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Je vais essayer de passer en revue assez rapidement ces diapositives afin de laisser plus de temps pour les questions. Vous pourrez me demander des précisions si vous trouvez que je suis allé trop vite. Vous avez reçu deux documents, la présentation et ce petit manuel qui présente quelques détails sur l’industrie nucléaire et qui pourrait vous être utile dans votre étude.
Je voudrais d’abord vous remercier de m’avoir invité au comité. Je représente l’Association nucléaire canadienne, qui compte 72 ou 73 membres, je crois. Ce nombre est actuellement en hausse. Il y a quelque temps, nous perdions des membres parce que rien ne se passait dans l’industrie. Aujourd’hui, nous sommes extrêmement occupés. Nous représentons des gens allant des consultants privés jusqu’aux universitaires, en passant par les exploitants de centrales nucléaires, les concepteurs de technologie, les entreprises d’extraction et de transformation, etc. Nous représentons donc l’ensemble du secteur, même si les sociétés ne comptent pas toutes parmi nos membres. Nous sommes très heureux d’être ici aujourd’hui pour vous parler de l’écologisation de la consommation d’électricité. Il n’y a pas de doute que l’écologisation s’étend au secteur nucléaire.
Je vais passer très rapidement en revue ces diapositives. Tout le monde sait que les pressions exercées par les besoins en énergie, y compris l’électricité, en hydrogène et en eau potable ont amené les organismes intéressés à envisager le nucléaire, qui convient particulièrement lorsqu’il faut produire de très grandes quantités d’énergie pouvant servir, par exemple, à traiter les sables bitumineux de l’Alberta ou à alimenter les projets de dessalement d’eau de mer dans le monde. Nous sommes très heureux de constater que notre technologie est envisagée dans ces cas.
Les facteurs qui influent sur cette tendance comprennent bien sûr la croissance démographique dans les pays en développement. Une bonne partie du monde est encore privée d’électricité. Certains d’entre vous ont probablement entendu cela à plusieurs reprises, mais, pour ceux qui ont toujours eu de l’électricité à des prix relativement bas, il peut être difficile de concevoir qu’il y a des gens qui vivent sans électricité.
Ce besoin croissant, en Inde, en Chine et ailleurs dans le monde en développement, fait qu’on est à la recherche de gros producteurs d’électricité et que le nucléaire est envisagé dans tous ces cas. Les changements climatiques, le problème du carbone, Kyoto, le défi du fossé énergétique, la sécurité énergétique, tout cela amène les gens à s’intéresser au nucléaire.
Il y a ensuite un graphique qui montre un phénomène intéressant. Les pays de l’OCDE, qui sont représentés par la courbe rouge, sont sur le point d’être dépassés par la Chine et les pays en développement sur le plan de la production de dioxyde de carbone. C’est là un élément important pour nous tous. Pour ceux d’entre nous qui n’ont pas réfléchi aux conséquences qui vont bientôt se manifester, ce graphique tiré des Perspectives énergétiques mondiales 2006 de l’Agence internationale de l’énergie atomique est vraiment révélateur.
La page suivante montre que pour nous attaquer à ces problèmes, nous devrons recourir à diverses techniques afin d'obtenir les meilleurs résultats. Il ne sera pas possible de s’en tenir à une seule technologie. Toutefois, il faudra faire des efforts particuliers pour combiner les technologies existantes de façon à profiter de ce qu’il y a de mieux dans chacune et d’établir entre elles une relation symbiotique.
Le graphique suivant, également produit par nos amis, énumère les procédés dynamiques qui seront nécessaires pour réduire les émissions de dioxyde de carbone. Les trois premières lignes à gauche montrent ce qui arrive si aucune mesure n’est prise. Par contre, dans les scénarios ACT qui vont jusqu’en 2050, on peut voir les énormes conséquences d’une action énergique comprenant l’application des nouvelles technologies de réduction des émissions de carbone.
Au bout du compte, si on examine tout le rapport, qui a été commandé sur la base des recommandations du Sommet du G8 à Gleneagles, on peut voir la meilleure approche préconisée. Parmi les scénarios envisagés, il y a le scénario TECH Plus, qui prévoit une application énergique de la technologie dans tous les domaines. Il comprend non seulement le nucléaire, mais aussi l’énergie éolienne et solaire ainsi que d’autres options, dont les économies d’énergie et les grands rendements énergétiques. Nous sommes heureux de constater que les organisations internationales envisagent de donner au secteur nucléaire un rôle important dans tout cela.
Le graphique suivant vient de l’Institut Paul-Scherrer en Suisse, qui a réalisé quelque chose d’assez particulier, que peu d’autres organisations ont essayé de faire. Il a tenu pendant très longtemps des statistiques sur toutes sortes d’industries, ce qui lui a permis d’établir les coûts internes et externes de différentes façons de produire de l’électricité.
On peut voir ici les 15 ou 16 façons différentes de générer de l’électricité et les coûts internes et externes correspondants. Vous pouvez constater que le nucléaire est en très bonne position sur le plan des coûts externes qui sont souvent mesurés.
