:
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invité à faire une présentation au comité.
Vous nous avez demandé de parler de la cogénération, c'est-à-dire de la production combinée de l'énergie thermique et de l'électricité. Bien que la cogénération ne soit pas au centre de notre travail, elle figure tout de même parmi les nombreux facteurs dont nous tenons compte dans nos analyses de marché et de l'énergie. Nous prévoyons publier l'une de ces analyses, le Rapport sur l'avenir énergétique, en octobre 2007.
[Traduction]
Comme dans bon nombre des rapports de cette nature, on recherche un équilibre à long terme entre l'offre et la demande au Canada, avec des projections jusqu'à l'année 2030.
Nous avons mené différentes autres études au fil des ans et j'en ai distribué la liste aux membres du comité. J'aimerais surtout attirer votre attention sur l'étude portant sur les technologies émergentes que nous avons réalisée en juin 2006 et autour de laquelle s'articuleront nos commentaires d'aujourd'hui, ainsi que sur un rapport portant sur les défis reliés aux sables bitumineux que nous avons produit en octobre. Nous avons d'ailleurs comparu devant votre comité pour discuter de ce rapport à ce moment-là.
Nous accomplissons tout ce travail dans le cadre du mandat que nous confère la Loi sur l'Office national de l'énergie. J'aimerais vous exposer très brièvement notre mandat. Comme je suis persuadé que la majorité d'entre vous le connaissez très bien, je ne vais pas entrer dans les détails. Je vais aussi vous parler un peu de cogénération, et mon collègue, M. Bob Modray, mettra davantage l'accent sur quelques-uns des aspects sectoriels et régionaux de la cogénération, et quelques avantages et défis qui s'y rattachent. Nous traiterons ensuite de nos travaux sur l'avenir énergétique, comme je vous l'ai déjà mentionné.
Je dois d'abord préciser que l'Office national de l'énergie est un tribunal fédéral indépendant. Nos bureaux sont situés à Calgary depuis 1991.
Nos responsabilités s'articulent autour de deux volets: la réglementation et la prestation de conseils. C'est dans le cadre de ce rôle consultatif que nous avons produit différents rapports et que nous comparaissons ici aujourd'hui pour vous parler principalement de la surveillance du fonctionnement des marchés énergétiques.
La cogénération, point central de nos observations d'aujourd'hui, consiste en fait en la production simultanée d'énergie thermique et d'électricité, que l'on appelle souvent production combinée de chaleur et d'électricité. En général, les centrales classiques libèrent une quantité considérable de chaleur dérivée en marge de la production d'électricité; les systèmes de cogénération permettent de capter la chaleur excédentaire de teneur plus faible et de s'en servir à des fins utiles, comme le séchage du papier, le traitement chimique ou le chauffage des locaux. Il est surtout important de noter que la cogénération ne fonctionne que si une utilisation a été trouvée pour l'énergie produite.
Les deux diapositives suivantes illustrent de façon très simplifiée la manière dont la chaleur est capturée et réutilisée. Essentiellement, il est possible, grâce à la cogénération, de faire passer d'environ 35 p. 100 à 75 p. 100 le rendement énergétique d'une centrale thermique classique. Il s'agit donc d'un gain considérable quant à la réduction de la chaleur résiduaire et à l'utilisation de cette énergie.
Je vais maintenant laisser la parole à mon collègue, l'un de nos principaux économistes qui s'intéresse surtout aux marchés de l'électricité.
Bob.
Au moyen des diapositives qui suivent, j'aimerais vous donner un aperçu des perspectives sectorielles et provinciales et vous présenter, comme John l'a mentionné tout à l'heure, quelques-uns des avantages et des défis associés à la cogénération. J'en viendrai ensuite au travail de planification à plus long terme que nous accomplissons.
J'en suis à la diapositive 8. Pour ce qui est des applications sectorielles, on se livre actuellement à la cogénération surtout dans le secteur industriel, et plus précisément dans les industries indiquées ici. Elle est passablement moins courante dans le secteur commercial où elle se limite principalement aux institutions. Il y a très peu, voire pas du tout, d'applications commerciales actuellement dans le secteur résidentiel. Comme nous l'avons déjà indiqué, l'électricité est souvent une énergie dérivée des utilisations primaires de la chaleur industrielle dans beaucoup de ces secteurs.
À l'échelle régionale, la cogénération varie en fonction du volume. Elle est bien évidemment prédominante dans quelques-unes des régions productrices et consommatrices de gaz naturel, comme l'Ontario et l'Alberta. Pour ce qui est de la Colombie-Britannique et de quelques-unes des régions de l'Est, il y a des applications d'assez grande envergure dans l'industrie forestière.
L'énergie semble principalement tirée de la biomasse, soit des déchets de bois dans le secteur des produits forestiers. Le recours au gaz naturel est à la hausse. Les sables bitumineux représentent bien sûr l'un des principaux secteurs émergents, et j'en parlerai davantage tout à l'heure.
En ce qui a trait aux technologies émergentes, nous produisons des quantités considérables de chaleur résiduelle à partir de piles à combustible et de gazéification du charbon; ces deux technologies pourraient également être combinées.
Quant aux avantages de la cogénération, elle permet de toute évidence une amélioration du rendement énergétique qui se traduit en bout de ligne par une réduction des émissions et des coûts de l'énergie. Pour le producteur, la cogénération peut assurer la fiabilité du réseau énergétique alors que, dans une perspective sociale, elle garantit la sûreté de ce réseau.
On peut considérer que la cogénération pourrait faciliter la mise en place de systèmes de distribution décentralisée, si nous choisissons pour l'avenir de nous tourner davantage vers une production décentralisée, que ce soit en milieu urbain ou dans quelques-unes de nos grandes institutions, par exemple.
Pour ce qui est des défis, il faut notamment considérer que si l'on investit dans des installations de cogénération et si on utilise du gaz naturel ou un autre combustible dont le prix est volatile, on peut se retrouver dans une situation où la rentabilité est impossible.
Quelques-uns des autres défis qui sont énumérés ici ont été relevés lors d'une étude à laquelle John a fait allusion. Nous avons rendus publics à peu près à la même époque l'an dernier les résultats de cette étude intitulée « Technologies émergentes en production d'électricité ». On peut noter par exemple la difficulté pour les producteurs en cogénération d'avoir accès à leurs marchés et, en d'autres occasions, au réseau de transport.
On dit parfois que certaines de ces technologies ont des avantages pour la société et pour l'environnement qui peuvent être sous-estimés. Il faudrait peut-être qu'un genre de prime environnementale soit rattachée à ces activités.
