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Bonjour. Bienvenue au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. Nous sommes le mardi 9 juin 2009.
La présente réunion, qui est télédiffusée, durera une heure et demie, de 16 h 30 à 18 heures, et elle portera sur l'étude du projet de loi C-27.
Conformément à l'ordre de renvoi du vendredi 8 mai 2009, nous étudions le projet de loi C-27, Loi visant à promouvoir l'efficacité et la capacité d'adaptation de l'économie canadienne par la réglementation de certaines pratiques qui découragent l'exercice des activités commerciales par voie électronique et modifiant la Loi sur le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, la Loi sur la concurrence, la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques et la Loi sur les télécommunications.
Nous accueillons l'honorable Tony Clement, ministre de l'Industrie, et deux de ses collaborateurs, Helen McDonald, sous-ministre adjointe, Spectre, technologies de l'information et télécommunications, ainsi que M. Richard Simpson, directeur général du Commerce électronique.
Bienvenue à vous et bienvenue également à une délégation mexicaine, dont les membres sont assis dans l'auditoire et qui observeront le système parlementaire canadien à l'oeuvre. Je souhaite la bienvenue à la délégation mexicaine des États-Unis du Mexique.
Sans plus de cérémonie, commençons avec M. le ministre, qui nous fera part de ses remarques liminaires sur le projet de loi.
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Monsieur le président, je vous remercie et je remercie les membres du comité, bien sûr, de l'occasion de les rencontrer pour discuter du projet de loi C-27, Loi sur la protection du commerce électronique.
Aujourd'hui, je suis accompagné de deux collaborateurs Helen McDonald, sous-ministre adjointe, Spectre, technologies de l'information et télécommunications, et M. Richard Simpson, directeur général du Commerce électronique à Industrie Canada.
Monsieur le président, en un peu plus d'une décennie, l'Internet est devenu un moyen essentiel de communication et un outil qui permet d'être concurrentiel dans l'économie mondiale moderne. L'Internet est un élément indispensable du quotidien des Canadiens, et incontournable pour les entreprises de notre pays.
[Français]
Toutefois, au cours des dernières années, Internet et les cyberéconomies sont devenues plus vulnérables à cause de la croissance rapide et de la sophistication accrue du pourriel et des menaces en ligne.
[Traduction]
Le projet de loi que vous étudiez vise donc à encourager et à promouvoir la croissance du commerce électronique en renforçant la confiance des entreprises et des consommateurs envers le cybermarché.
En 2007, d'après un rapport, le phénomène du pourriel engendrait des coûts mondiaux de l'ordre de 100 milliards de dollars américains par année. La portion de ce montant que le Canada devait assumer serait d'environ 3 milliards de dollars. Les courriels commerciaux non sollicités sont plus qu'une simple nuisance. Avec le développement des maliciels, des logiciels espions, de l'hameçonnage et des diverses formes de virus, de vers informatiques et de chevaux de Troie, le pourriel est devenu une perturbation majeure du fonctionnement d'Internet et de l'économie canadienne en général.
Dans toutes les régions du pays, des voix toujours plus nombreuses nous demandent de mettre en place une législation qui protège les Canadiens et l'économie canadienne du phénomène du pourriel.
[Français]
La Chambre de commerce du Canada décrit le pourriel comme suit, et je cite: « un poids considérable qui doit être porté autant par les consommateurs que par le milieu des affaires. »
Des grandes associations commerciales comme l'Association canadienne du marketing, l'Association des banquiers canadiens, l'Association canadienne de la technologie de l'information et l'Association canadienne des fournisseurs Internet ont toutes demandé que soient adoptées de nouvelles lois pour contrer ce problème.
En octobre 2007, les représentants de neuf grandes entreprises de l'industrie qui participaient à la Table ronde du Canada sur l'avenir de l'économie Internet ont confirmé qu'ils appuyaient le principe des mesures législatives pour contrer le phénomène du pourriel et des autres menaces connexes sur Internet.
Nous avons entendu leurs préoccupations et celles de millions de Canadiens qui ont vu leur boîte de courrier électronique saturée de pourriels, et leur système informatique menacé par les dangers que posent les pourriels lorsqu'ils s'intègrent à leurs logiciels et dérangent leur style de vie.
Monsieur le président, il est temps d'agir.
