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Bonjour à tous. La séance est ouverte.
Aujourd'hui, nous accueillons des analystes de Condition féminine Canada qui vont nous parler de leur apport dans l'analyse comparative entre les sexes pour le budget.
Vous avez chacune un exposé de 10 minutes. Est-ce que vous faites un exposé ensemble? Parfait. Elles ont distribué leur exposé dans les deux langues officielles.
Nous vous souhaitons donc la bienvenue. Nous avons beaucoup de questions. Nous espérons que si nous n'arrivons pas à poser des questions, nous pourrons vous les présenter par écrit. Merci.
Vous pouvez commencer, madame Dwyer-Renaud.
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Merci, madame la présidente.
[Français]
Bonjour, tout le monde.
Je vais partager cette présentation avec Michèle Bougie.
Nous ferons un survol des activités de Condition féminine Canada, des agences centrales et des ministères, en termes d'analyse comparative entre les sexes, et le lien entre cette pratique et les budgets qui favorisent l'égalité entre les sexes. Nous croyons qu'il est toujours bon de rappeler le rôle que joue Condition féminine Canada.
Nous travaillons à la promotion de la pleine participation des femmes à la vie économique, sociale et démocratique du pays de trois façons: en établissant des partenariats stratégiques avec les ministères et les organismes canadiens et internationaux; en aidant les organismes et les ministères à intégrer les considérations liées à l'égalité entre les sexes à l'élaboration des politiques; et en finançant des projets au moyen du Programme de la promotion de la femme, dans le cadre du Fonds communautaire pour les femmes et du Fonds de partenariat pour les femmes.
J'aimerais attirer votre attention sur la Direction générale de la politique stratégique de Condition féminine Canada, qui entreprend le plus d'activités ayant un lien direct avec la mise en oeuvre de l'analyse comparative entre les sexes. Je vais utiliser l'acronyme ACS pour désigner cette analyse. En anglais, c'est GBA.
La direction mène deux grandes activités: la facilitation de l'intégration des considérations liées à l'égalité entre les sexes aux initiatives actuelles et nouvelles en matière de politiques, et le développement des connaissances et la mise au point d'outils sur les questions liées à l'égalité entre les sexes et les pratiques d'ACS.
Ces activités influencent ou nous aident à faire notre travail aux niveaux fédéral, provincial et territorial, en vue de déterminer les obstacles et de contribuer à les éliminer à l'aide de partenariats avec les autres gouvernements, et à remplir les obligations et engagements internationaux du Canada.
Que signifie la facilitation de l'intégration des considérations liées à l'égalité entre les sexes aux initiatives? Cela consiste à aider les ministères à intégrer l'analyse comparative entre les sexes au processus d'élaboration et de mise en oeuvre des priorités clés du gouvernement.
Nous travaillons actuellement avec des ministères clés à des enjeux qui s'articulent principalement autour des thèmes de la sécurité économique, de la prospérité des femmes et de la violence faite aux femmes. Nous révisons également les présentations des ministères au Conseil du Trésor. On cherche par là à s'assurer, en collaboration avec le Conseil du Trésor, que les ministères ont pris en considération les répercussions liées à l'égalité entre les sexes tout au long du processus lié à une présentation au Conseil du Trésor, ce qui inclut le mémoire au Cabinet.
Cette activité est récente; elle remonte à septembre dernier. Michèle pourra vous donner plus d'information à ce sujet quand elle prendra la parole.
On fournit aussi des conseils aux différents ministères qui veulent mettre en oeuvre des cadres stratégiques. Par exemple, on travaille en ce moment avec Ressources humaines et Développement social afin de réactiver son infrastructure et développer une politique organisationnelle à l'égard de la pratique d'une analyse comparative entre les sexes.
Je vais ouvrir une parenthèse. Le moteur à la base de ces activités est de faire appel à la responsabilisation des ministères dans un cadre d'imputabilité. On peut mener beaucoup d'activités sur le terrain, mais si les ministères ne demandent pas de comptes, il sera difficile de connaître l'impact d'une pratique comme l'ACS sur le développement des politiques ou des programmes.
Nos activités comprennent l'élaboration de l'architecture d'activités et de programmes des ministères. Je suis certaine que vous connaissez cette architecture. C'est l'instrument que les ministères utilisent pour gérer l'attribution de ressources. Cet instrument est presque coulé dans le béton, car il est prévu pour trois ans. Si un ministère ne tient pas compte de l'impact de ses activités sur les femmes pendant trois ans, il aura de la difficulté à démontrer les résultats qu'il aura atteints.
L'architecture doit être reflétée dans les rapports des plans et priorités des ministères et dans les rapports ministériels. Là aussi, nous essayons d'intégrer la notion de genre pour voir de vrais résultats. Le Conseil du Trésor dispose d'instruments de collecte de données. Si on ne ventile pas la collecte de données selon le sexe dès le début, on n'atteindra pas les résultats escomptés. Nous travaillons à cet égard avec deux ministères: Affaires indiennes et du Nord et Citoyenneté et Immigration. Il s'agit d'une véritable percée.
Que veut dire aider les organismes centraux à s'acquitter de leur responsabilité d'évaluer le niveau de mise en oeuvre de l'ACS dans l'ensemble du gouvernement? Nous continuons à renforcer leur fonction de critique au moyen de la formation. Michèle donnera plus de détails à ce sujet.
