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Monsieur le président, honorables membres du comité, j'aimerais vous remercier de cette occasion de rencontrer votre comité afin de discuter du Rapport annuel 2007-2008 de la Commission de la fonction publique du Canada, qui a été déposé le 2 décembre dernier. Deux vérifications et un rapport d'enquête ont également été déposés au même moment. De plus, trois études ont été diffusées, y compris une étude sur la mobilité des fonctionnaires.
Comme vous le savez, la CFP est un organisme indépendant qui relève du Parlement. Les pouvoirs qu'elle exerce lui sont conférés par la Loi sur l'emploi dans la fonction publique. En vertu de cette loi, elle doit protéger l'intégrité du système de dotation et l'impartialité de la fonction publique. Elle élabore des lignes directrices et des directives pour s'assurer que les nominations sont faites en fonction du principe du mérite et respectent les valeurs que sont la justice, la transparence, l'accessibilité et la représentativité. La CFP effectue des vérifications et des enquêtes pour confirmer l'efficacité du système de dotation, et de son impartialité, afin d'apporter des amélioration. Elle recrute également des Canadiens de talent à la fonction publique provenant de toutes les régions du pays. De plus, elle fournit des services de dotation et d'évaluation aux ministères et organismes sur une base facultative.
[Traduction]
Je suis ici aujourd'hui avec Donald Lemaire, vcie-président principal de la Direction générale des politiques, et Terry Hunt, directeur général, Direction de la vérification et de l'évaluation à l'échelle du gouvernement, Direction générale de la vérification, de l'évaluation et des études. Mes commentaires porteront surtout sur le rapport annuel et la question de la mobilité. Toutefois, nous espérons revenir devant votre comité pour discuter de nos prévisions budgétaires, y compris de nos plans et priorités. À cette occasion, nous aimerions également vous faire part des résultats de l'examen stratégique horizontal de la gestion des ressources humaines qui étaient inclus dans le budget 2009, ainsi que des résultats de l'examen indépendant de nos activités de surveillance, qui seront bientôt diffusés.
Notre rapport fait état de la deuxième année d'activité sous le régime de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique, LEFP. La loi s'appliquait à 82 organisations, comptant plus de 195 000 employés. Ces chiffres représentent une augmentation de 4,1 p. 100 de l'effectif de la fonction publique par rapport à l'an passé. L'année a été très active pour les ministères et organismes, un plus grand nombre de mesures de dotation et de nominations à des postes permanents ayant été effectuées. Nous continuons à voir un grand intérêt pour les emplois à la fonction publique. Plus de 250 000 personnes ont envoyé environ un million de demandes d'emploi au site emplois.gc.ca, ce qui équivaut, en moyenne, à 90 demandes par annonce.
On peut maintenant dire que la fonction publique fédérale fonctionne selon un régime de dotation fondé entièrement sur la délégation de pouvoirs: les administrateurs généraux assument la responsabilité des processus de dotation et doivent en rendre compte. Dans l'ensemble, le rendement du régime de dotation est évalué comme étant acceptable cette année, mais il y a peu d'exemples d'excellence en gestion et certains domaines nécessitent davantage d'attention. De façon générale, les valeurs fondamentales que sont le mérite et l'impartialité sont respectées, mais une vigilance continue s'impose. Il y a certainement place à amélioration du régime afin de le rendre plus juste et accessible, ainsi que davantage transparent et représentatif.
Il faut encore améliorer la planification des ressources humaines, puisque la planification de 50 p. 100 des ministères et des organismes a été évaluée comme étant moins qu'entièrement acceptable. Une planification rigoureuse des ressources humaines entraîne habituellement une amélioration des résultats. Des stratégies de dotation concrètes et précises liées à des objectifs mesurables constituent la clé d'un régime de dotation efficace et mieux adapté aux besoins de la fonction publique.
En 2006, dans le cadre de l'une des vérifications, la CFP a étudié la dotation des postes de niveau EX. Il s'agit de la première année qu'a été mise en œuvre la délégation des pouvoirs de dotation des postes EX. La nomination de cadres doit faire l'objet d'un soin particulier, car le leadership et la responsabilité de ces derniers ont une incidence sur les employés, l'organisation et la réputation de la fonction publique. Nous avons constaté que la plupart des processus visant la nomination de cadres respectait le principe du mérite. Toutefois, il faudra améliorer grandement l'application des politiques de la CFP et d'autres politiques.
Nous avons observé des cas où le principe du mérite n'avait pas été respecté, où il y avait apparence d'un traitement de faveur et où des documents d'évaluation essentiels n'étaient pas fournis. Cinquante pour cent des 348 nominations examinées ont été jugées satisfaisantes, tandis que les autres auraient eu besoin d'amélioration. Nous avons relevé 47 cas (13,5 p. 100) insatisfaisants. Nous examinerons les dossiers insatisfaisants de plus près afin de déterminer s'il est nécessaire d'apporter des mesures correctives supplémentaires. Nous nous attendons à des améliorations à cet égard lorsque nous aurons passé l'étape de la mise en œuvre initiale de la délégation des pouvoirs de dotation des postes EX, et nous prévoyons faire une vérification de suivi dans deux ans.
