:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie sincèrement le comité de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui. Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagnée de M. Louis Lévesque, sous-ministre, ainsi que de M. André Lapointe, sous-ministre adjoint des Services généraux et dirigeant principal des finances, et de Mme Laureen Kinney, sous-ministre adjointe, Sécurité et sûreté.
Nous sommes très heureux d'être ici aujourd'hui pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2014-2015 et de notre Budget principal des dépenses 2015-2016. J'aimerais également profiter de cette occasion pour faire le point sur diverses questions relatives au transport et, bien sûr, pour parler du travail de Transports Canada.
Il va sans dire que ce que je considère comme la priorité du gouvernement, lorsqu'il est question de transport, c'est la sécurité. Nous déployons des efforts constants en vue d'améliorer la sécurité dans tous les modes de transport. L'accident tragique qui s'est produit à Lac-Mégantic a clairement démontré que la sécurité et la prévention des accidents doivent demeurer la priorité de notre gouvernement en matière de transport. Le 20 février dernier, j'ai présenté un projet de loi qui permettra, s'il est adopté, d'accroître la responsabilité de l'industrie ferroviaire et des transporteurs de pétrole brut à l'égard des Canadiens. Le projet de loi , la nouvelle Loi sur la sécurité et l'imputabilité en matière ferroviaire, propose des modifications à la Loi sur les transports au Canada et à la Loi sur la sécurité ferroviaire.
Nous devons notamment élaborer un nouveau régime de responsabilité et d'indemnisation pour les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale, un régime comprenant des exigences minimales en matière d'assurance, un fonds d'indemnisation financé par des redevances imposées aux transporteurs de pétrole brut, des dispositions prévoyant un échange accru de l'information, et l'augmentation des pouvoirs de surveillance du ministre et du ministère des Transports.
J'ai aussi annoncé la mise en œuvre du nouveau Règlement de 2015 sur le système de gestion de la sécurité ferroviaire, qui exigera que les compagnies de chemin de fer disposent d'un cadre officiel et qu'elles le suivent de façon à intégrer la sécurité à leurs activités quotidiennes.
Sur le plan du transport maritime, nous continuons à développer notre système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes. En vertu de ce système, nous mettons en œuvre une série complète de mesures qui nous permettront de respecter notre engagement continu à transporter de façon responsable nos ressources naturelles et à protéger nos milieux marins. Pour y parvenir, nous améliorerons notre capacité de prévenir au départ les déversements provenant de navires, de procéder rapidement au nettoyage si un déversement se produit et de faire payer les pollueurs.
Pour vous donner un exemple, l'automne dernier, j'ai annoncé que nous fournirions jusqu'à 20 millions de dollars sur trois ans à l'organisme Ocean Networks Canada pour son initiative Smart Ocean, qui appuie le système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes. Ce financement permettra à ONC de transformer les données océanographiques qu'il recueille en renseignements sur la sécurité de la navigation, afin d'aider les exploitants de navires et les autres usagers à éviter les dangers de navigation et les accidents maritimes.
La sécurité est également notre priorité dans le transport aérien. Voilà pourquoi l'an dernier, Transports Canada a participé au groupe de travail de l'Organisation de l'aviation civile internationale, ou OACI, sur les risques encourus par l'aviation civile dans les zones de conflit. Les travaux réalisés par ce groupe en 2014 nous aident à mieux comprendre les risques auxquels sont exposés les avions civils dans le monde et à en tenir compte. Nous avons aussi participé récemment à la deuxième Conférence de haut niveau sur la sécurité de l'OACI, à Montréal, où Transports Canada a présenté des documents de travail sur la réglementation des véhicules aériens sans pilote, les UAV, ou drones, comme on les appelle souvent. Ces documents viennent s'ajouter aux nouvelles lignes directrices en matière de sécurité pour les UAV, que j'ai annoncées l'automne dernier, ainsi qu'à une campagne de sensibilisation sur la sécurité conçue pour aider les utilisateurs d'UAV à des fins récréatives et commerciales à comprendre les règles à suivre dans l'espace aérien et à toujours penser à la sécurité d'abord.
