:
Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis très heureuse de pouvoir m’entretenir avec vous aujourd’hui.
Je suis à votre disposition pour répondre aux questions concernant mon projet de loi d’initiative parlementaire , Loi modifiant la Loi sur la sécurité ferroviaire (sécurité des personnes et des biens).
[Français]
Monsieur le président, je suis très heureuse d'avoir l'occasion de vous parler aujourd'hui de mon projet de loi, le projet de loi , et, bien sûr, de répondre aux questions des membres du comité.
[Traduction]
Comme vous le savez, la sécurité des transports en général, et notamment celle du transport ferroviaire, est l’une des priorités de notre gouvernement.
La catastrophe qui s’est produite récemment à Lac-Mégantic et la tragédie qui vient de frapper le nord de l’Ontario mettent en évidence et nous rappellent une fois encore la nécessité de compter sur un réseau ferroviaire fiable et sûr et d’améliorer la surveillance et le contrôle des activités ferroviaires dans leur ensemble.
[Français]
Comme je le disais, les récentes catastrophes ont souligné et rappelé une fois de plus la nécessité d'avoir un système ferroviaire sécuritaire et d'améliorer la supervision et le contrôle des opérations.
[Traduction]
Je tiens à souligner l’excellent travail de votre comité, monsieur le président, ainsi que le leadership de la ministre des Transports qui a pris des mesures efficientes et efficaces pour combler les lacunes du système.
J’ai constaté une autre insuffisance que j’aimerais corriger.
En fait, la réglementation actuelle ne permet pas à la ministre ou aux inspecteurs des passages à niveau d’ordonner la fermeture d’un de ces passages, s’il est jugé dangereux pour les piétons, les cyclistes, les personnes en chaise roulante ou les véhicules.
Mon projet de loi d’initiative parlementaire permettra d’améliorer cette situation pour l’ensemble de la population.
Mes électeurs me l’ont clairement fait comprendre: la sécurité ferroviaire est un enjeu qui compte à leurs yeux. En tant que députée de Winnipeg-Centre-Sud, je partage leur désir d’avoir des passages à niveau qui peuvent être traversés en toute sécurité par des enfants à bicyclette, des aînés en chaise roulante ou des véhicules de toutes sortes.
Ma circonscription électorale est sillonnée de passages à niveau, et leur sécurité peut être améliorée. C’est pourquoi je me sers de ce projet de loi d’initiative parlementaire pour obtenir une meilleure sécurité ferroviaire dans ma circonscription, et ce sont tous les Canadiens qui seront plus en sécurité grâce à mon projet de loi.
Mon projet de loi vise la prévention et propose d’améliorer la Loi sur la sécurité ferroviaire en donnant des pouvoirs supplémentaires à la ministre des Transports pour qu’elle puisse intervenir en cas de besoin pour mieux garantir la sécurité des personnes, des biens et des collectivités. Par ailleurs, ce projet de loi vise à habiliter les inspecteurs de la sécurité ferroviaire à intervenir rapidement pour limiter l’usage d’installations ou de matériel dangereux et à interdire ou limiter l’usage d’ouvrages de franchissement et de passages à niveau.
[Français]
Axé sur la prévention, mon projet de loi a pour but de régler des problèmes avant qu'ils ne surviennent. Les propositions de notifications visent à améliorer la Loi sur la sécurité ferroviaire et à conférer d'autres pouvoirs à la ministre des Transports pour qu'elle intervienne pour répondre aux besoins et pour mieux assurer la sécurité des citoyens, des biens et des localités.
Mon projet de loi propose aussi d'autoriser les inspecteurs à intervenir rapidement et à mettre fin à des travaux dangereux ou à l'utilisation de matériaux non sécuritaires. Ils doivent pouvoir interdire ou restreindre l'utilisation des passages à niveaux ou à des ouvrages de franchissement non sécuritaires.
[Traduction]
Nous aurons sûrement une discussion détaillée un peu plus tard, mais ce que je propose est de donner à la ministre et à ses inspecteurs le pouvoir d’ordonner la fermeture de passages à niveau au besoin, si l’on juge que la sécurité des Canadiens est en jeu.