La capacité de la communauté des ressources humaines continue d'être une préoccupation. La charge de travail accrue résultant de l'augmentation des activités de dotation et de la mise en œuvre d'un système de délégation complète des pouvoirs a étiré au maximum la capacité des spécialistes en RH. Ces derniers fournissent des conseils et un soutien essentiel aux gestionnaires. En plus d'une charge de travail accrue, la capacité de cette communauté a dû relever un autre défi en raison du niveau très élevé de roulement du personnel. Dans notre étude sur la mobilité des fonctionnaires, entre 1997 et 2008, nous avons remarqué un taux particulièrement élevé de la mobilité du personnel au sein de la communauté des RH, ainsi qu'une baisse significative du nombre d'années passées à un niveau donné avant d'être promu au niveau suivant.
Le taux de mouvement du groupe Gestion du personnel (PE) — auquel les spécialistes des RH appartiennent — a atteint 74 p. 100 au cours de l'exercice 2007-2008. Il s'agit du taux de mouvement le plus élevé observé au cours de la période de l'étude, soit 11 ans. Le groupe Direction, les EX, avait également un des taux les plus élevés pendant la même période, soit un taux de 55 p. 100.
Nous avons constaté dans notre étude que la mobilité, dans l'ensemble de la fonction publique, est passée de 30 p. 100 en 2004-2005, à 42 p. 100, en 2007-2008. C'est à la fois la croissance de la fonction publique et la vague de départs à la retraite qui ont influencé ces tendances de mouvement. Entre mars 1999 et mars 2008, l'effectif nommé pour une période indéterminée a augmenté de 36 p. 100. De plus, il y a eu un plus grand nombre de nominations à des postes de période indéterminée en 2007-2008 qu'à n'importe quel autre moment pendant la période de l'étude.
Parallèlement, le nombre de départs à la retraite a presque quadruplé au cours de la période visée par l'étude. Plus de 34 000 fonctionnaires ont pris leur retraite ces 11 dernières années. Environ 68 p. 100 de ces employés ont pris leur retraite pendant les cinq dernières années. Les départs à la retraite ont augmenté pour tous les groupes étudiés, mais ils étaient plus nombreux et représentaient le plus grand nombre de séparations dans les groupes PE et EX.
Dans la région de la capitale nationale, nous avons systématiquement observé un taux de mouvement plus élevé que dans les régions. Nous avons constaté peu de mouvement entre la région de la capitale nationale et les autres régions au cours de la période visée par l'étude. À l'exception des organismes centraux, il y a eu peu de mouvement entre les organisations. Les organisations de petite taille et de taille moyenne affichaient un taux de mouvement interorganisationnel plus élevé que les organisations de plus grande taille. Les membres de certains groupes professionnels affichant un taux de mouvement élevé se déplace de plus en plus d'un ministère, ou d'un organisme, à un autre.
Un taux de mobilité très élevé peut avoir des conséquences négatives, notamment sur l'efficience opérationnelle. Les résultats de cette étude viennent appuyer la nécessité de planifier les RH en tenant compte de la nature et de la portée de la mobilité des employés. L'étude souligne aussi l'importance de se doter de stratégies de recrutement, de maintien en poste et de relève pour certaines communautés fonctionnelles et certains groupes professionnels précis.
[Français]
Dans le Rapport annuel de l'an dernier, la CFP se disait préoccupée par la diminution du nombre de nouveaux employés provenant de groupes des minorités visibles à la fonction publique. Toutefois, de récents changements apportés à la base de données de la CFP contenant l'information sur les candidats ont permis d'obtenir de l'information supplémentaire, qui laisserait entendre que le nombre de nominations de membres provenant de groupes des minorités visibles à la fonction publique pourrait avoir été sous-estimé.
Nous pensons qu'il y a eu plus de candidats de groupes des minorités visibles qui ont été nommés dans des postes que ce qui a été déclaré précédemment. Nous travaillons maintenant avec d'autres partenaires clés afin d'éclaircir cette question importante. Votre comité pourrait être intéressé à examiner plus profondément la question de la représentativité et les défis connexes liés à sa mesure, particulièrement en ce qui a trait à la déclaration volontaire.
Pour augmenter la représentation des minorités visibles au niveau de la direction, la CFP a amorcé un deuxième processus de nomination externe en vue d'établir un bassin de candidats qualifiés au niveau EX-1. Nous misons sur le succès du premier processus de dotation collective, qui a prouvé que des efforts bien déployés et ciblés portent fruit. Nous avons créé un bassin de 30 candidats provenant de groupes des minorités visibles et nous travaillons maintenant avec les ministères et organismes pour les placer dans des postes de direction.
Grâce à ces initiatives, la CFP est en voie d'aider les organisations fédérales à bâtir une fonction publique qui reflète davantage notre société toujours de plus en plus diversifiée.
[Traduction]
Fournir l'accès aux emplois de la fonction publique est une autre valeur directrice importante de la LEFP. La CFP fait du progrès quant à ses lignes directrices sur la zone nationale de sélection. En avril 2007, la Commission a élargi l'utilisation de la zone nationale de sélection pour que des emplois du niveau d'agent ouverts au public de la région de la capitale nationale soient également offerts dans toutes les régions du pays.
Cette exigence a été élargie davantage en décembre 2008 pour qu'elle s'applique aussi au processus de nomination annoncé à l'extérieur visant des postes autres que ceux d'agents, y compris les emplois de bureau et de secrétariat. À partir de ce moment-là, les Canadiens, peu importe leur lieu de résidence ou de travail, pourront présenter leur candidature à presque tous les emplois de la fonction publique fédérale ouverts au public. Nous nous attendons à ce qu'il y ait encore un plus grand nombre de demandes d'emplois à la fonction publique.