[Traduction]
Nous avons discuté des mérites de ce projet de loi en deuxième lecture, et je suis fier de l'appui que le projet de loi a reçu des deux côtés de la Chambre. En fait, plusieurs parlementaires exigent depuis quelque temps le dépôt d'une législation qui mettrait un frein au phénomène du pourriel et des autres menaces qui pèsent sur Internet et sur la cyberéconomie.
À l'autre endroit, le sénateur Donald Olivier, par exemple, a présenté des projets de loi pour combattre le phénomène du pourriel. Au cours de la campagne électorale, tenue en septembre dernier, le premier ministre a annoncé que, s'il était réélu, le gouvernement déposerait une législation anti-pourriel.
J'aimerais rendre un hommage particulier au sénateur Goldstein et à son projet de loi S-220, déposé à l'autre endroit en février dernier. Je crois que le projet de loi qui nous occupe aujourd'hui constitue une amélioration par rapport à celui qu'a déposé le sénateur Goldstein, puisqu'il accorde à des organismes désignés les pouvoirs nécessaires à l'application de la loi: le CRTC, le Bureau de la concurrence, le Commissariat à la protection de la vie privée au Canada. Comme le projet de loi S-220, le projet de loi des Communes autorise le droit privé d'action.
Le député de Pickering—Scarborough-Est a souligné l'importance des efforts internationaux concertés pour combattre le phénomène du pourriel. Je tiens donc à indiquer que ce projet de loi fournit au CRTC, au Bureau de la concurrence et au Commissariat à la protection de la vie privée non seulement le pouvoir de collaborer entre eux, mais aussi, de collaborer avec leurs homologues internationaux. Le député de Pickering—Scarborough-Est a souligné l'importance d'imposer des sanctions administratives pécuniaires, ou SAP, dotées d'un véritable pouvoir de dissuasion. Je préciserais que ce projet de loi propose des SAP pouvant atteindre 1 million de dollars par contravention pour les individus et 10 millions de dollars pour les entreprises.
Au cours du débat à la Chambre, d'autres députés libéraux ont loué les principes de ce projet de loi. Le député de Scarborough—Rouge River a indiqué à la Chambre qu'il était très heureux de constater que le droit privé d'action était intégré au projet de loi. Ce droit permettrait aux utilisateurs et aux entreprises de poursuivre au civil toute personne qui contreviendrait à cette loi. Monsieur le président, cette mesure a prouvé son efficacité aux États-Unis, et cet exemple démontre que nous avons adopté des pratiques exemplaires qui ont fait leurs preuves ailleurs dans le monde.
Depuis longtemps, le NPD souhaite une législation anti-pourriel. L'automne dernier, sa plateforme électorale contenait l'engagement « à combattre le vol d'identité et maîtriser la fraude en ligne commise aux dépens des consommateurs et des personnes âgées... y compris le pollupostage et l'hameçonnage ». Au cours du débat en deuxième lecture, la députée de Nanaimo—Cowichan nous a rappelé l'impact du pourriel sur la productivité des travailleurs canadiens. Elle a rafraîchi notre mémoire en soulignant que le Canada est le seul pays membre du G-7 qui ne possède pas de loi anti-pourriel, et je voudrais lui assurer, par votre entremise, que le projet de loi profite des pratiques exemplaires que des pays ont adoptées avant nous lorsqu'ils ont déposé des projets de lois anti-pourriel.
Le député de Timmins—James Bay a bataillé ferme pour protéger les Canadiens contre le phénomène du pourriel. Il s'est inquiété des répercussions que le projet de loi C-27 pourrait avoir sur la Liste nationale des numéros de télécommunication exclus. Le député libéral de Scarborough—Rouge River a aussi exprimé des craintes à cet égard.
Au fait, cette liste, qui compte plus de 6 millions de noms de Canadiens est maintenant opérationnelle et efficace. Actuellement, nous avons toujours la possibilité de réviser ces mesures, mais nous aimerions maintenir la liste et, pour le moment, nous n'avons pas l'intention de la mettre en dormance avec ce projet de loi.
Comme mon secrétaire parlementaire l'a souligné au cours du débat en deuxième lecture, le projet de loi C-27 n'abolira pas cette liste. En fait, le paragraphe 6(7) de la LPCE améliore ce genre de liste en isolant le télémarketing des mesures prévues par la loi grâce à l'exclusion des communications vocales interactives, des fac-similés et des enregistrements de la parole envoyés à un compte téléphone.