Puisque nous parlons de sécurité, j'aimerais faire le point sur les mesures que nous avons prises à la suite du déraillement de wagons-citernes qui s'est produit récemment dans le nord de l'Ontario. Transports Canada a envoyé des inspecteurs et des ressources sur place. Les premiers intervenants locaux sont appuyés par le CANUTEC, notre centre d'intervention d'urgence, dont les scientifiques fournissent des renseignements en temps réel au sujet du transport des marchandises dangereuses. Nous avons également fait appel à notre équipe nationale de surveillance aérienne, qui a survolé le site pour surveiller les mesures d'intervention à la suite du déraillement, et nous continuons à collaborer avec le Bureau de la sécurité des transports, qui mène l'enquête sur cet incident.
Par ailleurs, notre gouvernement a déjà pris un certain nombre de mesures en vue d'améliorer la sécurité ferroviaire et le transport des marchandises dangereuses. Nous continuons à embaucher et à former des inspecteurs. Ils effectuent des vérifications plus fréquentes. Nous avons mis hors service les wagons-citernes DOT-111 les moins résistants aux collisions. Nous exigeons que les wagons-citernes DOT-111 qui ne respectent pas les nouvelles normes que nous avons publiées cette année soient éliminés progressivement sur trois ans.
De plus, nous exigeons la mise en place de plans d'intervention d'urgence pour les trains qui transportent du pétrole brut, de l'essence, du diesel, du carburant aviation et de l'éthanol. Nous avons également élaboré un règlement prévoyant l'adoption d'un nouveau modèle qui nécessite l'utilisation d'acier plus épais, la pose de demi-boucliers protecteurs et la protection des raccords supérieurs pour les wagons-citernes. Enfin, nous travaillons avec les États-Unis à l'élaboration d'une nouvelle norme pour les wagons-citernes servant au transport des liquides inflammables, et nous accélérons le travail afin d'harmoniser les normes relatives aux wagons-citernes partout en Amérique du Nord.
Cela étant dit, nous sommes préoccupés par le nombre de déraillements qui se sont produits dans ce secteur. Nous n'en connaissons pas encore les causes, mais nous nous attendons à ce que la compagnie collabore pleinement à l'enquête du Bureau de la sécurité des transports.
Monsieur le président, je voudrais maintenant adresser une demande au comité, si vous le permettez. J'aimerais que le comité envisage d'inviter le CN à venir témoigner au sujet des déraillements qui se sont produits récemment à Gogama, en Ontario.
Monsieur le président, nous poursuivons nos efforts en vue de soutenir l'économie canadienne. En mars de l'an dernier, pour remédier à un retard dans les expéditions de grains dans les Prairies et accélérer le transport du grain à court terme, nous avons exigé que le CN et le CP augmentent leur capacité et transportent des quantités minimales de grain. En novembre dernier, notre gouvernement a prolongé cette exigence jusqu'au 28 mars de cette année; le CN et le CP doivent donc transporter des quantités minimales de grain, en fonction de la demande et de la capacité des corridors.
Nous avons pris ces mesures pour faciliter le transport du grain et pour que les clients internationaux continuent à considérer le Canada comme une source fiable d'approvisionnement en grain. Transports Canada examine les rapports hebdomadaires sur les quantités de grains transportés que lui soumettent le CN et le CP afin de s'assurer que les compagnies ferroviaires respectent les exigences.
Le gouvernement croit que ces mesures sont nécessaires pour aider les expéditeurs de grains à acheminer leurs produits vers les marchés et préserver la réputation du Canada en tant que fournisseur de produits agricoles de calibre mondial. Cette réputation est importante, étant donné que nous sommes le cinquième exportateur mondial de grain.
Dans le but de maintenir les rapports commerciaux solides et efficaces que nous entretenons avec les États-Unis, nous continuons de faire avancer le projet du passage international de la rivière Detroit. Le mois dernier, j'ai eu le plaisir de confirmer qu'à la suite de discussions approfondies avec les gouvernements des États-Unis et du Michigan, le Canada a conclu un accord au sujet du point d'entrée américain pour s'assurer que le projet se concrétise sans tarder.
Selon les termes de cet accord, un partenariat public-privé permettra la conception, le financement, la construction, l'exploitation et le maintien de tous les éléments du passage, y compris l'esplanade d'inspection américaine. Les coûts du point d'entrée américain seront recouvrés grâce aux futurs droits de péages, et non aux contribuables canadiens. Cet accord est avantageux pour le Canada, car il nous permet de faire avancer le projet des deux côtés de la frontière canado-américaine.
