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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis heureux d'être à nouveau devant le comité. Je pense que la dernière fois que je suis venu, c'était en juin, et je suis très heureux d'être à nouveau ici.
Vous avez mentionné Cassie Doyle, la sous-ministre de Ressources naturelles Canada. Elle travaille pour nous depuis quatre mois et elle fait de l'excellent travail. Je suis également accompagné de M. Richard Tobin, qui est sous-ministre adjoint du Secteur de la gestion intégrée.
Avec votre accord, monsieur le président, je m'appliquerai à faire des observations succinctes. J'aborderai brièvement quelques questions. Personnellement, je n'ai pas besoin d'interprétation — j'en ai besoin uniquement quand je parle français; j'en ai alors besoin pour savoir ce que je dis. Je ferai des commentaires sur la Loi sur la qualité de l'air. J'en ferai également sur l'efficacité énergétique et sur l'énergie renouvelable et j'aborderai brièvement le sujet des carburants renouvelables. Je compte en outre faire de brefs commentaires sur la réforme de la réglementation, sur les sciences et la technologie, et sur le secteur forestier. Je terminerai par quelques observations sur les fiducies de revenu.
Je suis impatient d'entendre vos questions et, par conséquent, mes commentaires seront succincts. Je commencerai par la Loi sur la qualité de l'air, monsieur le président.
Notre gouvernement a, comme vous le savez, déposé la Loi sur la qualité de l'air. J'insiste sur le fait qu'il s'agit d'une approche nouvelle. C'est la première fois dans l'histoire du Canada qu'un gouvernement fédéral entreprend de réglementer les émissions de polluants et de gaz à effet de serre pour absolument tous les secteurs, depuis le secteur minier et gazier jusqu'au secteur forestier, en passant par le secteur automobile. Nous pensons que c'est une approche nouvelle. Nous la trouvons audacieuse. Nous estimons qu'elle entraînera des réductions importantes à court et à long terme, et c'est pourquoi nous l'avons adoptée. Je pense qu'il est important de le souligner.
Je sais que les objectifs ont fait l'objet de certaines discussions et de certaines critiques, à savoir entre autres choses qu'il s'agit d'objectifs à long terme. J'aimerais toutefois signaler que l'avis d'intention contient également des commentaires spécifiques sur les objectifs à court et à long terme, et que cela mérite d'être souligné.
Nous sommes, bien entendu, au courant des réalisations du gouvernement précédent. Il s'était fixé un objectif de 6 p. 100. La Commissaire à l'environnement avait quelque peu critiqué ce projet parce qu'il n'était assorti d'aucun plan et qu'au cours des 13 années du règne de ce gouvernement-là, les émissions de gaz à effet de serre ont dépassé de 35 p. 100 cet objectif.
Le moment est toutefois venu de tourner son regard vers l'avenir et pas vers le passé. Les Canadiens veulent savoir quelles initiatives nous comptons prendre. Par conséquent, j'attire votre attention sur le fait que nous consultons absolument tous les secteurs mentionnés. Nous sommes vraiment convaincus qu'ils doivent participer à la recherche d'une solution si l'on veut réussir. Nous consulterons tous ces secteurs. Des consultations sont d'ailleurs actuellement en cours; en fait, avec un des secteurs, celui de l'électricité, nous aurons ce soir une séance supplémentaire de consultations à laquelle j'assisterai, après cette séance-ci.
Il est essentiel que nous les consultions. Ils doivent participer à la recherche de la solution. Il faudra en fin de compte que nous établissions des objectifs à court et à moyen terme, mais que ceux-ci soient réalistes et réalisables; il faut en outre la volonté de les atteindre et c'est précisément le cas.
Je voulais souligner où nous voulons en venir en ce qui concerne la Loi sur la qualité de l'air. Nous estimons que c'est l'approche appropriée pour notre pays. C'est du jamais vu.
Nous avons en outre mis en place d'autres tactiques pour relever les défis qui se posent à notre pays, monsieur le président. Nous savons tous que l'on consomme des quantités considérables d'énergie dans notre pays et que cela a des incidences sur l'environnement et au chapitre des émissions de gaz à effet de serre. J'ai souvent dit que l'une des plus grandes sources d'énergie inexploitée au Canada, c'est l'énergie que nous gaspillons.
Nous prenons un certain nombre d'initiatives. En ce qui concerne le secteur industriel, nous avons établi dans notre ministère des programmes dans le cadre desquels nous collaborons avec les entreprises concernées et leur montrons des possibilités de faire des économies d'énergie. En ce qui concerne certaines de ces entreprises, un atelier d'une journée leur a permis d'économiser immédiatement 250 000 $ en coûts énergétiques et, par conséquent, on fait de l'excellent travail dans certains domaines.
Dans le contexte de la Loi sur la qualité de l'air, nous avons présenté des modifications à la Loi sur l'efficacité énergétique. Plusieurs articles ménagers... feront l'objet de règlements plus stricts. Il s'agira dans certains cas d'appareils flambant neufs; nous en réglementerons l'usage pour la première fois. Certains appareils ont un très mauvais rendement énergétique; nous serons en mesure d'accroître considérablement l'efficacité énergétique dans ce domaine.
L'étiquetage est un autre domaine qui est examiné par le ministère, monsieur le président. Beaucoup de Canadiens ont acheté des appareils électroménagers tels que des réfrigérateurs. Le taux de rendement énergétique est indiqué sur ces appareils et, en discutant avec les consommateurs, on constate que les chiffres n'ont pas beaucoup de signification. Les acheteurs n'y accordent aucune attention. Nous envisageons d'apporter quelques changements dans ce domaine. Nous pourrions rendre le système plus accessible aux consommateurs pour qu'ils puissent voir au premier coup d'oeil qu'un appareil précis permettrait de réaliser par exemple 100 $ d'économie chaque année sur le coût de l'énergie.
Voilà quelques-unes des questions que nous examinons mais, en fin de compte, c'est sur le terrain de la technologie que nous pourrons vraiment remporter cette bataille. Un certain nombre de technologies, allant de dispositifs minuscules à des dispositifs de très grosse taille, sont émergentes. Nous sommes très optimistes en ce qui concerne certaines de ces technologies.