Quand vient le temps des applications à grande échelle, dans le secteur commercial notamment, et peut-être même aussi dans le secteur résidentiel, jusqu'à maintenant au Canada comme dans l'ensemble de l'Amérique du Nord, on doit déplorer l'insuffisance de la coordination et de la planification qui s'imposent dans un cadre urbain. C'est peut-être une situation qui sera rectifiée au cours des prochaines années.
Le secteur des sables bitumineux connaît par ailleurs une très forte croissance. Je suis persuadé que les membres du comité savent que nous produisons actuellement près d'un million de barils par jour. Selon l'étude que nous avons menée l'an dernier, cette production pourrait se situer entre 2 millions et 4 millions de barils d'ici 10 ans.
Cette croissance se traduira par des quantités exceptionnelles de chaleur industrielle et des possibilités de produire de l'électricité en cogénération.
Dans le secteur des sables bitumineux, il est intéressant de constater qu'il y a quelques années, les producteurs adaptaient la taille de leurs installations en fonction de leurs propres besoins en chaleur et en électricité. Il y avait pourtant de véritables possibilités de produire davantage d'électricité en augmentant la capacité des équipements de cogénération pour l'exporter ensuite vers le sud. Bien que l'idée soit toujours valable et que la possibilité existe encore, on semble moins s'y intéresser qu'il y a quelques années.
L'utilisation des sables bitumineux comme source de combustible pour la cogénération pose également problème dans le contexte de l'accroissement de la consommation de gaz naturel qui est à nos portes. Je pense que d'autres options seront certes envisagées à cet égard. Il a d'ailleurs récemment été question d'utiliser l'énergie nucléaire à cette fin. Cette possibilité demeure pour l'instant tout à fait hypothétique.
À la diapositive suivante, on retrouve quelques-uns des programmes fédéraux offerts via le régime fiscal ou sous forme d'aide directe. Les provinces offrent également certaines mesures incitatives pour la cogénération, par le truchement d'achats directs que certaines d'entre elles planifient.
Quant à nos travaux sur l'avenir énergétique, un rapport sera rendu public en octobre. Nous avons mené de vastes consultations dans tout le pays. Nous avons tenu deux séries de consultations pour ce document.
Notre étude est fondée sur trois scénarios. Nous avons illustré ces scénarios sous forme de lignes de prix à la diapositive 14. Nous avons un scénario de référence correspondant au maintien des tendances qui prévoit une baisse des prix aux environs de 50 dollars. Nous avons ce que nous appelons un scénario des îles fortifiées qui verrait les prix augmenter pour dépasser 80 dollars. Nous avons enfin le scénario triple-E pour lequel il y a équilibre entre énergie, économie et environnement. Les prix sont plus élevés au départ, mais diminuent par la suite, avec l'accès à différentes options, en marge des secteurs traditionnels.
À la diapositive suivante, nous présentons ces projections de prix et leur répercussion sur la valeur des autres principaux produits énergétiques — charbon, gaz naturel et combustibles renouvelables. À la lumière de ces perspectives, nous avons établi des prévisions préliminaires. Il y a encore du travail à parachever, mais c'est ce que nous avons soumis aux gens lors de la dernière série de consultations.
Il semble ressortir clairement de ce graphique que la demande en électricité va croître considérablement, peu importe le scénario retenu. On note également que l'hydroélectricité va demeurer la source dominante au cours des 25 prochaines années. Les technologies émergentes prennent une place plus importante, surtout dans le scénario triple-E. À ce titre, on note surtout la croissance rapide de l'énergie éolienne dont la part pourrait grimper jusqu'à 11 p. 100 dans ce scénario, comparativement à moins de 1 p. 100 actuellement.
Dans les autres scénarios, la situation est plus variable. Ces technologies sont de toute évidence moins présentes dans le cas des îles fortifiées, où l'on s'appuie davantage sur les combustibles plus traditionnels ainsi que pour le maintien des tendances actuelles, où la transition vers ces nouveaux combustibles se fait plus progressivement.
Dans l'ensemble, nous rechercherions un résultat semblable au scénario triple-E en mettant davantage l'accent sur le rendement énergétique; cet équilibre se prêtant mieux à une situation de cogénération.
Je ne peux m'empêcher de noter à quel point il est touchant de voir tous ces oeillets. Je n'ai rien vu de tel depuis mon bal des finissants du secondaire. Lorsque je suis arrivé, j'ai pensé que vous aviez dû tous quitter en vitesse un bal dont personne ne m'avait parlé pour venir assister à cette réunion.
Merci de nous avoir invités. L'Association des produits forestiers du Canada représente l'industrie dans son ensemble: bois d'oeuvre, bois, pâtes et papier. Je suis ici pour vous transmettre de bonnes nouvelles, en fait d'excellentes nouvelles: il est possible de produire de l'énergie propre. Il est possible de se montrer respectueux de l'environnement tout en maintenant sa rentabilité. L'industrie forestière canadienne est un exemple de réussite en matière de cogénération.
Nous avons désormais recours comme combustible à la biomasse renouvelable. Nous utilisons la sciure de bois, l'écorce et les copeaux, des résidus qui se retrouveraient sans cela dans les sites d'enfouissement. Nous avons ainsi réduit de 40 p. 100 la quantité de matière qui aurait pourri dans les sols de ces sites.
Nous avons diminué de 44 p. 100 nos émissions de gaz à effet de serre; il s'agit d'une réduction absolue, et non en termes d'intensité, laquelle se situe à 54 p. 100. Nous avons diminué de 70 p. 100 notre pollution de l'air et nous avons amélioré notre rentabilité parce que nous ne dépendons plus des combustibles fossiles. Notre utilisation de ces combustibles a baissé de 45 p. 100 et notre taux de cogénération se situe maintenant à environ 54 p. 100.
Plutôt que de se plaindre du prix des combustibles fossiles, plutôt que de contribuer à la pollution en utilisant ces combustibles, nous nous sommes donc tournés vers la biomasse renouvelable. Nous utilisons les matières à notre disposition et nous produisons maintenant, uniquement dans nos usines, suffisamment d'énergie propre pour remplacer trois réacteurs nucléaires. L'électricité que nous produisons dans nos usines est suffisante pour alimenter l'ensemble de l'agglomération d'Ottawa-Gatineau, et nous ne nous arrêterons pas là.
Nous avons l'intention de devenir autonomes du point de vue énergétique. Nous voudrions vendre de l'énergie propre aux collectivités où nous sommes installés. Ainsi, pour remplacer cette énergie coûteuse circulant sur le réseau de transport à partir d'une centrale à charbon ou nucléaire du sud de l'Ontario ou du sud du Québec, nous souhaiterions en arriver à un point où nos usines produiraient non seulement suffisamment d'énergie pour leurs propres besoins, mais aussi assez pour alimenter toute la ville. Cela s'inscrirait donc dans une approche plus durable, moins coûteuse et davantage respectueuse de l'environnement pour la production énergétique.
