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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, et en effet, monsieur le président, nous aimerions vous parler du mandat et du travail complexe de notre commissariat; nous espérons vous donner une idée plus claire du mandat que vous nous avez confié, ainsi que de la qualité du travail exécuté par le commissariat en vue de s'acquitter de ce mandat.
J'ai eu l'honneur d'être la première personne à être nommée commissaire à l'intégrité du secteur public par une résolution du Sénat et de la Chambre des communes adoptée en août 2007. Le commissariat est chargé de l'application de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles. Nous avons pour mandat d'offrir aux fonctionnaires et au grand public un mécanisme sécuritaire et confidentiel leur permettant de divulguer des actes répréhensibles graves commis dans le secteur public. Nous devons aussi protéger contre les représailles les fonctionnaires divulgateurs et les personnes qui collaborent à une enquête. En bref, notre loi a créé deux régimes: un visant la divulgation d'actes répréhensibles et un visant la protection contre les représailles.
[Français]
Notre objectif premier est vraiment d'améliorer la confiance accordée à nos institutions publiques et à l'intégrité des fonctionnaires. De fait, dans le préambule de notre loi, on reconnaît expressément que l'administration publique fédérale est essentielle au bon fonctionnement de la démocratie parlementaire canadienne, et qu'il est dans l'intérêt public de maintenir et d'accroître la confiance du public envers l'intégrité des fonctionnaires au moyen d'un mécanisme de divulgation des actes répréhensibles et de protection des divulgateurs. Entre-temps, ce qui guide notre travail au quotidien est l'intérêt public.
J'aimerais aussi mettre en lumière le fait que nos institutions publiques jouent un rôle clé dans la vie de tous les Canadiens et Canadiennes. Ce rôle est d'autant plus important que nous vivons une période d'incertitude économique. On s'attend à juste titre à ce que mon commissariat renforce nos institutions publiques de quelque manière que ce soit. Notre mandat nous y oblige.
Notre deuxième rapport a pour thème « Bâtir ensemble la confiance : « Une responsabilité partagée ». Trois principes directeurs constituent les piliers qui nous permettent de réaliser notre mandat: informer, protéger et prévenir. J'utiliserai ces trois principes pour encadrer mes observations d'aujourd'hui.
Tout d'abord, informer.
[Traduction]
Mon commissariat a compétence sur l'ensemble du secteur public, à l'exception des organismes de sécurité; sa compétence dépasse donc de beaucoup le noyau de la fonction publique. Elle inclut, par exemple, les sociétés d'État. Il est donc question d'environ 400 000 personnes. En outre, la loi dispose que le grand public peut aussi divulguer des renseignements au sujet d'un acte répréhensible présumé; le nombre de personnes visées est ainsi grandement augmenté. Une partie de notre devoir en matière d'information est de nous assurer que nos partenaires savent non seulement ce que nous faisons, ce qui nous motive et quelle est notre approche, mais aussi ce que nous ne faisons pas.
[Français]
Nous avons des défis à relever afin de nous assurer que tous les fonctionnaires sont au courant de la loi et du rôle du commissariat. Nous comptons, bien sûr, sur les collègues du secteur public, les médias, les membres du présent comité et leurs collègues parlementaires pour faire en sorte que tous connaissent notre existence et notre mandat.
Notre rapport annuel est un outil clé qui nous permet de communiquer avec tous les fonctionnaires et de les informer sur notre rôle et notre approche. Je suis très heureuse également de vous fournir aujourd'hui une brochure, que vous avez entre les mains, qui a été largement diffusée dans le secteur public et qui donne des renseignements clés sur mon commissariat et son travail.
Laissez-moi aborder le deuxième pilier de notre mandat, la protection. La loi prévoit expressément une protection à différents niveaux. Nous avons la compétence exclusive de traiter des plaintes en matière de représailles, et l'une de nos responsabilités est de protéger les fonctionnaires divulgateurs et ceux qui collaborent à une enquête. La protection est vraiment au coeur de notre mandat. Nous devons protéger l'identité des personnes qui font des divulgations de bonne foi et conserver aussi les renseignements qui nous sont présentés dans le cadre de notre travail.
[Traduction]
Il y a donc beaucoup d'intérêts en cause dans notre travail: les intérêts des personnes qui nous présentent de bonne foi des allégations, qui ont confiance envers le secteur public et qui veulent maintenir la tradition éthique de longue date de ce secteur; les intérêts de ces mêmes personnes en ce qui a trait à la protection contre les représailles pour qu'elles ne soient pas punies pour avoir fait la bonne chose; les intérêts de l'administrateur général, au nom de son organisme, qui souhaite gérer l'organisme de façon efficace et honnête, être avisé des problèmes dès qu'ils se produisent et être en mesure d'y réagir; les intérêts des personnes contre qui l'allégation est déposée et dont la réputation et la carrière peuvent être en jeu; les intérêts d'un organisme qui doit continuer à fonctionner lorsque nous entrons en jeu. Nous n'avons pas pour objectif de fermer un organisme lorsque nous enquêtons au sujet d'une allégation, mais de faire en sorte que le problème soit réglé.
L'intérêt public est aussi en cause. Il guide et guidera en tout temps nos actions.