Je voudrais partager avec vous quelques nouvelles que vous n'avez peut-être pas entendues. La société Group IV Semiconductor, une petite entreprise d'Ottawa, dans laquelle nous avons investi quelques millions de dollars, a choisi les semi-conducteurs plutôt que les diodes électroluminescentes pour créer une nouvelle technologie d'éclairage. Le type d'éclairage qu'elle a mis au point produit de la lumière dans une proportion de 95 p. 100 et de la chaleur, dans une proportion de 5 p. 100. L'éclairage de cette pièce produit de la chaleur dans une proportion de 95 p. 100 et de la lumière dans une proportion de 5 p. 100. Par conséquent, l'investissement que nous faisons dans cette petite entreprise d'Ottawa l'aidera à lancer ce produit sur le marché et à l'amener à l'étape suivante, celle de la commercialisation. Cette petite société pourrait révolutionner le mode d'éclairage en Amérique du Nord. À l'heure actuelle, l'éclairage représente 5 p. 100 de la consommation totale d'énergie électrique en Amérique du Nord. Imaginez par conséquent l'économie que cela représenterait si l'efficacité de notre éclairage était de 95 p. 100 au lieu de 5 p. 100. Le calcul n'est pas compliqué.
Je ne sais pas si j'ai donné de l'information sur le défi d'un watt. La plupart de nos appareils électroménagers, lorsqu'ils sont en mode d'attente, consomment de 30 à 40 watts. On a actuellement accès à des technologies capables de réduire cette consommation à un watt. C'est une possibilité que nous examinons.
Ce ne sont donc là que quelques exemples. Nous sommes des adeptes convaincus d'un bon rendement énergétique, que ce soit au niveau des consommateurs ou des grandes entreprises, s'il y a pour nous possibilité de leur venir en aide à ce chapitre. Nous estimons que c'est dans l'intérêt commun.
J'aimerais maintenant faire des observations au sujet de l'énergie renouvelable. Je suis très heureux d'annoncer que nous réalisons des progrès considérables. L'énergie éolienne a un très bon taux de croissance dans toutes les régions du pays. Nous estimons que c'est très encourageant. Les exemples abondent. Je sais que Nexen et GW Power Corp. ont un projet d'une puissance de 70,5 mégawatts et que ces entreprises commenceront à produire de l'électricité en septembre. Elles produiront une quantité suffisante d'électricité, rien qu'avec l'énergie éolienne, pour alimenter 25 000 foyers. Ce qui est encore plus important, c'est que les compensations générées par ce projet représenteront 95 000 tonnes de dioxyde de carbone par an et cela, pour un seul parc d'éoliennes.
À la suite des conversations que j'ai eues avec les porte-parole de nombreuses entreprises du secteur, je sais que celles-ci ont presque atteint l'étape de la compétitivité. Nous pensons donc que l'énergie éolienne offre des perspectives très intéressantes.
En ce qui concerne l'énergie solaire, au mois d'août de cette année, notre gouvernement a appuyé le Horse Palace à Exhibition Place, à Toronto. C'est la plus grosse installation solaire au Canada. Elle générera environ 120 000 kilowatts/heure d'électricité, soit assez pour alimenter jusqu'à 35 foyers. Cette installation entraînera également une diminution annuelle de 115 tonnes d'émissions de dioxyde de carbone. Ce qui est particulièrement intéressant au sujet de Exhibition Place, c'est que son site Web permet aux Canadiens de voir en temps réel quelle quantité d'énergie est créée et, simultanément, les réductions correspondantes de gaz à effet de serre.
C'est un fait que la technologie solaire est coûteuse par rapport à d'autres formes d'énergie, mais elle progresse à pas de géant. Certaines usines, dans toutes les régions du pays, créent notamment des systèmes solaires pour éclairer les terrains d'aviation. Je sais que le terrain d'aviation de Kandahar est éclairé par une technologie solaire mise au point au Canada.
Je prévois qu'un jour, dans une quinzaine ou une vingtaine d'années, on placera des systèmes solaires dans les maisons neuves, de même qu'on y installe actuellement des systèmes de chauffage. Je pense qu'il existera d'excellentes possibilités au chapitre du solaire au cours des années à venir.
L'énergie marémotrice est une autre source d'énergie renouvelable. J'ignore si certains membres du comité savent que le gouvernement du Canada appuie un projet dans le cadre duquel a été installée la première turbine marémotrice d'Amérique du Nord, qui a été ancrée sur le fond océanique au large de la côte de Victoria. Elle a été mise en place le mois dernier. Cette turbine marémotrice de l'établissement de recherche de Race Rocks permettra aux responsables de ce centre de se débarrasser complètement de la génératrice diesel qui l'alimente en électricité. Ce qui est toutefois le plus important, c'est que les réalisateurs de ce projet estiment que c'est une très belle occasion de le faire à plus grande échelle.
L'océan renferme de l'énergie en énorme quantité et si nous entreprenons de capter cette énergie... Ce ne sont là que quelques autres sources d'énergie renouvelable. Notre gouvernement est un partisan enthousiaste de ce type d'énergie. Nous continuerons de l'appuyer.
La biomasse est un autre type de technologie émergente dans le secteur de l'énergie renouvelable. Il se passe donc des choses très intéressantes dans ce secteur.
Je voudrais faire quelques brefs commentaires au sujet des carburants renouvelables. Je sais que vous nous avez déjà entendus dire que nous nous fixions pour mandat d'imposer une teneur en éthanol de 5 p. 100 dans le carburant à l'échelle nationale d'ici 2010. Nous pensons en outre que c'est une occasion d'envisager d'utiliser le biodiésel. Ce changement permettrait également de diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans des proportions équivalant aux émissions produites par des centaines de milliers d'automobiles. Ce sont là des mesures concrètes prises actuellement par le gouvernement du Canada qui auront un impact marqué sur l'environnement.