La CFP a également travaillé avec d'autres organisations fédérales pour adopter une loi assurant aux réservistes des Forces canadiennes le droit de reprendre leur emploi à la fonction publique à la suite d'une période de service volontaire ou d'une absence autorisée pour suivre une formation. Au cours de la période visée par le rapport. la CFP a nommé 138 membres des Forces canadiennes, libérés pour des raisons médicales, qui figuraient sur sa liste de bénéficiaires de priorité.
Nous nous employons actuellement à étendre le droit de priorité de nomination aux conjoints des membres des Forces canadiennes, des membres de la Gendarmerie royale du Canada et des employés gouvernementaux qui décéderaient au service du Canada.
J'aimerais maintenant vous fournir de plus amples détails sur les enquêtes qui jouent un rôle important dans nos activités de surveillance.
La CFP a entrepris huit enquêtes sur des allégations de fraude dans le processus de nomination. Dans trois des quatre enquêtes menées à terme, les allégations étaient fondées. La Commission a également réalisé 17 enquêtes sur des allégations d'activités politiques irrégulières et, dans 16 des cas, il a été déterminé que les employés avaient agi en contravention de la LEFP.
La CFP a étudié avec soin la question liée à la divulgation du nom des personnes concernées, tout en tenant compte de l'intérêt public et des facteurs liés à la vie privée. Cet examen a été effectué au cas par cas. Les cas pour lesquels les noms ont été divulgués figurent dans le rapport d'enquête. Nous ne sommes pas en mesure de dévoiler les résumés des dossiers de deux des personnes puisqu'ils font actuellement l'objet d'une révision judiciaire.
En concluant ma déclaration, je me rappelle du fait que nous sommes encore dans les premières années de mettre en œuvre les réformes aux ressources humaines les plus vastes de la fonction publique qu'il soit au cours des 35 dernières années. Des progrès ont été réalisés et il est important de soutenir ce rythme — malgré les éléments qui nous détournent de notre but et attirent notre attention — pour protéger les valeurs qui sont le fondement d'une fonction publique fédérale professionnelle et impartiale.
Je vous remercie. Nous sommes heureux de répondre à vos questions.
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Je vous ferai part de quelques-unes de mes réflexions, les membres du Comité voudront peut-être ensuite poser d'autres questions.
Selon la taille actuelle de la fonction publique — et cela peut faire l'objet d'un débat — compte tenu du taux actuel de départs à la retraite, il nous faudrait recruter environ 8 500 à 9 000 personnes pour maintenir la taille actuelle de la fonction publique qui a connu une grande croissance dans les années 1970. Ceux qui sont arrivés ces années-là, les membres de la génération du baby-boom, sont maintenant à l'âge où ils prennent leur retraite.
Dans le passé, le niveau de départs n'a jamais été très élevé à la fonction publique. Les départs pour toutes les raisons, y compris parce qu'on est relevé de ses fonctions, parce qu'on part à la retraite ou qu'on accepte un autre emploi, ont toujours été d'environ 2 p. 100, et parfois même moins, mais ce taux est actuellement autour de 5 p. 100. Pour une entreprise du secteur privé, c'est un taux très peu élevé, mais la fonction publique n'a jamais connu cela. Le nombre élevé de départs est donc un facteur à prendre en compte.
La main-d'oeuvre vieillit, le taux de départs est sans précédent et, si nous voulons que la fonction publique garde la même taille, nous devons faire du recrutement. Ça soulève plusieurs questions. Bien sûr, ceux qui partent à la fin de leur carrière occupent des postes de niveau supérieur, et ceux que nous recrutons arrivent au niveau d'entrée. Offrons-nous la formation et le perfectionnement nécessaires pour que ces nouvelles recrues puissent répondre aux besoins de la fonction publique rapidement? C'est toute une question.
La fonction publique suscite beaucoup d'intérêt; je ne suis donc pas d'accord avec ceux qui estiment qu'il faut la rendre plus attrayante. Nous recevons un million de candidatures pour 5 000 postes; il y a donc beaucoup de gens qui s'intéressent à la fonction publique. Le véritable enjeu, c'est de trouver ceux qui ont les compétences dont nous avons besoin. C'est tout un défi à relever, car il y a des pénuries dans certains domaines et même si nous savons dans quels domaines, la fonction publique a malheureusement de mauvaises habitudes.
Engager des employés occasionnels et les nommer à des postes pour une période indéterminée, les employés permanents, n'est pas la meilleure façon de trouver les talents qu'on cherche. Il faut être prêts à offrir des postes permanents, pas occasionnels ni pour une période déterminée. C'est là une des mauvaises habitudes qu'a prises la fonction publique. Il faut maintenant recruter de nouveaux fonctionnaires et bien les former avant de trouver pour eux le poste qui leur convient le mieux. C'est tout un défi compte tenu de la taille de la fonction publique
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Je vais faire des observations sur l'économie et les changements qui s'y sont produits.
Nous avons de la difficulté à traiter le très grand nombre de demandes que nous recevons et à traiter ces demandes équitablement. Nous avons de la difficulté en outre à nous assurer que toutes les régions disposent d'un accès égal. Il y a aussi la question de la langue pour ces emplois. Ces problèmes pourraient devenir plus aigus, puisque les emplois dans la fonction publique offrent une meilleure sécurité que d'autres. Je m'attends donc à recevoir davantage de demandes. Les difficultés vont s'accroître. Il sera plus difficile de gérer ce système.
