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La société a 22 sites d'exploitation, son siège social étant situé à Edmonton, en Alberta. Dix de ces sites sont dotés d'installations complètes d'entretien et de réparation de camions-tracteurs, de citernes-remorques et d'autres remorques de transport de produits en vrac. Nous exploitons aussi à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, un parc de réservoirs de stockage d'une capacité de 160 millions de litres qui dessert les clients des routes d'hiver de la région.
Parallèlement au parc de stockage, nous avons aussi à Yellowknife notre division de la construction qui est spécialisée dans les projets de construction civils et industriels. Nous avons des installations de transbordement dans la plupart de nos sites, et notamment une installation de transbordement rail-route des liquides en vrac à Calgary, en Alberta, et une autre à Trail, en Colombie-Britannique. Nos clients appartiennent à un grand nombre de secteurs, dont l'agriculture, l'énergie et les mines.
Notre flotte de véhicules compte plus de 600 tracteurs routiers classe 8 et 1 500 remorques d'une charge brute pouvant atteindre 63 500 kilogrammes. Notre parc de citernes-remorques compte plus de 500 citernes TC406 pour les produits pétroliers. Nous avons aussi 350 citernes routières TC331 pour le transport des gaz de pétrole liquéfiés et de l'ammoniac ainsi que quelque 150 citernes TC406/407 pour le transport du pétrole brut et des condensats.
Au cours d'une année, nos unités tracteurs-citernes transportent plus de 4,5 milliards de litres de carburants raffinés à base de pétrole, 285 millions de litres de gaz de pétrole liquéfiés et 192 millions de litres d'ammoniac. Dans une année moyenne, nos véhicules transportant des marchandises parcourent plus de 75 millions de kilomètres dans toutes les conditions routières possibles.
Un certain nombre de nos routes de transport se trouvent dans des régions isolées. Compte tenu de l'étendue de notre territoire, le transport routier par camion constitue le seul moyen d'approvisionnement en marchandises, y compris les carburants pour véhicules et le propane pour chauffer les maisons.
Nos opérations se basent sur la sécurité et la formation ainsi que sur des centres de répartition modernes, du matériel d'une conception particulière et des mesures préventives spéciales touchant le matériel de transport de produits dangereux. Nous reconnaissons qu'une participation soutenue de la direction aux pratiques de sécurité constitue la pierre angulaire de la protection de nos employés, de l'environnement, du grand public et des clients que nous desservons.
Notre système de gestion de la sécurité favorise la prévention proactive. L'équipe de direction veille à ce que le système soit appliqué conformément aux exigences et assure un rendement satisfaisant dans tous les secteurs de l'entreprise. À part le travail de la personne responsable du SGS, il y a, à tous les échelons de la direction, parmi les superviseurs et dans tout l'effectif, un engagement fort visant à assurer le succès du programme. En cas d'incident, une équipe d'intervention d'urgence est mise sur pied pour corriger la situation et prévenir tout autre préjudice touchant les gens, l'environnement et les biens. Une fois que le site de l'incident a été sécurisé, il y a des enquêtes de suivi ainsi qu'une analyse destinée à établir les causes et à définir les mesures correctives.
La prévention joue un rôle de premier plan dans le succès du SGS. Des programmes de sécurité et de formation sont en place pour éduquer les chauffeurs du matériel de transport routier de RTL-Westcan. Tous les chauffeurs nouvellement recrutés doivent suivre un cours initial en classe. Cette formation porte entre autres sur les procédures de l'Institut canadien des produits pétroliers, le transport de marchandises dangereuses, le Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail et notre système de gestion de la sécurité.
Un camionneur professionnel doit savoir se comporter dans un milieu de travail en évolution constante. Des compétences particulières sont nécessaires pour affronter des conditions routières changeantes et travailler sur différents sites de chargement et de déchargement afin de livrer en toute sécurité le produit transporté. RTL-Westcan a installé deux simulateurs de conduite pour enseigner les compétences de base nécessaires à la conduite des camions de transport routier et pour perfectionner des compétences particulières, comme la conduite en hiver et la protection contre le capotage. À la fin du cours initial en classe, la formation sur route commence. Une équipe de formateurs chevronnés travaille avec les chauffeurs dans les camions pendant une première période, puis les contrôle à intervalles réguliers pour s'assurer de leur niveau de compétence dans le cadre d'examens périodiques du rendement. Le système Smith de conduite défensive est utilisé pour inculquer des compétences particulières. Des modules d'apprentissage en ligne CarriersEdge permettent de rappeler certaines connaissances liées au transport des marchandises dangereuses, au système SIMDUT, aux procédures de l'ICPP, etc.
