:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Bonjour. Je vous remercie, monsieur le président, de votre présentation. Je remercie aussi les membres du comité d'avoir invité la Fédération canadienne des municipalités — la FCM — à participer à l'étude du projet de loi . La plus récente comparution de la FCM devant le comité remonte à mai 2014. À ce moment-là, le comité menait une étude sur les systèmes de gestion de la sécurité et le transport des marchandises dangereuses. Nous sommes heureux de nous présenter une fois de plus ici.
[Français]
Je suis la mairesse de la ville de Bromont au Québec et présidente du caucus du Québec de la Fédération canadienne des municipalités. Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour représenter la Fédération canadienne des municipalités à titre de coprésidente du Groupe de travail municipal sur la sécurité ferroviaire nationale de la FCM.
Le Groupe de travail municipal sur la sécurité ferroviaire, que je copréside, fut établi à la suite de la catastrophe qui a dévasté la ville de Lac-Mégantic, en 2013.
Le travail du groupe est guidé par les trois principes suivants, à savoir que les intervenants municipaux de première ligne soient équipés et soutenus en matière d'urgence ferroviaire, que les politiques et les règlements fédéraux en matière de sécurité ferroviaire tiennent compte des préoccupations des municipalités et que les coûts de la sécurité ferroviaire et des interventions d'urgence ne soient pas délestés aux contribuables locaux.
Je suis accompagnée aujourd'hui de M. Daniel Rubinstein, gestionnaire des politiques et de la recherche à la Fédération canadienne des municipalités et responsable des dossiers relatifs à la sécurité ferroviaire.
La Fédération canadienne des municipalités représente 90 % de la population du Canada et environ 2 000 municipalités partout au pays. Notre mission est de promouvoir et de protéger les intérêts de toutes les collectivités, petites ou grandes, urbaines ou rurales, centrales ou éloignées, et ce, sur les questions de politiques et de programmes qui relèvent de la compétence fédérale.
La fédération soulève diverses questions relatives à la sécurité ferroviaire et participe activement à de nombreuses initiatives entourant la sécurité ferroviaire. Nous siégeons au Comité consultatif sur la politique générale relative au transport des marchandises dangereuses au sein du Conseil consultatif sur la sécurité ferroviaire et, également, au Groupe de travail sur les interventions d'urgence. Nous travaillons également très étroitement avec la ministre Raitt et avec les fonctionnaires de Transports Canada au sujet de toutes ces questions.
[Traduction]
Avant d'aborder le projet de loi , je tiens à rappeler aux membres du comité que la FCM et le Groupe de travail municipal sur la sécurité ferroviaire nationale sont orientés par les travaux essentiels qu'a menés le Bureau de la sécurité des transports du Canada, le BST.
Le BST joue un rôle crucial au moment de formuler des recommandations en matière de sécurité à l'intention du gouvernement fédéral, et la FCM estime que la mise en oeuvre complète de ces recommandations représente le critère à l'aune duquel le progrès peut être mesuré. Mes collègues de la FCM et moi sommes heureux de constater que le gouvernement a effectivement donné suite en tous points au rapport du BST sur la tragédie de Lac-Mégantic. Nous nous attendons à ce qu'il réagisse de la même façon aux recommandations supplémentaires que formulera le BST une fois qu'il aura eu l'occasion de mener une enquête exhaustive sur les déraillements récemment survenus dans le nord de l'Ontario.
Je vais maintenant dire quelques mots à propos du sujet de la réunion d'aujourd'hui, à savoir le projet de loi . La FCM est totalement favorable à toute mesure législative ayant pour effet de préciser ou d'accroître la capacité du ministre des Transports et de ses fonctionnaires d'effectuer une surveillance et une application rigoureuses des dispositions relatives à la sécurité des chemins de fer fédéraux. Le projet de loi C-627 permettra cela puisqu'il précise que la sécurité ferroviaire englobe la « sécurité des personnes et des biens ».
Comme il a été mentionné au cours de la réunion du comité de mardi dernier, les dispositions du projet de loi s'ajoutent aux pouvoirs accrus en matière de surveillance et d'application prévus par le projet de loi , déposé le mois dernier par la .
La question des normes de sécurité applicables aux passages à niveau au croisement d'un chemin de fer et d'une voie publique — qu'on désigne également sous l'appellation plus simple de passages à niveau — a un lien avec le projet de loi . La FCM appuie à tous égards les nouvelles dispositions réglementaires sur les passages à niveau élaborées par Transports Canada, lesquelles fixent pour la première fois des normes en ce qui a trait aux lignes de visibilité, aux systèmes d'avertissement et à d'autres éléments relatifs à la sécurité des nouveaux passages à niveau et de ceux déjà en place. Ces dispositions donnent suite à une recommandation de longue date du BST.
