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Mesdames et messieurs du comité, la séance est ouverte.
Bienvenue à tous.
Je souhaite également la bienvenue à Mme Gélinas et à ses collaborateurs.
Il s'agit de la quinzième réunion du Comité permanent des ressources naturelles. Conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous faisons l'étude du rapport 2006 de la Commissaire à l'environnement et au développement durable.
Nous accueillons aujourd'hui des témoins du Bureau du vérificateur général du Canada, Mme Johanne Gélinas, commissaire à l'environnement et au développement durable; M. Neil Maxwell, directeur principal; M. Richard Arseneault, directeur principal; M. David McBain et Mme Kim Leach, tous deux directeurs dans la division.
Nous vous souhaitons la bienvenue à tous.
Mesdames et messieurs, pour faire suite à la demande de M. Cullen, qui a remis un avis de motion, avant d'aller plus loin, j'aimerais lui donner la parole. M. Cullen m'a fait savoir qu'il serait très bref. Est-ce que tous les membres du comité sont d'accord pour laisser M. Cullen présenter brièvement son avis de motion avant que nous n'accueillions Mme Gélinas?
Des voix: D'accord.
Le vice-président (M. Alan Tonks): Très bien.
Monsieur Cullen, soyez très bref, s'il vous plaît.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, j'ai le plaisir de vous présenter cet après-midi mon sixième rapport en tant que commissaire à l'environnement et au développement durable.
[Français]
Ce rapport porte sur les activités du gouvernement fédéral en matière de changements climatiques jusqu'à la mi-juin 2006.
Lors de nos travaux de vérification, nous avons cherché à répondre à trois questions fondamentales. Le gouvernement est-il en voie de respecter ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre? Est-il prêt à aider les Canadiens à s'adapter aux répercussions des changements climatiques? Et est-il organisé et gère-t-il bien ses activités?
La réponse à ces trois questions est négative.
Il devient de plus en plus évident que le Canada ne pourra réduire ses émissions de gaz à effet de serre comme il s'est engagé à le faire en vertu du Protocole de Kyoto. En fait, au lieu de diminuer, les émissions ont augmenté de 27 p. 100 depuis 1990.
Permettez-moi de vous présenter chacun des cinq chapitres de mon rapport.
[Traduction]
Le chapitre 1 porte sur les mécanismes mis en place par le gouvernement fédéral pour gérer ses activités liées aux changements climatiques. Il traite également de la mesure dans laquelle il peut rendre compte des coûts et des résultats de ses initiatives, ainsi que des critères dont il s'est servi pour élaborer ses principales cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Il examine aussi de nouveaux moyens retenus par le gouvernement fédéral pour atteindre ses cibles en matière de changements climatiques. Il s'agit du Système national d'échange de droits d'émissions de gaz à effet de serre et de la fondation, Technologies du développement durable Canada, mise sur pied pour faciliter la réduction des émissions de gaz à effet de serre au moyen de l'innovation technologique.
Les interventions du gouvernement n'ont été ni bien organisées ni bien gérées. Le gouvernement n'a pas défini son rôle comme chef de file, et n'a pas précisé les responsabilités de chaque ministère. Il n'a pas réussi non plus à se doter des outils essentiels pour mesurer ses progrès. Malgré de multiples annonces de financement depuis 1997, qui totalisent plus de six milliards de dollars, il n'y a toujours pas, à l'échelle du gouvernement, de système de suivi des dépenses et du rendement en matière de changements climatiques. Autrement dit, le gouvernement n'est pas en mesure de dire quels résultats il a obtenus grâce aux sommes investies.
Autre problème majeur : le gouvernement n'a pas abordé de front la question des émissions générées par le transport et les grandes industries, les secteurs qui, ensemble, sont responsables de la majeure partie des émissions au Canada.
