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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie le comité de nous avoir invités aujourd'hui à parler d'enjeux très importants — à notre avis — relativement à l'industrie du transport.
Comme vous le savez, la ministre Raitt est venue témoigner devant le comité la semaine dernière, et elle l'a chargé de se pencher sur la sécurité du transport des marchandises dangereuses ainsi que sur la mise en oeuvre de systèmes de gestion de la sécurité dans le secteur du transport.
Aujourd'hui, nous aimerions vous aider à entamer cette étude en vous présentant une petite introduction aux systèmes de gestion de la sécurité et de la façon dont nous les utilisons à Transports Canada. Ensuite, je crois qu'on nous a demandé de revenir mercredi pour vous présenter un exposé sur notre programme de transport des marchandises dangereuses.
Nous sommes ravis de voir le comité entreprendre ses travaux et, bien entendu, outre les deux exposés, nous demeurons à la disposition du comité s'il souhaite que nous répondions à d'autres questions pouvant ressortir d'autres témoignages. Nous attendons avec impatience les résultats de l'étude et les recommandations que pourrait formuler le comité.
Sur ce, je vais commencer mon exposé. Je vais présenter l'introduction principale du volet des systèmes de gestion de la sécurité. Je vais demander à mes collègues de parler de leur secteur de transport particulier, en ce qui a trait à la mise en oeuvre de systèmes de gestion de la sécurité selon les différents modes de Transports Canada, puis je vais tirer une conclusion.
De toute évidence, les systèmes de gestion de la sécurité sont une priorité clé relativement au maintien de la sécurité des transports au Canada. En effet, la sécurité et la fiabilité de nos espaces aériens, océans et chemins de fer partagés ainsi que de la capacité d'y transporter des personnes et des biens de façon sécuritaire et efficiente est une priorité internationale. La sécurité des transports — tout d'abord au pays, puis à l'étranger — apporte une contribution considérable au programme canadien de sécurité publique et de croissance économique. En notre qualité de pays commerçant établi sur un immense territoire, nous comptons sur le transport pour mettre nos biens sur le marché, importer des produits consommables et réunir nos citoyens avec leur famille et leur collectivité.
Tout d'abord, permettez-moi de mettre en contexte le portefeuille de sécurité de Transports Canada. Il y a environ 3 400 employés dans le groupe Sécurité et sûreté — dont je suis sous-ministre adjoint responsable —, répartis dans nos régions et à l'administration centrale. Parmi ces employés, 2 900 sont des professionnels affectés à la sécurité des modes de transport aérien, maritime et terrestre. Les employés qui restent ont la responsabilité d'assurer la sûreté de notre réseau de transport.
Les employés de la Sécurité sont responsables des politiques et de l'établissement de règles, de l'octroi de licences et de certificats, de la surveillance et de l'application de la loi et de programmes de sensibilisation des tiers. Presque la moitié de nos employés sont des inspecteurs responsables d'offrir des programmes de surveillance, ce qui comprend le contrôle et l'application des exigences législatives ainsi que la conformité avec celles-ci. La plupart de ces professionnels spécialisés sont en région — sur le terrain — et interagissent avec les intervenants de l'industrie canadienne du transport.
Le ministère compte sur diverses activités pour assurer la sécurité du réseau de transport. Par exemple, la réglementation prévoit — parmi nos rôles et responsabilités — que nous devons mener des consultations, ce qui signifie que tout changement sur le plan des politiques et de la réglementation fait l'objet d'une discussion avec l'industrie concernée dans le but de définir l'intention, l'orientation et les avantages des changements avant leur entrée en vigueur.
Le ministère joue également un rôle en ce qui concerne l'octroi de licences et de certificats. Cette fonction a pour but de s'assurer que les titulaires de documents respectent les normes d'aptitude et de compétence. Autrement, le ministère est tenu d'annuler l'examen d'un nouveau document ou de refuser de le faire. L'une de nos principales responsabilités tient à la surveillance de notre programme de réglementation. Les activités de contrôle et de surveillance du ministère prennent différentes formes, telles que les systèmes de gestion de la sécurité — ou SGS — les vérifications et les évaluations, qui s'ajoutent aux inspections classiques.
Une autre importante responsabilité se rattache à notre devoir de protéger le public et chaque exploitant. Lorsqu'un titulaire de documents contrevient à une exigence réglementaire, nous avons la responsabilité de le dissuader de récidiver afin de promouvoir la sécurité. Les mesures de dissuasion à la disposition du ministère vont de l'avertissement écrit à la poursuite judiciaire, en passant par l'annulation d'un document ou d'une licence. La sélection de la bonne mesure est essentielle à la conformité ultérieure.
L'évolution constante du monde se voit au quotidien, et elle influe sur le transport et la manière dont Transports Canada doit mener ses activités. Nous faisons face à des défis et à des débouchés qui nous obligent à nous adapter et à être souples.
Lorsque nous examinons un accident de transport, nous savons que la plupart des maillons de la chaîne d'événements à l'origine de l'accident sont contrôlés par l'organisation. L'accident est probablement le résultat d'une série d'événements ou d'une combinaison de facteurs liés à l'erreur humaine, à l'organisation, à des problèmes techniques ou à l'environnement. Nous savons aussi qu'une organisation peut se conformer à toutes nos exigences réglementaires, mais encore poser un risque sur le plan de la sécurité, et toutes ces choses combinées donnent à penser qu'il y a peu de possibilités d'améliorer la sécurité en se concentrant sur un seul problème ou un seul événement.
[Français]
Le ministère reconnaît que le Canada possède l'un des meilleurs bilans au monde en matière de transport. Cependant, ce bilan est mis en péril par la croissance de la population, la mondialisation, les volumes de trafic en pleine expansion et l'émergence de nouvelles technologies. Tous ces éléments pointent vers un réseau de transport plus imposant et plus complexe.
