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Certainement. Merci beaucoup de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui.
J'ai présenté un bref document, qui pourra être traduit et distribué plus tard.
Vous avez mentionné quelques statistiques. Concernant la charge électrique, environ 20 p. 100 de la charge d'interconnexion de l'est alimente la zone du NPCC, et en ce qui a trait au Canada, cela représente environ 70 p. 100 de la charge canadienne. Ces chiffres sont basés sur le flux énergétique net dans la région du NPCC.
Le NPCC est formé de cinq régions géographiques : les six États de la Nouvelle-Angleterre — le Massachusetts, le Connecticut, le Rhode Island, le Vermont, le New Hampshire et le Maine —; l'État de New York; la province de l'Ontario; la province de Québec; et les provinces maritimes du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard.
Par suite de la législation américaine en matière d'énergie et en vue de la certification de la North American Electric Reliability Corporation à titre d'organisation chargée de la fiabilité en électricité, le NPCC a entrepris une restructuration en 2006. Les intérêts de ses membres ont été transférés à une société régionale sans but lucratif d'assurance de la fiabilité qui porte maintenant le nom de Northeast Power Coordinating Council Inc.; par ailleurs, une société affiliée distincte et indépendante sans but lucratif a été créée, soit le Northeast Power Coordinating Council : Cross Border Regional Entity Inc., ou CBRE.
NPCC Inc. fournit à ses membres des services d'assurance de la fiabilité et constitue le véhicule par lequel les États et les provinces peuvent remplir leur mandat politique quant à la disponibilité des ressources, en plus de superviser l'infrastructure électrique du Nord-Est de l'Amérique du Nord par l'élaboration, l'évaluation et la mise en application de critères régionaux de fiabilité, la coordination de la planification, de la conception et du fonctionnement du réseau et l'évaluation de la fiabilité.
Le but de l'organisation régionale transfrontière est d'améliorer la fiabilité des réseaux internationaux interconnectés de production et de transport dans le Nord-Est de l'Amérique du Nord par l'élaboration de normes régionales de fiabilité, l'évaluation de la conformité et la mise en application de normes continentales et régionales de fiabilité, conformément à un accord de délégation conclu avec l'ERO et aux protocoles d'entente conclus avec les provinces canadiennes, appuyés par l'entremise de l'ERO par la FERC et les autorités provinciales canadiennes.
Nos plans d'activités pour 2007 se trouvent sur notre site Web, www.npcc.org. On y décrit une stratégie globale et souple qui permet à NPCC Inc. et le NPCC CBRE de répondre aux enjeux émergents en matière de fiabilité et d'organisation. Par exemple, en 2007, la structure d'assurance de la fiabilité électrique continuera d'être peaufinée, et nous poursuivrons notre transition à mesure que les règlements de conformité de la FERC et les protocoles d'entente canadiens sont mis en oeuvre.
En ce qui a trait aux normes de fiabilité, on prévoit en 2007 mettre au point un processus d'élaboration de normes régionales de fiabilité qui sera conforme aux exigences établies par la loi et qui s'appuiera sur une approche de conception pour établir les exigences en matière de fiabilité; on entend aussi promouvoir et faciliter un examen ouvert et une mise aux voix des normes régionales de fiabilité.
Pour ce qui est de l'inscription des intervenants et de la mise en application des normes de conformité, les activités prévues en 2007 comprennent l'inscription de tous les utilisateurs, propriétaires et exploitants des éléments du réseau de production et de transport dans le Nord-Est de l'Amérique du Nord, définis en utilisant la méthodologie fondée sur l'impact sur la fiabilité du NPCC; et la mise en oeuvre du programme de surveillance et d'application des normes de conformité de la NERC aux États-Unis, ainsi que des programmes de conformité au Canada, dans le respect des protocoles d'entente conclus avec les organismes de réglementation provinciaux et les autorités gouvernementales.
NPCC Inc. a un ensemble de critères régionaux de fiabilité qui sont élaborés, révisés périodiquement et publiés sur notre site Web, qui est accessible au public. Ces critères représentent plus de 40 années d'expérience et d'expertise technique propres au Nord-Est de l'Amérique du Nord et, conjugués aux lignes directrices et aux procédures du NPCC, ils définissent ce qui est nécessaire pour assurer la fiabilité et l'efficacité du réseau international de production et de transport. Des groupes d'experts sont chargés de l'élaboration et de l'examen continu des critères du NPCC dans un processus ouvert, inclusif et transparent auquel on peut participer grâce à un forum de discussion basé sur le Web.
Les critères ont été élaborés en tenant compte des politiques de fonctionnement de l'ancien NERC, des normes de planification et, subséquemment, des normes de fiabilité du NERC récemment déposées et approuvées par la FERC. Dans certains cas, nos critères reflètent des exigences plus rigoureuses et plus précises, que les membres du NPCC ont acceptées et qui sont nécessaires pour atteindre tous les objectifs de fiabilité du nord-est. Les membres de NPCC Inc. sont tenus, par règlement, d'adhérer à ces critères. L'application de ces critères est assurée par le programme de conformité obligatoire du NPCC, avec l'appui des États et des provinces.
Les normes de fiabilité du NERC définissent les exigences de fiabilité pour la planification et le fonctionnement du réseau de production et de transport nord-américain. Le processus d'élaboration des normes du NERC, accrédité par l'ANSI, est défini dans un manuel de procédures et repose sur les principes de fiabilité et d'interface du marché. Le modèle fonctionnel de fiabilité définit les fonctions devant être accomplies pour garantir la fiabilité du réseau de production et de transport d'électricité et constitue la base même des normes de fiabilité.