Nous atteindrons tous ces objectifs grâce aux innovations introduites dans l'industrie comme dans les entreprises. La solution ne viendra pas de la réglementation ni des interventions gouvernementales; ce sont plutôt les entreprises et les collectivités locales qui trouveront l'option qui leur convient en utilisant les matériaux à leur disposition.
Nous pourrions, bien évidemment, en faire encore davantage et procéder plus rapidement si des politiques favorables étaient mises en place. L'implantation d'un régime efficace d'échange des droits d'émission de gaz à effet de serre nous aiderait à financer l'achat de nouvelles chaudières; toutes les formes d'énergie renouvelable, et pas seulement l'éolien et le solaire, devraient être reconnues dans le cadre des programmes gouvernementaux; et la déduction pour amortissement accéléré devrait être prolongée de deux à cinq ans. Tous ces éléments nous permettraient d'accélérer notre transformation positive en dotant encore plus rapidement nos usines de nouveaux équipements.
Mais même si le gouvernement ne fait rien pour nous aider, nous allons poursuivre nos efforts, parce que c'est exactement ce qu'il faut faire et parce que nous n'avons pas attendu qu'une réglementation s'applique; nous allons simplement agir comme il se doit, peu importe les circonstances.
Un grand merci de nous avoir invités à comparaître. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
D'abord, je suis heureux d'être de retour devant votre comité. C'est toujours un plaisir pour moi, et nous sommes conscients de l'excellent travail que vous accomplissez. J'ai eu l'occasion d'examiner une partie de vos travaux, et j'ai été fort impressionné.
J'ai des notes préparées. J'ignore à quel point elles sont courtes, mais nous verrons jusqu'où nous pourrons aller. Je vais tâcher d'être bref pour que nous puissions passer aux questions.
D'abord, je le répète, j'apprécie les travaux de votre comité, auxquels nous avons jeté un coup d'oeil.
Les ressources naturelles, comme vous le savez bien, ont façonné notre pays. Elles ont contribué à en faire un producteur de matières premières qui occupe une place de choix sur la scène mondiale, de même qu'une superpuissance émergente en matière d'énergie. Le Canada a développé des forces dans les domaines de la fabrication, de l'ingénierie, des services financiers, de la consultation environnementale et des services techniques spécialisés, pour ne nommer que ceux-là. Ce qui importe vraiment, c'est la façon dont nous renforcerons et utiliserons ces précieux talents.
Notre gouvernement croit que le Canada peut tirer profit encore plus de ses ressources naturelles. À titre de ministre de RNCan, mon objectif, pour ce qui est des secteurs de l'énergie, des forêts et des mines, est de mettre au point des stratégies pratiques pour construire un avantage canadien fort et distinctif dans l'économie mondiale d'aujourd'hui, grâce à notre expertise en sciences de la terre ainsi que notre élaboration de politiques et nos sciences et technologies d'avant-garde. Ces visées correspondent à celles de notre gouvernement, telles que décrites dans le programme Avantage Canada, le budget de 2007 et notre programme écoACTION. Nos priorités sont concrètes. Il s'agit de mesures pratiques combinant occasions économiques et durabilité sociale et environnementale.
Pour ce qui est du secteur de l'énergie et de notre rôle émergent de superpuissance énergétique, deux réalités orientent nos actions pour l'année à venir. D'abord, il faut établir un équilibre entre nos sources d'énergie traditionnelles et des sources d'énergie plus propres. Ensuite, notre production et notre consommation énergétiques actuelles sont responsables de plus de 85 p. 100 des émissions de smog et de 80 p. 100 des gaz à effet de serre. Si nous n'arrivons pas à faire face à ces réalités, non seulement l'air, l'environnement et notre santé en souffriront-ils, mais aussi notre économie et notre mode de vie.
En bref, notre défi consiste à devenir une superpuissance en matière d'énergie propre. L'imposition de cibles obligatoires à l'industrie est la base de notre plan d'action gouvernemental en matière de réduction des gaz à effet de serre et de la pollution atmosphérique qu'ils entraînent. C'est la toute première fois que le fédéral adopte des règlements pour contraindre l'industrie à réduire les GES et la pollution atmosphérique.
Les initiatives visant à promouvoir l'énergie propre sont regroupées sous trois domaines essentiels.
D'abord, il y a celui de l'énergie renouvelable. Vous êtes tous au courant, et je pense que nous en avons déjà parlé: 1,5 milliard de dollars seront consacrés à l'accroissement des énergies renouvelables.
Le budget de 2007 nous mène encore plus loin en fournissant un accès à une déduction pour amortissement accélérée aux industries génératrices d'énergie propre, et prévoit également un financement de 2 milliards de dollars sur les sept prochaines années afin d'offrir des incitatifs aux producteurs du secteur des biocarburants.
Nous cherchons des moyens de générer de l'électricité à partir de sources de fibre ligneuse comme le bois détruit par le dendroctone du pin, les tombées de sciage et les débris de coupe. Avec le soutien du RNCan, Tolko/Nexterra fait une démonstration de production de bioénergie provenant de déchets de bois en remplacement des carburants traditionnels utilisés dans les séchoirs à bois. Je dois ajouter que partout au pays, nous attirons l'intérêt croissant d'intervenants de l'industrie forestière à l'égard de l'énergie tirée de la biomasse, ce qui nous ravit.
L'autre domaine est l'efficacité énergétique. Comme vous le savez, nous avons lancé une initiative en ce sens, qui est pleinement fonctionnelle et favorise une efficacité énergétique accrue chez les propriétaires de maisons canadiens. Nous accordons des subventions allant jusqu'à 5 000 $ à des fins d'économie d'énergie et de réduction de la pollution grâce à l'amélioration de l'efficacité énergétique dans les foyers. En conséquence, quelque 140 000 propriétaires canadiens pourront profiter d'économies d'énergie moyennes de 30 p. 100 chaque année. Sur une facture annuelle type de 2 000 $, cela représente environ 600 $ qui peuvent être consacrés à d'autres priorités familiales.
Nous reconnaissons également l'importance des règlements et des normes. Notre programme réglementaire comprend l'introduction de nouvelles normes d'efficacité énergétique ainsi que le renforcement d'autres normes. La semaine dernière, j'ai annoncé que le gouvernement du Canada établirait une interdiction des ampoules électriques inefficaces. Il est le deuxième pays au monde à prendre une telle mesure, qui aidera les Canadiens à réduire leurs factures énergétiques annuelles de plus de 600 millions de dollars en économisant l'équivalent de six à sept usines de production d'électricité alimentées au charbon.