Le Passage international de la rivière Détroit est un excellent exemple du genre d'initiatives que prend le gouvernement dans le cadre de son programme Portes d'entrée et corridors, qui a été mis en place afin de renforcer notre système de transport et notre infrastructure en vue de soutenir le commerce, non seulement ici, sur notre continent, mais aussi dans les marchés mondiaux. Nous avons investi environ 1,4 milliard de dollars dans l'Initiative de la Porte et du Corridor de l'Asie-Pacifique. En reliant les travailleurs à leur emploi et les produits aux marchés, de tels investissements permettent à notre économie de demeurer vigoureuse et compétitive.
Je terminerai, monsieur le président, en rappelant aux membres du comité qu'en juin dernier, nous avons entrepris un examen approfondi de la Loi sur les transports au Canada, sous la direction de David Emerson, et qu'il s'agit pour nous d'une occasion de revoir la politique des transports au Canada en vue de mieux soutenir la croissance et d'augmenter notre compétitivité à l'échelle nationale et internationale.
Il y a maintenant 14 ans que nous avons examiné la politique des transports dans ce pays, et nous devons avoir la certitude d'avoir mis en place des mesures modernes adaptées aux temps modernes. Je suis certaine que cet examen, qui est indépendant, permettra la formulation de solides recommandations visant à tracer les grandes lignes de nos plans de transport de demain, et j'espère que les membres du comité voudront exprimer leur point de vue dans le cadre de cet examen à l'avenir. Ces initiatives reflètent les mesures que nous prenons pour nous assurer qu'au Canada, le transport demeure sécuritaire, efficace et respectueux de l'environnement.
Je terminerai sur une note très personnelle, en vous remerciant sincèrement de votre travail acharné et de votre engagement dans ces dossiers relatifs aux transports. Je compte sur votre participation continue d'ici la fin de la législature. C'est en juillet 2013 que nous avons entrepris de mettre en place des mesures visant à ce que les transports soient plus sécuritaires dans ce pays. Je pense qu'ensemble, nous avons accompli beaucoup de choses, et je sais que nous en accomplirons encore davantage.
Voilà qui conclut ma déclaration préliminaire, monsieur le président. Je répondrai avec plaisir aux questions; si je n'ai pas la réponse, je demanderai aux fonctionnaires de mon ministère de m'aider afin de vous fournir les renseignements exacts.
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Je le ferais avec plaisir.
M. Emerson a évidemment entrepris cette étude de manière indépendante, comme il se doit. Il dispose d'un secrétariat et d'un groupe d'experts, qui reçoit des mémoires des quatre coins du pays. Je crois comprendre qu'il en a reçu un bon nombre, ce qui est une bonne nouvelle. En fait, quand je prends la parole lors d'événements, j'encourage toujours les gens présents dans la salle à faire part de leurs opinions. Cela nous donne l'occasion d'examiner la situation actuelle afin de voir comment nous pourrions l'améliorer dans l'avenir.
Je sais que le groupe d'experts est saisi de la question de la livraison de céréales et qu'il y a des préoccupations au sujet non seulement des coûts de transport, mais aussi des niveaux de services. Nous avons effectué un certain nombre d'examens des niveaux de services dans le domaine ferroviaire ces dernières années, et nous avons adopté la l'an dernier, ce qui était important également. Cette loi s'est ajoutée aux outils dont disposent les expéditeurs pour s'assurer de recevoir un service ferroviaire bon et équitable là où ils travaillent.
Cela dit, nous devons encore étudier le portrait d'ensemble afin de voir quelles autres marchandises sont concernées. Si on impose un volume minimal pour une marchandise, les autres secteurs doivent-ils s'inquiéter de ne pas recevoir le même genre de service? Nous assurons l'équilibre du mieux que nous pouvons.
Par suite de l'examen, de l'analyse et des recommandations du groupe d'experts, je suis impatiente de voir ce dont le système aura vraiment l'air dans un monde où nous négocions et signons plus d'accords commerciaux et où nous cherchons à élargir et à percer des marchés. Nous voulons accroître la quantité de biens que nous expédions à l'extérieur et à l'intérieur du pays. Ces biens sont tous transportés par voie ferroviaire. Ce ruban d'acier est incroyablement important, et nous voulons nous assurer que les mesures que nous mettons en place renforceront positivement notre capacité à exploiter une bonne chaîne d'approvisionnement.