Le NPCC a dressé un tableau qui montre les secteurs où les critères du NPCC sont plus stricts que les normes de fiabilité du NERC ou, dans le cas des ressources, par exemple, les secteurs où nous avons établi des critères indépendamment des normes de fiabilité du NERC. Ce document sera la pierre angulaire sur laquelle reposera la conformité future de NPCC Inc. Cette source d'information servira à déterminer la nécessité de réviser nos documents afin qu'ils soient conformes aux normes.
Merci beaucoup.
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Bonjour. C'est un plaisir pour moi de me joindre à vous aujourd'hui pour parler de l'écologisation de la consommation d'électricité au Canada.
Je peux vous assurer que Newfoundland and Labrador Hydro appuie entièrement ce concept, compte tenu de l'abondance des ressources énergétiques propres que la province a à offrir au reste du pays. Je crois que nos buts et objectifs concordent et j'espère qu'après cette discussion, nous pourrons travailler ensemble pour écologiser davantage la consommation énergétique au Canada.
Je vais tout d'abord vous donner un aperçu de Newfoundland and Labrador Hydro. Il s'agit d'une société d'État qui a pour mandat de fournir aux particuliers et aux industries de Terre-Neuve-et-Labrador une énergie fiable au coût le plus bas possible. Elle produit, transporte et distribue le courant et l'énergie électriques à ses clients des secteurs résidentiels, industriels et des services publics dans toute la province. En outre, NLH travaille présentement à élargir son mandat pour tirer profit des nouvelles possibilités qu'offrent le développement pétrolier et gazier et d'autres sources d'énergie verte, dont l'énergie éolienne, ainsi que la R-D.
Première responsable de la mise en valeur des importantes ressources énergétiques renouvelables et non renouvelables inexploitées de Terre-Neuve-et-Labrador, la société est aussi à la tête de la réalisation des aménagements hydroélectriques de 2 824 mégawatts sur le cours inférieur du Churchill, au Labrador.
Jamais le contexte n'a été aussi propice à la mise en valeur des ressources hydroélectriques au Canada. Le gouvernement canadien est dans une position favorable pour prendre des mesures qui contribueront à faciliter la réalisation de ces grands projets et à créer une solution canadienne aux émissions de GES dans le secteur de l'électricité qui aidera à pousser plus loin l'écologisation de l'économie et à réduire les prix de l'électricité pour les Canadiens.
Le projet d'aménagements hydroélectriques sur le cours inférieur du Churchill est un investissement national important qui permet l'évitement d'environ 16 mégatonnes d'émissions de GES qui résulteraient d'une production comparable à partir du charbon. Pour mettre les choses en perspective, cela représente assez d'électricité propre pour alimenter toutes les résidences de Pickering, d'Ajax, de Whitby, d'Oshawa et de Calgary ainsi que les provinces de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick.
L'hydroélectricité profite à l'économie canadienne en créant chaque année des dizaines de milliers d'emplois au Canada, en soutenant les usines, l'agriculture et les entreprises ainsi qu'en permettant aux Canadiens de tirer parti des nombreux avantages que procure une source d'électricité propre et abordable. Grâce à ses ressources hydroélectriques, éoliennes et pétrolières abondantes, Terre-Neuve-et-Labrador occupe une position favorable pour devenir un fournisseur d'énergie stratégique à long terme et répondre à la demande croissante en énergie dans l'Est de l'Amérique du Nord. Les ressources hydroélectriques du cours inférieur du fleuve Churchill constituent l'une des principales composantes des richesses énergétiques de la province.
Le cours inférieur du Churchill, l'une des ressources hydroélectriques non exploitées les plus précieuses en Amérique du Nord, offre un potentiel immense. Ensemble, la centrale de Gull Island, avec une amplitude de 2 000 mégawatts, et celle de Muskrat Falls, qui fournit 824 mégawatts de plus, peuvent alimenter 1,5 million de foyers. Si l'on ajoute la centrale de Churchill Falls, que vous allez visiter la semaine prochaine, les trois aménagements — le cours supérieur du Churchill, Gull et Muskrat — pourraient produire l'équivalent en électricité de 225 000 barils de pétrole par jour, indéfiniment. Cette source plus que nécessaire d'énergie renouvelable, économique et propre permettra à Terre-Neuve-et-Labrador de contribuer de manière importante à la satisfaction de la demande croissante en énergie au Canada ainsi qu'à la réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays.
En plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'autres polluants atmosphériques et d'améliorer le paysage économique national, le projet d'aménagements hydroélectriques sur le cours inférieur du Churchill peut réduire la dépendance aux combustibles fossiles, ce qui signifie pour les Canadiens moins de hausses de prix de l'électricité résultant directement des pénuries de combustibles. L'effet des prix du pétrole sur le coût de l'électricité a été clairement démontré lors de l'ouragan Katrina en 2005 — le prix moyen du marché en Ontario en septembre 2005 était de 99,70 $ le mégawatt-heure, une hausse considérable par rapport au prix moyen de 52 $ payé en Ontario l'année précédente. Les propriétaires de résidence de cette province ont été directement touchés par cette augmentation.
Grâce à l'énergie hydraulique, le Canada possède la forme la plus économique de production d'électricité et l'un des systèmes de production les plus fiables du monde, ce qui assure aux Canadiens un approvisionnement en électricité fiable, abordable et propre.
Ce serait un euphémisme de dire que je suis emballé par le potentiel qu'offre l'aménagement du cours inférieur du Churchill à notre province et au reste du Canada. Nous avons la possibilité de développer un produit qui profitera à de nombreuses générations futures, dans notre province et dans l'ensemble du pays. Nous avons la possibilité d'aider nos voisins de l'ouest et du sud à satisfaire à leurs besoins croissants en énergie. Nous avons la possibilité d'offrir une électricité renouvelable à long terme et à prix prévisible dans l'Est de l'Amérique du Nord. Cette énergie propre, durable et sûre est en forte demande, et cette demande continuera de croître au fil du temps.
