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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les membres du comité de l'invitation que vous avez lancée à la Fédération canadienne des municipalités à participer à la révision du régime canadien de sécurité des transports.
Je suis la mairesse de la Ville de Bromont, au Québec, et présidente du caucus du Québec de la Fédération canadienne des municipalités, le FCM. Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui pour représenter la FCM à titre de coprésidente du Groupe de travail municipal sur la sécurité ferroviaire nationale de la Fédération canadienne des municipalités.
Malheureusement, le président de la FCM, M. Claude Dauphin, était dans l'impossibilité d'être avec nous aujourd'hui. Il m'a donc demandé de vous transmettre ses regrets.
M'accompagne ici ce matin, M. Daniel Rubinstein, conseiller principal en politiques à la FCM en matière de sécurité ferroviaire et de transport des marchandises dangereuses. Il est le représentant de la FCM au Comité consultatif sur la politique générale relative au transport des marchandises dangereuses de même qu'au Conseil consultatif sur la sécurité ferroviaire. Je suis également accompagnée de M. Stéphane Émard-Chabot, notre conseiller juridique externe, qui a mené notre engagement en matière de responsabilité civile.
Alors que mes remarques se concentrent sur la responsabilité civile, conformément à l'ordre du jour de la réunion d'aujourd'hui, nous serions très heureux de saisir cette occasion pour répondre aux questions des membres du comité sur d'autres aspects du régime de sécurité ferroviaire au Canada, dont le partage d'informations, les plans d'intervention d'urgence, les normes des wagons-citernes et la nécessité de solides évaluations des risques par les sociétés ferroviaires et ces sociétés qui expédient des marchandises dangereuses. Nous avons travaillé étroitement avec la et les fonctionnaires de Transports Canada sur toutes ces questions.
Comme vous le savez peut-être, la Fédération canadienne des municipalités représente 90 % de la population du Canada, soit environ 2 000 municipalités d'un bout à l'autre du pays. Notre mission est de promouvoir et de protéger les intérêts de toutes les collectivités, qu'elles soient petites ou grandes, urbaines ou rurales, centrales ou éloignées, sur toutes les questions de politiques et de programmes de compétence fédérale.
La Fédération canadienne des municipalités soulève diverses questions relatives à la sécurité ferroviaire depuis des décennies. Elle a participé activement à un certain nombre d'initiatives entourant la sécurité ferroviaire, notamment au Comité consultatif sur la politique générale relative au transport des matières dangereuses et également au Conseil consultatif sur la sécurité ferroviaire. Plus récemment, la FCM a joué un rôle clé dans la révision de la réglementation des passages à niveau effectués par Transports Canada.
Les membres de la FCM sont dans une position unique pour discuter de cette question. Les dirigeants locaux du Canada sont non seulement profondément engagés à assurer la sécurité des citoyens qu'ils représentent, mais ils sont également très conscients de l'importance du transport ferroviaire dans l'activité économique de leur collectivité.
Dans le sillage de la catastrophe ferroviaire qui a dévasté la ville de Lac-Mégantic, le président de la FCM a mis sur pied un groupe de travail sur la sécurité ferroviaire nationale composé de dirigeants municipaux de partout au Canada. Le groupe de travail a établi un certain nombre de priorités qui, de l'avis de la FCM, doivent être abordées afin d'améliorer la sécurité ferroviaire et de restaurer la confiance du public dans la sécurité du réseau ferroviaire canadien, en particulier en ce qui concerne le transport des marchandises dangereuses traversant toutes nos collectivités.
L'une des priorités établies par le groupe de travail consiste à s'assurer que tous les coûts résultant d'accidents ferroviaires sont assumés par l'industrie et, dans le sens le plus large du terme, ne sont pas refilés aux contribuables, particulièrement au niveau municipal.
[Traduction]
Cette année, la FCM a participé à deux consultations sur la question de la responsabilité civile. La première était organisée par l'Office des transports du Canada, dans le cadre de son examen du Règlement sur l'assurance responsabilité civile relative aux chemins de fer; la deuxième était organisée par le ministère des Transports, dans le cadre de son examen exhaustif du régime de responsabilité civile et d'indemnisation pour le transport ferroviaire.
La position de la FCM au sujet de la nécessité de modifier le régime actuel d'indemnisation en cas d'accident ferroviaire repose sur plusieurs principes.