Le ministère tient lui aussi de bonnes tables rondes au sujet des chaînes d'approvisionnement en marchandises, au cours desquelles nous réunissons toutes les parties pour traiter de la question. J'ai rencontré l'Association minière du Canada. Mes collègues ont rencontré ceux qui s'occupent des aspects agricoles du domaine du transport ferroviaire. Nous devons continuer d'examiner le tableau d'ensemble pour résoudre la question. Il ne faut pas seulement essayer de voir où on s'en va, mais comprendre pleinement où on veut aller et y aller. Je suis convaincue que M. Emerson et son comité nous aideront à y arriver.
Vous savez, j'ai précisé qu'il faut observer les activités du CN de plus près, et c'est pourquoi j'ai indiqué d'entrée de jeu que je pense que le comité devrait inviter le CN à parler de ses activités.
Cela étant dit, en ce qui concerne les wagons, nous avons interdit l'utilisation des wagons DOT-111 pour le transport de matière inflammable, car ils n'avaient pas de protection continue en dessous, et je suis heureuse que nous l'ayons fait. Nous travaillons maintenant à une nouvelle norme pour les wagons, et nous nous attendons à ce qu'elles permettent d'améliorer les wagons conformes à la norme CPC-1232. Ce sont de tels wagons qui ont été impliqués dans cet accident. À l'heure actuelle, nous savons que neuf d'entre eux se sont perforés. Nous n'en sommes pas certains, car le Bureau de la sécurité des transports doit faire son analyse, mais cela donne à réfléchir. C'est pourquoi nous continuons de travailler avec les États-Unis à cette nouvelle norme, qui est de loin supérieure à la norme 1232. Nous sommes très près d'avoir une idée de la teneur de cette nouvelle norme, car l'industrie souhaite certainement savoir à quoi s'en tenir à ce sujet. Les contenants ne sont toutefois qu'un aspect. Je pense qu'il faut également se pencher sur les activités.
Dans la foulée du drame de Lac-Mégantic, le Bureau de la sécurité des transports a immédiatement fait le point sur ce qui devait, selon lui, être fait à propos de cet incident et de l'enquête, et nous attendrons de voir ce qu'il dira au sujet de ce déraillement. Je peux vous dire que les fonctionnaires ont déjà demandé au CN quel sera son plan d'atténuation dans l'avenir, et la société s'emploie actuellement à peaufiner les détails de ce plan pour qu'il englobe tous les aspects des activités.
Le mieux que je puisse dire à ce sujet, c'est qu'il faut veiller à prendre des mesures d'atténuation des activités et à rendre les contenants les plus sécuritaires possible. Nous nous employons à établir une échéance très ferme pour le retrait des pires wagons. Un délai de trois ans pour que le CN les retire afin de se conformer aux normes, c'est très rapide. Nous devons également travailler à cette nouvelle norme pour les wagons-citernes, bien entendu.
Nous allons continuer de travailler à ce dossier. Entretemps, le CN doit veiller à mener ses activités de la manière la plus sécuritaire possible et chercher à comprendre ce qu'il s'est passé lors de cet incident afin d'en faire rapport à Transports Canada. Nous prendrons alors des mesures supplémentaires au besoin.
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J'en serais ravie. Merci beaucoup.
En fait, comme tout le monde le sait, la raison pour laquelle Poste Canada s'est adressée à nous pour changer certains aspects de son fonctionnement, c'est qu'en fait, elle livre 1,2 milliard de lettres de moins qu'en 2006. En réalité, selon notre information la plus à jour, on me dit qu'il y a eu une autre baisse du nombre de lettres livrées, de 6 %, l'année passée.
Par conséquent, Poste Canada a dû prendre des décisions au sujet de son fonctionnement. Entre autres, elle a décidé de renoncer à la livraison du courrier porte-à-porte et d'opter pour les boîtes postales communautaires. Elle consulte les collectivités à l'échelle du pays, d'après ce que je comprends, aussi bien sur l'emplacement des boîtes postales communautaires que sur la façon de réaliser cela et de veiller à ce que les collectivités soient au fait de ce qui se passe, de sorte que la transition se fasse aussi bien que possible.
À ce jour, Poste Canada est sur la bonne voie. Elle a augmenté le nombre de colis livrés l'année passée. Ceci étant dit, il y a toujours un manque à gagner énorme, parce que les gens n'envoient plus de lettres, mais simplement des courriels. Nous continuons de suivre cela. C'est un plan d'envergure que la société a mis de l'avant. Elle doit s'assurer de réaliser des économies, car elle a l'obligation de fonctionner de manière autonome selon sa propre loi. C'est ce qu'elle a dit qu'elle ferait pour y arriver. Nous appuyons son plan en cinq points et nous voulons nous assurer que son application se fera aussi en douceur que possible dans les collectivités.