Il est cependant reconnu qu'avec la convergence des technologies, la distinction entre la téléphonie vocale et les communications transmises par Internet est appelée à disparaître. Les articles 84 à 86, qui pourraient abroger l'article 41 de la Loi sur les télécommunications et la liste des numéros de télécommunication exclus ne seront pas proclamés par le gouvernement tant qu'il ne sera pas nécessaire de faire face à de tels changements. Nous allons donc continuer de surveiller cet aspect particulier des modifications qu'apportera cette loi au bout d'un certain temps et nous aurons la souplesse voulue pour réagir à ces changements.
Le Bloc s'est déclaré en faveur des principes de ce projet de loi. Le député de Chicoutimi—Le Fjord a souligné l'augmentation de la quantité de pourriels et il s'est demandé si les entreprises avaient l'intention de modifier les techniques qu'elles utilisent pour communiquer avec leurs clients.
Avant la clôture du débat, le 7 mai, je crois que le député de Jeanne-Le Ber allait soulever un point relatif à la difficulté que représente le contrôle d'Internet. Il est regrettable que le débat ait pris fin à ce moment, parce que je suis conscient des préoccupations que soulève l'application de la loi lorsque les technologies de communication ne connaissent pas de frontières. Je désire cependant rassurer les membres du comité qu'il est réellement possible que des lois anti-pourriel produisent un impact considérable.
En Australie, par exemple, après l'entrée en vigueur de la loi sur les pourriels, la proportion de la production mondiale de pourriels générés dans ce pays a connu une forte décroissance. Certains des grands polluposteurs, plus particulièrement ceux du domaine de la pornographie, ont mis fin à leurs activités en Australie.
Monsieur le président, deux thèmes revenaient constamment au cours des interventions du débat en deuxième lecture. Premièrement, tous les partis appuient les principes du projet de loi. Nous souhaitons simplement nous assurer qu'il soit complet. Deuxièmement, de nombreux intervenants ont mentionné qu'ils étaient impatients d'étudier plus en détail ce projet de loi en comité.
Je suis heureux que nous soyons rendus maintenant à cette étape. J'incite les membres du comité à lire le projet de loi, à en comprendre l'esprit et à poser des questions. Vous verrez que ce projet de loi est solide, réfléchi et qu'il aura une incidence certaine sur la protection des Canadiens qui font du cybercommerce.
Sur ce, monsieur le président, nous serons très heureux d'entendre les observations des membres du comité. Pour les aspects plus techniques du projet de loi, nous avons des fonctionnaires du ministère pour répondre à vos questions et clarifier les dispositions techniques.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je veux d'abord remercier le ministre de ses observations et j'aimerais lui redire, sans ambiguïté, la satisfaction avec laquelle le Parti libéral accueille les dispositions anti-pourriel du projet de loi C-27. Nous sommes assurément heureux d'y voir une suite des réflexions du groupe de travail qui a déposé son rapport en 2005.
Cela dit, je dois cependant mentionner des motifs très importants de préoccupation que suscite le projet de loi et qui m'ont été exprimés au cours des dernières semaines.
Si j'essayais de résumer la chose en une image, je dirais que, pour éliminer les pourriels, le projet de loi ratisse trop large. Les difficultés surgissent dans les menus détails, et on redoute qu'il ait des effets négatifs. Pour ratisser si large, on s'est contenté de définitions si générales que quelque chose d'aussi simple qu'un programme informatique peut donner lieu à plusieurs interprétations. La portée des dispositions anti-pourriel est actuellement trop générale, plus précisément à l'égard de la notion de consentement, tandis que les exclusions portent sur des cas trop précis. Les exigences en matière d'exclusion sont inapplicables, au risque de paralyser certaines manifestations légitimes du discours commercial et du commerce électronique.
Nous voulons aider à parfaire le projet de loi, qui a le mérite de s'attaquer aux pourriels, mais nous avons beaucoup de pain sur la planche pour dissiper les craintes dont nous ont fait part des personnes qui veulent elles aussi que le projet de loi C-27 aboutisse.