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C’est cette diapositive.
Quand on examine le graphique, on se rend compte qu’il a des avantages à utiliser les technologies à faibles émissions de carbone et sans autres émissions atmosphériques, y compris l’énergie nucléaire.
Le tableau suivant, qui date de 2002, vient de l’Institut central de recherche du Japon. Il présente les différents types d’électricité, dans l’ordre de leurs émissions. Comme vous pouvez le voir, l’énergie éolienne, l’énergie nucléaire et l’hydroélectricité sont tout à fait au bas du tableau. Il y a donc des avantages très réels à l’adoption de techniques de génération sans émissions.
Les deux diapositives suivantes présentent des citations de deux éminents écologistes, James Lovelock, qui a pris la parole à notre colloque, et Patrick Moore, qui y a également prononcé un discours. Notre colloque a lieu tous les ans vers la fin février ou le début mars. James Lovelock et Patrick Moore, qui ont joué un rôle de premier plan dans la défense de la planète, ont abouti, après des années d’étude des différentes options, à la conclusion que le nucléaire doit jouer un grand rôle dans les efforts déployés pour sauver la planète du problème des émissions de carbone. Ces deux citations sont là pour nous le rappeler.
Jetons maintenant un coup d’œil au Canada. Au chapitre de la génération d’électricité, le tableau suivant montre que l’hydroélectricité est à 61,5 p. 100 et le nucléaire, à 15,5 p. 100. Il ne faut pas perdre de vue que seules trois provinces utilisent actuellement de l’électricité nucléaire. En Ontario, plus de 50 p. 100 de l’électricité produite vient de centrales nucléaires. Le Québec a la centrale de Bécancour à Trois-Rivières, et le Nouveau-Brunswick, celle de Point Lepreau. Le tableau montre que le charbon est à 19,6 p. 100. De toute évidence, l’Alberta en a des quantités énormes. Je crois que près de 60 p. 100 de son électricité vient de centrales au charbon. Il est clair que les gens ont choisi les technologies en fonction des ressources locales. De ce point de vue, l’Ontario est l’exception. La province a déjà utilisé de l’uranium local dans le passé, mais elle se sert actuellement d’uranium venant du nord de la Saskatchewan.
M. Trost connaît bien les merveilleux gisements de la Saskatchewan. Je dois dire que je n’ai jamais rien vu de semblable. Cameco et Ariva Resources ont des mines extraordinaires desquelles elles extraient du minerai à 90 p. 100 de pureté, ce qui est unique au monde. Je n’ai pas à faire des invitations au nom de sociétés, mais, si vous en avez l’occasion, vous devriez aller voir cette magnifique source d’énergie qui est exploitée non seulement pour le Canada, mais pour le monde entier. En effet, nous en exportons une grande partie pour consommation à l’étranger.
La diapositive suivante présente un aperçu de l’industrie nucléaire au Canada. Je ne vais pas m’y arrêter, mais je voudrais signaler une chose qui est extrêmement importante pour nous, dans le secteur nucléaire. Nous avons obtenu un prix Nobel. Bertram Brockhouse l’a remporté pour son travail dans l’industrie nucléaire. Nous avons, dans ce domaine, des experts de premier plan au Canada.
Nous en sommes au point où nous avons besoin de moderniser les installations scientifiques et de recherche qu’il nous faut pour nous maintenir en tête de ce secteur, qui est aujourd’hui hautement concurrentiel. Il compte quelque 150 entreprises et emploie 30 000 personnes. Ce nombre est en hausse par suite du surcroît d’activité que connaît le secteur. Vous pouvez donc vous rendre compte que nous sommes importants au Canada, non seulement du point de vue commercial, mais aussi dans le domaine universitaire et international.
La diapositive suivante présente des renseignements très importants. Elle permet de voir que différents coûts sont associés aux différentes sources d’énergie: nucléaire, charbon, gaz, biomasse. Toutes ces sources se situent au bas de l’échelle des coûts, avec les grandes centrales hydroélectriques, bien sûr. Cela vous montre que, quel que soit le choix, il a un coût à assumer. Nous devons donc être prudents parce que nous vivons dans un monde hautement concurrentiel qui nécessite de tirer parti de tout avantage disponible pour que les Canadiens se maintiennent en tête.
Je voudrais signaler rapidement deux ou trois points.
Pour la première fois au Canada, une installation nucléaire est exploitée par des intérêts privés à Bruce. En effet, des capitaux privés servent à remettre en état quatre réacteurs qui avaient été désaffectés. Deux d’entre eux ont recommencé à fonctionner et deux autres, les unités 1 et 2 de Bruce, sont en cours de rénovation.
Il s’agit d’un investissement privé de 4,25 milliards de dollars, qui permettra de remettre en service des réacteurs fermés en 1997. Deux des réacteurs fonctionnent déjà avec un excellent rendement.
