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Ma question favorite est celle-ci: c'est qui la CATA? Vous vous souviendrez certainement que nous sommes venus vous voir il y a quelques années. Nous étions très préoccupés par la possibilité que l'on opte pour la formule des enchères inversées et, comme vous le savez, lorsque les gouvernements font une erreur, nous n'hésitons pas à exprimer notre opposition, étant donné nos étroites relations avec les membres de la communauté, et c'est ainsi que nous espérons pouvoir fournir de bons conseils. Je pense qu'il importe de comprendre qui nous sommes, par rapport aux autres groupes que vous avez reçus.
Dans le secteur à but non lucratif, il existe de nombreux groupes d'intérêts. D'ailleurs, je travaillais autrefois pour un groupe de ce genre, soit l'Association minière du Canada, et nous avons justement beaucoup insisté sur la verticalité du marché, et ce dans l'intérêt des sociétés minières.
Par contre, la CATA n'est pas un groupe d'intérêts. Nous sommes essentiellement une communauté, et ce qui nous intéresse surtout, c'est de créer la « nation d'innovation ». La nation d'innovation a été bien définie par Terry Matthews. C'est lui qui est notre porte-parole national, ce qui vous donne une bonne idée de ce en quoi consistent nos valeurs. Il a créé des entreprises. Il a joint le geste à la parole; donc, nous sommes le reflet de tout ce qu'il considère comme des valeurs canadiennes.
Il nous faut notre part de la production et de la distribution des biens et services. La nation d'innovation comporte de nombreux éléments, allant de l'approvisionnement au leadership en passant par les ventes à l'exportation, et voilà justement notre raison d'être. Nous sommes classés 14e et nous travaillons fort pour nous classer au 1er rang; or l'approvisionnement est un aspect de cette activité.
Avec qui tenons-nous des consultations? Eh bien, en Caroline du Sud, nous avons actuellement un groupe composé de BMW, d'Intel et de Cisco qui examine le véhicule du réseau.
Quels sont les besoins futurs en matière de technologie et comment les Canadiens peuvent-ils s'assurer d'approvisionner ce marché? Eh bien, nous avons un groupe appelé Les femmes et la technologie, qui travaille avec Condition féminine Canada, afin de créer des modèles pour les jeunes Canadiennes et de voir comment nous pouvons créer de véritables chefs de file chez les femmes professionnelles dans le secteur de la technologie.
Nous travaillons également de pair avec le Conseil de recherches national du Canada et les forces policières canadiennes pour examiner, non seulement les technologies mais aussi les méthodologies qui sont au service de la sécurité nationale, afin de nous assurer que nos transports sont sûrs et sécuritaires, et le fait est que nous sommes un chef de file mondial dans ce domaine.
Des fournisseurs de service Internet font également partie de notre groupe, et en leur nom, nous désirons vous féliciter pour votre loi antipourriel.
Dans d'autres cas, il s'agit de technologie écologique, mais ce n'est pas un intérêt particulier. Quant à nous, nous sommes engagés à nous assurer que le Canada obtienne sa juste part dans les années qui viennent, et c'est sous cet angle que nous examinons la question de l'approvisionnement.
Nous sommes également différents en ce sens que nous valorisons la recherche. Nos bureaux sont situés dans les universités, si bien que, quand vous vous demandez ce que nous faisons, vous allez voir que nous entreprenons de grands projets de recherche — par exemple, un projet de gestion de la performance entrepris avec PricewaterhouseCoopers. Nous nous intéressons également à l'adoption des technologies. Dans ce domaine, nous travaillons en collaboration avec Microsoft. Nous avons une équipe de recherche professionnelle qui s'assure que nous suivons les bonnes méthodologies.
Il est beaucoup trop facile d'être un groupe d'intérêts et de ne défendre donc que ses propres intérêts. Selon nous, le contexte est beaucoup plus important; il faut donc tout examiner dans le bon contexte, et c'est cela qui est nécessaire quand on parle d'approvisionnement.
Le prochain élément, en plus de la recherche sur l'approche impartiale, c'est que nous trouvons des experts qui n'ont pas de véritable intérêt personnel à protéger, et je pense que nous avons l'un des meilleurs DPI du Canada. Peut-être connaissez-vous déjà les antécédents de Charles: il a travaillé chez Alcatel, chez Nortel, dans différents secteurs du système de soins de santé et il est lauréat de la Médaille d'or. Quand nous menons des recherches, nous confions le travail à un expert qui peut expliquer l'ensemble des résultats de façon claire et impartiale. En ce qui me concerne, c'est la bonne orientation à prendre du point de vue des politiques d'intérêt public, et c'est justement ce que nous allons essayer de faire aujourd'hui.