Pour ce qui est du secteur des transports, qui produit 25 p. 100 de toutes les émissions de gaz à effet de serre, la seule mesure bien définie est une entente volontaire avec l'industrie de l'automobile visant à réduire de 5,3 millions de tonnes, d'ici 2010, les émissions de gaz à effet de serre. Cela ne représente que 2 p. 100 de la réduction totale nécessaire pour respecter l'engagement pris en vertu du Protocole de Kyoto. De plus, nous avons constaté que cette entente ne répond pas à certains critères clés établis pour les ententes volontaires. Notons surtout l'absence de vérification indépendante du modèle par un tiers et le manque de données et de résultats qui serviront à déterminer les progrès.
Pour ce qui est des grandes industries, qui produisent 53 p. 100 de toutes les émissions, le gouvernement a constamment revu à la baise, depuis 2002, leurs cibles de réduction. Ce secteur pourrait, selon les prévisions actuelles, ne réduire ses émissions que de 30 millions de tonnes, sur le total prévu de 270 millions de tonnes qui seraient nécessaires pour respecter les engagements pris en vertu du Protocole de Kyoto.
En d'autres mots, d'après les données disponibles au moment de notre vérification, ces deux secteurs qui sont responsables de 78 p. 100 de toutes les émissions au Canada contribueraient seulement à réduire d'à peu près 20 p. 100 ces émissions. Même si les mesures proposées étaient mises en oeuvre, elles ne feraient, dans le meilleur des cas, que ralentir la croissance des émissions de gaz à effet de serre, et non la réduire.
Les deux principaux outils pour ce faire, le Système des grands émetteurs finaux et le Système national d'échange de droits d'émissions, sont toujours en chantier après plus de quatre ans.
[Français]
Le chapitre 2 porte sur l'adaptation. Malheureusement, encore plus qu'ailleurs, les efforts du gouvernement consacrés jusqu'à maintenant aux mesures d'adaptation ont été décevants. En dépit des engagements pris à cet égard depuis 1992, le gouvernement fédéral n'a aucune stratégie qui précise la manière dont il compte gérer les effets des changements climatiques.
L'absence de progrès importants dans la mise en oeuvre de mesures d'adaptation menace le bien-être économique et social des Canadiens et des Canadiennes.
[Traduction]
Le chapitre 3 porte sur trois programmes de Ressources naturelles Canada qui ont chacun reçu au moins 100 millions de dollars afin de réduire les gaz à effet de serre générés par la production et la consommation d'énergie : Encouragement à la production d'énergie éolienne, dans le secteur des énergies renouvelables; ÉnerGuide pour les maisons existantes, programme qui a été aboli en mai 2006 et qui portait sur l'efficacité énergétique; Programme d'expansion du marché de l'éthanol, dans le secteur des carburants renouvelables. Bien que ces programmes aient donné des résultats, il a été difficile de déterminer dans quelle mesure ils avaient contribué aux réductions d'émissions prévues parce que leurs objectifs de réduction n'étaient pas clairs. De plus, peu d'information a été communiquée sur l'argent dépensé et les résultats obtenus. Nous nous attendions à ce que Ressources naturelles Canada ait informé la population canadienne de la mesure dans laquelle les programmes ont contribué à réduire les gaz à effet de serre. Mais nous nous demandons comment les parlementaires peuvent évaluer l'efficacité de ces programmes si les objectifs de ces derniers sont flous et si l'information à leur sujet est plus ou moins bien communiquée au public.
Le chapitre 3 examine également les efforts déployés par le gouvernement fédéral pour réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par le secteur pétrolier et gazier. Nous avons constaté que dans la lutte qu'il mène contre les changements climatiques, le gouvernement fédéral n'a pas tenu compte de l'essor sans précédent de l'industrie pétrolière et gazière. Les émissions résultant de l'exploitation accrue des sables bitumineux pourraient doubler d'ici 2015. Cette augmentation pourrait ainsi annuler tout autre effort de réduction des émissions.