J'ajouterais, monsieur le président, que cela vise les ampoules inefficaces; il ne s'agit pas d'interdire les ampoules à incandescence. Ce qui est particulièrement intéressant à cet égard, quand on discute avec des gens de l'industrie, c'est que cette mesure les amène à trouver plus rapidement des options d'éclairage efficaces sur le plan énergétique. En fait,ces gens me disent qu'à un moment donné, ils auront véritablement des ampoules incandescentes qui répondront à ces normes. Celles-ci sont donc très positives. Je sais que dans les médias, on a beaucoup parlé de cette mesure en disant que nous bannissions les ampoules incandescentes et forcions le passage aux ampoules fluorescentes compactes, mais c'est tout à fait faux. Donc, il ne s'agit là que d'un autre exemple de la direction que nous prenons.
Le dernier domaine est celui des sciences et de la technologie. Comme vous le savez, notre budget prévoit 230 millions de dollars d'investissement dans une approche très ciblée concernant notamment le captage et le stockage de carbone ainsi que le charbon en tant que source d'énergie malpropre. En vertu d'autres mesures, nous avons injecté 85 millions de dollars de plus, par l'intermédiaire de conseils subventionnaires fédéraux, dans la recherche sur les principales priorités en matière d'énergie et d'environnement.
RNCan aide à la mise au point des hydrates de gaz en tant que nouvelle source d'énergie propre. Ces derniers, qu'on trouve notamment dans les substances que renferme la glace de grandes régions de l'Arctique et d'endroits en haute mer, demeurent, je l'avoue, une source d'énergie assez éloignée dans le futur. Le problème est que lorsqu'on les amène à la surface, ces gaz s'évaporent littéralement, et une technique de captage reste encore à élaborer. Mais on me dit également que les réserves sont énormes et, encore une fois, il s'agit d'une autre source potentielle d'énergie propre. Ce potentiel est d'ailleurs considérable et, je le répète, constitue pour nous une possibilité de réduire les gaz à effet de serre.
J'ajouterais également, monsieur le président, que par l'intermédiaire du fonds en fiducie pour la qualité de l'air et les changements climatiques, nous fournissons également un soutien aux provinces et aux territoires pour des projets majeurs qui entraînent des réductions réelles en matière d'émissions de gaz à effet de serre.
Je note également qu'indépendamment des initiatives que j'ai mentionnées, nos investissements en matière d'énergie, de sciences et de technologie comprennent l'énergie nucléaire, qui constitue une option non négligeable pour le Canada et une source d'électricité sécuritaire et exempte d'émissions. Notre pays participe actuellement à un effort international pour mettre au point une nouvelle génération de réacteurs nucléaires, communément appelée la quatrième génération.
Dans tous ces domaines, nous faisons avancer notre engagement envers une atmosphère, une eau, des terres et de l'énergie plus propres tout en renforçant du même coup notre économie.
Monsieur le président, ma priorité sera d'aider deux industries faisant face à de sérieux défis qui revêtent une importance pour l'économie canadienne ainsi que pour les secteurs forestier et minier.
L'industrie forestière canadienne vit une transition majeure. Elle est confrontée à bien des difficultés: une concurrence mondiale accrue; des coûts énergétiques plus élevés; l'appréciation du dollar canadien; un ralentissement des mises en chantier aux États-Unis; et le problème des parasites des forêts qui se poursuit, en particulier à cause du dendroctone du pin en Colombie-Britannique. En fait, aucune industrie forestière dans le monde ne fait face au même mélange de défis que l'industrie forestière britanno-colombienne.
En mars, nous avons joint nos efforts à ceux de la Colombie-Britannique pour agir face au dendroctone. Nous avons annoncé un financement de 24,8 millions de dollars pour aider à maîtriser sa propagation et à protéger les communautés. Avec la province, nous travaillons à un certain nombre d'initiatives. Nous visons le long terme, comme vous le savez. Nous avons promis 200 millions, montant faisant partie du budget d'un milliard de dollars sur dix ans auquel nous nous sommes engagés au départ dans le budget de 2006.
Monsieur le président, le gouvernement a également accordé 125 millions de dollars au secteur forestier pour renforcer sa compétitivité à long terme. Grâce à ce financement, nous assurons un soutien essentiel à la promotion de l'innovation et de l'investissement dans l'industrie, ainsi qu'à l'accroissement des débouchés et à l'élaboration d'une stratégie en matière d'infestation forestière.
Il y a quelques semaines, j'ai assisté à des réunions avec des dirigeants des communautés et des experts scientifiques à Kamloops, et il était clair que nous devions agir immédiatement pour régler ce problème. Mais nous devons aussi intervenir pour assurer la viabilité à long terme des communautés touchées.
Brièvement, monsieur le président, je me permets de parler d'un autre secteur qui fait face à de sérieux défis, soit le secteur minier. Lui aussi est mis à l'épreuve par la vive compétition mondiale, de même que par les réserves décroissantes, les pénuries de main-d'oeuvre qualifiée et les obstacles réglementaires. Avec nos partenaires de l'industrie, des universités, des provinces et territoires et d'autres intervenants de partout au Canada et dans le monde, nous mettons au point des procédés et techniques environnementaux inédits en améliorant nos connaissances en matière de sciences de la terre et en renforçant les industries canadiennes à valeur ajoutée.
J'ajouterais qu'avec l'aide de notre gouvernement, cette industrie poursuit sans relâche sa quête de durabilité environnementale et de responsabilité sociale des entreprises, tant au Canada qu'à l'étranger. Elle fournit un leadership, accroît la participation des Autochtones à l'industrie et est un chef de file au chapitre de l'investissement dans de nouvelles technologies visant à améliorer sa productivité et son rendement environnemental.
Les laboratoires CANMET de mon ministère examinent des possibilités d'utiliser des sites de résidus miniers pour faire pousser des cultures d'énergie propre qui iront dans la production de biocarburants et aident à la mise au point de nouvelles pièces d'automobiles légères réduisant la consommation d'énergie et, par le fait même, les gaz à effet de serre.
Monsieur le président, à cet égard, j'ai le plaisir de noter que nous travaillons à renforcer nos partenariats en matière de sciences, de technologie et d'innovation grâce à la relocalisation de notre laboratoire de la technologie des matériaux dans une nouvelle installation de statut mondial à l'Université McMaster. Il s'agit d'un engagement du gouvernement de 46 millions de dollars qui aidera à créer une synergie entre l'industrie, le gouvernement et le milieu universitaire.