La diapositive suivante traite de l’extraction du pétrole des sables bitumineux. Comme mon collègue doit en parler en détail, je ne m’y arrêterai pas. Toutefois, même si les gens affirment qu’on ne peut pas gagner sur les deux tableaux, si nous voulons essayer d’extraire le pétrole de ces extraordinaires gisements de l’Alberta tout en réduisant nos émissions, le nucléaire semble offrir les meilleures chances d’y parvenir. Le secteur nucléaire est très heureux qu’il soit envisagé de nous permettre d’offrir nos services sur une base commerciale, en concurrence avec d’autres, pour exploiter les merveilleuses possibilités qui se trouvent là.
Le tableau suivant présente des chiffres dont nous sommes extrêmement fiers. Il s’agit du rendement élevé que vous voyez en vert. Pour 2006, le réacteur 6 de Bruce et les réacteurs 2 et 4 de Darlington ont eu des rendements respectifs de 97, 98 et 98,8 p. 100.
On nous interroge souvent sur la fiabilité de nos installations. La nouvelle technologie et les améliorations que nous avons apportées à ces centrales, de même que les nouvelles directives d’exploitation mises en œuvre aux réacteurs d’OPG et à Bruce nous ont amenés au point où nous sommes proches du résultat que la plupart des gens voulaient voir depuis des années, c’est-à-dire un rendement de 80 p. 100 sur la vie utile.
Comme vous pouvez le voir, nous n’avons pas fini d’apporter des améliorations et nous avons bien l’intention d’aller plus loin à l’avenir.
Voici quelques points rapides sur lesquels je pourrais donner plus de détails tout à l’heure. Nous n’avons rien à envier à personne sur le plan de la sécurité. Il n’y a jamais eu de décès imputables à la radioexposition dans nos centrales. Nous sommes efficacement réglementés par la Commission canadienne de sûreté nucléaire, qui a son siège à Ottawa, mais qui a des représentants dans chacune de nos centrales pour surveiller ce qui se passe à tout moment.
Pour ce qui est de la gestion à long terme du combustible, nous avons présenté un rapport au gouvernement en 2005 et attendons toujours une décision au sujet de l’entreposage à long terme du combustible épuisé. Le rapport a été établi par la Société de gestion des déchets nucléaires en novembre 2005, je crois. Nous attendons une décision concernant l’option préconisée, c’est-à-dire l’entreposage en formation géologique profonde. Il ne s’agit pas de placer là les déchets et de les oublier, mais de les maintenir de façon à pouvoir les surveiller à long terme et même aller les récupérer pour retraitement, si cela est jugé nécessaire.
Il y a un fait que peu de gens connaissent: lorsque nous sortons les faisceaux de combustible de la calandre, nous n’avons utilisé que moins de 1 p. 100 de leur énergie. Autrement dit, le combustible épuisé contient encore d’énormes quantités d’énergie. Par conséquent, il ne s’agit pas simplement de le déposer quelque part. Nous avons bien l’intention de le garder pour pouvoir utiliser à l’avenir ces énormes quantités d’énergie qui restent.
Voici quelques autres renseignements qui répondent aux questions de Mme DeBellefeuille. L’énergie nucléaire produit 16 p. 100 de l’électricité consommée dans le monde. Je veux juste mentionner que de nouvelles centrales sont prévues en Finlande. L’une d’elles est actuellement en construction, et une seconde est envisagée. La France vient tout juste d’approuver la construction d’une autre à Flamanville. Plusieurs autres doivent être créées en Chine.
En fait, les ambassadeurs de la Chine et des États-Unis ont assisté à notre colloque, il y a quelques années. La Chine envisage de construire 31 nouvelles centrales, qui feraient passer le pourcentage d’électricité nucléaire dans le pays de 2 à 4 p. 100.
Les États-Unis, de leur côté, envisagent d’en ajouter une vingtaine. D’ailleurs, qui sait ce qui se produira l’avenir? Par ailleurs, d’importants changements surviennent en Russie. Le nucléaire est envisagé dans beaucoup d’autres pays européens, dont l’Allemagne, la Suède et d’autres qui voient croître leurs besoins d’énergie, et surtout d’électricité.
Je voudrais dire une chose de plus pour récapituler. À l’échelle mondiale, nous avons évité la production de 2 à 3 milliards de tonnes de dioxyde de carbone grâce à l’électricité nucléaire. À l’heure actuelle, 440 centrales nucléaires fonctionnent dans le monde et quelque 200 autres sont sur la planche à dessin.
Je dois ajouter qu’Énergie atomique du Canada, qui fait partie de nos membres, vient de signer un accord en vue de travaux conjoints avec l’Argentine.
Bref, les possibilités sont infinies. Je peux dire qu’au Canada, les réacteurs CANDU ont permis d’éviter la production d’environ 1,4 milliard de tonnes d’émissions depuis 1972.
Tout cela montre que nous pouvons contribuer à l’écologisation de la consommation d’électricité en évitant ces émissions. Nous sommes heureux de pouvoir le faire sur la base de notre rendement, de notre compétitivité commerciale et de l’exécution ponctuelle de nos projets.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, mesdames et messieurs, de m’avoir invité. Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais j’étais ici, il y a quelques mois, pour parler de l’utilisation de l’énergie nucléaire dans l’exploitation des sables bitumineux.