En ce qui concerne la réforme de la réglementation, je signale que c'est un domaine où un examen est essentiel. J'en ai discuté avec mes collègues. La question est à l'étude. À l'heure actuelle, le processus d'approbation réglementaire est très long pour bien des projets, dans plusieurs disciplines. J'examine avec mes collègues les possibilités de simplifier ce processus. Comment pouvons-nous établir des échéances précises? Nous pensons que cela nous permettra d'obtenir en fin de compte des résultats plus intéressants. Un processus d'approbation réglementaire très exhaustif et très complet et la collaboration avec les provinces pour éliminer tout chevauchement nous permettront d'obtenir en fin de compte des résultats nettement supérieurs à ceux que nous pourrions obtenir en adoptant une approche plus disparate.
Des choses très intéressantes se passent actuellement. Divers ministères fédéraux ont mis en place conjointement des projets pilotes qui ont produit des résultats très constructifs. Nous pensons qu'il y a des possibilités d'aller encore plus loin, et c'est un domaine qui est dans notre mire.
J'aimerais maintenant faire quelques brèves observations au sujet des sciences et de la technologie. J'ai dit tout à l'heure que les sciences et la technologie joueront un rôle clé. Comme le savent la plupart des membres du comité, une installation de séquestration de CO2 a été établie à Weyburn, en Saskatchewan, et elle a l'appui de notre gouvernement. Cette technologie évolue à une rapidité telle que nous aurons la capacité de capturer la majorité des émissions de CO2 des grands émetteurs finaux. Nous pensons qu'au cours des prochaines années, cette technologie jouera un rôle essentiel en nous aidant à réduire une partie de ces émissions de CO2. Par conséquent, c'est un domaine où nous voulons investir dans la recherche pour que ces types de projets se développent.
Par exemple, la technologie du charbon écologique est un autre domaine prometteur et fascinant. On conçoit actuellement des projets qui permettraient d'éliminer jusqu'à 60 p. 100 des émissions des centrales au charbon grâce à cette toute récente technologie. Imaginez-vous l'impact que cela aurait si nous pouvions développer cette technologie au Canada et la déployer dans des pays comme l'Inde et la Chine, qui utilisent des quantités phénoménales de charbon pour la production d'énergie? Si nous réussissons, nous ferons davantage pour l'environnement mondial que quiconque pourrait l'imaginer. C'est pourquoi il est primordial que nous investissions dans ces types de technologies et que nous les développions ici au Canada. Les retombées seraient incalculables.
En ce qui concerne le secteur forestier, comme vous le savez tous, nous nous sommes engagés à investir 200 millions de dollars dans la lutte contre le dendroctone du pin. J'ai le plaisir de vous apprendre que nous examinons actuellement des propositions en étroite collaboration avec la province de la Colombie-Britannique. Un point sur lequel les fonctionnaires des deux gouvernements se sont entendus est que nous collaborions pour éviter tout chevauchement. Nous examinons actuellement les possibilités d'atténuer le plus efficacement possible l'infestation et les possibilités de diversification économique. Ce sont là les questions que nous examinons en ce qui concerne le secteur forestier. Nous tenons également compte du fait que l'infestation est en train de s'étendre à l'Alberta. C'est pour nous une priorité d'investir les fonds nécessaires pour tenter d'enrayer la propagation de cet insecte nuisible. Nous estimons que c'est très important.
Nous faisons en outre des investissements considérables dans la restructuration de l'industrie forestière. Alors que le différend du bois d'oeuvre de résineux avec les États-Unis est réglé et que l'industrie commence à recevoir les chèques de remboursement, nous estimons que certaines possibilités s'offrent au secteur forestier. Nous voulons être là pour l'appuyer dans sa progression.
Enfin, monsieur le président, je pense que ce serait une grave omission de ma part de ne pas aborder la question des fiducies de revenu. Comme vous le savez, la nouvelle a été annoncée par le le 31 octobre. Elle a eu un impact sur le secteur de l'énergie, mais il est très important d'être d'une grande franchise dans ce domaine.
Nous savions que BCE et Telus envisageaient de restructurer leurs affaires pour devenir des fiducies de revenu, ce qui leur aurait permis d'éviter de devoir payer de l'impôt sur le revenu des sociétés. C'était leur seul motif. Nous avons également obtenu de l'information qui nous a fait penser que cette possibilité existait également dans le secteur financier et dans celui de l'énergie, ce qui a mis le gouvernement dans une situation intenable. Nous avons donc pris une décision très pénible. Nous avons trouvé que c'était nécessaire. Nous n'avions pas d'autre choix.
Monsieur le président, pour compenser ces changements, nous avons, comme vous le savez, accordé une période de transition de quatre ans aux fiducies de revenu déjà en place. Nous avons en outre présenté une proposition ayant pour objet d'autoriser le fractionnement du revenu de pension et d'augmenter en outre l'exemption en raison d'âge aux fins de l'impôt sur le revenu. Ce sont là quelques-uns des domaines dans lesquels nous nous appliquons à protéger les individus.
Nous ne voulions évidemment pas nous trouver dans une position telle que nous aurions en fait autorisé un transfert d'impôt des sociétés aux particuliers. C'est une question d'équité fiscale entre les sociétés et les particuliers. Nous n'avions vraiment pas le choix et devions agir; c'est ce que nous avons fait, pour cette raison précise.
Monsieur le président, c'est bien volontiers que je répondrai aux questions des membres du comité sur n'importe quel sujet concernant Ressources naturelles Canada. Je me réjouis d'entendre vos questions.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie également, madame et messieurs.
Monsieur le ministre, vos commentaires suscitent généralement chez moi un enthousiasme contagieux qui baisse toutefois quand je parcours votre budget des dépenses. Je compte y revenir dans un moment.
Si vous considérez que la réussite, c'est permettre l'expansion sauvage, sans aucune restriction, de l'exploitation des sables bitumineux, sous prétexte que les émissions de CO2 seront contrôlées selon leur intensité, si c'est cela pour vous, eh bien, dans ce cas, c'est le résultat que vous aurez avec la Loi sur la qualité de l'air. Pour ma part, je ne suis toutefois pas convaincu que ce soit un critère de réussite.