[Français]
Le chapitre 4 porte sur les stratégies de développement durable. Les constatations de la présente vérification sont de bon augure, jusqu'à un certain point. Dans les trois quarts des cas que nous avons examinés, les ministères ont réalisé des progrès satisfaisants quant à la mise en oeuvre des engagements pris dans leurs stratégies.
[Traduction]
Le chapitre 5 comporte deux sections : mon rapport annuel sur le processus de pétition en matière d'environnement, et les résultats de notre vérification d'un engagement pris par Ressources naturelles Canada, Environnement Canada et Travaux publics et Services gouvernementaux Canada d'acheter, avant 2006, 20 p. 100 d'électricité provenant de sources d'énergie verte.
Il est intéressant de constater que, de plus en plus, les Canadiens soulèvent, dans les pétitions en matière d'environnement, des questions sur les changements climatiques et la qualité de l'air. Les Canadiens sont informés et ils s'inquiètent des changements climatiques.
La plupart des réponses données étaient pertinentes; d'autres ne l'étaient pas. Par exemple, la réponse du ministère des Finances à la pétition no 158 portant sur les subventions accordées à l'industrie pétrolière et gazière et les initiatives fédérales visant à lutter contre les changements climatiques n'était pas pertinente. Le Comité souhaitera peut-être demander au ministère des Finances d'expliquer clairement la mesure dans laquelle ce secteur est subventionné.
Nous avons constaté que le gouvernement n'avait pas été en mesure de respecter son engagement d'acheter, avant 2006, 20 p. 100 d'électricité provenant de sources d'énergie verte, comme il s'était engagé à le faire dans une réponse donnée à une pétition en 2002. Par conséquent, le gouvernement n'a pas contribué autant que prévu à la réduction des gaz à effet de serre au Canada.
[Français]
À l'issue de nos travaux, j'en viens à la conclusion que le gouvernement fédéral a fait trop peu et a agi trop lentement pour donner suite aux engagements du Canada en matière de changements climatiques. Le gouvernement devra redoubler d'efforts.
J'ai recensé cinq secteurs qui sont, selon moi, primordiaux : exercer un leadership soutenu; intégrer les enjeux énergétiques et les changements climatiques; élaborer un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre; promouvoir les mesures d'adaptation; et assurer la gouvernance et la reddition de comptes.
Chacun de ces secteurs est important, mais le gouvernement fédéral doit faire preuve de leadership dans tous ces secteurs.
Je considère que les parlementaires ont une occasion unique de prendre en compte les préoccupations que j'ai soulevées dans mon rapport. En fait, les fonctionnaires doivent répondre à diverses questions. Des progrès ont-ils été réalisés en vue d'établir un système efficace pour recueillir et communiquer l'information sur les dépenses et les résultats? Quelles leçons ont été tirées à la suite de l'examen des programmes de lutte contre les changements climatiques mené par le Conseil du Trésor l'an dernier?
Le gouvernement a accepté toutes mes recommandations. Je m'attends donc à ce que, dans son nouveau plan, le gouvernement précise clairement comment mes recommandations seront considérées.
Dès que le nouveau plan de lutte contre les changements climatiques sera prêt, les parlementaires pourront évaluer comment le gouvernement a donné suite à mes recommandations, ainsi que les mesures prises relativement aux cinq secteurs qui sont, selon moi, garants de progrès futurs.
Voilà qui termine ma présentation, monsieur le président. Mes collègues et moi-même serons heureux de répondre à vos questions. Merci.
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Il est tout à fait clair que la question des changements climatiques est horizontale et qu'elle met en cause divers ministères et organismes centraux. Selon la période, le leadership était assumé alternativement par Environnement Canada et par Ressources naturelles Canada. À une certaine période, il existait un secrétariat qui relevait des sous-ministres des deux ministères. Ce secrétariat était chargé de la coordination avec les autres ministères du gouvernement fédéral, et il devait aussi assumer des fonctions de facilitation et de compte rendu. Il a disparu sans être remplacé.