Je suppose que l'équipe qui a rédigé le projet de loi a consulté les lois en vigueur depuis peu dans d'autres pays. Vous avez mentionné l'Australie; la Nouvelle-Zélande est un autre exemple. Ma première question est la suivante: les rédacteurs ont-ils consulté les lois d'autres pays? À première vue, certaines de leurs dispositions semblent répondre à bon nombre des préoccupations dont diverses organisations m'ont fait part.
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Le projet de loi mise beaucoup sur les mandats et les compétences actuels de ces trois organismes. On pourrait donc considérer le CRTC comme la principale organisation chargée de circonscrire la propagation des pourriels et l'utilisation des logiciels espions.
Quant aux deux autres organismes, nous essayons, à partir de leurs mandats, de nous assurer que le Bureau de la concurrence est en mesure d'appliquer ses règles et de jouer son rôle à l'égard de la publicité trompeuse, dans un contexte informatique. Nous avons donc élargi son mandat, mais il utilise ses outils actuels.
Pour ce qui concerne le Commissariat à la protection de la vie privée, nous voulons nous assurer qu'il possède les moyens d'empêcher la création de listes électroniques qui peuvent être vendues pour la propagation de pourriels.
Nous élargissons les mandats du Commissariat à la protection de la vie privée et du Bureau de la concurrence. Mais ils utilisent les moyens qui sont déjà à leur disposition. Avec le CRTC, nous créons une manière d'autre tribunal qui aura compétence en matière d'infractions commises avec des pourriels et pourra sévir en conséquence.
Pour assurer la coordination au sujet de laquelle vous vous inquiétez, nous proposons la création d'un petit groupe au sein d'Industrie Canada, qui fera en sorte de coordonner efficacement le travail des trois organismes pour que la loi atteigne son objectif. Dans une perspective plus générale, le Canada continuera ainsi d'être à l'abri des pourriels et de ne pas être un paradis pour ceux qui les envoient. Industrie Canada sera donc doté d'un rouage qui coordonnera à l'échelle nationale l'action efficace des trois organismes.
On propose également un centre à qui on pourrait signaler les pourriels. Il desservirait les trois organismes, pour empêcher la répétition inutile des efforts.
Du travail de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui a commencé à examiner le phénomène du pourriel et d'autres activités nocives sur l'Internet, il y a quelques années, il est ressorti qu'il fallait une combinaison de moyens, à la fois juridiques et techniques, pour combattre les pourriels. C'est, je crois, la première leçon qui a été apprise.
Cette approche axée sur la polyvalence des outils s'articule notamment autour de moyens juridiques, comme en témoigne le travail que nous avons effectué sur la question des pourriels. Je crois que tous les pays qui ont obtenu de bons résultats contre les pourriels — par exemple l'Australie — se sont dotés d'une approche polyvalente. De fait, l'Australie, à l'instar du Canada, a fait allusion à la polyvalence au moment même où l'OCDE préconisait cette approche.
L'Australie a adopté contre les pourriels une stratégie qui, comme ce projet de loi, se fonde sur la notion de consentement. Comme je l'ai mentionné, les Australiens ont considéré cette stratégie comme un régime national qui devait fonctionner dans le contexte d'une combinaison d'ententes internationales pour combattre le phénomène des pourriels. Une autre ressemblance avec le projet de loi C-27 réside dans le fait que les Australiens utilisent eux aussi leur organisme de réglementation des communications pour combattre les pourriels sur certains fronts.
Fait intéressant, l'Australie a procédé à un examen de sa loi anti-pourriel en 2006, environ trois ans après son adoption. À la lumière des données recueillies, elle a constaté que les dispositions juridiques mises en place avaient permis de réduire considérablement sa contribution — si l'on peut dire — au volume mondial de pourriels. L'Australie ne se trouvait plus dans la liste des 20 premiers producteurs de pourriels. Voilà donc, à mon sens, un bon exemple de l'efficacité de la stratégie de la boîte à outils dans ce pays.
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2004, vous dites? Je vous remercie, ça répond à ma question.
C'est donc un dossier qui a mûri. Nous avons l'appui de nos collègues. C'est vrai, il reste certains détails à régler. Ma question, aujourd'hui, se divise en deux volets, et me provient autant des discussions que j'ai eues que des lectures que j'ai faites.