J’espère que tous les partis m’appuieront.
Merci beaucoup de votre aimable attention, monsieur le président. Je me ferai maintenant un plaisir de répondre aux questions que vous et vos collègues souhaitez me poser.
:
Merci beaucoup de votre invitation. J’ai déjà rencontré la plupart d’entre vous récemment, et c’est un plaisir d’être ici.
Voici, à ma gauche, Michael Farkouh, vice-président Sécurité et développement durable, et, à ma droite, Sean Finn. Il a un long titre, mais disons CDAJ et Services corporatifs. Je suis sûr que certains d’entre vous ont déjà rencontré Sean.
Commençons par la première diapositive. Je crois bien que vous avez tous l’exposé. Ce que je voulais faire aujourd’hui, c’est prendre un peu plus de temps que d’habitude, peut-être trois ou quatre minutes. Si vous pouvez me laisser le temps de voir le tout avant de passer aux questions, je ferai aussi vite que possible, car il y a un certain nombre de diapositives à voir.
Nous vous remercions de nous avoir invités à venir vous parler des mesures prises par le CN pour améliorer la sécurité ferroviaire et des efforts que nous avons déployés pour consolider notre système de gestion de la sécurité. Nous devons admettre que l’année dernière a été difficile, pour un certain nombre de raisons que nous examinerons. Cela n’a fait que renforcer notre détermination à consolider nos programmes de sécurité, car c’est ce que nous voulons.
La sécurité est un aspect sur lequel nous travaillons sans cesse. Nous profitons de toutes les occasions et de toutes les leçons tirées de l’expérience pour consolider notre SGS, qu’il s’agisse des personnes, des procédures, de la technologie ou des investissements.
La sécurité est le principe de première importance au CN, et ce, pour un certain nombre de raisons. Premièrement, c’est notre devoir: nous avons cette obligation envers nos employés, les collectivités et les clients. Deuxièmement, en tant qu’entreprise, nous savons que la sécurité est ce qui permet de consolider la qualité du service, le contrôle des coûts, l’utilisation des actifs et les principes de sécurité. C’est la base du succès. C’est pourquoi nous faisons tout pour consolider notre système de gestion de la sécurité et c’est pourquoi nous dépassons les exigences de la réglementation à bien des égards.
Le premier principe de notre système de gestion de la sécurité est que nous considérons la sécurité du point de vue humain et du point de vue organisationnel et non pas seulement humain. Autrement dit, nous abordons la causalité dans une large perspective. Nous faisons tout pour comprendre la plupart des causes profondes et des facteurs adjuvants et nous nous y attelons de façon globale en appliquant des mesures ayant trait aux personnes, aux procédures, à la technologie et aux investissements. Nous faisons également le maximum pour instaurer autant de lignes de défense que possible pour garantir la sécurité parce que nous savons que plusieurs lignes de défense valent mieux qu’une.
À titre d’exemple, nous atténuons les risques en effectuant des inspections visuelles, des inspections par ultrasons, des essais de wagons, ainsi que des travaux de meulage des rails, d’entretien des voies ferrées, etc. Nos employés sont la force de notre entreprise, et nous avons investi beaucoup pour les former efficacement et consolider la culture d’entreprise. Si vous avez eu l’occasion de passer par Winnipeg, nous avons bâti des locaux à Winnipeg et à Homewood, en Illinois. C’était délibéré, à cause du nombre de nos employés. Nous sommes 25 000 à l’heure actuelle, et 50 % des employés ont été embauchés dans les cinq dernières années. Nous voulions leur offrir les meilleurs locaux possible, et c’est ce que nous avons fait à Winnipeg. Si vous avez l’occasion de venir faire un tour, vous serez les bienvenus: il nous fera plaisir de vous faire visiter les lieux.
Nous continuons d’investir et nous avons fait passer nos investissements à 2,6 milliards de dollars cette année. Le CN investit proportionnellement plus que les chemins de fer de catégorie I. C’est pourquoi nous dépassons les exigences de la réglementation. Cela nous a permis de réduire le nombre d'accidents d’environ 40 % au cours des 10 dernières années.