Tout cela signifie que Transports Canada doit se positionner de manière à répondre au rythme des changements en constante évolution. Cet élément, en plus des pressions accrues pour répondre aux normes internationales, a amené le ministère à adopter des systèmes de gestion de la sécurité.
Nous avons adopté les systèmes de gestion de la sécurité afin de répondre au caractère évolutif du secteur des transports. Leur adoption marque le début d'une approche qui permet à l'industrie de gérer systématiquement les risques.
[Traduction]
Les SGS reposent sur les principes de gestion de la qualité auxquels souscrivent déjà la plupart de nos industries du transport et leur fournissent une façon systématique de repérer les dangers, de contrôler les risques et d'apporter continuellement des améliorations. Autrement dit, le ministère exige des entités de l'industrie qu'elles intègrent la gestion du risque à leurs activités quotidiennes.
Les systèmes de gestion de la sécurité permettent à l'industrie d'accroître sa responsabilité à l'égard du repérage proactif et de l'atténuation de risques de sécurité importants. Ils permettent également à l'organisation de se conformer plus efficacement et la forcent à gérer les risques de façon plus proactive. Au bout du compte, les SGS favorisent une culture de sécurité à l'échelle des organisations et du réseau de transport en tant que système de gestion de la sécurité faisant la promotion de la culture de sécurité. Grâce aux systèmes de gestion de la sécurité, le ministère peut aussi établir des priorités et orienter ses ressources vers les secteurs qui posent le plus grand risque et exigent le plus d'attention.
Les systèmes de gestion de la sécurité requièrent la participation et l'intervention de l'industrie. Au-delà des obligations réglementaires que nous devons remplir, les SGS imposent à l'industrie la responsabilité de gérer sa propre sécurité à l'aide du repérage, de l'évaluation et du contrôle des risques.
Je vais faire une analogie: pour protéger nos enfants, la société a rendu obligatoire le port du casque à bicyclette au hockey. Or, les parents savent que le simple port du casque est loin d'éliminer les risques auxquels un enfant est exposé lorsqu'il pédale dans la rue ou patine le long de la bande. Ainsi, en plus de veiller à ce que nos enfants portent l'équipement de sécurité, nous leur enseignons aussi le danger potentiel des voitures, du fait de ne pas tenir le guidon ou de rester face à la bande avec la rondelle.
Le même raisonnement s'applique aux systèmes de gestion de la sécurité. En tant qu'organisme de réglementation, Transports Canada exige de l'industrie non seulement qu'elle suive les règles, mais aussi qu'elle mette en pratique des politiques et des procédures pour repérer et atténuer les problèmes de sécurité potentiels. Voici certaines des mesures ou des processus minimaux que l'industrie doit mettre en oeuvre: la détermination des dangers ou l'établissement d'une méthode pour cerner les dangers; le signalement des incidents, un processus d'obtention de données sur la sécurité; la gestion des risques, une approche standard d'évaluation des risques et d'application de mesures de contrôle des risques; la mesure du rendement, le fait d'avoir des outils de gestion pour analyser les principes afin de voir si les objectifs de sécurité de l'entité sont atteints; l'assurance de la qualité et de la sécurité, c'est-à-dire des processus fondés sur les principes de gestion de la qualité qui appuient l'amélioration continue du rendement en matière de sécurité de l'entité; et la participation des employés et l'engagement des cadres supérieurs, pour s'assurer que toutes les composantes ont le soutien nécessaire et fonctionnent efficacement.
Lorsqu'il contrôle une entité de transport, s'il constate que l'un ou l'autre de ces éléments est manquant ou qu'il relève une préoccupation en matière de sécurité ou une infraction réglementaire, le ministère effectue un suivi auprès de l'entité pour vérifier si la question a déjà été soulevée à l'interne et, le cas échéant, s'informe des mesures prises à ce sujet.
L'adoption de systèmes de gestion de la sécurité renforce notre capacité de surveiller le secteur des transports d'un certain nombre de façons, dont les suivantes: reddition de comptes et responsabilité accrue pour l'industrie; poursuite active de gains en efficience; gestion systématique des risques en matière de sécurité et de sûreté; contrôle et évaluation du rendement pour atteindre les objectifs; et veiller à ce que les résultats appuient le résultat stratégique de Transports Canada, c'est-à-dire la sécurité.
Les systèmes de gestion de la sécurité sont reconnus internationalement et ont été adoptés par des organismes de normalisation comme l'Organisation de l'aviation civile internationale, l'Organisation maritime internationale et l'Organisation internationale de normalisation. Comme Transports Canada est membre de ces organismes internationaux, il est d'autant plus important, et à juste titre, pour le ministre d'adopter les systèmes de gestion de la sécurité.
[Français]
La nécessité de recourir aux SGS remonte à 1998, alors que la sécurité maritime mettait en oeuvre le Code international de gestion de la sécurité pour certains navires effectuant des voyages internationaux.
Comme vous le savez peut-être, la sécurité ferroviaire et l'aviation civile ont suivi son exemple en demandant à l'industrie d'adopter officiellement les SGS en 2001 et en 2005, respectivement.
Dans les prochaines diapositives, je mettrai l'accent sur chaque mode et la situation de mise en oeuvre des SGS ainsi que des travaux qu'il reste à entreprendre.
Avant de commencer, j'aimerais faire remarquer que Transport des marchandises dangereuses ne possède pas de programme de SGS officiel, mais les principes du SGS sont intégrés aux différentes activités du programme.
[Traduction]
Sur ce, monsieur le président, je vais donner la parole à mon collègue, M Martin Eley, directeur général, Aviation civile, qui nous présentera un bref aperçu de l'application des SGS au secteur de l'aviation.