Nous insistons beaucoup en outre sur la distraction au volant. L'utilisation de téléphones portables et d'autres dispositifs électroniques pendant la conduite est interdite dans les véhicules de la société.
Le système de délivrance de permis aux chauffeurs professionnels classe 1 comporte une sérieuse lacune. Nous avons pu constater un certain manque de formation parmi les chauffeurs classe 1 nouvellement recrutés, qui semblent pouvoir obtenir leur permis en se conformant à des exigences minimales. La formation pourrait être considérablement améliorée grâce à la création d'un programme d'apprentissage approuvé par le gouvernement semblable à celui qui s'applique partout au Canada aux métiers Sceau rouge.
Compte tenu de la nature complexe de la conduite routière de grandes unités camions-tracteurs, différents niveaux de formation sont nécessaires, comme on l'a mentionné plus tôt, afin d'inculquer aux camionneurs les compétences voulues. Il n'y a pas de doute que ce domaine est susceptible d'amélioration.
Comme les membres des corps de métiers qui doivent satisfaire à un certain niveau d'une norme établie avant de poursuivre leur formation, le secteur du transport profiterait d'un programme plus rigoureux comportant des niveaux de compétence définis. J'estime aussi que le programme d'apprentissage des chauffeurs professionnels peut attirer des travailleurs du pays, réduisant le besoin de travailleurs étrangers. La portée des tâches et des compétences des chauffeurs professionnels mériterait une étude plus approfondie.
Une conduite sûre par tous les temps constitue un important élément, mais il faut aussi considérer le processus de chargement et de déchargement et la formation continue. Souvent, les chauffeurs sont tenus de charger et de décharger dans des sites non gardiennés de régions éloignées. Le travail consistant à transférer des marchandises dangereuses devient beaucoup plus complexe quand il s'agit de produits volatils. Les chauffeurs doivent comprendre le fonctionnement d'un équipement complexe et pouvoir transférer des produits pétroliers en toute sécurité. Leur situation est semblable à celle des membres d'autres corps de métier qui doivent avoir un titre professionnel.
Consciente du fait que des périodes suffisantes de repos sont essentielles pour la conduite des véhicules, RTL-Westcan a établi un programme de gestion de la fatigue en 2009. Le programme insiste sur les troubles du sommeil, la détection et le traitement. Tous les chauffeurs professionnels et les titulaires de postes critiques sur le plan de la sécurité sont tenus de participer au programme. Nous avons pu constater ses bienfaits au sein de notre société. Nous croyons que tous les transporteurs ferroviaires, maritimes et routiers pourraient bénéficier d'un tel programme dans leurs opérations.
Nous accordons une grande importance aux techniques de gestion des parcours afin de veiller à emprunter les routes adéquates lors du transport de marchandises dangereuses. Nous suivons les conditions météorologiques afin d'informer les chauffeurs de l'état des chaussées, des routes fermées et des conditions extrêmes. Nous n'hésitons pas à suspendre les opérations si l'état des routes l'impose.
Nos centres de répartition ont recours aux technologies les plus modernes pour coordonner la livraison des produits à nos clients. Tous les tracteurs sont équipés d'enregistreurs électroniques de bord qui suivent constamment l'emplacement du véhicule et sa progression. Ces appareils se fondent sur l'utilisation de satellites, de téléphonie cellulaire ou d'ondes radio. Les centres de répartition sont équipés de dispositifs de communication bidirectionnels permettant de rester en contact avec les véhicules pendant leur parcours. Les chauffeurs peuvent envoyer des messages aux centres pour faire des mises à jour ou relayer d'autres renseignements opérationnels. Cette fonction est désactivée lorsque le véhicule est en mouvement. Les répartiteurs peuvent faire correspondre le matériel à des produits particuliers afin de s'assurer que les marchandises dangereuses sont transportées dans des véhicules adéquats.
Un système électronique de suivi de la maintenance fonctionne parallèlement au système de répartition pour veiller à ce que l'entretien préventif soit fait et émettre automatiquement des avertissements lorsque le matériel a besoin de n'importe quelle forme d'entretien, y compris l'inspection des citernes conformément à la norme CSA B620. L'enregistreur de bord fournit aussi des rapports sur les événements critiques, et notamment sur la vitesse, la stabilisation antiroulis et le freinage brutal. Différents seuils sont utilisés pour déterminer la gravité des incidents. Les renseignements sont transmis en temps réel au centre de contrôle, qui examine les données et prend les mesures nécessaires.
