:
Merci, monsieur le président. C'est un plaisir d'être ici.
Nous avons fourni aux membres du comité un jeu de diapositives intitulé « L'approvisionnement en électricité et consommation au Canada ». Nous avons pensé qu'il pourrait être utile au comité qu'on lui fournisse un peu de contexte sur le secteur de l'électricité au Canada: les responsabilités des gouvernements provinciaux et fédéral; certains des défis auxquels est confronté le secteur de l'électricité au Canada; et certains des programmes de soutien du gouvernement fédéral pour relever un de ces défis, qui est d'assurer un approvisionnement en électricité plus durable, à faible impact environnemental.
Carol Buckley sera en mesure de donner la deuxième moitié de l'exposé, qui traitera plus en profondeur des modes de consommation d'électricité, de certaines des possibilités en matière d'efficacité énergétique au Canada ainsi que de certains des programmes de RNCan visant à permettre que cela se réalise, si cela est utile.
Je vais donc parler de la première moitié du jeu de diapositives. En termes d'approvisionnement en électricité, le Canada est chanceux du fait que son approvisionnement en électricité est parmi les plus diversifiés dans le monde. Nous avons un pourcentage très élevé de notre énergie qui est produit par des sources virtuellement non émettrices. Vous pouvez voir à la diapositive 3 que 59 p. 100 de notre énergie électrique vient de l'hydroélectricité et qu'une autre tranche de 15 p. 100 provient du nucléaire. C'est très différent aux États-Unis, par exemple, où 72 p. 100 de l'électricité provient des combustibles fossiles. Nous occupons un étonnant septième rang mondial pour la production totale d'électricité. Pour un pays relativement petit comme le Canada, c'est très important. Cela démontre nos besoins en électricité, mais également la possibilité que nous avons dans ce pays de produire de l'électricité d'une manière économique.
Évidemment, ce sont les gouvernements provinciaux qui déterminent leurs sources de production d'électricité, et la composition de cette production varie substantiellement d'un endroit à l'autre au Canada et reflète grandement la richesse en ressources des provinces respectives. Vous pouvez voir, sur la diapositive 5, que quatre de nos provinces — la Colombie-Britannique, le Manitoba, le Québec et Terre-Neuve — sont vraiment des productrices dominantes d'hydroélectricité. La Saskatchewan et l'Alberta produisent la plus grande partie de leur électricité à partir de sources de combustibles fossiles, de même que la Nouvelle-Écosse. L'Ontario et le Nouveau-Brunswick ont un approvisionnement plus diversifié comprenant le nucléaire, le charbon et l'hydroélectricité.
La structure des échanges est très intéressante et est présentée sur la diapositive 6. Le gros des échanges d'électricité se fait dans un axe nord-sud par opposition à est-ouest. La Colombie-Britannique, le Manitoba, l'Ontario et le Québec sont des exportateurs importants d'électricité et, à l'occasion, des importateurs. Les échanges d'électricité entre le nord et le sud ont tendance à être beaucoup plus importants que les échanges d'électricité d'est en ouest, ce qui reflète en partie les grandes distances entre les provinces au Canada et le fait que la population est essentiellement répartie le long de la frontière. Une exception en ce qui concerne le commerce interprovincial — et je sais que vous allez aux chutes Churchill —, c'est que 60 p. 100 du commerce interprovincial d'électricité d'une province à une autre est constitué par la vente d'électricité de Terre-Neuve au Québec à partir des chutes Churchill.
Vous avez ici quelques diapositives que nous allons voir rapidement sur les responsabilités. Évidemment, les province sont vraiment responsables de la mise en valeur des ressources, de l'établissement des prix, de la production, du transport et de la distribution. En réalité, le gouvernement fédéral joue un rôle plus complémentaire. Nous sommes responsables des lignes internationales de transport d'électricité et des lignes interprovinciales désignées. L'Office national de l'énergie réglemente les exportations d'électricité. La Commission canadienne de sûreté nucléaire réglemente la sécurité nucléaire. Un certain nombre d'organismes fédéraux entreprennent des travaux de R-D, y compris RNCan, EACL et le Conseil national de recherches du Canada. Les impacts environnementaux de la production d'électricité constituent un élément très important de l'ordre du jour d'Environnement Canada et de Ressources naturelles Canada.
Les quatre grands défis auxquels est confronté le secteur de l'électricité canadien sont les suivants: assurer un approvisionnement approprié; assurer un approvisionnement fiable qui fonctionne 24 heures par jour; assurer des prix de l'électricité qui sont acceptables pour les consommateurs et qui permettent la croissance économique; et assurer la durabilité environnementale de la production d'électricité.
En ce qui concerne la question de l'approvisionnement adéquat, le secteur de l'électricité canadien doit faire face de plus en plus à des défis, comme l'indique la diapositive 10. Au cours des quelque 15 dernières années, nous avons vu une augmentation constante de la charge de pointe alors que la production n'a pas vraiment suivi au même rythme. En conséquence, les marges de réserve, le surplus de la capacité de production par rapport à la charge de pointe, a diminué à l'échelle nationale d'environ 15 p. 100, ce qui devient un peu juste.
En ce qui concerne la question de l'approvisionnement fiable, évidemment, l'élément marquant a été la panne de courant de 2003. Depuis, il y a eu une restructuration majeure du système pour gérer la fiabilité en Amérique du Nord. Le Canada et les États-Unis ont mis sur pied une Organisation internationale de fiabilité du service d'électricité et nous sommes passés d'un système où les normes étaient volontaires à un système où les normes sont obligatoires. Cela a été une occupation très importante au sein de la direction. Nous avons travaillé avec les provinces, par l'intermédiaire du Conseil des ministres de l'Énergie, pour nous assurer que, du côté canadien, nous avons la capacité d'avoir des normes de fiabilité obligatoires. Et nous sommes heureux de voir que toutes les provinces se sont engagées à prendre les mesures nécessaires à cette fin.
Le Canada peut se compter chanceux. Grâce à la richesse de nos ressources, nous avons des tarifs d'électricité relativement bas comparativement au reste du monde. Nous pouvons le constater sur la diapositive 12. Le Canada et la Norvège sont bien placés, à cause de notre vaste potentiel hydroélectrique, surtout par rapport aux pays européens, ou au Japon, où les tarifs d'électricité que doivent payer les consommateurs sont considérablement plus élevés.