Au cours des 10 dernières années, le taux d'accident a constamment diminué. Parallèlement, nous avons observé une augmentation considérable de la circulation aérienne. Résultat: le nombre réel d'accidents a diminué d'une année à l'autre. De fait, l'an dernier, le nombre total d'accidents au Canada était le plus bas enregistré dans l'histoire moderne de l'aviation.
Comme on l'a déjà mentionné, nombre des accidents liés au transport aérien aujourd'hui sont attribuables à des facteurs humains ou organisationnels. Les systèmes de gestion de la sécurité sont le moyen le plus prometteur de prévenir ces types d'accidents, car ils obligent les compagnies à se doter de processus qui réduisent au minimum, de façon proactive et systématique, les risques causés par ces facteurs.
Lorsque nos inspecteurs inspectent une compagnie, ils déterminent l'efficacité de son système de sécurité, vérifient sa conformité avec la réglementation et analysent les mesures correctives prises, le cas échéant. En interviewant les employés, les gestionnaires et les PDG pour déterminer comment ils évaluent le risque, nous élargissons notre portée afin d'aider les compagnies à réduire au minimum le risque à tous les égards.
Le cheminement vers l'excellence en sécurité peut être entièrement différent d'une compagnie à l'autre. C'est pourquoi nous privilégions une approche systémique où nous demandons aux compagnies de mettre en place des systèmes leur permettant de cerner, d'évaluer et d'atténuer les risques; d'acquérir des données sur la sécurité; de déterminer, à la lumière d'une analyse, si l'organisation respecte ses objectifs au chapitre de la sécurité. Ces systèmes doivent également contribuer à l'amélioration continue du rendement en matière de sécurité de l'organisation.
Un fait digne de mention: selon un examen récent de l'autorité australienne de l'aviation civile, des études récentes ont révélé que des SGS bien implantés, surtout dans les cas où l'organisation consacre des efforts au SGS, sont associés à un meilleur rendement en matière de sécurité.
Au chapitre de la mise en oeuvre, Transports Canada est un chef de file mondial dans le domaine des exigences de SGS pour les organisations d'aviation et continue à travailler avec le personnel de première ligne et l'industrie pour améliorer le programme encore plus. À l'heure actuelle, les systèmes mis en oeuvre couvrent 90 % des passagers-kilomètres payant au Canada. Nous faisons partie des rares autorités dans le monde à avoir mis en oeuvre les SGS à cette échelle.
Nous avons mené des évaluations des SGS dans toutes les entreprises canadiennes de transport aérien et les organisations d'entretien connexes pour vérifier que les systèmes fonctionnent et contribuent à une saine culture de sécurité dans l'organisation.
En 2008 et en 2009, nous avons également introduit de la réglementation pour les aéroports et les fournisseurs de services de navigation aérienne au Canada. À la suite de la mise en oeuvre dans ces secteurs, il a été décidé de retarder encore la mise en oeuvre dans d'autres secteurs commerciaux afin que nous ayons davantage de temps pour peaufiner nos procédures, notre formation et nos lignes directrices à la lumière de la rétroaction des inspecteurs et de l'industrie. Depuis, nous avons entrepris une évaluation de la mise en oeuvre future qui nous aidera à déterminer si l'industrie est prête et si Transports Canada est capable de mener les activités de surveillance nécessaires.
Nous examinons actuellement des renseignements supplémentaires quant à la faisabilité, à l'opportunité et aux avantages de la mise en oeuvre des SGS dans les autres secteurs. Nous allons examiner et communiquer les propositions pour l'avenir dans l'année qui vient.
Depuis la mise en oeuvre des SGS, nous avons également amélioré nos outils de surveillance. Beaucoup de progrès ont été réalisés à l'échelle internationale en vue de renforcer la surveillance des organisations d'aviation tenues ou non de se doter de SGS. Nous avons constaté que nombre des outils que nous avions créés s'appliquaient tout aussi bien aux deux groupes.
Nous employons une approche systémique en matière de surveillance de sécurité qui englobe les évaluations, les inspections de validation de programme et les inspections des processus.
On entend par « évaluation » l'activité de surveillance menée pour examiner l'efficacité du SGS d'une compagnie et son degré de conformité avec la réglementation en matière d'aviation civile. Nous utilisons le degré de conformité pour toutes sortes de compagnies.
La deuxième activité, l'inspection de validation du programme, est l'examen systématique d'un ou de plusieurs secteurs d'une compagnie réglementée devant ou non se doter d'un SGS. Elle sert à déterminer si les exigences réglementaires sont documentées, mises en oeuvre, appliquées et efficaces au sein d'une organisation certifiée.
Troisièmement, l'inspection des processus est un examen en profondeur des processus utilisés pour produire un extrant, par exemple la tenue des dossiers relatifs à la formation. D'autres activités d'inspection ont lieu dans le cadre des services offerts à l'industrie.
Ces outils de surveillance se complètent et, ensemble, permettent une surveillance complète de la conformité avec la réglementation en matière de sécurité.
Des équipes d'inspection multidisciplinaires collaborent pour assurer la surveillance nécessaire de toutes les activités d'exploitation d'une compagnie. Des inspections sur place sont automatiquement intégrées au calendrier de surveillance de Transports Canada, et il est possible d'en prévoir ou d'en annuler. Le ministère mène des milliers d'inspections de ce type chaque année.
Les compagnies dotées d'un SGS doivent posséder des outils de gestion pour déterminer la mesure dans laquelle ses objectifs en matière de sécurité sont respectés et appliquer des processus qui reposent sur des principes de gestion de qualité favorisant l'amélioration continue du rendement au chapitre de la sécurité.