Au cours des sept prochaines années, on devra moderniser tous les passages à niveau du Canada de façon à ce qu'ils répondent aux normes de base énoncées dans le texte réglementaire. Nos membres et les chemins de fer fédéraux viennent tout juste de commencer à s'échanger de l'information à propos des passages à niveau existants, ce qui représente la première étape prévue par les dispositions réglementaires. Cet échange de renseignements doit être parachevé d'ici la fin de 2016.
Vous pouvez vous attendre à ce que la FCM revienne sur la nécessité pour le gouvernement fédéral de verser des fonds supplémentaires aux fins de la modernisation des passages à niveau une fois qu'elle aura eu la possibilité d'évaluer les coûts qu'exigeront les travaux requis pour mettre les passages à niveau existants en conformité avec les nouvelles dispositions réglementaires.
Je vais maintenant passer de la question de la sécurité ferroviaire à celle des interventions d'urgence et de leur planification. Le Groupe de travail municipal sur la sécurité ferroviaire nationale s'est exprimé à propos de la nécessité d'exiger qu'un PIU — un plan d'intervention d'urgence — détaillé soit élaboré pour chaque chargement de liquides inflammables. Les PIU jouent un rôle crucial au moment d'aider les premiers intervenants locaux dans le cas d'un incident grave mettant en cause des marchandises dangereuses.
En avril 2014, Transports Canada a donné suite à la requête de la FCM en étendant aux chargements de pétrole brut, d'éthanol, d'essence, de diesel et de carburant aviation les exigences relatives aux PIU. Cette modification de la réglementation a procuré aux municipalités la certitude que les expéditeurs de liquides inflammables fourniront une aide spécialisée en cas d'incident majeur.
Toujours en avril 2014, la a mis sur pied le Groupe de travail sur les interventions d'urgence. Ce groupe, composé d'intervenants clés, notamment la FCM, vise à renforcer la planification des interventions d'urgence à l'échelle nationale et les activités de formation connexes, et il doit soumettre ses recommandations à cet égard plus tard cette année.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, en février dernier, la a déposé le projet de loi visant à améliorer la sécurité ferroviaire et la sûreté du transport des marchandises dangereuses au Canada. Les principaux éléments du projet de loi C-52 donnent directement suite aux préoccupations relatives à l'assurance et à la responsabilité, à l'échange de renseignements et à la surveillance des chemins de fer fédéraux par Transports Canada que la FCM a soulevées lorsqu'elle s'est présentée ici en mai 2014.
Il s'agit là de quelques exemples de secteurs stratégiques où la collaboration proactive et continue entre la FCM et le gouvernement fédéral s'est traduite par des réformes concrètes qui accroîtront la sécurité des chemins de fer et de la population du Canada.
Comme des déraillements continuent de survenir, notre tâche n'est malheureusement pas terminée. Là encore, nous nous attendons à ce que le BST présente aux Canadiens une analyse des causes des récents déraillements et des recommandations visant l'accroissement de la sécurité ferroviaire. En outre, nous nous attendons à ce que le gouvernement, l'industrie ferroviaire et le Parlement — par l'entremise du comité — veillent à ce que toutes les recommandations qui seront formulées soient intégralement mises en oeuvre.
En conclusion, je mentionnerai que la FCM voit d'un bon oeil les nouvelles mesures proposées en vue de préciser et d'accroître les pouvoirs du ministre et des inspecteurs de la sécurité ferroviaire en matière de surveillance et d'application de la loi, y compris les modifications de la Loi sur la sécurité ferroviaire proposées par le projet de loi .
[Français]
Je remercie encore une fois le comité de nous avoir permis de lui faire part de notre point de vue.
:
Monsieur le président, membres du comité, je vous salue et vous remercie.
J'aimerais tout d'abord souligner que la sécurité revêt une importance primordiale pour l'industrie ferroviaire. Nos membres sont soucieux de la sécurité, et ils sont constamment à la recherche de façons d'améliorer leur rendement en la matière, que ce soit au moyen d'activités de formation ou d'évaluation des risques, d'investissements dans les infrastructures ou de la technologie.
Notre industrie croit également qu'il est important de travailler en collaboration avec le gouvernement, les organisations syndicales, les municipalités et les autres intervenants au moment d'améliorer notre rendement au chapitre de la sécurité. Plus particulièrement, au cours des 20 derniers mois, de nouvelles pratiques relatives à l'immobilisation et à la conduite des trains, de nouvelles normes touchant les wagons-citernes et de nombreuses autres mesures ont été mises en oeuvre, et tout cela contribuera à accroître la sécurité.
La députée a mentionné que la sécurité aux passages à niveau était la motivation sous-jacente au projet de loi , et il s'agit également d'une question très préoccupante pour notre industrie. À l'heure actuelle, on compte plus de 31 000 passages à niveau réglementés au Canada, et les accidents aux passages à niveau représentent près de 20 % des incidents ferroviaires au pays. Malheureusement, le tiers de ces incidents entraînent des décès ou des blessures graves.
