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Merci, monsieur le président.
Je suis ravie de m'adresser à vous aujourd'hui en tant que représentante de la ville du Grand Sudbury. Je suis planificatrice environnementaliste au sein de cette municipalité et je coordonne une initiative que nous avons appelé Terre à coeur Sudbury.
Je crois qu'il serait fort utile que je vous parle un peu de la ville du Grand Sudbury. Il s'agit d'une région de 155 000 habitants dont le territoire s'étend sur plus de 3 600 kilomètres carrés. Elle compte une université et deux collèges communautaires. S'agissant des ressources naturelles, on y trouve 330 lacs dont chacun a une superficie de plus de 10 hectares. Nous sommes reconnus dans le secteur minier puisque le deuxième plus important complexe minier au monde y est établi, à savoir CVRD Inco. Nous sommes également reconnus internationalement pour nos efforts en matière de remise en état des terrains et de restauration de l'environnement, qui a subi beaucoup de dommages durant plusieurs décennies.
Dans notre document, vous trouverez une série de photos qui ont été prises à partir d'un même point d'observation. La première, qui date de 1971, montre les astronautes Mattingly et Duke, de la mission Apollo 16, qui étaient venus chez nous pour étudier la géologie du bassin de Sudbury. À cette époque, on disait que le paysage de notre région ressemblait à un paysage lunaire. Les photos suivantes montrent la transformation qui s'est opérée au cours des 30 dernières années et demie. C'est grâce à la remise en état des terrains que nous avons pu faire tout ce progrès. Plus de 12 millions d'arbres ont été plantés sur un territoire de plus de 16 000 hectares. Ce processus de remise en état est à moitié terminé, mais nous constatons déjà qu'il a permis d'importants résultats, attribuables aussi à l'application d'idées novatrices dans le domaine de l'énergie.
Notre communauté a pris un engagement envers l'environnement. Nous savons quels dommages peuvent être causés. Faire valoir cet engagement est extrêmement important pour nous, pour notre viabilité et pour notre avenir.
Nous avons d'abord commencé à travailler avec le Conseil international pour les initiatives écologiques communales, l'ICLEI, un organisme des Nations Unies, et avec la Fédération canadienne des municipalités. Sudbury fait partie des 600 villes dans le monde qui participent à un programme appelé Villes pour la protection du climat et elle est aussi l'une des 140 villes au Canada qui participent à un programme national qu'on a appelé Partenaires dans la protection du climat. C'est dans le cadre de ce programme qu'est née l'initiative Terre à coeur Sudbury.
Le programme, tant au niveau national qu'international, comporte cinq volets: procéder à l'inventaire des émissions de gaz à effet de serre; fixer une cible de réduction; élaborer un plan d'action local; le mettre en oeuvre; assurer un suivi et effectuer une évaluation. L'initiative Terre à coeur Sudbury constitue notre plan d'action local, qui a été qualifié par la Fédération canadienne des municipalités de plan modèle.
C'est lors de la signature d'une déclaration officielle que nous avons annoncé cette initiative, en mai 2000. À ce moment-là, 38 organismes communautaires se sont engagés à nous aider à élaborer le plan. Cette déclaration était en fait un contrat social signé par le dirigeant de chaque organisme. Ces signataires sont devenus de très ardents défenseurs de l'environnement.
Le plan a été élaboré à la suite de consultations avec diverses parties intéressées et de consultations publiques auxquelles ont participé des gens de tous les secteurs de la communauté. Il a fallu plusieurs années et beaucoup de temps. Nous avons présenté le plan en octobre 2003 et nous avons alors signé une seconde déclaration avec 93 partenaires, qui ont accepté de nous aider à le mettre en oeuvre au sein de la communauté et des organismes.
Bien que ce plan visait au départ à assurer la protection du climat et à réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous nous sommes très rapidement rendus compte qu'il allait nous permettre de devenir une communauté durable en permettant d'accroître la qualité de vie des résidants, de réduire les déchets, d'améliorer la qualité de l'air et de renforcer l'économie locale. Nous sommes heureux de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais nous sommes d'autant plus ravis des avantages que cela engendre pour notre collectivité.
Dès le début, nous avons constaté que l'énergie allait être au coeur de notre plan d'action. Cela tient à un certain nombre de raisons, auxquelles je vais revenir dans un instant.
Nous nous sommes concentrés sur l'énergie en raison des nombreux avantages que cela peut procurer, notamment celui de pouvoir réinvestir l'argent dans la communauté. Cela nous aiderait à réduire notre dépendance à l'égard des autres marchés, ce qui est extrêmement important pour une collectivité éloignée comme la nôtre. Notre but était d'attirer de nouvelles entreprises, particulièrement des entreprises vertes, ainsi que de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Je vous invite à aller à la page 5 du document, qui présente un graphique circulaire. Nous avons demandé à l'ICLEI d'effectuer le profil énergétique de la ville du Grand Sudbury. Cela nous a permis de constater que nos dépenses énergétiques annuelles s'élèvent à près de 393 millions de dollars et que seulement une très petite partie de cette somme est réinvestie ici. Nous avons donc voulu mettre en place un plan de réinvestissement de cet argent.