À la page suivante, vous pouvez voir les questions que nous nous sommes posées après les derniers incidents. Permettez, avant que j’essaie de répondre à vos questions, que je rappelle quelques éléments.
Malgré tous nos efforts pour améliorer la sécurité, les accidents se sont multipliés en 2014. Il y a à cela de nombreuses raisons, mais l’une des principales est l’hiver le plus rigoureux que nous ayons eu depuis des générations. Certains disent qu’il a été plus facile cette année dans l’Ouest du Canada, mais on ne peut guère en dire autant des Maritimes, et ça a été très dur dans le nord de l’Ontario. En fait, février a été plus froid cette année dans cette région qu’en 2014.
Nous avons fait beaucoup de travail en 2014 parce que nous avons mis en oeuvre un certain nombre de mesures visant à consolider notre rendement au cours du deuxième semestre. Nous avons notamment mis en place des programmes d’engagement d’égal à égal. Comme je l’ai déjà dit, nous avons ouvert deux nouveaux centres de formation. Nous avons procédé à des évaluations des risques dans les corridors et nous avons investi dans de la technologie de pointe. Ces technologies nous ont permis d’améliorer notre rendement en matière de sécurité au cours du deuxième semestre de l’année dernière. Récemment, nous avons eu trois accidents dans la subdivision de Ruel, au nord de Capreol, en Ontario, ce qui nous a amenés à remettre en question et à évaluer nos mesures de sécurité.
C’est ainsi que nous avons entamé l’examen de tous les aspects de notre programme de sécurité et que nous nous sommes posé des questions comme: le rendement du CN en matière de sécurité est-il comparable à ce qui se passe dans le secteur ferroviaire dans le reste de l’Amérique du Nord? Nos activités au Canada sont-elles également conformes aux tendances récentes? De quels facteurs précis devrait-on tenir compte? Je ne lirai pas les deux autres, mais je pense que c’est quelque chose qui vous permettrait de vous faire une idée de la situation. Ce ne sont pas toutes les questions qui nous préoccupent, mais, quand il se produit des incidents, ne serait-ce qu’un seul, il faut s’interroger et se dire: « Qu’est-ce qui nous échappe? Y a-t-il quelque chose que nous ne faisons pas correctement? »
Compte tenu de la complexité des enjeux de la sécurité dans le secteur ferroviaire, il n’existe pas de réponses simples ni de solutions miracles. Mais le CN est déterminé à repérer les causes profondes et à régler les problèmes systémiques qu’il circonscrit, entièrement et rapidement, dans le cadre de son engagement à offrir des services responsables.
À la page 4, vous trouverez des données comparatives sur le secteur ferroviaire à l’échelle de l’Amérique du Nord. Vous voyez qu’il s’agit d’un secteur à forte intensité de capital. Ce tableau est une perspective à long terme des actifs, des activités et des tendances en matière de sécurité. Il est important d’analyser le rendement du CN en matière de sécurité sur une durée suffisante pour que se révèlent des tendances significatives et non pas simplement d’examiner la situation sur un ou deux ans. Cela ne veut pas dire que nous ne nous intéressons pas à chaque accident pour voir ce qui nous a éventuellement échappé. Mais nous devons être sûrs d’être dans la bonne direction en tant que secteur d’activité et en tant qu’entreprise ferroviaire.
Outre l’analyse attentive de chaque accident, le CN fait un suivi de son rendement en matière de sécurité en examinant les moyennes trisannuelles sur un cycle de 10 ans. Compte tenu de ce cadre, le taux d’accidents du CN se révèle généralement acceptable et se compare avantageusement aux entreprises ferroviaires du reste de l’Amérique du Nord.