Je ne suis pas expert en approvisionnement, mais je peux vous dire, sans risque de me tromper, que nous avons mené des consultations dans l'ensemble du Canada. Nous avons donc consulté un vaste éventail de personnes qui sont touchées par la question. Nous avons également essayé d'être justes, transparents et honnêtes en élaborant nos conseils, étant donné que nous ne sommes pas un groupe d'intérêts.
Charles, ayant donné ces renseignements de base, je vous cède maintenant la parole.
Merci infiniment de nous avoir invités à comparaître. J'espère que cette information vous sera utile.
Nous avons les résultats du sondage, que nous pourrons vous présenter plus tard, si vous le désirez. Vous les avez dans votre trousse, de même que d'autres éléments d'information. Je préfère ne pas prendre trop de temps maintenant pour vous les expliquer.
C'est en 2008, je pense, que TPSGC a élaboré un document et a diffusé un message au sujet de son projet. Si je ne m'abuse, ce document indiquait, tout d'abord, qu'il y aurait désormais quatre piliers, dont le Réseau de communication d'entreprise du Canada, et que tout serait regroupé. C'est l'impression qu'avaient nos membres. Bien sûr, les membres de notre secteur d'activité, à l'exception peut-être de certains grands intégrateurs, n'étaient pas très contents de cette nouvelle.
Peu de temps après, nous avons constaté que les contrats liés au mobilier étaient désormais regroupés. Donc, nos membres ont compris que les PME ne pourraient plus affronter la concurrence, étant donné que tout était regroupé et qu'il s'agissait donc de très gros contrats. À leur avis, cette façon de faire favorisait les grandes entreprises internationales, et c'est justement ce qu'ils nous ont dit en répondant à notre sondage.
S'agissant du réseau de télécommunications — et je précise que j'ai reçu beaucoup de commentaires au sujet du Réseau de communication d'entreprise du Canada et ce qui est prévu dans les mois qui viennent — je me disais qu'il serait important que vous soyez au courant de notre opinion à ce sujet, et notamment celles des membres de l'Alliance.
La plupart des grandes entreprises ont déjà fait ce que le Réseau envisage de faire d'ici quelques années. C'est tout à fait logique. Il suffit de voir ce qui se passe à l'heure actuelle. Je ne suis pas au courant des chiffres exacts, mais j'entends dire qu'il existe entre 100 et 150 réseaux à l'heure actuelle. À mon avis, il existe un nombre important de réseaux, car, quand j'ai travaillé au ministère de la Justice, j'en ai créé un moi-même. Je savais qu'il en existait à l'époque pas mal dont j'aurais préféré profiter, mais je n'étais pas en mesure de le faire à ce moment-là.
Quand ce genre de chose se produit, il est évident qu'il y a beaucoup de double emploi ainsi que des coûts nettement plus importants, et c'est cela qui me préoccupe grandement, ainsi que nos membres. La sécurité n'est plus garantie. Le réseau devient vulnérable et susceptible d'être attaqué ou infiltré par des pirates informatiques ou d'autres gouvernements. Je peux vous dire que, lorsque je travaillais pour GE et que j'envisageais de consolider nos réseaux… et même chez Abbott, nous faisions toutes les heures l'objet d'attaques de la part de personnes qui voulaient accéder à notre réseau pour voir ce qui s'y trouvait, et d'autres qui voulaient nous voler. C'est donc pour nous une très grave préoccupation.
Il y a eu une certaine confusion, et je trouve donc utile de vous faire part de l'opinion de l'Alliance au sujet de ce réseau. Beaucoup de gens ont recours à des analogies dans ce contexte, et je voudrais faire de même.
Si vous voulez avoir accès à Internet chez vous, au moment de chercher des fournitures, vous n'avez que deux, trois ou quatre choix en tout, selon la région où vous habitez. Il n'y a pas vraiment énormément de fournisseurs qui pourront vous offrir le service Internet chez vous, tout simplement parce qu'ils peuvent s'occuper de tout le reste à l'extérieur de votre maison. Ils peuvent vous brancher sur les différents serveurs et les différents réseaux. Si vous avez besoin d'être branché sur quelque chose, ils peuvent se charger de cela pour vous.