Pour aborder brièvement la question des fiducies de revenu, il paraît que vos initiatives engendreront des fusions dans l'industrie et qu'alors, certaines entreprises canadiennes pourraient être la cible de tentatives de prise de contrôle. Je ne sais pas si vous serez là quand les entreprises d'exploitation de sables bitumineux et les sociétés pétrolières et gazières seront avalées, comme Inco avec Falconbridge, mais j'espère que non. J'espère que vous tiendrez tête au ministre de l'Industrie et que vous déciderez que les entreprises du secteur des ressources naturelles méritent une certaine protection, ou du moins un débat public.
Je voudrais toutefois faire des commentaires sur votre budget des dépenses, monsieur le ministre, car, quand on l'examine, on constate que pour un ministère qui a, je présume, une certaine priorité, le budget des dépenses jusqu'à 2008-2009 est réduit de quelque 400 millions de dollars, soit de près de 30 p. 100. Je me demande si vous pensez que c'est ainsi que le gouvernement établit ses priorités.
Par ailleurs, vous avez mentionné l'importance que revêtent l'efficacité énergétique et l'économie d'énergie, et vous aviez déjà fait des commentaires à ce sujet auparavant. Nous savons forcément que le programme ÉnerGuide a été supprimé. Nous savons que les mesures d'encouragement à la production d'énergie éolienne ont été mises sur la glace, en quelque sorte. En fait, vous avez vous-même parlé des initiatives pour l'efficacité énergétique dans le secteur industriel. J'ai examiné votre budget des dépenses et les montants prévus diminueront de 7,2 à 4,5 millions de dollars en 2008-2009. Par conséquent, je me demande si l'on peut considérer que c'est là accorder une grande priorité à l'efficacité énergétique dans l'industrie.
En ce qui concerne le captage et le stockage du CO2, dont vous faites souvent mention, monsieur le ministre, j'ai examiné votre budget et on n'y prévoit qu'un maigre montant de 400 000 $ pour 2006-2007, montant qui tombe pratiquement à zéro en 2008-2009. Je ne suis pas sûr que ce soit le signe qu'on y accorde une certaine priorité.
Vous savez probablement par ailleurs, monsieur le ministre, que le comité a adopté une motion demandant au gouvernement de rétablir immédiatement le programme ÉnerGuide et le Programme d'encouragement à la production d'énergie éolienne (EPÉÉ). Je me demande si vous le rétablirez.
Je me demande si vous pourriez faire des commentaires à ce sujet. En outre, la dernière fois que vous êtes venu, vous aviez dit que le gouvernement mettrait en place une stratégie ou un cadre, comme vous voulez. Nous attendons toujours, monsieur le ministre, et l'automne est presque fini. Je sais que vous voulez faire les choses à fond, mais nous attendons toujours le fils ou la fille d'ÉnerGuide. Nous attendons toujours le fils ou la fille du programme EPÉÉ. Nous attendons toujours la stratégie sur l'énergie. Quand verrons-nous ces initiatives-là, monsieur?
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Merci, monsieur le président et merci, monsieur le ministre.
Monsieur le ministre, le ministre des Finances a résisté aux pétrolières, comme vous nous l'avez dit, au sujet des fiducies de revenu.
À titre de ministre des Ressources naturelles, avez-vous l'intention de travailler très fort pour qu'on retire l'incitatif fiscal de l'amortissement accéléré de 100 p. 100 aux pétrolières qui exploitent les sables bitumineux? Cela permettrait de dégager une marge de manoeuvre financière qui pourrait être investie de différentes façons dans le secteur des énergies renouvelables.
Ne croyez-vous pas que cet incitatif, mis en place alors que ce secteur en avait peut-être besoin, n'est plus approprié maintenant et que cette mesure, avec le coût du baril de pétrole actuel, est un incitatif fiscal qui coûte très cher aux contribuables québécois et canadiens? Ne croyez-vous pas qu'il est temps que ce traitement de faveur cesse et que vous utilisiez votre marge de manoeuvre pour mettre plus d'argent dans le secteur des énergies renouvelables? Par exemple, l'industrie forestière veut produire de la biomasse et est confrontée à un taux d'amortissement accéléré de 50 p. 100, tout comme les éoliennes.
Monsieur le ministre, je pense que les contribuables, les Québécois et les Canadiens qui nous regardent à la télévision, sont en droit de se demander pourquoi votre gouvernement accorde un traitement de faveur à ces pétrolières.
La deuxième question que je veux vous poser concerne le programme EPÉÉ. J'ai posé des questions à la commissaire à l'environnement et au développement durable. On m'a dit que le programme était suspendu, gelé, mis sur la tablette, que vous étiez en train de l'examiner et que, peut-être un jour, on verrait ce programme remis en oeuvre.
Il y a des conséquences; vous l'avez vu comme moi ou peut-être l'avez-vous lu dans les journaux. Il y a, entre autres, un cas particulier en Gaspésie depuis un an, et je vais vous citer une compagnie gaspésienne, 3Ci. La ville de Murdochville était une ville monoindustrielle minière qui s'est reconvertie en créant de l'emploi dans des parcs éoliens. Cette compagnie dit:
Il y a urgence. Ça fait presque un an qu'on attend une indication d'Ottawa pour la poursuite du programme d'encouragement à la production éolienne. Dans notre préparation de projet à 3Ci, nous devions être fixés à l'automne. C'est le début de novembre. C'est bientôt l'hiver (...) Si le programme n'est pas reconduit, ça occasionnera une modification majeure de tout le montage financier du troisième projet.
Monsieur le ministre, des emplois et un milieu économique sont incertains. C'est un exemple très précis en Gaspésie, au Québec, une région qui a besoin d'être dynamisée à nouveau. J'aimerais que vous me disiez pourquoi vous retardez la remise en oeuvre du programme EPÉÉ. Moi, je vous demande de dire aux députés ici présents quand vous allez le remettre en place.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être venu nous rencontrer. Avant de vous poser quelques questions, j'aimerais vous faire remarquer qu'il est évident que les ampoules qui sont faites avec des semi-conducteurs représentent une extraordinaire avancée, mais ne dites pas aux gens que ça économise l'énergie l'hiver. Ça n'économise rien, car la chaleur émise par les ampoules ordinaires contribuent au chauffage des bâtiments. Comme on chauffe surtout le soir pendant l'hiver, il ne faut pas dire cela. Ça ne fonctionne pas comme cela. Je voulais vous le signaler en passant.