Notre plus bas taux d’accident a été enregistré en 2013, et il s’agit du rendement d’ensemble. C’est plus difficile, bien sûr, quand on fait des comparaisons annuelles. L’hiver rigoureux de 2014 a créé des difficultés. On a connu des records de froid, et le froid intense a un effet sur les rails et les roues: cela peut produire des fissures et avoir d’autres conséquences. Cela touche notre infrastructure. Nous le savons, et c’est pourquoi nous avons multiplié les vérifications durant l’hiver. Nous avons plus d’inspecteurs sur le terrain et nous procédons à plus de vérifications par ultrasons.
Nos volumes de fret ont également augmenté, notamment dans l’Ouest du Canada, où nous avons enregistré des records du côté du transport de céréales, de marchandises générales et de produits énergétiques. Les volumes annuels ont atteint des niveaux records en 2014, jusqu’à 8 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation de la circulation dans les ramifications du réseau du CN a entraîné une augmentation du nombre d’accidents en raison de ruptures de joints de rail et de rails dans l’Ouest du Canada.
Certains d’entre vous doivent se dire: il est en train de nous dire ce qui se passe. Ce sont les questions que nous nous posons et nous essayons d’y trouver des réponses nous-mêmes.
Voici deux points très importants. Notre analyse révèle que, premièrement, le ratio du CN au Canada est conforme à notre système. Il n’est pas différent aux États-Unis, dans l’Est ou dans l’Ouest du Canada par rapport au reste de notre système. Deuxièmement, notre ratio trisannuel est conforme à celui des autres entreprises ferroviaires d’Amérique du Nord.
À la page suivante, on peut voir, et nous l’avons déjà dit, que l’année 2014 été difficile. Vous pouvez voir que les causes précises des principaux accidents ferroviaires au Canada remontent à 2005. Mais ce tableau montre que la tendance sur 10 ans est positive dans tous les cas.
Par exemple, le nombre d’accidents dus à des problèmes de rails et de voies est passé de 43 à 29, et le nombre d’accidents attribuables à des problèmes de roues et de matériel roulant est passé de 39 à 18. C’est la preuve que nos investissements dans la formation du personnel, la technologie de pointe et les rails et voies donnent des résultats. En fait, nous avons beaucoup travaillé, au cours de cette période, à consolider notre système de détection en voie: nous avons près de 900 détecteurs en voie qui permettent de surveiller les roulements à billes et les roues, nous avons aussi des détecteurs de pièces traînantes et 40 détecteurs de défauts de roues qui permettent de mesurer les impacts sur les roues et le déséquilibre du matériel roulant.
Nous continuons d’utiliser des technologies de pointe en faisant appel à des centres de recherche et à des fournisseurs. Nous avons mis ces détecteurs en place selon une méthode axée sur les risques découlant d’évaluations des risques dans les corridors. Cela a permis de consolider notre système très perfectionné de détection en voie. Par ailleurs, les volumes ont considérablement augmenté au cours de cette période. En chiffres absolus et normalisés en fonction du volume, on remarque une réduction de plus de 50 % des principaux accidents ferroviaires.
L’autre question était celle des causes, aussi bien pour nous que pour les autres entreprises ferroviaires. Qu’est-ce qui nous échappe? Faisons-nous effectivement ce qu’il faut du côté des principaux éléments à l’origine des accidents? Malgré nos efforts pour consolider notre système de gestion de la sécurité, il se produit des accidents. C’est parce que les chemins de fer affrontent des difficultés uniques.
Premièrement, les compagnies ferroviaires doivent entretenir leurs installations, c’est-à-dire des milliers de kilomètres de rails. Deuxièmement, le matériel roulant, qui est notre actif mobile en circulation dans toute l’Amérique du Nord, doit pouvoir accepter les wagons et s’adapter aux échangeurs d’autres compagnies ferroviaires et propriétaires de wagons. Troisièmement, le froid a un effet sur les roues et les rails de métal, comme je l’ai expliqué. Par ailleurs, la neige abîme les roues. Je ne m’étendrai pas sur la question, je pense que vous savez ce que le climat peut faire.