À l'heure actuelle, l'équipe du projet d'aménagements hydroélectriques sur le cours inférieur du Churchill poursuit énergiquement l'élaboration du projet sur de nombreux fronts. Elle met à profit l'expérience acquise en planification et exécution de projets lors de la mise en oeuvre des grands projets hydroélectriques de Newfoundland and Labrador Hydro et des mégaprojets qui ont été menés à terme dans la province, tels que Hibernia, Terra Nova, White Rose et Voisey's Bay.
Un calendrier détaillé de planification est en place; le projet devrait démarrer en 2009 et la première montée en puissance est prévue en 2015 — et nous n'accusons aucun retard. Comme dans tout projet d'aménagement de cette ampleur, le travail comporte de nombreux volets, notamment le processus d'évaluation environnementale, l'examen des travaux antérieurs de conception technique et la préparation en vue de la réalisation d'autres études et de travaux sur le terrain, la négociation d'une entente sur les répercussions et les avantages avec la nation innue du Labrador, l'analyse des options d'accès aux marchés et des marchés visés, l'élaboration d'une stratégie de financement, et la définition de la configuration optimale du projet.
Comme vous le savez sans doute, le projet d'aménagements hydroélectriques sur le cours inférieur du Churchill est à l'étude depuis longtemps. Par conséquent, d'importantes études d'ingénierie et d'études environnementales ont déjà été réalisées. Pour tirer profit des travaux déjà faits, nous avançons sur plusieurs fronts.
Des efforts considérables déployés cette année ont permis de terminer une série d'études environnementales de base en préparation du processus d'évaluation environnementale. Ces études complètent et mettent à jour les études réalisées précédemment.
En décembre, nous avons inscrit le projet auprès des organismes fédéraux et provinciaux de réglementation en matière d'environnement, ce qui a déclenché une série de consultations sur le projet; nous déposerons l'énoncé des incidences environnementales fort probablement plus tard cette année.
Nous poursuivons nos négociations avec la nation innue du Labrador en vue de conclure une entente sur les répercussions et les avantages, et ces pourparlers vont bon train.
Nous poursuivons également la stratégie globale d'exécution du projet et les travaux d'ingénierie, notamment l'examen des travaux antérieurs de conception technique et l'évaluation des exigences en main-d'oeuvre. Soit dit en passant, la main-d'oeuvre pour l'aménagement du cours inférieur du Churchill atteindra un sommet de 2 000 travailleurs.
Le mois dernier, nous avons annoncé l'attribution des contrats de service de conception préliminaire à trois entreprises : Hatch Energy, SNC-Lavalin et Fugro Jacques. Ces travaux de conception préliminaire permettront à Newfoundland and Labrador Hydro de se préparer aux activités environnementales et techniques qui conduiront à la sanction du projet. Ces ressources extérieures aideront l'équipe technique interne dans la réalisation des études de terrain, d'optimisation et d'ingénierie nécessaires à la préparation des travaux initiaux d'ingénierie et de conception qui doivent débuter en 2008. De plus, les travaux se poursuivent pour élaborer une stratégie de financement, évaluer l'accès aux marchés et analyser les marchés visés.
Quant aux options d'accès aux marchés, il existe divers débouchés, y compris l'Ontario, le Québec, les provinces maritimes et le Nord-Est des États-Unis. Plusieurs options restent à l'étude, y compris la voie sous-marine entre Terre-Neuve, le Nouveau-Brunswick et les États-Unis, et la transmission par le réseau de transport d'Hydro-Québec. Deux voies sont à l'étude. Des demandes de service de transport ont été présentées à Hydro-Québec et à l'exploitant du réseau du Nouveau-Brunswick en vertu des tarifs de libre accès au réseau de transport en vigueur au Québec et au Nouveau-Brunswick.
La demande soumise au Nouveau-Brunswick prévoit deux points de livraison : un par le réseau d'Hydro-Québec et l'autre par un réseau sous-marin de courant continu à haute tension. Autrement dit, nous avons présenté deux demandes pour le Nouveau-Brunswick, la première visant à transporter des mégawatts par le Québec, et la deuxième, par le réseau sous-marin. En outre, une demande d'évaluation d'interconnexion au réseau ontarien a aussi été présentée à l'IESO.
On termine actuellement plusieurs études sur les impacts du réseau, ce qui va nous fournir de l'information sur la production d'énergie hydroélectrique à partir du cours inférieur du Churchill et sur les coûts des améliorations requises. Nous avons reçu la première étude d'Hydro-Québec. Nous attendons une deuxième étude cette semaine et les autres doivent nous parvenir au cours de l'année 2007.
Nous avons fait des demandes pour l'obtention de services de transport au Nouveau-Brunswick et au Québec et nous étudions un réseau sous-marin de CCHT, c'est-à-dire de courant continu à haute tension, pour relier le Labrador et la partie insulaire de la province, puis le Nouveau-Brunswick. Pour transmettre l'électricité du cours inférieur du Churchill au Nouveau-Brunswick, il faut d'abord relier le Labrador à la partie insulaire de la province avant d'utiliser un autre réseau sous-marin. Il y a donc deux liens sous-marins : un plus court entre le Labrador et l'île de Terre-Neuve, et un plus long qui va de l'île au Nouveau-Brunswick.
Nous savons que le lien sous-marin est réalisable sur le plan technique, il n'y a pas de doute là-dessus. Il existe plusieurs liens semblables en Europe, dont deux principaux : l'un s'appelle NorNed, et relie la Norvège et les Pays-Bas, et l'autre est le Câble Baltique, qui relie l'Allemagne et la Suède. Il s'agit de distances et de capacités semblables.