Premièrement, supposons que vous avez acheté un logiciel. Un bon soir, le fabricant décide de faire une mise à jour et, ce faisant, il installe des fichiers-témoins ou je ne sais quoi sur votre ordinateur, est-ce que c'est visé par la loi? J'aimerais savoir s'il faut changer la manière dont le projet de loi est libellé ou si nous allons plutôt l'adopter tel quel et attendre au moment où sera rédigé le règlement d'application pour apporter les correctifs nécessaires? C'est ma première question.
Dans un autre ordre d'idées, et je crois que vous nous avez déjà donné un bon aperçu de la situation, mais... Nous n'allons pas accorder la sanction royale, ou comment dit-on, promulguer l'article 86, je crois, c'est-à-dire celui qui, sauf erreur, abroge carrément les dispositions touchant la Liste nationale de numéros de télécommunications exclus. Alors, tant qu'on ne le promulguera pas, cet article demeurera en suspens, du moins jusqu'à ce qu'on en ait besoin.
Nous avons eu droit à un excellent exemple ici même, et la plupart des personnes présentes aujourd'hui peuvent en témoigner, et c'est celui d'un pays africain dont les habitants n'ont pas besoin de cartes pour faire leurs transactions bancaires, parce que tout se fait par téléphone. Qui sait à quel type de pourriels les gens de ce pays s'exposent maintenant, ou de n'importe quel autre pays, quand on y pense? La gamme complète de transactions bancaires peut se faire par téléphone, et c'est peut-être vers là que nous nous dirigeons. Ou vers quelque chose du genre...
Y a-t-il certains énoncés en particulier que vous avez retravaillés, ou que vous aimeriez que le comité modifie? Je ne sais même pas si c'est quelque chose que l'on peut faire ici, mais en ce qui concerne les processus, comment...? Je dois dire que mon opinion rejoint un peu celle de M. Masse. J'aimerais bien que ce projet de loi puisse être adopté relativement rapidement. Les prochains jours seront consacrés aux témoignages. Je crois que nous devrions aller de l'avant. Nous attendons depuis trop longtemps. C'est ce genre de situation qui fait que les gens en veulent au gouvernement, parce que nous prenons une éternité pour régler un problème, alors que nous pourrions être passés à autre chose depuis longtemps.
Si jamais il vient à nous être soumis, je débattrai avec plaisir du projet de loi de M. Masse.
Il va sans dire que je respecte la volonté qu'ont les membres du comité de s'attaquer avec nous au projet de loi à l'étude et d'en arriver à la meilleure loi possible, mais comme je l'indiquais tout à l'heure, chaque année, les pourriels coûtent 3 milliards de dollars aux entreprises canadiennes. Il faut notamment tenir compte des coûts associés aux mesures de protection contre les pourriels. Que nous soyons entrepreneurs ou consommateurs, nous achetons tous notre logiciel antivirus, poursuivant ainsi la lutte -- toujours plus acharnée -- contre les polluposteurs, ce qui nous oblige à demeurer vigilants et à acheter toutes sortes de mises à jour.
C'est coûteux, comme vous le savez. Je ne suis pas en train de dire que la loi va tout régler. Il ne fait aucun doute que les polluposteurs, les méchants de l'histoire, tenteront de contourner les règles, mais il n'en demeure pas moins qu'à l'heure actuelle, le Canada est un boulet à la cheville du monde. Notre pays héberge à peu près le tiens des 25 principaux polluposteurs du monde. Pourquoi? Parce qu'ici, c'est encore le Far West.
Il faut que nous y mettions du nôtre. Sur la scène internationale, la collaboration avec Interpol est très difficile. Comme je le disais à M. Bouchard, elle est difficile parce que nous n'avons aucune loi sur laquelle nous appuyer. Nous ne pouvons même pas nous prétendre sans reproches. Nous ne sommes pas considérés comme des partenaires enviables. Il faut donc que nous ayons une loi, et il faut qu'elle soit le plus efficace possible.
Je sais très bien que ce ne sera pas une panacée, et je n'ai jamais dit le contraire. Mais l'expérience des autres pays nous montre que... et l'Australie est un bon exemple. À partir du moment où elle s'est dotée d'une loi et où elle a commencé à la faire appliquer, les pourriels provenant de l'intérieur de son territoire ont diminué de 40 p. 100. Je crois donc que les répercussions sont bien réelles, que ce soit parce qu'il en coûtera moins cher aux entreprises ou parce que les consommateurs vivront moins de frustrations, mais c'est l'effet recherché.