Depuis, certaines décisions ont été prises en vue d'appuyer la mise en oeuvre d'un tel plan. Le conseil municipal a inclus ce plan dans ses priorités stratégiques et il a mis sur pied un comité consultatif sur les énergies de remplacement. Nous voulons mettre en application de nouvelles technologies en vue de réaliser des progrès.
Notre municipalité a fait preuve de leadership au milieu des années 1990 en entreprenant de rénover 30 immeubles municipaux. Ces rénovations ont permis de réduire les coûts énergétiques de près de 30 p. 100. Nous avons aussi diminué de 26 p. 100 nos émissions de CO2. Ainsi, notre ville enregistre des économies d'énergie de l'ordre d'un million de dollars par année. La période de récupération des sommes investies dans ces travaux a été de 7,23 ans.
Ce qui nous a distingués des autres municipalités au milieu des années 1990, c'est l'approche intégrée que nous avons adoptée. Nous avons réalisé des projets dont la période de récupération variait entre 0 et 14 ans. À cette époque, l'industrie et les entreprises misaient sur des projets dont la période de récupération était de un à deux ans; elles n'auraient jamais investi dans des initiatives dont la période de récupération s'établissait à 14 ans. Nous avons adopté une approche intégrée et nous en voyons maintenant les avantages, notamment sur le plan financier, à l'instar des contribuables.
L'installation de thermopompes utilisant l'effluent des eaux usées et de systèmes géothermiques ainsi que la construction de murs Trombe ont été effectuées dans le cadre de notre programme d'amélioration du rendement énergétique. Nous sommes maintenant en train de mettre en oeuvre un projet d'utilisation des gaz d'enfouissement qui s'échappent de la décharge de Sudbury.
La diapositive suivante montre un des murs Trombe qui a été construit à l'usine de traitement des eaux usées. La période de récupération de cet investissement a été de cinq ans.
J'aimerais maintenant dire un mot au sujet des initiatives lancées par nos partenaires, qui, eux aussi, font preuve de beaucoup de leadership. Par exemple, la société Inco a élaboré un programme qu'elle a appelé Powerplay, auquel elle a consacré 60 millions de dollars sur cinq ans. Près de 90 p. 100 de cette somme ont été investis dans notre communauté. Nous travaillons également avec l'Association minière du Canada, qui a publié en 2006 une étude sur les avantages du chauffage géothermique dans les mines.
Vous verrez dans le document une photo de la mine Creighton, qui a adopté une pratique particulière. Pendant l'hiver, on vaporise de l'eau dans un des niveaux inférieurs de la mine pour créer une étendue de glace, dont la superficie équivaut à plusieurs terrains de football. Il s'agit d'une technique rudimentaire qui était utilisée au début du siècle. On envoie ensuite de l'air au-dessus de la glace et cet air sert pendant l'été à refroidir la mine. C'est l'une des stratégies de conservation de l'énergie qui est utilisée.
De son côté, l'Université Laurentienne a mis sur pied le Centre d'études sur les lacs, qui est dirigé par l'unité conjointe d'écologie d'eau douce. Il s'agit d'un partenariat entre des scientifiques de l'université, du ministère de l'Environnement et du ministère des Ressources naturelles. Ce centre de recherche est mondialement reconnu pour ses travaux sur la qualité de l'eau et sur les lacs. En 2008, on entreprendra la construction d'un nouveau bâtiment. Ce qui est particulier, c'est que cet immeuble sera construit conformément à la norme LEED, qui signifie Leadership in Energy and Environmental Design. Actuellement, il n'existe que cinq immeubles à avoir obtenu la certification platine de la norme LEED dans le monde, et ce bâtiment sera le sixième à la recevoir.
Il est à signaler qu'on a exigé que les coûts d'exploitation annuels n'excèdent pas ceux des quelques immeubles utilisés en ce moment, qui sont d'environ 40 000 à 45 000 $. Ce nouvel édifice, qui sera six fois plus grand, n'aura pas des coûts d'exploitation annuels plus élevés.
La période de récupération dans le cas d'un immeuble de la sorte est de six à huit ans. Le coût supplémentaire est de l'ordre d'environ 700 000 $.
Ce qui est aussi particulier, c'est que, dans le cadre de la conception, on a tenu compte du changement du climat jusqu'en 2050.
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C'est la première fois qu'on tient compte des changements climatiques dans la conception d'un immeuble et c'est aussi la première fois qu'une équipe formée d'architectes et de scientifiques est chargée de superviser l'élaboration des plans d'un établissement.
Cette année, notre collège communautaire, Cambrian College, offrira un nouveau programme de trois ans qu'il a appelé le programme de technologie des systèmes énergétiques. Nous trouvons très judicieux de travailler avec les établissements d'enseignement de notre communauté en vue d'assurer la formation des jeunes dans ce nouveau domaine. En outre, le collège est en train de faire construire un nouveau centre de recherche, à savoir le Centre d'excellence en gestion durable de l'énergie. Ce centre servira à étudier les systèmes énergétiques et à faire connaître des exemples d'initiatives en matière de développement durable ainsi que de nouveaux matériaux de construction. Nous espérons que cela favorisera la création de nouvelles entreprises.