Toutefois, les tarifs varient considérablement selon les différents endroits au pays, selon la richesse des ressources. Comme vous pouvez le voir dans la diapositive 13, les provinces qui sont les principales productrices d'hydroélectricité possèdent généralement les tarifs d'électricité les plus bas au Canada. Vous pouvez voir que c'est le cas à Vancouver, à Winnipeg et à Québec. De façon générale, les tarifs d'électricité sont considérablement plus faibles que dans les provinces qui dépendent davantage de la production d'électricité à partir des combustibles fossiles. Mais vous pouvez voir, comparativement aux États-Unis — qui constituent notre principal partenaire commercial — que même les provinces canadiennes où les tarifs d'électricité sont les plus élevés au Canada sont encore relativement compétitives avec les États-Unis, et dans plusieurs d'entre elles, les tarifs sont nettement plus bas.
Toutefois, il y a un certain nombre de facteurs qui exercent une pression à la hausse sur les tarifs. Évidemment, le prix élevé et croissant des combustibles fossiles est un facteur important. Au fur et à mesure que nous montons dans la courbe de l'offre de l'hydroélectricité, les ressources deviennent de plus en plus coûteuses. Certaines provinces ont dû faire face à une augmentation substantielle des tarifs d'électricité à cause de ces pressions.
Le quatrième défi est vraiment la durabilité environnementale. Même si 75 p. 100 de notre électricité proviennent de sources qui ne produisent pas d'émissions ou très peu, le secteur est responsable de plus de 15 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre au Canada, de 27 p. 100 des émissions de dioxyde de soufre et de 37 p. 100 des émissions de mercure. Ce sont les centrales au charbon qui contribuent le plus à ces émissions.
Dans la dernière diapositive, avant que je cède la parole à Carol, évidemment, on voit que le gouvernement fédéral a récemment mis en place un ensemble d'initiatives pour appuyer les sources d'électricité moins polluantes. Le programme écoÉnergie pour l'électricité renouvelable fournira un incitatif de 1 ¢ le kilowatt-heure pour les sources d'énergie renouvelable à faible impact, le vent, les petits barrages hydroélectriques, la biomasse, etc.; une initiative écoÉnergie sur la technologie, qui assurera un soutien pour la R-D et la démonstration; l'écoTrust pour la qualité de l'air et les changements climatiques, qui fournit un fonds réparti entre les provinces; et plus récemment, nous avons annoncé la création, en collaboration avec l'Alberta, d'un groupe de travail sur le piégeage et le stockage du CO2, chargé de faire des recommandations concernant la mise en oeuvre des grands projets de piégeage et de stockage du CO2 au Canada.
J'espère que cela vous donne une petite idée de la consommation d'électricité au Canada.
Avec votre permission, je vais maintenant céder la parole à Carol pour qu'elle vous donne un peu plus de détails sur la consommation.
Après avoir parlé de l'approvisionnement et de certains des problèmes auxquels nous sommes confrontés, je vais maintenant parler de la demande, de l'utilisation de l'électricité et de ce que nous pouvons faire à ce sujet.
Nous allons commencer par la diapositive 18 qui est un portrait de la consommation d'électricité au Canada par secteur. Nous voyons que l'utilisation de l'électricité a augmenté de 22 p. 100 au cours de la dernière décennie et un peu plus. Au cours de cette période, il y a eu une augmentation de 25 p. 100 du secteur résidentiel au Canada, une augmentation de 24 p. 100 des espaces à bureaux commerciaux et institutionnels et une augmentation de 45 p. 100 du PIB industriel; alors, la croissance de notre économie s'accompagne d'une croissance de notre demande d'électricité.
Dans la diapositive suivante, nous avons un instantané pour l'année 2004 de l'utilisation que l'on fait de l'électricité dans les différents secteurs. Dans le secteur résidentiel, nous voyons que le chauffage des pièces, le chauffage de l'eau et les appareils ménagers se taillent la part du lion dans la demande d'électricité. Dans le secteur commercial et institutionnel, les moteurs, l'équipement auxiliaire branché — comme les ordinateurs et d'autres équipements qui sont branchés dans le mur — et l'éclairage constituent la plus grande partie de l'utilisation de l'électricité. Au bas de la diapositive, on trouve une liste des différents secteurs industriels et de la part de chacun dans la consommation d'électricité à des fins industrielles. Évidemment, nous pourrions pousser plus loin pour obtenir plus de détails et voir la répartition dans le cas des moteurs et de l'éclairage et des autres utilisations de l'électricité dans chacun de ces secteurs, mais j'en suis restée à ce niveau de détail.
À la page suivante, nous voyons que la gestion de l'utilisation de l'électricité par des activités de conservation et des activités d'efficacité énergétique comporte des avantages importants. Cela peut se faire par le biais d'autres activités également, mais je vais me concentrer sur ces deux-là.
De toute évidence, dans la mesure où vous n'utilisez pas une forme d'énergie qui est fondée sur une forme de carbone pour la production et l'approvisionnement, comme l'électricité, vous allez améliorer votre impact environnemental, parce que l'énergie est responsable de tant d'émissions; gérer votre utilisation de l'électricité a des répercussions importantes sur la protection de l'environnement, qui est un objectif très important pour le gouvernement du Canada. Il s'agit également d'un objectif important pour un grand nombre de nos collègues des gouvernements provinciaux et territoriaux.
La sécurité énergétique est une autre raison qui explique pourquoi les gouvernements, y compris le gouvernement fédéral, s'intéressent à l'efficacité énergétique et à la gestion de l'utilisation de l'électricité pour conserver nos approvisionnements en électricité et nos autres sources. Cela est particulièrement vrai dans des provinces comme l'Ontario, par exemple.
Pour les consommateurs, les avantages liés aux économies d'électricité tournent autour des économies d'argent. En 2004, nous estimons que 14 milliards de dollars ont été économisés en énergie, dont une partie — probablement environ la moitié — était des économies d'électricité; alors, il y a beaucoup de raisons de vouloir gérer l'utilisation de l'électricité.
La diapositive 21 nous montre que dans le monde, dans des économies très différentes, la gestion de l'utilisation de l'énergie — pas seulement de l'électricité, mais la gestion de l'utilisation de l'énergie — représente souvent environ la moitié de la stratégie adoptée pour lutter contre les changements climatiques. Une étude indépendante portant sur des économies très différentes a révélé que l'efficacité énergétique — la gestion de l'utilisation de l'énergie — constitue environ la moitié des économies perçues. Évidemment, la gestion de la demande d'électricité fait partie de la gestion de l'utilisation de l'énergie, selon la proportion de votre énergie qui provient de l'électricité et la proportion de votre énergie qui provient de l'électricité générée à partir d'un produit contenant du carbone.