La sécurité aux passages à niveau est une question importante, mais je ne suis pas certain que le projet de loi constitue le meilleur moyen de l'aborder. En fait, je me demande pourquoi nous discutons de ce texte aujourd'hui. Comme un certain nombre de membres du comité l'ont mentionné plus tôt cette semaine, le projet de loi aura pour effet d'abroger des passages clés du texte qui nous occupe.
À nos yeux, la principale préoccupation que soulève le projet de loi tient à son caractère éventuellement redondant et à la confusion qu'il risque de créer. Selon l'article 4 de la Loi sur la sécurité ferroviaire actuellement en vigueur, au moment de déterminer si des activités ferroviaires sont sécuritaires ou d'établir l'existence d'une menace à la sécurité, on doit tenir compte « […] non seulement de la sécurité des voyageurs et des marchandises transportées par chemin de fer mais aussi de celle de toute autre personne et de tout autre bien ».
En outre, suivant l'article 31 de l'actuelle Loi sur la sécurité ferroviaire, les inspecteurs de la sécurité ferroviaire peuvent déjà, pour le compte du ministre des Transports, ordonner la fermeture d'une ligne de chemin de fer ou d'un passage à niveau ou empêcher l'utilisation de matériel ferroviaire s'ils estiment que ces installations ou ce matériel compromettent la sécurité. Cependant, il est fort possible que des améliorations doivent être apportées à la loi, et nous comprenons assurément bon nombre des préoccupations relatives à la sécurité aux passages à niveau que a formulées devant le comité.
La croissance urbaine près des installations ferroviaires a eu pour effet d'accentuer la circulation aux passages à niveau existants, et des passages à niveau supplémentaires ont été construits partout au pays afin d'atténuer la congestion routière. Les collectivités et les urbanistes doivent trouver des solutions de rechange à la construction de nouveaux passages à niveau et réfléchir aux améliorations qui peuvent être apportées afin d'accroître la sécurité aux passages à niveau en place.
Bien qu'elle ne soit pas expressément axée sur les passages à niveau, l'initiative de voisinage que nous menons conjointement avec la Fédération des municipalités canadiennes nous permet de réaliser des progrès, et la ville de Montréal a récemment adopté nos lignes directrices applicables aux nouveaux aménagements à proximité des activités ferroviaires dans le cadre de son plan de développement à long terme. Montréal est le premier grand centre urbain à adopter ces lignes directrices, et nous espérons que d'autres villes lui emboîteront le pas.
Cela dit, il est possible d'aller plus loin. Je vais citer des propos qui ont été tenus. Il s'agit d'une citation assez longue, mais je vous prie d'être indulgents à mon égard.
Dans son rapport, le comité consultatif chargé de l'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire a recommandé qu'on modifie la loi afin d'exiger des promoteurs et des municipalités qu'ils amorcent un processus de consultation avec les compagnies de chemins de fer avant de prendre une décision quant à des aménagements qui peuvent compromettre la sécurité ferroviaire.
Nous croyons que l’un des moyens les plus efficaces d’améliorer la sécurité ferroviaire dans ce domaine serait d’accorder au gouverneur en conseil le pouvoir de régir par règlement les avis à donner aux chemins de fer au sujet de tout plan local de lotissement ou de règlement de zonage projeté ou de toute modification de ceux-ci concernant des terrains situés dans un rayon de 300 mètres d’une ligne ferroviaire ou d’une gare de triage. Nous pensons que la distance de 300 mètres est judicieuse du point de vue de la sécurité.
De plus, nous croyons également que, comme le prévoit la Loi sur l’aéronautique, nous devrions accorder au gouverneur en conseil le pouvoir de régir par règlement toute activité sur un terrain à proximité d’une voie ferrée, dans la mesure où elle risque de compromettre la sécurité ferroviaire, ou d’interdire cette activité.
C'est mon prédécesseur, Cliff Mackay, qui a formulé ces commentaires à l'intention du comité au moment où il menait son étude de la Loi sur la sécurité ferroviaire en 2012. Ces observations reflètent toujours notre point de vue. La loi oblige les compagnies de chemins de fer à informer les municipalités de tous les travaux qu'elles se proposent d'effectuer. Nous aimerions que la Loi sur la sécurité ferroviaire soit modifiée de manière à ce qu'elle exige que les promoteurs et les municipalités consultent les compagnies de chemins de fer avant de prendre des décisions quant à des aménagements qui peuvent compromettre la sécurité ferroviaire.
Une autre façon d'aborder la question de la sécurité aux passages à niveau consiste à examiner les dispositions réglementaires applicables à l'ouverture et à la fermeture de passages à niveau au Canada. Sous le régime actuel, Transports Canada a le pouvoir de fermer des passages à niveau à l'issue d'une analyse des risques. Toutefois, l'Office des transports du Canada a le pouvoir d'ouvrir de nouveaux passages à niveau sans mener au préalable une évaluation de la sécurité publique. Cette division des pouvoirs a compromis la sécurité publique et a donné des résultats plus néfastes que bénéfiques. Il est arrivé que l'Office des transports du Canada ordonne l'ouverture d'un passage à niveau après que Transports Canada a ordonné sa fermeture permanente pour des motifs liés à la sécurité.