Le Conseil du Trésor s'en est aussi mêlé. Les organismes centraux ont senti le besoin de sauter dans l'arène quand la décision a été prise de ratifier le Protocole de Kyoto. Ces organismes voulaient avoir leur mot à dire, avoir plus de leadership sur la mise en place de la structure requise. Ils ont produit ce qu'on a appelle un CGRR, ce qui est en fait un plan général ou une carte des programmes fédéraux en place et qui nous permet de savoir tout ce qui se passe dans les ministères. Une fois la carte tracée, l'étape suivante consiste à faire un examen des programmes. C'est ce qu'ils ont tenté de faire.
L'autre volet visait à créer un système de collecte des données essentielles pour assurer une bonne gestion du dossier. Ils voulaient savoir combien avaient coûté ces programmes au total et quels avaient été les résultats.
L'examen des programmes a eu lieu. Les résultats n'ont pas encore été soumis au Parlement ni à la population canadienne, mais on sait que la masse des données recueillies est imposante. C'était la bonne façon de faire, mais ils sont arrivés assez tard dans le processus. Les programmes mis en oeuvre étaient nombreux, mais chacun était enfermé dans une tour d'ivoire, isolé des autres. Des chevauchements pouvaient exister sans que personne puisse s'en apercevoir. L'examen des programmes était donc essentiel.
L'analyse a également mis en évidence les transitions qui se sont opérées — des changements de gouvernements, mais des changements également parmi les principaux fonctionnaires chargés du dossier. Ces transitions ont provoqué encore plus de retards, de sorte que la situation était loin d'être claire.
Quand nous avons entrepris notre travail en vue de formuler des recommandations au gouvernement, notre premier souci a été de nous assurer de les adresser aux instances visées au sein de l'appareil. C'est pourquoi nous avons commencé par les organismes centraux. Ils nous ont fait savoir qu'ils n'étaient pas les responsables, que leur rôle se limitait à soutenir les ministères et les ministres. En fait, le chef de file dans ce dossier est Environnement Canada, nous ont-ils annoncé.
Tout cela pour vous expliquer à quel point ce dossier est touffu et complexe.
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Merci, monsieur le président. J'aimerais tout d'abord souhaiter la bienvenue à tous.
Toutes mes excuses pour l'appareil BlackBerry. C'est tout un virage culturel pour moi. Au Labrador, nous avons l'habitude de savourer les petits fruits dans les poudings et les brioches, pas de les entendre sonner dans nos oreilles! Je suis quand même content de vous accueillir ici.
J'aimerais commencer avec quelques commentaires. L'été passé, j'ai visité une communauté de 250 âmes environ. Un aîné de la communauté m'a parlé des glaces qui fondaient à vue d'oeil dans la mer. Ce phénomène et d'autres durent depuis quelques années. Cet homme me disait qu'il faudrait éventuellement retracer les pistes de motoneige. J'ai tout de suite pensé aux coûts plus élevés si les pistes passent sur la terre ferme et non plus sur les glaces. Il faudra encore plus de temps pour acheminer les biens et les services.
J'ai réalisé à ce moment à quel point l'enjeu était important et comment il pouvait bouleverser la vie des membres d'une communauté de 250 personnes. Ces gens logent maintenant à la même enseigne que tous ceux qui sont confrontés à ce problème, qui n'est pas seulement d'ordre local, régional ou même national, mais qui pose un défi pour toute la planète.
Cela étant dit, ma question porte sur le Protocole de Kyoto et les cibles de réduction établies. Selon vous, quelle est l'importance de tels protocoles et des cibles de réduction internationales, et faut-il absolument que le Canada se conforme à ces protocoles et à ces cibles? Nous entendons parler à travers les branches d'une solution canadienne originale, mais je ne pense vraiment pas que le problème concerne uniquement notre pays. C'est toute la collectivité mondiale qui doit retrousser les manches, n'êtes-vous pas d'accord?