Si vous me le permettez, j'ajouterais une dernière chose au sujet de ce que M. McGuinty m'a demandé précédemment, à savoir si je suis prête ou non à donner de l'information au comité.
J'ai eu l'occasion de consulter mes fonctionnaires, au cours des 15 dernières minutes, et nous nous ferons un plaisir de fournir l'information au comité, monsieur McGuinty.
M. David McGuinty: Formidable.
Hon. Lisa Raitt: Il me fallait simplement un peu de temps pour le leur demander, car je ne fais pas de promesses au nom d'autres personnes, contrairement à vous.
Des voix: Oh, oh!
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Merci aux membres du comité. C'est un plaisir de vous rencontrer tous de nouveau, et je me réjouis à l'idée de continuer à travailler avec vous.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de présenter le Budget principal des dépenses 2015-2016 pour les infrastructures, les collectivités et les ponts fédéraux de Montréal, et pour l’Agence économique du Canada pour les régions du Québec.
Je suis accompagné aujourd'hui de hauts fonctionnaires d'Infrastructure Canada: le sous-ministre, Louis Lévesque, l’agente principale des finances, Darlene Boileau et la sous-ministre déléguée, Yazmine Laroche. M’accompagne également M. Marc Lemieux, de DECRQ. Je suis également accompagné de quelques autres employés du ministère que j’ai l’honneur de représenter.
Je suis accompagné de ces personnes parce que je veux vous montrer à quel point nous travaillons fort pour la population canadienne. Nous avons accompli beaucoup de choses depuis que nous nous sommes présentés devant le comité à la même époque l'an dernier, ce qui prouve que le soutien de notre gouvernement pour l'infrastructure est plus fort que jamais. On peut le constater dans les efforts consacrés à la mise en oeuvre du Nouveau Plan Chantiers Canada et dans notre engagement à veiller à ce que le nouveau pont pour le Saint-Laurent — l'un des plus importants projets d'infrastructure publique en Amérique du Nord — soit terminé d'ici 2018.
Ces deux initiatives représentent la majeure partie de nos dépenses prévues. Je suis heureux que nous soyons ici aujourd'hui pour demander du financement qui sera affecté à des projets soutenus dans le cadre de ces formidables initiatives.
Comme vous le savez, le gouvernement du Canada a effectué des investissements sans précédent dans les infrastructures. Depuis notre arrivée au pouvoir, le Canada s'est régulièrement classé en tête des pays du G7 pour ce qui est des investissements en infrastructure, exprimés en pourcentage du PIB, et c'est tout un contraste par rapport aux années libérales, durant lesquelles le Canada figurait en queue de peloton.
[Français]
Grâce à des investissements records, nous avons été en mesure de réduire l'âge moyen de nos infrastructures publiques à son niveau le plus bas depuis les années 1980. Avec ces 75 milliards de dollars d'investissements dédiés aux infrastructures publiques, nous allons bâtir sur ce momentum. Nous allons poursuivre nos investissements dans des projets clés et stratégiques afin de soutenir la croissance économique et la création d'emplois au Canada.
Évidemment, ces investissements comprennent le nouveau plan Chantiers Canada. Il s'agit d'un plan de 53 milliards de dollars établi sur 10 ans, soit le plus important et le plus long plan d'infrastructure fédéral de l'histoire du Canada.
[Traduction]
Grâce à ce plan historique et au Fonds de la taxe sur l’essence fédéral, nous mettrons près de 2 milliards de dollars à la disposition des municipalités en 2015 et nous soutiendrons des milliers de projets nouveaux ou en cours répondant aux priorités locales dans l’ensemble du pays.
Des promoteurs de partout au pays ont commencé à présenter des plans d'affaires aux fins d'examen et à proposer des projets en vue d'un financement dans le cadre des divers volets du plan.
[Français]
Par exemple, plus tôt cette année, nous avons annoncé des investissements fédéraux de près de 44 millions de dollars afin d'apporter des améliorations stratégiques au Port de Montréal. Cet argent provient du volet Infrastructures nationales du Fonds Chantiers Canada.
Nous avons aussi accompli beaucoup de travail avec nos partenaires dans le cadre de l'enveloppe provinciale-territoriale.