Ils assurent également ce qu'on appelle les services gérés, qui sont regroupés avec votre service Internet. Si vous avez des services Internet, et je suis convaincu que la plupart d'entre vous en ont, l'un des services regroupés qu'on vous fournit est celui de la facturation. On vous envoie une facture indiquant combien vous devez au fournisseur. Parfois on vous dit même quelle largeur de bande vous avec utilisée — c'est le cas pour ma facture — et dans quelle mesure il vous en faut plus ou moins. Et, bien entendu, le fournisseur règle les problèmes lorsqu'il y a une panne qui touche le réseau. Voilà donc les services regroupés qui sont offerts, et mon fournisseur me donne un numéro à composer si mon réseau tombe en panne.
C'est ainsi que je vois le Réseau de communication d'entreprise du Canada. C'est le RCEC qui s'occupe de cela. Donc, au lieu d'avoir des connexions distinctes pour tous les gens chez moi — nous sommes cinq — avec des compagnies différentes, nous n'en avons qu'une pour toute la maison.
À l'intérieur de la maison, toutefois, nous pourrions avoir un autre réseau, et cela ne fait pas partie de ce qu'offre le RCEC. Je pourrais établir un réseau sans fil, de façon à connecter le Xbox de mon fils, l'ordinateur portatif de ma fille, mon ordinateur de bureau et l'ordinateur de ma femme à la maison. Je pourrais m'adresser à n'importe quelle PME pour obtenir cela. Cette dernière pourrait venir chez moi pour établir ce réseau. Je pourrais aussi acheter un ordinateur à n'importe laquelle de ces compagnies.
C'est là que je vois une différence entre le RCEC et le groupage des services extérieurs et intérieurs, de même que toutes les applications, car, selon moi, les PME peuvent également assurer ce service. Bien sûr, cela n'empêche pas les grandes entreprises d'être présentes dans ce secteur, mais ce n'est pas vraiment leur rayon. Par contre, les PME sont très efficaces dans ce secteur.
Ce que nous constatons, c'est que les gros fournisseurs de services de télécommunication sont bien placés pour offrir le réseau extérieur. Il y en a seulement quelques-uns et c'est une activité à forte intensité de capitaux. Si ces derniers font cela et les PME continuent à se charger des services intérieurs, pour nous, cela permet d'atteindre un équilibre très intéressant.
S'agissant du groupage des réseaux et des avantages pour les PME, très rapidement, j'estime que cela permet un certain équilibre. À présent, les PME comprennent ce en quoi consiste leur rôle lorsqu'il existe un réseau extérieur. Cet équilibre est donc positif.
Encore une fois, comme je vous l'expliquais par rapport à un autre acétate, les grandes entreprises de télécommunications s'occupent du réseau extérieur, qu'il faut sécuriser, et les PME se chargent de tout ce qui est lié au service intérieur — il peut s'agir de fournir de nouvelles applications en matière de sécurité, de modernisation, etc. D'ailleurs, rien n'empêche les grands intégrateurs d'être présents également dans cet espace.
Je voudrais maintenant vous faire part des préoccupations de nos membres en ce qui concerne le regroupement des contrats. En dehors du réseau dont nous venons de parler, ils estiment que tout ce qui est susceptible d'être regroupé est nécessairement anticoncurrentiel. Si on regroupe trop les contrats, il est évident que les PME ne pourront pas affronter cette concurrence. En ce qui les concerne, cette façon de faire favorise les grandes entreprises.
Sur le premier acétate qu'on vous a montré, nous indiquions que 97 p. 100 des entreprises canadiennes sont des PME. Je suis sûr que, dans toutes vos circonscriptions électorales et dans vos régions respectives, la survie de ces dernières dépend de leur capacité de traiter avec différents organismes. Mais, si vous regroupez les contrats, vous créez nécessairement une demande de propositions de grande envergure à laquelle les PME peuvent difficilement répondre.
