nécessaire de le consigner au compte rendu.
Mme Brenda Simmons: Est-ce que je peux le dire à titre confidentiel? Parce que, vous savez...
L'hon. Wayne Easter: Je suppose que l'un des problèmes que cela me pose est lié à la deuxième question que je vais vous poser de toute manière. Chaque membre de notre comité sait que, quand vous faites affaire avec un transformateur pour écouler votre production, vous avez le sentiment que vous avez, d'une certaine manière, une obligation envers lui, parce que si vous perdez ce contrat, vous ne produirez peut-être pas l'année suivante. Monsieur le président, c'est arrivé à l'Île-du-Prince-Édouard: des producteurs m'ont dit que les deux principaux transformateurs de l'Î.-P.-É. vendent également des phytoprotecteurs et des engrais. On peut faire venir de l'engrais de Russie et d'autres pays par conteneur à bien meilleur prix. En effet, un de mes voisins a sauvé 60 000 $ pour une surface de 400 acres de pommes de terre en important l'engrais lui-même.
Cependant, les grosses légumes, les transformateurs, ont décidé qu'ils n'allaient pas vendre à perte l'engrais qu'ils avaient acheté au prix de décembre, alors ils ont dit sans détour à certains producteurs: « Écoutez, si vous n'achetez pas d'engrais pour votre semence, vous n'aurez pas de contrat pour vos pommes de terre. » Je sais que le conseil de la pomme de terre se trouve dans une position inconfortable et ne peut rien dire à ce sujet. Les producteurs craignent que, s'ils disent quoi que ce soit ou contestent qui que ce soit, ils perdront leur contrat.
C'est un grave problème, monsieur le président. Je vous vois secouer la tête et je sais que vous comprenez.
Je soulève cette question, Brenda, parce que je dis la vérité, d'après ce que vous en savez, n'est-ce pas?
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Je disais qu'on va sûrement produire un volumineux rapport sur la compétitivité, avec de nombreuses recommandations également, sans aucun doute. S'il y a des recommandations, c'est, bien sûr, parce que tous les dossiers ne sont pas réglés. Je comprends qu'on ne peut pas régler ça en un tournemain, mais ça veut dire qu'il y a beaucoup de boulot tant pour le gouvernement que pour le Parlement en général, concernant l'avenir de l'agriculture.
Comme M. Lemieux vient de le dire au sujet de mes paroles, tous vos témoignages sont très importants. On apprécie beaucoup que vous vous soyez déplacés pour nous en faire part.
Tant vous, madame Simmons, que vous, monsieur Norton, vous nous avez parlé de l'importance de l'achat local. On sait que les consommateurs souhaitent acheter localement, mais il ne faut pas qu'il y ait des entraves ou une impossibilité physique de le faire. Les consommateurs qui se trouvent devant des produits qu'ils voudraient bien acheter veulent savoir si ces produits proviennent de chez eux. Cependant, on s'aperçoit qu'à un certain moment, les règles émises par le gouvernement font en sorte qu'on ne sait plus si on achète des produits de chez nous ou non.
J'en viens à ma question sur l'étiquetage des produits du Canada. J'aimerais savoir si, parmi vos membres, certains ont connu des problèmes depuis que la règle a été changée.
On sait qu'avant, la règle était inacceptable aussi, puisque c'était le coût total d'un produit qui permettait qu'on le désigne « Produit du Canada » ou non, et on avait mis la barre très basse, à 51 p. 100 seulement. Ce faisant, il y avait des aberrations, comme dans le cas où le bocal, le liquide, le couvercle et la main-d'oeuvre venaient du Canada, et le cornichon, lui, de l'Inde, on pouvait quand même écrire « Produit du Canada ».
La règle a donc été changée, ce qu'il fallait faire. Cependant, notre comité s'est penché sur la question, et le consensus a été d'adopter la règle de 85 p. 100 de produit canadien. Ainsi, si on ajoute du sucre ou certains ingrédients aux produits de chez nous, on ne pénalise personne pas en interdisant d'apposer l'étiquette « Produit du Canada ».