Enfin, des projets d'une valeur totale de plus de 5 milliards de dollars ont été identifiés.
[Traduction]
Peut-être vous rappellerez-vous aussi que nous avons consacré 1 milliard de dollars au volet Infrastructures provinciales-territoriales du Fonds des petites collectivités à des projets dans des collectivités de moins de 100 000 habitants.
J'aimerais maintenant attirer votre attention sur l'un des plus importants projets d'infrastructure publique en cours en Amérique du Nord, le projet de corridor du nouveau pont pour le Saint-Laurent, et vous présenter la façon dont nous prévoyons dépenser au cours du prochain exercice les fonds que nous demandons. Je souhaite profiter de l'occasion pour faire le point sur ce projet.
[Français]
Je suis heureux de vous informer que le projet continue de progresser à bon rythme et sans problèmes. L'année 2015 sera, en particulier, une année charnière, avec la construction de cette infrastructure qui devrait débuter plus tard au printemps ou au début de l'été.
Je vous rappelle que le projet est effectué en partenariat public-privé, afin de s'assurer que les contribuables obtiennent la meilleure valeur possible et que le projet soit livré à temps.
[Traduction]
Nous en sommes actuellement à l'étape de la demande de propositions. Trois consortiums admissibles ont présenté leurs propositions techniques à la mi-février, et ils ont jusqu'au début d'avril 2015 pour soumettre leurs propositions financières. Une fois que nous aurons évalué ces propositions, nous annoncerons le promoteur choisi.
[Français]
Notre gouvernement conservateur a respecté tous les échéanciers menant à la construction de cette infrastructure. Par exemple, en septembre dernier, nous avons complété la construction de la jetée temporaire de L'Île-des-Soeurs. Non seulement ces travaux ont duré trois mois de moins que prévu, mais le coût a été de 25 millions de dollars de moins que prévu, ce qui démontre encore la rigueur et l'excellence des équipes qui travaillent sur ce projet.
[Traduction]
En janvier 2015, nous avons également donné le coup d'envoi à d'importants travaux avec Hydro-Québec pour déplacer un segment d'une ligne de transmission à Brossard afin de permettre la construction du nouveau pont pour le Saint-Laurent. Nous nous sommes engagés à mettre en service le nouveau pont sur le Saint-Laurent d'ici 2018 et à terminer le reste du projet de corridor d'ici 2020. On s'attend à ce que le projet crée 30 000 emplois et ait une incidence positive sur les économies locale, régionale et nationale.
Monsieur le président, nous demandons également environ 1,5 milliard de dollars pour soutenir les projets nouveaux ou en cours financés dans le cadre de programmes et d'ententes de financement existants. Cela comprend des projets réalisés au titre du volet Grandes infrastructures du Fonds Chantiers Canada, comme le travail continu sur la route entre Inuvik et Tuktoyaktuk.
[Français]
Bien sûr, j'ai aussi l'honneur d'être le . Les régions du Québec sont donc toutes desservies par notre ministère. Le mandat de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec consiste à appuyer la croissance économique de toutes les régions du Québec et tout est mis en oeuvre pour ce faire.
Permettez-moi de donner quelques exemples à cet égard. Quelques chiffres illustrent bien les actions de l'Agence de développement économique du Canada depuis 2006. On parle de 5 326 projets financés, de près de 2,5 milliards de dollars versés en contributions par le gouvernement fédéral et de plus de 9 milliards de dollars d'investissements totaux projetés avec les partenaires.
[Traduction]
Les priorités de notre gouvernement conservateur demeurent la création d'emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme. Les mesures que DECRQ prend y correspondent. Le ministère favorise le démarrage et la croissance des entreprises en les aidant à devenir plus concurrentielles, productives, innovatrices et actives sur les marchés étrangers. DECRQ appuie aussi les efforts des régions du Québec qui cherchent à mobiliser et à attirer de nouveaux investissements de manière à mieux prospérer. DECRQ est présent dans chacune des régions du Québec avec ses 12 bureaux, mais il se concentre sur les régions dont la croissance économique est lente.
Les conseillers de DECRQ aident directement les PME, les acteurs du développement économique et les organismes en offrant de l’accompagnement et de l’aide financière. Dans le cadre de son Programme de développement économique du Québec, le DECRQ contribue aussi au renforcement de l'économie des collectivités et des régions aux prises avec des enjeux de développement économique en leur offrant une aide ponctuelle et ciblée.