Le CN et les compagnies ferroviaires d’Amérique du Nord se servent des technologies pour repérer les défaillances, et nous employons les données utiles de façon proactive. Par exemple, notre système de détection en voie surveille 3 milliards de roulements à billes et 1,8 milliard de roues chaque année, ce qui permet de réduire le risque à quelques rares incidents. Par conséquent, les principales défaillances ont trait aux voies et au matériel roulant, et cela s’applique au CN aussi bien qu’aux autres compagnies ferroviaires.
Cette diapositive montre bien la répartition des causes d’accident au CN comparativement aux compagnies américaines. On peut constater, dans la diapositive de la page 6, que les causes sont presque identiques, c’est-à-dire que les accidents que nous avons connus sont attribuables aux mêmes facteurs et dans les mêmes proportions que les autres compagnies ferroviaires.
Il était important de savoir s’il y avait une aberration. Est-ce que quelque chose nous échappait du côté du matériel roulant ou des voies? À la page suivante, on a des renseignements plus détaillés qui donnent une idée de l’évolution dans le nord de l’Ontario. Ce tableau indique la tendance sur 10 ans dans cette région. On peut voir qu’elle s’améliore, et ça correspond à la tendance générale positive de réduction du nombre d’accidents au CN sur 10 ans. On peut aussi voir que les causes sont très semblables à celles qui s’appliquent à toute notre compagnie et aux autres compagnies de catégorie I. Les faits confirment donc que les problèmes que nous avons connus récemment dans le district du nord de l’Ontario ne démentent pas la tendance à long terme.
Mais nous voulions quand même être sûrs de comprendre exactement ce qui se passait, parce que, quand il se produit trois accidents coup sur coup dans une même région, il faut s’interroger, même si la tendance reste vraie. Il fallait faire quelque chose: nous avons donc imposé une limite de vitesse dans le nord de l’Ontario jusqu’à ce que nous comprenions clairement de ce qui s’est passé.
Dans les régions métropolitaines de recensement, nous avons inclus cette instruction dans les principales restrictions que nous imposons au reste du Canada. Nous avons multiplié les inspections de voies et de trains. Nous avons resserré encore plus nos normes. Nous avons examiné la situation de l’extérieur en invitant des agents d’autres services à nous donner leur avis et nous avons sollicité des spécialistes externes qui se pencheront sur la question des trains-blocs et de la façon dont nous les exploitons.
L’une des questions qui se posent à l’égard des trains-blocs est celle de savoir si le transport de pétrole brut doit se faire dans des dimensions différentes des autres trains-blocs. Ces trains sont-ils plus longs? Nous avons une longue expérience. Nous avons exploité des trains-blocs ordinaires… Nous transportons le pétrole brut à raison de 100 wagons, et nous avons, chaque jour, des trains-blocs ordinaires de 150, 180 et même 200 wagons. C’est ainsi depuis un certain nombre d’années. Rien de nouveau. Leur poids est beaucoup plus élevé que celui d’un train transportant du pétrole brut.
Je me disais qu’il était important de prendre quelques minutes pour parler des investissements dans l’infrastructure des voies. La diapositive de la page 8 montre que nos investissements ont augmenté au cours des 10 dernières années. Par exemple, nous investirons 2,6 milliards de dollars en 2015, et nos immobilisations représentent environ 19 % de nos recettes. Quand on examine nos investissements dans les voies et l’infrastructure, on peut voir sur le graphique de la page 8 qu’ils augmentent régulièrement. En 2015, cette partie des immobilisations s’élèvera à 1,3 milliard de dollars, c’est-à-dire 70 % de plus qu’en 2005.
J’aimerais vous parler rapidement des investissements dans la technologie. Je suis dans les chemins de fer depuis 37 ans. J’ai commencé à Jasper, en Alberta. Je le dis à chaque fois que je viens ici, juste pour vous dire que je viens d’Alberta. Ce n’est pas un domaine nouveau pour moi. Je fais ça depuis très longtemps.