Je pose cette question parce que le gouvernement en place semble accorder bien peu d'importance au Protocole de Kyoto.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais tout d'abord faire un bref exposé sur une question à laquelle je doute que vous ayez une réponse. Je me demande en fait si nous ne sommes pas tombés dans le piège de l'arbre qui cache la forêt. Les problèmes environnementaux sont multiples et il y a sans doute d'autres moyens de faire.
Le Canada produit 3 p. 100 environ des émissions de dioxyde de carbone dans le monde. Quand la Chine, la Russie et compagnie tourneront à plein régime, que représenteront 3 p. 100 des émissions par rapport à la totalité? Je me demande si nous n'avons pas le nez trop collé sur notre situation ou si nous avons la tête dans les nuages. Il n'y a pas de gagnant ni de perdant dans cette affaire. Peut-être serait-il plus efficace d'exporter des technologies pour réduire la pollution causée par le charbon en Chine? J'essaie d'être optimiste, de regarder...
La ministre de l'Environnement a déjà parlé de l'existence d'autres problèmes environnementaux. C'est peu, 3 p. 100 des émissions mondiales de dioxyde de carbone, même si on accepte absolument tout... La question de savoir quels sont les effets réels reste ouverte, mais on ne s'y attarde jamais. Je sais que vos travaux de vérification ne touchent pas directement cet aspect, mais c'est un thème plus large dont doivent tenir compte les décideurs.
Je n'ai pas lu le rapport en entier, mais j'ai lu tout ce que je pouvais, pour m'en faire une bonne idée. Ma prochaine question portera sur un aspect qui m'a frappé constamment durant ma lecture. Partout, j'y ai vu des allusions au manque d'information, à la difficulté de faire des évaluations, au fait qu'il faut des données pour faire des évaluations, au coût lié à la poursuite des objectifs, etc. M. Allen a abordé cet aspect sous l'angle de la gouvernance et du contrôle, mais ma question sera plus vaste: certes, il faut tenir compte de la dimension de la gouvernance, mais dans quelle mesure la collecte de données est-elle précise et l'analyse des ministères est-elle exhaustive? Y a-t-il des variations d'un ministère à l'autre? Est-ce que ma question est assez claire?
Je pose cette question parce que, pour rendre des décisions éclairées ou pour être à même de bien juger leur efficacité, les responsables des politiques doivent pouvoir s'appuyer sur des données très précises. Ils doivent tenir compte des facteurs économiques, des connaissances scientifiques. C'est loin d'être simple.
À votre avis, les ministères ont-ils recueilli suffisamment de données? Avaient-ils assez d'information? Le problème en était-il un de gestion des données simplement ou ne venait-il pas justement d'une autre réalité sous-jacente, à savoir qu'ils n'avaient pas toute l'information nécessaire pour prendre des décisions? C'est une chose d'avoir les données en main et de mal les utiliser, mais c'en est une autre de ne pas disposer des ressources nécessaires pour les recueillir. Avez-vous été en mesure de juger? Si la situation était la même partout, dites-le. Si des ministères ont mieux réussi, j'aimerais que vous nous disiez lesquels, et que vous nous disiez également lesquels sont les pires.
Me comprenez-vous bien?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur l'ÉnerGuide. Le sous-ministre des Ressource naturelles, lors d'une de ses visites, nous a déclaré que pour chaque dollar investi, 12 cents allaient aux frais d'administration, et 38 cents étaient consacrés aux vérifications préalables et postérieures, ce que toute personne raisonnable considérerait comme normal.
Je pense que la question fondamentale à se poser est la suivante: est-ce que ce programme donnait des résultats qui en valaient la peine par rapport aux sommes investies, et pour le savoir, il faudrait pouvoir le comparer à d'autres solutions. Donc, si le nouveau gouvernement décide de remplacer ce programme, je serais très curieux de savoir quel genre de moyen d'évaluation il a utilisé pour modéliser le fait que le nouveau programme donnera de meilleurs résultats. Nous savons que dans la majorité des maisons, on obtenait une amélioration de 30 p. 100 de l'efficacité énergétique. Je pense que c'est une question qui vaut la peine d'être posée. Est-ce que chiffre représente un bon rendement par rapport aux intrants de ce programme?