DECRQ poursuit ses efforts de soutien aux collectivités avec l'Initiative canadienne de diversification économique des collectivités tributaires du chrysotile lancée en juin 2013 et dont le budget est de 50 millions de dollars sur sept ans. Nous allons certainement voir cela dans le budget encore, car c’est sur sept ans. Cela sert à aider les collectivités et les entreprises des
[Français]
les Appalaches et la MRC des Sources.
[Traduction]
À ce jour, 17 projets ont obtenu des fonds, 6,5 millions de dollars ont été dépensés, 25 millions de plus seront dépensés et 19,5 millions seront réservés pour les besoins futurs de cette région. Notre équipe continue de travailler sur le terrain jour après jour.
[Français]
À la suite de la catastrophe de Lac-Mégantic, nous avons mis en oeuvre, en juillet 2013, l'Initiative d'aide à la relance économique et à la reconstruction de la ville.
Dotée d'une enveloppe de 35 millions de dollars pour sept ans, elle est composée des trois volets suivants, à savoir une aide à la reconstruction pouvant atteindre 20 millions de dollars, une aide directe aux entreprises et OBNL pouvant atteindre 10 millions de dollars et une aide sous forme de deux fonds d'investissement pouvant atteindre 5 millions de dollars gérés par la Société d'aide au développement des collectivités, la SADC, de la région de Mégantic.
Je le répète. Il s'agit de 35 millions de dollars sur une période de sept ans. Vous allez revoir cela l'année prochaine, parce que cet argent ne sera pas tout investi cette année. On parle de l'année prochaine, mais si on n'a pas utilisé l'argent qu'on aurait dû dépenser, on sait déjà que cela se fera sur une période de sept ans. Je vais donc sûrement le réentendre, mais, cela dit, on parle d'une période de sept ans.
Seize projets ont obtenu du financement. Plus de 15 millions de dollars ont été versés en contributions pour des investissements projetés de près de 35 millions de dollars. Bien sûr, les deux enveloppes des programmes seront toutes investies dans les régions pour lesquelles l'argent avait été réservé. Une équipe dédiée est présente sur le terrain et travaille de près avec les partenaires locaux pour s'assurer de bien comprendre leurs besoins, les accompagner dans leurs démarches de développement économique et identifier les options de financement possibles.
Compte tenu des fausses informations ayant circulé dernièrement, je tiens à préciser de nouveau que les fonds sont dépensés ou reportés aux années subséquentes en fonction des besoins. Les fonds reportés résultent principalement de projets dont l'ampleur ou le rythme a été moindre que prévu et qui s'étalent sur plusieurs années.
[Traduction]
Je suis particulièrement fier de nos progrès dans la construction de projets d'infrastructure qui se traduisent par des résultats concrets pour les Canadiens. Mes fonctionnaires et moi-même serions heureux de répondre à vos questions à propos de n'importe quel aspect de notre Budget principal des dépenses qui nous permettra de continuer dans cette voie.
Merci beaucoup, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Monsieur le ministre, bienvenue au comité.
[Traduction]
Monsieur le ministre, j'aimerais commencer en rappelant un échange que nous avons eu il y a un an, le 25 mars 2014. Je vous ai demandé s'il y avait de nouveaux fonds pour le budget des dépenses. M. Lévesque a répondu que ce n'était pas dans le budget des dépenses. J'ai alors demandé s'il n'y avait pas de nouveaux fonds le 1er avril. Vous avez répondu, monsieur le ministre, que non, ce n'était pas dans le budget des dépenses.
Cette année, vous nous présentez un budget de 3,6 milliards de dollars — une baisse par rapport aux quelque 3,7 milliards de l'année passée —, alors que les besoins en infrastructure au Canada explosent, que les ponts d'étagement et les routes s'écroulent sur la tête des gens qui vivent, par exemple, dans
[Français]
la belle ville de Montréal.
[Traduction]
L'ancien Fonds Chantiers Canada avait grimpé à environ 1,6 milliard de dollars par année pour les projets d'infrastructure communautaire, mais le financement a chuté radicalement. C'est indéniable. Il diminue de près de 90 % pour arriver à seulement 210 millions de dollars par année, ce qui prive les municipalités de fonds qui sont vraiment nécessaires.