Monsieur le président, je vois que le temps file; je vais m'arrêter là. J'ajouterais également qu'en vertu du budget de 2006, nous avons injecté 150 millions de dollars dans la création d'un bureau de gestion de grands projets aux fins d'une réforme de la réglementation pour aider à l'application de la norme supérieure de notre processus d'approbation réglementaire ainsi qu'à la réalisation d'économies. Cela aidera les personnes qui présentent des projets à s'assurer qu'elles le font de manière très efficace. Je pense que c'est une mesure qui sera bien accueillie par l'industrie et, encore une fois, nous pouvons assurer l'intégrité de notre processus d'approbation environnementale.
Cela dit, monsieur le président, laissez-moi conclure en disant que le Canada est un pays très chanceux. Nous avons un ensemble de choix énergétiques regroupant des sources d'énergie conventionnelles comme le pétrole, le charbon et le gaz naturel, mais aussi une offre croissante en matière d'énergie non conventionnelle et renouvelable. Notre secteur des ressources naturelles affronte sans détour ces défis et excelle sur la scène internationale, tout en assumant ses responsabilités à l'égard de l'environnement et du développement social.
Monsieur le président, et chers membres du comité, cette abondante diversité de ressources constitue une force unique. Notre gouvernement s'engage à tirer profit de cet avantage exceptionnel pour veiller à la prospérité économique, au développement social et à la durabilité de l'environnement.
Sur ce, monsieur le président, il me tarde d'entendre les questions des membres.
Premièrement, nous avons examiné tout cela, et je voudrais souligner que nous n'avons pas perdu une année. Cette description des faits est inexacte. Nous avons revu les programmes; absolument. Nous nous sommes penchés sur ceux qui ne semblaient pas fonctionner.
Je vais vous donner des exemples. Il y avait le programme pour les édifices commerciaux — le PEBC. En l'étudiant en profondeur, nous avons découvert que nous envoyions des chèques à de grandes sociétés comme Zellers et Sears ainsi qu'à certaines grandes banques. Elles recevaient de l'argent en vertu de ces programmes pour rénover leurs entreprises afin de les rendre plus efficaces sur le plan énergétique, alors qu'elles obtiennent d'excellents résultats financiers. Bien que nous continuions d'encourager ces entreprises à effectuer ce type de travaux, nous ne pensions pas, premièrement, que les contribuables devaient les financer.
Laissez-moi terminer, et je vais en venir à votre question.
Donc, en ce qui a trait à cette perte d'une année, les programmes ont été annulés et, en fait, il y a même eu un certain recoupement lorsque nous avons instauré nos nouveaux programmes. L'une des choses que nous avons constatées, quand nous avons annoncé l'abolition de l'ancien programme ÉnerGuide — qui, dans les faits, n'a pas pris fin avant mars dernier — était qu'on s'en prévalait encore davantage. Il y a eu, en quelque sorte, une course contre la montre, parce qu'on savait que ce programme se terminerait et, bien sûr, nous n'avons pas annoncé immédiatement par quoi il serait remplacé. Nous avons assisté à une adhésion accrue au programme. En réalité, le programme s'est poursuivi et il a même été davantage utilisé.
Quant à ce que nous avons annoncé, sachez que le budget de 299 millions de dollars alloué à l'initiative écoÉNERGIE vise la réduction des gaz à effet de serre. En fait, les scientifiques de notre ministère nous diront que, concrètement, grâce à notre programme, nous réaliserons des gains d'efficience bien plus importants en économisant véritablement de l'énergie et que, par conséquent, nous réduirons davantage les gaz à effet de serre.
Alors, au bout du compte, nous reconnaissons à quel point l'efficacité énergétique est importante, et nous avons voulu mettre au point des mesures efficaces...
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Merci, monsieur le ministre.
Votre visite était très attendue. Depuis le mois de février, nous vous demandons de comparaître, de nous faire l'honneur de votre présence. Je trouve difficile d'être pressée par le temps alors que les questions portent sur un budget de plus de 2 milliards de dollars et l'équivalent de 4 000 employés. Je trouve assez inacceptable que vous ne nous ayez pas accordé deux heures de votre temps. Vous questionner sur votre budget fait partie de notre travail, mais nous devons nous presser pour le faire.
J'ai remarqué dans le budget que les dépenses de votre ministère avaient grandement augmenté, particulièrement vos dépenses de fonctionnement, qui se sont accrues de 158 millions de dollars. Pour ma part, j'ai été gestionnaire dans la fonction publique québécoise, et je devais exiger de mon patron qu'il justifie ce genre de dépense au sou près. Je me suis aussi posé des questions sur l'augmentation de 71 millions de dollars au chapitre des services professionnels et spéciaux. Comment pouvez-vous expliquer cette augmentation?
J'ai bien fait mes devoirs, et j'ai compris que ces augmentations avaient été compensées en grande partie par des réductions appliquées à divers postes budgétaires, dont le train de mesures pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en l'occurrence le Plan d'action 2000 sur le changement climatique, et l'aide au secteur canadien du bois d'oeuvre. Vous augmentez vos dépenses de fonctionnement, particulièrement dans le secteur du service professionnel, mais les contribuables aimeraient eux aussi obtenir des explications qui justifieraient une telle augmentation. Il faut dire que les gens ici présents sont très soucieux de l'administration des deniers publics.
Avant que vous répondiez, je vais vous poser une seconde question. J'ai comparé les anciens programmes d'efficacité énergétique à ceux que vous avez proposés. C'est assez difficile de s'y retrouver. C'est pourquoi les gens de la bibliothèque ont établi pour moi un bon comparatif. Je vais quand même prendre le temps de vous faire part de ce que le personnel de la recherche de la bibliothèque m'a indiqué, en l'occurrence ce qui suit:
La plupart des programmes inclus dans ces initiatives sont une continuation ou une résurrection de programmes existants ou d'anciens programmes avec de nouveaux noms et, dans certains cas, quelques changements spécifiques. Certains de ces changements ont pour effet soit d'élargir ou de limiter la portée du programme d'une façon plus ou moins importante.
Ma deuxième question est la suivante. Je suis porte-parole en matière de ressources naturelles, et dans le cadre de mes fonctions, je m'occupe à mon bureau du dossier de citoyens qui se sentent lésés, un peu victimes des réductions appliquées et de l'entrée en vigueur du nouveau programme. Ils en sont venus à signer une entente avec le ministère stipulant qu'ils avaient 18 mois pour faire les travaux liés au programme ÉnerGuide.
Pendant la transition, on a en effet demandé à ces citoyens — et à ce sujet, j'ai ici une lettre de votre ministère qui porte votre signature —, compte tenu du manque d'argent, de réduire les délais de réalisation de leurs travaux. Ces gens ont pris un engagement envers votre ministère, que vous avez approuvé, mais pendant la transition, par souci d'accélérer les choses, vous avez demandé que ces citoyens canadiens, décidés à réduire les gaz à effet de serre en rendant l'énergie plus efficace, réalisent des travaux dans des délais qui n'étaient pas convenus.