J'ai vu ce que c'est de l'autre côté. D'ailleurs, j'ai connu les deux situations. En ce qui concerne les PME, préparer une soumission pour une demande de propositions de grande envergure peut coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars. Le fait est qu'elles ne peuvent tout simplement pas se permettre de faire cela. Si elles ne sont pas retenues, elles ne pourront certainement pas se permettre de préparer une soumission la fois suivante. Donc, en réalité, cette façon de faire réduit le nombre de compagnies canadiennes qui peuvent traiter avec le gouvernement fédéral. Voilà l'opinion exprimée par nos membres à ce sujet-là.
Je voudrais vous parler un peu des préoccupations de nos membres. Lors de notre sondage, ils ont inclus des commentaires au sujet de leurs problèmes. Je me disais qu'il serait important de vous en parler ici. Certains des éléments m'ont un peu surpris.
Premièrement, ils nous ont dit que l'approvisionnement est inutilement lent et complexe au sein du gouvernement du Canada. En ce qui les concerne, cela défavorise les PME canadiennes, et notamment les compagnies qui se spécialisent dans la R-D, et ils sont donc d'avis que le Canada devrait faire en sorte qu'il leur soit plus facile de traiter avec le gouvernement.
Ils nous ont également dit — et j'ai trouvé cela intéressant — que les gestionnaires qui travaillent au sein de la fonction publique ont peur d'exercer les pouvoirs qui leur sont délégués, en raison d'une pléthore de règles et de règlements incompatibles qui les empêchent de travailler efficacement. Ils ont peur de se faire taper sur les doigts. Le fait est qu'il existe trop de règles incompatibles.
D'autres membres m'ont dit que les directeurs généraux refusaient souvent de prendre une décision en raison de toutes ces règles incompatibles, de sorte que d'autres organismes étaient obligés de s'y intéresser et avaient éventuellement une opinion différente au sujet de la règle concernée. Or, le directeur général était probablement le mieux placé pour prendre la décision.
Certaines PME ont donc abandonné totalement l'idée de vendre leurs produits au gouvernement du Canada, mais, par contre, ils ont réussi à les vendre à des gouvernements étrangers. Je trouve cela très préoccupant. Je vous donne l'exemple d'une compagnie de Kanata.
Je connais cette compagnie de Kanata. Je suis allé voir leur technologie et ce qu'ils sont capables de faire. Le fait est que cette dernière fabrique ce qui pourrait être considéré comme l'ordinateur le plus rapide du monde. Il est plus rapide que l'ordinateur Cray, qui était autrefois l'ordinateur le plus rapide du monde. Ils ont tenu compte des graves préoccupations de nos centres de traitement des données. C'est dans les centres de traitement des données qu'il y a toujours un grand nombre d'ordinateurs. Ces ordinateurs utilisent énormément d'électricité et prennent énormément de place. À l'heure actuelle, l'électricité coûte très cher. Il s'agit toujours d'un poste très important dans tous nos budgets, comme c'est le cas aussi du coût de l'immobilier. Il faut de plus grands locaux pour tout cet équipement. Bien sûr, cela coûte très cher.
Donc, cette compagnie a mis au point un ordinateur qui utilise un tiers de l'électricité normalement requise. Il regroupe en une machine toutes sortes d'autres types d'équipement qui la rend très puissante — c'est donc un excellent moyen de réduire le coût des installations et de l'électricité.
Il y a trois semaines, un responsable qui traite avec cette compagnie m'a fait savoir que le conseil d'administration a donné comme instruction au PDG de ne plus essayer de vendre leurs produits au gouvernement du Canada. À leur avis, c'était une perte de temps. Il faut un investissement d'énergie trop important, et cela ne donne jamais rien. Je pense qu'ils sont en pourparlers avec le gouvernement depuis deux ou trois ans. Entre-temps, ils ont réussi à vendre quatre unités au gouvernement américain.
Pour moi, c'est très inquiétant. Et, c'est une grave préoccupation pour nous. Si nous voulons assurer l'expansion et la prospérité des compagnies canadiennes, il faut absolument régler ces problèmes.
Les PME canadiennes se voient également comme des lieux d'incubation en matière d'innovation et de recherche de solutions. Il suffit de regarder autour de soi et de voir, par exemple, les succès qu'a remportés le secteur de la biotechnologie à Montréal pour s'en rendre compte. À Kanata, toutes sortes de nouvelles compagnies ont été créées par Newbridge. Malgré l'échec de Nortel, les gens ont réussi à trouver un emploi dans les autres compagnies créées par Newbridge. Les avantages de ce développement sont clairs, en ce qui nous concerne.