Madame la commissaire, j'aimerais vous entendre sur deux ou trois sujets. Franchement, nous entendons de la part de l'autre parti des commentaires du genre : « Nous n'avons pas vraiment raison de nous inquiéter au sujet des émissions de gaz à effet de serre, parce que le Canada n'est pas un acteur de premier plan. Nous devrions plutôt nous concentrer sur la qualité de l'air. » La qualité de l'air, comme vous le savez, est un tout autre scénario que celui des gaz à effet de serre. Il y a un lien entre les deux, mais ce sont deux concepts totalement différents.
Nous entendons aussi dire que certains secteurs doivent contribuer davantage. Nous avons beaucoup entendu parler du secteur de l'automobile, du secteur des transports. Franchement, je ne veux pas faire de commentaire partisan -- même si en fait, c'est bien de cela qu'il s'agit -- mais je n'ai pas encore entendu la ministre de l'Environnement parler de la contribution du secteur pétrolier et gazier.
Il me semble que si nous voulons sérieusement lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, il nous faudra obtenir la contribution des grands émetteurs -- le secteur pétrolier et gazier, le secteur manufacturier, le secteur des transports -- et l'ensemble des citoyens vont devoir essayer de changer leurs habitudes.
Je me demande si vous avez des commentaires à formuler sur ces quelques points. J'aimerais bien connaître votre opinion.
:
Oui, je le vois bien. Je pense que ce sont les membres du comité qui sont épuisés.
Nous n'avons plus de temps à notre disposition, et je vous remercie de vous être présentés. Le reste de la discussion sera consacré, très brièvement, aux mesures que nous prendrons à la lumière de votre exposé d'aujourd'hui. Je tiens donc à vous remercier, vous et vos adjoints, au nom du comité et je vais maintenant m'adresser à ses membres.
Mesdames et messieurs, il me semble que les commentaires de Mme Gélinas ont suscité quelques questions évidentes. J'en ai noté quelques-unes. La première concerne la réponse donnée par le ministère des Finances à une pétition. Il s'agit d'une pétition présentée par des citoyens. La commissaire mentionne ses préoccupations au sujet des subventions obtenues par le secteur pétrolier et gazier, et qu'elle n'est pas satisfaite de la réponse qu'elle a reçue. Voici un bon exemple, à mon avis, de ce que l'on veut dire par « boucler la boucle de l'obligation redditionnelle », et qui nécessite notre intervention. La commissaire fait savoir au comité qu'il voudra peut-être demander au ministère des Finances du Canada des explications claires concernant la mesure dans laquelle ce secteur est subventionné.
L'autre point concerne deux questions ayant été soulevées, je crois, par des membres du comité. La première vise les progrès réalisés dans la mise au point d'un système de cueillette de renseignements et de production de rapports concernant les dépenses et les résultats. Et il y a eu aussi cette question concernant l'examen des programmes sur les changements climatiques réalisé sous la direction du Conseil du Trésor qui touche un grand nombre de ministères.
Je me demande humblement si je pourrais me permettre de faire cette suggestion. La voici: peut-être pourrions-nous organiser une réunion informelle, la semaine prochaine, entre les vice-présidents, le président, et les membres du comité qui le souhaitent, bien entendu, et l'attaché de recherche. J'aimerais, au nom du comité, demander à l'attaché de recherche de passer en revue le rapport de la commissaire et d'y relever toutes les questions qu'il pourrait être intéressant d'examiner en vue d'en faire le suivi. Nous pourrions ensuite demander aux membres du comité s'ils souhaitent poursuivre.
Je vous ai déjà donné trois exemples de questions qui mériteraient un suivi, mais ce serait au comité d'en décider. Aimeriez-vous en discuter?
Monsieur Cullen.