La diapositive suivante donne une répartition pour le Canada. Il y a un certain nombre d'études que je pourrais citer ici. Mais je m'en suis tenue à une étude que nous avons réalisée en collaboration avec certains de nos collègues qui sont présents dans cette salle aujourd'hui — l'Association canadienne du gaz, par exemple. Dans le cadre de cette étude, nous avons examiné le potentiel de réduction qu'offraient l'efficacité énergétique et la conservation d'énergie. Les auteurs de l'étude ont constaté que si elles étaient mises en application par les gouvernements partout au Canada, ces mesures pourraient réduire la croissance de la demande en énergie de moitié, et environ la moitié de cela proviendrait des économies d'électricité.
Dans cette diapositive, on fait une répartition en fonction des différents secteurs. Dans le secteur résidentiel, par exemple, des économies d'électricité allant jusqu'à 27 p. 100 étaient possibles. Une étude comme celle-ci nous est très utile et est très utile aux gouvernements parce que nous voulons planifier et développer nos politiques et nos programmes et voir quel potentiel nous pourrions cibler avec nos programmes.
Sur la diapositive suivante, nous avons donné un aspect plus technique à la source des économies d'électricité lorsque vous faites la gestion de l'utilisation de l'électricité. Nous voyons que les gros appareils ménagers, les appareils standards que nous utilisons dans nos foyers pour laver et sécher et faire la cuisson et ainsi de suite, ont une efficacité tellement améliorée que la consommation absolue d'électricité a diminué de 12 p. 100 au cours de la dernière décennie. La mauvaise nouvelle, c'est que tous les autres appareils qui utilisent de l'électricité et que nous branchons dans le mur ont entraîné une augmentation de l'utilisation d'électricité de 71 p. 100. Ainsi, bien que nous ayons vraiment bien fait à certains égards, une toute nouvelle panoplie de biens qui utilisent énormément d'électricité est apparue, et nous devrons trouver un moyen de contrôler cela.
Certaines des autres améliorations apportées en matière d'efficacité au cours de la dernière décennie sont indiquées dans cette diapositive.
Alors, que pouvons-nous faire au sujet de la gestion de l'utilisation de l'électricité? Les gouvernements disposent d'une vaste gamme d'instruments à cette fin. Certains sont accessibles à tous les paliers de gouvernement. Certains sont accessibles à un palier ou à un autre — par exemple, la réglementation. Le gouvernement fédéral a l'autorité nécessaire pour réglementer l'importation des équipements consommant de l'énergie et l'expédition de ces produits de l'autre côté des frontières, mais les provinces ont la compétence pour réglementer la vente sur leur territoire. De toute évidence, tous les gouvernements ont les compétences nécessaires pour offrir des incitatifs en matière technique et financière, et en matière de formation et de R-D. Les codes du bâtiment relèvent des provinces et ces derniers ont des répercussions sur l'utilisation de l'électricité et, enfin, il y a les questions d'étiquette, de taxes et ainsi de suite.
Parlons maintenant des nouveaux programmes annoncés récemment en matière d'efficacité énergétique; ce sont des programmes frères ou soeurs des programmes que Tom Wallace vient juste de mentionner, des programmes d'efficacité ÉcoÉnergie qui travaillent en partenariat avec des programmes ÉcoÉnergie renouvelable. Nous avons un programme de rénovation des maisons qui vise à couvrir 140 000 maisons au cours des quatre prochaines années et nous nous attendons qu'environ 23 p. 100 des économies que les propriétaires réaliseront seront des économies d'électricité. Nous offrons des incitatifs aux petites et moyennes entreprises — aussi bien les entreprises industrielles que les entreprises commerciales — ainsi qu'aux petits établissements. Nous couvrirons environ 800 installations de ce genre et environ 40 p. 100 de leurs économies seront reliées à l'électricité.
Sur la diapositive suivante, nous avons d'autres programmes que nous offrons qui ne comportent pas d'incitatif financier, mais qui permettront tout de même de réaliser des économies d'électricité. Nous travaillons à offrir une meilleure formation aux constructeurs pour les amener à construire des maisons d'un plus haut niveau d'efficacité énergétique, de l'information sur la rénovation des maisons, et pour l'industrie, du transfert technologique portant sur des technologies plus efficaces au plan énergétique, y compris des technologies utilisant l'électricité. Nous estimons qu'environ 60 p. 100 des économies réalisées dans le secteur industriel proviendront des économies d'électricité.
Ma dernière diapositive porte sur la réglementation. Je voulais simplement terminer en consacrant une minute à la réglementation, parce qu'il y a de nombreux produits utilisant l'électricité et nous avons un programme de réglementation substantiel ici au Canada. Selon une étude de l'APEC, le Canada réglemente plus de produits que n'importe quel autre pays dans le monde. Il réglemente 47 produits. Les États-Unis en réglementent 39, suivis à une certaine distance par la Chine et la Corée et, ensuite, l'Europe, qui figure au bas de la liste. Nous sommes également un chef de file mondial, dans de nombreux cas, en termes de rigueur de nos normes de rendement.
Nous avons l'intention de présenter 30 normes nouvelles ou d'améliorer les cotes de consommation de produits au cours des quatre prochaines années en vertu des règlements écoÉnergie et nous envisageons d'obtenir des modifications à la Loi sur l'efficacité énergétique en vertu de la Loi sur la lutte contre la pollution atmosphérique pour élargir nos pouvoirs, mais nous pouvons tout de même aller de l'avant avec 28 de ces 30 règlements peu importe si des modifications sont apportées à la Loi sur la lutte contre la pollution atmosphérique.
Cela met fin à ma description de la gestion de la demande d'électricité.
Pour votre information, il reste une diapositive qui est, en fait, une liste de certains des produits que nous avons l'intention de réglementer au cours des quatre prochaines années.
Tom et moi seront heureux de répondre à vos questions.
:
Je vais répondre en anglais afin d'être plus claire.
[Traduction]
Pour répondre à la première question sur la façon de procéder à une transition, nous avons effectué une transition assez importante en passant de 16 programmes d'efficacité énergétique à quatre ou cinq dans les secteurs résidentiel, industriel, du bâtiment industriel et du transport. Nous avons organisé la transition au cours de la dernière année pendant que les programmes étaient conçus et mis en oeuvre pour la nouvelle liste de programmes, et la transition est en fait plutôt simple parce qu'en ce qui concerne les activités, nous ciblons un niveau bien inférieur à celui du programme. Certaines activités qui étaient offertes dans le cadre des anciens programmes seront conservées. Par exemple, le Guide de consommation de carburant est l'une des publications les plus demandées par les Canadiens pour choisir le plus écoénergétique des différents véhicules ou automobiles utilitaires légers. Nous continuerons à produire ce guide populaire que les Canadiens aiment utiliser, alors cela ne changera pas. De même, notre formation sur la norme R-2000 et d'autres cours offerts aux constructeurs d'habitations à haut rendement énergétique se poursuivront. Donc, beaucoup d'activités demeureront inchangées.
