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Merci, monsieur le président. C'est un plaisir de comparaître à nouveau devant le comité pour discuter de l'écologisation du réseau d'électricité au Canada. Je crois que vous avez les diapositives de l'exposé devant vous.
Simplement comme rappel, l'ACÉÉ est l'association nationale de l'industrie canadienne de l'énergie éolienne. Nous avons plus de 300 membres, y compris des fabricants de turbines, des fabricants de pièces détachées, des services publics, des auteurs et des concepteurs de projets éoliens et une gamme de fournisseurs de services à l'industrie de l'énergie éolienne, y compris des services de construction, des services d'évaluation des ressources éoliennes, et de nombreux autres.
Il est approprié que l'Association canadienne de l'énergie éolienne soit ici aujourd'hui pour participer à cette discussion parce qu'il est clair que l'énergie éolienne permet d'écologiser le réseau d'électricité. Le vent est une source d'énergie renouvelable; il ne produit aucune émission de gaz à effet de serre et il ne produit pas de pollution de l'air ou de l'eau; il ne produit pas de déchets dangereux, toxiques ou nucléaires; même en fonction du cycle de vie, les études ont démontré qu'une turbine éolienne produit suffisamment d'énergie en moins d'un an pour compenser l'énergie qui a été nécessaire à sa construction et à celle de ses pièces détachées, et à l'alimentation de la turbine, bien que certaines études disent qu'il faut un an et demi. Si l'on considère que la durée de vie utile prévue d'une turbine éolienne est de 20 à 25 ans, il s'agit d'un rendement très positif.
De plus, les turbines éoliennes bien situées n'ont pas d'effets notables du point de vue du bruit, de l'utilisation des terres ou sur les oiseaux. Je serai heureux de discuter davantage de cette question si le comité le désire.
Il est important de noter que l'énergie éolienne peut faire davantage que simplement écologiser le réseau d'électricité. En bout de ligne, nous voulons aller au-delà du concept d'écologisation pour passer à celui de l'énergie durable et de la pérennité du réseau d'électricité. Cela nécessite plus qu'une simple contribution environnementale. Cela nécessite une contribution économique, ce qui fait également l'énergie éolienne.
L'énergie éolienne engendre un investissement de l'ordre de 2 millions de dollars et plus par mégawatt de puissance installée. En termes de création d'emplois, elle crée environ 10,5 années-personnes d'emplois directs et indirects par mégawatt de puissance installée. En plus de ces avantages, l'énergie éolienne est produite surtout dans les régions rurales. Les régions rurales ont souvent été durement touchées par le déclin qui frappe d'autres secteurs des ressources naturelles, qu'il s'agisse de l'agriculture, de la foresterie ou des mines. Elle assure des revenus additionnels à ces collectivités en fournissant une source industrielle pour l'assiette fiscale, qui peut faire une contribution très importante, et par le biais des paiements de baux fonciers aux propriétaires fonciers pour qu'ils acceptent d'héberger des turbines éoliennes.
C'est pourquoi vous commencez à voir des initiatives comme celle qui a été adoptée par John Deere, le fabricant de tracteurs. John Deere a créé un nouveau secteur d'affaires qui est le secteur du développement et du financement des parcs éoliens. John Deere travaille à aider les agriculteurs aux États-Unis — et bientôt au Canada — à obtenir le financement nécessaire pour être en mesure de développer des projets éoliens sur leurs terres. Essentiellement, le vent devient une culture qui s'ajoute aux autres, donnant ainsi aux fermes familiales la possibilité de rester en activité plus longtemps, étant donné les défis auxquels ces fermes sont confrontées à l'heure actuelle.
Le vent est également profitable aux consommateurs en termes d'économie de coûts. Il n'y a pas de coûts de carburant liés au vent, alors je devrais simplement ajouter que vous avez une situation où vous pouvez savoir avec un degré de certitude très élevé quel sera le coût de l'électricité provenant de ce projet éolien sur une période de 20 ans. Ce n'est pas le cas de toutes les sources de production d'électricité.
Si vous regardez vers l'avenir, il y a un vaste consensus international, y compris parmi les groupes comme l'Agence internationale de l'énergie, que le coût de l'énergie éolienne continuera de diminuer, parce que nous n'avons pas atteint le sommet en termes de développement technologique. Nous savons également que le coût des autres formes de production d'électricité augmentera vraisemblablement, qu'il s'agisse du charbon ou du gaz naturel, par suite de l'incorporation des coûts environnementaux, comme dans le cas des développements hydroélectriques, parce qu'ils sont situés de plus en plus loin et nécessitent plus d'investissements pour le transport. En fait, à l'heure actuelle aux États-Unis, on trouve un certain nombre d'exemples où des gens qui ont adhéré à des programmes d'énergie verte acceptent de payer un surplus pour pouvoir profiter de l'énergie éolienne. En réalité, ils paient maintenant moins que le reste de la base tarifaire parce que le coût de l'électricité traditionnelle a augmenté à un rythme plus rapide.
Les turbines éoliennes peuvent être installées rapidement et de manière modulaire. Cela représente une économie pour les réseaux des services d'électricité. Il n'est pas nécessaire de bâtir une surcapacité pour essayer de satisfaire à une demande future quelconque. Vous pouvez bâtir de manière modulaire pour répondre à l'augmentation réelle de la demande. Et il s'agit d'une production distribuée, ce qui peut aider à réduire la nécessité de nouveaux investissements et de nouvelles infrastructures.
Je vais maintenant parler brièvement des quelques diapositives suivantes, étant donné qu'elles ne constituent qu'une mise à jour.
La puissance installée au Canada est tout juste supérieure à 1 500 mégawatts, mais il y a une croissance rapide dans le domaine de l'énergie éolienne. En 2002, nous avions une puissance installée de 236 mégawatts. Nous sommes passés de 236 à 1 500 mégawatts en l'espace de cinq ans. Si nous regardons vers l'avenir, nous estimons actuellement qu'avec les cibles provinciales et les initiatives en place, le Canada disposera d'une puissance installée de 5 000 mégawatts d'ici 2010 et de 10 000 mégawatts d'ici 2015.
J'ai énuméré certaines de ces initiatives provinciales. Je serai heureux d'en parler en plus grand détail, mais je veux consacrer un peu de temps à la situation de l'Alberta.