Je me demandais si vous projetiez d'être nommé ministre de l'écologie, comme M. Mulroney l'a été. Au moment où M. Mulroney est arrivé, il a coupé la recherche en énergie solaire passive et active. Soixante-quinze chercheurs travaillant dans des installations sur le chemin de Montréal ont été remerciés. Vous, vous coupez dans les éoliennes. On se demande si vous faites ça pour éventuellement vous faire reconnaître comme un ministre important dans le domaine de l'énergie.
À ce sujet, j'aimerais revenir au programme ÉnerGuide. Selon moi, ÉnerGuide était très important. On ne l'a d'ailleurs pas encore enterré. De ma propre expérience professionnelle, monsieur le ministre, le programme ÉnerGuide était efficace au point de faire faire des économies de chauffage allant jusqu'à 750 $ par année par habitation, ce qui donnait à ce programme des retombées de deux à trois ans. C'est une efficacité énergétique extraordinaire pour n'importe quel bâtiment. Donc, les 50 ¢ que vous disiez administratifs ne l'étaient pas réellement. Vous avez sûrement été mal conseillé, parce que ce n'est pas ainsi que ça s'est passé. Je comprends que vous n'ayez pas d'expérience, mais vous n'avez pas été bien informé.
Ayant travaillé moi-même en efficacité énergétique dans les bâtiments une grande partie de ma vie, et pas en autre chose, je peux vous dire et vous assurer qu'obtenir des résultats dans les bâtiments existants est vital, et qu'il faut faire une évaluation des travaux avant l'exécution et une évaluation de l'exactitude après l'exécution. C'est ce à quoi servaient les 50 ¢. Enfin, il y avait de 10 ¢ à 12 ¢ pour l'administration. Quarante pour cent des coûts servaient à cela. Ce n'est pas un domaine où une inspection visuelle suffit. Il faut, en particulier, faire des tests d'infiltration, à 75 Pa, il faut faire des tests de fumée autour des ouvertures, des plinthes, des planchers, etc., il faut faire une évaluation par thermographie à l'infrarouge pour voir si les travaux sont bien faits. C'est tout ça qu'il faut faire pour savoir si on a réussi à bien effectuer les travaux. Tout cela coûte de l'argent et est nécessaire. L'industrie savait que ça coûtait 40 p. 100 du dollar.
De plus, le programme a été très intéressant pour les logements sociaux, où on a donné jusqu'à 500 000 $. Mme Gélinas, commissaire à l'environnement et au développement durable, a parlé dans son rapport d'erreurs d'évaluation du programme par rapport à ces 50 ¢ dont vous parlez. Vos principaux sous-ministres ont d'ailleurs été d'opinion qu'ÉnerGuide avait donné de bons résultats. Il était valable.
Monsieur le ministre, pouvez-vous, aujourd'hui, annoncer un nouveau programme similaire ou bonifié, avec un autre nom si vous le désirez, avant qu'on perde des saisons et des saisons qui nuiront à l'efficacité énergétique des bâtiments et en particulier des habitations?
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J'aimerais faire trois petites mises au point. Merci beaucoup.
Quand j'ai mentionné le Group IV Semiconductor Inc., qui a inventé un nouveau type de lampe, il ne s'agissait là que d'un exemple parmi tant d'autres des nouvelles idées très intéressantes et d'une technologie qui permet notamment de porter le taux d'efficacité d'un système d'éclairage à 90 p. 100. Et ce n'est là que l'invention d'une petite entreprise. Certaines de ces technologies nouvelles sont fascinantes et je suis très enthousiaste parce qu'elles sont très prometteuses.
Vous m'avez demandé si je pouvais annoncer un programme précis. J'ai répondu à votre collègue, en ce qui concerne l'énergie éolienne... et vous devez bien comprendre que, pour des raisons évidentes, je ne peux pas faire cela. Je ne peux pas le faire, et il faudra bien que vous l'acceptiez.
En ce qui a trait aux détails concernant l'ex-programme ÉnerGuide, il est vrai qu'un peu plus de 50c. par dollar étaient dépensés pour permettre aux propriétaires de maison de faire des travaux de réhabilitation thermique afin d'accroître le rendement énergétique de leur maison. Vous avez fait allusion aux évaluations, et le gouvernement les a appuyées. Les fonds consacrés aux évaluations n'étaient pas inclus dans cette somme. La proportion d'un peu plus de 50c. au dollar était consacrée spécifiquement à la réhabilitation thermique.
Cependant, parmi les personnes qui ont fait faire les évaluations initiales payées par le contribuable, en partie du moins — le contribuable ne payait pas la totalité des coûts puisqu'il s'agissait d'une entente de partage des coûts —, 30 p. 100 seulement ont entrepris des travaux. Le pourcentage a peut-être changé au cours des derniers mois du programme, mais en ce qui concerne la portion principale du programme... Je n'ai pas vu les données. D'après les dernières données que j'ai vues, à la suite des évaluations qui ont été faites, 30 p. 100 seulement des personnes qui les ont fait faire ont entrepris des travaux de réhabilitation thermique. Par conséquent, 70 p. 100 des fonds dépensés pour ces évaluations du rendement énergétique n'ont absolument rien rapporté sur le plan de l'environnement ni sur celui de la réduction des gaz à effet de serre, parce que les intéressés n'y ont pas donné suite. Ils se sont contentés de faire faire l'évaluation. Notre conclusion est donc pertinente.
Je pense que l'efficacité énergétique est très importante, pour le consommateur et dans tous les secteurs. Je suis convaincu que la source la plus abondante d'énergie inexploitée au Canada, c'est l'énergie que nous gaspillons; il existe d'ailleurs de nombreuses approches pour tenter d'améliorer la situation à cet égard. Je pense que l'efficacité énergétique dans les habitations et chez les consommateurs est très importante également.
J'estime que c'est très important, je vous l'assure. Je suis le ministre, mais je ne peux pas vous en dire davantage. Je comprends que vous aimeriez connaître nos projets, mais malheureusement, je ne peux pas vous donner d'informations plus précises.