Notre propre programme — le programme de surveillance axée sur les risques — a procuré plusieurs avantages à l'organisation en ce qui a trait à l'affectation des ressources. Nous sommes maintenant mieux placés pour affecter les ressources de façon proactive afin d'obtenir les meilleurs résultats possible. Nous pouvons également réaliser un meilleur équilibre entre la charge de travail et la capacité en déplaçant les ressources ou les tâches en fonction des priorités du moment.
Cette nouvelle approche associe les activités de surveillance au profil de risque d'une compagnie, procure la flexibilité nécessaire pour effectuer des interventions de surveillance plus modestes et du travail imprévu et nous permet d'évaluer le caractère adéquat des ressources en fonction du programme à offrir. Nous avons également relevé dans le processus de planification des points précis pour nous assurer qu'il y a un examen adéquat par la direction et pour examiner annuellement les données tout en assumant la charge de travail courant et l'analyse de la capacité.
Au chapitre de l'application de la loi, comme nous avons introduit la réglementation relative aux systèmes de gestion de la sécurité afin de susciter l'adoption d'une approche proactive en matière de conformité réglementaire, nous devions aussi nous assurer de ne pas simplement réagir aux constatations qui nous arrivaient du BST, par exemple.
Notre approche a deux volets. D'une part, elle préconise l'établissement d'une culture de reddition de comptes non punitive dans les entreprises, ce qui encourage celles-ci à prendre des mesures correctives et préventives avant même que nous prenions nécessairement connaissance d'un problème. D'autre part, elle prévoit aussi des mesures punitives lorsque les inspecteurs de TC repèrent un problème de non-conformité, et TC peut alors donner des conseils verbalement, infliger une amende ou même suspendre ou annuler le certificat de la compagnie. Nous n'hésitons pas à prendre de telles mesures si nous les jugeons nécessaires.
L'approche d'application de la loi est ferme, mais juste, et elle repose sur l'examen des activités de surveillance, les antécédents et l'exercice du jugement éclairé. Au besoin, nous pouvons soumettre une compagnie à un programme de contrôle accru qui prévoit une plus grande surveillance ainsi que des mesures supplémentaires pour s'assurer que les lacunes font l'objet de mesures efficaces et appropriées. Si Transports Canada constate qu'une situation pose un risque immédiat à la sécurité aérienne, un inspecteur peut émettre un avis de suspension de la certification de l'organisation ou saisir l'aéronef en question.
Nous avons élaboré à l'interne un plan d'action pour orienter le programme de l'aviation civile. Il ciblait essentiellement, mais pas complètement, de nombreux résultats qui sont ressortis de la vérification du BVG publiée en avril 2012. Le plan d'action prévoyait de nombreuses activités pour renforcer le programme de l'aviation civile, y compris dans les aspects liés à la surveillance d'organisations d'aviation et de leurs systèmes de gestion de la sécurité.
Transports Canada a des instructions à l'intention du personnel qui décrivent les procédures et les responsabilités des inspecteurs liées à la surveillance et aux activités d'application de la loi. Dès l'an dernier, nous avons également tenu des ateliers sur la surveillance auprès d'inspecteurs des quatre coins du pays pour discuter de surveillance et d'application de la loi. Ces instructions à l'intention du personnel ont été modifiées en fonction de la rétroaction qui nous est parvenue dans le cadre de ces rencontres. TC continue de travailler avec les employés de première ligne dans l'industrie pour accroître leur compréhension de l'approche en matière de réglementation touchant les SGS.
Somme toute, pour continuer à nous améliorer, comme on l'a mentionné, il faudra mener d'autres analyses avant de procéder à la mise en oeuvre des SGS dans d'autres secteurs du transport aérien, et nous continuons à peaufiner nos processus pour nous assurer de constamment affecter nos ressources aux domaines qui présentent le risque le plus élevé.
Merci.
En réaction à un certain nombre d'accidents maritimes graves, l'Organisation maritime internationale a implanté le SGS dans le cadre de la mise en oeuvre du Code international de gestion pour la sécurité de l'exploitation des navires et la prévention de la pollution, appelé Code international de gestion de la sécurité, ou Code ISM. Il a été intégré à la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer, la Convention SOLAS, en 1998.
Tous les pays signataires de la Convention SOLAS ont mis en oeuvre le Code ISM. Aux termes de la Loi sur la marine marchande du Canada, le Canada a mis en oeuvre le Code ISM en 1998 en introduisant le Règlement sur la gestion pour la sécurité de l'exploitation des bâtiments.
Comme nombre d'exploitants de navires canadiens reconnaissent les bienfaits du SGS, ils sont nombreux à avoir adopté le Code ISM de façon volontaire.
Actuellement, le Règlement sur la gestion pour la sécurité de l'exploitation des bâtiments ne s'applique qu'aux navires visés par la Convention SOLAS. Toutefois, Transports Canada propose de modifier le Règlement sur la gestion pour la sécurité de l'exploitation des bâtiments pour qu'il vise aussi la flotte intérieure canadienne. Par conséquent, des consultations préliminaires ont été amorcées à l'automne 2010, et elles se poursuivront jusqu'à la fin de 2013.
Les dispositions proposées s'appliqueront aux navires suivants ainsi qu'aux compagnies qui les exploitent.
Les navires canadiens visés par le chapitre IX de la Convention SOLAS aux termes de l'actuel Règlement sur la gestion pour la sécurité de l'exploitation des bâtiments auront un SGS qui fera l'objet d'une vérification et d'une certification.
Nous proposons que tout navire canadien d'une jauge brute de plus de 500 possède un SGS qui a fait l'objet d'une vérification et d'une certification.
Nous proposons également que tout navire canadien certifié pour le transport de plus de 50 passagers possède un SGS ayant fait l'objet d'une vérification et d'une certification.