Terry Hunt est le directeur général chargé de la vérification des postes EX. Nous avons établi un ensemble de critères pour déterminer si le système fonctionnait suffisamment bien. Je vais lui demander de vous en dire davantage à ce sujet. Que le système soit satisfaisant nous suffit. Nous ne cherchons pas la perfection.
Quand nous examinions les autres éléments et qu'il y avait des cas insatisfaisants, cela signifiait qu'il y avait un problème grave.
Lorsque les dossiers étaient insatisfaisants, comme dans le cas de nos 47 dossiers, il fallait expliquer ce que l'on recherchait dans les candidats aux nominations fondées sur le mérite. Si la nomination ne répondait pas à ces critères, elle était jugée insatisfaisante.
Dans l'examen des dossiers, on jugeait également insatisfaisants les cas dans lesquels le système avait été manipulé de façon à favoriser une personne, ce qui rendait le processus inéquitable.
Étaient en outre insatisfaisants, les dossiers dans lesquels il n'existait absolument aucun indice de vérification, comme si un miracle s'était produit et que cette personne avait été nommée; aucune vérification, un dossier vide.
Entre les extrêmes, là où il fallait apporter des améliorations, nous avons examiné le respect de la loi et des directives. Mais si on vous demande d'évaluer les compétences d'une personne, on s'attend à ce qu'il y ait une évaluation quelconque. Il y avait donc là un éventail important de problèmes.
Les nominations « non annoncées » sont celles qui nous ont posé le plus grand nombre de problèmes. La nouvelle loi autorise les gestionnaires à nommer des gens au moyen d'un concours et elle permet des nominations au moyen d'un processus non annoncé; c'est un processus tronqué. Nous nous attendons à ce que cette mesure soit utilisée judicieusement. Les gestionnaires doivent avoir une bonne raison de recourir au processus non annoncé. Quel serait un exemple d'une bonne raison? S'il y a une pénurie critique dans un secteur — que peu de personnes possèdent les compétences que vous recherchez, que vous avez fait des recherches étendues et que vous avez enfin trouvé un candidat — cela pourrait justifier le processus non annoncé à mon avis.
Par contre, je ne vois pas pourquoi les nominations de personnel de soutien administratif ne seraient pas annoncées. Les nominations non annoncées posent donc de nombreux problèmes, et nous aurions tendance à les ajouter à la catégorie des dossiers insatisfaisants.
Terry, voulez-vous ajouter quelque chose à cette réponse?
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Merci, monsieur le président.
Madame Barrados, merci de venir témoigner devant nous ce matin.
Je suis l'un des rares membres du Comité à revenir après la dernière législature et à avoir eu l'occasion d'entendre vos témoignages antérieurs. Je tiens donc à vous remercier de faire preuve de la même franchise que dans vos témoignages précédents. Notre comité l'apprécie.
Dans votre rapport, un certain nombre d'éléments m'ont sauté aux yeux. En fait, j'ai pris des notes sur toutes les pages, car je prends des notes chaque fois que j'entends quelque chose qui me chicote. Comme vous le savez, j'ai été très préoccupé par le taux de roulement, plus particulièrement, car il nuit à la capacité de la fonction publique de travailler efficacement.
Comme vous l'avez déclaré dans votre rapport ce matin, le nombre total d'employés que vous supervisez a augmenté de 4,1 p. 100 par rapport à l'année précédente. Cela nous préoccupe, évidemment, car nous constatons que la population du pays n'augmente pas au même rythme, et nous ne pensons pas que le gouvernement puisse soutenir une telle augmentation à long terme.
Pourriez-vous nous dire de façon générale ou plus détaillée quels ministères ont enregistré les augmentations les plus importantes? S'agissait-il d'une augmentation de 4,1 p. 100 dans l'ensemble de la fonction publique ou si certains ministères ont été plus touchés que d'autres par ces augmentations. Y a-t-il une explication à ces augmentations?
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Je m'attendais à ce qu'on me pose une question semblable. Nous avons donc inclus un tableau dans notre rapport. Il s'agit du document volumineux. Dans le tableau 44, nous avons comparé l'effectif des ministères en mars 2007 et à la fin de l'exercice, en 2008. Il faut faire attention au pourcentage qu'on y trouve, car ces augmentations ont été considérables dans certains cas.
Ce tableau se trouve aux pages 175, 176 et 177 de la version française.
Certains pourcentages ont augmenté considérablement, mais dans le cas de très petites organisations, cela ne représente pas un grand nombre de personnes.
En fait, ces chiffres ne sont pas surprenants si l'on tient compte des ministères où nous avons constaté une croissance. Permettez-moi de vous signaler le cas de certains ministères. Il y a eu une augmentation par exemple au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, où on a enregistré une croissance de 14 p. 100. Ce ministère compte un effectif important. Cette augmentation a été directement liée à la crise des passeports; nous avons eu beaucoup de difficulté à livrer les passeports à temps, et c'est ce qui explique l'augmentation dans ce ministère.
Il y a eu aussi des augmentations dans d'autres ministères, par exemple au ministère de la Santé, où l'on a enregistré une hausse de 6 p. 100, ce qui est supérieur à la moyenne.
Je ne tiens pas compte de toutes les petites organisations. L'un des cas les plus remarquables est celui du Bureau de la résolution des questions des pensionnats indiens Canada, où il y a eu un taux de croissance de 45 p. 100; mais il s'agit d'une nouvelle organisation.
Vous constaterez aussi qu'il y a certaines diminutions, mais tous les détails se trouvent dans le tableau.
Il y a eu une augmentation à l'Agence de la santé publique du Canada, ainsi qu'à Sécurité publique, où la croissance a été de 15 p. 100...