En ce qui concerne la règle de 98 p. 100 instaurée chez nous, en tout cas au Québec, on m'a rapporté énormément de problèmes économiques: des compagnies sont obligées de changer l'emballage, l'étiquetage, et les consommateurs ne s'y retrouvent plus parce qu'on ne peut plus écrire « Produit du Canada », alors que c'est un produit du Canada à 87 p. 100 ou 90 p. 100. On n'atteint pas le chiffre de 98 p. 00, parce que dès qu'on ajoute un petit quelque chose, on a des problèmes.
J'aimerais donc savoir si, dans vos secteurs respectifs, vous avez connu ce type de problème et ce que vous en pensez.
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Merci, monsieur le président, et merci à vous tous d'être ici.
C'est fascinant de voir les histoires des fermes de ce pays se tisser en une même trame, plus particulièrement les fermes familiales, qui ne semblent pas se porter bien, si je peux m'exprimer ainsi.
Madame Simmons, je comprends ce que vous dites quand vous parlez des pommes de terre de l'Î.-P.-É. en Ontario.
Je sais également, monsieur Norton, ce qui est arrivé aux producteurs de cerises du sud de l'Ontario dans la péninsule du Niagara, d'où je viens. Ils s'en débarrassent, ils ne les gardent pas. Ils ne vont même pas se donner la peine de rester dans le domaine. Il y a d''importants producteurs qui ont cultivé des cerises depuis aussi longtemps que je peux me le rappeler, même à l'époque où j'étais un enfant qui grandissait dans ce coin de pays. Ils ont tous fait faillite, tout comme les cultivateurs de pêches à noyau adhérent, qui ont perdu CanGro.
Il n'y a pas longtemps, j'étais dans une épicerie, il y a sans doute quelques semaines — je n'y vais pas très souvent, mais je me trouvais là à ce moment-là — il y avait une boîte de conserve de pêches. L'étiquette indiquait « Produit de CanGro », le producteur de St. David qui avait l'habitude d'acheter ces pêches. Les pêches se trouvaient dans un contenant exactement pareil à celui que le directeur m'avait montré comme étant l'une de leurs pièces de résistance. « Voici notre nouvel outil de mise en marché », m'avait-il dit. Et pourtant, si vous regardez à l'arrière de la boîte de conserve, c'est écrit « Produit de la Chine ». Pour l'essentiel, chaque cultivateur de pêches à noyau adhérent de la péninsule du Niagara a fait faillite.
Quand vous parlez des fermes familiales et des producteurs de cerises en Colombie-Britannique, et quand Mme Simmons parle des fermes familiales qui cultivent des pommes de terre à l'Î.-P.-É., et que nous parlons d'acheter des produits locaux, les gens près de qui j'habite, quand ils pensent à acheter des produits locaux, ce qui leur vient en tête, c'est d'acheter des produits locaux en saison, au sens d'acheter des tomates qui sont cultivées dans la péninsule, là où ils se trouvent; ou d'acheter des fruits ou des légumes qui sont cultivés dans la péninsule, là où ils se trouvent. Ils achètent des produits locaux. Ce à quoi ils pensent, c'est le petit kiosque de marché et le moment de l'année. Ce n'est qu'ensuite que le fait d'acheter des produits locaux devient le fait d'acheter des produits canadiens.
En tout cas, dans mon coin, les gens disent qu'ils ne veulent pas acheter des fruits et légumes de l'Î.-P.-É. ou de la Colombie-Britannique. Ce qu'ils disent, c'est qu'ils veulent acheter tout d'abord d'un producteur local, qui pourrait être situé au bout de la rue. Dans certains cas, c'est la réalité. Comme certains d'entre vous le savez probablement déjà, dans notre coin, on n'a pas à conduire très loin.