Premièrement, le régime doit prévoir une couverture complète et une indemnisation totale pour quiconque subit des préjudices pécuniaires ou matériels à la suite d'un accident de chemin de fer. Cela comprend les particuliers, les entreprises et les organismes publics comme les municipalités et tous les paliers de gouvernement.
Deuxièmement, le régime doit prévoir une couverture complète et une indemnisation totale pour les types de préjudices, y compris les dégâts causés à l'environnement.
Troisièmement, le régime doit prévoir une indemnisation quelle que soit la cause de l'accident, qu'il s'agisse d'un acte de négligence délibéré ou tout simplement d'un accident.
Quatrièmement, le régime doit se fonder sur le principe du pollueur-payeur, ce qui signifie que les sociétés qui utilisent le réseau ferroviaire pour transporter des marchandises ou qui bénéficient du transport de ces marchandises doivent contribuer aux coûts du régime.
Cinquièmement, n'importe quel régime d'assurance engendrera des coûts pour le secteur ferroviaire et ceux qui en dépendent pour leurs activités commerciales, mais celui qui sera retenu devra reconnaître le rôle essentiel que jouent les sociétés ferroviaires dans l'activité économique de l'ensemble du pays. Le nouveau régime devra donc être structuré de façon à ne pas compromettre la viabilité de ces sociétés, surtout celles qui exploitent des lignes courtes, car elles ont des ressources plus limitées que les sociétés ferroviaires de classe 1. Le régime devra également être structuré de façon à ne pas compromettre la compétitivité des innombrables entreprises qui dépendent du transport ferroviaire.
Enfin, l'obtention d'une indemnisation ne doit pas dépendre de la solvabilité ou de la survie de la société de chemin de fer impliquée dans l'accident à l'origine de la demande d'indemnisation.
Ces paramètres étant énoncés, la FCM recommande l'adoption d'un régime à deux niveaux. Le premier niveau s'appliquerait de préférence aux accidents qui se produisent plus fréquemment dans les opérations quotidiennes du réseau ferroviaire; il serait axé sur le marché et aurait principalement pour assise les règlements actuellement administrés par l'Office des transports du Canada. Le deuxième niveau s'appliquerait aux catastrophes, s'inspirerait du modèle actuellement en place pour le transport maritime, qui est financé non seulement par les transporteurs mais aussi par tous les maillons de la chaîne de distribution, notamment ceux qui font de l'importation, de la fabrication, de la distribution et du transport de produits dangereux.
[Français]
En ce qui concerne le premier niveau, nous avons recommandé à l'Office des transports du Canada que la liste des facteurs actuellement utilisée pour déterminer la pertinence de la couverture soit élargie de façon à y inclure la géographie, la topographie et les risques environnementaux spécifiques à l'endroit où une compagnie ferroviaire opère.
Il devrait également y avoir un renforcement du processus de transparence utilisé par l'Office des transports du Canada pour déterminer l'adéquation et la divulgation des montants d'assurances considérés suffisants pour chaque société ferroviaire.
La Fédération canadienne des municipalités recommande aussi que les lacunes contractuelles soient éliminées afin que les tiers innocents puissent recouvrer des dommages de la compagnie d'assurance en cas d'insolvabilité ou de faillite.
Que tous les contrats d'assurance nomment la Couronne dans le cadre d'une clause subrogatoire serait une option. Les compagnies ferroviaires devraient également être tenues de souscrire à des polices qui couvrent la déclaration tardive.
Enfin, nous soutenons la mise en vigueur d'exigences minimales obligatoires, mais nous croyons aussi qu'on devrait exiger des compagnies ferroviaires qu'elles achètent autant d'assurance que le marché privé leur permettra raisonnablement d'acheter. Dans les deux cas, il est essentiel que les exigences d'assurance reflètent la taille des opérations du transporteur, car il serait illogique d'imposer les mêmes exigences à une compagnie ferroviaire de courtes distances qu'à une société ferroviaire de classe 1.
[Traduction]
Même si l'on apporte ces améliorations au régime d'assurance général, le trésor public n'en restera pas moins l'assureur de fait en cas de catastrophe. Si une telle catastrophe se produit dans une zone très peuplée, il n'est pas du tout inconcevable que les dommages-intérêts soient supérieurs à la couverture actuelle des sociétés de chemin de fer de classe 1, laquelle, d'après ce que je sais, dépasse largement le milliard de dollars, aussi bien pour le CN que pour le CP.