Nous avons progressé. Je vous expliquerai brièvement où nous en sommes aujourd’hui. Vous vous souvenez peut-être que je représente Energy Alberta. C’est une société privée qui a jusqu’ici deux actionnaires, Hank Swartout et moi. Nous sommes propriétaires de l’entreprise.
Nous avons un accord d’exclusivité avec Énergie atomique du Canada pour la construction de deux réacteurs en Alberta. Nous espérons construire des réacteurs de type ACR 1000. Nous devons en fait présenter notre demande de licence d’utilisation sur site le 15 juin.
Nous collaborons en ce moment avec deux collectivités. Ainsi, nous aurons demain soir notre première assemblée publique à Whitecourt. De plus, nous rencontrons les Premières nations à 15 heures. Nous aurons en fait trois réunions dans la même journée: d’abord au Rotary, ensuite chez les Premières nations, puis l’assemblée publique. Cela explique que je ne vous ai pas apporté beaucoup de documentation. Nous sommes en train de préparer la documentation nécessaire pour ces réunions.
Je crois très fort à ce que Murray vient de dire au sujet de la renaissance actuelle de l’énergie nucléaire dans le monde. Nous avons proposé l’idée à l’Alberta. Ce que tout le monde devrait savoir au sujet de l’Alberta, c’est qu’il y a là quelques sociétés pétrolières qui se soucient beaucoup des émissions de dioxyde de carbone. Nous avons donc un exploitant de l’Alberta qui souhaite acheter de l’électricité nucléaire et qui aime bien l’idée d’utiliser un réacteur d’Énergie atomique du Canada.
Il s’agit d’un projet privé devant être réalisé pour le compte d’une société privée qui souhaite utiliser l’énergie propre qu’une centrale nucléaire peut lui offrir. Ce n’est pas seulement que la technologie est propre. Nous-mêmes ainsi que la société en question croyons que c’est aussi une énergie sûre, dont le prix est stable. Voilà donc une société pétrolière qui, ayant besoin d’une source d’énergie stable, compte recourir à l’énergie nucléaire. Vous pouvez vous poser toutes sortes de questions pour chercher à savoir si c’est bon ou mauvais. En tout cas, nous avons affaire à une société pétrolière privée qui croit pouvoir utiliser cette énorme quantité d’énergie.
Je vais essayer de vous donner un bref aperçu de la situation. Les membres du conseil de deux collectivités souhaitent avoir notre installation chez eux. Nous travaillons en étroite collaboration avec Whitecourt et Peace River en Alberta. C’est à Whitecourt que nous devons aller demain. Nous avons également eu des discussions avec le conseil de Peace River, qui a manifesté beaucoup d’intérêt. À Whitecourt, à part le conseil, il y a aussi la chambre de commerce et le Rotary Club qui sont très intéressés. Nous espérons parvenir demain à intéresser la population de Whitecourt.
Nous avons en fait adopté une approche volontaire. Nous essayons de renseigner la collectivité sur l’énergie nucléaire et de mettre les gens à l’aise. Nous leur avons demandé de nous inviter. Demain soir, dans les deux cas, nous sommes accueillis par la collectivité. Nous n’essayons pas de nous imposer.
Je vais essayer de vous expliquer la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui. J’ai besoin de l’appui du gouvernement au niveau réglementaire. Nous sommes très inquiets de ce qui se passe au Canada sur le plan de la réglementation. Le gouvernement examine différents projets miniers, des projets nucléaires, des projets de modernisation d’installations. Nous craignons donc que notre demande ne puisse pas être traitée assez rapidement. La rapidité du traitement dépend de vous, qui donnez les directives pour que le gouvernement dispose des ressources nécessaires. En même temps, le gouvernement compte sur vous pour lui dire si c’est la bonne chose à faire pour le Canada aujourd’hui.
Un examen rapide de notre demande est important pour nous. Tout retard coûte de l’argent, mais il y a aussi notre client qui attend. Si nous ne pouvons pas répondre à temps à sa demande, il ira chercher son énergie ailleurs.
J’entends dire non seulement chez vous, mais dans la collectivité, qu’on veut réduire les émissions de dioxyde de carbone. Voilà une occasion de le faire. Nous avons donc besoin de votre aide et de celle de l’organisme de réglementation pour pouvoir agir à temps. Si nous ne pouvons pas obtenir les autorisations nécessaires au moment voulu, nous courons à l’échec. Notre groupe doit s’assurer que l’organisme de réglementation traitera notre demande à temps.
Voilà ce que nous faisons en Alberta. J’ai vraiment besoin de l’aide du comité et du gouvernement pour que l’organisme de réglementation fasse son travail rapidement et dispose des ressources nécessaires pour le faire.
Je vous remercie.