En ce qui concerne les mécanismes de rapport et de reddition de comptes du gouvernement, nous devons surveiller les ministères pour nous assurer qu'ils collectent les données. Si le temps le permet, nous parlerons plus longuement de la structure de gestion des ressources et des résultats et du cadre de responsabilisation de gestion durant la période de questions. On pourra alors vous expliquer, part exemple, ce que veut dire l'inclusion de l'ACS au cadre de responsabilisation de gestion.
Pour nous, le volet le plus important est d'accroître les connaissances et de créer des outils adaptés aux enjeux liés à l'égalité. On le fait en menant des analyses de l'environnement pour cerner les tendances et les lacunes qui peuvent avoir une incidence sur l'égalité entre les sexes. Cela nous aide éventuellement à cibler les lacunes du système. Cependant, il faut partir de données. À cet effet, on développe actuellement avec plusieurs ministères des indicateurs sur les tendances. Nous espérons que ces indicateurs leur permettront d'établir leurs priorités et de faire rapport. Il s'agit d'un projet à long terme.
Finalement, nous nous inspirons des recherches et des statistiques produites par d'autres ministères et intervenants pour recueillir de l'information quantitative sur la situation des femmes au Canada.
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Essentiellement, nous appuyons les trois organismes centraux de diverses façons. Ils ont également un comité directeur de l'ACS, comprenant les trois champions de l'ACS de chaque organisme avec notre coordonnatrice, de manière qu'il y ait supervision, discussion et consultation. Nous avons un groupe de travail avec les trois organismes pour s'occuper des menus détails, ce dont je vais parler très rapidement.
Dans le cas du ministère des Finances, par exemple, la formation lui a permis de faire une ACS des mesures touchant les politiques fiscales en 2006-2007, et vous avez cela depuis la dernière fois. Cela permet également au ministère des Finances de consulter les autres ministères, pour souligner des postes budgétaires et s'assurer que tout le monde pense en fonction de l'ACS. Leurs analystes doivent démontrer qu'ils appliquent effectivement l'ACS dans leur travail partout au ministère des Finances. Encore une fois, les organismes centraux vous exposeront les détails, alors il ne s'agit ici que des grandes lignes.
De plus, dans les trois organismes centraux, la formation sur l'ACS s'inscrit dans le programme de formation interne destiné au personnel pour s'assurer que l'information ne se perd pas. Dans les prochains mois, le ministère des Finances créera un site d'information interne destiné à ses employés portant sur les pratiques exemplaires en matière d'ACS.
Le Conseil du Trésor est très technique. Comme l'a dit Hélène, il travaille avec des outils de responsabilisation. Alors, nous avons travaillé sur deux fronts: comment aider le Conseil du Trésor, par le biais de la formation et de l'expérimentation, à comprendre comment ses outils s'appliquent pour détecter les résultats liés à l'égalité entre les sexes et les résultats liés au sexe; et nous avons travaillé avec les ministères pour qu'ils prennent leurs responsabilités et qu'ils articulent leurs objectifs et leurs résultats dans leurs rapports de sorte que les instruments de responsabilisation du Conseil du Trésor puissent déceler les données.
Le Bureau du Conseil privé est vraiment axé sur le capital intellectuel, alors il est centré sur les mémoires au Cabinet. Encore une fois, nous travaillons avec lui de manière qu'il puisse savoir comment reconnaître dans un mémoire au Cabinet si, effectivement, le ministère a tenu compte de l'ACS tout au long de l'exercice.
Comme l'a dit Hélène, nous travaillons également avec les autres ministères fédéraux, et la diapositive 11, dont je ne parlerai pas en détail pour des raisons de temps, vous donne une idée de ce que font certains des ministères. Il y a un continuum réel entre le centre de coordination en matière d'égalité entre les sexes, les réseaux, les plans d'activités, les visions stratégiques et les guides de politiques, et tous font de la formation. La plupart d'entre eux ont commencé avec notre programme, et certains l'ont adapté à leurs propres besoins, mais ce sont toutes des activités en cours.
Je retourne la parole à Hélène qui conclura rapidement.
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Comme vous le savez, au Canada — du moins au gouvernement fédéral —, la politique à l'égard de l'ACS existe depuis 1995. Alors, il y a certains ministères clés qui ont entrepris une ACS de leur propre initiative et qui ont préparé leur propre trousse d'information et ce genre de choses. Mais pour être honnête, les exigences actuelles applicables aux présentations au Conseil du Trésor, la conformité selon la terminologie en vigueur au Conseil au Trésor, nous ont donné un coup de pouce pour être en mesure d'aller voir les autres ministères et leur dire, essentiellement, que cette politique existe depuis un certain temps déjà et bien qu'ils aient pu, dans le passé, avoir de bonnes raisons de ne pas entreprendre cette...
De plus, il y a eu une réorganisation interne à Condition féminine Canada faisant en sorte que nos analystes des politiques peuvent maintenant donner du soutien à chaque ministère pendant que les présentations au Conseil du Trésor suivent le processus. Cela signifie que lorsqu'un ministère appelle, il est traité comme un client et nous lui offrons une série de services pour nous assurer qu'il peut maintenir sa pratique de l'ACS, de sorte qu'il ne revient pas sans cesse. Cela peut être un problème avec les ministères; si vous travaillez avec des parties distinctes d'un ministère, parfois les connexions ne se font pas à l'intérieur du ministère.