Pour les bâtiments de taille plus modeste qui ont plus de 24 mètres et ont une jauge brute de moins de 500 tonnes, nous proposons un SGS, mais il ne serait pas nécessaire qu'il fasse l'objet d'une vérification et d'une certification.
Actuellement, nous préparons des solutions de rechange pour encourager l'adoption d'un SGS et d'une culture de sécurité sur les petits bâtiments. Par exemple, nous publions en ligne un manuel et des lignes directrices concernant les SGS. Le travail en vue de l'élaboration de la réglementation est bien entamé. La rédaction du projet de règlement devrait être terminée d'ici le deuxième trimestre de 2014.
Nos efforts visent l'amélioration continue. La modification du Règlement sur la gestion pour la sécurité de l'exploitation des bâtiments renforcera la culture de sécurité au Canada. L'entrée en vigueur du projet de règlement permettrait à Transports Canada d'établir un ensemble d'exigences en matière de gestion de la sécurité fondé sur le Code international de gestion de la sécurité.
De plus, cela aidera l'industrie à se conformer à la réglementation et à d'autres exigences, ce qui contribuera au rendement global en matière de sécurité. La réglementation permettra également de renforcer la gestion des risques et l'échange d'information en plus d'offrir de la flexibilité et de favoriser l'innovation. Les compagnies pourront mettre au point un système de gestion de la sécurité en harmonie avec leurs activités particulières; chaque SGS est adapté au navire et à l'exploitant particulier.
Enfin, dans le cadre de nos efforts visant l'amélioration continue, nous préparons d'autres moyens pour d'encourager l'adoption de SGS et d'une culture de sécurité sur les petits navires, en faisant appel aux municipalités et aux provinces chargées de délivrer des permis commerciaux et d'offrir des programmes de conformité et en menant des activités de sensibilisation auprès de celles-ci. Nous informons les assureurs maritimes et proposons d'augmenter le nombre d'ententes avec les commissions des accidents du travail provinciales.
Merci.
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Merci, monsieur McDonald.
Le Règlement sur le SGS ferroviaire a été ajouté à la Loi sur la sécurité ferroviaire en 2001, à la suite de certaines modifications qui sont entrées en vigueur en 1999. Aux termes d'une disposition de l'article 51 de la Loi en 1988, quatre ans plus tard, un examen obligatoire a eu lieu en 1994, et il a été suivi d'un autre. Aucune des recommandations de 1994 n'a été intégrée à l'examen de la LSF.
En 1998, il y a eu un deuxième examen, et on a recommandé de modifier la Loi sur la sécurité ferroviaire pour y inclure la disposition relative à l'introduction d'un règlement relatif aux SGS, et, ainsi, en 2001, la disposition est entrée en vigueur.
À l'heure où on se parle, le Règlement sur le SGS ferroviaire s'applique à tous les chemins de fer de ressort fédéral et certains chemins de fer de ressort provincial. Certaines provinces ont adopté le régime fédéral.
Une compagnie doit mettre en oeuvre les 12 composantes du SGS aux termes du Règlement sur le SGS ferroviaire. Les composantes prévoient des politiques liées aux systèmes, aux processus, aux procédures et à la documentation.
Aux termes du règlement, les compagnies de chemin de fer doivent élaborer leurs propres politiques et procédures de sécurité et évaluer leur rendement à ce chapitre. Il importe de noter que, avant les SGS, les compagnies étaient tout de même responsables d'élaborer leurs propres politiques et procédures. Depuis l'entrée en vigueur du Règlement sur le SGS ferroviaire, elles sont tenues de le faire. Il ne s'agit pas d'une obligation que nous avons transférée à l'industrie. Elle le faisait avant. Maintenant, cette obligation est prévue dans le Règlement sur le SGS ferroviaire.
Pour aider l'industrie et les syndicats, en 2010, Transports Canada a élaboré des documents d'orientation en collaboration avec les syndicats et la partie patronale et l'Association des chemins de fer du Canada et ses membres. Nous avons produit des documents d'orientation — c'est-à-dire la trousse que nous pouvons distribuer plus tard — qui servent à aider les compagnies. Nous avons des pratiques exemplaires pour tous les chemins de fer et des pratiques exemplaires pour les petits chemins de fer. Il y a aussi une petite brochure sur la culture de sécurité ainsi qu'un document en format poche sur les SGS visant à aider les chemins de fer et les syndicats.
Actuellement, environ 35 compagnies de chemin de fer canadiennes sont assujetties au Règlement sur le SGS ferroviaire. Lorsque le règlement sera modifié, nous aurons environ 80 compagnies de chemin de fer, dont 79 qui seront visées par ces dispositions.
Quant aux projets à ce jour, le comité d'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire — groupe d'experts mandaté par le ministre pour mener un examen qui a déposé un rapport en 2007 — ainsi que le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités ont formulé des recommandations en 2008 et ont contribué à l'amélioration de la mise en oeuvre du Règlement sur le SGS ferroviaire dans l'industrie. Nombre de ces recommandations supposaient des modifications législatives. Toutes ces modifications — ou la plupart d'entre elles — ont été apportées à la loi le 1er mai.
En ce qui concerne l'amélioration continue, à la suite de l'entrée en vigueur des modifications de la Loi sur la sécurité ferroviaire le 1er mai 2013, on a entrepris des travaux pour modifier le Règlement sur le SGS ferroviaire à la lumière de l'examen de la LSF ainsi que des recommandations du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités. Nous modifions actuellement le Règlement sur le SGS ferroviaire en fonction d'un certain nombre de recommandations.