Les obstacles au commerce de l'énergie sont plus nombreux au Canada qu'aux États-Unis. Bien que les interconnexions existent, le Canada n'a ni encouragé ni développé un marché interprovincial de l'électricité qui soit libre et transparent. Il faudrait s'intéresser à cette question pour répondre aux besoins d'approvisionnement en énergie du centre du Canada, en particulier à partir d'une source d'électricité renouvelable comme la nôtre. Si on ne cherche pas à établir un marché interprovincial solide et à bâtir un réseau de transport est-ouest efficace, l'électricité au Canada va continuer d'emprunter la voie de la moindre résistance, celle d'un marché réceptif aux États-Unis.
Même si nous voulons être en bons termes avec nos voisins du Sud, s'il néglige la question, le Canada va réduire ou perdre un avantage concurrentiel qui nous distingue en Amérique du Nord et dans le monde. L'aménagement du fleuve Churchill pourrait produire l'équivalent en électricité de 225 000 barils de pétrole par jour d'une énergie propre, fiable et à prix stable, indéfiniment. On ne peut sous-estimer la valeur de ce projet dans le contexte mondial et régional actuel, et c'est sûrement un des projets d'aménagements hydroélectriques les plus attrayants et économiques en Amérique du Nord aujourd'hui. L'aménagement du cours inférieur du Churchill va contribuer de façon importante à faire du Canada une superpuissance sur le plan de l'énergie propre. Le projet a la possibilité de procurer d'importantes retombées financières et d'être un investissement très rentable, en plus de contribuer grandement à résoudre la question des émissions de gaz à effet de serre au Canada.
En conclusion, je signale que nous vous attendons tous avec impatience la semaine prochaine à Churchill Falls. Gilbert Bennett, le vice-président du projet, est sur place et travaille fort pour être prêt à vous accueillir, et nous espérons que vous allez aimer ce que vous allez voir. Je vous invite à rester jusqu'au lendemain si vous voulez vous amuser un peu plus. Nous pouvons aussi nous occuper de cela. Nous avons hâte de vous recevoir et nous sommes très heureux que vous veniez voir ces installations. C'est formidable pour nous de pouvoir montrer ce que Newfoundland and Labrador Hydro et la province peuvent faire.
L'aménagement du cours supérieur du Churchill est le huitième plus important ouvrage du genre au monde. Nous sommes de calibre international. Au cours des deux derniers mois de l'hiver, la disponibilité a été maximale et nous sommes très fiers d'exploiter une installation aussi colossale avec autant de succès. C'est une belle occasion pour nous de vous montrer notre savoir-faire, d'autant plus que nous pourrons vous fournir un peu plus de détails sur le projet d'aménagements sur le cours inférieur du Churchill et vous donner le sentiment que nous allons faire du bon travail sur ce projet, et nous avons besoin de toute l'aide possible.
Donc, merci beaucoup.
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Écoutez, je vous répondrai en vous parlant de deux documents.
En ce qui concerne les lignes de transmission entre le projet d'aménagements sur le cours inférieur du Churchill et les collectivités côtières du Nord et du Sud du Labrador, nous avons effectué des études exhaustives pour en déterminer le coût, le comparant à celui d'une centrale diesel. L'écart est tel qu'il assure la faisabilité du projet. C'est indéniable. Cependant, cela ne veut pas dire que nous négligeons cette option, non seulement pour les collectivités éloignées du Labrador, mais également pour les collectivités insulaires.
Newfoundland and Labrador Hydro a réussi récemment à créer un consortium avec deux universités, soit la Memorial University et la University of New Brunswick, ainsi qu'avec des partenaires du secteur privé. Il y a quelques années, nous avons entrepris un projet pilote de R-D à Ramea, une localité éloignée. Celle-ci est alimentée par une centrale diesel semblable à celles déjà en service dans les collectivités côtières du Labrador.
Il y a plusieurs années, nous avons opté pour la filière éolienne, embauchant quelqu'un pour élaborer un projet pilote vent-diesel. Naturellement, l'énergie que nous produisons est plus propre lorsque le vent souffle. Dans le cas contraire, le diesel prend la relève. Nous avons perfectionné la technologie de façon à offrir au consommateur une fiabilité raisonnable.
Dans notre étude la plus récente, nous nous sommes penchés sur un nouveau créneau, le stockage d'hydrogène dans le cadre d'un projet de recherche que nous avons entrepris. Actuellement, lorsque le vent souffle et que nous avons tout de même besoin du diesel comme appoint, nous utilisons l'énergie supplémentaire du vent, sur lequel nous n'exerçons aucun contrôle, pour produire de l'hydrogène. C'est un projet quinquennal, et nous espérons pouvoir commercialiser le procédé. Nous y consacrons beaucoup de temps, d'efforts et d'argent. Non seulement nous espérons que nos collectivités éloignées en profiteront sur les plans de l'écologisation et de la fiabilité de l'approvisionnement, mais nous pensons que, si nous menons le tout à bien, nous pourrions obtenir un brevet et commercialiser le produit dans les autres pays, notamment en Australie et au Groenland, qui jouissent d'une situation semblable à la nôtre.
Pour ce qui est de la comparaison directe entre les deux, c'est la réponse qu'on m'a faite car, naturellement, j'ai posé la même question. Il y a environ quatre mois, j'ai réuni une petite équipe d'ingénieurs et leur ai demandé de me faire part des données économiques et considérations techniques actualisées relativement à une ligne sous-marine reliant Terre-Neuve-et-Labrador au Nouveau-Brunswick. Je voulais qu'ils m'informent de la faisabilité de la chose. Ils sont revenus en me disant que c'était réalisable, et m'ont fourni des recherches à l'appui. En Europe du nord-est et du nord-ouest, c'est ce type de ligne qui prédomine, tout comme en Australie. Une ligne appelée Basslink relie l'Australie à la Tasmanie.