Alors, c'est quelque chose que nous venons de commencer. C'est pour nous une nouvelle façon de fonctionner pour s'assurer que l'ACS est effectivement propagée, si vous voulez, aux différents ministères. Le fait que les organismes centraux soient derrière nous et qu'ils exigent des comptes des ministères a fait une grande différence pour nous.
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Nous ne faisons pas de formation nous-mêmes. Au cours des cinq dernières années, nous avons eu recours aux services de 11 formateurs anglophones et de neuf formateurs francophones.
À l'heure actuelle, notre trousse est prête, et c'est ce que nous offrons aux ministères. Si le ministère nous dit qu'il aimerait avoir un certaine formation, il peut s'adresser à notre banque de formateurs et de réformatrices pour décider avec qui il veut faire affaire — tous les formateurs et formatrices ont été autorisés par nous. Nous offrons un soutien au ministère pour ce qui est des détails pratiques entourant la formation. Nous les incitons maintenant à faire de la formation, pas en soi, mais dans le cadre...
Une voix: [Note de la rédaction: inaudible]
Mme Hélène Dwyer-Renaud: Exactement, mais en lien avec une initiative quelconque. C'est important parce que nous pouvons alors voir cette initiative évoluer; nous pouvons voir comment le ministère fait rapport de cette initiative au Conseil du Trésor et en fait état dans ses rapports ministériels.
C'est une toute nouvelle façon pour nous de rayonner dans les ministères. Et comme un petit organisme central, nous avons besoin de la volonté des autres partenaires pour le faire.
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Merci, madame la présidente.
Madame Dwyer-Renaud, dans votre énoncé, vous avez dit que vous tentiez d'établir des partenariats. Y a-t-il des résistances? Si oui, lesquelles?
J'aimerais savoir si vous avez suggéré des modifications à RHDSC pour permettre à plus de femmes d'avoir accès à l'assurance-emploi. Si oui, ont-elles été prises en considération?
Vous avez dit qu'il fallait mener une analyse de l'environnement et cerner les tendances et les lacunes. Avez-vous décelé des lacunes? Si oui, lesquelles?
J'aimerais également savoir s'il est possible d'obtenir une copie du guide pour la préparation des présentations au Conseil du Trésor.
Finalement, quelles mesures le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien a-t-il prises pour permettre aux femmes autochtones de se prendre en main plus facilement et avoir plus de ressources pour ce faire?
Je vous remercie.
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Par le passé, il y avait peut-être plus de résistance aux partenariats. Le fait d'avoir maintenant l'appui des agences centrales agit comme un levier en termes de demandes et d'attentes. Les ministères collaborent beaucoup plus. Nous leur disons que s'ils se présentent au Conseil du Trésor et qu'on les questionne au sujet des fonds qu'ils vont recevoir, il serait peut-être bénéfique qu'ils travaillent avec nous dès le début afin de développer leur présentation. Je travaille dans le domaine depuis longtemps et je peux dire que la résistance a beaucoup diminué.
Quant aux ressources humaines, encore là, ce n'est pas nécessairement le rôle des analystes. On veut donner des outils aux gens afin qu'ils puissent mieux analyser les différents programmes. C'est quand on impose une option aux ministères qu'il y a une vraie levée de boucliers, mais si on leur dit qu'on veut les aider à mener à bien un programme donné en réexaminant les données et les impacts possibles, les choses se passent mieux.
On n'a pas nécessairement une voix active pour ce qui est des politiques clés. On veut plutôt fournir des outils aux fonctionnaires. On espère que les recherchistes de l'extérieur et les groupes de femmes qui exercent des pressions pourront faire différentes suggestions, car ce n'est plus vraiment là notre travail.
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Je ne parlais pas de ce système, mais du système d'analyse comparative entre les sexes.
Je vais aborder la question des lacunes par l'entremise du projet traitant des indicateurs. Celui-ci est fondé sur la recherche d'indicateurs et de domaines où l'on a déterminé qu'il y avait vraiment des lacunes. Je peux vous indiquer quelques-uns de ces domaines. On a déterminé qu'à l'égard du domaine de la sécurité personnelle, on avait besoin d'informations supplémentaires. Il s'agit ici d'obtenir des données afin de pouvoir formuler de meilleures politiques. La sécurité et la prospérité économiques des femmes est un autre domaine. Tout un ensemble d'indicateurs sont reliés à ces thèmes. Ce sont les deux axes principaux. Sous le thème de la sécurité personnelle, on parle de santé et de bien-être, de violence et de logement. Sous celui de la sécurité et de la prospérité économiques, on parle de revenus et de gains, de participation au marché du travail, de ségrégation, de travail non rémunéré ainsi que d'engagement social et politique.
Ça va orienter le genre de scanning environnemental que nous ferons à partir de ces indicateurs. Pour ce qui est du guide, je ne sais pas s'il s'agit d'un document public. Il va falloir que je pose la question et qu'on vous fasse part de la réponse. Par ailleurs, c'est une question que vous pourriez poser au Conseil du Trésor également.