Partant de ce point de vue, monsieur Norton, est-ce en ce moment que l'industrie de la cerise en Colombie-Britannique atteint un stade critique? D'après ce que j'ai vu, dans la péninsule, ils ont tout simplement dit tant pis, laissons tomber. Ils ont tout simplement arraché leurs cerisiers. Je les ai regardés arracher un acre après l'autre de cerisiers.
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À mon avis, monsieur le président, il y a probablement trois principales raisons qui expliquent cette situation. Il y a la situation économique, bien entendu. Il y a eu l'augmentation phénoménale de la production de cerises dans le nord-ouest du Pacifique des États-Unis et en Europe de l'Est. L'Europe a été un marché d'exportation très lucratif pour notre industrie; cette partie de l'industrie liée à l'exportation a connu une réelle croissance. En agriculture, si quelqu'un fait de l'argent, tous les autres plantent la même chose à l'excès. C'est la réalité.
C'était la conjoncture idéale, parce qu'ils ont commencé à planter il y a huit ou sept ans dans le nord-ouest du Pacifique, et il y a eu de graves gels au cours des deux derniers hivers. Fondamentalement, ce qui est arrivé, c'est que ces arbres sont restés dans le sol et ont continué à croître; leur capacité à porter davantage de fruits a augmenté. Cependant, ils n'ont pas porté de fruits en raison du gel de l'hiver et du printemps. De sorte que, tout à coup, nous avons été frappés par toute cette superficie de cultures supplémentaires, une énorme récolte, par opposition à des récoltes qui arrivaient progressivement sur le marché, ce qui permettait aux gens de s'y préparer. C'est ce que nous avons vu.
Ensuite, bien entendu, l'appréciation du dollar a eu d'énormes répercussions sur nous. Quand j'ai commencé à exporter des cerises, tout mon bénéfice était attribuable au taux de change de 35 p. 100 dont je bénéficiais. Nous faisions tout juste nos frais en valeur réelle du dollar, et ma femme et moi-même vivions sur la prime de 35 p. 100 que nous offrait le taux de change. C'était merveilleux de déposer un chèque de 50 000 $ à la banque et de rentrer à la maison avec 70 000 $ ou 80 000 $ en poche. C'était comme une immense fête, et ça en était certainement une. Alors c'était l'un des facteurs.
L'autre facteur dont je pense que nous aimerions profiter grâce à la tendance actuelle vers la sécurité alimentaire et l'achat de produits locaux, c'est d'obtenir un peu du prix supérieur que nous pensons que les Canadiens sont prêts à payer pour des fruits cultivés au Canada.
La combinaison de tous ces facteurs fait en sorte que nous souhaitons vivement préserver cette culture, et même la voir prendre de l'expansion au Canada. Voilà qui explique la séquence des événements: tout est lié à la tendance à acheter des produits locaux, et à l'intérêt à l'égard des crédits de carbone et des changements climatiques. Si nous pouvons vendre plus près de chez nous et faire de l'argent de cette manière, nous pensons que c'est la voie à emprunter sur le plan de la mise en marché.
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Je vous remercie de cette merveilleuse entrée en la matière. Je croyais avoir parlé trop vite, mais je vois que non.
Je vous remercie, et, monsieur le président, si vous le permettez, il y a certainement d'autres choses que nous pourrions faire. J'ai effectivement brièvement mentionné que le gouvernement canadien a l'occasion de faire un peu d'annonce et de promotion des produits de fermes canadiennes — pas seulement les cerises. Je pense que ce serait merveilleux.
Il nous faut également de l'aide pour développer les marchés étrangers. Le monde offre encore quelques possibilités de nouveaux marchés: la Chine, le Japon, le Brésil. Nous travaillons déjà avec Stockwell Day. Nous l'avons rencontré pour discuter de la possibilité d'accéder au marché chinois. Mais, vous savez, tout membre du gouvernement peut saisir les occasions qui se présentent pour inclure les produits canadiens dès les premières étapes des autres ententes commerciales qui se déroulent — assurément, nous aimerions que les cerises soient en haut de la liste —, et ce genre de choses.