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Merci, monsieur le président.
Mes questions seront plutôt éclectiques aujourd'hui et je vous prie de me le pardonner. J'ai cependant des intérêts précis dans des domaines précis.
Monsieur le ministre, je voudrais d'abord vous féliciter pour deux initiatives. D'une part, étant donné qu'au cours de la législature précédente, j'ai siégé au comité qui regroupait les ressources naturelles et l'industrie, je comprends que la simplification des règlements est très importante. Étant donné que j'ai vécu dans des campements miniers et que j'ai vu de mes propres yeux le géologue en chef consacrer la plus grosse partie de son temps à se dépêtrer dans les règlements — qui ne relèvent pas tous du ministère fédéral des Ressources naturelles, car il faut parfois s'adresser à une vingtaine de ministères différents pour faire bouger les choses —, j'estime que c'est absolument essentiel.
L'autre raison pour laquelle je souhaite vous féliciter, c'est pour l'accent que vous mettez sur la technologie du charbon écologique et sur d'autres technologies de ce type. Comme on l'a déjà mentionné, 2 p. 100 seulement des gaz à effet de serre générés par les activités humaines à l'échelle mondiale sont produits par le Canada et, par conséquent, si le Canada était rayé de la carte du monde — ne pensez pas qu'il s'agit seulement des sables bitumineux, mais de nos émissions totales —, cela ne ferait pratiquement aucune différence.
Cependant, si nous arrivons à élaborer des technologies, ce serait non seulement intéressant pour notre économie et sur le plan des exportations, mais cela pourrait aussi aider d'autres pays qui ont un défi de 10 à 20 fois plus grand que le nôtre à relever.
Je voudrais également poser quelques questions.
J'aimerais tout d'abord poser une question d'ordre général concernant la Commission géologique du Canada. Je pense d'ailleurs avoir déjà posé une question semblable l'année dernière. Je signale pour la gouverne des personnes qui ne sont pas très bien informées sur les sciences géologiques qu'il faut des années pour devenir un très bon géologue. Je me demandais si un plan stratégique avait été mis en place. Des problèmes de relève et d'autres problèmes analogues se posent à l'échelle de toute la fonction publique, mais dans certaines des professions qui y sont représentées, on a plus de facilité à former des candidats et à attirer des personnes douées pour cela que dans les professions liées à la géologie.
Je serais donc très curieux de savoir si un plan pour assurer la relève a été mis en place à la Commission géologique, pas seulement en ce qui concerne le personnel, mais aussi si l'on a prévu un examen de sa vision, car cette commission est un de nos plus beaux fleurons. Elle coopère avec les commissions géologiques provinciales et fait partie de notre infrastructure minière, ce qui est très important pour de vastes régions du pays.
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Merci, monsieur le président.
J'adore cela lorsque c'est mon secrétaire parlementaire qui me pose les questions les plus impitoyables sur le chrysotile et sur les objectifs. On n'a rien à lui cacher.
Je voudrais faire une brève observation à propos du chrysotile; nous en avons discuté souvent, comme le savent de nombreux membres du comité. Je rappelle que la position du gouvernement du Canada est de promouvoir son utilisation sécuritaire. Je suis au courant de toutes les diverses études. Nous avons demandé qu'une analyse comparative soit faite entre les fibres artificielles et le chrysotile, car toutes les décisions que nous prendrons seront fondées sur des données scientifiques fiables. C'est notre principe. Nous appuyons l'industrie pour ce qui est de son utilisation sécuritaire; c'est notre position officielle.
Vous avez également fait allusion aux objectifs de la Loi sur la qualité de l'air et de l'avis d'intention. Je pense que le sujet mérite de plus amples explications. D'abord, en ce qui concerne l'objectif à long terme, de nombreuses personnes et nos adversaires prétendent que nous ne ferons rien avant 2050.
Monsieur le président, ce n'est pas vrai du tout. Toutes les personnes présentes dans cette pièce savent que si nous voulons atteindre les objectifs prévoyant des réductions de 50 ou 60 p. 100, il faut se mettre au travail dès aujourd'hui. Nous ne pouvons pas nous y mettre dans cinq ans ni dans dix ans. Ce sont des objectifs ambitieux et énergiques. Nous ne pouvons pas attendre.
Par conséquent, il est absolument ridicule de prétendre que nous ne ferons rien d'ici 2050, monsieur le président. Nous nous mettons au travail dès maintenant.
Quant à des objectifs à court et à moyen terme, nous en établirons. Mais nous ne pouvons tout de même pas les faire apparaître comme par magie. Nous ne voulons pas les tirer au sort. Nous voulons consulter tous les secteurs, depuis le secteur automobile jusqu'au secteur pétrolier et gazier, en passant par le secteur minier, le secteur forestier et celui de l'électricité. Nous comptons collaborer avec eux et établir des objectifs plus stricts que jamais. Ils seront réalistes; ils seront réalisables et nous les poursuivrons. Ces objectifs seront dévoilés l'année prochaine, soit dans très peu de temps.
C'est effrayant de voir à quelle allure Noël approche! Mes enfants me le rappellent tous les jours quand je téléphone à la maison. Ça me rappelle toujours que la fin de l'année approche aussi.
L'année prochaine est proche et nous tenons déjà des consultations. Nous tenons régulièrement des consultations auprès des fonctionnaires et au niveau ministériel. Ces objectifs seront réels. Il s'agira de réductions d'émissions de gaz à effet de serre et de polluants efficaces et considérables, comme on n'en a encore jamais vues. Nous devrions être fiers d'avoir un gouvernement qui est disposé à réglementer absolument tous les secteurs et à faire preuve d'ambition.