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C'est une bonne question. À cause du rôle que nous avons maintenant entrepris, nous devrons faire du développement. À l'heure actuelle, nous avons un projet visant à comparer ce qui se fait en matière d'ACS au gouvernement canadien et ce qui se fait dans l'Union européenne. Alors, nous allons utiliser cela pour voir comment nous pouvons mieux surveiller la pratique.
Condition féminine Canada fait cela. Notre responsabilité porte sur la pratique au sein des ministères: comment cela se fait-il, quel genre d'infrastructure est élaborée dans les ministères.
Les résultats concernant les politiques élaborées à l'aide de l'ACS sont surveillés par les organismes centraux, par le BCP et le Conseil du Trésor. Lorsque nous parlons de SGRR, qui est la structure de gestion des ressources et des résultats, cette structure est la responsabilité du Conseil du Trésor. Nous encourageons le Conseil du Trésor à recueillir des données des ministères dans une perspective de genre. Lorsqu'une initiative passe par le cabinet, passe par le Conseil du Trésor et ensuite, fait l'objet d'un rapport par le ministère, nous devrions voir la notion de genre transparaître d'un bout à l'autre, et à la fin de ce processus, le résultat que cela a eu pour les femmes.
Ce genre de reddition de comptes est maintenant encouragé à l'intérieur des organismes centraux, et nous devons dire qu'ils acceptent très volontiers de le faire. J'attends avec impatience le moment où ils vont comparaître devant vous parce que je pense qu'ils sont très enthousiasmés à l'idée de vous informer de ce qu'ils ont fait, mais pour nous, le fait que les organismes centraux viennent travailler ainsi avec nous constitue une véritable percée.
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Le projet sur les indicateurs dont j'ai parlé n'a pas encore débuté, alors nous n'avons pas encore recueilli ces données. Nous sommes sur le point de commencer. La garde des enfants est classée sous le thème du travail non rémunéré.
La notion de garde des enfants est également examinée par le biais de notre forum des ministres responsables de la condition féminine à l'échelle fédérale, provinciale et territoriale. Il examine davantage la question des aidants naturels, mais il s'agit de soins donnés par les enfants aux parents plus âgés. Il examine cette question et nous participons à cette étude.
Le problème, c'est que jusqu'à ce que nous ayons une bonne information et certaines options que nous pouvons examiner venant de ce groupe, il n'y a pas vraiment beaucoup de travail qui se fait. RHDCC a indiqué qu'il voulait travailler avec nous du point de vue de l'ACS sur le travail que font les aidants naturels, alors il y a des couplages qui se font de cette façon.
Il y a une ouverture de la part des ministères — nous avons parlé un peu de la résistance — pour travailler, lorsque cela se fait dans une perspective d'ACS, parce qu'ils la voient comme un outil et une méthodologie, et qu'il y a de la rigueur. Ils peuvent fournir de la bonne information fondée sur les faits lorsqu'ils élaborent des politiques. Il semble que de cette façon, nous soyons capables de franchir le seuil de la porte.
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Merci, madame la présidente.
Merci d'être venues aujourd'hui.
Vous avez dit plus tôt, madame Dwyer-Renaud, qu'il y a certains domaines de recherche et certains défis concernant cette question. Vous avez dit que nous avions besoin de plus d'information et de recherche sur la sécurité économique.
Est-ce que chaque ministère fait sa propre recherche en termes de données non distinctes selon le sexe ou est-ce que Condition féminine Canada en fait une partie? Quand ces données seront-elles réunies ensemble? C'est une véritable source de frustration.
Après le dernier budget, lorsque nous avons rencontré le ministère des Finances, on nous a dit que les données distinctes n'étaient pas disponibles à l'heure actuelle, mais lorsque nous avons parlé à des consultants qui ont comparu devant nous, ils ont dit qu'évidemment, elles existent et cela venait de divers universitaires. Je veux juste aller au fond des choses.
J'ai quelques autres questions, mais pourriez-vous répondre à celle-ci en premier?
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Je sais que le ministère des Finances est actif dans ce domaine également. Je sais qu'il a des champions, comme vous l'avez dit plus tôt. Un champion peut-être une personne, mais selon le champion que vous avez — je sais comment cela se passe dans les structures, et dans toutes les structures il y a de la politique, et certains champions sont plus puissants que d'autres, selon leur programme.
Là où je veux en venir, c'est à la question suivante : y a-t-il au ministère des Finances, ou au Conseil du Trésor, ou ailleurs, un groupe réel, non pas simplement un champion individuel, où on trouve de l'expertise — si une personne part, il reste quand même de l'expertise — et qui a un mandat réel? Peut-être que ce n'est pas une question juste à vous poser, alors je n'irai pas sur ce terrain. Avons-nous besoin de cela? Je n'ai pas l'impression que... Qu'est-ce qui fait qu'on va aller chercher l'information. La raison pour laquelle je dis cela, c'est que, par exemple, certains des postes qui figuraient dans les budgets antérieurs comportaient, en fait, une analyse fondée sur les sexes appropriée. Avec des choses comme les crédits d'impôt, nous ne continuerions pas dans cette voie comme manière de faire de la politique sociale parce qu'ils ne favorisent pas du tout les femmes. Je pense que ma collègue a parlé de garde d'enfants et d'autre chose. C'est un problème, évidemment.