Et je crois que le moment ne pourrait pas être mieux choisi, précisément à cause du ralentissement économique mondial.
En ce qui concerne une garantie ou toute autre forme de communication pertinente sur un produit, il y a deux possibilités. Tout d'abord, lors de l'achat du produit, l'acheteur peut donner son consentement exprès par lequel il déclare vouloir recevoir en tout temps des renseignements sur les garanties, la sécurité du produit, et ainsi de suite. Cependant, lorsque ce n'est pas le cas, le consentement tacite dans le cadre d'une relation d'affaires en cours s'applique à cette situation. Le délai de 18 mois est habituellement assez long pour garantir que la relation d'affaires devient périmée à partir d'un certain temps. Cependant, c'est un détail sur lequel nous pouvons revenir.
Si vous me le permettez, monsieur le président, j'aimerais reparler du groupe de travail sur le pourriel et du travail qu'il a accompli. Le raisonnement du groupe m'est plutôt familier, puisque j'ai participé aux activités des sous-groupes et du groupe de travail comme tel. Je tiens à souligner que des gens tels que Tom Copeland, président de l'Association canadienne des fournisseurs Internet, étaient membres du groupe de travail sur le pourriel. D'ailleurs, le ministre a mentionné tout à l'heure que l'association appuyait le projet de loi. La plupart de ses membres considéreraient sûrement que le projet de loi est très cohérent avec le cadre qu'ils ont élaboré. Cependant, il reste à développer certains aspects du projet de loi qui se trouvent également dans le rapport du groupe de travail sur le pourriel, tels que la définition des pratiques s'inscrivant dans le régime de consentement tacite. Le règlement auquel le ministre a fait allusion sera utilisé pour relever certains détails nécessaires pour que le projet de loi soit efficace dans un contexte commercial.
Le rapport du groupe de travail sur le pourriel renferme entre autres le travail effectué par l'Association canadienne du marketing. Son président, John Gustavson, était également membre du groupe de travail. L'association s'est dite en faveur du projet de loi. L'annexe dont je parle consistait en une série de directives sur le marketing par courriel commercial s'adressant aux entreprises.
Nous avons toujours eu l'intention que ces directives, qui ont été préparées par le groupe de travail sur le pourriel, puis adoptées par l'Association canadienne du marketing et endossées par un certain nombre d'entreprises canadiennes, seraient reprises dans un règlement et du coup, dans les principes de fonctionnement du projet de loi C-27 lorsqu'il serait adopté.
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Oui. J'ai juste une petite question.
Je me questionne sur la problématique que nous avons rencontrée, vers la fin de l'année ou au début de cette année, en lien avec la liste d'exclusion des numéros de téléphone. Cela me dérange un peu. Certains ont réussi à acheter, par l'entremise d'Internet, les numéros de téléphone provenant de la liste d'exclusion. Les gens concernés ont été contactés par des agents de télémarketing.
À la lumière de ce qui est arrivé, j'ai compris ce que M. Clement disait un peu plus tôt, à savoir qu'il y aurait possiblement une liste d'exclusion similaire pour les adresses de courrier électronique, ce qui empêcherait certains d'envoyer des pourriels. Toutefois, il est certain que cette liste serait disponible sur Internet. Ainsi, des gens d'ailleurs, de pays où aucune loi sur la protection contre les pourriels n'existe, pourraient acheter la liste des adresses de courrier électronique par l'entremise d'Internet, de la même façon que certains l'ont fait avec la liste d'exclusion des numéros de téléphone. De cette façon, ils pourraient communiquer avec les gens et envoyer des pourriels comme bon leur semble, des publicités qui viendraient d'ailleurs, de pays qui ne sont pas contraints par des mesures législatives.
J'aimerais savoir de quelle manière vous pensez contrer ce phénomène sur Internet. Ici, au Canada, des gens ont réussi à trouver la liste d'exclusion. Si ça s'est fait ici, je suppose qu'ailleurs dans le monde où de telles lois n'existent pas, il est possible de trouver cette liste d'exclusion par l'entremise d'un autre média pour faire de la publicité pour quelqu'un d'autre.