La diapositive suivante porte sur un projet que nous menons dans les écoles primaires et secondaires de la municipalité qui s'appelle Dearness Conservation. Il s'agit d'un programme national qui vise à informer les jeunes au sujet de la conservation de l'énergie et de l'eau ainsi que de la réduction des déchets. Il se donne dans l'ensemble des 94 écoles du Grand Sudbury. En outre, nous offrons également un programme de formation à l'intention des professeurs, des directeurs, du personnel d'entretien et du personnel de garde. Nous visons donc tous les gens du milieu de l'éducation.
Grâce à un changement des comportements, une école primaire peut réaliser des économies de l'ordre de 2 000 à 5 000 $ par année. Dans le cas d'une école secondaire, les économies peuvent varier entre 10 000 et 20 000 $ par année. Et cela tient uniquement aux changements des comportements; c'est donc sans compter les rénovations qui pourraient également être faites. À ce sujet, les écoles commencent à entreprendre des projets.
Le conseil scolaire du district Rainbow est en train de faire construire une école, qui sera la première à être bâtie depuis 40 ans, et il s'agira aussi de la première école verte de la province. Elle ouvrira ses portes en septembre 2007.
Nous avons également lancé dans les écoles le programme de vérification énergétique des maisons, qui est offert par Internet. Dans le cadre d'un travail scolaire, l'ensemble des 27 000 élèves du Grand Sudbury devaient remplir avec leurs parents un questionnaire permettant d'effectuer une vérification énergétique de leur maison. Par l'entremise des écoles, nous espérons atteindre au moins 50 p. 100 de la population. En plus, nous demandons au reste des résidants de faire de même de sorte qu'ils puissent mettre en application des mesures de conservation de l'énergie qui les aideront à faire des économies chez eux.
Sudbury a aussi été l'une des 41 municipalités à accepter le Défi d'une tonne du gouvernement fédéral. Nous avons oeuvré sur trois fronts: nous avons visé les particuliers, les entreprises et les jeunes. Ce défi a été un bon point de départ pour notre plus récente campagne, que nous avons nommé Sudbury écoénergétique. Nous avons inclus dans le document un exemple de la documentation que nous avons préparée pour cette campagne.
Ce projet vise à encourager les particuliers et les détaillants à conserver l'énergie. C'est la seule initiative en son genre au Canada. Notre objectif est de faire connaître aux détaillants et à la population les avantages qu'offrent les produits et services à haute efficacité énergétique, comme ceux homologués Energy Star. Nous voulons faire en sorte que le marché appuie ces produits et services et renseigner le public à propos des économies qu'il peut réaliser en optant pour des produits homologués Energy Star et des avantages que cela comporte. Nous voulons remédier au manque d'information qui existe à ce sujet. Nous voulons informer la population sur les moyens de conserver l'énergie, que ce soit par des achats judicieux ou par le changement des habitudes à la maison.
Dans le cadre de cette campagne, nous avons entrepris une série d'ateliers de formation des formateurs destinés aux propriétaires et aux gérants de magasins et au personnel de vente au détail. Nous avons aussi élaboré une campagne de commercialisation en magasin. J'ai quelques copies de ces documents ici, si la chose vous intéresse.
Pour rejoindre le consommateur, la campagne comporte aussi une initiative d'éducation publique. Nous avons lancé l'initiative en faisant des présentations devant nos organismes de quartier et les réseaux d'action communautaire du Grand Sudbury, et nous avons lancé un programme de prêt d'appareils de mesure de la consommation énergétique pour les propriétaires de maison — des appareils de mesure des coûts et un lecteur de consommation d'énergie. Nous avons aussi entrepris une campagne de porte-à-porte dans la communauté, où nous ciblons les logements unifamiliaux et les logements à prix modique dont les locataires assument le coût des services publics; et nous travaillons aussi auprès de certaines collectivités des premières nations. Nous parlons aussi aux résidants du programme interactif de vérification énergétique de leur maison, de la campagne Sudbury écoénergétique, et de ce qu'il faut rechercher sur le marché.
Ce qui est particulier dans cette initiative, c'est que nous avons rejoint presque tous les détaillants du Grand Sudbury. Plus de 50 participent au programme, que ce soit des quincailleries, des magasins de matériaux de construction, des magasins d'appareils électroniques et d'électroménagers, des épiceries et des magasins généraux. Les gens vont donc commencer à voir cette information et ces messages partout dans la communauté. Nous avons ainsi créé une identité de marque. Nous essayons de supprimer les barrières attribuables au manque de connaissance, à l'incohérence de l'information, partout dans la communauté. De nombreuses grandes entreprises, comme Home Depot et Home Hardware, ont leur propre campagne — Options Éco, EcoLogo, etc. Nous essayons de créer un message uniforme et d'amener le public et les consommateurs à faire des choix avertis lorsqu'ils achètent de nouveaux électroménagers, de nouveaux appareils électroniques, ou même des choses aussi simples qu'une ampoule fluorescente compacte.