Quelques nouvelles activités seront ajoutées, et nous avons dû les mettre au point et les préparer pour un lancement qui a eu lieu le 1er avril dernier. Ces incitatifs pour les petits immeubles et les petites industries sont nouveaux, alors nous avons dû créer une nouvelle plate-forme. Certaines activités sont supprimées, telles que le volet d'un programme de rénovation domiciliaire où nous payions les inspections. Nous ne le faisons plus, alors nous avons mis un terme aux ententes que nous avions conclues avec les agents responsables de l'exécution du programme et nous participons maintenant à la formation et à l'agrément de ces agents. Nous avons donc transféré notre activité d'un secteur à un autre. Nous n'offrons plus d'incitatifs pour les gros immeubles commerciaux. Nous l'avons fait pendant huit ans et avons formé plus de 3 000 architectes et concepteurs d'édifices, nous pensons qu'ils ont acquis pas mal de connaissances et avons donc réduit progressivement cette activité. Nous collaborons avec nos collègues dans les provinces et les associations de l'industrie pour déterminer où nous devrions canaliser nos efforts. C'est de cette manière que nous avons organisé la transition.
Vous avez demandé quelle est la différence entre les résultats des deux programmes. Je ne me suis pas préparé à établir ces comparaisons ici, et il est très difficile de le faire parce qu'un grand nombre des anciens programmes ont été interrompus à la fin de mars 2007. Certains se sont terminés à la fin de mars 2006. Il est donc difficile de comparer les programmes qui n'allaient pas forcément se poursuivre avec ceux qui sont en place actuellement.
En ce qui concerne la troisième question — sur la façon de mesurer les répercussions des programmes que nous instaurons — le Conseil du Trésor du Canada nous demande de préparer des documents très détaillés que nous appelons des présentations au Conseil du Trésor, qui renferment des descriptions très exhaustives de tous les résultats de nos programmes, y compris les résultats escomptés. Par exemple, chacun de nos programmes décrira ses efforts en matière d'économie. Nous les convertirons en économies d'énergie. Par conséquent, nous devons d'abord calculer les économies liées aux différents types d'énergie, puis les réductions d'émissions. Par exemple, dans le cadre de l'initiative écoÉNERGIE pour l'industrie, notre objectif est de faire passer les économies de 0,4 à 1,7 mégatonnes. Nous surveillerons l'incidence du programme d'année en année et en rendrons compte publiquement, et nous ferons part de nos progrès au Parlement, ce qui nous permettra de suivre l'évolution de cette initiative.
:
Merci, monsieur le président.
À la page 22, vous parlez de la réduction de la croissance de la demande en énergie. Vous me corrigerez si je me trompe, mais je pense que la croissance de la demande en énergie au Canada est de 1 p. 100 environ par année, et celle de l'électricité est de beaucoup inférieure à ce pourcentage.
Vous parlez d'une réduction de la croissance de la demande en énergie de 55 p. 100. Or, cela représente 55 p. 100 de 0,75 p. 100, ce qui est très, très peu. On ne réduit pas l'énergie, on ne fait que réduire la croissance de la demande.
Vous êtes très gênés et réservés en ce qui a trait à l'ensemble des économies d'énergie. Par exemple, vous parlez de 5 p. 100 en ce qui concerne la ventilation et la climatisation et de 27 p. 100 pour l'ensemble des bâtiments.
L'Institut royal d'architecture du Canada, qui est bien connu et qui est composé de personnes responsables, vient de créer un programme pour lequel il demande d'ailleurs l'appui du gouvernement. Il part du fait que ce sont les bâtiments qui émettent le plus de GES au Canada. Il veut des réductions de 50 p. 100 d'ici 2010, de 60 p. 100 d'ici 2020, de 70 p. 100 d'ici 2030, de 90 p. 100 d'ici 2040 et de 100 p. 100 d'ici 2050. Je ne vois pas cela reflété ici.
Le ministre a annoncé dix maisons écoénergétiques à consommation zéro. On aurait pu en annoncer 1 000 ou 10 000, parce que ça fait 20 ans qu'on construit des maisons qui consomment 50 p. 100, voire jusqu'à 75 p. 100 moins d'énergie.
Vous, les conseillers du gouvernement, me semblez tellement gênés et réservés qu'on ne peut arriver à rien. Pourquoi avez-vous demandé à Marbek Resource Consultants et à M.K. Jaccard & Associates, qui sont très conservateurs, de vous imprimer cette annonce?
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Merci pour l'invitation.
Mes commentaires seront unilingues, mais je serai heureux de répondre à vos questions dans les deux langues officielles.
Comme vous êtes nombreux à le savoir, l'Association canadienne de l'électricité est le porte-parole national du secteur de l'électricité au Canada. Ses membres représentent la chaîne de valeur complète de cette industrie, de la production de l'électricité jusqu'à sa livraison aux clients.
Au nom des membres de l'Association, je tiens à exprimer ma reconnaissance pour l'occasion qui m'est donnée de rencontrer le comité afin d'exposer les moyens mis en oeuvre aujourd'hui par l'industrie pour aider notre société à relever les défis de demain.
À l'Association canadienne de l'électricité, nous croyons que l'électricité est le moteur essentiel de l'économie et des attentes des Canadiens à l'égard de l'amélioration de leur qualité de vie. Nous partageons le souci du comité permanent d'assurer un avenir durable au chapitre de l'électricité; nos membres, les entreprises qui fournissent l'électricité aux Canadiens, s'efforcent chaque jour d'assurer l'atteinte de ce but.
Nous nous sommes engagés à assurer un approvisionnement en électricité durable, sécuritaire, sûr, fiable et à prix concurrentiel, un approvisionnement qui est aussi essentiel à la prospérité future qu'actuelle du Canada.
L'électricité est un élément vital de notre qualité de vie et le fondement d'une économie durable et prospère. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, 365 jours par année, les entreprises canadiennes d'électricité doivent planifier la production de leurs centrales en fonction de la demande de la clientèle; elles doivent en même temps assurer la fiabilité du réseau, respecter les objectifs environnementaux fixés et veiller à maintenir les frais d'exploitation bas.