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Cela m'amène à la prochaine question. Vous semblez préoccupée par les pressions que des augmentations de cette ampleur peuvent exercer sur tout le système. Une augmentation de 4,1 p. 100 n'est pas énorme, mais elle exerce des pressions sur le système en ce qui a trait à la formation et même à la rémunération du personnel à tous les échelons, ainsi que pour tout l'appareil gouvernemental, car vous devez remplacer les gens qui partent, pour quelque raison que ce soit, en nombre toujours croissant.
Vous avez certainement un plan quant à la façon de régler ce problème, mais cela nous amène à un problème plus important, c'est que nous avons aujourd'hui des employés qui n'occupent leur poste que depuis un an ou deux, qui sont arrivés en poste au moment où les taux de roulement étaient semblables.
Ce qui m'inquiète, c'est ce mouvement continu. J'ai noté que vous dites dans votre rapport qu'une mobilité élevée peut nuire à l'efficience opérationnelle. Je crois pour ma part qu'elle a des effets destructeurs sur bon nombre de ces services, surtout là où les mouvements sont importants. Je pense plus particulièrement aux services des ressources humaines.
Je sais que nous essayons tous de trouver une solution ensemble, mais existe-t-il du côté législatif des mesures que nous pourrions prendre pour vous aider à résoudre les problèmes des taux de roulement élevés et de la forte mobilité des personnes, d'un poste à un autre, au sein du gouvernement? Je ne sais pas très bien comment on peut corriger de telles choses, mais j'ai entendu toutes sortes d'anecdotes, même dans ma propre circonscription, des récits de gens de plus en plus frustrés parce qu'ils traitent avec une personne lorsqu'ils téléphonent au ministère et lorsqu'ils rappellent, c'est toujours quelqu'un d'autre. Même dans mon propre bureau de député, il semble que cela soit une frustration récurrente. C'est un problème que nous vivons ou dont nous entendons parler par d'autres personnes, mais quand on voit ces chiffres, on constate que le problème existe dans l'ensemble du gouvernement.
Nous avons un problème bien réel à régler. Notre fonction publique fait de son mieux pour répondre aux besoins des Canadiens, mais ils doivent malheureusement faire ce travail dans un milieu difficile, puisque la mémoire cumulative disparaît constamment.
Je ne sais pas ce qu'il convient de faire. Certaines idées ont été proposées, mais je ne sais pas si vous avez des suggestions quant à ce que le Comité pourrait faire pour vous aider. Peut-être pensez-vous que le problème se réglera avec le temps. Je sais que vous avez déployé de grands efforts à ce sujet, mais je ne sais s'il y a quelque chose que nous pouvons faire pour vous aider dans vos efforts.
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Bonne question. Permettez-moi de faire quelques remarques.
La croissance dans la fonction publique n'est pas le fait de la Commission de la fonction publique. Elle est le but à une décision du gouvernement. C'est évidemment à l'occasion de l'examen du budget des dépenses qu'on peut poser des questions quant à la croissance et à l'augmentation du budget. Songe-t-on à une augmentation des années-personnes? Va-t-on embaucher ou bien faire appel à des contractuels? Ce sont là des décisions que prend d'abord le gouvernement et ensuite qu'entérinent les parlementaires. Quand à nous, à la Commission, nous nous prononçons sur le fonctionnement du système en général et du processus de dotation en particulier.
Nous avons un souci quant au système de dotation et je conviens avec vous que si on s'attarde aux chiffres… et il n'existe pas de solution universelle. Nous prenons les groupes professionnels au cas par cas, dans des cas de figure différents et nous examinons la dynamique de ces groupes. On ne peut pas faire une estimation générale qui s'applique dans tous les cas.
Selon moi, il est évident que l'ensemble du système doit être mieux géré. Je pense qu'il incombe à l'employeur, au nouveau DPRH, de s'occuper de cette gestion.
Le système actuel est tel que ceux qui appartiennent à certains groupes professionnels — et reportez-vous au tableau qui concerne les ES — ont tous bougé en un an. Aucun d'entre eux n'occupe le même poste. Cela peut s'expliquer dans certains cas parce que le poste a été réétiqueté. Il se peut aussi que les titulaires de ces postes fassent le même travail mais soient dotés d'un titre différent, mais c'est tout ce que nous possédons pour porter un jugement.
C'est très difficile de gérer ce système. La difficulté surgit au niveau de la prestation du service et du maintien de la continuité. Mais les gens continuent d'intégrer la fonction publique. Il y en a qui quittent la fonction publique mais ils ne sont pas très nombreux. Ils ont tendance à y rester.
Je pense donc que c'est une question de gestion. Il sera utile que les députés revoient le budget des dépenses et posent des questions aux gestionnaires. On ne cesse de parler de la planification mais la planification ne se borne pas à un plan. Il faut évaluer la main-d'œuvre suivant ses différentes composantes et il faut prévoir une stratégie de remplacement et de renouvellement des diverses composantes.
Il est également capital que les gestionnaires de la fonction publique maintiennent un dialogue avec leurs employés car ils restent au sein de la fonction publique pour aller travailler dans un autre ministère.
Le système a fait en sorte que dans certains secteurs il y a trop de mouvement — ce que nous avons appelé l'escalade de la classification. On constate que les niveaux de classification grimpent, ce qui ne semble pas souhaitable. Dans le cas de certains groupes, on a constaté des retraites en masse et on peut prévoir la même chose dans d'autres groupes. Le groupe AS est vieillissant. Ça ne va pas tarder. Les ES et PE sont passés par là et il y a actuellement un renouvellement.
