:
Bonjour, monsieur le président. C'est moi qui prendrai la parole.
[Français]
Je suis le colonel Steve Charpentier, directeur de la Sécurité des vols dans l'Aviation royale canadienne. Je suis également l'autorité des enquêtes sur la navigabilité au ministère de la Défense nationale et dans les Forces armées canadiennes, titre que l'ensemble de la Force aérienne connaît sous l'acronyme AEN.
Je suis accompagné du lieutenant-colonel Paul Dittmann, mon enquêteur-chef, et de M. Jim Armour, mon enquêteur principal, tous deux de la direction de la Sécurité des vols, ainsi que de M. Alex Weatherston, conseiller juridique au bureau des services juridiques auprès des Forces canadiennes et du ministère de la Défense nationale. Ils ont tous travaillé à la rédaction de ce projet de loi.
En vertu d'un ordre du chef d'état-major de la Défense préparé au nom du , l'autorité des enquêtes sur la navigabilité, que je nommerai AEN, est investie des pouvoirs et des fonctions nécessaires pour appuyer les programmes de navigabilité et de sécurité des vols des Forces canadiennes et du ministère de la Défense nationale.
Je vous remercie de me permettre de présenter au comité quelques observations préliminaires sur les modifications proposées à la Loi sur l'aéronautique.
[Traduction]
Je tiens d'abord à préciser que ces modifications revêtent une importance cruciale pour assurer le succès continu des enquêtes sur l'aviation menées dans le cadre du programme de navigabilité du ministère de la Défense nationale et du programme de la sécurité des vols des Forces canadiennes.
Ces modifications, qui visent à corriger de multiples lacunes présentes dans la Loi sur l'aéronautique, apporteront au ministre de la Défense nationale les outils dont il a besoin pour satisfaire aux exigences de la Loi sur l'aéronautique relatives aux enquêtes sur les événements aéronautiques.
À titre d'autorité des enquêtes sur la navigabilité, le ministre de la Défense nationale m'a délégué la responsabilité législative d'enquêter sur les questions de sécurité aérienne pour les Forces canadiennes dans le cadre du programme de navigabilité du ministère. De plus, à titre de directeur, Sécurité des vols, je suis chargé du maintien et de la mise en oeuvre du programme de la sécurité des vols des Forces canadiennes. Les pouvoirs prévus dans les modifications proposées sont essentiels pour que je puisse continuer à exercer mes fonctions d'autorité des enquêtes sur la navigabilité avec compétence et de façon transparente et indépendante.
Veuillez noter que les enquêtes menées dans le cadre du programme de navigabilité et du programme de la sécurité des vols ont uniquement pour but de découvrir les lacunes relatives à la sécurité de l'aviation militaire et de faire des recommandations en vue de les éliminer ou de les atténuer. Les enquêtes ne servent ni à des fins de discipline ni à des fins administratives, et c'est là un des concepts importants du processus. Il est ainsi possible d'instaurer une culture qui favorise le signalement libre et ouvert des événements, puisque le processus d'enquête aboutit à une série de conclusions et de recommandations exemptes de blâme qui visent la prévention.
Cependant, au fil du temps, il s'est produit des changements dans la façon dont l'Aviation royale canadienne conduit ses opérations et donne l'instruction, et ces changements sont une source de préoccupations quant à la capacité de l'autorité des enquêtes sur la navigabilité et des enquêteurs délégués d'enquêter sur les questions de sécurité touchant l'aviation militaire, surtout lorsque des civils sont impliqués.