De plus, récemment en Colombie-Britannique, on cherche à obtenir une taxe de vente harmonisée. Nous travaillons là-dessus depuis toujours, et nous sommes convaincus qu'il s'agit de quelque chose de vraiment positif et que, au bout du compte, les cultivateurs vont en profiter.
Il y a également d'autres choses comme la planification de fermes agroenvironnementales, en vertu du cadre stratégique Cultivons l'avenir. C'est un excellent, excellent programme de premier échelon pour pénétrer dans les programmes de santé alimentaire et d'intendance environnementale, qui nous offre l'occasion de dire à nos consommateurs canadiens que notre croissance s'accompagne d'une prise de conscience et que nous sommes sensibilisés aux répercussions sur l'environnement.
Je suppose que c'est tout. Je vous remercie de m'avoir offert l'occasion de le dire, monsieur.
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D'accord. Je vous remercie, monsieur le président.
Pour répondre à l'une des questions de M. Richards, je crois que l'une des solutions à la crise que traversent actuellement les exploitations agricoles familiales réside en grande partie dans l'argument plutôt convaincant qu'a fourni M. Smardon dans son exposé. Cet argument m'a beaucoup impressionné.
Monsieur Smardon, à ce chapitre, je parle depuis un certain temps de la possibilité de miser sur tous ces travaux de recherche extraordinaires pour créer des emplois. Si nous pouvons nous faire à cette idée, dans l'avenir, les agriculteurs approvisionneront non seulement les villes, mais également les industries.
J'ai vu qu'on pouvait produire des tableaux de bord à partir de matières plastiques, et, d'ailleurs, on fabrique des sièges — je crois que vous l'avez dit — en utilisant des fèves de soya.
Permettez-moi de vous poser trois questions.
D'abord, vous avez fait mention de l'évaluation nationale de la commercialisation qui a été produite pour le compte d'Agriculture et Agroalimentaire Canada. Où en sommes-nous rendus relativement à ce rapport? A-t-il été reçu par Agriculture et Agroalimentaire Canada, et propose-t-il des mesures ou contient-il des recommandations?
Deuxièmement, pourriez-vous nous en dire un peu plus concernant votre déclaration selon laquelle les sociétés de capital-risque et les investisseurs s'intéressent très peu à l'industrie? Y a-t-il des préoccupations au-delà de celles liées au financement, et ces préoccupations sont-elles particulièrement problématiques dans le domaine de l'agriculture et de l'agroalimentaire?
Vous avez mentionné deux solutions. La première se rapporte à un mécanisme de financement, et la deuxième, celle qui m'intéresse plus particulièrement, est le programme d'expansion de la commercialisation. Auriez-vous d'autres exemples à nous donner, et qu'entendez-vous exactement par cela?
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Monsieur le président, je souhaiterais remercier le membre de ses questions.
Le rapport national a été soumis à Agriculture Canada à la fin de janvier ou au début de février 2009. J'ignore si ce rapport a eu une incidence directe sur les politiques; de toute façon, si cela avait été le cas, on ne m'en aurait pas informé. J'espère qu'il donnera lieu à la création de nouveaux programmes et d'autres initiatives, mais je n'en suis pas certain. Le ministère l'a reçu il y a environ neuf mois.
En ce qui a trait au manque problématique de capital-risque, la perception est pratiquement tout ce qui compte dans notre monde. L'un des problèmes concernant les investisseurs, c'est que, dans un premier temps, ils ne connaissent pas l'industrie de l'agriculture et de l'agroalimentaire, de sorte qu'il faut faire de la sensibilisation. Ensuite, sauf le respect que je leur dois, les agriculteurs et les producteurs projettent une image négative lorsqu'ils font le tour de Queen's Park dans leur véhicule. Les investisseurs qui achètent le Globe and Mail et qui voient cette image en première page se demandent pourquoi ils investiraient dans une industrie déficitaire. Encore une fois, ils ne comprennent pas la dynamique de l'industrie et ne voient pas les débouchés qu'elle offre, mais c'est de cette façon qu'ils perçoivent l'industrie. Nous tentons par tous les moyens de changer cette perception. Troisièmement, les investisseurs investissent dans des secteurs qu'ils connaissent. Si un investisseur investit beaucoup d'argent dans le secteur pétrolier et que cela lui rapporte beaucoup d'argent, il réinvestira dans le secteur pétrolier. Dans les domaines des technologies de pointe ou des sciences médicales, qui ont connu une forte croissance, il y a désormais plein d'entrepreneurs qui jouent à leur tour le rôle d'investisseurs et qui investissent dans des entreprises de ces domaines. L'industrie agricole du Canada ne peut se targuer de compter dans ses rangs des entrepreneurs prospères. L'industrie doit créer un tel réseau et attirer d'autres investisseurs. C'est ce que je veux dire lorsque j'affirme que cet aspect est problématique.