Je crois, en toute honnêteté, que les gens qui n’ont jamais vécu à proximité d’une importante installation ou d’une grande usine comprennent mal le genre de sécurité que doivent observer les travailleurs. Cela ne s’applique pas seulement aux installations nucléaires, mais ces installations suscitent une inquiétude particulière parce que tout le monde est au courant des événements qui se sont produits, comme vous l’avez dit, à Three Mile Island et à Tchernobyl.
En 1979, à Three Mile Island, il est intéressant de noter que la centrale a fonctionné exactement comme ses concepteurs l’avaient prévu: le confinement a été parfait et on n’a eu à déplorer aucune perte de vie. Un incident s’est produit à l’intérieur du périmètre de sécurité, mais il a été parfaitement circonscrit. Le grand problème, de toute évidence, c’est la centrale de Tchernobyl, qui avait été conçue sans confinement. C’était une faiblesse évidente de ce type de réacteur, comme beaucoup de gens le savent.
Bien sûr, un accident peut toujours se produire, même si nous avons très soigneusement conçu nos systèmes de sécurité dans la technologie canadienne. Toutefois, un incident comme celui de Tchernobyl est impossible dans nos centrales.
Cela étant dit, nous consacrons tout notre temps à nous assurer que les hommes et les femmes qui travaillent dans nos centrales pensent toujours à la sécurité. Nous avons probablement affaire aujourd’hui à la quatrième génération de personnes qui travaillent dans les centrales. Les collectivités où celles-ci se trouvent sont extrêmement satisfaites des opérations qui s’y déroulent.
Nous ne travaillons pas seulement à l’intérieur des centrales. Nous faisons bien sûr une planification d’urgence poussée, de concert avec les plus hautes autorités des collectivités en cause. Mais vous avez bien raison. Les gens qui vivent à une certaine distance de là et qui ne sont pas au courant de tout ce que nous faisons sont très difficiles à persuader tant qu’ils n’ont pas acquis les connaissances que nous possédons par suite de nos années d’expérience de la technologie nucléaire.
Nous avons constaté ces derniers mois qu’en parlant aux gens de la technologie et de nos réalisations, nous arrivons à apaiser leurs préoccupations relatives à la sécurité. Il n’y a cependant pas de doute que vous avez touché du doigt un problème important. Chaque fois qu’il faut s’adresser à une nouvelle collectivité, comme M. Henuset doit le faire, tout est à recommencer. Il faut susciter des questions, puis montrer aux gens ce que la technologie peut faire. Ensuite, en se fondant sur les antécédents des 40 dernières années, on peut leur prouver qu’il est possible de produire de l’électricité nucléaire en toute sécurité.
Il y a actuellement deux étapes tant au Canada qu’ailleurs dans le monde. Après avoir retiré le combustible épuisé de la calandre, où il produit la chaleur qui sert à générer l’électricité, on le met dans l’eau de ce qu’on appelle la piscine, où il reste à refroidir entre sept et dix ans. Il passe ensuite à l’entreposage à sec, en surface, dans des installations en béton spécialement conçues, comme à Douglas Point, qui est notre premier prototype d’opération commerciale. Il s’agit d’un réacteur de 200 mégawatts à Bruce. Ces entrepôts de stockage en surface ressemblent à des silos. À Bécancour, les silos spécialement conçus par Énergie atomique du Canada portent le nom de MACSTOR. Ils ont une forme différente, mais remplissent la même fonction. On n’y place le combustible épuisé pour l'entreposage à sec. Voilà où nous en sommes aujourd’hui.
La troisième étape, sur laquelle a travaillé la Société de gestion des déchets nucléaires, est l’entreposage en formation géologique profonde. On s’attend à ce qu’il y ait une étape intermédiaire d’entreposage peu profond, qui nous permettrait non seulement de surveiller la zone de stockage à sec du combustible, mais aussi de le récupérer si nous avons besoin de le retraiter.
L’important, c’est que lorsque nous avons commencé à retirer le combustible épuisé des calandres, nous savions théoriquement ce qui allait se passer. Lorsque j’ai visité l’installation de Douglas Point, qui a été désaffectée dans le milieu des années 1980, j’ai demandé si les choses se passaient de la façon prévue, ce qui m’a été confirmé.
Les lois de la physique sont immuables. Une fois qu’on connaît les propriétés des matériaux auxquels on a affaire, on peut facilement prédire leur comportement. On peut également prédire le comportement des structures construites pour assurer le confinement. Je peux confirmer que ces structures fonctionnent vraiment très bien.
Nous avons donc un système très perfectionné basé sur les connaissances scientifiques les plus récentes. Au sujet de l’entreposage en formation géologique profonde, nous avons l’avantage de savoir qu’il fonctionne bien en Finlande, en Suède et en France. Je suppose que tout le monde a entendu parler du dépôt souterrain de Yucca Mountain. Nous croyons donc que c’est la bonne orientation, fondée sur une expérience d’entreposage de plus de 40 ans. Dans les premiers temps, nous ne pensions qu’à l’entreposage à long terme. Aujourd’hui, nous commençons à envisager de récupérer le combustible épuisé pour en retirer encore plus d’énergie si nous en avons besoin plus tard.