Je sais que certaines personnes préfèrent nous désapprouver pour des raisons politiques. Nous l'avions déjà constaté lorsque M. Mulroney a introduit le traité sur les pluies acides, vers la fin des années 1980, soit il y a près de 20 ans. Les mêmes individus l'ont critiqué. Ils ont dit qu'il ne faisait rien, que l'on n'avait pas fixé d'objectifs, que ce ne serait pas efficace et que ce n'était pas assez rapide. Ces mêmes personnes lui ont accordé un prix cette année-ci, parce qu'il a été le premier ministre le plus «vert» de l'histoire du Canada, plus que Jean Chrétien et que Paul Martin. Il a fait progresser les dossiers environnementaux beaucoup plus que tout autre premier ministre du Canada. Les personnes qui nous critiquent en utilisant les mêmes arguments sont celles-là mêmes qui le critiquaient il y a près de 20 ans.
Je vous assure que notre gouvernement prend ce dossier très au sérieux. Vous constaterez des réductions d'émissions de gaz à effet de serre. Nous établirons des objectifs à court et à moyen terme, mais ils seront très concrets. Ce ne sera pas de la frime. Et ils seront mis en oeuvre.
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Je réponds d'abord à la question concernant le dendroctone du pin. En premier lieu, des fonds sont investis dans la recherche sur cet insecte; quelques personnes pensent même qu'il fait l'objet d'une recherche excessive. Nous avons nos propres scientifiques au ministère. Nous avons également le Centre forestier du Pacifique à Victoria, où les scientifiques font de la recherche en permanence. Le principe que nous avons adopté dans ce domaine, c'est que nous ne dépenserons pas ces fonds tant que le ministère des Forêts de la Colombie-Britannique et Ressources naturelles Canada n'estiment pas d'un commun accord que cette recherche sert les intérêts de la population et que c'est bien là que ces fonds doivent être investis.
Plusieurs facteurs clés interviendront; des discussions sont en cours et elles sont très encourageantes. Cependant, on fait actuellement de la recherche. L'infestation a pris une ampleur très considérable en Colombie-Britannique. Le territoire touché couvre une superficie équivalente à celle de la province du Nouveau-Brunswick. Cette infestation crée pratiquement un essor économique dans certaines régions car si ce bois est condamné, il est encore commercialisable tant que les arbres sont sur pied. Par conséquent, les compagnies forestières doivent récolter ce bois à un rythme accéléré, sinon il pourrira à la longue et plus on attend, plus il perdra de sa valeur. Donc, un des aspects de cette infestation est qu'elle accélère l'abattage. Nous pouvons apporter un certain soutien à ce niveau.
Un des autres problèmes que nous examinons — et cela aura des retombées économiques très intéressantes à court terme pour un grand nombre de collectivités de cette région —, c'est ce qui se passera dans une dizaine d'années, quand ce bois n'aura plus assez de valeur pour être commercialisable. C'est un grave problème. Nous pourrions alors être témoins d'un déclin massif de l'industrie forestière dans ces collectivités. La plupart d'entre elles sont mono-industrielles. Par conséquent, nous mettons également l'accent sur la diversification économique. Une des questions que nous nous posons, c'est s'il y a des possibilités que cela crée de nouveaux emplois intéressants. Ce sont là les possibilités que nous examinons.
Je peux mentionner quelques suggestions qui ont été faites. On nous a suggéré d'étudier les possibilités au niveau des sciences de la terre. Un certain travail a été fait dans des régions où se trouve un nombre très considérable de nouveaux claims miniers et où un travail géoscientifique a été effectué avec beaucoup de succès. Ce ne sont là que quelques-uns des efforts déployés. De toute évidence, l'extinction des incendies causera des problèmes. Dans certaines collectivités entourées de forêts ravagées par le dendroctone, les risques d'incendies seront probablement très élevés; il est par conséquent impératif d'abattre une partie des arbres qui peuplent les zones avoisinantes.
J'estime qu'en ce qui concerne les fonds, que ce soit pour la recherche ou pour ces autres initiatives, la province et le gouvernement fédéral travaillent en parfaite harmonie et collaborent pour servir au mieux les intérêts de la province.
Je réponds rapidement à la question que vous avez posée sur le nucléaire. Je pense que le nucléaire a un rôle important à jouer. Nous voyons beaucoup plus d'activité dans ce domaine. On n'a plus construit de réacteurs atomiques au Canada depuis plus de 35 ans. Il est maintenant question de construire deux nouveaux réacteurs. Le montant des fonds affectés à la Commission canadienne de sûreté nucléaire a effectivement augmenté. C'est un organisme de réglementation. La commission aura besoin de fonds supplémentaires pour accomplir son mandat. Tous les Canadiens devraient, à mon avis, visiter un réacteur nucléaire. J'ai visité celui de Bruce et j'ai été vraiment très impressionné par ce qu'on y fait. J'ai été très étonné d'apprendre que ce réacteur fournit, si je ne me trompe, jusqu'à 25 p. 100 de l'électricité nécessaire pour alimenter l'Ontario, alors que tous les déchets nucléaires produits en 35 ans représentent un volume équivalent à celui occupé par un stade de hockey. La recherche que l'on fait sur la prochaine génération dans le secteur nucléaire porte sur la réutilisation du combustible épuisé ou sur une forte diminution de son niveau de radioactivité, pour que l'entreposage soit moins problématique.
Des perspectives très prometteuses s'offrent par conséquent dans ce domaine. Le nucléaire ne produit pas d'émissions, de polluants, ni de NOx, ni de SOx, ni de gaz à effet de serre. C'est une forme d'énergie très propre. Par conséquent, je pense qu'une renaissance de ce secteur est en cours. C'est à mon avis très positif. Dans le secteur de l'exploitation des sables bitumineux, il y aurait des possibilités d'utiliser de petits réacteurs nucléaires pour produire la chaleur nécessaire à la récupération du bitume, ce qui réduirait considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Par conséquent, le nucléaire est une source d'énergie très propre et j'en suis un ardent défenseur.
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Merci beaucoup, monsieur Harris.
Je viens également de la Colombie-Britannique. Vous avez mentionné que la présence de l'insecte a été découverte dans une petite zone restreinte et qu'il s'agissait du parc Tweedsmuir. Chaque fois que je retourne chez moi, ma fille veut en parler. Elle est très inquiète à ce sujet. Elle a fait de la recherche à l'école. Elle est en cinquième année.
Pourquoi n'abattrait-on pas tous les arbres?