De surcroît, on n'a enregistré aucune diminution du nombre d'accidents aux passages à niveau au cours de la dernière décennie. Depuis 2003, plus de 2 300 accidents liés aux passages à niveau sont survenus, et ils ont provoqué quelque 670 blessures graves ou décès. Comme je l'ai mentionné plus tôt, au cours des cinq dernières années, 30 % des accidents aux passages à niveau ont donné lieu à une blessure grave ou à un décès. Le nombre croissant de passages à niveau, la croissance du transport ferroviaire de marchandises et de passagers et la croissance de la circulation de camions et d'automobiles permettent de penser que les blessures et les décès liés aux passages à niveau continueront de poser un problème dans l'avenir si aucune mesure n'est prise. Les mesures prises récemment par le gouvernement afin d'accroître la sécurité aux passages à niveau seront utiles, mais la meilleure façon d'accroître la sécurité consiste à fermer un plus grand nombre de passages à niveau.
Le Règlement sur les passages à niveau du Canada est entré en vigueur le 17 décembre dernier. Il annonce une série d'améliorations qui doivent être apportées aux passages à niveau, y compris aux passages à niveau privés. Les chemins de fer d'intérêt local estiment qu'ils devront à eux seuls investir environ 85 millions de dollars afin de respecter les exigences réglementaires, et au moment où le règlement a été adopté, on a estimé qu'il en coûterait à peu près un demi-milliard de dollars à l'ensemble de l'industrie afin de se conformer à ses dispositions.
Nous devons également nous pencher sur la question des passages à niveau privés. Il arrive très fréquemment qu'une route privée qui croise une ligne de chemin de fer soit utilisée par un ou plusieurs propriétaires fonciers, mais qu'aucun accord sur le passage n'ait été conclu. Dans de tels cas, les compagnies de chemins de fer avisent les utilisateurs du passage de la nécessité de conclure un accord fixant les modalités relatives à l'utilisation, à la construction et à l'entretien du passage. Cependant, bien souvent, les utilisateurs ne sont pas disposés à conclure un accord de ce genre, surtout si des travaux de mise à niveau du passage sont requis.
L'article 103 de la Loi sur les transports au Canada porte sur la situation où une compagnie de chemins de fer et le propriétaire d'une terre contiguë au chemin de fer ne s'entendent pas sur le caractère convenable ou l'entretien d'un passage privé. À l'heure actuelle, l'article 103 autorise le propriétaire foncier à présenter une demande à l'office en vue de régler le différend. Aucun droit comparable n'est octroyé à la compagnie de chemins de fer. Nous sommes d'avis que, par souci de sécurité, on devrait accorder également aux compagnies de chemin de fer ce droit de présenter une demande à l'office au titre de l'article 103.
En outre, le gouvernement a récemment apporté des modifications au Programme d'amélioration des passages à niveau. Transports Canada a considérablement réduit le montant qu'il affectera à l'amélioration des passages à niveau — il n'assumera plus que 50 % des coûts des travaux d'amélioration, alors qu'il assumait auparavant 80 % de ces coûts. Sous le régime de l'actuelle formule de financement, les compagnies de chemins de fer devront prendre à leur charge près de 40 % des coûts de ces travaux de modernisation. De plus, on nous a dit que la conformité avec les nouvelles dispositions réglementaires ne représentera plus une raison justifiant une demande de financement au titre du Programme d'amélioration des passages à niveau, et que les compagnies de chemin de fer de compétence provinciale n'auront pas accès à ce financement, en dépit du fait qu'elles devront néanmoins respecter les dispositions réglementaires.
L'autre jour, durant le témoignage de devant le comité, j'ai constaté que ce qui constituait initialement une question de sécurité s'était rapidement transformé en une question de commodité. Je comprends qu'il est difficile de composer avec des citoyens qui nous téléphonent pour se plaindre du fait qu'ils ont attendu 15 ou 20 minutes à un passage à niveau, mais songeons un instant à l'autre option qui s'offrirait à nous.
Plus tôt cette semaine, Jim Vena, du CN, a mentionné qu'il n'était pas rare que des trains comptent plus de 150 wagons. Il s'agit là de l'équivalent de 375 camions gros porteurs qui se retrouveraient autrement sur nos routes. En l'absence de services ferroviaires, les problèmes liés à la congestion, à la pollution et aux émissions de gaz à effet de serre seraient amplifiés, et notre sécurité diminuerait. Les trains émettent environ 20 fois moins de gaz à effet de serre que les camions, et ne perdons pas de vue l'argument de nature économique. Les sociétés ferroviaires doivent veiller à ce que leurs trains puissent se déplacer de façon rapide et fluide de manière à ce qu'elles puissent offrir un service de qualité supérieure à leurs clients. Lorsqu'un accident se produit, cela crée de l'engorgement sur l'ensemble du réseau.