J'aimerais vous parler enfin du centre régional d'expertise. Les années 2005 à 2014 sont la décennie des Nations Unies pour l'éducation en vue du développement durable. Le professeur Charles Hopkins, de l'Université des Nations Unies, qui travaille au Centre for Applied Sustainability de l'Université York, a invité Sudbury à poser sa candidature. Nous avons reçu l'approbation au début de l'année, en 2007. Sudbury sera donc l'un des 35 centres régionaux d'expertise dans le monde. Il n'y en a que quatre en Amérique du Nord, les autres étant situés à Regina, en Saskatchewan, à Toronto, et à Grand Rapids, au Michigan.
Les centres régionaux d'expertise forment essentiellement un réseau d'organismes dont l'objectif consiste à utiliser l'éducation pour promouvoir le développement durable — et ce, dans tous les forums et à tous les niveaux d'éducation, formelle et informelle, en misant sur l'éducation transformative. Nous le faisons en établissant un réseau au sein de la collectivité pour mobiliser les groupes qui font déjà un travail positif. Nous avons élaboré quelques lignes directrices sur la manière dont nous pouvons avancer dans ce sens et créer un processus plus formel pour faire en sorte que tout ce que nous faisons en éducation et dans d'autres initiatives communautaires intègre les principes de développement durable. Cette initiative va bon train et sera officiellement lancée en mai 2007.
Ce que j'aimerais dire au sujet des leçons apprises dans notre communauté, c'est qu'il a fallu investir un temps incroyable pour élaborer notre plan d'action locale, ou notre plan communautaire durable, et pour créer des partenariats. Toutefois, cet exercice a porté fruit, puisque nous en sommes maintenant à l'étape de mise en oeuvre, nous avons un groupe de partenaires et de partisans informés et engagés dans la communauté. Et ce réseau de partenaires continue de croître; aujourd'hui, plus de 100 organismes participent à cette initiative dans le Grand Sudbury.
Nous nous adressons à ces groupes un par un. Nous les avons rencontrés individuellement et nous avons développé de bons rapports et des relations de respect avec eux, et c'est pour cette raison que nous continuons d'avancer et que nous mettons en oeuvre des programmes dans notre communauté. Nous le faisons une étape à la fois.
Voilà qui conclut mon exposé. Je tiens à vous remercier de votre temps et de m'avoir donné l'occasion de m'entretenir avec vous.
Merci, monsieur le président.
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Bonjour, mesdames et messieurs.
C'est un honneur d'être ici cet après-midi pour vous parler d'une petite ville du sud de l'Alberta dont le nom comporte deux fois l'acronyme OK.
Pendant que je survolais ce magnifique pays hier soir et que je déplorais l'absence d'une certaine équipe de hockey canadienne dans les éliminatoires de la Coupe Stanley, je songeais à l'abondance ou au manque de ressources au Canada et comment l'ingéniosité des Canadiens est constamment mise à l'épreuve dans la gestion de nos affaires. J'aimerais vous parler très brièvement de la façon dont une collectivité du sud de l'Alberta a décidé de gérer ses affaires en tenant compte des ressources naturelles.
Pour vous situer, notre localité se trouve à 20 minutes à peine de Calgary — 45 minutes par mauvais temps. Elle est située dans le bassin de la rivière Saskatchewan Sud, la belle rivière Bow traversant Calgary. Plusieurs rivières des montagnes alimentent ce bassin, y compris la rivière Sheep qui traverse notre localité.
L'Alberta s'est rendu compte que l'approvisionnement en eau dans la province est diamétralement opposé à son schéma démographique. Soixante-dix pour cent de la population de l'Alberta vit au sud de la province tandis que 30 p. 100 de l'approvisionnement en eau se trouve à cet endroit. C'est là, en partie, le coeur du problème que notre communauté a dû affronter dans la gestion de la croissance.
J'aimerais vous parler un peu de la gestion de la croissance. Comme vous le savez tous, l'Alberta se trouve dans une économie surchauffée à l'heure actuelle. Lorsque je suis arrivé là en 1988, notre localité comptait environ 4 000 habitants. Lors du recensement fédéral de 1996, Okotoks comptait une population de 11 500 habitants, et le recensement le plus récent nous donne plus de 17 000 habitants — une croissance de 50 p. 100. Notre communauté est donc fortement axée sur la croissance. Nous avons délivré 1 000 permis pour la construction de nouvelles maisons l'an dernier, pour une population de 17 000 personnes. Il s'agit d'un taux de croissance d'environ 20 p. 100.
J'aimerais vous faire part d'une vision d'une communauté durable et vous expliquer un peu pourquoi nous sommes devenus et nous continuons de devenir une communauté durable.