En toute justice, je rappelle que c'était le gouvernement provincial qui avait cette responsabilité. Un long débat a eu lieu au début des années 1990. Le gouvernement provincial — et ce n'était pas le gouvernement fédéral — a refusé alors d'autoriser l'abattage de ces arbres pour contenir l'infestation.
En tout cas, c'était il y a près de 15 ans. On ne peut rien y changer actuellement, et nous devons faire face au problème. Comme vous le savez, le gouvernement s'est engagé à octroyer 100 millions de dollars par an pour des années.
Le confinement ou l'atténuation pose des problèmes. Nous savons que la superficie du territoire infesté est telle que le confinement est impossible. S'il y a une possibilité dans certaines régions, surtout dans la partie nord-est, d'enrayer la propagation vers l'Alberta, car l'infestation a maintenant atteint l'Alberta, c'est forcément une priorité. L'extinction des incendies sera une priorité également. Comme vous l'avez mentionné, on ne peut pas ignorer la nécessité d'une diversification économique, en particulier en ce qui concerne certaines villes mono-industrielles. Ce sont les domaines sur lesquels nous axons nos efforts.
Nous envisageons forcément l'abattage accéléré.
Plusieurs organismes de lutte contre le dendroctone regroupant des représentants de l'industrie et des collectivités ont été mis en place en Colombie-Britannique; le gouvernement provincial a en outre créé un groupe de travail. Nous consultons régulièrement tous ces groupes, cela va de soi.
La dernière chose que nous voulons, c'est investir sans la collaboration de la province. Cela se passe dans sa cour. Nous voulons l'épauler. J'ai régulièrement des contacts avec le ministère des Forêts de la Colombie-Britannique. À mesure que cela avance, nous serons présents pour aider de notre mieux la province et pour maximiser les sommes investies pour aider les habitants des régions touchées.
Je voudrais d'abord répondre brièvement à votre première question concernant le chrysotile. Je pense que vous m'aviez déjà posé une question au sujet de ces fonds. Je signale que le montant des fonds n'a pas été augmenté. Il est de 250 000 $ — 125 000 $ en provenance de la province du Québec et 125 000 $ venant de Ressources naturelles Canada. Par conséquent, nous consacrons 125 000 $ par an, en partenariat avec la province du Québec, pour en promouvoir l'utilisation sécuritaire.
Je ferai le commentaire suivant en ce qui concerne le chrysotile. C'est une fibre d'amiante. Il existe six types connus de fibres d'amiante. Sur ces six types de fibres, le chrysotile est la moins cancérigène, et c'est un fait qui est corroboré par des données scientifiques. D'autres données scientifiques indiquent que les fibres synthétiques, produites principalement en Europe, sont beaucoup plus cancérigènes que le chrysotile. C'est pourquoi nous avons demandé que l'on fasse des études comparatives entre le chrysotile et les fibres synthétiques. Nous voulons en effet avoir des données scientifiques absolument fiables pour nous permettre de prendre cette décision en toute connaissance de cause. C'est ce que semblent indiquer de nombreuses études.
C'est la position du gouvernement. Je signale que, dans ce cas-ci également, j'ai visité personnellement les usines au Québec, et j'ai pu voir de mes propres yeux comment on procédait et comment ce produit était emballé. Je dois dire que j'ai été très impressionné.
Nous nous sommes également informés sur la façon dont il est utilisé dans les pays acheteurs. Je sais que certains individus ont laissé entendre que les sacs sont ouverts et que les ouvriers en sortent la marchandise à la main. On m'a toutefois signalé que les paquets entiers sont placés dans des machines où les sacs et leur contenu sont déchiquetés. Les fibres sont ensuite placées à l'intérieur du béton et dans divers produits dans lesquels elles sont emprisonnées; ces produits ont toutefois des retombées très positives sur le plan social. Ils fournissent de nombreux logements dans des pays où il n'existe peut-être pas d'autres solutions.
Je dois reconnaître, en toute honnêteté, que d'autres données scientifiques concernant ce produit sont par contre alarmantes. M. Martin le sait. Je le sais. Il est à mon sens très important que nous choisissions les produits les moins nocifs et que nous demandions de l'information à ce sujet. Nous avons demandé à l'Organisation mondiale de la santé de faire ces analyses comparatives. Nous ne les faisons pas nous-mêmes. Nous avons demandé cette information. Nous voulons avoir des données factuelles et fonder ces décisions sur des études scientifiques. C'est la position du gouvernement du Canada.
Oh, je m'excuse. J'ai dit que le gouvernement du Québec fournissait une partie des fonds également. Il s'agit plutôt d'un autre organisme fédéral. Ressources naturelles Canada fournit 125 000 $ et un organisme fédéral 125 000 $ également, soit au total 250 000 $ de fonds fédéraux pour promouvoir l'utilisation sécuritaire de ce produit. Merci.
En ce qui concerne la question des grumes, je suis très conscient de cette situation. Comme vous le savez, madame Bell, je viens de l'île de Vancouver. J'ai eu de nombreuses conversations avec le ministre des Forêts. C'est un domaine qui relève en partie de la compétence du gouvernement provincial. Nous sommes parvenus à négocier les termes de l'Accord sur le bois d'oeuvre résineux avec les États-Unis pour pouvoir réexaminer la question, et nous avons une lettre d'entente.
Nous estimons que le bois produit à partir de ces grumes, qui viennent principalement de boisés privés, comme vous le savez, devrait être exempté de l'application de l'Accord sur le bois d'oeuvre résineux, à peu près comme le sont les Maritimes. Nous estimons que ce serait un avantage suffisant pour pouvoir procéder à la transformation de ces grumes sur l'île de Vancouver. Nous pourrions maintenir les emplois pour le secteur forestier sur l'île de Vancouver. C'est notre objectif.
Vous avez ma promesse. Nous nous appliquons à faire les démarches nécessaires dans l'intérêt de l'industrie forestière de la Colombie-Britannique et de l'île de Vancouver. Nous espérons obtenir des résultats satisfaisants car, en fin de compte, nous nous intéressons de près aux travailleurs de l'île de Vancouver et souhaitons vivement que ces emplois dans la transformation restent dans cette région.
Je vous remercie.