La limite de vitesse routière de la société est établie à 100 kilomètres à l'heure. La vitesse du véhicule est contrôlée non seulement sur route, mais aussi dans les zones à vitesse réduite qui se trouvent par exemple dans les secteurs urbains. Une vitesse excessive augmente considérablement les distances de freinage et la consommation de carburant. Nous croyons fermement que les vitesses supérieures à 100 kilomètres à l'heure ne valent pas le risque additionnel.
Les heures de service sont enregistrées par des moyens électroniques, de sorte que les centres de répartition connaissent les heures de travail qui restent pour chaque chauffeur ainsi que l'heure à laquelle il doit prendre du repos. La formation particulière qui se répète est également suivie pour s'assurer que la formation des chauffeurs est à jour et qu'ils possèdent les qualifications voulues pour s'acquitter de leurs fonctions.
Nous choisissons les constructeurs chez qui nous achetons notre équipement en fonction du degré de perfectionnement des technologies qu'ils utilisent. Le fonctionnement global des véhicules est surveillé par des moyens électroniques qui assurent des conditions optimales d'utilisation du carburant et de fonctionnement au ralenti afin de réduire leurs effets environnementaux.
Cette information est transmise au dispositif de communication de bord par l'entremise du système de gestion du moteur. Ainsi, les rapports peuvent être envoyés aux centres de répartition et de contrôle. Les données servent à évaluer le rendement des chauffeurs dans le but d'améliorer leurs compétences. La moitié de nos tracteurs respectent les normes d'émissions réduites EPA 2010 des États-Unis et portent la vignette de conformité à la norme californienne de ralenti propre.
Les citernes routières TC406, TC407, TC412 et TC331 qui transportent des marchandises dangereuses égalent ou dépassent la norme CSA B620. Nous avons ajouté des caractéristiques de sécurité additionnelles telles que la stabilisation antiroulis, le contrôle de traction, les feux latéraux supplémentaires et les dispositifs latéraux anti-encastrement. Les unités destinées au transport des marchandises dangereuses ont également un système de verrouillage des freins qui empêche le véhicule de se mettre en mouvement pendant le chargement ou le déchargement.
Des programmes rigoureux d'entretien préventif nous garantissent que tout le matériel a subi des inspections régulières. Cela comprend les inspections annuelles des véhicules commerciaux, les contrôles visuels, les essais d'étanchéité ainsi que les essais quinquennaux comprenant des contrôles visuels et des tests portant sur la résistance à la pression, les organes internes et l'étanchéité. Ces inspections sont enregistrées dans nos systèmes de telle sorte que le matériel ne peut pas être choisi par un centre de répartition si les délais prévus sont écoulés.
Bref, nous sommes de fiers membres du secteur canadien du transport routier. Faisant partie des commanditaires nationaux de MADD Canada, nous considérons que la sécurité du transport est un élément de première importance de notre entreprise. Grâce aux programmes que nous avons mentionnés — SGS, simulateurs, formation intensive des chauffeurs, utilisation d'indicateurs de rendement et capacité de les mesurer —, notre secteur peut réduire le nombre total d'accidents et continuer à assurer le transport en toute sécurité des marchandises dangereuses.
Je vous remercie du temps que vous nous avez accordé et de l'occasion de présenter notre point de vue au comité.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'avoir permis à l'Alberta Motor Transport Association de participer à votre étude du régime canadien de sécurité des transports sous l'angle du transport des marchandises dangereuses et des systèmes de gestion de la sécurité.
Je crois savoir que votre comité a entendu la semaine dernière l'Alliance canadienne du camionnage et d'autres associations provinciales. Comme notre association est membre de l'ACC, nous sommes en faveur des systèmes d'enregistrement électroniques, des dispositifs de stabilisation antiroulis pour les camions neufs, des limiteurs de vitesse et de la formation obligatoire pour les chauffeurs de camion débutants.
Dans le secteur pétrolier albertain, il y a deux grands moyens de transport des produits du pétrole et du gaz, à savoir le pipeline de collecte et le camion entre l'installation pétrolière et un point de distribution tel qu'un terminal de pipeline ou une installation d'épuration. Seulement 10 % du pétrole brut est transporté par camion sur nos routes et ce, dans le respect le plus strict des règlements du ministère des Transports.