Si vous permettez, je voudrais revenir sur ce que je vous ai dit il y a quelques instants; j'ai fait une erreur en préparant l'acétate. On y dit que d'autres pays appliquent des politiques visant à réserver certains marchés aux PME. Mais, je me suis trompé. C'est ce terme qui a été employé dans les discussions avec moi, mais après que les acétates aient déjà été imprimés, on m'a fourni une explication exacte de ce que cela signifie. Comme vous pouvez vous imaginer, je voulais absolument éviter d'employer l'expression « politique de réservation » une fois que j'avais compris ce que cela voulait dire.
En réalité, on parle d'une politique d'innovation, et non de réservation. D'autres pays, comme les États-Unis, achètent des produits novateurs aux compagnies se spécialisant dans les innovations industrielles, et ces derniers ont établi des politiques spéciales qui leur permettent de le faire. Nos membres se demandent donc pourquoi nous n'avons pas une telle politique au Canada. Cela les aiderait grandement à créer des compagnies prospères.
À mon avis, les PME jouent un rôle très positif, même si je n'ai pas l'intention de trop insister là-dessus. Pour moi, elles offrent un excellent rapport qualité-prix. Il suffit de regarder autour de la salle pour voir le nombre de personnes qui sont munies d'un BlackBerry. RIM était justement une PME au début. Si je quitte la maison sans prendre mon BlackBerry, je fais demi-tour pour aller le chercher. Les choses ont justement beaucoup changé en cinq ans.
Comme John vous le disait tout à l'heure, nous critiquons le gouvernement aussi souvent que possible, mais en même temps, nous avons le sens des proportions. Le fait est que nous sommes encouragés par certains éléments. Je vous parlais tout à l'heure de ce qui a été annoncé en 2008, mais, à présent, de nouveaux cadres ont assumé la responsabilité des TI à TPSGC. Nous avons eu le privilège de leur parler, et ils nous ont dit qu'ils n'ont pas l'intention de regrouper les services professionnels. Ils comprennent la nécessité d'atteindre un juste équilibre et de permettre aux grandes entreprises de télécommunications de se charger du réseau extérieur. En même temps, ils comprennent très bien la valeur des PME, et c'est certainement le message qu'ils nous ont communiqué.
Donc, ne pas regrouper les services professionnels nous semble être la bonne approche. Ils veulent nous écouter et je pense qu'ils ont tout de même un travail difficile à faire pour ce qui est d'atteindre le bon équilibre et de contenter tout le monde, mais nous aimerions simplement recevoir un document qui affirme cette intention-là. Voilà ce qui inquiète nos membres: nous avons tous vu les déclarations faites en 2008. Or, nous n'avons rien reçu par écrit dernièrement, et nos membres voudraient donc recevoir quelque chose par écrit qui affirme l'intention du gouvernement de ne pas regrouper les services professionnels.
Pour nous, la meilleure approche est axée sur l'équilibre. S'agissant du rôle des compagnies de télécommunications, des grands intégrateurs et des PME, à mon avis, il y a de la place pour tout le monde, et le Canada aura compris qu'il s'agit effectivement de la meilleure approche.
Enfin, je vous présente nos recommandations.
Il est évident que nous sommes d'avis qu'il faut éviter de regrouper les services professionnels. Le gouvernement du Canada devrait adopter de meilleures méthodes d'approvisionnement afin d'aider les PME et voir ce que d'autres font dans ce domaine, le cas échéant, car il semble qu'il nous soit plus facile de vendre nos produits à d'autres gouvernements qu'au nôtre.
Le gouvernement du Canada doit également poursuivre l'intégration du réseau. Nous sommes d'avis qu'il est essentiel de consolider le réseau extérieur afin de réduire les risques en matière de sécurité de même que les coûts. En tant que contribuable, je trouve que c'est une excellente idée. Il faut également améliorer les communications à TPSGC. Je sais, pour avoir parlé aux responsables de ce ministère, que c'est une grande priorité pour eux également. Ils veulent avoir la possibilité de parler aux gens et de leur expliquer leurs projets.
Une autre recommandation consiste à permettre aux gestionnaires de faire leur travail, c'est-à-dire administrer. Il faut simplifier les choses. Cela veut donc dire qu'il faut éviter de créer de nouvelles couches de bureaucratie et de nouveaux règlements qui empêchent les gens de faire leur travail, alors qu'ils savent quoi faire.