Par conséquent, il faut créer un autre dispositif, au deuxième niveau, pour couvrir les préjudices matériels et pécuniaires causés par une catastrophe ferroviaire. La structure et l'envergure de ce dispositif devront faire l'objet d'autres consultations et d'autres analyses financières, mais la FCM recommande qu'il comporte les caractéristiques suivantes.
Premièrement, qu'il prenne la forme d'un droit ou d'une taxe de recouvrement des coûts, le dispositif devrait être financé par des cotisations de tout ce qui participe au transport ferroviaire de produits dangereux--les importateurs, les exportateurs, les courtiers, les producteurs, les acheteurs industriels et les transporteurs.
Deuxièmement, le dispositif devrait être accessible à quiconque a subi un préjudice causé par un accident ferroviaire — des particuliers, des entreprises, des organismes publics et les différents paliers de gouvernement.
Troisièmement, les indemnités payées en vertu de ce dispositif, par sinistre ou par demandeur, ne devraient pas être plafonnées.
Quatrièmement, le dispositif devrait être assorti d'un fonds d'urgence que les pouvoirs publics pourront utiliser immédiatement après un sinistre.
[Français]
La Fédération canadienne des municipalités a été heureuse de voir que le discours du Trône de l'an dernier comprenait l'engagement à exiger des expéditeurs et des sociétés ferroviaires qu'ils souscrivent à une assurance supplémentaire de façon à ce qu'ils soient tenus responsables.
Nous espérons que cet engagement clair se traduira par une approche de responsabilité civile à deux niveaux et que celle-ci permettra de relever les défis liés au fait de fournir une couverture pour les incidents catastrophiques tout en assurant la viabilité des compagnies ferroviaires de courtes distances, qui sont essentielles aux économies régionales partout au Canada.
Je remercie de nouveau le comité d'avoir permis à la Fédération canadienne des municipalités de partager son point de vue sur cette question extrêmement importante. Comme je l'ai mentionné au début de mon intervention, nous serons heureux de répondre aux questions relatives à tous les aspects de l'étude que fait le comité sur le transport des marchandises dangereuses par chemin de fer.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, membres du comité.
[Français]
Je m'appelle Nina Frid et je suis la directrice générale responsable du règlement des différends à l'Office des transports du Canada.
[Traduction]
Je suis accompagnée aujourd'hui de Liz Barker, avocate générale de l'office. Je vous remercie de me donner l'occasion de parler du rôle de l'office et en quoi il est lié à l'étude que vous avez entreprise.
Je vais commencer par vous dire quelques mots au sujet du rôle et du mandat de l'office. Nous sommes à la fois un tribunal administratif indépendant et un organisme de réglementation économique, au niveau fédéral, et notre compétence comprend les modes de transport ferroviaire, aérien et maritime, ainsi que leur accessibilité aux personnes souffrant d'une déficience, y compris le transport par autobus interprovincial.
J'ai apporté avec moi un exemplaire de la Loi sur les transports au Canada de 1996, qui est notre loi organique. Elle définit le mandat et la compétence de l'office, et ses responsabilités en matière d'application de la loi. L'article 5 énonce les objectifs de la politique nationale des transports, notamment la mise en place d'un système de transport national économique, efficient et accessible, qui respecte les normes de sécurité et qui contribue à la préservation de l'environnement. Cette politique doit également veiller à ce que la concurrence et les forces du marché soient les principaux facteurs en jeu dans la prestation de services de transport viables et efficaces, et que l'on puisse recourir à des règlements et à des mesures publiques stratégiques pour obtenir des résultats que la concurrence et les forces du marché ne permettent pas d'atteindre de manière satisfaisante.
S'agissant du transport ferroviaire, l'office n’a compétence que sur les sociétés de chemin de fer de compétence fédérale. À l'heure actuelle, il y a 31 sociétés de chemin de fer fédérales en activité. Vous en trouverez la liste intégrale sur le site Web de l'office, car elle est accessible à tous. Dans cette liste, on retrouve les plus grandes sociétés de chemin de fer d'Amérique du Nord, comme le CN et le CP, la société de transport de passagers VIA Rail, ainsi que plusieurs petits opérateurs de lignes courtes.