Votre troisième question portait sur le programme d'expansion de la commercialisation.
Il existe diverses organisations dans tout le pays qui s'intéressent occasionnellement à certains aspects de la commercialisation, et le rapport les énumère toutes. Par exemple, certaines d'entre elles invitent des entrepreneurs à des déjeuners. Elles essaieront de présenter des entrepreneurs à d'autres entrepreneurs dans l'espoir que cela mènera à une certaine forme de commercialisation. C'est une approche non interventionniste, et, 90 p. 100 du temps, elle ne donne pas beaucoup de résultats.
Deux ou trois autres modèles — qui sont entre autres utilisés en Israël, en France et dans certaines régions de l'Australie — consistent à guider l'entrepreneur dès le début jusqu'à la commercialisation de son produit pour l'aider à régler les questions liées à la réglementation, à la commercialisation, à la distribution, aux permis ou aux aspects juridiques, car très peu d'entrepreneurs connaissent toute la démarche à suivre. Ils ont besoin de cette aide.
L'établissement d'une norme, d'un ensemble de services de commercialisation dans tout le pays permettrait à une personne vivant à Truro, en Nouvelle-Écosse, ou à Laval, au Québec, d'obtenir le même service qu'on s'attendrait à recevoir au centre-ville de Vancouver, de Calgary, de Saskatoon ou de Toronto. Cela n'est pas le cas aujourd'hui. Actuellement, il existe une expertise dans certaines régions, mais il n'y a aucune expertise ni service dans d'autres régions. Cette situation est désavantageuse, car une grande partie des activités de recherche et de commercialisation doivent être menées dans des régions rurales.
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Isabelle nous expliquait que le montant qui apparaît — et que je trouvais très excessif dans le cas de déplacements pour assister à une vidéoconférence — correspondait à ce qu'il en aurait probablement coûté de la faire venir à Ottawa. Bien sûr, le montant ne sera pas aussi élevé, mais le budget a été établi, et tant mieux si le montant est inférieur.
Est-ce que les choses sont bien claires?
(La motion est adoptée.)
Le président: La motion est adoptée à l'unanimité.
Nous allons maintenant passer au rapport du comité directeur. Avant de discuter de ce rapport, je veux souligner que nous avons provisoirement prévu, comme il a été convenu par le comité directeur, de commencer à étudier le rapport sur la compétitivité le 19 novembre. Pour l'instant, nous n'avons prévu que cette date. La discussion que j'ai eue avec Frédéric me porte à croire qu'il s'agira d'un rapport plutôt long. Peut-être que nous pourrons l'étudier en une seule journée, mais ce n'est pas toujours le cas. Il serait très important de faire un suivi... Je vois des membres sourire.
Je proposerais, et j'ai consulté Isabelle à ce sujet, que nous ne prévoyions rien le 24 pour l'instant; de cette façon, si nous terminons l'étude du rapport le 19, nous pourrons par la suite accueillir les représentants du gouvernement. Divers organismes, soit le Conseil des viandes du Canada, les éleveurs de bovins, la Fédération canadienne de l'agriculture et, si je ne me trompe pas, un organisme québécois, ont communiqué avec nous, car ils souhaiteraient que nous fassions témoigner des représentants du gouvernement relativement aux MRS, ce qui correspondrait à la deuxième réunion. J'aimerais que vous gardiez cela à l'esprit pendant que nous discutons du rapport, car il serait bien de terminer l'étude de ce rapport, de le soumettre à la Chambre, puis de passer à autre chose.