Enfin, il faut acheter d'abord auprès d'entreprises canadiennes et faciliter ce processus.
Merci beaucoup.
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D'abord, permettez-moi de vous remercier de m'avoir invité à participer. C'est vraiment un honneur et un privilège de pouvoir discuter avec vous des marchés de l'État pour les petites et moyennes entreprises, de vous expliquer ce que nous faisons à la SBA et comment nous avons structuré nos activités depuis le début et de quelle façon cette structure a pu évoluer. J'aimerais donc, dans mes remarques liminaires, vous donner un peu l'historique de la SBA et vous expliquer en quoi consiste notre approche en ce qui concerne l'adjudication des marchés publics aux PME. Donc, merci encore une fois de nous avoir invités à participer.
Je m'appelle Joseph Jordan, je suis l'administrateur associé de l'approvisionnement et du développement des entreprises ici à la Small Business Administration des États-Unis.
Au fur et à mesure que les dépenses du gouvernement américain ont augmenté au cours des dernières années, les sommes consenties aux petites entreprises ont également augmenté. Au cours de l'exercice financier 2000, les petites entreprises ont reçu 44 milliards de dollars de contrats sur la somme globale de 200 milliards de dollars versés au titre des marchés publics du gouvernement fédéral. Au cours de l'exercice financier 2007, ce chiffre est passé à 88 milliards de dollars sur un total de 400 milliards de dollars. D'ailleurs, la SBA déploie beaucoup d'efforts afin que ce chiffre augmente encore à l'avenir.
Avant d'aller plus loin, je voudrais préciser une chose, étant donné que votre invitation faisait mention de petites et de moyennes entreprises. Le gouvernement américain ne reconnaît pas spécifiquement les moyennes entreprises. Nous avons établi une taille limite pour les petites entreprises, et nous estimons ainsi que toute entité qui dépasse ce seuil n'est pas une petite entreprise. Je voulais donc faire cette petite mise au point dès le départ.
Maintenant, pour vous faire rapidement l'historique de la SBA, je pense qu'il serait utile que je vous parle de nos objectifs et de notre structure.
La SBA a été créée dans les années 1950 en vue de consolider la base industrielle américaine pour des raisons à la fois de sécurité nationale et économiques. L'une des méthodes clés que nous avons employées consistait à nous assurer que les petites entreprises recevaient leur juste part des marchés publics. Au cours des cinq dernières décennies, au fur et à mesure que les dépenses du gouvernement sont montées en flèche, la participation des petites entreprises aux marchés publics, et les conditions permettant de garantir leur participation, sont devenues encore plus critiques.
S'agissant d'approvisionnement, il est très important d'avoir une seule entité gouvernementale consacrée à la défense des intérêts des petites entreprises. Ainsi, le gouvernement réunit sous un même toit les responsabilités liées aux politiques visant à définir la taille des petites entreprises et ce en quoi consiste une participation équitable, et à certifier que certaines compagnies font bel et bien partie de certaines catégories socioéconomiques.
La SBA a le pouvoir de discuter directement avec d'autres organismes fédéraux de leurs pratiques en matière d'approvisionnement et de faire intervenir la Maison Blanche en cas de désaccord. La politique du gouvernement américain vise à garantir que les petites entreprises aient autant de possibilités que possible de se voir adjuger des marchés de l'État. La mission de la SBA consiste à favoriser un tel environnement et à s'assurer que les petites entreprises reçoivent leur juste part des marchés publics.
Le service de la SBA chargé des marchés publics prend les cinq moyens qui suivent pour atteindre ces objectifs: d'abord, travailler avec d'autres organismes fédéraux afin de s'assurer que les politiques et procédures de ces derniers tiennent compte des préoccupations des petites entreprises; deuxièmement, travailler directement avec les petites entreprises en matière de sensibilisation et de formation afin de rehausser leur attrait comme adjudicateurs de l'État; troisièmement, renseigner les petites entreprises et les organismes gouvernementaux sur la meilleure façon de collaborer; quatrièmement, utiliser les technologies pour améliorer et simplifier ces relations; et, cinquièmement, promouvoir la transparence dans nos programmes et nos données.
Comme il existe un certain chevauchement entre les différents éléments que j'ai mentionnés, je voudrais rapidement vous donner quelques autres précisions à ce sujet.