Votre ministère peut-il offrir des solutions permanentes à ces citoyens pour que cette situation soit réglée dans leur intérêt?
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Vous avez posé trois autres questions. Je vais y répondre très rapidement.
Vous avez évoqué la portée limitée de certains projets à cet égard. En fait, c'est tout le contraire. Je vais vous en donner quelques exemples concrets, et je sais qu'ils ressemblent à certains programmes du gouvernement précédent.
L'ancien gouvernement a mis en oeuvre, durant sa dernière année au pouvoir, un programme d'encouragement à la production d'énergie éolienne, ou programme EPÉÉ, qui visait exclusivement l'énergie éolienne et ne fournissait aucune mesure incitative pour l'énergie renouvelable. Nous avons instauré de telles mesures en vertu de notre initiative écoÉNERGIE, très semblable à l'ancien programme, hormis le fait que nous y avons inclus des énergies renouvelables comme la biomasse, l'énergie marémotrice, l'énergie hydroélectrique à petite échelle et bien sûr, les énergies éolienne et solaire, qui ne figuraient pas dans l'ancien programme. De plus, nous avons d'autres programmes distincts concernant le chauffage solaire, et ainsi de suite. Donc, nous avons étendu la portée de certains projets pour y inclure davantage d'énergies renouvelables.
Vous avez dit avoir dans votre bureau des dossiers concernant des personnes lésées. Je peux seulement dire que les gens ont signé des contrats, des ententes de contribution, et que nous les honorons tous. Je l'ai affirmé à la Chambre, et je serai plus qu'heureux d'examiner des dossiers particuliers, si vous pouviez me les faire parvenir. Le ministère les étudiera. S'il s'agit d'accords de contribution ou de contrats signés, sachez que nous honorerons chacun d'eux. Je l'ai dit très clairement le jour où nous avons annoncé l'abolition de ce programme que nous jugions inefficace. Et maintenant, des programmes encore plus solides et améliorés sont en vigueur.
Cette information a été tout à fait claire. Quelques membres de tous les partis me remettent des dossiers que je présente à mes fonctionnaires, et nous les examinons. Si quelqu'un est passé à travers les mailles du filet, nous réglons le problème. Donc, le gouvernement n'a pas l'intention de passer outre aux contrats ou aux accords de contribution signés. En fait, nous recevons des commentaires très positifs au sujet de notre nouvelle initiative d'efficacité énergétique.
J'apprécie vos remarques ainsi que le travail de la Bibliothèque du Parlement. Je reconnais qu'il y a des ressemblances et des choses qui fonctionnent. Mais je n'hésite pas à dire qu'il est nécessaire d'agir en ce sens. Je l'ai dit bien des fois, la source d'énergie non exploitée la plus importante dans ce pays, c'est l'énergie que nous perdons. L'efficacité énergétique est importante, mais la façon dont nous dépensons l'argent durement gagné des contribuables —avec efficacité — l'est tout autant.
Il est vrai que nous procédons à des changements, mais je pense que nous modifions ce qu'il faut.
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Merci pour vos questions.
Vous avez abordé plusieurs problèmes. Permettez-moi d'abord de parler des exportations de grumes car, de toute évidence, c'est une question qui vous tient beaucoup à coeur. Vous et moi sommes tous deux originaires de l'île de Vancouver. Ce n'est pas un problème ailleurs en Colombie-Britannique; c'est vraiment un problème qui touche l'île de Vancouver.
En ce qui concerne l'utilisation des débris ligneux, il pourrait y avoir de très bonnes possibilités au coeur même de la Colombie-Britannique, où le dentroctone du pin ponderosa fait des ravages. L'industrie des granules, entre autres, utilise tous les débris ligneux, de même que les arbres détruits par cet insecte. Il y a donc de très bonnes perspectives.
Pour ce qui est des exportations de grumes en tant que telles, je tiens tout d'abord à préciser qu'on exporte des grumes lorsqu'aucune entreprise locale n'est intéressée à les avoir. En fait, si on souhaite exporter des grumes, on doit au préalable en aviser un organisme qui, lui, annoncera leur disponibilité. Toute l'industrie locale en sera avertie. Si personne n'est intéressé, ces grumes seront déclarées excédentaires, et on obtiendra une licence pour en exporter une certaine quantité.
Je comprends votre préoccupation. Nous avons vu quelques-unes des scieries les moins rentables fermer leurs portes partout au Canada, et celles qui restent tirent le diable par la queue.
On a proposé d'imposer une taxe à l'importation semblable à celle appliquée pour le bois d'oeuvre, et nous y réfléchissons sérieusement. L'un des inconvénients d'exporter des grumes, c'est que les entreprises n'ont pas à payer une taxe à l'exportation comme ils doivent le faire pour le bois d'oeuvre. Si c'était le cas, tout le monde serait sur un pied d'égalité, du moins, les entreprises de transformation des deux côtés de la frontière.
C'est une mesure qu'envisage le ministre Emerson. Nous sommes en train d'en discuter avec le gouvernement provincial. En fait, nous travaillons ensemble. Le gouvernement de la province calcule l’excédent pour les terres publiques, et le gouvernement fédéral en fait autant pour les terres privées; nous devons régler la question ensemble. Nous voulons intervenir pour aider les gens de ces communautés à conserver leur emploi.
J'ai bien entendu vos préoccupations, mais je tiens à préciser qu'il n'y a aucune grume qui traverse la frontière avant d'avoir été offerte d'abord à toute l'industrie locale; celle-ci a la priorité. Elle a le droit de premier refus, si je puis dire, et lorsqu'un permis d'exportation est délivré, il ne vise qu'une quantité limitée. C'est pratiquement le même processus qui s'applique pour les grumes récoltées sur des terres publiques ou privées.
Vous vous interrogiez sur les 125 millions de dollars. Qu'avons-nous fait de cet argent? Comme vous le savez, nous nous sommes engagés à verser 200 millions de dollars à l'industrie forestière afin qu'elle soit plus concurrentielle. Nous avons consulté des organisations comme l'APFC, l'Association de produits forestiers du Canada, et nous leur avons demandé ce que nous pouvions faire de mieux pour aider l'industrie. Nous avons voulu savoir les problèmes auxquels étaient confrontés les gens de l'industrie.
On nous a fait de très bonnes propositions. Nous avons entre autres réuni Paprican, FERIC et Forintek, trois instituts de recherche, pour former l'Institut FPInnovations, le plus grand institut public-privé au monde de recherche et développement dans le domaine forestier.
Son conseil d'administration est composé de dirigeants de compagnies forestières, qui établissent les priorités. Ce sont eux qui décident des mesures à prendre et qui accordent le financement selon leurs priorités.