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Un peu de tout ce que vous avez mentionné, de toute évidence.
En Ontario, par exemple, nous en sommes actuellement à... 12 006, c’est ce que je vois dans mes notes. Nous étions aux alentours de 14 000 auparavant, mais nous avons fermé quelques réacteurs. Une augmentation de 10 p. 100 n’est vraiment pas grand-chose. Énergie atomique du Canada a conçu un réacteur de 1 000 mégawatts, l’ACR 1000, dont la puissance brute est d’environ 1 175 mégawatts. Comme vous pouvez le voir, il n’en faudra pas beaucoup pour réaliser une augmentation de 10 p. 100.
Les deux réacteurs envisagés pour l’Alberta représenteraient plus de 10 p. 100. Le rapport de l’Ontario Power Authority dit que la province envisage de construire deux réacteurs. Bien sûr, une partie de l’énergie produite servirait à remplacer celle des deux réacteurs de Pickering qui ne seront pas rouverts. Je crois qu’il ne sera pas trop difficile d’aller au-delà d’un accroissement de 10 p. 100 de la capacité nucléaire, à mesure que la population augmentera.
Nous sommes extrêmement surpris de constater aujourd’hui, en prenant encore une fois l’exemple de l’Ontario, qu’il fut un temps où les gens pensaient que nous produisions trop d’électricité. J’avais une diapositive qui montrait le déficit d’approvisionnement de l’Ontario. Malheureusement, je ne l’ai pas apportée parce que je trouvais que mon exposé était déjà assez long. Dans les années 1990, nous pensions avoir trop d’électricité. Aujourd’hui, d’un bout à l’autre du pays, les autorités croient que nous n’avons pas suffisamment d’électricité au moment même où nous nous attendons à ce que la population de l’Ontario augmente d’environ 300 000 habitants chaque année. C'est la croissance prévue pour l’Ontario, mais la même chose se produit partout dans le pays.
Par conséquent, le simple fait de répondre à la demande d’énergie des gens qui utilisent des ordinateurs et des téléviseurs, des installations de production dotées de matériel mécanique et informatique nécessitera déjà pas loin d’une augmentation de 10 p. 100.
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Je voudrais ajouter quelque chose.
Comme homme d’affaires, le plus grand problème que je dois affronter est celui de la réglementation. Je suis terrifié à l’idée qu’il pourrait falloir attendre quatre ou cinq ans pour obtenir les autorisations nécessaires. Je prévois donc dans mes plans une période de neuf ans pour construire une centrale nucléaire. Or il n’y a aucune raison qui justifie une telle durée. Pour une raison ou une autre, nous avons un organisme de réglementation qui met quatre ou cinq ans pour donner le feu vert. S’il était possible de raccourcir ce délai... Nous pouvons faire approuver en un an la construction d’une centrale au charbon en Alberta. Pour une centrale nucléaire, il faut attendre quatre ou cinq ans.
Pour construire une centrale... Ce n’est rien qu’une centrale, messieurs. Bien sûr, elle est nucléaire, mais elle est autrement très semblable à une centrale au charbon ou au gaz. Nous devons rationaliser le processus réglementaire pour assurer la sécurité des Canadiens, mais aussi pour régler le problème du dioxyde de carbone et permettre de construire des installations nucléaires d’une façon économique.
Vous avez posé une question au sujet de la réaction des gens. Dans les collectivités proches des centrales nucléaires, le taux d’approbation est de 90 p. 100. On nous dit partout: « Venez construire ici, dans notre collectivité. » On prétend que les gens sont terrifiés et ne veulent pas d’une centrale nucléaire près de chez eux. Je crois que c’est le contraire. À part les habitants mêmes, tout le monde dans cette collectivité me dit: « Oui, venez construire ici. »
Par conséquent, cette question, cette crainte des gens concernant la construction d’une centrale nucléaire dans une nouvelle collectivité... Ces deux collectivités m’ont elles-mêmes invité. Depuis, j’ai reçu des invitations de trois autres. Il y a des collectivités qui me demandent de venir les voir, et pas l’inverse. Je crois donc qu’il y a une fausse perception à cet égard.
De plus, si nous pouvions rationaliser notre processus réglementaire pour qu’il ne soit plus nécessaire d’attendre une approbation pendant quatre ou cinq ans, nous aurions davantage d’installations nucléaires. Les antécédents des 40 dernières années sont tellement éloquents... Quel autre secteur peut se vanter d’avoir des antécédents équivalents? Si les délais étaient inférieurs, les coûts baisseraient. Je dois assumer des coûts de capital absolument ridicules. Ce serait certes une bonne chose pour les entreprises.
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Merci beaucoup pour vos présentations. L'énergie nucléaire est redevenue un sujet d'actualité. Hier soir, la radio française de Radio-Canada présentait un topo sur la pression sur le prix de l'uranium créée par la construction de centrales nucléaires en Chine. C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup. Il faut pouvoir peser le pour et le contre. En ce sens, vos exposés alimentent notre réflexion.