Nous travaillons avec les autres organismes fédéraux de diverses façons. D'abord, s'agissant de la fixation d'objectifs liés à la participation des petites entreprises aux marchés de l'État, le gouvernement fédéral établit par voie législative un certain nombre d'objectifs liés à la participation des petites entreprises: les résultats sont mesurés selon le pourcentage des dépenses gouvernementales. L'objectif fixé pour l'ensemble du gouvernement fédéral, en ce qui concerne la part des petites entreprises, est de 23 p. 100, et il existe plusieurs sous-objectifs pour certaines catégories socioéconomiques. La Small Business Administration est chargée de négocier ces objectifs individuels avec chaque organisme, en gardant à l'esprit les objectifs établis par voie législative pour l'ensemble du gouvernement. Les dépenses engagées par chaque organisme au titre des petites entreprises sont consignées chaque année dans le Small Business Goaling Report, qui est déposé devant le Congrès et diffusé au public.
Nous avons également recours à une fiche de pointage. Chaque année, la SBA prépare une fiche qui présente les résultats du gouvernement en ce qui concerne les marchés de l'État adjugés aux petites entreprises. Chaque organisme se voit attribuer une couleur — rouge, jaune ou vert — ou encore une note indiquant dans quelle mesure il a atteint ses objectifs en ce qui concerne les petites entreprises individuelles et les diverses catégories socioéconomiques. Les organismes reçoivent également un objectif de progression et des points supplémentaires s'ils réussissent à améliorer leurs résultats, sans pour autant atteindre leur objectif ultime.
La SBA est également l'unique autorité gouvernementale habilitée à déterminer quelle taille d'entreprise est appropriée pour être considérée comme une petite entreprise. Le personnel du bureau des marchés publics a comme seule tâche de surveiller et d'analyser les tendances dans les différents secteurs d'activité afin de déterminer quel est le seuil approprié pour une petite entreprise pour chacun des codes du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord, ou SCIAN.
Il s'agit donc de l'unique entité au sein de l'administration fédérale américaine ayant le pouvoir de définir la taille de l'entreprise. Comme je vous l'ai déjà dit, il n'existe pas de désignation ni pour les moyennes entreprises, ni pour les grandes entreprises. Une compagnie est petite ou elle ne l'est pas.
Nous avons également des représentants des centres d'approvisionnement — ce que nous appelons les PCR. Ces représentants sont rattachés à des activités d'approvisionnement et sont chargés d'examiner les achats afin de s'assurer qu'il n'y a pas de regroupement injustifié des contrats et que les petites entreprises bénéficient d'un maximum de possibilités en ce qui concerne l'accès aux marchés publics, à la fois les contrats principaux et les sous-contrats.
La SBA se charge également de répondre aux doléances des entreprises et de déterminer si une compagnie particulière est admissible comme petite entreprise ou comme petite entreprise appartenant à un ancien combattant handicapé, et ce en vertu des normes inscrites au Code des règlements fédéraux, lorsqu'une partie intéressée proteste contre la désignation d'une entreprise soumissionnaire dans le cas de commandes réservées aux petites entreprises ou encore aux anciens combattants handicapés. Si vous le désirez, je pourrais vous expliquer les différents programmes socioéconomiques plus tard.
Nous avons également un programme d'aide à la vente des ressources naturelles. Le gouvernement fédéral des États-Unis vend des quantités importantes de ressources naturelles, de même que des biens réels et personnels autorisés pour la vente conformément au droit public. La SBA communique avec d'autres organismes fédéraux en vue d'acheminer une juste part de ces biens et de ces ressources aux petites entreprises.
La SBA collabore aussi directement avec les petites entreprises afin de s'assurer que ces dernières sont au courant des possibilités en matière d'approvisionnement et qu'elles sont prêtes à concurrencer d'autres compagnies pour les obtenir. Par l'entremise de son vaste réseau de bureaux régionaux et de partenaires dans le secteur des ressources, la SBA est en mesure de renseigner un grand nombre de petites entreprises sur les possibilités qui existent au niveau des marchés de l'État. Bon nombre de petites compagnies situées en dehors de la capitale nationale ne sont pas autant au courant des dépenses gouvernementales dans ce domaine ou de la possibilité de vendre leurs produits ou services au gouvernement.