Nous sommes attentifs aux besoins de l'industrie. Notre gouvernement a sondé le terrain pour trouver le meilleur moyen de l'aider, puis il a pris ces mesures.
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Je ne sais pas pourquoi, mais je m'en doutais. Dites-moi quand je devrai m'arrêter car j'en ai long à dire sur ce dossier.
Tout d'abord, nous avons prévu 75 millions de dollars dans ce budget pour la recherche sur le réacteur CANDU avancé. On y a déjà consacré beaucoup d'argent jusqu'à présent, et ce sera en quelque sorte le dernier investissement en la matière. Ce serait vraiment irresponsable que le gouvernement n'aille pas jusqu'au bout dans cette recherche sur ce réacteur de nouvelle génération. Je me réjouis de la participation d'EACL et du volet commercialisation.
Voilà le genre d'investissement que nous faisons. En fait, nous observons un regain d'intérêt pour le nucléaire, ici comme partout ailleurs dans le monde. Je pense que la production d'énergie nucléaire en Ontario n'est plus un secret pour personne. Nous entendons aussi parler des projets de remise à neuf de centrales au Nouveau-Brunswick. Il est question de nouveaux réacteurs. Le secteur industriel en Alberta en parle comme une source d'énergie potentielle permettant de réduire la consommation de gaz naturel dans le traitement des sables bitumineux. Il voit cela comme une source d'énergie propre. D'un point de vue strictement environnemental, l'énergie nucléaire ne produit absolument aucune émission, que ce soit de gaz à effet de serre ou autre, ni aucun polluant.
Au bout du compte, il reviendra à chaque province de décider si elle veut poursuivre dans cette voie. Nous serons là pour les soutenir.
Je ne peux pas spéculer sur les fonds qui seront consacrés à la recherche dans l'avenir. Je crois qu'il est très important — et je l'ai déjà dit publiquement — qu'EACL soit viable et concurrentielle sur le plan commercial sans l'aide du gouvernement. C'est essentiel pour la suite des choses.
Je pense que les perspectives sont excellentes pour EACL, si l'on se fie à l'intérêt que portent les gens au nucléaire. Nous voulons promouvoir toutes les sources d'énergie, les énergies renouvelables et la technologie du charbon épuré, mais nous ne pouvons pas faire fi de l'énorme potentiel que représente le nucléaire, ne serait-ce que parce que c'est une source d'énergie propre.
Nous continuerons d'investir là-dedans. En tant que ministre, un des premiers investissements que j'ai faits a été de consacrer 500 millions de dollars au nettoyage des sites nucléaires contaminés à Chalk River.
Ce sont donc les mesures que nous prenons, mais je ne veux vraiment pas spéculer sur le montant que nous consacrerons à la recherche dans l'avenir.
Permettez-moi de faire une dernière remarque. Je pense qu'il convient de noter que près de la moitié des isotopes utilisés à des fins médicales dans le monde sont produits à Chalk River — 50 p. 100 de ce qui est utilisé en médecine nucléaire. À bien y penser, c'est assez remarquable. On a mené beaucoup de recherches; il n'est donc pas seulement question de production d'énergie.
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Volontiers, monsieur Harris. Je peux vous parler de quelques-uns des grands domaines dans lesquels nous envisageons d'investir.
Tout d'abord, peu importe où on nous dit d'investir afin de limiter les dommages et où on pense qu'il y a une possibilité de... Et je ne veux pas utiliser le mot « confinement », parce que vous et moi savons à quel point ces insectes ont grugé les arbres en Colombie-Britannique. Mais s'il y a moyen de limiter l'étendue de l'infestation — et évidemment le plus important, c'est d'essayer d'empêcher que l'épidémie se propage vers l'Alberta et les forêts boréales —, nous n'hésiterons pas à investir.
Les fonds ont déjà été octroyés à la province. Dans ce domaine, nous travaillons conjointement avec elle. Je crois que nous avons injecté près de 24 millions de dollars au cours du dernier exercice, et nous allons probablement en dépenser autant cette année.
Nous envisageons également, de concert avec la province, de prendre des initiatives de lutte contre les feux de forêt dans les communautés entourées par l'infestation. De toute évidence, cela change la dynamique des combustibles du tapis forestier et des forêts. Comme je l'ai dit, nous travaillons en partenariat avec la province dans la lutte contre les incendies en forêt.
Un autre domaine très important est sans contredit le développement économique. Nous ne pouvons pas tout investir dans la recherche, ce serait mettre tous nos oeufs dans le même panier. Certes, on réalise de grandes choses, mais au bout du compte, il faut savoir où investir judicieusement. Je le répète, nous envisageons de mettre en oeuvre des initiatives en collaboration avec la province, en versant une contribution équivalente à la sienne pour le développement d'importantes infrastructures économiques publiques, comme des aéroports, des ponts, des chemins de fer. En outre, nous songeons à mettre en oeuvre des projets de développement économique pour les petites collectivités qui dépendent de l'exploitation des ressources. Nous devons aller au coeur de la région ravagée par le dentroctone du pin ponderosa et discuter avec les communautés locales.
Ce sont des mesures que nous prendrons bientôt. Nous sommes en train de discuter avec la province pour nous assurer que son apport sera égal au nôtre; ainsi, les communautés pourront nous dire où il faut investir prioritairement pour vraiment stimuler l'économie.
J'aimerais ajouter une autre chose, parce que je pense qu'il est très important que nous fassions passer ce message également. L'industrie forestière est essentielle pour l'économie nationale, et évidemment pour la Colombie-Britannique. D'ailleurs, la production de bois d'oeuvre dans cette province représente près de la moitié de la production canadienne. Nous estimons que l'industrie du bois d'oeuvre sera viable pendant encore des décennies en Colombie-Britannique. Nous sommes là également pour travailler avec l'industrie forestière. Il faut absolument intervenir dans ce secteur et mener des recherches pour découvrir l'utilisation de cette fibre, sa durabilité et la façon d'accélérer son renouvellement.
Ce sont les secteurs dans lesquels nous investissons également, monsieur Harris. Comme vous le savez, nous allons assurer un financement à long terme. Nous nous sommes engagés à débourser un milliard de dollars sur dix ans. Vous pouvez être assurés que nous allons investir dans tout ce qui nous permettra de lutter contre l'infestation par le dendroctone du pin ponderosa dans cette région.
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Monsieur le ministre, actuellement, le budget d'Énergie atomique du Canada est de 103 millions de dollars; celui de l'installation et des activités nucléaires est de 66 millions de dollars; celui de la recherche et développement est de 37 millions de dollars; celui de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, qui a été augmenté de 20 p. 100 cette année, est maintenant de 94,4 millions de dollars; le budget de fonctionnement est de 94 millions de dollars; celui des subventions et contributions est de 420 millions de dollars. Ainsi, un total de 814,4 millions de dollars est affecté à l'énergie nucléaire.