Certains d'entre vous savez peut-être que l'Alberta Electric System Operator a imposé un plafond de 900 mégawatts à la production éolienne à cause de préoccupations liées à l'intégration de l'énergie éolienne dans le réseau de l'Alberta. L'Alberta possède un réseau vraiment unique, du fait qu'il compte très peu d'interconnexions avec les réseaux d'autres entités administratives. Il possède une interconnexion importante avec la Colombie-Britannique, et c'est à peu près tout. L'Alberta Electric System Operator vient de publier un document intitulé Market and Operational Framework For Wind Integration In Alberta. Ce document décrit une série d'outils qui seront utilisés en Alberta pour faciliter l'intégration de l'énergie éolienne, comme cela fut le cas dans d'autres entités administratives dans le monde. Parmi ces outils figurent les prévisions d'énergie éolienne, l'utilisation de services d'équilibrage et l'utilisation de la gestion de la consommation dans les installations éoliennes elles-mêmes. Grâce à ces outils, l'Alberta Electric System Operator a maintenant affirmé qu'il estime qu'il sera en mesure d'éliminer le plafond de 900 mégawatts. Voilà simplement une indication qu'il y a une possibilité d'augmenter la pénétration de l'énergie éolienne au Canada grâce à l'utilisation des outils qui ont été adoptés dans d'autres pays.
En 2015, 10 000 mégawatts d'énergie éolienne représenteront environ 4 p. 100 de la demande d'électricité au Canada. On voit déjà dans le monde des pays où l'énergie éolienne représente 20, 8 ou 6 p. 100 de la demande d'électricité. Et ces chiffres se concrétiseront dans une décennie, alors, il ne fait aucun doute que nous serons encore derrière les chefs de file mondiaux dans ce domaine, mais les choses changent. Les 9 000 mégawatts d'énergie éolienne qui sont entrés et qui entreront en service entre 2005 et 2015 représenteront près de 20 p. 100 de l'électricité produite par les installations construites au cours cette décennie. C'est dire la place qu'occupe l'énergie éolienne dans les décisions de planification des services à l'heure actuelle, mais 10 000 mégawatts ne font qu'effleurer le potentiel que recèle le Canada.
Dans la diapositive qui suit, j'ai mis en relief les initiatives fédérales actuelles en matière de développement de l'énergie éolienne: l'Initiative écoÉnergie sur les énergies renouvelables, les frais liés aux énergies renouvelables et aux économies d'énergie au Canada et la déduction pour amortissement accéléré. Toutes ces mesures sont importantes pour l'industrie éolienne, mais nous pouvons bâtir sur ces efforts existants. Nous pouvons le faire dans un effort pour faire en sorte que le gouvernement fédéral s'engage avec les gouvernements provinciaux à atteindre les cibles plus ambitieuses qui sont maintenant sur la table.
Il y a plusieurs choses que nous pouvons offrir comme matière à réflexion à cet égard. Premièrement, il faut permettre à l'énergie éolienne de faire partie du système d'échange national des droits d'émission des gaz à effet de serre par le biais d'une attribution des déductions ou par la création de compensations des émissions de GES. Nous sommes d'avis qu'au fur et à mesure que les coûts de la dégradation environnementale et de la pollution environnementale se refléteront sur le marché, cela diminuera, avec le temps, la nécessité de l'aide gouvernementale pour permettre à ces technologies d'aller de l'avant et de progresser sur le marché. En bout de ligne, le marché sera en mesure de faciliter cette progression, mais le marché doit refléter véritablement les coûts réels des différentes sources de production.
Le gouvernement fédéral pourrait miser sur les mesures existantes et mettre sur pied une stratégie plus globale sur l'énergie éolienne. Cela pourrait inclure des initiatives comme un meilleur approvisionnement en énergie écologique au niveau du gouvernement fédéral; la rationalisation des processus d'évaluation environnementale; l'investissement dans la recherche et développement, et non pas uniquement dans la technologie, mais également dans la R-D liée aux politiques; l'éducation du public et la vulgarisation concernant l'énergie éolienne, les énergies renouvelables et leur contribution au réseau d'électricité canadien. Enfin, le gouvernement fédéral devra également étudier les choix pour les programmes d'aide fédéraux à la lumière du fait que les fonds liés à l'Initiative écoÉnergie sur les énergies renouvelables seront vraisemblablement épuisés bien avant la date d'expiration actuelle de 2011.
Il y a également la possibilité de regarder le développement de l'énergie éolienne à d'autres échelles et dans d'autres pays. L'Association canadienne de l'énergie éolienne est en train d'élaborer un projet de programme d'encouragement à la production d'énergie éolienne en région éloignée et je serai heureux de donner plus de détails sur cette question aux membres du comité. Ce programme a été élaboré suite à la reconnaissance du fait que les programmes d'aide existants ne favoriseront pas le déploiement de l'énergie éolienne dans les collectivités du Nord et dans les collectivités éloignées. Ces programmes actuels ne reconnaissent tout simplement pas les coûts accrus liés à la production d'électricité dans ces circonstances. Il y a une volonté et un besoin réels de faciliter le déploiement de l'énergie éolienne et des autres sources d'énergies renouvelables dans ces collectivités, parce que la plupart d'entre elles tirent leur électricité de la combustion du carburant diesel, qui est extrêmement coûteux et polluant.
Il y a un certain nombre de défis uniques touchant les collectivités du Nord et les collectivités éloignées — du point de vue logistique, technique et du renforcement des capacités — et c'est pourquoi l'incitatif que nous proposons comprend à la fois un incitatif pour les dépenses en immobilisations, en dollars par kilowatt, et un incitatif à la production, comme le programme écoÉnergie sur les énergies renouvelables, en cents par kilowatt, pour surmonter les obstacles financiers et autres qui empêchent d'aller de l'avant avec ces projets.
C'est un programme peu coûteux. D'après nos estimations, une contribution de 74 millions de dollars sur une période de 15 ans permettrait le déploiement de 34 projets d'énergie éolienne dans les collectivités du Nord et dans les collectivités éloignées. Cela permettrait de réduire les coûts liés au diesel de 375 millions de dollars au cours de la même période, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de fournir certaines occasions économiques à ces collectivités. Encore une fois, je serais heureux d'en discuter plus à fond.
Le Canada a un avenir extrêmement prometteur en matière d'énergie éolienne. Nous sommes dans une situation où nous avons encore une augmentation de la demande d'électricité partout au pays et des préoccupations de plus en plus importantes concernant les répercussions environnementales de la production d'électricité traditionnelle. L'énergie éolienne peut écologiser le réseau d'électricité et bâtir une industrie.
En 2006, l'énergie éolienne a employé directement 163 000 personnes dans le monde. Les investissements mondiaux pour produire une nouvelle puissance installée d'énergie éolienne en 2006 s'élevaient à 23 milliards de dollars US. L'énergie éolienne alimente maintenant en électricité 22,5 millions de foyers dans le monde. Voilà ce qui est arrivé au cours de la dernière décennie. La prochaine décennie sera marquée par un dynamisme encore plus grand et il y aura une expansion beaucoup plus rapide de l'énergie éolienne à partir de maintenant.