Cela nécessite un réseau hautement complexe et ramifié, dans le cadre duquel il faut maximiser les technologies de production, de transport et de distribution pour fournir une électricité fiable et à prix concurrentiel, en accord avec les attentes élevées de la clientèle. L'avantage comparatif que représentent les services d'électricité au Canada constitue un facteur clé de la croissance d'autres secteurs de l'économie canadienne, tout en contribuant de manière importante aux recettes d'exportation du pays.
Les programmes d'efficacité énergétique mis en oeuvre par les entreprises canadiennes d'électricité servent de modèles partout dans le monde. Néanmoins, il est possible d'accroître les mesures à ce chapitre par une coopération renouvelée et accrue entre les gouvernements et l'industrie. L'efficacité énergétique est une stratégie de premier plan pour diminuer la demande, atténuer l'impact de la hausse des tarifs d'électricité, réduire la consommation d'énergie et les émissions ainsi qu'améliorer notre compétitivité économique.
Les gouvernements et l'industrie doivent concentrer leur attention sur l'efficacité énergétique en tant que politique énergétique stratégique; celle-ci doit s'appuyer sur un engagement à long terme soutenu en faveur de programmes et d'incitatifs en cette matière. Le Canada recèle d'ailleurs un potentiel d'efficacité énergétique important et la collaboration entre les gouvernements et l'industrie permet déjà de prendre des mesures en ce sens. Mais il faut faire encore davantage.
Malgré les progrès constants résultant de l'amélioration de l'efficacité dans l'utilisation finale de l'énergie, la demande d'électricité ne cesse de croître, comme vous l'ont mentionné les témoins précédents. Les résultats d'une étude parrainée conjointement par l'ACE, l'ACG et l'Office de l'efficacité énergétique de RNCan, à laquelle on a également fait référence auparavant, indiquent que la demande d'énergie globale augmentera de 22 p. 100 dans tous les secteurs entre 2000 et 2025. Cela représente un taux de croissance annuel moyen de 0,85 p. 100.
En ce qui concerne l'électricité, l'étude prévoit une croissance annuelle de la demande de 0,75 p. 100, soit trois quarts de 1 p. 100, dans le secteur commercial, d'un peu plus de 1 p. 100 dans le secteur résidentiel et d'environ un demi pour cent dans le secteur industriel. D'autres projections en provenance de différentes sources indiquent que la demande d'électricité pourrait être beaucoup plus forte encore.
Pour ce qui est du potentiel d'efficacité énergétique, il a été examiné dans le cadre de cette même étude qui présentait un aperçu des tendances prévues en matière de consommation. Je suppose que vous devez avoir ces données en main, car il en a été question lors d'un témoignage précédent. Il s'agit de l'étude de Marbek et Jaccard qui ont conclu que, selon les mesures d'efficacité énergétique mises en oeuvre, il était possible de réduire la demande totale d'énergie de 3 à 10 p. 100 d'ici 2025. Bien évidemment, un résultat optimal à ce chapitre représenterait une réduction d'environ 50 p. 100 de la croissance de la demande.
Les effets des mesures d'amélioration de l'efficacité énergétique sont annulés par la croissance du parc immobilier, l'augmentation de la taille des habitations, la présence accrue d'appareils consommant de l'énergie dans les résidences et les commerces ainsi que la croissance de la production industrielle.
Ainsi, une étude récente de la Consumer Electronics Association des États-Unis révèle que les appareils électroniques résidentiels, à l'exclusion des téléviseurs numériques, représentent 11 p. 100 de la consommation d'électricité résidentielle et 4 p. 100 du total de la consommation d'électricité dans ce pays. En 1975, le nombre moyen d'appareils électroniques était de 1,3 par foyer aux États-Unis, comparativement à 25 en 2005.
Depuis plus d'une décennie, les entreprises d'électricité implantent avec succès des programmes destinés à aider leurs clients à mieux gérer leur consommation d'énergie. Elles continuent d'ailleurs à améliorer leur éventail de programmes et à accroître leurs engagements de financement. Partout au Canada, à différents degrés, les entreprises d'électricité augmentent, accélèrent ou renouvellent leurs programmes d'efficacité énergétique.
Les entreprises d'électricité ont tissé des relations avec les consommateurs et sont des véhicules d'implantation efficaces de ces programmes. À cet égard, une recherche menée par l'ACE démontre que les consommateurs accordent une grande importance au fait de recevoir des renseignements visant à les aider à mieux gérer leur consommation d'électricité et se tournent vers leur fournisseur d'électricité afin qu'il leur offre des programmes et de l'information en matière d'efficacité énergétique. Par exemple, à la fin de l'exercice 2005-2006, l'initiative Power Smart de Manitoba Hydro s'était traduite par une économie estimative de 434 mégawatts au chapitre de la demande d'électricité et d'énergie. Le plan 2006 relatif à ce programme de l'entreprise comporte un échéancier détaillé visant une économie d'électricité de 616 mégawatts.
L'éclairage représente une part importante de la consommation d'électricité des bâtiments au Canada, soit 18 000 gigawattheures par an dans le cas du secteur résidentiel (4 p. 100 de la consommation totale) et près de 40 000 gigawattheures par année dans celui du secteur commercial. Les entreprises membres de l'ACE s'associent aux gouvernements fédéral et provinciaux, aux organismes de normalisation et à d'autres intervenants pour transformer le marché canadien de l'éclairage afin qu'il offre des solutions de rechange à haut rendement. Des actions concertées touchant la normalisation, l'acquisition de données, la réglementation, la conception de produits, la modification des codes ainsi que la collecte et la diffusion de renseignements seront entreprises.
Le programme Summer Challenge de Toronto Hydro a accordé un rabais de 10 p. 100 aux clients admissibles de l'entreprise qui ont consommé 10 p. 100 de moins d'électricité entre le 15 juillet et le 15 septembre 2006, selon les données normalisées en fonction des conditions climatiques inscrites à leur facture d'électricité de 2005 pour la même période. Cette initiative a permis une réduction de la consommation d'énergie de près de 80 000 kilowattheures, ce qui équivaut à débrancher 80 000 résidences du réseau d'électricité durant tout un mois. Il en est également résulté une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre, les émissions de CO2 ayant diminué de 43 000 tonnes à Toronto, ce qui équivaut à retirer 56 000 voitures de la circulation durant deux mois.