J'ai donc demandé aux ingénieurs si le projet paraissait raisonnable, d'après l'étude préliminaire, et lorsqu'ils m'ont répondu que oui, je leur ai demandé de m'informer des coûts à envisager. Les chiffres qu'ils m'ont remis étaient d'un ordre tel que j'ai voulu pousser l'enquête plus loin en faisant appel à des ingénieurs de réseaux commerciaux, à qui j'ai demandé de se rendre en Europe pour y regarder de plus près. Ils ont visité certaines des principales firmes d'ingénieurs, ainsi que quelques grands projets. NorNed, cette ligne qui relie la Norvège et les Pays-Bas, est en un bon exemple, comme je l'ai dit.
L'équipe a ramené des résultats intéressants. Les Européens pensent différemment des Canadiens dans ce domaine; je trouve que les Américains aussi sont beaucoup plus audacieux que nous. Les Européens mettent constamment en oeuvre de tels projets. Ils pensent à long terme, et à investir dans les infrastructures. Leur réponse a été celle-ci : « Voici les chiffres; regardons ce que vous avez... Cela semble intéressant... nous vous visiterons le mois prochain, et nous commencerons. »
Cela étant dit, dans les données rapportées par les ingénieurs, il y a suffisamment de renseignements qui continuent de me laisser croire que c'est une option viable. Alors, en attendant de pouvoir répondre directement à vos questions, je vous dirais, encore une fois, que nous avons fait appel à trois firmes d'ingénieurs. L'une d'elles, une grande entreprise norvégienne possédant une expertise technique, doit venir ici et...
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Les temps ont changé. Si vous regardez les interconnexions établies du nord au sud et d'est en ouest en ce moment, nous maintenons en grande partie le courant, malgré certains problèmes signalés. Nous en sommes à un point où il nous faut les régler d'une façon ou d'une autre, afin de répondre aux besoins de l'Ontario en particulier. Cette province a annoncé la fermeture de ses centrales fonctionnant au charbon — et en plus, elle fait face à une demande croissante. Elle a pris des mesures pour y répondre et faire face au problème qui se présentera dans 10 ou 12 ans, par voie de conséquence. Telle est la nature des grands projets.
J'aimerais dire que nous estimons faire notre part, à Terre-Neuve-et-Labrador, en ce qui concerne le réseau d'électricité est-ouest. Nous avons investi des fonds dans Hydro-Québec et utilisé le réseau de transport à accès libre qu'elle nous a fourni de façon très ouverte. C'est son réseau, et elle nous en a accordé l'accès. Nous lui avons demandé quoi faire; elle nous l'a dit, et nous avons mis ses conseils en pratique. Mais nous dépensons de l'argent pour financer ces études — Terre-Neuve-et-Labrador est la seule dans ce cas. Nous faisons donc de notre mieux.
Du point de vue du réseau est-ouest, nous affirmons avoir un problème à régler et demandons comment nous pourrions améliorer les choses. Le gouvernement fédéral pourrait-il nous venir en aide? Je me tourne vers nos amis des États-Unis, qui ont une longueur d'avance sur nous à ce chapitre. Il suffit de comparer la structure de nos marchés canadiens et la direction que nous prenons à ce qu'a fait le gouvernement américain, au moyen de la Federal Energy Regulatory Commission, ou FERC : il s'est positionné comme le responsable des règles, règlements et procédures d'appel relatifs à l'accès libre. Je pense que c'est très sensé. Je crois que les divers États, là-bas, sont arrivés à un point où ils ont jugé que, pour favoriser la libre concurrence et dans l'intérêt des consommateurs, ce serait une bonne chose que leur gouvernement intègre un élément de justice qui s'applique au réseau américain dans son ensemble. De façon encore plus importante, une telle mesure permettra la libre circulation d'énergie d'un bout à l'autre du Canada. Je pense qu'au point où nous en sommes, cela mérite réflexion.
En ce qui a trait aux provinces qui seront touchées, qu'on passe par le Manitoba, la Saskatchewan, le Québec ou n'importe où ailleurs, l'un des principes de base du libre-accès consiste à payer un tarif équitable. Les provinces qui possèdent actuellement des réseaux de transport d'électricité y ont consacré beaucoup d'argent. Elles y ont investi de façon importante, et une certaine valeur y est rattachée. Il est essentiel que le gouvernement fédéral comprenne que ces provinces doivent bénéficier d'une protection afin de recevoir un juste prix de ceux qui utiliseront leurs réseaux.
Il faut un réseau qui fonctionne pour tout le monde. C'est ainsi que nous voyons les choses en ce qui a trait à nos relations avec les provinces du Nouveau-Brunswick et du Québec. Nous trouvons que ce projet sera bénéfique pour elles. Dans un contexte où il faut payer des tarifs de transport, ce que nous ferons, nous comprenons les calculs en cause. Tous les tarifs perçus représentent autant d'argent qu'on injectera dans les réseaux du Nouveau-Brunswick et du Québec. Ils fourniront un revenu supplémentaire à ces provinces pour leur permettre de développer une capacité de transport inutilisée en ce moment, ce qui rendra leurs réseaux plus efficaces et réduira les coûts pour les consommateurs. Cette disposition assure un certain rendement.
C'est ainsi que nous collaborons avec les provinces concernées. Nous comprenons, et nous sommes prêts à payer le juste prix pour utiliser leurs réseaux. Mais si l'on regarde la structure et le fonctionnement de tout cela, je pense qu'il est temps, pour le gouvernement fédéral, d'intervenir pour faire fonctionner le système et de s'assurer que celui-ci soit équitable pour tous.
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Pour répondre à la première partie de la question, en ce qui a trait à la disponibilité d'une capacité excédentaire au Québec, nous savons qu'il y en a une, mais en fait, cela constitue l'objet de la demande de libre-accès aux lignes de transport et des études des impacts sur le réseau. Nous leur avons demandé d'examiner cela et de déterminer quelle est exactement l'importance de cet excédent. S'il nous en faut plus, un investissement sera nécessaire pour construire davantage d'infrastructures ou améliorer celles qui existent.