Cela ne reviendra pas avant cinq ans, et vous le savez. C'est remis à la semaine des quatre jeudis politique et nous savons pourquoi, monsieur le ministre. C'est une décision politique — les gouvernements prennent des décisions politiques. Ça se comprend. Mais votre gouvernement a cherché à équilibrer le budget tout en faisant des promesses irréfléchies de dépenses, par exemple, la répartition des revenus.
Vous n'avez rien fait, ou avez fait très peu ou moins que nécessaire pour stimuler la croissance économique, pour créer des emplois et pour aider les familles de la classe moyenne.
Comment expliquez-vous cela?
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le ministre, madame Laroche, monsieur Lévesque et madame Boileau. Notre temps est écoulé, et le comité a convenu au début de la séance de réserver quelques minutes à la fin pour procéder aux votes au sujet des budgets des dépenses. Je vous remercie encore une fois, et je suis certain que nous vous reverrons ici à nouveau dans l'avenir.
Ceci étant dit, ai-je le consentement unanime des membres du comité pour mettre aux voix les crédits du Budget supplémentaire des dépenses (C) de façon regroupée?
Des voix: D'accord.
ç
Crédit 1c—Dépenses de fonctionnement..........5 327 913 $
ç
Crédit 10c—Subventions et contributions.....................1 $
(Les crédits 1c et 10c sont adoptés.)
AUTORITÉ DU PONT WINDSOR-DÉTROIT
ç
Crédit 3c—Paiements à l'Autorité du Pont Windsor-Détroit..........2 403 354 $
(Le crédit 3c est adopté.)
Le président: Dois-je faire rapport de l'adoption des crédits du Budget supplémentaire des dépenses (C) à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Le président: Ai-je le consentement unanime des membres du comité pour mettre aux voix les crédits du Budget principal des dépenses de façon regroupée?
Des voix: D'accord.
SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES
ç
Crédit 1—Paiements à la Société canadienne des postes à des fins spéciales..........22 210 000 $
(Le crédit 1 est adopté.)
ADMINISTRATION CANADIENNE DE LA SÛRETÉ DU TRANSPORT AÉRIEN
ç
Crédit 1—Paiements à l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien pour les dépenses de fonctionnement et les dépenses en capital..........678 420 347 $
(Le crédit 1 est adopté.)
OFFICE DES TRANSPORTS DU CANADA
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........24 313 366 $
(Le crédit 1 est adopté.)
ç
Crédit 1—Paiements à Marine Atlantique S.C.C............19 384 000 $
(Le crédit 1 est adopté.)
BUREAU DE L'INFRASTRUCTURE DU CANADA
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........59 796 691 $
ç
Crédit 5—Dépenses en capital...............24 652 150 $
ç
Crédit 10—Contributions....................1 569 894 628 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés.)
LA SOCIÉTÉ DES PONTS FÉDÉRAUX LIMITÉE
ç
Crédit 1—Paiements à la Société des ponts fédéraux limitée..........35 281 996 $
(Le crédit 1 est adopté.)
LES PONTS JACQUES-CARTIER ET CHAMPLAIN INC.
ç
Crédit 1—Paiements à la Société Les Ponts Jacques-Cartier et Champlain Inc...........368 737 000 $
(Le crédit 1 est adopté.)
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........551 124 773 $
ç
Crédit 5—Dépenses en capital...............106 911 344 $
ç
Crédit 10—Subventions et contributions.......683 312 718 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés.)
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Crédit 1—Paiements à VIA Rail Canada Inc...........330 077 000 $
(Le crédit 1 est adopté.)
L'AUTORITÉ DU PONT WINDSOR-DÉTROIT
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Crédit 1—Paiements à l'Autorité du Pont Windsor-Détroit..........58 469 905 $
(Le crédit 1 est adopté.)
Le président: J'ai le consentement unanime. Dois-je faire rapport de l'adoption des crédits du Budget principal des dépenses à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Le président: Avant de terminer, je veux souligner que nous consacrerons une heure aux travaux du comité jeudi. Durant la deuxième heure, nous devions accueillir une délégation du Ghana, comme vous le savez, qui avait demandé à comparaître devant le comité. Toutefois, elle ne pourra pas être présente ce jour-là, alors nous aurons une réunion d'une heure uniquement. Je crois qu'elle a annulé sa comparution aujourd'hui seulement. Nous n'y pouvons rien. La séance de jeudi sera une réunion en comité plénier.
Je vous remercie beaucoup.
La séance est levée.