L'industrie ferroviaire doit actuellement respecter un quota applicable au transport des grains. L'an dernier, la récolte de grain a été de 20 millions de tonnes métriques supérieure à la récolte moyenne. Le transport de ces grains vers les ports a exigé quelque 2 000 trains de 100 wagons chacun, qu'il a ensuite fallu faire revenir à leur point d'origine.
Nous avons besoin des chemins de fer pour faire rouler l'économie. Par conséquent, avant de prendre de petites mesures qu'on juge susceptibles de régler un problème ponctuel, nous devons nous assurer que cela ne nuira pas davantage à notre capacité de favoriser la compétitivité de nos clients et de l'économie au sein d'un marché concurrentiel mondialisé.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis lobbyiste pour le compte de Teamsters Canada. Je suis accompagné de M. Don Ashley, directeur législatif national de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada. Je vais traiter de quelques questions d'ordre contextuel, et M. Ashley parlera du projet de loi en tant que tel.
Je tiens d'abord à souligner que la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada représente les membres du personnel itinérant, du personnel des lignes principales et du personnel de la plupart des chemins de fer d'intérêt local. De concert avec d'autres sections de notre organisation, nous représentons environ 65 % des travailleurs de l'industrie ferroviaire.
Je tiens à vous remercier de m'avoir invité à me présenter devant vous. Comme il s'agit peut-être de la dernière fois que nous nous présentons ici dans le cadre de la présente législature, j'aimerais remercier les membres actuels et les anciens membres du comité de leur courtoisie et de leur travail acharné. Je pense que nous avons réalisé beaucoup de choses. Nous avons encore beaucoup de pain sur la planche, mais je tiens à vous remercier. Si nous nous revoyons, tant mieux, sinon, je vous remercie une fois de plus.
Pour mettre les choses en contexte, je mentionnerai, bien entendu, les déraillements récents et les problèmes liés aux voies que posent les wagons répondant à la norme CPC-1232. Au cours d'une réunion antérieure du comité, nous avons formulé des préoccupations à propos du caractère adéquat de ces wagons et de leur bon fonctionnement. Comme l'a montré la tragédie de Gogama et comme on a pu le constater à proximité de l'accident, ces wagons semblent poser de graves problèmes. De même, nous sommes tous préoccupés à propos des nouveaux 1711.
Un autre sujet qui m'inquiète énormément est celui du transport du bitume dilué. À la suite de la tragédie de Lac-Mégantic — et nous continuons d'adresser nos prières et nos pensées aux familles de cette collectivité, car leur processus de guérison sera long —, j'ai constaté que le bitume dilué ne préoccupait pas les experts aux nombreuses réunions auxquelles j'ai assisté. Ce qui les inquiétait, c'était le pétrole de schiste. De toute évidence, par suite de l'accident survenu dans la région de Gogama, on devra revoir toute cette question du bitume dilué et du bitume synthétique. Je sais que des réunions à venir porteront là-dessus, mais cela m'a beaucoup surpris — je ne m'attendais pas à cela.
Bien entendu, il y a le projet de loi .
Le Règlement sur le système de gestion de la sécurité ferroviaire, qui entrera en vigueur le 1er avril, est une autre chose qui nous a beaucoup occupés, comme vous pouvez le constater d'après ma pile de notes à ce sujet. Depuis trois semaines ou un mois, nous avons assisté à une foule de séances d'information sur le projet de loi, les systèmes de gestion de la sécurité, les processus, les mises à jour et le moment où tout cela sera mis en oeuvre. Je vous dirai bien honnêtement qu'il y a des choses qui nous laissent perplexes, d'autres qui nous déçoivent, et d'autres qui nous plaisent beaucoup.
L'un des éléments que nous trouvons très intéressants est lié à quelque chose qui avait été mentionné devant le comité dans le cadre du processus de modification de la Loi sur la sécurité ferroviaire, à savoir le numéro sans frais permettant aux travailleurs de communiquer directement avec des représentants de la sécurité ferroviaire de Transports Canada afin de signaler des problèmes en matière de sécurité. Je vais vous poser une question que je vous ai posée la dernière fois que je me suis présenté devant vous: quand ce numéro sans frais sera-t-il mis en place? L'idée ne semble pas avoir tout à fait disparu, mais je ne comprends pas pourquoi la mise en place d'un service de ce genre pose un problème particulier.
D'un point de vue stratégique, notre position consiste à ne pas soutenir les projets de loi d'initiative parlementaire liés au transport et à la Loi sur les transports au Canada dont l'objet n'est pas lié aux objectifs généraux en matière de sécurité. J'estime que le projet de loi prouve vraiment le bien-fondé de notre position sur cette question.