Selon moi, le transport routier en vrac des matières dangereuses de catégorie 3 ne sera jamais une option pour l'industrie pétrolière et gazière, car en régime d'utilisateur-payeur nous ne serions pas rentables sur de grandes distances. Le nombre de camions qui serait nécessaire pour transporter la charge de 100 wagons-citernes serait déjà prohibitif aujourd'hui. Compte tenu de la pénurie prévue de chauffeurs, le transport routier ne serait même pas envisageable.
Outre les produits pétroliers, il y a bien des types et des quantités de marchandises dangereuses destinées à de nombreux secteurs — y compris des biens ménagers — qui sont transportées dans le marché du chargement partiel ou complet. Ces marchandises sont aussi transportées dans le respect des règlements du ministère des Transports.
Les organismes de réglementation provinciaux font des inspections dans les établissements de tous les transporteurs de marchandises dangereuses pour s'assurer que leurs systèmes de gestion de la sécurité sont conformes, vérifiés à l'interne et appliqués. De plus, les camionneurs qui circulent sur nos routes font l'objet d'inspections routières destinées à vérifier que leur formation est à jour et que leurs papiers sont conformes aux règlements du ministère des Transports et aux exigences liées au transport des marchandises dangereuses.
La formation des camionneurs qui transportent des marchandises dangereuses s'inscrit dans le programme global que doivent respecter tous les transporteurs pour assurer la sécurité sur nos routes. Les camionneurs reçoivent la formation nécessaire pour comprendre les documents qui doivent accompagner les marchandises, mais les expéditeurs aussi devraient être tenus responsables de la formation de leurs employés chargés du transport de marchandises dangereuses, de l'exactitude des documents d'accompagnement et de toutes les indications de danger correspondant aux produits transportés, y compris les plaques-étiquettes de danger remis aux chauffeurs pour chaque livraison.
Notre industrie s'efforce constamment d'améliorer la sécurité routière en vue de réduire le nombre d'accidents. De plus, des normes élevées sont appliquées pour réduire les incidents à toutes les installations de chargement et de déchargement. Notre association encourage ses membres et collabore avec eux sur une base quotidienne pour assurer la sécurité sur nos routes.
Je vous remercie de votre attention. Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, tout le monde. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de présenter au comité le point de vue de notre association.
Je vais essentiellement reprendre les observations de Richard.
L'APTA est évidemment l'organisme qui représente les provinces de l'Atlantique. Comptant plus de 300 membres, dont la plupart transportent des marchandises dangereuses, l'association considère que votre étude est importante. C'est une chose que nous suivons de très près.
Nous faisons également partie de l'Alliance canadienne du camionnage. Par conséquent, nous appuyons le document présenté au comité plus tôt cette année. Notre industrie est bien consciente du fait que le transport des marchandises dangereuses est très en vue ces jours-ci. Nous estimons que notre secteur va bien. Il est actuellement très sûr, le nombre d'incidents est minime et la plupart ne se produisent pas pendant le transport de marchandises dangereuses.
Nous avons l'impression que le système qui est actuellement en place fonctionne bien. Cela dit, je m'empresse d'ajouter que nous partageons la route avec le public, ce qui nous impose de continuer à nous soucier de la sécurité de nos opérations et de veiller à la sécurité de nos véhicules. Comme Richard l'a mentionné, nous avons besoin, à cette fin, de disposer de certaines choses, comme les systèmes d'enregistrement électroniques, les normes de stabilisation antiroulis à l'intention des constructeurs de véhicules et les limiteurs de vitesse. Que nous transportions des marchandises dangereuses ou des cargaisons ordinaires, ces trois éléments sont importants pour l'industrie parce qu'ils nous aident à maintenir la sécurité de nos opérations.
Au sujet des points à améliorer, je voudrais signaler un certain nombre d'aspects, que Richard a également mentionnés. Les expéditeurs devraient assumer une plus grande part de responsabilité pour la documentation, mais on devrait en même temps insister davantage sur la formation des camionneurs ainsi que sur la qualité des formateurs qui en sont chargés.
Comme je l'ai dit, nous n'avons aujourd'hui que très peu d'incidents, ce qui montre que les systèmes fonctionnent très bien. Nous sommes cependant disposés à écouter vos recommandations et à répondre à toute question que vous auriez.
Je vous remercie.