Le Canada reste loin derrière à l'heure actuelle. Si le Canada veut porter le titre de superpuissance énergétique durable, comme on y a fait allusion à différents moments, il reste encore beaucoup à faire.
Sur la dernière diapositive, je donne des renseignements sur notre congrès annuel et sur notre salon professionnel, qui pourraient intéresser le comité. C'est l'événement le plus important dans le domaine de l'énergie renouvelable au pays. L'an dernier, 1 200 délégués et 130 exposants liés à l'industrie de l'énergie éolienne étaient présents à notre salon professionnel. On peut trouver des renseignements additionnels sur notre site Web.
J'ai tenté d'être bref. Merci beaucoup.
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La Coalition canadienne de l'énergie géothermique est la seule association canadienne à représenter la totalité des organismes qui interviennent dans le secteur de la géothermie.
Vous avez ici un exemple des membres qui font partie de la coalition. La coalition a présentement une centaine de membres en règle, soit des manufacturiers, concepteurs, ingénieurs, architectes, firmes et sociétés de services financiers, gouvernements et municipalités, bref, le genre de membres qu'une association pleinement représentative doit avoir.
Je vais maintenant aborder l'aspect historique. La coalition a été créée en 2001 grâce à un appui financier passablement important de Ressources naturelles Canada et d'une contribution financière provenant de diverses compagnies d'électricité au Canada, soit Hydro-Québec, Manitoba Hydro, BC Hydro et quelques autres. Après avoir tenté pendant un bon nombre d'années d'organiser l'industrie de la géothermie au Canada et avoir subi trois échecs successifs, le gouvernement et les compagnies d'électricité ont décidé de mettre le paquet et de faire une dernière tentative, en souhaitant que ça réussisse. Ça a fonctionné.
De 2002 à 2005, on a géré des projets-pilotes un peu partout au Canada en collaboration avec les compagnies d'électricité, histoire de préparer le marché à une croissance supplémentaire. De 2005 à 2007, on a un peu changé de cap pour se consacrer davantage au développement et au déploiement d'une initiative de transformation des marchés, notamment un programme axé sur la formation de la main-d'oeuvre et la qualité des installations techniques. Il s'agit d'un programme de formation très complet qui touche les professions de foreur, d'installateur et de concepteur, autant dans le secteur résidentiel que commercial.
Récemment, on a développé un partenariat avec l'Association des collèges communautaires du Canada. L'objectif est de transférer vers les collèges, d'ici cinq ans, toute la connaissance de l'industrie qui a été recueillie dans le cadre de notre programme de formation. On prévoit ainsi que dans cinq ans, les jeunes vont sortir des collèges en possédant déjà la profession ou du moins les connaissances techniques d'un géothermicien. On est très content de ce partenariat. En parallèle, on a développé un programme complet d'accréditation des individus et de certification des systèmes. On va donc faire affaire avec des individus qualifiés, et les systèmes vont être installés dans les règles de l'art.
J'ai discuté brièvement avec M. Ouellet de ce qu'est la géothermie. Je vais vous en donner une définition très rapide. Quatre formes de géothermie sont généralement acceptées, et il est important de faire la distinction entre chacune d'elles. La haute énergie se situe à une température supérieure à 150 oC. À une profondeur se situant entre 1,5 km et 3 km dans le sol, on extrait de la vapeur humide, ou sèche, à des fins de production d'électricité. Le phénomène est semblable pour ce qui est de la moyenne énergie. On parle alors d'une température se situant entre 90 oC et 150 oC et d'une profondeur se situant entre 2 000 m et 4 000 m. À cette température, il s'agit souvent d'eau chaude ou de vapeur sèche, qu'on utilise à des fins de production d'électricité. Au Canada, on retrouve ces deux formes d'énergie principalement en Colombie-Britannique.
Dans le cas de la basse énergie, on parle d'extraction d'eau. Avec cette eau, on produit du chauffage central urbain. Au Canada, il y a très peu d'exemples, mais en Islande, par exemple, c'est une technologie qui est utilisée pour le chauffage urbain. La très basse énergie, qui est l'énergie géothermique traditionnelle au sens où on l'entend généralement, est souvent appelée Ground source heat pump au Canada ou, en français, pompe à chaleur géothermique.
La coalition représente principalement le dernier de ces quatre volets, quoique nous sommes en discussion actuellement avec d'autres représentants dans l'industrie pour voir s'il y aurait lieu de travailler avec eux pour intégrer toutes les formes d'énergie géothermique au sein d'une même association ou d'un même secteur d'intérêt.
En résumé, une pompe géothermique prend un kilowattheure d'énergie, par exemple, pour extraire du sol ou échanger avec le sol l'équivalent de trois, quatre ou cinq kilowattheure d'énergie. Ce n'est pas une technologie de production d'électricité, c'est une technologie de déplacement de combustibles ou d'électricité à des fins de chauffage et de climatisation.
L'intérêt de la géothermie dans l'ensemble énergétique canadien se situe à ce niveau. On aura un taux de performance ou d'efficacité de la technologie de 300 à 500 p. 100. On dépense une unité pour en obtenir trois, quatre ou cinq. Évidemment, ce qui est avantageux, c'est qu'on a un seul appareil pour s'occuper de la climatisation et du chauffage dans les bâtiments.
Qu'est-ce qu'un système géothermique? Il y a trois composantes: la boucle qui est dans le sol, un échangeur de chaleur qui fonctionne sous le principe d'un réfrigérateur et un réseau de distribution d'air ou d'eau à l'intérieur de la maison.
Dans la technologie, il est important de se rappeler que la pompe la plus efficace que l'on pourrait avoir dans un bâtiment n'est pas l'élément principal de l'efficacité de la technologie. C'est la manière dont le tout est installé et conçu qui est important, d'où l'intérêt de mettre l'accent sur la formation de la main-d'oeuvre afin d'avoir un système efficace et non seulement une pompe efficace, qui est une des trois composantes. Une pompe efficace mal installée et un système mal conçu n'offriront pas les rendements escomptés.
La diapositive suivante est une carte de la planète illustrant les endroits où l'on retrouve la géothermie dans le monde. Elle est illustrée en équivalents mégawatts thermiques. Le Canada est un peu en arrière des États-Unis et il est en retard comparativement à l'Europe. On développe graduellement. Donc, cela vous donne un portrait de la situation du Canada par rapport à l'ensemble de la planète.