Par contre, monsieur Elston, je suis un peu surprise que vous qualifiiez l'énergie nucléaire d'énergie propre. C'est comme si le fait de réduire le CO2 méritait le qualificatif de « très propre ». Le problème des déchets demeure entier, même s'il existe des solutions possibles. La gestion des déchets nucléaires représente le plus grand problème environnemental actuellement, et nous n'avons pas encore de solution sûre à cet égard. Cela fait en sorte que certains environnementalistes ou citoyens craignent le transport des déchets radioactifs, l'enfouissement et les irradiations. Les citoyens sont vraiment sur leurs gardes concernant l'énergie nucléaire.
Il ne suffit pas que l'énergie nucléaire n'émette pas de CO2 pour être qualifiée de propre. Il faut également examiner correctement et de manière responsable la question des déchets. D'ailleurs, le Canada n'a pas encore sélectionné sa méthode d'enfouissement et n'a pas déterminé non plus les lieux d'enfouissement des déchets.
Les Québécois sont particulièrement soucieux parce qu'un des sites potentiels relevés est le Bouclier canadien, qui se trouve en partie sur le territoire québécois. Comme le Québec n'utilise que 2 p. 100 de l'énergie nucléaire, il est sûr qu'il n'est pas intéressé à enfouir les déchets qui proviennent de l'Alberta ou de n'importe quelle autre province. C'est l'une des raisons pour lesquelles les Québécois sont très sensibles à la question du nucléaire et qu'ils la suivent de très près.
Monsieur Henuset, vous me faites sourire quand vous dites que les pétrolières veulent diminuer le CO2. En fait, elles ont été très honnêtes et ne se sont pas gênées pour nous dire que leur grand intérêt était de diminuer leur consommation d'énergie en gaz naturel parce que c'était l'une de leurs grandes dépenses d'exploitation des sables bitumineux. Le nucléaire est pour elles une alternative qui leur permettra d'utiliser moins de gaz naturel et, surtout, de réduire leurs dépenses en énergie pour pouvoir dégager le bitume du sable.
J'ai deux questions à poser. Ma première s'adresse à M. Elston. J'ai étudié le budget du gouvernement consacré aux ressources naturelles et j'ai vu qu'on investit beaucoup d'argent dans la gestion des déchets nucléaires. Qui est responsable, sur le plan financier, de la gestion des déchets?
M. St. Amand et vous-même pensez que le développement de l'énergie nucléaire au Canada est une voie à suivre. Quel est le coût prévu pour la gestion de ces déchets à long terme? Combien cela va-t-il coûter aux contribuables canadiens?
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Permettez-moi de commencer par vous expliquer qu’il existe trois catégories de déchets nucléaires, si vous voulez les appeler ainsi. La première est constituée par les déchets dits historiques qui remontent à l’époque où le gouvernement fédéral était responsable de l’extraction et de l’expédition de l’uranium. Il y a donc des sites dont la responsabilité revient au gouvernement fédéral.
Le présent ministre des Ressources naturelles a parlé, dans les premières annonces qu’il a faites, d’affecter environ 540 millions de dollars aux déchets historiques. Il s’agit essentiellement de travaux de remise en état de voies de transport dans le nord de la Saskatchewan et ailleurs dans le pays. Il faut également s’occuper de déchets à faible activité à Port Hope, où il y avait une installation d’uranium, dont vous avez probablement entendu parler. Il y a en fait un bureau à Montréal qui est chargé de s’occuper des déchets historiques provenant des anciens sites où des travaux avaient été effectués.
La responsabilité des matériaux datant des premiers temps de l’industrie incombe au gouvernement fédéral. C’est le cas, je crois, à d’autres endroits comme les États-Unis et la Grande-Bretagne. Quand le gouvernement britannique a privatisé ses installations nucléaires, il a évidemment conservé la responsabilité des déchets historiques. C’est le modèle qui a été jugé le plus équitable dans les sociétés qui ont eu à faire ce genre de choix.
Il y a ensuite les déchets de faible et de moyenne activité. Ce sont les outils et les vêtements protecteurs que portent les travailleurs à l’intérieur des réacteurs. Les outils utilisés font probablement partie des déchets de moyenne activité. Tout cela est entreposé dans une seule installation en Ontario, et probablement aussi sur place au Québec et à Point Lepreau. Les matières sont compactées, un peu comme dans le cas des ordures ménagères. Elles sont donc entreposées dans des installations spécialement conçues.
La troisième catégorie – je devrais peut-être dire la quatrième – est constituée par les faisceaux de combustible épuisé, dont j’ai parlé dans ma réponse à la question de M. St. Amand. Le combustible est d’abord entreposé dans de l’eau, puis stocké à sec.
La recherche des sites d’entreposage en profondeur, à l’égard desquels la Société de gestion des déchets nucléaires attend les autorisations nécessaires, prendra probablement plus de 30 ans. Je crois que le processus...