J'essaie de voir comment le ministère des Finances et le Conseil du Trésor vont chercher cette information avec vous.
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Merci beaucoup, mesdames, de vous être déplacées.
Le débat est très intéressant. C'est compliqué, mais moins qu'on l'aurait cru au début. Nous avons des réponses qui nous éclairent un peu.
On a mis en application certains mécanismes, depuis septembre 2007, relativement aux soumissions du Conseil du Trésor. C'est tout nouveau, mais il y a plusieurs années qu'on a mis en oeuvre ces analyses. Diriez-vous qu'il y a encore aujourd'hui une certaine éducation à faire dans chaque ministère afin que l'analyse sexospécifique devienne un automatisme?
Par ailleurs, j'aimerais savoir combien de ministères, selon vous, se penchent sur l'analyse sexospécifique, et quels sont les résultats de cette initiative.
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Nous avons présentement un comité interministériel sur l'ACS. Il réunit des gens provenant des ministères où il existe des fonctions ACS, que ce soit un réseau, un centre de responsabilité additionné d'un réseau ou des fonctions. Ils sont 17, au fédéral, à avoir une capacité quelconque, ce qui ne veut pas dire que chaque ministère couvre tout l'éventail du travail en cette matière.
Pour ce qui est des résultats, il est difficile de généraliser parce qu'il y a beaucoup d'éléments et de pressions en jeu dans les ministères. On sait par contre que les fonctionnaires de Citoyenneté et Immigration Canada ont commencé à travailler avec nous en 2001 au chapitre de la formation. En termes d'application, c'est eux qui ont la plus longue expérience. Ils sont devenus beaucoup plus sophistiqués. On peut donc constater des résultats à CIC.
Comme on le disait plus tôt, ça prend du temps et des efforts de sensibilisation. Il faut que les connaissances et l'expertise soient diffusées davantage à l'intérieur des ministères. On note des résultats dans de petits bassins. En termes d'imputabilité, le Conseil du Trésor peut maintenant faire une évaluation. On peut donc discerner beaucoup plus précisément les éléments et déterminer si les résultats liés à l'égalité ont été atteints.
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Cela reste à faire. Je ne sais pas comment les priorités étaient établies en 1995 ni même en 1975, quand Condition féminine Canada a été créée, mais il est certain que depuis 2005, avec la responsabilisation et les indicateurs, on s'est dit qu'on avait besoin d'un ensemble d'indicateurs pour faire ce que vous souhaitez: de la planification autour de priorités qui soient choisies de façon juste, et pas simplement parce qu'on a le sentiment qu'on devrait donner la priorité à un domaine ou à un autre. Il peut sembler étrange que je dise qu'on a beaucoup travaillé à différents projets et différents enjeux au fil des ans. Il y a aussi eu des événements qui ont mis en évidence certaines situations, comme celles des femmes autochtones et des femmes violentées. On dispose de suffisamment de données et d'information pour démontrer qu'il faut faire quelque chose de ce côté.
Je pense que là où on est rendus, il nous faut détecter les lacunes ou les enjeux systémiques qui sont un peu invisibles et qu'on ne connaît pas très bien. Effectivement, pour bien les connaître, on a besoin de meilleures données. C'est pour cela qu'on met sur pied notre projet d'indicateurs, afin de mieux établir les priorités.
Par ailleurs, Condition féminine Canada se fonde sur les priorités du gouvernement. Si le gouvernement a des priorités, alors on met l'accent sur l'analyse comparative entre les sexes, afin de s'assurer que ces priorités n'auront pas un impact injuste ou négatif sur les femmes.
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Je reviendrai à la réponse que j'ai donnée à Mme Minna. C'est la question de 64 millions de dollars. Est-ce que le fait d'avoir une infrastructure, un centre de coordination en matière d'égalité entre les sexes au sein d'un ministère, fonctionne mieux que, par exemple, le fait de ne pas en avoir, mais de donner à tous les fonctionnaires du ministère la responsabilité de suivre une formation pour devenir des experts et intégrer cette question dans leur travail? Parfois, c'est un bonne chose d'avoir un centre de coordination en matière d'égalité entre les sexes et parfois, ce n'est pas le cas.
J'ai travaillé dans un centre de coordination en matière d'égalité entre les sexes dans un ministère et parfois, vous vous retrouvez dans une situation d'isolement et vous ne participez pas toujours aux questions importantes sur lesquelles vous aimeriez pouvoir travailler, tandis que que si vous avez la reddition de comptes placée très haut dans un ministère, et que vous avez un sous-ministre qui, fondamentalement, dit à tous ses subordonnés : « Vous devez faire de l'analyse comparative entre les sexes; je veux en avoir la preuve et je veux le voir dans mes plans d'activités »... C'est le modèle qui existe à CIC, par exemple.
Je pense que c'était Mme Bougie qui a parlé de CIC. Vous pouvez aller sur le site Web de CIC où le ministère affiche son rapport annuel tous les ans. Dans son rapport annuel — qui s'améliore d'année en année —, le ministère fournit les analyses comparatives entre les sexes.