J'ai parlé de la rivière Sheep, qui est le coeur même de notre communauté et qui la traverse. C'est l'une des rivières qui prennent leur source dans la montagne et que l'homme n'a pas domptées. Si vous étiez allés à Okotoks en juin 2005, vous auriez vu à quel point elle est restée sauvage. Nous avons connu trois inondations records durant ce mois-là. D'un point de vue géographique, nous sommes chanceux parce que nous nous trouvons dans une vallée fluviale relativement restreinte. Au début de la colonisation, si vous étiez inondés au printemps, vous vous déplaciez sur des terrains plus élevés. Heureusement, c'est ce qu'ont fait la plupart des gens qui vivaient dans la plaine inondée, alors très peu se retrouvent aujourd'hui à cet endroit. Comme vous pouvez le voir sur la photo aérienne qui se trouve dans votre dossier, la rivière traverse la localité d'est en ouest. Environ la moitié de la population vit au nord, et l'autre moitié, au sud.
En 1995, notre communauté s'est trouvée à la croisée des chemins. D'une part, le gouvernement avait exigé par une loi que les communautés albertaines élaborent un nouveau cadre de planification à long terme pour la gestion de la croissance; d'autre part, il y avait les problèmes liés à la planification intermunicipale, parce que le gouvernement albertain avait choisi d'abandonner le système de planification régionale. Notre communauté se trouvait devant un dilemme: choisir la planification traditionnelle de la croissance sans limite, ou choisir une voie différente. Cette voie, c'était celle d'une destinée planifiée, basée sur la capacité de charge naturelle de notre environnement, c'est-à-dire la rivière Sheep. Cette rivière est un habitat aquatique très délicat et important pour les pêches. Durant certaines périodes de l'année, le niveau de l'eau est très bas, alors la quantité d'eau que vous pouvez tirer de l'aquifère peu profond est limitée si l'on tient compte de l'impact sur l'habitat aquatique.
Pourquoi être une communauté durable? Lorsque Okotoks a adopté son plan en 1998, elle est devenue l'une des premières municipalités du monde à établir des objectifs de croissance assujettis à l'infrastructure et à la capacité de charge de l'environnement. Comme je l'ai expliqué, nous l'avons fait en partie par suite d'un problème d'approvisionnement en eau et en partie à cause du désir de la collectivité — un droit fondamental des communautés — de gérer et de planifier sa propre destinée. Les résidants ont dit vouloir préserver leur petite municipalité et se sont demandé comment ils y arriveraient dans le contexte des limites municipales, de la densité urbaine, de la gestion de la croissance et des pressions exercées par la croissance.
Notre communauté a pris un engagement. Cette diapositive montre les résultats obtenus lors d'un sondage mené auprès de nos résidants en 1996, et les pourcentages montrent qu'ils appuient les initiatives que nous avons en place. Vous pouvez voir que les résidants appuient fortement la voie de la durabilité que la ville a choisie, qu'ils sont bien informés, qu'ils sont en faveur de la conservation de l'eau et du recyclage.
Nous avons fixé un plafond démographique. Essentiellement, nous avons établi une limite en fonction des terres annexées à notre territoire. Comme pour toute autre municipalité canadienne, lorsqu'une municipalité urbaine annexe des terres, elle a une obligation légale d'en assurer le meilleur usage. Si vous voulez limiter votre croissance par rapport à la capacité de charge, ou peu importe, vous devez cesser d'annexer des terres et vivre à l'intérieur des limites établies. Dans de nombreuses régions métropolitaines, les limites urbaines se touchent, si bien qu'il y a de nombreux exemples au Canada où les communautés ont, par défaut ou intentionnellement, limité leur territoire. Elles l'ont rarement fait dans le cadre de la planification de leur destinée.
La mesure de notre succès et de nos prises de décision repose sur quatre piliers: la gérance de l'environnement, les possibilités économiques, la conscience sociale et la responsabilité financière. À ces piliers se conjuguent des cibles concrètes. S'il y a une chose que nous avons apprise, c'est l'articulation de cibles concrètes par rapport à nos objectifs. Il est essentiel de les articuler dès le début et de s'employer à les atteindre.
Comme vous pouvez le voir, nous avons parlé d'une limite démographique. De la répartition de la population. Et nous avons parlé d'un aspect important pour notre communauté sur le plan de la responsabilité financière, soit le rapport entre l'assiette fiscale des biens résidentiels et celle des biens non résidentiels. Comme vous le savez sans doute, plus l'assiette fiscale des biens non résidentiels est élevée, plus la municipalité peut générer des revenus pour servir sa population.
Nous avons parlé de densité. Nous avons parlé de la consommation d'eau, parce que pour en arriver à une population de 25 000 à 30 000 habitants comme nous l'avons prévu, nous avons dû réduire la consommation d'eau par habitant de 30 p. 100 par rapport au niveau de 1998. Je vais y revenir dans une minute.
En ce qui a trait à la gestion de la croissance stratégique, nous avons établi des objectifs clairs bien à l'avance. Il y a eu une évolution progressive et contrôlée, et nous avons consulté longuement les promoteurs pour en arriver là. Il n'y a eu aucune annexion importante et la construction s'est échelonnée sur une période de 15 à 20 ans — aujourd'hui, on pourrait parler d'une période de 10 à 15 ans.