La Loi sur la défense nationale confère un pouvoir législatif qui s'applique aux personnes justiciables du code de discipline militaire, c'est-à-dire les membres des Forces canadiennes. Ce pouvoir est très utile quand il s'agit d'enquêter sur des éléments militaires des Forces canadiennes, car il est possible de donner des ordres légitimes pour s'assurer de la collaboration des militaires pendant les enquêtes aéronautiques. Toutefois, la Loi sur la défense nationale ne s'applique pas de façon générale aux civils et aux entrepreneurs civils qui participent de plus en plus à nos opérations aériennes et à l'instruction, dans une gamme d'activités, allant de la maintenance complète des flottes d'aéronefs de recherche et sauvetage et de transport à la location d'avions-écoles appartenant à des civils dans les écoles de pilotage de Moose Jaw et de Portage la Prairie.
Je voudrais maintenant souligner que la Loi sur le Bureau canadien d'enquête sur les accidents de transport et de la sécurité des transports interdit au Bureau de la sécurité des transports civil d'enquêter sur les accidents de l'aviation militaire, sauf si des installations de l'aviation civile ou des aéronefs non militaires sont concernés, et dans ce cas, l'enquête doit être coordonnée avec l'autorité des enquêtes sur la navigabilité.
Donc, même si le ministre de la Défense nationale est responsable en vertu de la Loi sur l'aéronautique des enquêtes sur la sécurité des vols militaires, les enquêteurs militaires ne disposent pas des moyens légaux appropriés pour traiter avec les civils et les entrepreneurs civils impliqués dans des accidents d'aéronefs militaires. Afin de combler cette lacune, les modifications proposées à la Loi sur l'aéronautique intègrent un grand nombre de pouvoirs et de dispositions qui correspondent largement à ceux dont se sert le Bureau de la sécurité des transports pour faire enquête sur les accidents civils. Une telle stratégie permettra à l'autorité des enquêtes sur la navigabilité et aux enquêteurs délégués de recourir à ces pouvoirs pour mener convenablement les enquêtes qu'on leur a confiées, peu importe le lieu de l'événement et les personnes touchées. De plus, les civils et les entreprises qui appuient l'aviation militaire connaîtront très bien le processus d'enquête puisque l'autorité des enquêtes sur la navigabilité et le Bureau de la sécurité des transports utiliseront essentiellement les mêmes pouvoirs d'enquête.
Toutefois, il y a certaines différences entre les modifications proposées à la Loi sur l'aéronautique et les dispositions correspondantes de la Loi sur le Bureau canadien d'enquête sur les accidents de transport et de la sécurité des transports, que j'appellerai Loi sur le BCEATST. J'aimerais prendre le temps de vous les expliquer. La plupart concernent les enregistreurs de bord et l'utilisation des données provenant de ces appareils.
Grâce aux modifications, il sera possible de mettre l'enregistreur de bord d'un aéronef utilisé par les Forces canadiennes ou en leur nom à la disposition des commissions d'enquête militaires instituées en vertu de l'article 45 de la Loi sur la défense nationale. Comme dans le cas de l'exigence du paragraphe 28(6) de la Loi sur le BCEATST, quand un tribunal civil ou un coroner doit prendre une décision lorsqu'il est saisi d'une demande de production et d'examen d'un enregistreur de bord, le paragraphe 23(1) des modifications proposées à la Loi sur l'aéronautique comporte un essai qui prévoit qu'un enregistreur de bord militaire serait mis à la disposition d'une commission d'enquête si l'intérêt public qui est sous-jacent à la saine gestion des Forces canadiennes l'emporte sur la protection dont jouit l'enregistrement de bord. Le ministre de la Défense nationale décidera en fin de compte quel intérêt prévaut. Cette disposition représente un changement opportun, jugé nécessaire pour éviter une situation où, comme c'est le cas pour le moment, une autorité des Forces canadiennes, l'AEN, pourrait comparaître devant un tribunal et tenter de protéger un enregistreur de bord, tandis qu'une autre autorité des Forces canadiennes, la commission d'enquête, serait devant le même tribunal s'efforçant d'obtenir l'accès à cet enregistreur de bord.