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Je suis heureuse que vous me posiez cette question, parce que ça me donne la chance de parler d'un projet que nous venons de lancer à la Commission de la fonction publique.
Certains de mes employés ont fait le tour des autres pratiques, et nous avons désormais entrepris un travail de transformation extrême. Nous croyons pouvoir y arriver en 45 jours, s'il n'y a pas d'obligation d'adaptation. Mais ce délai implique de nombreux changements dans la façon de fonctionner. Selon les chiffres à ma disposition, en planifiant mieux on peut immédiatement réduire le délai; et faire des économies considérables. Certains de ces processus sont de très grande envergure, et ceux-ci prendront davantage de temps à changer. Autrement dit, si on décide de créer un bassin d'environ 35 personnes à qui on peut faire appel au besoin, ces processus prendront davantage de temps. Mais les processus d'embauche d'un seul employé prennent beaucoup trop de temps au sein du gouvernement.
Ils prennent trop de temps car ils ne sont pas planifiés comme des projets. Le processus d'embauche doit être planifié comme un projet. Il faut faire appel à des gens qui ont de l'expertise. La Commission est là pour aider — nous développons une expertise. Et les gestionnaires doivent y consacrer le temps nécessaire. De nombreux délais sont attribuables au fait qu'on ne peut réunir le jury, qu'on ne peut obtenir des gestionnaires pour faire passer les entrevues, qu'on ne peut trouver des gestionnaires pour examiner les demandes, pour discuter avec les candidats potentiels. Si on n'a pas accès à ces ressources, on étire le processus. Il y a certains problèmes qui sont évidents.
Certains problèmes sont attribuables au système. Les vérifications de sécurité peuvent retarder une nomination, dépendant du niveau de sécurité de l'emploi. On a raison de se demander pourquoi il faut tant de temps.
Les tests de langue constituent également un problème considérable. Nous avons une ressource incroyable consacrée à cette question, et on a réussi à faire passer le temps d'attente de nombreuses semaines à une seule. Maintenant, les gens se plaignent que le processus est trop rapide.
L'obligation d'adaptation est un problème considérable, auquel il faudra consacrer davantage d'efforts.
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Merci, monsieur le président.
Madame Barrados, je vous écoute très attentivement depuis le début. Je dois avouer que vos propos me causent un sérieux problème. Au sujet du nouveau processus, vous nous avez affirmé, entre autres dans votre présentation, que la planification de 50 p. 100 des ministères et organismes avait été évaluée comme étant moins qu'entièrement acceptable. Vous nous dites donc que 50 p. 100 des ministères et organismes gouvernementaux sont incapables, par eux-mêmes, de combler les postes et d'établir une planification leur permettant de faire face au développement de leurs ressources humaines.
Ce qui me cause problème, c'est que le 15 juin 2006, vous avez tenu sensiblement les mêmes propos devant les membres de ce comité et que vous avez répété à peu près la même chose aux membres du comité le 19 novembre 2007.
Les choses ont-elles évolué ou se sont-elles détériorées depuis le lancement du processus? La Commission de la fonction publique a-t-elle établi une planification pour former les gestionnaires, les soutenir en matière de recrutement, ainsi que pour orienter les ministères et les organismes de façon concrète dans ce même domaine?
Par ailleurs, j'ai pris le temps de regarder ce rapport, même s'il est très volumineux, que l'on a reçu à la dernière minute. Or je n'ai rien vu dans vos études qui portait sur la formation du personnel. Pour retenir le personnel dans chacun des ministères et faire en sorte que ces gens puissent monter en grade et obtenir un meilleur salaire, il faut appliquer un plan de formation. Dans vos rapports, je n'ai pas vu d'évaluation concrète des plans de formation de chacun des ministères en ce qui a trait à leur personnel. Je ne sais pas si c'est votre rôle, mais je pense ça l'est. À mon avis, l'une des clés de la rétention du personnel est la formation. Il faut donner à ceux qui le veulent la chance d'aller plus loin et l'occasion de bénéficier d'un bon plan de formation leur permettant d'évoluer au sein du système.
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Je suis toujours un peu gênée lorsque je comparais devant un comité parlementaire et que je dois dire que je ne suis pas certaine si ce que je vous ai dit l'année précédente était vraiment exact, ce qui est le cas ici. Je vais essayer de vous donner une explication pas trop technique.
Nous en arrivons à ce chiffre du nombre de personnes issues de minorités visibles qui font partie de la fonction publique et que nous avons embauchées en demandant aux fonctionnaires de remplir un formulaire de déclaration volontaire. Le formulaire est automatisé dans certains ministères et ne l'est pas dans d'autres. Certaines personnes y répondent de façon systématique et d'autres pas. Alors nous pouvons nous poser des questions sérieuses à propos de l'intégrité de ces données et de la façon dont les gens remplissent le formulaire.
Nous utilisons ce chiffre. L'employeur recueille tous les formulaires, et nous prenons ceux qui ont été remplis, et nous les comparons aux nominations, et nous pouvons leur dire vous avez embauché tant de personnes issues de minorités visibles.
J'ai dit l'an passé au Parlement que le taux d'embauche m'inquiétait, parce que le taux d'embauche diminuait, et que nous n'allions pas avoir une fonction publique représentative.