Une bonne gouvernance, comme vous le savez tous sans doute, est essentielle pour obtenir l'engagement et la participation des résidants et pour favoriser une structure sociale sûre et bienveillante.
Je sais que vous vous penchez actuellement sur l'écologisation de la consommation de l'électricité au Canada, alors j'aimerais vous parler de certains projets spéciaux que nous avons réalisés en tenant compte de la responsabilité financière de la municipalité, de la gérance de l'environnement, etc.
Concernant la gestion des déchets solides, notre communauté est passée de 7 000 à 17 000 habitants entre 1991 et 2006. Alors gardez ceci en tête lorsque vous regardez ces chiffres, parce que la population a plus que doublé.
Au chapitre de la gestion des déchets solides, nous avons un des programmes de recyclage les plus complets en Alberta, sinon au Canada. Notre programme — comme celui de Sudbury dont Barbara a parlé — s'appuie sur les écoles, sur l'éducation de nos enfants, qui vont expliquer à leurs parents pourquoi une canette de boisson gazeuse ne doit pas être jetée, mais plutôt recyclée.
Sur le prochain graphique, vous verrez que nous avons commencé à comptabiliser le volume de déchets que nous avons recyclés. Comme vous pouvez le voir, on enregistre une hausse constante du tonnage entre 1991 et 2006. La chose intéressante à retenir, c'est qu'il y a eu 1 912 tonnes de produits recyclables reçus et valorisés, ce qui correspond à environ 1,5 million de dollars d'économie si l'on tient compte des frais de traitement et du tonnage. La conservation et la gestion des ressources peut donc être profitable également.
Lorsque je suis arrivé à Okotoks, l'équipe de récupération des ressources était constituée de deux transporteurs qui ramassaient les déchets tous les jours pendant cinq jours. La population a plus que doublé et nous avons toujours deux transporteurs. Vous obtenez ces résultats en éduquant les gens, en limitant la collecte porte-à-porte et en favorisant l'accessibilité et des installations de recyclage pratiques. Ces mesures vous permettent d'économiser et de prolonger la vie utile de vos sites d'enfouissement, etc.
Sur le prochain graphique, on voit ce qu'aurait été le tonnage sans recyclage en comparaison avec le tonnage réel obtenu avec le recyclage.
Parlons maintenant de l'efficacité énergétique. Certaines initiatives prises par Okotoks en matière de gestion de l'énergie ont été fortement médiatisées parce que nous avons tiré profit de l'abondance de l'énergie solaire dont dispose notre communauté et avons mis en place un certain nombre d'applications solaires. Vous ignorez peut-être — à l'exception, bien sûr, de M. Richardson — que, de mai à novembre, le sud de l'Alberta reçoit plus d'énergie thermique solaire que Miami, en Floride. Le défi consiste à capter cette énergie et à l'utiliser durant les mois de chauffage. Quelques projets intéressants ont été entrepris dans ce sens.
Toutefois, bon nombre de nos initiatives n'auraient pu voir le jour sans la déréglementation des marchés de l'électricité et du gaz naturel en Alberta. Paradoxalement, c'est la partie réglementée de ces services publics qui éprouve des difficultés pour ce qui est du transport de l'électricité. On nous dit que par suite de la déréglementation de l'électricité en Alberta, c'est dans cette province que l'énergie renouvelable ayant peu d'impact sur l'environnement est la plus importante par habitant au Canada, alors que le producteur ne reçoit aucun soutien provincial direct sous forme de subventions. En fait, nous sommes d'avis que les subventions ne favorisent pas la conservation.
À la fin des années 90, parce qu'on se préoccupait de la déréglementation de l'électricité, Okotoks s'est joint à l'Alberta Urban Municipalities Association pour regrouper la charge d'électricité. En regroupant dans un premier temps la consommation électrique des municipalités urbaines de l'Alberta, la composante verte de cette énergie devait être de 2 p. 100, ce qui nous a valu une prime de 100 p. 100 en termes de coût sur le marché. Nous avons récemment procédé à une deuxième phase, et je suis ravi de dire qu'il y a une semaine, le conseil municipal d'Okotoks a accepté que 80 p. 100 de toute la consommation d'électricité à Okotoks soit satisfaite par une source d'énergie renouvelable certifiée. Ce sont les certificats d'énergie renouvelable délivrés par EcoLogo Canada, qui visent principalement l'énergie éolienne, les installations en rivière et l'énergie de biomasse. La déréglementation du secteur de l'électricité — production, distribution, transport et vente au détail — a permis aux municipalités de prendre leur grosse charge partout dans la province, de se tourner vers le marché et les marchés à terme et d'acheter ce produit. Elle nous a aussi permis de prescrire une composante verte.
Chaque municipalité en Alberta qui y participe a une base d'énergie verte certifiée de 20 p. 100. Notre communauté arrive en tête de ligne avec 80 p. 100 — mais cela est attribuable aux cibles dont j'ai parlé tout à l'heure. En 1998, notre communauté avait décidé de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 p. 100 par rapport au niveau de base de 1998. Eh bien, c'est effectivement une réduction de 20 p. 100 par rapport à 1998 alors que notre population a augmenté de 60 p. 100 depuis.