De plus, contrairement à la Loi sur le BCEATST, les nouvelles dispositions législatives prévoient que les enregistreurs de bord qui sont mis à la disposition d'une commission d'enquête pourraient par la suite être employés dans d'autres procédures visant à déterminer la capacité ou la compétence d'un membre d'équipage militaire impliqué dans un événement. Toutefois, l'utilisation d'un enregistreur de bord serait totalement exclue de toute procédure disciplinaire militaire. L'emploi d'un enregistreur de bord dans une procédure visant à établir la capacité ou la compétence est jugé approprié, puisqu'il faut protéger les ressources de l'aviation militaire nécessaires à la défense du Canada.
En outre, l'AEN peut, dans l'intérêt de la sécurité de l'aviation, autoriser l'utilisation des enregistreurs de bord à des fins autres que les enquêtes de sécurité de l'aviation; ils pourraient notamment servir pour les comptes rendus de vol ou l'instruction. On a ainsi l'avantage d'un système à deux fonctions, tel l'affichage tête haute avec voix, qui peut être pleinement utilisé, tant comme enregistreur de bord que comme aide à l'instruction sur les pistes et aires de trafic. Il s'agit d'un avantage qui entraîne une grande économie de ressources pour les Forces canadiennes et facilite les enquêtes de sécurité.
Enfin, aux termes des modifications, l'AEN fournira ses rapports au ministre de la Défense nationale, alors qu'en vertu de la Loi sur le BCEATST, le Bureau de la sécurité des transports rend ses rapports publics. Cela se justifie étant donné la portée plus vaste des enquêtes et des rapports de l'AEN, qui peut englober des renseignements classifiés sur les opérations ou autres. Le ministre de la Défense nationale devrait, conformément à la pratique actuelle, permettre la publication des rapports de l'AEN, dépouillés des éléments pouvant compromettre les opérations ou la sécurité.
L'incapacité d'obtenir des renseignements essentiels aux enquêtes de sécurité des vols de la part des civils et des entreprises civiles est un autre problème connexe. Les civils et les entreprises civiles disposent d'une masse de données techniques, et ils pourraient fournir des commentaires utiles après avoir examiné le projet d'un rapport d'enquête.
Toutefois, la divulgation non autorisée ou prématurée de renseignements tirés d'un projet de rapport n'entraîne aucune sanction, alors que la communication anticipée de tels renseignements pourrait compromettre une enquête. Les Forces canadiennes hésitent donc actuellement à consulter les civils et les entreprises civiles pendant le processus d'examen. Les dispositions juridiques prévues dans les modifications, qui interdisent la divulgation de l'information contenue dans des projets de rapports d'enquête, régleront ces problèmes.
[Français]
En résumé, la nouvelle partie II qu'on propose d'ajouter à la Loi sur l'aéronautique permettra au ministère de la Défense nationale de satisfaire aux exigences de la Loi sur l'aéronautique en conférant aux enquêteurs militaires les pouvoirs dont ils ont besoin pour mener des enquêtes approfondies sur les accidents d'aéronefs militaires pouvant impliquer des civils.
Les enquêteurs militaires recevront une formation complète sur tous les aspects de leurs nouveaux pouvoirs avant d'être autorisés à les exercer.
Par ailleurs, les modifications faciliteront l'échange de renseignements avec le Bureau de la sécurité des transports du Canada en vue de coordonner les enquêtes, puisque les deux bureaux auront presque les mêmes obligations quant à la protection de l'information.
Finalement, et surtout, les modifications proposées s'imposent pour améliorer la capacité des Forces canadiennes et du ministère de la Défense nationale à assurer la sécurité des hommes et des femmes de la communauté de l'aviation militaire, des civils qui y jouent un rôle et de la population en général.
Je suis prêt à répondre à toute question des membres du comité.
[Traduction]
Merci.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Tout d'abord, permettez-moi de vous féliciter, colonel Charpentier, pour votre présentation de ce matin. C'est peut-être la présentation la plus cohérente qu'il m'a été donné d'entendre depuis quelques années.