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Merci, madame la présidente.
J'étais en train de jeter un coup d'oeil à la réponse du gouvernement au rapport du comité sur l'analyse comparative entre les sexes, rapport qui a été déposé au cours de la 38e législature. Une deuxième réponse a également été présentée par la ministre de l'époque, Bev Oda.
Dans sa réponse de septembre 2005, le gouvernement parle de la mise sur pied d'un comité interministériel sur l'égalité entre les sexes. Dans sa deuxième réponse, le gouvernement fait allusion à une structure similaire, soit un comité directeur sur l'égalité entre les sexes. Pouvez-vous nous dire si l'un ou l'autre de ces comités siège? Est-ce qu'ils existent toujours?
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Merci à toutes les deux d'être venues nous rencontrer. J'ai de nombreuses questions à poser, et cela va probablement prendre plus de cinq minutes, et beaucoup de commentaires à faire.
Ce n'est pas la première fois que je me penche sur ce dossier. Je jette un coup d'oeil aux recommandations du rapport de 2005, et je constate que celle portant sur la participation des organismes centraux était cruciale.
Autre point: le comité interministériel. Vous avez dit qu'il se réunit une fois par année. À mon avis, ce n'est pas assez.
Je sais que l'on peut mettre en place des mécanismes. Tout cela paraît bien beau sur papier, mais si rien de concret n'est fait, il n'y a pas grand-chose qui va se passer. Vous avez mentionné, ici, quatre ministères. Vous avez parlé du rapport sur l'ACS que Citoyenneté et Immigration est tenu de présenter, en vertu de la loi. Or, nous savons que le ministère a démantelé son secrétariat de l'ACS. Pour ce qui est de Santé Canada, il semble surtout s'intéresser à la santé des femmes.
Vous avez également parlé du ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada. Je me pose des questions au sujet des processus de consultation qui ont été mis sur pied, de l'importance que l'on accorde aux droits collectifs et individuels des femmes autochtones — de la façon dont le ministère met en oeuvre l'ACS.
Ce que j'essaie de dire, c'est que les mécanismes existent, sauf que s'ils sont mal définis, peu efficaces et utilisés incorrectement, ils ne donneront aucun résultat.
Vous avez apporté des changements au niveau de la formation. Vous ne vous en occupez plus. Vous en confiez la responsabilité aux ministères, une fois les agents de formation accrédités. Est-ce bien cela?
Ce qui m'inquiète, c'est la structure elle-même et son efficacité.
L'attaché de recherche a préparé une série de questions fort intéressantes, dont les suivantes: est-ce que Condition féminine Canada a financé la recherche sur les budgets sexospécifiques, les dépenses gouvernementales et les recettes publiques? Si oui, pouvez-vous décrire en quoi consiste cette recherche? Est-ce que Condition féminine Canada mène actuellement des recherches sur les budgets sexospécifiques? A-t-elle financé l'analyse des budgets sous l'angle sexospécifique? Si oui, j'aimerais en avoir les détails. J'aimerais aussi savoir si vous jugez recherche importante.
Je sais que vous ne participez pas au processus décisionnel, mais bon nombre des décisions de principe ont un impact profond — selon moi, négatif, pour l'instant — sur les femmes. Quel rôle jouez-vous dans ce processus?
J'ai beaucoup d'autres questions à poser, sauf qu'il me reste probablement une minute et demie.
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Vous avez parlé de la situation en Europe. Pouvez-vous nous la décrire? Vous pourrez répondre quand vous ferez vos observations finales.
Je pense que la question qui revient sans cesse nous hanter est la suivante: vous formez les agents, vous les accréditez. Le ministère des Finances, l'organisme central, se charge de vérifier la mise en oeuvre du principe de l'analyse comparative entre les sexes. Qui examine l'analyse? Vous? Quelqu'un d'autre? Est-ce qu'un économiste au sein de votre ministère y jette un coup d'oeil et explique l'impact que cela va avoir sur les femmes?
Je vous demanderais de répondre à cette question à la fin, car je dois céder la parole à M. Rajotte.
C'est le jour de la St-Valentin, allez-y.
Des voix: Oh, oh!
Merci d'être venues nous rencontrer. J'ai eu l'occasion de lire les recommandations, le rapport qui a été préparé, la réponse du gouvernement. J'ai l'impression que la discussion porte surtout sur la structure, les processus, la création d'un système qui permettra de mettre en oeuvre l'analyse comparative entre les sexes.
J'aimerais en savoir un peu plus sur la façon dont tout cela fonctionne. À la page 8 de votre mémoire, vous parlez de l'application de l'ACS dans les mesures touchant les politiques, particulièrement les politiques fiscales, les données le permettant, en lien avec les propositions de réformes fiscales présentées au ministre des Finances en vue des budgets de 2006 et de 2007.
Pouvez-vous nous donner plus de précisions à ce sujet, nous dire quels ont été les résultats?
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Essentiellement, le ministère des Finances a fait ce que nous faisons toujours dans le cas de l'ACS. Il a pris une programme, en a défini les composantes en s'appuyant sur des résultats comparatifs, des situations comparatives. Tout est fonction des données. Cela vaut non seulement pour le ministère des Finances, mais pour tous les ministères, peu importe le pays, qui disposent de données.