Je constate que nous tentons de faire beaucoup de choses en même temps. Dans de telles circonstances, il est parfois difficile de toutes les mener à bien. Je préférerais, si vous êtes d'accord avec moi, que nous terminions le rapport pour pouvoir le présenter à la Chambre. Essentiellement, cela signifie que le 24 au plus tard, sinon avant, nous pourrons soumettre le rapport à la Chambre.
Je vais m'arrêter ici.
André.
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Merci, monsieur le président.
Le comité a réalisé un excellent travail sur la question de la compétitivité. Nous avons abordé un vaste éventail de questions. Nous avons accueilli beaucoup de témoins issus de différents milieux, et je crois que nous avons de bonnes recommandations à formuler.
Nous devons prendre deux décisions. D'abord, à quel moment devons-nous conclure? Les OGM font-elles partie du rapport ou s'agit-il d'un dossier distinct? Deuxièmement, je veux veiller à ce que nous prévoyions suffisamment de temps pour mener à bien l'étude du rapport. En général, je trouve que le comité fait du bon travail, mais il ne prévoit jamais assez de temps pour les travaux. Il fait toujours les choses à vive allure et manque toujours de temps.
Pour ce qui est de ce rapport, nous avons entendu des témoignages pendant environ une année. Nous avons commencé le travail il y a un bon moment déjà, ce qui est bien. Toutefois, nous devons veiller à consacrer suffisamment de temps à l'examen du rapport — non seulement la rédaction, mais également le contenu et les recommandations. Des agriculteurs, des groupes et des associations vont tous lire ce rapport, et ils veulent savoir que nous les avons entendus, que nous les avons compris et que nous formulons des recommandations pertinentes.
Je suis d'avis qu'il faut prévoir deux réunions. Et si nous estimons qu'il en faut davantage, alors peut-être que nous devrions prévoir une troisième réunion. Il s'agit d'un rapport important qui est le résultat d'une année de travail par tous les membres du comité.
Je crois que nous devrions viser le dépôt du rapport avant Noël. Nous avons consacré beaucoup de temps à cette étude, nous allons produire un rapport et nous devrions le soumettre avant Noël.
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Il semble y avoir de la résistance au changement — l'important, c'est que nous ayons une certaine flexibilité.
J'ignore quelle sera la longueur du rapport, mais, à la lumière de toutes les discussions, il sera plutôt long et plutôt détaillé. Si des membres estiment qu'il est essentiel que le président soit présent, c'est très bien, tant que nous avons une certaine flexibilité au bout du compte.
Il y a donc les 19 et 24 novembre, puis il semble qu'il y aura une autre discussion semblable le 26 novembre que nous poursuivrons après la séance du 17 novembre qui portera sur l'examen des programmes.
Et, monsieur le président, s'il y avait un imprévu pour ce qui est de la rédaction des conclusions ou quoi que ce soit d'autre — tout ce que je demande, c'est que nous ayons de la flexibilité à cet égard. Je crois que vous avez évoqué la possibilité de faire comparaître des représentants du ministère, et je crois qu'ils seraient assez ouverts à aller de l'avant et à travailler sur cet aspect le 26 novembre, juste pour que nous puissions terminer ce travail.
J'espère qu'il n'y en aura pas. La production du rapport sur la salubrité des aliments, qui était très détaillé, s'est très bien déroulée, à l'exception des dernières étapes. Mais, dans l'ensemble, tout s'est bien déroulé. J'espère que ce sera encore le cas. C'est seulement que, si des membres souhaitent que le président soit présent, comme l'a mentionné M. Eyking, c'est raisonnable — tant que nous avons une certaine flexibilité relativement au 26 novembre, juste au cas. J'espère donc que cela pourrait être une option.