Je trouve la prochaine diapositive intéressante. Il s'agit du bilan énergétique canadien. J'attire votre attention sur la partie droite, mise en pointillé, où on parle d'énergie utile et d'énergie perdue. Vous voyez qu'au Canada, on perd environ l'équivalent en énergie de ce qu'on consomme en énergie utile.
Je vous ai fait un petit résumé dans la diapositive suivante. Une fois qu'on a enlevé de la diapositive précédente toutes les exportations et les autres choses, il nous reste environ 12 exajoules d'énergie disponible pour la consommation au Canada. De ce nombre, si on enlève toutes les pertes d'énergie que l'on retrouve dans le système, soit au niveau des pipelines, de l'usage non énergétique ou des pertes énergétiques des systèmes électriques, ainsi que l'énergie qui est perdue dans les secteurs résidentiel, industriel et dans le secteur des transports, il reste 4,87 exajoules. Ainsi, 40 p. 100 de l'énergie disponible au Canada se retrouvera sous forme d'énergie utile.
C'est là que la géothermie peut jouer un rôle important, notamment en ce qui concerne les bâtiments résidentiels et commerciaux. Étant donné toute la perte, soit au niveau de la combustion des combustibles fossiles dans le domaine du chauffage ou l'utilisation de l'électricité, par exemple, pour le chauffage, et toute la perte dans le réseau, qui part du début pour aller jusqu'au centre de consommation, si on installe de la géothermie dans un endroit où l'énergie sera consommée, on évitera toutes ces pertes à la grandeur du réseau.
La diapositive suivante illustre brièvement l'approche qu'on essaie de prendre, à la coalition, pour introduire la géothermie dans l'ensemble énergétique canadien. On ne veut pas dire que la géothermie va régler les problèmes à elle seule. On considère l'intégration de toutes les solutions technologiques à l'intérieur du système énergétique afin de voir comment on peut introduire la géothermie de façon à optimiser l'utilisation de cette forme d'énergie dans l'ensemble des bâtiments.
Je ne discuterai pas des quatre diapositives suivantes. Il s'agit essentiellement des différentes étapes du programme qualité que nous avons mis en place. On y explique notre programme de formation, l'accréditation, l'autorisation des firmes et, finalement, la certification des systèmes. Vous voyez que c'est très complet en termes de couverture de l'industrie.
Nous faisons tous ces efforts pour un certain nombre de raisons.
Premièrement, nous le faisons pour la mise en place des mécanismes de transformation des marchés, de manière à soutenir la croissance anticipée. Donc, pour qu'il y ait une percée de l'industrie, il fallait mettre en place ce mécanisme qualité.
Deuxièmement, c'est pour créer une industrie professionnelle par le moyen d'un programme de formation adéquat et avoir une main-d'oeuvre qualifiée.
Troisièmement, nous le faisons pour conserver les ressources financières canadiennes au Canada et les réinvestir dans les besoins de l'industrie au Canada. Jusqu'à maintenant, la formation offerte en géothermie provenait des États-Unis, et la moitié des dépenses allait aux États-Unis. Aucune de ces sommes d'argent ne revenait au Canada pour soutenir l'industrie. Nous avons donc mis fin à ce drain financier vers les États-Unis.
Quatrièmement, nous le faisons pour mettre en place les mécanismes nécessaires pour que la géothermie puisse jouer un rôle majeur comme source d'énergie renouvelable et fiable partout au Canada. La géothermie basse température est disponible partout au Canada. Tout à l'heure, je parlerai de certains projets dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon.
Finalement, nous le faisons pour accroître le rôle de l'industrie et sa contribution à l'optimisation des systèmes énergétiques au Canada.
Avons-nous atteint nos objectifs? Non, mais nous sommes sur la bonne voie. Nous n'ignorerons aucun partenariat qui se présentera à nous afin de pouvoir développer l'industrie davantage.
J'ai essayé de faire ma présentation le plus rapidement possible, dans le respect de la traductrice.
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Une grande partie des choses que nous allons dire aujourd'hui se retrouve dans notre mémoire, donc vous pourrez les relire après coup.
Merci beaucoup, monsieur le président. Nous apprécions beaucoup cette occasion de venir présenter notre point de vue au comité.
L'Association des industries solaires du Canada représente environ 150 entreprises qui participent à la fabrication de systèmes solaires, au développement de projets, à la distribution des produits, de même qu'aux ventes et à l'installation. On estime que l'industrie solaire du Canada emploie entre 900 et 1 200 personnes au Canada. Nous avons installé des modules PV ou électriques pouvant produire environ 16 mégawatts et des systèmes solaires thermiques pouvant produire environ 250 mégawatts. Malheureusement, ces chiffres sont toujours loin derrière ceux des grands chefs de file mondiaux de l'industrie, comme l'Allemagne, le Japon, l'Australie, l'Autriche et les États-Unis.
Pour l'instant, toutefois, nous tenons à profiter de l'occasion pour remercier le gouvernement actuel de bon nombre des initiatives qui sont déployées, particulièrement la continuation du PENSER, qui est devenu le programme écoÉNERGIE pour le chauffage renouvelable, et le maintien des crédits d'impôts pour les catégories 43.1 et maintenant 43.2.
Les technologies solaires auxquelles nous nous intéressons sont les photovoltaïques, utilisés pour la production d'électricité, évidemment; la thermie solaire ou héliothermie, qui est utilisée pour le chauffage de l'eau comme de l'air; enfin, les technologies solaires passives, pour le chauffage de l'espace et la lumière du jour.
Évidemment, le Canada est une nation très riche en énergies non renouvelables, et parfois nous regardons comment l'industrie progresse, mais avons l'impression d'être un peu complaisants devant la génération des énergies renouvelables. Certains des arguments exposés ici visent clairement à montrer qu'il est évident que le public est très ouvert aux sources d'énergie renouvelables.
L'un des aspects intéressants de l'énergie solaire, c'est qu'elle a le potentiel de jouer un rôle important dans la diversification de l'énergie propre au Canada dans l'avenir. Elle crée aussi beaucoup de possibilités d'emplois dans les collectivités locales. De toute évidence, elle enrichit le domaine de l'énergie pour qu'il ne dépende pas d'une source centrale, mais qu'il soit diversifié.
Parmi les mythes véhiculés aujourd'hui, il y a celui qu'il n'y a pas assez de soleil au Canada, et vous pouvez voir dans notre mémoire qu'il y a aussi celui que le soleil ne fournit pas beaucoup d'énergie; c'est faux. Un mètre carré de fenêtres orientées vers le sud peut produire autant d'énergie qu'un petit radiateur électrique. La quantité d'énergie solaire qui tombe sur 15 kilomètres carrés de sol canadien équivaut à la capacité totale de toutes les centrales nucléaires au Canada.