Cela dit, nous tenons à remercier de l'avoir déposé puisqu'elle est manifestement préoccupée. D'une certaine façon, nous aurions pu soutenir le projet de loi, vu que nous ne le trouvions pas particulièrement rebutant dans son ensemble. Il est important que des projets de loi d'initiative parlementaire puissent être déposés. Je ne décourage pas les parlementaires de déposer des projets de loi. Cependant, bien souvent, comme c'est le cas avec la Loi sur les transports au Canada, nous avons affaire à des textes très complexes desquels il est très difficile de supprimer un court passage puisque cela risque d'avoir une foule de conséquences.
Sur ce, je vais céder la parole à M. Ashley, qui parlera du projet de loi.
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Le gouvernement fédéral exécute un programme d'amélioration des passages à niveau dans le cadre duquel les municipalités et les sociétés ferroviaires peuvent demander des fonds en vue d'apporter une amélioration, laquelle pourrait consister en la construction d'un saut-de-mouton.
Ce programme pose deux problèmes. Le principal tient au fait que, comme je l'ai mentionné un peu plus tôt, l'Office des transports du Canada a le droit d'ouvrir un passage à niveau. Il le fait pour des raisons d'ordre économique. Il n'a pas à tenir compte de questions relatives à la sécurité, de sorte qu'il n'est pas très difficile d'ouvrir un nouveau passage à niveau. Transports Canada peut quant à lui fermer un passage à niveau pour des motifs liés à la sécurité.
En règle générale, la construction d'un passage supérieur exige un investissement d'environ 25 millions de dollars. Pour qu'une société ferroviaire soit intéressée à contribuer à cela, il faudra qu'on ferme les passages à niveau situés à proximité de manière à réduire la possibilité qu'un accident survienne sur le chemin de fer, et les investissements sont faits de façon à ce que la circulation passe par le passage supérieur ou le passage inférieur. Cependant, il est possible que, après qu'on a fait cet investissement, la municipalité présente une demande en vue de faire installer un passage à niveau tout près de là, vu qu'une telle demande est très facile à présenter. Il est trop facile de faire cela.
À mon avis, il s'agit d'un problème de bureaucratie gouvernementale. Dans le passé, on a commis l'erreur de donner à l'office le rôle d'ouvrir de nouveaux passages à niveau. Je pense que les décideurs de l'époque n'étaient pas conscients du nombre de nouveaux passages à niveau qu'on allait ouvrir et qu'ils n'ont pas saisi les répercussions que cela aurait sur la sécurité.
J'estime que nous devons apporter ce changement. En fait, nous en avons fait la suggestion à M. Emerson, qui dirige actuellement l'examen de la loi.
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Merci, monsieur le président. À coup sûr, dans le cadre de notre discussion, nous avons ratissé très large en abordant quelques sujets de préoccupation d'ordre général qui ont peu de choses à voir avec le projet de loi. J'ai été ravi d'entendre M. Ashley porter son attention sur le texte qui nous occupe. Je sais qu'il y a évidemment des questions relatives à l'aménagement du territoire sur lesquelles les municipalités rurales et urbaines devront se pencher. C'est un fait. Des travaux de construction sont exécutés tout près des lignes de chemin de fer, et les franchissements ferroviaires posent assurément un problème — cela vaut certainement pour les seuls passages à niveau, qui sont très nombreux partout au pays.
J'entends bien souvent les gens se plaindre du fait que les trains mettent trop de temps à passer, ou du fait qu'ils s'immobilisent, ou alors, du fait qu'il est difficile de les percevoir dans la pénombre et qu'il faut améliorer les passages à niveau de façon à ce que le grand public soit conscient du danger, etc. Un fonds a été créé pour cela. Les municipalités présentent des demandes en vue de donner suite à toutes ces plaintes, et, au fil du temps, d'une année à l'autre, un certain nombre de passages à niveau sont modernisés. De façon générale, on les rend plus sécuritaires.
Toutefois, le projet de loi qui nous occupe est lié à un texte législatif bien précis qui vise principalement à accroître la sécurité publique en conférant le pouvoir de délivrer des ordonnances dans les cas où une installation ou une activité ferroviaire compromet la sécurité des personnes ou des biens. Cela me donne à penser que le projet de loi traite très expressément d'une préoccupation évidente et immédiate qui exige une attention.
À mes yeux, cela semble indiquer deux choses.
Cela indique que, si un inspecteur de la sécurité ferroviaire est d'avis que la norme de construction ou d'entretien d'une installation ou d'un élément de matériel ferroviaire — autrement dit, la manière dont il est construit ou entretenu — compromet la sécurité ou la sûreté d'une activité, d'une personne ou d'un bien, il pourra prendre des mesures et délivrer une ordonnance. À cet égard, le ministre se voit expressément conférer le pouvoir d'exiger que la personne responsable de l'exploitation du chemin de fer ordonne à la personne concernée de prendre les mesures correctrices requises. Il s'agit là de quelque chose qui concerne véritablement l'objet du projet de loi.