Il y a différentes choses qui se produisent. Je n’ai pas parlé jusqu’ici de l’évolution de la technologie et des nouveaux domaines envisagés. Pour nous, le thorium ne présente pas beaucoup d’intérêt parce que nous avons des gisements d’uranium de très haute qualité.
Par contre, le thorium est sérieusement envisagé en Inde, qui en a d’importants gisements. Il présente donc de l’intérêt pour certains pays, mais dans les circonstances actuelles, il a suffi d’un calcul très rapide...
Permettez-moi de revenir un tout petit peu en arrière. Les plus importantes réserves d’uranium se trouvent actuellement, dans l’ordre, en Australie, au Kazakhstan et au Canada. Les réserves connues s’élèvent à environ 3,3 millions de tonnes et on s’attend à en trouver 7 millions d’autres.
Dans l’ensemble, nous croyons pouvoir disposer de 14 à 15 millions de tonnes d’uranium avant d’avoir à envisager d’autres combustibles.
Si l’on considère la production d’électricité au Canada, on constate que chaque province utilise les ressources dont elle dispose. L’Alberta a beaucoup de charbon et a donc de nombreuses centrales au charbon. Par suite de l’abondance de l’eau au Québec, en Colombie-Britannique et au Manitoba, l’hydroélectricité constitue la principale source dans ces provinces. Par ailleurs, si nous avons des réserves d’uranium pouvant durer longtemps, cela n’empêche pas d’autres de penser au thorium.
Cela ne nous a pas empêchés non plus de faire évoluer notre technologie. Le réacteur ACR 1000 conçu par nos amis d’Énergie atomique du Canada devrait avoir un rendement d’un tiers supérieur à celui que nous obtenons de nos réacteurs actuels. Cela signifie que nos réserves connues dureront encore plus longtemps que prévu.
Il y a en outre le Forum International Génération IV, dans le cadre duquel le Canada a signé un traité avec d’autres pays partenaires. Il y a en tout 11 partenaires.
Les chercheurs de Ressources naturelles Canada étudient également les réacteurs à très haute température, qui devraient aussi augmenter les rendements, ce qui nous permettra d’utiliser nos réserves d’uranium pendant plus longtemps.
Bref, nous disposons de grandes quantités de combustible, à un prix avantageux par rapport aux autres.
Comme je l’ai déjà dit, nous utilisons ce combustible d’une manière écologique. Nous avons le seul secteur énergétique qui connaisse exactement les quantités de combustible qui entrent dans les réacteurs, leurs dates d’entrée et de sortie et leur lieu d’entreposage par la suite. Cette connaissance extrêmement importante de la chaîne de confinement est ce qui nous distingue de tous les autres types de production d’électricité.
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Dans une certaine mesure. Maintenant qu’il faut tout redémarrer... C’est un peu comme une campagne électorale. Vers la fin de la campagne, vous vous débrouillez très bien, mais dans les premiers jours, il peut y avoir des difficultés. Nous en sommes là, dans l’industrie nucléaire: il y a des hésitations qui disparaîtront une fois que nous serons en régime de croisière.
Nous avons constaté, en parlant aux responsables de la réglementation, qu’ils sont disposés à chercher des moyens de collaborer pour assurer une plus grande transparence et de meilleurs contacts avec le public. M. Henuset a mentionné dans son exposé qu’il a entrepris une campagne intensive d’information avant d’entreprendre des démarches officielles.
Je crois qu’il y a des éléments qui nous aideront, mais, pendant que nous redémarrons, il y aura probablement une succession de départs et d’arrêts. Nous espérons tous cependant qu’il sera possible de régler les deux principaux problèmes qui causent des préoccupations, c’est-à-dire le moment de prendre la décision d’aller de l’avant, avant de faire intervenir les organismes de réglementation, puis l’acquisition des ressources humaines nécessaires pour s’occuper non seulement du travail de remise en état, mais aussi de la construction de nouvelles centrales, comme celles qu’envisage M. Henuset.
Cela amènera les responsables à revoir leur façon habituelle de travailler. Nous avons vu, par exemple, que l’organisme de réglementation a publié de nouvelles versions des directives concernant les nouveaux projets de construction et les opérations de remise en état.
Ce n’est pas que les responsables ne veulent pas s’y mettre, mais ils préfèrent avoir une demande en main pour commencer vraiment à travailler. Le gouvernement n’aime pas payer des gens pour s’occuper de choses qui ne se réaliseront peut-être pas. Il y a donc tout cet aspect provisoire.
Après des années de calme plat au chapitre des demandes de construction de nouvelles centrales, nous avons une demande d’évaluation environnementale pour un nouveau réacteur à Bruce, une autre d’Ontario Power Generation pour les installations de Darlington, sans compter les projets de M. Henuset en Alberta. Nous avons donc trois projets de construction et un organisme de réglementation qui n’a reçu aucune demande pendant très longtemps.
La situation est assez facile à comprendre, mais elle n’en est pas moins stressante pour les gens qui y sont pris. Je crois qu’une fois la première demande traitée, le système sera suffisamment rodé pour que tout aille bien.