[Traduction]
Je vous remercie de votre mémoire, qui est fort exhaustif et très facile à comprendre.
D'après ce que je comprends de votre exposé, ces amendements visent à corriger deux rapports qui doivent être améliorés. Il s'agit du lien entre les rôles militaires et civils, et du rapport entre l'AEN et le SCT. Est-ce exact? Un certain nombre de modifications sont apportées pour améliorer la manière dont nous agissons en vertu des deux lois, et j'aimerais examiner quelques mesures avec vous.
Au cours des dernières années, de nombreux Canadiens se sont inquiétés du fait que le gouvernement, adoptant une approche générale, concentre de plus en plus de pouvoir entre les mains de certains ministres. Dans divers domaines, la prise de décision s'est élevée à l'échelon du cabinet du ministre, notamment le pouvoir de renverser des décisions prises par des organismes indépendants créés par la loi.
Puis-je examiner un peu avec vous les nouveaux pouvoirs conférés au ? Celui décrit à la page 4 de votre mémoire concerne un essai relatif à des enregistreurs de bord qui seraient mis à la disposition d'une commission d'enquête si l'intérêt public sous-jacent à la saine gestion des Forces canadiennes l'emporte sur la protection dont jouit l'enregistrement de bord. Le ministre de la Défense nationale est investi d'un nouveau pouvoir.
Est-ce le cas?
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Merci, monsieur. C'est une bonne question, à laquelle vous avez déjà donné une réponse.
Il faut aussi tenir compte du fait que les enquêtes du BST sont menées en vertu de la Loi sur le BCEATST. Le paragraphe 18(2) de la loi dicte que le Bureau de la sécurité des transports « ne peut enquêter sur un accident de transport mettant en cause un moyen ou une installation de transport militaires », à moins que l'accident ne mette également en cause un moyen de transport ou une installation non militaires. Si un accident met en cause un aéronef militaire et un aéronef non militaire, l'enquête, comme je l'ai déjà expliqué, sera coordonnée entre le BST et la MDN.
Cependant, il arrive souvent qu'un accident ne mette en cause que des aéronefs militaires, mais que des civils y soient associés. Le projet de loi prévoit cette éventualité. Il permettrait la tenue d'enquêtes appropriées lors de ce type d'accident, de plus en plus fréquent, parce que nous travaillons de plus en plus avec des sociétés civiles.
Nous avons un protocole et une entente avec l'OTAN et les États-Unis. Je vais vous donner un exemple, qui est toujours sous enquête, dont je n'entrerai pas dans les détails. L'un de nos Hercules a été impliqué dans un accident à Key West, en Floride. Au départ, les États-Unis ont réagi en y envoyant leur armée, parce que c'est un peu comme ici, on envoie l'armée enquêter. Selon le PE que nous avons, c'est le Canada qui mène l'enquête si l'un de nos biens est mis en cause dans un accident ou que quelque chose arrive aux États-Unis.
Tout ce que le BST n'a pas, nous devons le construire, et puis il y a une question de crédibilité. Nous avons un organisme compétent au Canada qui échange avec l'armée américaine...
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Nous essayons d'investir à fond dans la prévention. Toutes les fois que nous devons faire enquête, c'est signe que nos efforts de prévention n'ont pas été à la hauteur. Comme vous le savez, la prévention est loin d'être chose facile.
Il faut se réjouir du fait qu'il y a diminution. Je fais actuellement une tournée où je présente ces statistiques. Le nombre d'accidents n'a jamais été aussi bas au cours des 10 dernières années. Ces bons résultats sont donc attribuables à notre plus grande efficacité au chapitre de la prévention, des mesures de navigabilité et sans doute des processus d'enquête et de mise en commun des renseignements. Dans notre système, tous les incidents font l'objet d'un rapport. N'importe qui au Canada peut consulter ces rapports et voir ce qui s'est produit, quelles mesures ont été prises et quels enseignements il faut en tirer. C'est ainsi que nous pouvons dégager des pistes de solution.