À partir de quel moment une société ferroviaire devient-elle une entreprise fédérale? Elle le devient lorsque ses lignes traversent une frontière provinciale, territoriale ou internationale. Le Canadien National et le Canadien Pacifique en sont des exemples typiques. Leurs lignes traversent la frontière canado-américaine, par conséquent, elles sont fédérales. Si vous consultez la liste dont je viens de parler, sur le site Web, vous y verrez aussi la White Pass and Yukon Route Railway; elle y figure parce que ses lignes traversent la frontière entre la Colombie-Britannique et le Yukon.
Il y a aussi la catégorie des sociétés ferroviaires qui font partie intégrante d'une entreprise fédérale existante. C’est le cas, par exemple, de la CSX Intermodal Terminals Railway, qui fait partie intégrante de CSX Transportation, une grande société ferroviaire nord-américaine.
S'agissant des entreprises ferroviaires fédérales, l'office a plusieurs responsabilités. Il règle les conflits qui opposent des sociétés de chemin de fer et des expéditeurs au sujet du niveau de service, les conflits entre des sociétés ferroviaires et des citoyens au sujet du bruit et des vibrations des trains, et toute autre question pertinente. Pour ce faire, l'office a recours à toute une gamme de mécanismes, y compris la facilitation, la médiation, l’arbitrage et la décision arbitrale.
De plus — et c'est sans doute ce qui vous intéresse le plus —, l'office délivre les certificats d'aptitude dont les sociétés ferroviaires ont besoin pour fonctionner. L’office approuve la construction de voies ferrées, établit les tarifs des manœuvres terminales interréseaux, détermine le revenu admissible maximal pour le transport du grain de l’Ouest, et exécute un certain nombre d’autres fonctions.
L'office n'a aucune compétence en matière de sécurité des sociétés ferroviaires pour le transport des produits dangereux. Ce sont des questions qui relèvent de Transport Canada.
De par son rôle en matière de réglementation économique, l'office délivre des certificats d'aptitude pour la construction ou l'exploitation d'une société ferroviaire. C'est à ce niveau que nous sommes concernés par l'assurance responsabilité civile d'une société ferroviaire fédérale. Je m'explique.
Le paragraphe 90.(1) de la Loi sur les transports au Canada dispose que « Nul ne peut construire ou exploiter un chemin de fer sans être titulaire d'un certificat d'aptitude ».
Le paragraphe 92.(1) de la même loi dispose que:
L'Office délivre un certificat d'aptitude pour un projet de construction ou d'exploitation de chemin de fer s'il est convaincu que celui-ci bénéficiera de l'assurance responsabilité réglementaire.
Le paragraphe 92.(3) donne à l'office le pouvoir de prendre des règlements en ce qui concerne les certificats d'aptitude et l'assurance responsabilité civile des sociétés de chemin de fer.
Le paragraphe 94.(1) oblige le titulaire d'un certificat d'aptitude à aviser l'office par écrit et sans délai de l'annulation ou de la modification de sa police d'assurance responsabilité civile, ou de tout changement important de ses activités, auquel cas l'office doit vérifier que la couverture est suffisante.
Il est donc très clair que c'est à la société de chemin de fer et au titulaire du certificat d'aptitude qu'il incombe, de par la loi, d'informer l'office en temps et lieu. La loi permet également à l'office de suspendre ou d'annuler un certificat d'aptitude s'il estime que l'assurance responsabilité civile n'est plus suffisante. Comment détermine-t-on qu'elle n'est plus suffisante? Le Règlement sur l'assurance responsabilité civile relative aux chemins de fer prévoit, ainsi que la loi… J'en ai apporté un exemplaire avec moi. Le règlement est affiché sur le site de l'office, il est donc accessible à tous. Conformément à ce règlement, l'office détermine que l'assurance est suffisante au moment où la société ferroviaire dépose une demande; on dit parfois que l'office examine ces demandes au cas par cas.
Étant donné la diversité des entreprises ferroviaires relevant de la compétence fédérale — avec, d'un côté, les grandes sociétés exploitant des lignes à l'échelle du continent nord-américain, comme le CN et le CP, et d'un autre côté, des entreprises saisonnières à vocation touristique —, il semble beaucoup plus raisonnable de vérifier, au cas par cas, que la police assurance est suffisante.