Entre-temps, nous avons amélioré nos systèmes d'information, nous sommes plus automatisés, et nous avons un système pour les demandes. Tous les gens qui postulent un emploi annoncé au gouvernement du Canada doivent utiliser le site Web d'emplois et présenter leur demande à la Commission de la fonction publique. On leur demande s'ils sont membres d'une minorité visible — c'est une déclaration volontaire. Ils passent à travers le formulaire de demande — et il faut répondre à cette section du formulaire; sinon votre demande n'est pas acceptée.
Nous avons pris ces chiffres et nous les avons comparés aux demandes et nous nous sommes demandé quel portrait obtenons-nous? Selon cette méthode, nous nous sommes beaucoup améliorés, comparativement à l'autre méthode.
Mais il y a quand même des problèmes. Nous avons tout un système qui fonctionne d'une façon; il y a d'autres estimations; il y a les exigences de la Loi sur l'équité en matière d'emploi. Il y a la Commission des droits de la personne; et nous n'analysons que le processus annoncé — nous n'examinons pas le processus non annoncé, dont j'ai parlé plus tôt.
J'estime toujours que la situation est beaucoup mieux que ce que nous avons dit. J'aimerais pouvoir vous donner un chiffre.
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Ça fait beaucoup de questions.
Comme je l'ai dit, les groupes d'employés occasionnels ne sont pas assujettis à la loi. Cette décision a été prise pour permettre une certaine flexibilité au système. En ce qui a trait aux personnes engagées pour une période déterminée, qui peuvent aussi être à temps partiel, on doit satisfaire à toutes les exigences de la loi. Il y a divers types d'employés.
Selon nous, les obligations de la Loi sur les langues officielles s'appliquent. Les gens de la fonction publique doivent fournir des services et de la supervision dans les deux langues. Ça ne s'applique pas, je pense, aux employés à temps partiel.
La CFP a une obligation envers les gens qui sont dotés en vertu de la loi, et ça n'inclut pas les groupes d'employés occasionnels. Pour ces postes, nous appliquons des exigences relatives au niveau de langue, et c'est nous qui administrons les tests.
Pour ce qui est de la situation des femmes, des chiffres démontrent qu'on engage maintenant plus de femmes que d'hommes dans l'ensemble de la fonction publique. Nous n'avons pas de plan de formation permettant d'offrir des occasions aux gens qui sont recrutés comme employés temporaires ou occasionnels. Cette question m'inquiète un peu. En effet, je veux qu'il y ait un processus d'embauche permettant vraiment le recrutement de talent, et cela n'a pas nécessairement été le cas pour l'actuel réseau de gens qui sont dotés en tant qu'employés occasionnels.
Donald peut peut-être ajouter quelque chose.
Je vais vous poser trois questions, rapidement.
La première porte sur le roulement. Vu que les membres de la génération d'après-guerre ont déjà commencé à prendre leur retraite, en nombre grandissant, et à atteindre le nombre maximal d'années de cotisation à la retraite, même si les employés n'ont pas encore 65 ans, est-il possible que les premiers signes du départ à la retraite de cette génération — départ qui sera massif, vous l'avez dit — est une des raisons de l'augmentation du roulement et du nombre de personnes embauchées pour une durée indéterminée?
En d'autres termes, étant donné les départs à la retraite prévus et les départs à la retraite effectifs, les ministères s'efforcent de recruter pour affronter la situation. Ce phénomène générationnel influe-t-il sur les statistiques de roulement et d'embauche, où nous avons constaté une variation majeure?
Deuxièmement, nous savons tous combien un poste de fonctionnaire peut être surclassifié. Y a-t-il un mécanisme conçu pour corriger à la baisse ces surclassifications, quand elles se présentent? Dans certains ministères, peut se déclencher un raz-de-marée de surclassifications, pour différentes raisons. Y a-t-il une fonction de vérification ou quelque chose pour revoir à la baisse ces surclassifications? Une fois que la surclassification existe, elle existe pour toujours. Et c'est le contribuable qui en assume la charge.
Enfin, pourriez-vous cerner trois questions pour lesquelles vous aimeriez avoir le soutien ou la reconnaissance du Comité et de la Chambre des communes ou des deux dans votre travail? Jusqu'à trois questions, donc, pour lesquelles vous apprécieriez le soutien du Comité ou de la Chambre des communes ou des deux.
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Je vais tâcher de répondre à vos questions sans perdre de temps.
Le phénomène du roulement découle-t-il des départs à la retraite? Oui. On est en plein dedans; il ne s'agit plus de perspective de départs à la retraite. Certains groupes enregistrent déjà un grand nombre de départs à la retraite. Dans d'autres, le gros de la vague s'en vient. Les estimations diffèrent. Cela dépend de décisions individuelles mais, d'ici 2012 ou 2014, le phénomène s'achèvera. Vous avez donc parfaitement raison de dire qu'il nous touche déjà. Ce qui me préoccupe, c'est l'énorme virage du système qu'ont encouragé ces départs à la retraite et la nécessité de gérer ce virage.
Votre deuxième question porte sur la possibilité de revoir à la baisse la progression graduelle des classifications. Ce n'est pas un domaine du ressort de la Commission. Il relève de l'employeur. Notons toutefois que tout gestionnaire peut réorganiser et reclassifier les emplois. Il faut bien sûr protéger les niveaux des personnes en poste — ils seraient notés comme exception —, mais c'est possible... Le système de classification est épineux — et là j'en parle avec mon expérience au Bureau du vérificateur général. Il y a eu d'ambitieuses tentatives pour réformer le système — avec un système de classification universel —, mais elles n'ont pas été menées à bien. Du coup, il existe une norme révisée dans certaines parties du système et une norme inadéquate dans d'autres. Dans l'ensemble, le système n'est pas très robuste.