La tarification est établie en fonction de ce qu'il en coûtera pour construire des infrastructures supplémentaires, et pourra être augmenté par la suite, selon les coûts des rénovations additionnelles des infrastructures.
C'est l'objet des études d'impact, et nous obtiendrons l'information cette année. Nous serons alors davantage en mesure de répondre à cette question.
Vous avez parlé des petites centrales hydroélectriques et des parcs éoliens. Je pense que si vous regardez cela, encore une fois, pas seulement du point de vue du Canada mais aussi de celui de Terre-Neuve-et-Labrador, cette province a ce que nous appelons un entrepôt énergétique. Le gouvernement fédéral a parlé de notre pays comme d'une superpuissance énergétique, mais nous le voyons comme un entrepôt d'énergie.
Cela est lié aux petites centrales hydroélectriques, en ce sens que nos ressources ne s'arrêtent pas au fleuve Churchill : on peut y additionner les possibilités supplémentaires d'aménagement à Terre-Neuve-et-Labrador et le potentiel éolien, qui est sans égal. Nous venons de supplanter le Dakota du Nord en tant que meilleur réseau éolien en Amérique du Nord, et nous avons les statistiques pour le prouver. On parlait d'une capacité d'environ 40 p. 100; mais en fait, nous sommes à 43 ou 45 p. 100. Je ne crois pas avoir besoin de dire cela à quiconque est déjà allé à Terre-Neuve. Nous n'avons peut-être pas besoin de données scientifiques pour en témoigner, mais elles existent.
Les petites centrales hydroélectriques et les parcs éoliens que nous avons là-bas, ainsi que notre entrepôt énergétique, ne font que confirmer pourquoi il est si important, du point de vue du transport de l'électricité, que Terre-Neuve-et-Labrador soit capable de contribuer à l'économie et de se tenir debout pendant les 25 ou 30 prochaines années. Nous devons régler la situation en ce qui concerne le transport.
C'est bon pour notre pays, ainsi que pour les autres provinces, mais nous avons également toute cette électricité excédentaire qui est là, en attente de répondre aux demandes croissantes du centre du Canada. Donc, tout ce que nous ferons ici permettra la poursuite des aménagements à Terre-Neuve-et-Labrador.
Nous avons besoin de beaucoup d'électricité pour nous-mêmes mais, pour être franc, je ne peux m'imaginer un scénario où la quantité d'électricité à notre disposition pour l'exportation... J'ignore si nous serons un jour capables de consommer entièrement toute l'électricité que nous avons. Nous parlons de milliers et de milliers de mégawatts. Nous allons chercher à satisfaire d'abord nos besoins, cela ne fait aucun doute, mais je sais, ne serait-ce que d'après les chiffres dont nous disposons, que nous avons la réponse pour une grande partie de ce pays, et que l'électricité est là, en attente d'être exploitée. Tous les travaux de transport que nous effectuons ne feront que permettre tout le reste.
Vous avez également posé une question, je crois, au sujet de l'intégration de l'énergie éolienne. L'autre avantage concurrentiel que nous avons au Canada — à Terre-Neuve-et-Labrador et dans d'autres provinces — est l'heureuse alliance des sources d'énergie hydroélectrique et éolienne. Quand le vent souffle, on n'a qu'à utiliser l'énergie qu'il produit; quant à l'eau, on l'emmagasine dans un réservoir. Cela revient à mettre de l'argent de côté. Si le vent cesse de souffler, on a suffisamment d'eau en supplément pour faire fonctionner ses turbines sur-le-champ.
En somme, on utilise le vent, qui souffle par intermittence, pour en faire quelque chose de palpable. Les deux types d'énergie couplés prennent la forme d'une centrale hydroélectrique. N'importe quelle province qui a beaucoup de centrales hydroélectriques et de bons réservoirs sont capables d'utiliser cette énergie éolienne et d'en faire quelque chose de vraiment concret.
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Du point de vue de l'hydroélectricité, nous faisons à peu près la même chose. Stratégiquement, nous entrevoyons deux volets. Comme l'île de Terre-Neuve n'est pas reliée au Labrador, nous devons nous pencher sur deux problématiques.
J'aime parler de l'île comme du seul autre système isolé en Amérique du Nord que l'Amérique du Nord, parce que nous devons déployer un système séparé sur l'île. Vous allez constater que sur l'île, comme bien ailleurs au pays, nous sommes limités quant à l'énergie éolienne que nous pouvons intégrer au système. Il y a des règlements sur le voltage et des questions d'emplacement. Notre présence sur l'île est en forme d'araignée. Nous avons un grand noyau central de génération dans nos grandes centrales hydroélectriques au coeur de l'île, puis l'énergie est envoyée vers les diverses régions. La plupart de nos meilleurs vents soufflent au bout des pattes, donc le fait de devoir ramener l'électricité au coeur limite beaucoup le système. En ce moment, cela nous limite à environ 75 mégawatts d'énergie éolienne sur l'île. Nous en avons donc 50 actuellement et nous envisageons d'autres projets.
Au Labrador, dans la mesure où nous resterons isolés, les ressources en vent peuvent générer plusieurs milliers de mégawatts, mais stratégiquement, nous avons examiné la situation et nous nous sommes dit que nous devions être réalistes. Je pourrais m'asseoir ici et vous dire que nous avons des dizaines de milliers de mégawatts de vent là-bas, mais pour être réalistes, nous nous sommes dit que non, nous devons optimiser la valeur de ce vent pour la province, parce qu'après avoir satisfait les besoins de la province, il nous restera de grandes quantités d'énergie pour l'exportation.
Nous envisageons donc un développement progressif. Nous ne nous sommes pas encore entendus sur un chiffre, mais ce serait de l'ordre d'environ 1 500 à 2 500 à long terme, comme vous le disez, à coup d'augmentations de peut-être 200 ou 300 mégawatts. Comme je l'ai dit, nous voulons combiner ces ressources à l'hydroélectricité et au reste pour solidifier nos assises. C'est ainsi que nous allons optimiser la valeur de l'éolien à long terme.