Comment en arrive-t-on là? Vous devez d'abord tirer profit des sources d'énergie renouvelable pour atteindre ces résultats. Nous sommes également engagés dans d'importantes initiatives d'efficacité énergétique, dont des applications solaires et l'amélioration des immeubles, et bien d'autres choses comme celles dont Barb a parlé au sujet de Sudbury. Partout au Canada, des communautés prennent ces mesures parce qu'elles sont logiques.
Quant à nous, notre petite communauté avait un budget de fonctionnement d'environ 5 millions de dollars à la fin des années 80 et a reçu une remise de l'organisme de réglementation de l'électricité. Le conseil municipal de l'époque, dans sa sagesse, a choisi de mettre cet argent dans une réserve d'éco-efficacité et de l'utiliser pour améliorer le rendement énergétique des installations, de prendre les économies ainsi réalisées par rapport aux dépenses prévues et de les remettre dans la réserve d'éco-efficacité de sorte à créer des capitaux de départ pour des améliorations futures. C'est de cette façon que notre petite municipalité a commencé à financer des initiatives qui ont donné lieu — comme vous pouvez le voir sur le graphique de l'efficacité énergétique — à une hausse très modeste de 10 p. 100 de la consommation de gaz naturel entre 1998 et 2006, et une hausse importante de la consommation d'électricité, soit près de 50 p. 100 durant la même période. Tout cela pendant que vous doublez et, dans certains cas, triplez votre municipalité et construisez de nouvelles installations récréatives, des bibliothèques, des casernes de pompiers, etc.
En même temps, nous sommes ravis et fiers de dire que grâce à notre consommation d'électricité et de gaz naturel, nous avons réduit nos émissions de gaz à effet de serre de 15 p. 100 par rapport aux niveaux de 1998. Nous n'avons donc pas tout à fait atteint nos objectifs, mais nous croyons pouvoir y arriver du fait que notre conseil vient de fixer des objectifs de 80 p. 100 pour l'énergie verte.
Nous avons donc réduit de 20 p. 100 les émissions de gaz à effet de serre et avons connu une hausse démographique de 60 p. 100 — ce qui suppose des immeubles, des feux de circulation, des véhicules automobiles, des centres récréatifs, etc. Alors c'est possible. Vous pouvez faire les deux. Dans notre cas, nous avons choisi les deux directions en misant sur l'efficacité énergétique, l'utilisation des sources d'énergie renouvelable et une utilisation massive et dynamique des sources de production électrique renouvelable certifiées, ce que nous pouvons faire en Alberta en raison de la déréglementation.
Ici, nous avons également inclus des tableaux — je n'entrerai pas dans les détails, car je sais que mon temps est presque écoulé — concernant la gestion de l'eau et l'importance capitale pour nous de réduire notre consommation par habitant afin de pouvoir vivre dans cet environnement naturel.
Nous sommes très fiers de notre expérience de gestion des eaux usées, pas seulement en raison du processus d'acquisition utilisé pour l'usine — de type « concevez, construisez et exploitez » —, mais aussi des résultats obtenus. Dans votre ensemble de documents se trouve un tableau intitulé « Résultats du traitement », qui fait état d'une baisse incroyable des niveaux de solides en suspension, de DBO, d'ammoniaque, de phosphore, etc. détectés dans l'eau.
Nous avons fait tout cela dans le cadre de notre modernisation d'une usine de traitement des eaux, pour laquelle nous avions prévu, à l'origine, un budget de 30 millions de dollars. Nous avons également examiné, soit dit en passant, un système de distribution régional de Calgary; les coûts d'immobilisations étaient comparables, mais les frais d'exploitation étaient deux fois plus élevés. Nous avons ensuite opté pour une méthode d'acquisition de rechange; nous sommes allés sur le marché et avons demandé si quelqu'un était intéressé à concevoir une usine de traitement des eaux usées, à la construire et à l'exploiter en vertu d'un contrat de 20 ans. Nous avons conclu ce contrat au montant de 11,5 millions de dollars, au lieu de 30. Nous avons utilisé les économies réalisées pour les injecter dans l'expansion de nos centres récréatifs, où cet argent était désespérément nécessaire, compte tenu de la croissance de notre communauté. Voilà donc les résultats de l'usine de traitement.
Nous pouvons maintenant dire avec certitude, et le gouvernement albertain le confirmera, que l'usine de traitement des eaux usées d'Okotoks est celle qui a le rendement le plus élevé et qui est la plus efficace en Alberta. La qualité des effluents que nous rejetons dans la rivière Sheep — souvenez-vous qu'il s'agit de vivre selon cette empreinte écologique, dans le respect de la capacité de charge environnementale — est meilleure que celle du cours d'eau récepteur.
Il y a une diapositive intitulée « Drake Landing — Une première en Amérique du Nord », dont je vais vous parler brièvement. Le gouvernement du Canada et la Fédération canadienne des municipalités ont pris note du travail que nous avons accompli sur le plan de certaines initiatives et de la constitution d'une communauté durable qui tient compte de la capacité de charge environnementale. Nous, y compris moi-même, avons participé à un certain nombre de missions sur l'énergie au Danemark et aux Pays-Bas afin d'étudier l'application des technologies solaires et éoliennes, de même que les installations de chauffage centralisé, la cogénération et l'énergie électrique.