Dans certains cas, on tient compte des pourcentages précis, des ratios. Si les montants, en dollars, étaient plus élevés pour les femmes et moins élevés pour les hommes, et je parle ici du revenu, la situation serait soudainement inversée et les femmes s'en tireraient mieux que les hommes, ou en profiteraient davantage, ainsi de suite. Il n'a fait ici qu'appliquer cet outil.
Comme je l'ai dit plus tôt, il est devenu plus intéressant pour le ministère des Finances de poser les questions suivantes, et j'hésite à utiliser l'expression « sur le plan philosophique » dans les domaines économique et fiscal: y a-t-il ici un écart, où se situe-t-il, et est-il important? Que pouvons-nous faire pour le réduire? Ou encore, avons-nous suffisamment de données en main pour déterminer que des changements s'imposent?
Le processus suit son cours. Si vous comparez l'analyse 2006 à l'analyse 2007, vous allez notez un changement au niveau de la méthode. La portée de l'analyse a été élargie. Ils ne misent pas uniquement sur les chiffres, mais s'intéressent également aux répercussions: si quelqu'un choisit d'appliquer cette mesure, est-ce que le régime fiscal doit, par exemple, en tenir compte, l'appuyer? Ils ont procédé de cette façon lorsqu'ils ont préparé les deux derniers budgets. Ils vont faire la même chose dans le prochain budget.
La direction de l'impôt n'est plus la seule concernée. La formation est maintenant offerte à l'ensemble du ministère. Ils jettent un coup d'oeil à tous les secteurs, se demandent si cette approche est sensée.
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Pendant de nombreuses années, Condition féminine Canada, de concert avec Statistique Canada, a publié un rapport intitulé « Les femmes au Canada ». Ce rapport contient une foule de renseignements sur les différentes ressources qui existent, mais très peu sur les indicateurs.
De nombreux pays utilisent des indicateurs. La Suède, par exemple, a adopté toute une série d'indicateurs. Les indicateurs sont utilisés à l'échelle internationale. Le PNUD a recours à des indicateurs dans les domaine de l'éducation, du bien-être, ainsi de suite. Le Canada n'a jamais songé à se doter d'indicateurs de genre.
Donc, nous nous sommes demandés si nous devions, nous aussi, commencer à établir des indicateurs. Avons-nous un rôle à jouer à ce chapitre? Le groupe est composé de représentants de ministères clés qui ont des programmes de collecte de données importants. Je songe au RHDSC, à Santé Canada, à CIC. Je n'ai pas la liste de tous ceux qui font partie du groupe, mais ils s'affairent actuellement, de concert avec Condition féminine Canada, à définir des indicateurs.
Je ne suis pas statisticienne, de sorte que je ne peux vous donner des conseils là-dessus. Je crois comprendre qu'il n'est pas facile d'élaborer des indicateurs, mais nous pouvons à tout le moins commencer avec ce que nous avons. Nous sommes en train de recueillir des données qui, nous le savons, existent déjà au sein du gouvernement. Comment pouvons-nous, à partir de ces données, établir des indicateurs? Y a-t-il d'autres sources d'information auxquelles nous devons avoir accès?
Je crois comprendre qu'une fois le travail achevé, des consultations auront lieu. On vous aurait proposé de mener une étude sur les indicateurs, de tenir des discussions là-dessus. C'est tout à fait faisable. On vous aurait fait parvenir une lettre à ce sujet.
Pour ceux d'entre vous qui s'en souviennent, des consultations ont été menées au Canada, en 2005, sur la question. C'était quelque chose que les groupes réclamaient. On voulait comprendre les progrès qui avaient été réalisés à ce chapitre au Canada.
Or, nous avons de la difficulté à faire état des progrès qui ont été accomplis, de sorte qu'il est difficile de choisir les priorités, de concentrer nos efforts là-dessus, parce qu'il faudrait qu'il y ait une certaine rétroaction. L'absence d'indicateurs nous complique un peu les choses.
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Je ne sais pas. J'attends de voir les résultats.
Dans le passé, l'Europe considérait le Canada comme un chef de file au chapitre de l'égalité des hommes et des femmes. Nous avons maintenant des mécanismes de reddition de comptes, des organismes centraux qui participent au processus, chose que beaucoup de pays n'ont pas encore.
Fait intéressant, c'est à la demande d'un grand nombre d'organismes, comme la Banque mondiale ou le FMI, que nous avons mis sur pied ces mécanismes. Quand ils se rendent dans un pays, ils exigent la mise en place de tels mécanisme. Dans un sens, le Canada fait de l'excellent travail dans le domaine de l'ACS.
Nous recevons des invitations de nombreux pays qui souhaitent avoir la formation. Nous envoyons nos agents à l'étranger. Ils sont présents non seulement au Canada, ou au sein du gouvernement fédéral, mais à l'étranger. Nos documents ont été traduits en espagnol, en russe, en coréen. Michèle s'est rendue en Afrique du Sud il y a quelques années de cela. Je suis allée en Corée. On nous invite, parce que le Canada est perçu comme un chef de file dans ce domaine.
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Cela dépend de la version.