Il y a une distinction à faire entre notre travail et celui du BST qui ne fait pas enquête sur tous les incidents. Ses enquêtes portent sur les accidents graves, lorsque l'intérêt public est en jeu notamment. Nous faisons enquête sur absolument tout. Par exemple, si quelqu'un nous signale qu'il a constaté ce matin en procédant à l'inspection avant le vol que l'on a installé un boulon qui ne convient pas à un certain endroit, nous enregistrons l'incident.
Nous avons un réseau de quelque 330 enquêteurs. Ils relèvent tous de moi aux fins des enquêtes. Leurs qualifications peuvent varier, mais les enquêtes de ce genre — lorsqu'on a utilisé un boulon, plutôt qu'un autre — sont généralement menées à l'échelle locale. L'enquêteur suit le processus et nous présente son rapport, simplement pour que nous soyons au courant.
Comme je l'indiquais, il y a quatre catégories d'enquêtes. La vaste majorité de nos 3 300 enquêtes portent sur des détails techniques de la sorte, des situations où un pilote n'a pas signé les documents requis avant le vol et des incidents semblables. C'est ce que je voulais dire lorsque j'indiquais que nous investissons beaucoup dans la prévention. Dans ces cas-là, un accident aurait pu se produire, mais il n'y en a pas eu. Comme il y avait un risque à nos yeux, nous avons fait enquête.
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Non. Vous verrez quand le rapport sera rendu public que nous avons formulé quelques bonnes recommandations. Il est possible que certains... Le processus est transparent. Il n'y a pas d'ingérence. Je n'en ai vu aucune trace.
C'est une question que je me posais un peu moi-même lorsque je suis entré en fonction en juillet dernier, à l'issue d'un déploiement en mission à Haïti. L'écrasement du Sea King en juillet a été un excellent test en la matière. Certains employés administratifs sont alors venus me dire que le chef d'état-major de la Force aérienne voulait savoir ce qui s'était passé. Je suis donc allé le voir pour l'informer des circonstances de l'accident. Lorsqu'il m'a vu arriver — il savait que j'étais le nouveau directeur de la sécurité des vols — il m'a dit qu'il ne voulait pas entendre ce que j'avais à lui dire, il ne voulait pas s'ingérer dans mon travail. Il m'a demandé de retourner dans mon bureau et de faire ce que j'avais à faire; il allait passer par la chaîne de commandement pour obtenir l'information dont il avait besoin.
Sa réaction m'a réjoui grandement, car il s'agissait d'un test important à mes yeux. Mes responsabilités sont donc tout à fait respectées et je n'ai jamais vu d'ingérence. Dans le cas du sergent Gilbert, le technicien en recherche et sauvetage qui a perdu la vie au Nunavut, nous avons mené un enquête longue et minutieuse, mais personne n'a cherché à faire de l'ingérence en aucun temps. Nous avons consulté directement de nombreuses personnes. Disons que nous souhaitions parler à un sergent, nous pouvions le faire directement. Théoriquement, dans les Forces canadiennes, un colonel ne peut pas parler à un sergent. Il doit s'adresser à son colonel, qui passe lui-même par le lieutenant-colonel et ainsi de suite.
Nous avons toutefois ce pouvoir d'y aller directement. Nous présentons donc nos informations au sergent concerné en lui demandant de ne rien divulguer. Nous voulons simplement nous assurer de ne pas inclure de renseignements erronés dans notre rapport.
C'est donc une façon de faire qui est bien comprise de tous et je crois d'ailleurs que chacun fait très attention de ne pas aller se mettre le doigt dans l'engrenage de la chaîne de commandement par crainte de créer une perception d'ingérence, une situation qui pourrait semer l'émoi jusqu'au bureau du ministre de la Défense nationale.