Pour vous donner quelques faits mondiaux sur l'énergie solaire, l'énergie solaire représente actuellement 15 milliards de dollars par année dans le monde et sa croissance est de 35 p. 100 par année. Beaucoup de grandes entreprises d'électronique du monde comme Sharp, Sanyo, Kyocera et Mitsubishi exploitent et développent des usines dans les pays qui appuient leurs produits, particulièrement l'Allemagne et le Japon.
En avril 2006, le Banque nationale du Canada a publié un rapport qui recommande le secteur solaire comme domaine d'investissement majeur. Grâce à l'augmentation des incitatifs en faveur des technologies solaires sur le marché, qui a permis de réaliser de grandes économies d'échelle, les coûts de production de l'énergie solaire diminuent continuellement depuis 20 ans et continueront de diminuer à l'avenir.
Pour ce qui est des objectifs de vente et des ventes nationales, les grands pays solaires du monde exercent un fort leadership et jouissent d'un grand appui de leurs gouvernements nationaux en matière de financement de la R-D, de démonstrations et d'incitatifs sur le marché. Ces pays se sont dotés de plans énergétiques nationaux assortis d'objectifs difficiles mais réalistes pour les technologies PV et héliothermiques. Par exemple, la volonté de l'Allemagne de favoriser l'énergie renouvelable a créé 170 000 emplois. Beaucoup de ces pays ont des objectifs nationaux pour l'énergie solaire PV. Le gouvernement du Canada n'a toujours pas d'objectifs pour l'énergie PV ou héliothermique.
L'énergie solaire est l'une des sources d'énergie préférées des Canadiens. Le public appuie vivement le développement de l'énergie solaire. Dans un sondage de 2005, on leur a demandé: « Voudriez-vous que les sources d'énergie suivantes soient développées? » C'est l'énergie solaire qui a reçu le plus grand appui avec 92 p. 100 d'appui des Canadiens.
Je pense qu'il est très important ne pas oublier que le soleil, c'est de l'énergie en période de pointe. Comme vous le savez bien, les baisses de tension ont surtout lieu le jour. Il est clair qu'il y a beaucoup de soleil pendant cette période. Le soleil produit de l'énergie pendant les périodes de pointe de la demande, ce qui réduit la nécessité de centrales électriques chères qui utilisent souvent des combustibles émettant beaucoup de CO2. En termes relatifs, l'énergie solaire est beaucoup plus économique que la production d'énergie à partir de combustibles fossiles pendant les périodes de pointe, ce qui ajoute à la valeur économique et environnementale de l'énergie solaire.
L'énergie solaire crée plus d'emplois que toute autre source d'énergie. Ces emplois requièrent habituellement de grandes compétences dans toute la chaîne de valeur solaire, jusque pour l'installation des modules solaires dans toutes sortes de collectivités d'un bout à l'autre du Canada.
Un autre sujet dont on ne parle jamais, c'est la production d'énergie PV. Jusqu'à il y a un an, le produit qu'on utilisait pour fabriquer les modules d'énergie solaire était un résidu des fabricants de puces de silicium. L'industrie informatique utilise du silicium de très grande qualité pour produire ses puces, et son sous-produit sert habituellement à la production de photopiles. Donc le produit lui-même vient d'un produit qui ne serait qu'un sous-produit non utilisé. Bien sûr, la demande en a fait augmenter la production, mais une bonne partie de la matière de base vient des fabricants de puces eux-mêmes.
Il y a donc une belle occasion économique pour le Canada, compte tenu de la croissance rapide de l'industrie solaire PV dans le monde et du déficit de silicium qu'elle a créé. La production de silicium nécessite beaucoup d'électricité. La plupart des modules PV sont fabriqués en Allemagne et au Japon, des pays qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre pour produire de l'électricité.
Nous pourrions profiter de l'occasion au Canada, particulièrement en Colombie-Britannique et au Québec, pour produire une partie de ce silicium. Ces provinces produisent de l'électricité propre et économique, elles ont les ressources naturelles fondamentales telles que le silicium et l'aluminium et ont accès à de la main-d'oeuvre très qualifiée. Que manque-t-il? Il ne manque qu'un marché intérieur pour ce type de produit.
Je vais maintenant vous présenter quelques-unes des recommandations de CanSIA.
Il faudrait voir à certaines choses, comme d'inclure l'énergie solaire dans une stratégie nationale sur l'énergie; le gouvernement doit s'engager davantage et adopter des politiques cohérentes pour que les politiques mises en place aujourd'hui restent et contribuent à l'établissement d'une industrie à long terme; il faut augmenter le budget pour l'énergie solaire pour être comparables à nos partenaires commerciaux; de plus, pour fournir un soutien significatif qui augmentera l'utilisation de l'énergie solaire, le budget doit être augmenté à 75 millions de dollars par année; enfin, le soutien doit se concentrer sur l'incitation du marché.
Pour ce qui est du déploiement potentiel de mécanismes de soutien, il pourrait y avoir une quelconque forme de subvention des produits et l'on pourrait certainement envisager un quelconque programme de financement. Vous offrez déjà des incitatifs fiscaux, mais vous pourriez en offrir encore plus. Il devrait également y avoir des objectifs énergétiques pour les édifices.
Une bonne partie de ces arguments sont présentés dans notre mémoire.
Maintenant, je peux vous présenter notre nouvelle directrice exécutive, Elizabeth McDonald
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Je vous remercie beaucoup de ces questions.
Je vais commencer par souligner que dans le contexte que j'ai mentionné, 10 000 mégawatts n'est pas l'objectif de l'ACEE; il s'agit du total des objectifs des gouvernements provinciaux. Est-ce réaliste? Oui. En fait, les gouvernements provinciaux sont déjà très confiants que c'est réaliste, et c'est la raison pour laquelle ils se les sont fixés.
Le Canada a des ressources éoliennes exceptionnelles. Nous avons la ligne de côte la plus longue au monde et la masse de terre la deuxième plus grande au monde. Nous avons probablement de meilleures ressources éoliennes que n'importe quel autre pays, sauf la Russie. Nous avons des études qui montrent qu'au Québec, par exemple, sur 15 kilomètres de lignes de transmission existantes, il y a un potentiel éolien de plus de 100 000 mégawatts.
Le problème n'est donc pas le manque de ressources. C'est plutôt une question d'intégration, c'est la façon d'intégrer le mieux cette énergie. Au Canada, nous avons aussi la chance de tirer 60 p. 100 de notre électricité de l'hydroélectricité, qui se combine très bien avec l'énergie éolienne pour ce qui est de son intégration.