Le règlement ne fixe ni un minimum ni un maximum. Il énonce un certain nombre de facteurs que l'office doit prendre en considération et appliquer de façon cohérente chaque fois qu'il examine une demande et qu'il détermine si l'assurance responsabilité civile est suffisante. Tous ces facteurs sont énumérés dans le règlement, mais pour vous donner une idée, ils comprennent notamment le volume de trafic ferroviaire, l'étendue du réseau — il s'agit là du nombre de trains-milles (voyageurs et marchandises) —, les catégories de marchandises transportées, les types d'agglomérations desservies et la fiche de sécurité du demandeur.
Une police d'assurance responsabilité civile comporte généralement deux parties, l'affectation pour autoassurance, et un montant par sinistre et global. L'affectation pour autoassurance est le montant que la société ferroviaire doit payer au départ, avant que la compagnie d'assurances envoie un paiement en réponse à une réclamation. C'est un peu comme une franchise. L'office s'assure que la société ferroviaire a les moyens de payer cette affectation pour autoassurance. Le règlement oblige les sociétés de chemin de fer à fournir à l'office une confirmation écrite qu'elles ont pleinement informé l'assureur de la nature du projet de construction ou d’exploitation, des risques qui y sont associés et de tout autre risque relatif à la responsabilité civile. Le règlement oblige également les sociétés de chemin de fer à transmettre à l'office toute information pertinente.
Avant de délivrer un certificat d'aptitude à une société ferroviaire, l'office vérifie non seulement que la société a la capacité financière de payer l'affectation pour autoassurance, mais aussi que la compagnie d'assurances a la capacité financière de payer l'obligation de couverture prévue. L'office doit s'assurer que la couverture proposée est comparable à celle d'entreprises ferroviaires similaires. Le montant précis de la couverture d'assurance responsabilité civile de chaque société ferroviaire fédérale est confidentiel, de même que les renseignements financiers que les sociétés ferroviaires soumettent à l'office. Soit dit en passant, les sociétés de chemin de fer insistent sur le caractère confidentiel de ces renseignements, pour des raisons commerciales, face à leurs concurrents.
Le marché de l'assurance des sociétés de chemin de fer est très spécialisé, et il existe environ 30 à 40 sociétés dans le monde qui ont les moyens d'offrir ce genre de produit. Vu le niveau de tolérance au risque de leurs assureurs, les sociétés de chemin de fer n'ont pas beaucoup d'options pour obtenir une police d'assurance responsabilité civile. Les assureurs gèrent leur exposition au risque en exigeant que la société de chemin de fer leur fournisse, au moment d'établir la police d'assurance, une liste détaillée des facteurs de risque, et surtout, sa fiche de sécurité.
Je crois savoir que la ministre des Transports et le ministère des Transports ont déjà pris et vont continuer de prendre des mesures pour accroître la sécurité du transport ferroviaire, mais comme je l'ai dit, ce dossier ne relève pas de l'office.
La tragédie causée par le déraillement du train de MMA à Lac-Mégantic, en juillet 2013, est la pire catastrophe ferroviaire de toute l'histoire du Canada. D'après les informations que l'office a reçues, les réclamations d'une société ferroviaire fédérale n'ont jamais, au cours des dix dernières années, dépassé les limites de leur assurance responsabilité civile.
Cela dit, la catastrophe de Lac-Mégantic a soulevé de graves questions, à tous les niveaux, y compris celle d'une assurance responsabilité civile suffisante pour couvrir des sinistres d'une telle envergure, surtout dans le cas de petits opérateurs. C'est la raison pour laquelle l'office a annoncé la tenue de consultations dans le cadre d'un examen exhaustif qui ont commencé l'automne dernier. Nous avons reçu des commentaires de 23 groupes de parties prenantes, y compris la FCM dont vous venez d'entendre la porte-parole. Nous en avons aussi reçu des expéditeurs, des sociétés ferroviaires de toutes tailles, et des assureurs. L'office a préparé une synopsis avant d'entreprendre une autre série de consultations, qui a généré huit autres soumissions. Cette deuxième ronde de consultations s'est terminée le 9 mai. Nous sommes maintenant en train d'analyser toutes ces informations et de préparer des recommandations. Nous participons activement à l'examen entrepris par nos collègues de Transports Canada. Le nôtre se limite au règlement et aux processus et procédures de l'office, tandis que celui de Transports Canada est beaucoup plus vaste.
Merci.