Les modifications apportées à la LSF reflètent l'importance centrale du SGS et une reconnaissance de la responsabilité des compagnies de chemin de fer de démontrer qu'elles gèrent continuellement les risques liés aux questions de sécurité à l'aide d'un SGS. C'est maintenant une disposition explicite de la Loi. De plus, nous avons également inclus, à la suite d'une analyse de la gestion des risques, une disposition selon laquelle une compagnie de chemin de fer doit maintenir le plus haut degré de sécurité possible.
Les modifications du règlement clarifieront également les attentes de Transports Canada et exigeront des compagnies de chemin de fer qu'elles nomment un responsable à l'échelon de la direction en tant que centre de responsabilité pour la sécurité des activités de la compagnie. Cela exigera la participation des employés et de leur agent de négociation — ce qui reflète également une recommandation relative à la Loi sur la sécurité ferroviaire — ainsi que l'élaboration d'un système de signalement non punitif qui permettra aux employés de communiquer directement avec Transports Canada de façon confidentielle.
Nous avons l'intention de procéder à la publication préalable de la modification relative aux SGS dans la Gazette du Canada, partie I, d'ici l'été 2014.
Pour conclure, monsieur le président, à la lumière de plus de 10 ans d'expérience des systèmes de gestion de la sécurité, nous avons appris quelques leçons qui nous serviront en tant qu'organisme de réglementation et qui seront aussi utiles à l'industrie du transport que nous servons.
Par exemple, nous avons constaté que l'évaluation des SGS doit être appuyée par des inspections aléatoires ou prévues. Les activités de contrôle et de surveillance sont nécessaires pour que le ministère puisse se faire une idée exacte du fonctionnement d'une entité de transport. Une autre chose que nous avons apprise au cours des 10 dernières années, c'est que nous ne pouvons pas adopter une approche universelle en matière de SGS, car cela avantagerait les grandes organisations de transport. Pour offrir un traitement équitable aux entreprises et exploitations plus modestes, il faut définir la portée des dispositions réglementaires et des politiques et les adapter pour que les exigences en matière de sécurité conviennent à de petits exploitants.
[Français]
Nous sommes tout à fait conscients qu'avant d'étendre les SGS à d'autres exploitants, que ce soit du côté aérien ou maritime, nous devrons procéder à une évaluation complète des risques et des ressources pour nous assurer que toutes les parties ont la capacité de mettre en vigueur un système de gestion de la sécurité.
Même si le Canada possède un des meilleurs bilans en matière de sécurité des transports, nous reconnaissons qu'il y a encore des défis à relever.
Je peux vous dire que notre ministre appuie ardemment les systèmes de gestion de la sécurité et qu'elle est déterminée à améliorer la sécurité globale du réseau de transport.
[Traduction]
Je suis certain que nous pouvons relever tous les défis en continuant de travailler dur en collaboration avec nos employés, les syndicats, les intervenants et les parties intéressées. Ensemble, nous pouvons améliorer et renforcer la sécurité du système de transport canadien.
Je tiens à vous remercier, monsieur le président, de nous avoir permis de présenter cet exposé aujourd'hui. Nous serons bien sûr heureux de répondre aux questions des membres du comité.
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Merci, monsieur le président.
Madame, messieurs, merci beaucoup d'être ici aujourd'hui. Merci d'avoir témoigné.
Je veux revenir en arrière et faire le point sur une question que j'ai posée à la ministre lorsqu'elle est venue témoigner récemment, seulement pour rappeler aux Canadiens ce qui se passe à Transports Canada.
Au cours des exercices 2011-2012 et 2012-2013, le budget de la sécurité aérienne a été réduit de 11 %; il est passé de 222 à 198,6 millions de dollars. Le budget de la sécurité maritime a été réduit de 25 %; il est passé de 75,6 à 56,5 millions de dollars. Le budget de la sécurité routière a été réduit de 5,5 %; il est passé de 23,8 à 22,5 millions de dollars. Je reconnais toutefois qu'il y a eu une augmentation minime de 1,5 million de dollars par année pour la sécurité ferroviaire.
Je crois qu'il importe de retenir cela dans le cadre de notre discussion au sujet des SGS en général.
Il est important également que les Canadiens gardent à l'esprit que, au bas mot, les estimations conservatrices — j'entends par là qu'elles sont prudentes — du coût du nettoyage et de la décontamination autour de Lac-Mégantic sont probablement d'au moins 250 millions de dollars.
En outre, nous observons d'énormes augmentations des activités d'expédition de pétrole par train, des trains plus longs, plus de voitures, des tonnages accrus et un plus grand risque. Nos compagnies de chemin de fer font de lourds investissements à ce chapitre, bien sûr, car, d'ici 2025, même si tous les projets de pipeline au pays étaient approuvés, nous aurons tout de même chaque jour un million de barils de pétrole excédentaires qu'il faudra trouver une façon d'expédier.
Lorsque je regardais ces plans de SGS, pour faire suite aux questions de ma collègue du NPD au sujet de l'accès du public à l'information se rattachant à un SGS, je voulais en apprendre davantage sur les intervenants consultés. Dans votre mémoire, vous dites: « Nous travaillons en étroite collaboration avec les employés, l'industrie, les syndicats et les principales parties concernées », alors permettez-moi de vous poser la question suivante. Lorsque vous intervenez au sujet d'un SGS en cours de mise en oeuvre, les administrations urbaines — les administrations municipales —, qui sont les principales parties exposées au risque, selon le maire Nenshi... Il n'est même pas d'accord avec la récente annonce du gouvernement touchant la déclaration d'« information annuelle globale, présentée par trimestre, sur la nature et le volume des marchandises dangereuses » que transporte la compagnie et qui traversent les municipalités.
Je n'arriverai jamais à comprendre pourquoi nous ne déclarons pas cela à l'avance plutôt qu'après coup. J'ignore pourquoi il ne serait pas utile aux pompiers et aux premiers répondants de connaître à l'avance la nature des marchandises qui passeront par leur ville, plutôt que six mois plus tard.