On peut ouvrir ou fermer un passage à niveau, mais je crois que ces dispositions vont au-delà de cela — elles énoncent que, en cas de préoccupation ou de danger imminent, on doit agir. Il faut qu'il y ait le pouvoir de contraindre quelqu'un à faire quelque chose. Êtes-vous d'accord pour dire qu'il s'agit là de la raison d'être du texte législatif et que c'est effectivement une bonne chose que de disposer du pouvoir supplémentaire d'ordonner que des mesures de ce genre soient prises?
Peut-être que M. Benson ou M. Bourque...
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Si vous le permettez, je répondrai d'abord à la première partie de votre question.
Nous sommes en présence d'un problème sociétal. Le Canada s'est développé. Pour l'essentiel, sa croissance a eu lieu dans la partie sud du territoire. C'est aux abords des lignes de chemin de fer que nous avons construites pour le bâtir que le Canada s'est développé. Au fil du temps, et à mesure que l'importance des chemins de fer s'est accrue au point où ils ont servi à transporter toutes les marchandises que nous produisons, le trafic ferroviaire a augmenté. Grâce à divers gains d'efficacité et à toutes sortes d'investissements, nous avons rendu les chemins de fer plus rapides. Par exemple, le simple fait de disposer de rails soudés a permis d'accélérer les trains et de réduire le bruit qu'ils produisent. L'intrus qui porte des écouteurs et qui croit qu'il entendra le bruit caractéristique d'un train à vapeur arrivant lentement se trompe. Les trains sont très rapides. Les trains de VIA Rail atteignent parfois une vitesse de 100 milles à l'heure.
Nous avons créé un réseau routier sur rails et nous le traitons encore comme s'il s'agissait d'une route de campagne. Nous autorisons tout le monde à faire passer sa propre voie d'accès par-dessus les rails. Des travaux de construction tout simplement insensés sont menés. Il y a des dizaines d'exemples de municipalités qui, en vertu de leur politique en matière de zonage, autorisent la construction d'un restaurant McDonald's aux abords d'une voie ferrée alors qu'une école se trouve juste en face, de l'autre côté des rails. D'après vous, qu'est-ce qui se passe dans ces cas-là? Les enfants traversent sans cesse la voie ferrée pour aller chez McDonald's.
Nous devons réfléchir à ce que nous allons faire en tant que société. Nous avons besoin de ce corridor ferroviaire afin de transporter des marchandises et, de plus en plus, des passagers, et la sécurité est une préoccupation majeure. J'ai mentionné aujourd'hui quelques-unes des solutions sur lesquelles nous devrions, à mon avis, nous pencher. Les sociétés ferroviaires sont assurément disposées à coopérer. Elles paient pour les passages à niveau. Elles versent des fonds lorsqu'on doit améliorer un passage à niveau, lorsqu'il faut construire un passage supérieur et lorsqu'il faut régler un problème lié à la sécurité ferroviaire. On a donné l'autre jour l'exemple d'un fauteuil roulant motorisé qui est demeuré coincé sur des rails. Je crois bien honnêtement que les sociétés ferroviaires devraient prendre des mesures pour qu'une telle manoeuvre puisse être effectuée en toute sécurité. Cependant, il s'agit d'un problème qui concerne l'ensemble de la société.
Pour ce qui est de la deuxième partie de votre question, je vous dirai qu'il y a, par exemple, des règles en ce qui concerne les incendies. À l'heure actuelle, s'il y a un incendie et qu'un train bloque le passage, il est obligatoire de démanteler le train et de libérer le passage. Il y a aussi d'autres solutions. Il y a des municipalités qui ont accès aux communications des régulateurs de trains. Ainsi, elles savent à quel moment les trains arrivent, et les services d'urgence peuvent indiquer aux ambulanciers ou aux pompiers de se rendre à un autre passage parce qu'ils savent qu'il y a un train à cet endroit.
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C'est une question difficile, monsieur.
Je crois que nous devons apporter toutes les améliorations possibles. Nous saisissons les occasions à mesure que nous les cernons. Je crois que la partie la plus importante en ce qui concerne le projet de loi sera faite au cours de la prochaine législature, lorsque l'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire aura lieu. À ce moment-là, je crois que nous aurons plusieurs suggestions à faire. La première est de mettre un terme à l'autogérance et à l'autoréglementation de l'industrie.
Nous apprécions vraiment le fait que le ministre planifie d'augmenter le nombre d'inspecteurs, d'accroître les pouvoirs du ministre et des inspecteurs et qu'il fasse avancer ces idées. Je crois qu'elles constituent des facteurs positifs. Nous avons beaucoup de travail à faire. Nous sommes loin de la fin. Je crois qu'un jour nous y arriverons, mais je crois que ce qui manque, c'est qu'après le 11 septembre, il a fallu que je travaille sur ce dossier pendant 7, 8, 9, 10 ans, avant d'en arriver au point où nous avons réellement commencé à voir la fin. Ici, quelques années à peine après la tragédie de Lac-Mégantic, je crois que nous avons affaire à un processus de 6, 7, 8 ou même 9 ans.