Pourrions-nous facilement dépasser la barre des 4 p. 100 et nous rendre à 10 p. 100? Je pense que oui. Pourrions-nous nous rendre à 20 p. 100, comme le Danemark? Avec le temps, j'imagine que oui. Je dois souligner que le gouvernement danois et le principal établissement électrique Danois ont commandé une étude pour déterminer comment ils pourraient hausser la contribution de l'éolien à 50 p. 100 de l'énergie du pays. Les résultats en seront connus d'ici environ un an.
Je ne peux pas vous donner de chiffre exact, mais je peux vous dire qu'à notre avis, il serait raisonnable de nous fixer un objectif de 20 p. 100 à long terme.
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On nous demande souvent quand l'énergie éolienne deviendra concurrentielle avec tout le reste. En toute honnêteté, je ne le sais pas. C'est une réponse honnête, parce tout ne dépend pas seulement de l'énergie éolienne, cela dépend des coûts des autres sources également et de la situation.
Il y a beaucoup de gens, notamment à l'Agence internationale de l'énergie, encore une fois, qui croient qu'entre 2010 et 2020, l'énergie éolienne devrait arriver à être concurrentielle avec presque tout le reste. Il est intéressant de souligner qu'on entend parfois parler du coût élevé de l'éolien par rapport à d'autres sources. Bien souvent, les gens qui affirment une telle chose comparent le coût de l'éolien ou de n'importe quelle autre technologie avec le coût de l'électricité des installations actuelles. Les installations actuelles existent depuis 20 ou 40 ans et elles ont remboursé tous leurs frais de démarrage. Il faut plutôt comparer le coût de la production d'électricité éolienne à celui d'autres nouvelles productions.
Le gouvernement de l'Ontario a fait paraître des demandes de propositions pour l'énergie éolienne. Le coût moyen de l'électricité fournie selon ces propositions est de 8 ¢ à 8,5 ¢ par kilowattheure. Le gouvernement de l'Ontario a également fait des demandes de propositions pour la production de gaz naturel. Il n'est pas beaucoup moins cher que l'énergie éolienne. On a vu exactement la même chose au Québec.
Pour ce qui est des subventions, je dirais que selon nous, la subvention actuelle de 1 ¢, conjuguée à une participation au marché qui commence à tenir compte des coûts environnementaux pourrait nous permettre de jeter les bases de l'industrie à long terme.
Pour terminer, je dirais que l'éolien est une industrie mondiale et que les gens, les investisseurs, cherchent les meilleurs endroits où investir, là où ils vont faire le plus d'argent. Si l'on regarde la structure de soutien à l'industrie éolienne au Canada et qu'on la compare à celle d'autres pays, le Canada ne semble pas très attirant. Je vais prendre l'exemple des États-Unis. Le principal incitatif aux États-Unis est un crédit d'impôt pour la production. Nous avons un incitatif à la production de 1 ¢ par kilowattheure au Canada. Le crédit d'impôt à la production aux États-Unis est de 1,9 ¢ américain par kilowattheure. C'est un crédit après impôt. L'incitatif au Canada est imposable, donc on n'obtient pas vraiment 1 ¢, parce qu'on en redonne une partie en impôt. Nous estimons la valeur de l'incitatif aux États-Unis de trois à quatre fois plus élevée que celle de l'incitatif au Canada. Il va avoir des incidences sur les décisions d'investissement.
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Merci beaucoup pour vos questions. Il y a beaucoup de matière, alors si j'oublie quelque chose, n'hésitez pas à revenir à la charge.
Je veux aborder trois aspects particuliers.
Pour ce qui est de l'opposition publique aux projets d'énergie éolienne, je crois qu'on peut dire que le problème est en train de s'intensifier, mais à notre point de vue, cette émergence est simplement attribuable à l'augmentation du nombre de projets. En proportion des projets effectivement mis en oeuvre, l'opposition n'augmente pas vraiment. Je dirais que la vaste majorité des projets réalisés au Canada bénéficient d'un très bon soutien de la part de la collectivité concernée. En fait, c'est ce qui explique en partie l'année record que nous avons connue au Canada l'an dernier. Nous avons notamment plus que doublé la puissance installée.
Au Québec, de nombreuses préoccupations ont été soulevées, par les administrations municipales plus particulièrement, concernant le développement éolien. À ce titre, la situation du Québec est unique. Dans toutes les autres régions du pays, les impôts fonciers payés, par exemple, par un promoteur de projet éolien vont directement à la municipalité; au Québec,cela se passe différemment. Ces recettes vont au gouvernement provincial qui les redistribue par la suite. Elles ne sont pas nécessairement redistribuées au prorata de leur provenance. Les administrations municipales n'obtiennent donc pas toujours un soutien correspondant à la proportion de ces projets se déroulant sur leur territoire. Notre association de l'industrie a donc travaillé en collaboration avec les associations de municipalités du Québec afin d'examiner des solutions de rechange pour faire en sorte que ces recettes aillent effectivement aux municipalités qui accueillent ces projets. Nous nous efforçons d'élaborer des propositions conjointes que nous pourrions soumettre au gouvernement du Québec à ce sujet.
J'ajouterais également que nous collaborons de plus en plus avec les administrations municipales. Ainsi, nous allons tenir en juin à London, une conférence sur les questions liées à l'énergie solaire qui touchent les municipalités. Nous prévoyons que quelque 250 dirigeants municipaux viendront en apprendre davantage sur les priorités provinciales, les différents aspects liés à l'énergie solaire et quelques-unes des histoires de réussite à ce chapitre avant d'aller de l'avant. Il va de soi que l'une des difficultés qui se posent pour les municipalités vient du fait qu'elles en sont souvent à leur première expérience du genre lorsqu'un promoteur s'adresse à elles pour exprimer son intention de réaliser un projet d'énergie éolienne. Elles ne peuvent s'appuyer sur aucun arrêté municipal, aucun contrôle réglementaire ni aucune mesure semblable, ce qui fait que, dans l'état actuel des choses, elles doivent apprendre en quelque sorte au fil du processus.