À la fin du programme, 153 000 clients de l'entreprise, soit plus d'un client admissible sur quatre, avaient bénéficié de rabais s'élevant au total à 3,1 millions de dollars en atteignant l'objectif de 10 p. 100. Fait intéressant à noter, 51 000 d'entre eux avaient réussi à réduire leur consommation d'électricité de 25 p. 100 ou plus. Le rabais moyen par client résidentiel a été de 17 $. Cela ne semble pas énorme, mais on peut voir les possibilités qui s'offrent à ce niveau.
Même si des progrès ont été enregistrés en vue de réduire la demande d'électricité, l'adhésion à l'efficacité énergétique est souvent moins importante que prévu à cause d'obstacles fondamentaux du marché. Il y a notamment une connaissance insuffisante des possibilités, des avantages et des produits liés à l'efficacité énergétique. Il existe plusieurs mesures simples pouvant produire des résultats importants; la recherche menée par l'ACE démontre ainsi que près de 30 p. 100 des ménages canadiens n'ont même pas une seule ampoule fluorescente compacte et que 19 p. 100 des ménages affirment n'avoir appliqué aucune mesure d'efficacité énergétique au cours de la dernière année. Les ménages invoquent principalement comme raison pour leur inaction que « cela ne fait aucune différence ». Le coût de revient de base élevé de l'équipement nécessaire allié à la non-disponibilité du financement approprié représentent un autre obstacle. Il faut également noter les efforts et les difficultés associés à la nécessité de s'informer, choisir des produits, trouver des entrepreneurs et procéder à l'installation.
Il se peut que la personne qui paie pour une mesure d'efficacité énergétique ne soit pas celle qui en bénéficie, comme c'est le cas, par exemple, des logements pour personnes à faible revenu ou, dans d'autres contextes, des locataires qui ne sont pas responsables de leurs factures d'électricité.
La quantité de programmes offerts et le fait qu'ils changent souvent peuvent créer de la confusion chez les consommateurs.
Enfin, il faut améliorer les taux de rendement sur l'investissement consenti par les entreprises d'électricité dans les programmes d'efficacité énergétique, en particulier lorsque ces programmes dépassent les attentes, c'est-à-dire qu'il convient d'asseoir les programmes d'efficacité énergétique sur de saines bases de rentabilité.
Nous voulons recommander différentes interventions que nous jugeons profitables. En éliminant ces obstacles fondamentaux, les politiques publiques et les programmes peuvent favoriser une plus grande efficacité énergétique au sein de l'économie.
Nous recommandons d'abord un engagement à long terme soutenu à l'égard du financement de programmes d'efficacité énergétique correspondant aux options en matière d'énergies renouvelables et autres options d'offre. Le gouvernement du Canada devrait veiller à ce que les programmes d'efficacité énergétique soient financés à long terme de concert avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et les entreprises d'électricité partenaires afin de faire fructifier à fond les avantages de ces programmes.
Nous recommandons en deuxième lieu de mettre davantage l'accent sur les initiatives de diffusion et d'information touchant les possibilités et les avantages liés à l'efficacité énergétique auprès des Canadiens.
En troisième lieu, nous recommandons des programmes à l'avantage de ceux qui sont moins en mesure d'investir dans leur propre efficacité.
Quatrièmement, le gouvernement du Canada devrait créer un programme fédéral de subventions en matière d'efficacité énergétique. Parmi les exemples d'initiatives qui pourraient être financées, on pourrait noter le soutien aux programmes qui produisent d'importantes économies d'énergie, mais dont le déploiement par une seule entreprise d'électricité ou une seule province n'est pas économique. Il peut s'agir notamment de programmes visant l'isolation ou le rendement des équipements. Il existe différents programmes régionaux pour lesquels une approche nationale uniformisée ne convient pas nécessairement.
Le gouvernement pourrait également fournir des ressources supplémentaires dans les cas où une organisation ne peut offrir suffisamment d'incitatifs et de ressources pour influencer le marché ou dans les cas où il faut mettre l'accent à l'échelle nationale sur l'amélioration de l'efficacité énergétique pour compléter les efforts régionaux en vue d'accroître de manière importante l'impact sur le marché. Par exemple, des programmes à l'intention des Canadiens à faible revenu ou des Premières nations entreraient dans cette catégorie.
Un soutien sur plusieurs années est nécessaire en ce qui concerne les normes et l'étiquetage touchant les habitations et les équipements de manière à tenir compte des délais de mise en place des règlements. Comme on vous l'a indiqué précédemment, RNCan intervient déjà au chapitre des codes, des normes et de l'étiquetage, mais ces démarches sont financées depuis toujours sur une base annuelle, alors que le processus de mise en place des codes et des normes s'étend sur plusieurs années.
Il pourrait être bon de cibler des programmes visant les établissements commerciaux comme les arénas et les centres communautaires.
Des incitatifs fiscaux comme des programmes de rabais pour les marchés résidentiel, commercial et institutionnel sont nécessaires pour favoriser une mise à niveau générale des appareils ménagers, comme les lave-vaisselle, les appareils de chauffage et les réfrigérateurs, à la norme Énergie Star.
En résumé, l'expérience des entreprises canadiennes d'électricité ayant dû répondre aux besoins d'information et de soutien de la clientèle en matière d'efficacité énergétique a produit des résultats importants et pourrait en produire encore davantage dans l'avenir. Les Canadiens s'en remettent à leurs fournisseur d'énergie pour bénéficier de ce soutien et, par des décisions réglementaires appropriées entourant la récupération des coûts et des signaux de marché transparents résultant des mécanismes des prix, il est possible de vaincre plusieurs obstacles à l'obtention de résultats encore meilleurs.
Enfin, les gouvernements ont un rôle à jouer en vue de contribuer à soutenir l'élaboration de codes et de normes destinés à élever le rendement de vastes catégories d'équipements consommant de l'énergie et en vue d'assurer l'atteinte des buts sociaux, surtout en ce qui a trait aux besoins particuliers des Canadiens à faible revenu et des Premières nations.
Je vous remercie de m'avoir donné la possibilité de partager nos points de vue avec vous et c'est avec impatience que j'attends vos questions.
Compte tenu des contraintes de temps, je vais essayer de procéder assez rapidement.
À la page 2, il y a quelques points qui méritent qu'on s'y intéresse.
Je veux d'abord féliciter le comité pour le choix de ce sujet. Au cours de la dernière année, on a consacré beaucoup de temps à l'examen du système de production de l'énergie et des utilisations de l'énergie dans l'industrie et des mesures à prendre pour réduire les gaz à effet de serre, notamment. Il s'agit là d'un travail important qui doit être accompli.