Où est-ce dans la liste? C'est après le projet du cours inférieur du Churchill. Le projet du cours inférieur du Churchill est fiable. D'un point de vue environnemental, les émissions de gaz à effet de serre sont extrêmement acceptables, et le coût de la production est bien inférieur à celui pour l'éolien. C'est donc une première étape très naturelle, mais nous faisons des plans pour l'avenir, quant à la façon dont les autres développements vont suivre. Vous allez les voir arriver les uns après les autres de façon progressive.
C'est un horizon très vaste. Naturellement, il y a beaucoup de questions à nous poser sur la façon dont nous avons l'intention de favoriser le développement. Il y a beaucoup d'entrepreneurs intéressants au pays qui sont présents au Labrador. Nous remettons cette décision au moment où le plan énergétique de la province sera annoncé, parce que tout semble dépendre des discussions politiques du gouvernement plus que d'Hydro Terre-Neuve-et-Labrador, mais nous ne restons pas là à rien faire. Nous faisons des analyses. Nous préparons des plans. Quelle que soit l'orientation que la province va décider de prendre, nous allons être prêts à les exécuter.
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Première chose, j'ai quelques petites choses à dire sur la végétation et les arbres qui risquent d'être inondés pour ce développement.
D'abord, on peut comparer la taille du réservoir à celle de celui du cours supérieur du Churchill, qui était de l'ordre de 5 000 à 6 000 kilomètres carrés il y a bien longtemps. L'ordre de grandeur auquel nous pensons est de plutôt 50 à 80 kilomètres carrés, ce qui est beaucoup plus petit que ce que nous avons dans le nord. Qu'est-ce qui nous limite? En aval du fleuve, où se trouvent les centrales de Gull et de Muskrat, il y a comme une vallée. Par conséquent, on remplit la vallée, et l'eau ne s'étend pas, elle monte. Bref, ce qui nous limite, c'est qu'on finit par remonter jusqu'au bief aval du cours supérieur du Churchill. Nous sommes donc limités, parce que si nous dépassons un certain seuil, nous allons inonder le cours inférieur du Churchill. Sur le plan du génie, nous sommes donc contraints de laisser une empreinte écologique beaucoup plus petite. Nous admettons que l'inondation laisse une empreinte écologique.
Pour ce qui est de la façon dont nous allons gérer la végétation, cela fait partie de ce que nous allons étudier cet été. De toute évidence, il y a deux façons de procéder. On peut couper la végétation, soit couper les arbres et les récolter, ainsi que tout le reste, ou tout laisser là, selon les degrés d'émissions. C'est ce que nous sommes en train d'analyser. Je n'ai pas encore de réponse à vous donner, mais nous allons en avoir une à l'issue de l'évaluation environnementale. Nous devons aussi nous préoccuper de la sécurité. De nombreux arbres se trouvent sur des berges très abruptes, nous allons donc chercher un équilibre entre la sécurité des personnes qui vont couper ces arbres et ce qui est acceptable d'un point de vue environnemental, entre autres. Nous étudions le tout en profondeur, mais nous n'avons pas encore toutes les réponses.
Pour ce qui est des économies d'énergie, il y a eu beaucoup d'initiatives, et tout dépend des endroits, d'après moi. Nous avons eu des succès, surtout avec les programmes de remplacement des ampoules et de promotion des appareils électroménagers écoénergétiques. Pour l'éclairage, nous avons mené un projet pilote dans l'une de nos collectivités éloignées, où nous avons distribué des lampes fluorescentes compactes à tous les membres de la collectivité. C'était un projet pilote, et je ne pourrais pas vraiment l'étendre à tout le territoire, mais nous avons recouvré nos frais en moins d'un an. Tout le monde a repris notre idée, cela remplaçait le diesel, qui coûte cher, mais nos analyses nous ont montré que nous avons recouvré nos frais en moins d'un an. Nous sommes donc très enthousiastes à l'idée d'étendre ce projet aux autres zones côtières.
Terre-Neuve-et-Labrador est entrée dans la danse depuis un an, et nous nous sommes rendu compte que nous faisions beaucoup de choses dans notre province, dans diverses institutions gouvernementales et privées. Nous avons regardé tout cela et nous nous sommes dit qu'il y avait beaucoup de bon travail, beaucoup de bonnes personnes et beaucoup d'argent dans des poches différentes. Nous avons donc décidé d'investir un demi-million de dollars cette année pour rassembler tous ces groupes et assumer le leadership, parce que nous ne voulons pas tout diriger, mais seulement coordonner nos efforts. C'est ce que nous sommes en train de faire.
De plus, nous avons commandé une étude pour apprendre de nos nombreux voisins qui ont beaucoup mieux réussi que nous à ce chapitre, parce que nos recherches de base nous montrent qu'il y a des choses qui fonctionnent très bien et qu'il y en a d'autres qui sont du gaspillage. Nous avons également appris qu'il semble y avoir une limite à ce que nous pouvons faire. Apparemment, tout le monde semble réussir à économiser les premiers 5 à 7 p. 100, mais nos études nous montrent que quand on investit plus d'argent après, il est plus difficile de parvenir au niveau suivant.
Du point de vue d'Hydro Terre-Neuve-et-Labrador, nous voulons une étude pour analyser en détail les leçons à tirer de partout ailleurs. Elle devrait être prête en septembre, et nous allons nous en inspirer pour concevoir un programme très ciblé, coordonner tout le monde et proposer une solution pour que nous puissions apprendre des autres, nous l'espérons. Là aussi, le train est en marche.