Par le biais de ce même réseau, la SBA organise également des séances de formation à l'intention des responsables de petites entreprises sur une vaste gamme de sujets, entre autres comment susciter l'intérêt du gouvernement pour votre compagnie ou votre produit, comment décrocher des marchés publics dans son secteur d'activité, ou encore comment obtenir des contrats additionnels. Les représentants en marketing commercial — ce que nous appelons les CMR — sont des employés de la SBA qui collaborent avec les plus importants entrepreneurs principaux pour les aider à élaborer leurs plans de sous-traitance en vue d'atteindre les objectifs fixés pour les différentes catégories de petites entreprises. Ils travaillent également avec les petites entreprises pour faire correspondre les capacités des petites entreprises avec les besoins des entrepreneurs principaux lors de l'élaboration des plans de sous-traitance.
Nous avons également beaucoup recours à la technologie pour réaliser nos objectifs. L'environnement d'acquisition intégré — ou IAE — est un réseau regroupant plusieurs systèmes de TI liés à l'approvisionnement. Le gouvernement met presque toutes ces informations en matière d'approvisionnement en ligne à l'heure actuelle grâce à une série de systèmes interorganismes. Toutes les données, qu'il s'agisse de l'appel d'offres original, des informations au sujet du vendeur ou les détails concernant les adjudicateurs, sont disponibles en ligne et peuvent être consultées, et la SBA participe activement à la régie et à l'entretien de tous ces systèmes.
Toutes les demandes de soumissions sont affichées sur le site Web Federal Business Opportunities, si bien que tout vendeur peut faire une recherche en fonction du nom de l'organisme, du type de travail ou d'autres critères, afin de voir quels sont les contrats pour lesquels il convient de faire une soumission.
Tous les vendeurs doivent être inscrits au registre central des entrepreneurs pour pouvoir se faire adjuger des marchés publics fédéraux. Ce système comprend la fonction de recherche dynamique des petites entreprises de la SBA et comporte également tous les renseignements pertinents au sujet des catégories socioéconomiques et les normes à respecter relativement à la taille des entreprises, de telle sorte que les organismes peuvent trouver les petites entreprises les mieux placées pour fournir les biens et services qu'il leur faut. Nous consignons également tous les renseignements dans le système de données sur l'approvisionnement fédéral une fois que le contrat a été adjugé.
La transparence est une autre question très importante. Tous les systèmes dont je viens de vous parler sont accessibles gratuitement au public, et tous sont consultables, même s'il faut, dans certains cas, s'inscrire à l'avance.
Depuis quelques années, on prête davantage d'attention à l'intégrité des activités d'approvisionnement, surtout en raison de l'accès accru aux données que renferment les systèmes que j'ai mentionnés tout à l'heure. Les journalistes et les simples citoyens ont accès à beaucoup plus d'information au sujet des dépenses fédérales que jamais auparavant, ce qui veut dire que ces derniers posent beaucoup plus de questions et que la responsabilisation s'est intensifiée en conséquence. Une transparence et une responsabilisation accrues constituent de bonnes nouvelles pour les petites entreprises, étant donné que la plupart des citoyens sont d'avis que les petites entreprises devraient recevoir leur juste part des dépenses fédérales.
Une transparence accrue signifie également que les vendeurs sont à présent plus à même de traiter avec le gouvernement. Les vendeurs peuvent constamment examiner les demandes de soumissions et savoir à qui les contrats sont adjugés dans leur secteur d'activité; les journalistes peuvent se tenir au courant des tendances ou repérer des incohérences au niveau des pratiques; et, enfin, le public a la possibilité de voir comment les deniers publics sont utilisés. Si la soumission d'un vendeur n'est pas retenue, ce dernier peut demander des explications à l'agence et demander au comité de sélection de passer en revue avec lui les éléments de sa soumission, en lui signalant les éventuelles faiblesses et les raisons pour lesquelles un point n'a pas été accordé dans certains cas.
D'après ce que nous disent les dirigeants de petites entreprises, bien qu'il ne soit peut-être pas très agréable, ce processus leur est bien utile pour ce qui est de savoir comment mieux préparer leur soumission la fois suivante.
Je sais que je viens de vous donner énormément d'information, mais cela met fin à mes remarques liminaires. Encore une fois, je désire vous remercier de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole devant tous les membres du comité, et je suis maintenant à votre disposition pour répondre à vos questions.