Pour ce qui est des investisseurs, le Québec a choisi de lancer un appel d'offres. Il est intéressant de noter que vous avez décrit une situation anarchique que certaines personnes ont déjà relevée au Québec. À notre point de vue, la plus grande partie du processus en cours au Québec se déroule pourtant de façon très ordonnée. Hydro-Québec a établi un appel d'offres et est allé de l'avant en empruntant cette avenue. Il faut aussi préciser qu'Hydro-Québec a signé certains contrats en dehors de ce processus et je pense que c'est de là qu'origine cette perception d'anarchie. Le gouvernement québécois est le seul gouvernement provincial qui exige actuellement un contenu local dans sa demande de propositions. Ainsi, 60 p.100 des investissements associés à un projet d'énergie éolienne réalisé au Québec doivent être consentis dans la province. Lorsque vous demandez qui investit dans ces projets, il est vrai que nous ne disposons pas encore au Canada d'une capacité en matière de fabrication de turbines, même si deux initiatives sont en cours au Québec pour obtenir une licence en vertu d'une technologie européenne et fabriquer effectivement des turbines dans cette province. Le Québec ouvrirait donc la voie à ce chapitre.
Pour ce qui est du développement, à l'issue du premier appel d'offres émis par le Québec, la majorité des contrats ont été octroyés à un partenariat réunissant une entreprise basée au Québec, Energex, et une autre de l'Alberta, TransCanada Energy. Le Québec participe donc de façon notable à cette initiative.
Comme le Québec vient de lancer une demande de propositions pour la production de 2 000 mégawatts, je puis vous assurer que de nombreux investisseurs de l'extérieur de la province s'y intéressent de près, car il s'agit du plus important appel d'offres jamais lancé au monde pour l'énergie éolienne, ce qui représente une occasion extraordinaire. Mais il y a également de nombreuses organisations québécoises qui prévoient présenter une soumission et ce seront, en dernière analyse, ceux qui seront capables de fournir cette énergie au meilleur coût qui seront choisis.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à chacun de vous et merci pour votre comparution cet après-midi.
Si je puis me permettre une observation, il va de soi que je m'intéresse à la proposition que vous élaborez pour les collectivités nordiques et éloignées. Comme je viens moi-même du Labrador, je connais très bien le problème du coût de l'énergie et toute la question du diésel, notamment.
Je ne sais pas si vous connaissez bien le projet Ramea, mais j'aimerais que vous nous parliez un peu de ce projet et de la façon dont l'intégration se fait avec le diésel, ce qui pourrait nous fournir un certain point de référence pour nos discussions.
À Terre-Neuve-et-Labrador — pour citer simplement un autre cas type, si l'on veut — pourquoi la production se limite-t-elle à 0,4 mégawatt? Quelles sont les difficultés à surmonter pour ce qui est de l'énergie éolienne dans cette région?
J'ai également une question d'ordre plus général. Il semble que chacun de vos secteurs essaie de se brancher aux systèmes déjà existants, ce qui est logique, je suppose, dans une certaine mesure. Vous êtes-vous penchés sur la possibilité que vos industries puissent s'intégrer, dans une perspective théorique, à l'extérieur du système déjà en place? Envisage-t-on la possibilité d'intégrer les énergies géothermique, éolienne et solaire en marge du réseau actuel?
Un témoin: À l'extérieur du réseau nucléaire, pétrolier et gazier.
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Merci, monsieur le président.
Pour commencer, j'aimerais revenir à la remarque de M. Gourde sur la déduction pour amortissement. Je vous ai trouvés très gentils tous les trois quand vous avez dit qu'il n'y avait pas de problèmes. Pour ma part, j'estime qu'il y a de gros problèmes; vous avez de gros problèmes. Vous devriez exiger beaucoup plus. Heureusement que M. Thorne nous a dit tout à l'heure que le nucléaire recevait beaucoup plus d'argent que l'ensemble de toutes les sources d'énergie renouvelable au Canada.
Savez-vous qu'il y a quelques années, le secteur nucléaire canadien recevait 500 millions de dollars par année en financement, alors que l'ensemble des énergies renouvelables ne recevait que 5 millions de dollars par année? L'an dernier, l'énergie nucléaire du Canada a reçu 175 millions de dollars, et vous avez encore reçu des pinottes. C'est absolument incompréhensible. Il ne faut pas s'imaginer qu'on va pouvoir développer l'énergie solaire. Il existe même des gens comme M. Allen — je le comprends — qui ne savent pas que l'énergie solaire est l'une des énergies les plus fortes. Il était étonné de constater cela. Je le comprends parce qu'on n'en a jamais parlé et qu'on n'en parle pas. Vous êtes toujours les enfants pauvres.
Pourtant, il existe un potentiel énorme. Votre super beau graphique ne contient rien sur la géothermie. Actuellement, aux États-Unis on dépense pourtant de l'argent pour faire de la recherche en géothermie. Quelles sommes dépense-t-on au Canada pour cela? Rien, ou presque. Ce ne sont même pas des pinottes, c'est le sel qui tombe des pinottes.
Récemment, on a établi au Massachusetts Institute of Technology — je suis sûr que M. Tanguay est au courant — que l'énergie contenue dans le sol aux États-Unis permettrait de produire de 255 fois à 5 000 fois plus d'électricité. L'énergie contenue dans le sol est donc énorme, et le Canada en a encore plus que les États-Unis. Tous les édifices existants, et à exister, au Canada pourraient être chauffés par géothermie. Tous les édifices du Canada pourraient être chauffés à l'énergie solaire passive. Pourquoi ne le sont-ils pas? C'est parce qu'il n'y a eu aucune incitation de la part du gouvernement fédéral. Il doit le faire. Il y en avait l'époque, mais M. Mulroney a fermé les centres de recherche du chemin de Montréal à Ottawa.
Il est donc évident que l'on gaspille de l'énergie à produire des gaz à effet de serre quand on pourrait l'éviter. Tous trois, vous êtes les seuls capables d'éviter les gaz à effet de serre, mais sachez que l'on donne toujours plus d'argent pour faire de la recherche sur le pétrole que pour le solaire passif, dont le potentiel est incroyable. Il existe donc réellement un problème. Les déductions pour amortissement sont une toute petite chose. Il manque d'incitatifs et d'argent pour développer réellement les énergies renouvelables.
Monsieur Tanguay, cela m'a étonné. Comment se fait-il que vous n'ayez pas parlé de la nécessité de faire de la recherche en profondeur sur la géothermie?
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Vous avez dit beaucoup de choses lors de votre intervention. Je vais revenir à la question de la fiscalité.
Je vais faire une remarque préliminaire. C'est la première fois qu'on a la chance de comparaître devant un comité pour présenter la coalition et le travail que l'on fait, et j'espère que ce ne sera pas la dernière. Cela fait partie de l'organisation d'une industrie. Comme nous en sommes à un point où nous serons plus bruyants, vous allez entendre beaucoup parler de nous dans les années à venir.