Il existe toutefois un pendant tout aussi important à ce travail, et il est grand temps que nous nous penchions sur la manière dont nous consommons l'énergie dans nos collectivités. Il existe de très bonnes raisons pour ce faire. Il faut notamment savoir que cette consommation représente environ 50 p. 100 de l'énergie que nous utilisons. Si nous voulons procéder au genre de transformation fondamentale requise pour réduire de 60 à 80 p. 100 les émissions de gaz à effet de serre, il nous faudra donc restructurer complètement la manière dont nous consommons de l'énergie dans nos collectivités, parallèlement à la façon dont nous la produisons et nous l'utilisons dans l'industrie.
Il convient par ailleurs de noter que certains gains peuvent être réalisés très rapidement à ce chapitre. Il est possible d'intervenir dès maintenant dans nos collectivités grâce à des mesures d'efficacité énergétique et d'autres choix éclairés qui nécessitent que de faibles investissements.
Enfin, la cogénération locale — autrement dit, l'accroissement de l'autonomie énergétique de nos collectivités — peut également permettre de très importants gains environnementaux tout en améliorant la fiabilité du système.
À la page 3, je traite de quelques-unes des mesures prises directement par l'industrie du gaz. Ces mesures ne concernent pas en fait l'électricité, parce qu'il est question ici de réduction de l'utilisation du gaz naturel pour l'eau chaude et le chauffage, tout particulièrement. Comme l'industrie de l'électricité, nous avons investi dans ce genre de programmes, de concert avec nos organismes de réglementation ainsi qu'avec Ressources naturelles Canada, et nous avons réalisé des progrès fort intéressants: l'équivalent d'environ un million de tonnes de gaz à effet de serre grâce à des investissements de quelque 100 millions de dollars depuis 1995. Ces résultats augmentent rapidement et je crois que cette tendance va s'accélérer au cours des prochaines années. Ce n'est qu'un début.
Comme M. Konow l'a mentionné, il convient entre autres de noter l'importance du rôle de l'entreprise de service public qui sert de connexion avec le consommateur. Nous connaissons nos clients. Nous travaillons directement auprès d'eux et nous connaissons leurs besoins, car nous représentons, si vous me permettez l'expression, le volet vente directe des programmes d'efficacité énergétique. À ce titre, nous travaillons en étroite collaboration avec Ressources naturelles Canada qui est en quelque sorte le négociant en gros à ce chapitre.
À la page suivante qui s'intitule « Au-delà de la GAD » — gestion axée sur la demande — « Le système d'énergie intégré », quelques éléments sont particulièrement importants. Il faut d'abord souligner que toutes les formes d'énergie ne sont pas égales. Au haut de l'échelle, on retrouve l'électricité qui est la forme la plus utile d'énergie. Nous devrions l'utiliser avec circonspection et aux fins qui sont les plus pertinentes. Monsieur Bevington, je crois que vous vouliez savoir tout à l'heure si d'autres sources d'énergie pouvaient être utilisées dans des secteurs où nous faisons actuellement appel à l'électricité. Je pense que la réponse est oui, étant donné que la demande en électricité va encore croître aux fins de ces applications ciblées.
Les trois autres points présentés sont simplement des arguments en faveur d'une approche mieux intégrée. Certaines formes d'énergie sont en concurrence, et ce phénomène va aller en s'accentuant, que l'on parle de gaz, d'électricité ou d'énergie renouvelable générée sur place. Les formes d'énergie peuvent être complémentaires. Nous allons voir de plus en plus des systèmes hybrides — énergie renouvelable hybride à base d'électricité ou de gaz — pour améliorer l'efficacité, bonifier le rendement environnemental et accroître la fiabilité.
Enfin, certaines formes d'énergie sont interdépendantes. L'exemple le plus évident à cet égard est celui du gaz naturel dans la production d'énergie pour la distribution et les centrales force-chaleur. Pour toutes ces raisons, il est important de considérer l'ensemble du tableau.
Je m'arrêterai très brièvement à la page suivante qui traite des usages résidentiels. Vous pouvez voir la quantité d'énergie utilisée pour le chauffage et l'eau chaude. Plus de la moitié de l'énergie nécessaire à ces fins provient de l'électricité. Certains font valoir que nous pourrions grandement améliorer notre efficacité énergétique en utilisant simplement la source qui convient au bon endroit et au bon moment. Ce pourrait être le gaz naturel, mais ce seront de plus en plus des énergies renouvelables générées sur place.
Ce que je veux dire ici, c'est qu'on peut facilement faire des gains au cours des prochaines décennies en utilisant le plus efficacement possible notre système de gaz naturel avec notre réseau d'électricité. On estime qu'en Ontario, on pourrait réduire les gaz à effet de serre d'environ 3 millions de tonnes au bout de cinq ans. En comparaison, c'est trois fois plus que le million de tonnes que nous avons atteint au cours des 10 dernières années. Il y a donc beaucoup à faire.
Passons maintenant aux usages commerciaux et institutionnels. Ce qu'il faut retenir, c'est le potentiel que présentent les systèmes combinés de chauffage et d'électricité. C'est vrai aussi à l'échelle résidentielle. Je crois que vous verrez ces systèmes se répandre dans un proche avenir. Toutefois, les usages commerciaux et institutionnels présentent plus d'avantages parce que ce sont de plus gros systèmes, et vous avez des gestionnaires de l'énergie, entre autres, qui veillent à leur bon fonctionnement. Il est donc possible d'améliorer l'efficacité énergétique simplement par la façon d'amener l'énergie dans nos immeubles et la façon dont nous l'utilisons.
Nous avons trois stratégies à proposer dans ce que nous appelons un « cadre de rationalisation des usages de l'énergie ». Il y a d'abord la productivité énergétique. Vous pouvez parler d'efficacité énergétique, de conservation de l'énergie. Il s'agit de la productivité, et nous pouvons faire beaucoup pour l'améliorer. Nous devons faire en sorte que nous obtenons des services équivalents ou meilleurs, mais en utilisant moins d'énergie — autrement dit, en ne demandant pas aux gens de faire des sacrifices, mais en faisant les choses plus intelligemment. Et nous devons nous tourner vers un système d'énergie intégré, au niveau de la communauté, c'est-à-dire non seulement les immeubles pris séparément, mais aussi les réseaux qui servent à fournir cette énergie.