Troisième point: Vous avez demandé ce que votre comité pouvait faire pour moi. La Commission de la fonction publique a été établie il y a une centaine d'années dans un souci d'indépendance des ministres. Je n'ai donc pas de ministre titulaire, ni d'accès quelconque aux processus officiels. Je suis vraiment sur la touche. Je suis nommée par le Parlement, qui est mon patron et la seule entité à pouvoir me mettre à pied. Les choses ont le mérite d'être claires, mais cela veut dire que j'ai vraiment besoin du soutien et de l'attention de votre comité.
Je dirais qu'il y a trois domaines qui m'importent particulièrement à l'heure actuelle. Premièrement, mon budget des dépenses. Dans le cadre de l'examen des budgets, nous avons effectué un examen horizontal des dépenses et assumé notre part de compressions, de sorte que quand j'ai la chance de discuter de mes prévisions budgétaires, je suis heureuse que nous soyons en position de pouvoir poursuivre notre travail. C'est aussi l'occasion pour moi de soulever les questions que je peux avoir quant au processus budgétaire.
Deuxièmement, il est très important pour moi que votre comité s'intéresse au travail effectué par mon bureau. Vu la responsabilité bien particulière qui nous a été confiée, je suis particulièrement heureuse de nos échanges aujourd'hui. Nous avons une autorité exécutive, mais aussi l'indépendance du vérificateur général. Nous avons donc le pouvoir d'ordonnance, un pouvoir correctif et un pouvoir exécutif, tout en maintenant une grande indépendance. Il est important que notre travail soit supervisé. Je pense que mon personnel et moi sommes très responsables, mais j'estime que votre comité doit toujours être attentif, au cas où nous ne ferions pas exactement ce que veut le Parlement. L'intérêt que vous prenez à notre travail et l'occasion que vous nous donnez de contribuer au vôtre sont extrêmement importants.
Il y a une seule question pour laquelle j'aurais peut-être besoin de l'aide immédiate du Comité, si je n'arrive pas à mes fins: établir clairement le chiffre pour les minorités visibles. On ne peut vraiment pas fonctionner dans un environnement où les chiffres fusent tous azimuts. Il faudra peut-être faire appel à d'autres intervenants et demander au Comité de fournir un encadrement et des directives.
Je sais que vous avez demandé trois points, mais je vais vous en fournir un quatrième en douce, vu qu'il ne touche pas l'avenir immédiat. La loi qui nous régit doit faire l'objet d'un examen cinq ans après son entrée en vigueur, soit en décembre 2010. Nous commençons donc à travailler à l'examen prévu par la loi. Nous aimerions pouvoir discuter avec votre comité du travail entrepris pour la préparation de l'examen prévu par la loi, à un moment ou à un autre, peut-être dans le cadre des autres points. Mais cela ne presse pas, c'est une question plus à long terme.
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Très bien, merci beaucoup.
Les membres du Comité présents semblent satisfaits. Si personne d'autre ne souhaite intervenir, nous pouvons conclure cette partie de notre réunion.
Je remercie Mme Barrados, M. Lemaire, M. Hunt et les autres de leur présence. Elle a été très appréciée. Vous pouvez maintenant vous retirer.
Chers collègues, nous poursuivons notre séance publique en abordant certains travaux futurs du comité.
Comme prévu, le greffier et les attachés de recherche ont organisé nos réunions pour que nous puissions aborder jeudi la question des petites et moyennes entreprises, les PME. Nous recevrons la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, le ministère des Travaux publics et un groupe que l'on appelle parfois CABiNET, le Canadian Business Information Technology Network. Ils sont bien placés pour nous parler des marchés publics en technologie de l'information pour les petites entreprises. C'est une question que nous continuerons d'étudier la semaine d'après.
Les choses se corsent jeudi de la semaine prochaine, car nous essaierons de nous attaquer à la question des mesures de relance. J'estime que nous ne devrions pas être passifs. Nous devrions faire preuve d'initiative, comme nous en avions discuté au départ. Je sais que le Comité des finances se penche en ce moment sur les mesures de relance dans le cadre du projet de loi C-10. Nous ne pouvons rien faire en ce qui concerne les mesures de relance figurant dans le projet de loi C-10. Le Comité des finances se penche sur la question, bien entendu, et rien ne pourra être mis en place tant que la loi n'aura pas été adoptée par le Sénat et par nous. Toutefois, il y a aussi des sommes affectées à l'infrastructure dans des budgets de l'exercice actuel. Or, il me semble qu'on est en droit de se poser des questions légitimes à ce sujet et de les aborder avec les deux ministres concernés... le principal intéressé serait le ministre responsable de l'infrastructure, le ministre des Transports, je crois.
Nous avons pris contact avec le bureau du ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités. Mais il faudrait une invitation officielle du comité pour que le ministre nous consacre du temps. J'invite donc les membres présents à lancer une invitation officielle au ministre. Si le ministre refusait — uniquement pour une très bonne raison, j'en suis convaincu —, nous pourrions convoquer le sous-ministre, qui serait sans doute aussi bien placé que le ministre pour répondre à nos questions sur les processus en jeu. J'invite les membres du comité à envisager cette possibilité, voire à prendre la mesure que je suggère. Mais le sujet est ouvert à la discussion.
La parole va donc à M. Warkentin, qui a un commentaire.