La question de la fiscalité en géothermie est un peu plus complexe parce que le plus grand potentiel qui a été relevé à court terme est le renouvellement du parc des chaudières dans le secteur institutionnel canadien, notamment au Québec et en Ontario. Le secteur institutionnel n'est pas intéressant sur le plan fiscal. On n'y a donc pas consacré beaucoup d'énergie, pour des raisons évidentes.
Nous sommes très satisfaits de l'inclusion de la géothermie dans les nouvelles mesures fiscales, parce qu'au moins, l'aspect industriel ou manufacturier est dorénavant couvert. On ne peut pas s'en plaindre, on est très heureux. Notre défi consiste à savoir comment on peut influer sur les politiques énergétiques de manière à favoriser une pénétration plus rapide de la géothermie dans des secteurs qui, traditionnellement, ne sont pas du ressort fédéral, notamment le secteur institutionnel, qui comprend les hôpitaux, les écoles, etc. Il y a énormément de travail à faire, je vous le concède.
En ce qui concerne les bâtiments, effectivement, chaque bâtiment au Canada devrait, à mon avis, être chauffé et climatisé au moyen de la géothermie. C'est possible pour la plupart des bâtiments, là où il y a suffisamment de terrain. Certaines conditions géologiques empêchent parfois d'avoir recours à la géothermie.
Avant de promouvoir à outrance une forme d'énergie, que ce soit l'énergie nucléaire ou la géothermie, à mon humble avis, on doit commencer par le bâtiment. Si on continue à construire des bâtiments qui sont mal foutus, qui ressemblent à des passoires, à quoi cela sert-il d'installer un système géothermique, par exemple, dans un bâtiment qui laisse filtrer l'air froid l'hiver?
Si vous le permettez, je vais reculer brièvement cinq ans en arrière. Il y a quatre ou cinq ans, je travaillais à l'Association québécoise pour la maîtrise de l'énergie, qui fait la promotion de l'efficacité énergétique et que vous connaissez très bien. On a fait une intervention à la Conférence des ministres de l'Énergie et des Mines, à Halifax, pour ressusciter le fameux Code modèle national de l'énergie pour les bâtiments, qui prévoyait la construction de bâtiments efficaces sur le plan énergétique.
Ce code a été développé en 1995 et n'a jamais été adopté par aucun gouvernement. Il a refait surface il y a quatre ou cinq ans. Il est maintenant devenu une des priorités du Canada. La question est de savoir si les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral arriveront à s'entendre pour finalement adopter et mettre en vigueur un code du bâtiment afin de construire des bâtiments efficaces.
C'est la question fondamentale qu'on doit se poser avant de se poser la question à savoir ce qu'on installera dans les bâtiments pour mieux les chauffer. Je pars du principe que toutes les maisons devraient d'abord respecter la Norme R-2000. On pourra alors élaborer ensuite un système géothermique qui sera deux à trois fois plus petit, qui coûtera deux à trois fois moins cher et qui produira l'énergie dont on a besoin.
Merci encore à nos témoins de leur participation. J'espère qu'elle vous a été utile autant qu'à nous.
Je vais demander aux membres du comité d'être patients pendant une minute pendant que nos témoins plient bagage. J'ai trois questions que j'aimerais aborder rapidement avec vous.
La première concerne le Mexique, et je veux en parler parce que je ne suis pas certain que tout le monde était ici. Nous avons reçu une demande d'un groupe de parlementaires du Mexique. Le comité les invitera à comparaître ici, et nous allons également les inviter à dîner. Ils devraient être environ une demi-douzaine. Je crois que nous allons réussir à faire cela, et nous aurons une interprétation de l'espagnol pour ceux qui en ont besoin. Nous allons faire un rapport. Le greffier va les consulter et nous vous communiquerons les dates et les heures.
La deuxième question porte sur la logistique. Je veux parler de la distribution des documents que fournissent nos témoins. Nous essayons de les obtenir à l'avance. Nous demandons aux témoins de nous fournir les documents dans les deux langues, et nous avons eu un certain succès à ce chapitre, en particulier quand les délais étaient courts. Plus récemment, nous avons essayé de vous les faire parvenir plus rapidement en vous les envoyant par courriel, et cette méthode semble être assez efficace.
J'aimerais vous demander encore à tous de désigner un membre de votre personnel qui surveillera ces documents, parce que nous constatons que certains députés les reçoivent et d'autres, non. Je peux vous assurer qu'ils sont envoyés à tout le monde. Je vous demande encore une fois de jeter un coup d'oeil, parce que le courriel facilite les choses pour tout le monde. Mais si vous ne recevez pas un document quelconque, je vous prie de me le signaler.
L'autre chose que je trouve très efficace, c'est lorsque des témoins présentent des dossiers en couleur, en particulier lorsqu'il y a des tableaux et des graphiques. Lorsque nous vous les envoyons par courriel, si vous n'avez pas d'imprimante couleur dans vos bureaux — et je ne crois pas que nous soyons nombreux à en avoir — vous ne pouvez pas apprécier pleinement les tableaux et les graphiques. Je vais demander au greffier s'il peut faire quelque chose à cet égard.
Si nous avons des tableaux ou des graphiques en couleur, nous n'avons pas à imprimer tout le dossier. Nous pourrions demander aux témoins de les apporter. C'est plus facile pour nous de suivre les tableaux lorsqu'ils sont en couleur plutôt qu'en noir et blanc. Vous pourriez peut-être proposer aux témoins d'apporter des copies supplémentaires en couleur lorsqu'ils comparaissent. Nous pouvons les regarder d'avance lorsque nous les recevons par courriel et lorsque nous étudions nos dossiers. Mais lorsque nous les regardons et que nous suivons les exposés, c'est bien de les avoir en couleur.
Si quelqu'un a d'autres commentaires à ce sujet, adressez-les-moi ou faites-en part au greffier. C'est pareil.
Enfin, je veux donner quelques minutes à Todd pour parler du Labrador et vous tenir au courant. Je crois que nous l'avons fait à la dernière réunion.
Nous partons à 7 h 30 d'Ottawa et nous espérons être de retour à 16 h 30. Une des contraintes de temps et de coût que nous avons, c'est de prendre un vol nolisé à l'aller et au retour. Les heures de vol que peut faire un pilote sont limitées, et nous ne pouvons pas les prolonger de beaucoup.
À l'heure actuelle, nous incluons seulement la visite de Churchill Falls, l'usine, et une séance d'information d'Hydro Terre-Neuve-et-Labrador. Nous aurons un itinéraire complet la semaine prochaine. Nous y travaillons encore. La logistique n'est pas particulièrement facile dans un endroit éloigné, comme Todd vous le dira.
Mais il a une autre demande, alors je vais lui céder la parole.