Je vous taquine un peu, mais on a à peu près sept versions différentes. La formation a été créée pour avoir un outil qui puisse être adapté aux besoins et au mandat des participants qui reçoivent la formation. On voit toutes les étapes, de l'élaboration de politique à la livraison, en passant par la formulation de programmes et services, jusqu'à l'évaluation. On voit donc le cycle entier. Après, avec les ministères, on fait une analyse de besoins. Quel est le mandat? Quels sont les problèmes? Quels sont les dossiers? Quelle expérience ont les analystes? Les personnes suivant la formation sont-elles des recherchistes, des évaluateurs, etc.?
On s'adapte alors exactement aux besoins, ce qui inclut le temps. Pour faire les 10 étapes, la formation peut durer une semaine complète, deux jours, un jour, trois jours, une demi-journée ou une heure et demie. Comme je l'ai dit, il y a maintenant plusieurs versions. Tout cela est conçu pour répondre aux besoins des analystes dans leur travail quotidien. Évidemment, on aborde un peu la théorie et les concepts afin de donner le contexte social global, mais c'est vraiment fait pour pouvoir appliquer l'ACS de façon rigoureuse dans le domaine où les gens travaillent.
Je vais être très brève.
Madame Bougie, vous avez dit plus tôt, en réponse à une question de M. Rajotte sur le crédit d'impôt pour les sports, que l'on avait examiné la question sous l'angle de la famille, et je suppose que les filles, les garçons et les familles ne sont pas... Le problème, bien sûr, et il s'agit là l'élément central de l'ACS, c'est que les familles monoparentales ont surtout une femme à leur tête. Elles n'ont pas d'argent, d'abord, pour acheter l'équipement, et ensuite, elles ne peuvent le déduire de leurs dépenses, de sorte que les enfants ne peuvent... Il s'agit là de l'élément central de l'ACS, soit lorsque les politiques ne sont pas examinées de façon adéquate. Il n'aurait pas fallu examiner la question sous l'angle de la famille, mais sous l'angle de l'égalité des sexes.
J'ai trois brèves questions. Je vais tout simplement les lire; ce sera plus simple.
Est-ce que la formation en ACS exige la signature d'une entente officielle, d'un protocole d'entente, entre Condition féminine Canada et les organismes avec lesquels vous travaillez?
Gardez-vous des statistiques sur le nombre de ministères qui ont créé des unités ou affecté des analystes en ACS? Si oui, auriez-vous l'obligeance de nous fournir ces renseignements? Ils nous seraient utiles.
Que faut-il faire pour s'assurer d'avoir accès à des données non regroupées sur l'ACS? Encore une fois, c'est une question qui a été abordée à maintes reprises.
Comment peut-on garantir que les organismes centraux appliquent convenablement l'ACS? Comment se fait la reddition de comptes? Il s'agit là d'un élément important.
Ce sont des questions très brèves. J'en ai beaucoup d'autres, mais nous pouvons peut-être...
Pour terminer, il est important de comprendre comment appliquer le principe de l'ACS, et la question plus vaste... Concernant la politique, nous partons du principe qu'elle est axée sur la famille, mais ce n'est pas le cas. Elle est également axée sur l'ACS. Quand vous empruntez cette voie et que vous voyez les résultats, vous constatez qu'ils sont faussés, qu'ils laissent de côté un segment important de femmes. Voilà le problème.
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Le ministère des Finances pourra vous fournir de plus amples renseignements.
Et nous n'avons pas signé de protocoles d'entente au sujet de la formation.
Je ne sais pas si vous vouliez savoir combien de ministères ont intégré l'ACS, parce que nous en avons déjà parlé. Ils sont 17. Nous vous en fournirons la liste.
Quant à l'accès aux données non regroupées, Statistique Canada dispose de nombreuses banques de données ventilées selon diverses sous-populations et cohortes. Le problème, c'est que les ministères doivent présenter une demande et payer pour y avoir accès. Lorsqu'ils le font, veulent-ils obtenir des renseignements semblables à ceux du recensement, ou plutôt des données ventilées selon leurs besoins? Il existe différentes méthodes. Il reste que les ministères doivent présenter une demande, et lorsqu'ils ont les renseignements en main, ils doivent les utiliser.
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Oui, joyeuse St-Valentin.
Mais vous ne vous en tirerez pas aussi facilement. Je sens que le comité est inquiet et se pose encore de nombreuses questions, à la suite de vos témoignages.
Le 26 février est le jour du dépôt du budget, mais nous pouvons tout de même nous entasser dans une petite pièce pour tenir une séance. Nous pourrions vous demander de revenir le 26 février, si cela vous convient. Je tenais à vous avertir, au cas où le comité en déciderait ainsi.
Je vous remercie énormément, et je suspends la séance quelques instants.
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Je suis content que vous ayez soulevé cette question.
Si nous scindons la motion, je suggère que les points un, deux et quatre fassent partie de la première motion. La deuxième serait composée du troisième point et débuterait par le préambule de la motion d'origine. En d'autres mots, le préambule modifié s'appliquerait aux points un, deux et quatre, et la deuxième motion serait constituée du préambule actuel et du point trois.
Je le propose parce que nous appuierons probablement les premiers points et les changements suggérés par Mme Neville, mais en ce qui concerne le troisième point, c'est une autre histoire.