Certains ont pensé que des wagons-citernes 1232 pourraient régler le problème. Nous ne pensions pas que c'était le cas. Finalement, ils ne règlent pas le problème. Nous allons trouver des problèmes et des enjeux. À mesure que nous allons de l'avant, nous allons travailler ensemble et, espérons-le, le comité travaillera très fort sur ce problème, comme il l'a toujours fait. J'ai hâte de travailler avec vous.
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Merci, messieurs, et madame Quinlan d'être ici. C'est un réel plaisir de vous avoir avec nous afin que nous puissions apprendre de votre grande expertise et de vos expériences, si tragiques soient-elles.
Je voulais simplement poursuivre sur ce que disait M. Bourque, parce que je crois qu'il est essentiel de ne pas nous limiter au projet de loi dont nous parlons aujourd'hui, mais de parler aussi de l'orientation que nous nous donnons comme pays. Vous parlez du fait que, bien sûr, nous avons besoin de ce couloir ferroviaire et qu'il s'agit, en fait, d'un élément vital pour notre pays. En même temps, les collectivités s'épanouissent et prennent de l'expansion, ce qui est une bonne chose, mais, malheureusement, elles le font à des endroits qui pourraient être dangereux pour elles.
Je sais que vous avez mis un comité, ou quelque chose du genre, en place.
Toutefois, si vous savez que les risques d'accident et les décès sont inévitables, et c'est ce que je comprends de vos propos à tous, pourquoi un tel groupe de personnes qualifiées et expérimentées représentant les diverses organisations que vous représentez, sachant qu'il y a ces enjeux importants et graves au Canada... Pourquoi n'existe-t-il pas un plan pour résoudre ce problème?
Je crois que je vais commencer par Michael, et peut-être que chacun d'entre vous pourrait répondre à cette question qui, je crois, est très directe, mais très importante.
Merci.
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Si je me peux me permettre, laissez-moi l'occasion, en tant que seul représentant municipal présent aujourd'hui, de répondre à certaines des questions qui ont été soulevées ici. Les quatre ou cinq derniers députés ont parlé de l'utilisation des terres. Laissez-moi simplement prendre une seconde, si vous le voulez bien.
L'initiative en matière de proximité que nous avons mise en œuvre en collaboration avec l'Association des chemins de fer établit des lignes directrices pour nos membres et pour les provinces concernant la gestion de l'utilisation des terres près des couloirs ferroviaires. La raison pour laquelle cette initiative est entreprise à l'échelle provinciale et municipale, comme M. Bourque l'a dit, c'est qu'il s'agit de l'échelle à laquelle l'utilisation des terres est gérée. Il n'est pas de compétence fédérale de gérer l'utilisation des terres pour les provinces ou les municipalités, et c'est pourquoi l'initiative est axée sur ces ordres de gouvernement.
M. Bourque a parlé de tenir des consultations avec ses membres quand l'un de nos membres effectue des changements au chapitre de l'utilisation des terres. Je crois qu'il est très important que le comité réalise que cette super autoroute permettant à des biens de voyager est absolument essentielle pour l'économie. Nos membres ne sont pas consultés en cas de changements au chapitre de la fréquence, du volume ou de la longueur des trains — n'importe lequel de ces enjeux — dans l'un de nos grands couloirs. Quand nous regardons n'importe quel passage à niveau, et ce, dans n'importe quelle collectivité, il ne s'agit pas d'un enjeu unilatéral. Pour chaque passage à niveau, deux parties sont concernées.
Absolument, les municipalités doivent se pencher sur leur rôle au chapitre de l'utilisation des terres. Il n'y a pas que la ville de Montréal qui a l'obligation de présenter un avis. En Ontario, une obligation juridique de présenter un avis est en place pour l'ensemble de la province, et elle est semblable à ce que M. Bourque a demandé au gouvernement d'envisager à l'échelle nationale. Je ne peux simplement pas insister assez sur l'importance d'une perspective bilatérale au chapitre des enjeux liés aux passages à niveau. Nous devons observer les changements là où ils sont amorcés. S'il y a de changements relatifs à la longueur, à la fréquence ou à la capacité du train qui sont apportés sans égard à la capacité du chemin de fer, et que ces changements causent davantage de problèmes aux passages à niveau, alors nous ne pouvons pas reculer et dire que ces problèmes ne sont dus qu'à l'utilisation des terres. Les deux côtés sont importants.
Une fois encore, l'initiative au chapitre de la proximité nous permet de faire avancer cet enjeu autant que nous le pouvons au sein de notre pays, où l'utilisation des terres est définie à l'échelle provinciale et municipale, et nous ferons ce type de commentaires dans le cadre de l'examen de la LTC, qui se penchera sur ces enjeux. Je suis certain que le comité aura l'occasion de se pencher sur ces recommandations dans leur ensemble. La séance d'aujourd'hui ne traite pas de l'examen de la LTC ni de ces recommandations.