Vous avez parlé de soutien fédéral. Que voulons-nous? Malgré tout le respect que je vous dois, nous n'aimons pas le terme « soutien fédéral ». Comme je l'ai déjà mentionné, nous estimons que c'est un projet si prometteur qu'il s'agit d'une occasion d'investissement en or pour le gouvernement fédéral. Nous sommes ouverts aux discussions, mais comme je l'ai déjà dit, il y a déjà énormément d'entreprises, de personnes et de fonds qui veulent investir dans ce projet pour des raisons financières. Je pense que le gouvernement fédéral en tirerait doublement avantage, comme vous l'avez dit, parce qu'il cherche à investir dans les réductions des émissions de gaz à effet de serre et que c'est un cadeau. C'est un cadeau. Il est là : 2 800 mégawatts. Elles pourraient remplacer 50 p. 100 des émissions de GES du secteur de la production d'électricité de l'Ontario. L'Ontario génère de 29 à 30 tonnes de GES en produisant de l'électricité chaque année. Nous pouvons diminuer la quantité de charbon utilisée de 16 à 17 tonnes immédiatement, dès que nous allons mettre le processus en marche.
C'est donc une occasion d'investir. Cela ne fait aucun doute. Que voulons-nous? En gros, nous voulons que le gouvernement fédéral jette un coup d'oeil à notre analyse de rentabilisation et qu'il voie à quel point elle est à son avantage, puis qu'il nous dise que c'est une occasion qu'il ne peut pas laisser passer et qu'il aimerait investir. À ce moment-là, quand nous lui aurons montré notre analyse de rentabilisation, que nous lui aurons fait des propositions — et je n'ai pas encore formulé de propositions, mais quand nous allons le faire — sur la façon dont il peut optimiser son investissement, nous aimerions lui offrir des options d'investissement. J'espère que ce projet va susciter l'enthousiasme au gouvernement fédéral le temps venu.
Nous n'avons pas encore mis la touche finale à notre analyse de rentabilisation pour pouvoir vendre notre produit de la meilleure façon qui soit, mais c'est ce que nous avons l'intention de faire, et ce ne sera plus très long. Nous sommes très près du but.
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En réponse à votre première question concernant les discussions avec la nation Innu, je vais apporter quelques précisions, pas nécessairement à votre intention, monsieur Russell, car vous connaissez sans doute assez bien le dossier, mais au bénéfice d'autres membres du comité.
Comme je l'ai déjà mentionné, les Innus ont une revendication territoriale reconnue. Les négociations sont en cours entre le gouvernement fédéral, la province et la nation Innu. Bien évidemment, nous prévoyons conclure une entente sur les répercussions et les avantages. Nous avons amorcé ces pourparlers en parallèle, car nous savons que nous en arriverons là. C'est tout simplement inévitable et nous voulons nous montrer proactifs.
Pour ce qui est de la nation métisse, elle a droit à notre respect sans l'ombre d'un doute étant donné la place si importante qu'elle occupe au Labrador. Mais suivant le point de vue officiel de l'organisation — je parle ici au nom de Newfoundland and Labrador Hydro, pas en celui de la province —, nous considérons dans une perspective d'entreprise qu'en l'absence d'une revendication territoriale reconnue... Je sais que des démarches ont été faites en ce sens, mais il n'y a toujours pas de revendication territoriale reconnue. Dans ce cas particulier, nous considérons les Métis comme un autre groupe d'intérêt extrêmement important que nous allons consulter dans toute la mesure du possible, toutes les fois que cela est nécessaire. Mais nous n'irons pas plus loin que pour tout autre groupe d'importance à nos yeux; c'est là où ils se situent actuellement.
Ceci étant dit, nous sommes toujours prêts à discuter, à consulter et à voir tout ce qu'il est possible de faire. Il va de soi que nous faisons le nécessaire pour demeurer en contact avec les Métis et les tenir au fait des événements. Je le dis ici et je suis prêt à le répéter : notre porte est toujours ouverte pour des consultations avec qui que ce soit, y compris les Métis.
Quant au projet de mille mégawatts, la situation est intéressante. Je dois d'abord préciser qu'il s'agit d'une proposition parmi bien d'autres. Toutes les entreprises avec lesquelles nous discutons semblent être solides et posséder une certaine expertise. Une de ces entreprises a fait grand état de sa proposition et exprimé publiquement sa volonté de réaliser un tel projet. Plusieurs autres nous ont visités, mais sans exprimer leurs intentions de façon aussi marquée. Quoi qu'il en soit, toutes ces entreprises ont reçu le même message. Le plan énergétique s'en vient. Le mode de traitement de ces projets éoliens est une question de politique gouvernementale qu'il faudra régler avant que nous puissions aller de l'avant.
En définitive, il convient de se demander si ces sociétés privées s'en chargeront, ou si nous devrons nous-mêmes le faire ou confier le mandat à quelqu'un d'autre. Nous ne le savons pas encore. Il y a toutefois une chose que je sais. Quoi qu'il arrive et quelle que soit la manière dont cette question est réglée, il n'est pas difficile de trouver un emplacement pour un parc éolien n'importe où au Canada, que ce soit au Labrador, à Terre-Neuve ou en Ontario.
Si on veut sortir de ce parc éolien ou de tout autre site de génération en vue d'une intégration au reste du réseau électrique, il est question de transmission jusqu'aux consommateurs, de ventes et de développement de marchés, ce qui représente une valeur ajoutée pour les projets éoliens. C'est le rôle que doit jouer Newfoundland and Labrador Hydro étant donné que nous sommes chargés d'assurer la fiabilité du système, de veiller à l'acheminement de l'énergie sur les marchés et d'assurer un approvisionnement fiable en énergie à faible coût au reste de la province. C'est l'aspect facile du travail.
Il n'est pas étonnant qu'autant d'entreprises soient intéressées; c'est tout à fait normal. Les perspectives sont bonnes. Quoi qu'il en soit, nous aurons un rôle à jouer, car cette énergie doit être transportée.