J'aimerais savoir qui est consulté. Les administrations municipales sont-elles consultées? Des ONG environnementales sont-elles consultées? En ce qui concerne la rivière touchée par l'incident de Lac-Mégantic, nous n'avons aucune idée du coût du nettoyage ni du coût à long terme.
À qui fait-on appel pour aider à concevoir ces SGS?
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En ce qui concerne les systèmes de gestion de la sécurité, le rapport de 2007 — et je vais commencer là, car je veux axer mes commentaires sur le secteur ferroviaire aujourd'hui — contenait effectivement une recommandation sur la transformation de la culture au sein des compagnies de chemin de fer et au sein de Transports Canada lui-même, en tant qu'organisme de réglementation. De fait, les auteurs ont parlé je crois du « continuum de l'OACI » aux fins de l'évaluation, aux pages 82 et 83 du rapport.
Je vais me reporter à ce passage. Il s'agit d'« Un instrument d'évaluation de la “ culture de sécurité ” ».
À une extrémité, on a « une compagnie qui se conforme aux normes minimums de sécurité et qui considère que la conformité fait partie de ses coûts opérationnels ». Elle adopte une « optique à court terme », et l'organisme de réglementation « doit se livrer à de nombreuses activités de surveillance et d'application de la loi ». Selon le rapport, à l'époque, le CN était à ce stade.
Ensuite, sur ce continuum se trouve « une compagnie qui considère que la sécurité consiste exclusivement à se conformer aux normes de sécurité en vigueur ». Elle peut avoir « des procédés internes d'inspection et de vérification, de même qu'un système de récompense et de châtiment », mais l'« intervention de l'organe de réglementation est toujours nécessaire, même si l'approche est de nature éducative ». Selon le rapport, le CP était à ce stade.
Au troisième stade du continuum se trouve « une compagnie qui voit dans la sécurité une forme de gestion des risques et reconnaît que la conformité à elle seule n'est pas un gage de sécurité. Cette compagnie agit par anticipation et elle détermine le risque de dangers avant qu'ils ne surviennent. L'approche réglementaire doit évoluer d'inspections de conformité vers des vérifications du système. » Les auteurs du rapport ont dit, à l'époque, que Transports Canada se trouvait à ce stade.
Au quatrième stade se situe «une compagnie qui perçoit la sécurité comme une occasion ». Elle tire un avantage économique de « son potentiel de gestion de la sécurité » et a « une perspective à plus long terme ». Le rôle de l'organisme de réglementation « consiste principalement à surveiller le bilan de sécurité de la compagnie ». Les auteurs considéraient que VIA Rail était au stade quatre en raison de ses progrès dans la mise en oeuvre des SGS.
Ensuite, « à l'autre extrémité du continuum », qui correspond au stade 5, se trouve « une compagnie qui a parfaitement intégré la sécurité dans ses pratiques commerciales. La sécurité se reflète dans les valeurs essentielles et elle est intégrée dans le modèle opérationnel », et « le rôle de l'organe de réglementation consiste à assurer la surveillance de la compagnie ».
C'était le rapport de 2007. Encore une fois, les auteurs jugeaient que Transports Canada se situait au stade 3. Au chapitre de la mise en oeuvre des systèmes de gestion de la sécurité, six années se sont depuis écoulés.
Monsieur McDonald, selon vous, où se situe Transports Canada aujourd'hui?
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C'est un honneur pour moi de faire partie du comité, monsieur. Merci beaucoup.
Merci à vous tous d'être venus. De prime abord, le système de gestion de la sécurité semble davantage aligné sur la vision de l'entreprise et des affaires, pas nécessairement sur une vision qui tient compte du public et de l'environnement. Vous avez même dit, dans vos remarques, que le règlement était plus ou moins adapté aux entreprises, mais vous n'avez parlé ni des gens ni de l'environnement.
Je le vois puisque, il y a quelques années, j'ai eu maille à partir avec une compagnie aérienne de la Côte est. L'entreprise avait retiré les vestes de sauvetage de ses appareils en disant que les coussins des sièges pourraient faire l'affaire. Il avait fallu qu'un représentant de Transports Canada donne son autorisation. Je me demande comment une compagnie aérienne peut supprimer un élément de sécurité et recevoir pour faire cela l'approbation du gouvernement fédéral.
J'aimerais, si c'était possible, que vous fassiez parvenir au comité l'ensemble des notes, des règlements et des procès-verbaux qui concernent le processus grâce auquel un transporteur régional, Jazz — c'était son nom à l'époque —, a pu obtenir la permission de retirer les vestes de sauvetage de ses appareils et convaincre quelqu'un, à Transports Canada, du fait que les coussins des sièges suffiraient. Je vous rappelle qu'ils n'ont pas supprimé les vestes de sauvetage destinées au personnel, seulement les vestes destinées aux passagers. J'aimerais savoir comment cela a pu se faire.
Si vous aviez l'obligeance d'envoyer tous ces documents à notre comité, ultérieurement, il serait très intéressant de voir les commentaires touchant le déroulement de cette transaction. Ce qui me préoccupe, c'est que j'ai examiné ces vérifications, portant sur divers enjeux, et que, si j'étais monsieur tout le monde, je crois que je serais nerveux en voyant ce que mon gouvernement et le ministère des Transports sont en train de faire.
J'ai travaillé pour l'industrie du transport aérien pendant 18 ans et demi, et je dois dire que cette industrie, au Canada, est l'une des plus sûres du monde. Félicitations à Transports Canada. Félicitations à l'industrie du transport aérien et à tous les gens qui travaillent dans ce secteur. Toutefois, quand je vois que l'on commence à supprimer des petites choses qui étaient selon moi essentielles à la sécurité, je commence à être un peu nerveux en pensant à ce qu'on pourrait supprimer plus tard.