La ville de Copenhague, qui compte je ne sais combien de millions d'habitants au juste, n'a qu'une seule cheminée d'appareil de chauffage pour alimenter la communauté en entier. C'est incroyable.
Cela peut se faire au Canada et dans le contexte nord-américain, mais il y a beaucoup de difficultés relatives au marché à examiner, en commençant par le Drake Landing. Je dois dire que sans le soutien et le financement du gouvernement fédéral et de Ressources naturelles Canada, ce projet n'aurait jamais vu le jour.
Ce que nous avons fait, c'est réaliser un projet de démonstration d'une innovation technologique auprès de 52 maisons. Comme cet éleveur me l'a dit il y a environ un an, « en ce qui concerne cet évier solaire que vous avez construit », nous captons l'énergie solaire à l'aide de panneaux installés à l'arrière de garages individuels. Cette énergie est envoyée dans le sol, et la croûte terrestre sert de récipient isolant. Nous chauffons le sol jusqu'à ce que la température atteigne bien plus de 90 degrés Celcius, puis nous extrayons cette chaleur et l'utilisons pour chauffer les maisons en hiver.
Selon des critères technologiques et de performance, l'énergie thermique solaire doit permettre de répondre à au moins 90 p. 100 des besoins de chauffage de ces maisons. Sur chacune d'elles sont également installés des chauffe-eau solaires qui doivent servir à combler au moins 60 p. 100 des besoins d'alimentation en eau chaude, d'après les spécifications fonctionnelles établies.
Voilà donc un projet dont nous sommes très fiers. Nous venons de le mettre en oeuvre. Les défis qui y sont associés et l'appui que nous avons reçu des gouvernements du Canada et de l'Alberta ainsi que de Climate Change Central et des partenaires que nous avons... Du point de vue du développement, il faut quatre ans pour charger ces TCSE, ces puits qui se trouvent dans le sol; et munir ce système d'un mini-réseau énergétique prêt à le prendre en charge a été tout un défi, en l'absence de résultats avérés. Nous parlons ici de technologies européennes n'ayant jamais été mises à l'essai au Canada auparavant.
Il n'est pas seulement question des préférences des consommateurs, mais aussi de la technologie et de sa performance. Nous avons donc créé une entreprise à but non lucratif appelée la Drake Landing Company, qui regroupe quatre principaux partenaires: l'entreprise de mini-réseau énergétique, soit ATCO Gas, l'une des plus grandes compagnies de distribution de gaz naturel de l'ouest du Canada, qui occupe le secteur du chauffage domestique — il s'agit simplement, en l'occurrence, d'un autre type de chauffage domestique —; la ville d'Okotoks, le promoteur, United Communities; et le constructeur de maisons, Sterling Homes.
En tant que partenaire, nous avons un programme de quatre ans qui consiste à développer et à mettre en service les installations dans ce quartier résidentiel de manière à satisfaire aux normes de performance, après quoi, ATCO prendra la relève.
Donc, qu'avons-nous appris? Qu'il faut sortir des sentiers battus; présenter une vision claire et concise; établir des objectifs tangibles et réalisables; et continuellement revoir ses buts en tant que communauté, que cette communauté soit Okotoks, l'Alberta ou le Canada. Il faut constamment retourner discuter avec les électeurs. Rappelez-vous qu'en 1998, nous étions une collectivité de 7 000 habitants, nombre qui est aujourd'hui passé à 17 000. Ainsi, plus de la moitié de notre population est nouvellement arrivée. Une communauté doit donc continuellement réexaminer sa vision, ses priorités, etc. Nous en sommes maintenant à un point, comme vous pouvez le constater avec les statistiques du sondage, où nous bénéficions d'un soutien considérable.
Nous savions, en empruntant cette route peu fréquentée, qu'il serait très difficile de faire volte-face en prétendant abandonner l'idée de croître en respectant notre capacité de charge environnementale, car la communauté est décidée, et cela correspond à la vision qu'elle a d'elle-même.
Vous devez faire de la durabilité un secteur dans lequel vous oeuvrez. Il ne s'agit pas d'un programme. Il vous faut aussi vous adapter et apprendre des autres.
En tant que leader au chapitre du développement durable, la ville d'Okotoks fait des choix élargis et globaux qui tiennent compte d'un fort lien de réciprocité entre l'environnement et le développement communautaire.
Une ville d'Okotoks durable n'est pas nostalgique, mais représente plutôt le souhait d'une meilleure communauté, qui prend la forme d'un guide de travail pratique à suivre au cours du processus de développement communautaire.
Comme l'a dit M. Churchill lors de la Seconde Guerre mondiale, « C'est avec ce que l'on obtient qu'on gagne sa vie, mais c'est avec ce que l'on donne qu'on la fait. » Selon nous, ces initiatives apportent certainement quelque chose aux générations futures.