L’un des défis à relever pour les chemins de fer, même quand je parle à mes proches, c’est l’impression que nous employons une vieille technologie, de grands wagons, des locomotives sur roues métalliques, et que nos employés travaillent encore manuellement quand ils font fonctionner ou inspectent les trains et les voies. Nos employés sont très importants à nos yeux. Ils inspectent les trains et les wagons en passant, mais il ne faut surtout pas croire que les compagnies ferroviaires n’ont pas eu recours à toutes les technologies possibles et imaginables pour améliorer la sécurité. Permettez que je vous donne un ou deux exemples.
Les compagnies ferroviaires emploient la détection par ultrasons pour repérer les défaillances impossibles à voir à l’oeil nu sur les voies. Elles utilisent des appareils au laser pour mesurer la géométrie des voies et révéler des défaillances à la limite de la détection oculaire. Elles ont recours à une technologie à infrarouge pour mesurer la température des roulements à billes. Elles appliquent une technologie de mesure acoustique pour circonscrire les défaillances invisibles dans les roulements à billes, mais aussi des capteurs de force et des accéléromètres, des GPS, etc., et des caméras perfectionnées qui peuvent révéler l’état des rails et des traverses et celui de l’environnement dans lequel nous travaillons.
Sur les voies ferroviaires du CN, les lignes de défense se sont multipliées d’année en année, passant de l’inspection visuelle au contrôle de l’état géométrique des voies pour déceler les défauts des rails, puis, cette année, à la nouvelle voiture de contrôle géométrique de la voie, dont la mise en place a commencé il y a environ un an. Dans cette voiture se trouvent des systèmes perfectionnés d’imagerie optique qui permettent de repérer les problèmes sur les voies, ainsi que des appareils d’évaluation des traverses de pointe.
Il faut aussi parler de l’évolution de la gestion des données. C’est important pour comprendre ce que les données nous disent et cela facilite le repérage préventif des problèmes sur les voies et dans le matériel qui peuvent se détériorer progressivement.
J’ai presque fini. Je vais faire vite.
Passons à la page 10, l’investissement dans une culture de la sécurité au CN, parce que c’est aussi un élément fondamental de nos activités. C’est le domaine où les compagnies ferroviaires interviennent auprès de leurs employés, des syndicats, des organismes de réglementation et des théoriciens. C’est d’une importance cruciale pour de nombreuses raisons, mais surtout pour deux raisons principales. Premièrement, une culture de la sécurité est un catalyseur et un incitatif qui traduisent la politique et les procédures de la compagnie en mesures concrètes. C’est très important pour les chemins de fer parce que la plupart de nos employés sont décentralisés et presque sans supervision. Ils ne voient pas leur patron tous les jours. Deuxièmement, les compagnies ferroviaires, comme beaucoup d’entreprises, se heurtent à des problèmes démographiques. Comme je l’ai déjà dit, nous sommes dans une période où l’âge et l’expérience de nos employés changent.
Pour créer cette culture de la sécurité, les compagnies ferroviaires collaborent avec les syndicats, les organismes de réglementation et les théoriciens pour la définir et élaborer des procédures permettant de la mesurer. C’est une initiative prise en charge par le CN depuis plusieurs années et qui se poursuit de nos jours, dans le but de perfectionner une méthode de mesure de la culture de la sécurité selon cinq dimensions: le leadership, les communications à double sens, la participation des employés, la promotion de l’apprentissage et l’équité.
Nous avons également modernisé notre programme de formation en investissant plus de 60 millions de dollars dans deux centres, comme je l’ai déjà dit, et nous avons élaboré un solide système de formation sur le terrain. Nous avons eu l’aide de dirigeants syndicaux et de l’Université Saint Mary, où le CN a créé notre centre d’hygiène et de sécurité au travail, et nous avons travaillé avec le professeur de culture de la sécurité du CN, M. Fleming, pour consolider cette culture.
Nous avons aussi organisé, en collaboration avec l’Université Saint Mary, le premier symposium international sur la culture de sûreté, auquel des acteurs de l'industrie, des organismes de réglementation et des associations universitaires ont participé dans le but d'échanger, d'apprendre, et de renforcer cette culture. Notre personnel est très important à nos yeux, et nous continuons d’investir pour nous assurer que nous leur offrons le meilleur.