Je vais vous poser une question. Lorsque le gouvernement a annoncé la fermeture du centre d'intervention contre les déversements d'hydrocarbures de la Colombie-Britannique et du poste de garde-côte de Kitsilano, est-ce que votre ministère a mené des analyses pour déterminer les répercussions de ces décisions sur la surveillance de la sécurité dans le transport maritime des marchandises dangereuses? Est-ce qu'on vous a demandé quoi que ce soit...
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En ce qui concerne le transport maritime, nous avons suivi l'entrée en vigueur du SGS à l'échelle internationale, et nous n'avons pas tardé à adopter le règlement. Vous pouvez lire, par exemple, le texte du SOLAS de 1998, mais en général, les États membres disposent d'environ 18 mois pour mettre en oeuvre le nouveau règlement adopté par l'Organisation maritime internationale. C'est ce que nous avons fait, et le Règlement est en vigueur depuis au moins 15 ans.
Nous faisons face à certains défis, à l'interne, en ce qui concerne la flotte canadienne. Il faut dire que de nombreux exploitants canadiens ont adopté des systèmes de gestion de la sécurité, et ils utilisent les services d'organismes reconnus pour faire ce travail, et oui, nous faisons des vérifications. Nous sommes parfaitement renseignés, puisqu'ils remplissent un document de conformité, qui concerne l'entreprise, et un certificat de conformité, qui concerne le navire. Le problème qui se pose actuellement, à l'échelle nationale, concerne les petits exploitants, par exemple les navires de pêche et les petits navires de transport de passagers. Jusqu'à quel point peuvent-ils réellement adopter un grand système international?
Nous avons commencé à travailler avec de nombreux petits exploitants. Nous avons mené à terme certains projets pilotes. Nous avons tiré des leçons de ces projets et, comme je l'ai expliqué dans mon exposé, nous pensons pouvoir poursuivre dans cette voie.
Nous avons également envisagé les SGS de façon holistique. Nous ne croyons pas que l'organisme de réglementation fédérale soit seul responsable des SGS. Nous pensons que les commissions des accidents du travail des provinces, par exemple, devraient s'y intéresser puisqu'elles assurent une couverture en cas d'accident, pour la responsabilité et pour les travailleurs. L'organisme WorkSafeBC, l'équivalent de la commission des accidents du travail, en Colombie-Britannique, a réalisé de très intéressants projets. Il aide les exploitants en réduisant le montant de leurs cotisations s'ils adoptent volontairement un système de gestion de la sécurité. Nous pensons que c'est un pas en avant important. Nous travaillons également avec les assureurs maritimes; nous leur demandons de nous aider à promouvoir l'installation d'un SGS auprès des petits exploitants, et bien sûr, les provinces, qui autorisent les activités commerciales, dans leur région, exigent que l'entreprise adopte un SGS avant de donner cette autorisation.
La réglementation fédérale, évidemment, doit être appliquée à l'échelle du pays, et plus nous cherchons à être exhaustifs, plus tout cela devient complexe.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous et merci à votre équipe, monsieur McDonald, de vous être présentés ici aujourd'hui et de nous avoir fourni ce que je considère comme un aperçu très complet, quoique complexe, des systèmes de gestion de la sécurité.
Je vous remercie d'avoir confirmé encore une fois aujourd'hui qu'il ne s'agit pas ici de parler du concept de déréglementation ou d'autoréglementation. En fait, à la page 3 de votre mémoire, vous avez très bien résumé tout l'historique de l'élaboration des SGS. Je vais m'arrêter sur ces points — consultation, examen, octroi de permis et de certificat, et ainsi de suite, et je vais y revenir plus tard —, et j'aimerais m'arrêter quelques minutes sur la question de la consultation.
Vous avez indiqué à plusieurs reprises, pendant votre exposé d'aujourd'hui, que vous aviez intégré la participation de multiples intervenants, notamment les syndicats et les employés des entreprises, au moment d'élaborer les plans des SGS et de les mettre en oeuvre, et que Transports Canada avait également fourni une orientation touchant l'élaboration de ces plans et fourni des exemples de pratiques exemplaires. Les résultats devraient être, nous pouvons l'espérer, la réduction du nombre des accidents et la réduction des coûts.
De plus, il me semble que cela devrait aller de pair avec une hausse de la confiance des consommateurs. À mon avis, une entreprise devrait être motivée par sa volonté de durer, et elle voudrait mettre en place un programme de gestion de la sécurité, qu'il y ait ou non des systèmes de réglementation en place. En fait, dans bien d'autres secteurs non liés au transport, par exemple, les secteurs de la santé, de la transformation alimentaire ou du traitement des produits chimiques, des systèmes de gestion de la sécurité sont automatiquement adoptés. Toute cette question de la hausse de la confiance des consommateurs à l'égard du produit est, à mon avis, la clé pour comprendre la différence entre la simple réglementation et l'adoption d'un système d'autogouvernance, y compris un système de réglementation.
À la page 3 de votre mémoire, vous parlez également d'examen, d'octroi de permis et de certificat, de l'approbation initiale touchant le système de gestion de la sécurité, puis des activités continues de surveillance et de contrôle, de l'autorisation des tiers touchant la vérification de compétence pilote, et d'autres choses de même nature.
En ce qui concerne le dernier point, la dissuasion, nous avons abordé rapidement la question des sanctions pécuniaires, mais je n'ai pas entendu parler de suspensions, d'annulations, de refus de renouvellement. J'aimerais que vous nous donniez quelques exemples de la durée du processus qui aboutit à une annulation ou à une suspension, et des raisons pour lesquelles ces processus seraient enclenchés.