Il y a ensuite les ressources renouvelables. Je parle ici de ressources locales et régionales — non pas les réseaux d'énergie éolienne ou hydroélectrique, mais plutôt les ressources du sol et l'énergie solaire. Les partenariats avec les services publics, les réseaux de distribution d'électricité et de gaz naturel, permettraient d'améliorer l'efficacité du système énergétique dans son ensemble et d'améliorer considérablement sa performance environnementale, en grande partie par des systèmes hybrides, en utilisant le réseau existant comme point de départ auquel se grefferaient plus de ressources renouvelables.
Enfin, il y a les technologies de l'énergie. C'est ici que le gouvernement a un rôle à jouer en investissant surtout dans la démonstration des nouvelles technologies énergétiques.
Monsieur le président, je vais résumer mon exposé. À la page 8, nous retrouvons ces trois stratégies, mais ce qu'il faut retenir, c'est que ce sont tous des secteurs où les entreprises gazières et électriques s'associent au gouvernement, aux administrations locales et aux consommateurs pour essayer de mettre ces stratégies en place.
Je vais m'arrêter ici et je vous redonne la parole.
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Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Ma réponse est très semblable à celle de M. Cleland. Chaque électron perdu représente de l'argent; par conséquent, les entreprises se préoccupent beaucoup de l'efficacité du système de transmission, de production et de distribution de l'électricité.
Cela ne veut pas dire que les systèmes, les réseaux de transmission et de distribution, sont aussi efficaces qu'ils pourraient l'être. Ils doivent être modernisés. La plupart des travaux de R-D dans ce domaine sont faits à l'échelle mondiale. Les entreprises qui fournissent l'équipement sont pour la plupart de grandes multinationales qui disposent d'énormes budgets de recherche. Les services publics peuvent mener des recherches dans ce domaine, et Hydro-Québec en est le meilleur exemple. Ils ajoutent donc leur savoir-faire afin d'optimiser le fonctionnement des systèmes.
Ce que nous constatons, c'est qu'il y a un équilibre entre le fait de connecter de très grandes régions à des sites de production toujours plus éloignés, entre les pertes qui sont inévitables malgré des systèmes de production et de transmission de plus en plus efficaces et les avantages d'avoir cette interconnexion plus vaste qui vous permettra d'optimiser l'ensemble des ressources de production à l'intérieur d'un vaste réseau interconnecté.
Pour vous donner un exemple, le Québec est un médium de stockage de choix pour le Nord-Est de l'Amérique du Nord; durant la nuit, il stocke l'eau et utilise d'autres ressources pour fournir l'électricité, à un coût très bas, et il rétablit cette énergie électrique durant le jour dans l'intérêt de tous les participants à l'intérieur de ce marché.
Les marges de réserve dont on a parlé tout à l'heure constituent un deuxième avantage. Si vous avez une région interconnectée relativement étendue, des marges de réserve de 15 p. 100 sont suffisantes parce que les imprévus auxquels vous devez faire face advenant la mise hors service d'une centrale sont répartis sur un plus grand ensemble de ressources. Vous pouvez donc exploiter le système et l'optimiser plus efficacement avec des réserves moins élevées dans un grand marché interconnecté que si vous aviez un petit marché, où la mise hors service d'une centrale vous occasionnerait d'énormes problèmes.
C'est donc un équilibre complexe et même si je n'ai que 25 ans d'expérience dans ce domaine, je ne comprends toujours pas complètement toute l'ingénierie et la complexité de ce système, mais c'est une machine remarquable en temps réel qui fonctionne 24 heures par jour.
J'espère avoir répondu à votre question et je serais ravi de répondre à une autre.
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Comme je l'ai dit précédemment, je crois certainement qu'il faut utiliser les codes et les normes pour changer sensiblement et progressivement les produits de consommation.
L'éclairage est un domaine que notre industrie a ciblé. Les témoins précédents ont parlé de l'initiative à laquelle travaillent activement le gouvernement fédéral, les provinces, les territoires et l'industrie. L'éclairage des lieux publics et commerciaux, en particulier, présente des possibilités énormes au chapitre de l'économie.
Je dois vous dire que l'éclairage résidentiel pose plus de défis, en partie parce que les consommateurs ont le choix. Les gens sont habitués d'acheter ces petites ampoules à incandescence bon marché. Nul besoin de modifier l'abat-jour et tout est très simple, alors c'est difficile de faire changer les habitudes.
En Australie, on a adopté une politique pour interdire les lampes à incandescence. Je ne me rappelle pas de la date exacte, mais une date précise a été fixée à partir de laquelle il sera impossible d'acheter ces ampoules sur le marché. C'est une façon de faire les choses, mais c'est une décision politique. Si c'est ce que vous décidez, cela ne nous pose aucun problème, et nous allons nous y faire, mais je ne sais pas si vous voulez faire cela ou non.
Quant aux initiatives musclées, il ne faudrait pas se faire d'illusion. Beaucoup de personnes, en commençant par Amory Lovins, ont dit qu'il était très facile d'obtenir des réductions de 50, 60 ou 70 p. 100 grâce à l'efficacité énergétique, et en théorie, c'est vrai. On peut le faire dans des milieux précis, en utilisant des technologies précises, mais c'est beaucoup plus complexe à réaliser dans l'ensemble de la société, et nous y travaillons depuis longtemps.
Nous avons constaté qu'il existe toutes sortes d'obstacles surprenants à surmonter, en commençant par la façon dont les maisons sont vendues. Si vous dites à des constructeurs qu'ils doivent utiliser le plus haut niveau d'isolation et les meilleures mesures énergétiques, ils vont nous dire que ces améliorations font augmenter le coût d'une maison de 15 000 $ ou 10 000 $. Nous disons « Ce n'est pas beaucoup, puisque la maison coûte 150 000 $ ou 200 000 $ ». Ils vont répondre « Ce n'est pas vous qui achetez la maison, ce sont mes clients. Lorsqu'ils voient le promoteur d'à côté vendre une maison 20 000 $ de moins, c'est cette maison qu'ils achètent, et non la mienne. »
Nous avons travaillé pendant des années pour faire reconnaître les avantages qu'offre une maison éconergétique, et cette reconnaissance commence à porter fruit. Aujourd'hui, un produit éconergétique est beaucoup plus attirant qu'il ne l'était il y a 10 ans. Mais je dis simplement que les chiffres présentés dans l'étude dont les témoins précédents et moi-même avons mentionnée représentent exactement la réalité. Nous avons le défi de faire progresser l'efficacité énergétique, et si nous nous approchons de ce 50 p. 100 de croissance qui serait annulée par l'efficacité énergétique, ce sera un résultat fantastique, et non un résultat médiocre.
Je m'arrête ici; mon collègue a peut-être un commentaire à ajouter.