En répondant à la question de M. Trost tout à l'heure, vous avez dit que vous trouviez que c'était une énergie propre. On n'alloue que 57 millions de dollars par année aux autres énergies, soit le solaire passif, le solaire actif, le photovoltaïque, l'énergie marémotrice, l'énergie éolienne, la biomasse, les mini-centrales hydroélectriques et, bien sûr, la géothermie. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi il y a une telle différence entre les deux?
On sait que les premières énergies que j'ai nommées pourraient répondre à 20 p. 100 des besoins énergétiques de tout le Canada d'ici 2020. À elle seule, la géothermie, qui vient des profondeurs de la terre et qu'on est en train de découvrir, pourrait répondre à tous nos besoins énergétiques d'ici 2025.
Je vous pose ma deuxième question immédiatement, car j'imagine que votre réponse sera très brève étant donné ce que je viens de vous dire. Quand vous êtes venu nous voir la dernière fois, vous avez dit que les ampoules à DEL étaient une découverte, etc. On pensait que vous alliez y faire des investissements, mais vous avez changé d'idée et vous allez vers les ampoules fluorescentes.
J'ai fait un calcul pour comparer les chiffres que vous nous avez donnés. Il y a entre quatre et sept ampoules dans une maison, plus 20 à 25 halogènes, plus les ampoules extérieures. Si vous calculez la chaleur qui se dégage des maisons, en tenant compte du fait qu'on utilise les ampoules surtout l'hiver, vous n'arrivez pas à réduire de 6 millions de tonnes par année les émissions de CO2. Cette réduction sera d'à peine un million de tonnes.
Sur quelles études vous êtes-vous basé pour arriver à ces résultats? Pourriez-vous les déposer? Il nous semble que c'est absolument impossible de réaliser cela seulement avec ces petites ampoules.
J'aimerais savoir pourquoi les dépenses fiscales pour le pétrole s'élèvent à plus de 300 millions de dollars par année, alors que l'on ne dépense que 57,8 millions de dollars pour les énergies renouvelables. Encore là, c'est une question de comparaison. J'aimerais également savoir de quelle façon seront dépensés les 57 millions de dollars.
Enfin, si vous trouvez que l'énergie nucléaire est si propre, comme vous l'avez dit tout à l'heure, êtes-vous prêt à nous dire ce soir qu'on pourrait mettre tous les déchets nucléaires dans votre comté?
Je serai très bref. Vous avez abordé plusieurs problèmes.
Tout d'abord, nous avons augmenté de 9 p. 100 le budget consacré au nucléaire. En fait, nous avons dû ajouter 94 millions de dollars, qui ont été versés en grande partie à la Commission canadienne de sûreté nucléaire.
Je tiens à souligner que notre gouvernement encourage le développement d'énergies renouvelables en allouant 1,5 milliard de dollars aux secteurs des énergies éolienne, solaire, marémotrice et verte. Cette somme est destinée à favoriser la production de ces énergies renouvelables. Mais nous observons de plus en plus de projets de remise à neuf et de construction de réacteurs nucléaires, ici en Ontario et partout ailleurs au pays où il y a un intérêt pour cette source d'énergie.
Le gouvernement fédéral, en tant qu'organe de réglementation, doit s'assurer que tous les aspects du processus d'approbation environnementale, notamment la sûreté, soient pris en considération dans les évaluations environnementales canadiennes menées par la Commission canadienne de sûreté nucléaire. Celle-ci aura absolument besoin de ces fonds pour accomplir ce travail.
Rappelons que depuis 30 ou 40 ans, on n'a pas construit de réacteurs nucléaires au pays; mais maintenant, les choses changent considérablement. Nous avons la responsabilité de veiller à la sûreté et de nous assurer qu'au cours du processus d'approbation réglementaire, les ressources feront l'objet d'un examen complet et approfondi, pour que rien ne soit laissé au hasard.
Le nucléaire est une forme d'énergie parmi d'autres. Nous sommes privilégiés au Canada de pouvoir bénéficier d'autant de sources d'énergie, et il revient à chacune des provinces de choisir celles qui leur conviennent. Votre province et la mienne, soit le Québec et la Colombie-Britannique, ont la chance de pouvoir compter sur l'hydroélectricité, qui est une source d'énergie très propre. Ce ne sont pas toutes les provinces qui ont cette possibilité. Nous avons donc dû leur fournir ces ressources financières.
Dans l'histoire que j'ai racontée à propos de l'entreprise Group IV Semiconductor, il ne s'agissait pas d'ampoules DEL, mais plutôt de semi-conducteurs. Nous avons investi 1,2 million de dollars dans le développement d'un éclairage écoénergétique. Nous sommes très enthousiasmés par ces initiatives, que nous continuerons d'appuyer.
Pour ce qui est de l'interdiction des ampoules électriques énergivores, il faut savoir que 5 p. 100 de l'énergie que nous consommons en Amérique du Nord est utilisée pour l'éclairage — vous pouvez transposer ce pourcentage au Canada. Nous pouvons révolutionner l'éclairage dans notre pays. Les économies d'énergie seraient énormes.
Je vous encourage donc à acheter des ampoules à faible consommation d'énergie. Ce n'est pas nécessaire que ce soient des ampoules fluorescentes compactes. Comme je l'ai dit, il y aura des ampoules incandescentes sur le marché dans quelques années, qui seront aussi efficaces que les ampoules fluorescentes compactes. C'est pour bientôt; je pense que nous devrions être ouverts à cela.
Les chiffres sont éloquents. Aujourd'hui, il y a des ampoules qui consomment à peine 20 p. 100 de l'électricité que prend une ampoule énergivore. Si tous les foyers canadiens utilisaient ces ampoules, cela représenterait la production de cinq ou six, voire même sept centrales électriques alimentées au charbon.
Nous serions ravis de vous transmettre ces chiffres; ils ne viennent pas de moi, mais de scientifiques, de groupes indépendants. Ce sont des calculs faciles à faire.
C'est donc une solution très simple, et ce qu'il y a de plus fabuleux, c'est qu'en appliquant ces règlements, on pousse l'industrie, c'est-à-dire des entreprises comme Philips et General Electric, à maximiser ses investissements et à développer des appareils d'éclairage ultra écoénergétiques.
Nous devons tous économiser l'énergie et cesser de jeter le blâme sur les autres en disant que c'est la faute aux raffineries ou aux compagnies pétrolières. Chaque goutte qu'elles produisent, vous et moi la consommons.