Nous devons tenir compte de ces intérêts essentiels et leur donner une importance équilibrée.
Enfin, le troisième pilier du mandat est la prévention. Très tôt dans mon mandat et avec l'appui du Parlement et d'éminents juristes, nous avons collectivement convenu d'interpréter mon mandat d'une façon qui dépasse la simple exécution de la loi. Nous croyons vraiment qu'une solide approche axée sur la prévention est essentielle à notre succès, de même que la formation et les activités de liaison. Il ne fait aucun doute que mon commissariat répondra complètement et sérieusement à toute demande, à toute allégation d'acte répréhensible, à toute plainte en matière de représailles. Nous n'hésiterons pas à utiliser tous les pouvoirs d'enquête prévus par la loi. Cependant, cela ne signifie pas que nous nous restreindrons à deux choix: enquêter ou fermer le dossier.
[Français]
Un modèle fondé uniquement sur l'exécution de la loi n'est pas suffisant pour nous permettre d'atteindre nos objectifs en matière de promotion d'une conduite éthique, qui sont la création d'un environnement dans lequel toutes les préoccupations valides peuvent être présentées et réglées de façon efficace, ainsi que le renforcement de la confiance dans les institutions publiques.
Nous avons la responsabilité de cerner les vulnérabilités. Je répète que nous réagirons avec autant d'efficacité et d'efficience que possible, dans le cadre prévu par la loi.
[Traduction]
Je vais faire un survol du rapport annuel, si vous me le permettez.
Vous remarquerez que les trois principes directeurs sont toujours présents: informer, protéger et prévenir. Mais nous avons aussi ajouté la composante primordiale de la responsabilité partagée. Nous estimons qu'il était aussi important cette année de soulever des questions criantes pour les petits organismes fédéraux. Mon commissariat compte parmi ces organismes; il en connaît tous les défis et toutes les possibilités. De même, toute la question de la capacité d'éviter les erreurs se trouve au centre de nos préoccupations. Il faut agir dans les plus brefs délais pour faire en sorte que chacun de nos organismes ait la capacité interne et les outils nécessaires pour remplir son mandat.
Je me suis aussi penchée sur les sociétés d'État et sur les risques qui découlent de la gouvernance. Encore une fois, cet instrument est fondamental à l'accomplissement de mandats précis, opérationnels ou liés à la politique. À cet égard, le rapport souligne cinq mythes et des idées fausses associées. Je serais curieuse d'entendre vos commentaires et vos suggestions à ce sujet.
Le troisième chapitre porte sur les enquêtes. Nous abordons quatre cas précis, qui sont tous très complexes; nous y décrivons non seulement nos obligations en vertu de la loi, mais aussi l'importance majeure d'agir le plus vite possible pour trouver des solutions pratiques. Notre intervention dans tout cas doit entraîner un gain net, une valeur ajoutée, et nous sommes convaincus que nous apportons effectivement une telle valeur.
Nous avons aussi consacré un chapitre à la crainte qu'ont les fonctionnaires de soulever une allégation d'acte répréhensible. Pourquoi les gens ont-ils peur? En effet, cette crainte est réelle et complexe. En majorité, les employés veulent simplement que l'acte répréhensible cesse. Ils veulent que le problème soit réglé rapidement et de la façon la plus informelle possible; ils ne veulent pas une longue enquête formelle. Mais divulguer un acte répréhensible n'est pas facile, malgré toutes les protections qu'offre la loi. Mon commissariat continue à être sensible à cette question. Nous avons inclus en fait les vues de personnes qui ont divulgué un acte répréhensible dans le passé et des organisations qui les ont appuyées. Nous avons entrepris ces consultations. Nous reconnaissons la perspective unique que cela nous apporte et nous continuerons à travailler en collaboration avec ces organisations.
[Français]
Le rapport annuel décrit aussi l'influence de la culture organisationnelle sur la décision de divulguer un acte répréhensible. Il est essentiel d'établir une culture qui permet aux fonctionnaires de soulever ouvertement leurs préoccupations, confiants qu'ils seront traités avec équité.
Notre chapitre sur la prévention est au coeur de notre approche et porte, comme je l'ai dit précédemment, sur les petits organismes et les sociétés d'État. Il parle aussi des hauts dirigeants et des gestionnaires intermédiaires, qui représentent notre prochaine génération de leaders et qui jouent un rôle clé.
La photo du rapport annuel a été prise lors d'un colloque qui a eu lieu en septembre 2008 et qui réunissait des acteurs clés. En plus des gens figurant sur la photo, il y avait plus d'une centaine de participants.
On parle aussi de façon très préliminaire d'une comparaison entre le régime de divulgation du Canada et celui des autres pays semblables au nôtre, soit les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
[Traduction]
Je suis aussi ici pour parler de mon plan budgétaire. Nous vous avons fourni un document bref qui présente un survol du budget dépensé par mon commissariat au cours de l'exercice financier 2008-2009. Nous avons dépensé 3,6 millions de dollars. Nous sommes d'avis que ce montant est adéquat et nous permet de répondre à la demande actuelle.
Mon commissariat est encore en plein processus d'établissement; il est donc difficile d'estimer en ce moment le nombre de cas que nous pourrions recevoir et le personnel qui sera requis, mais nous avons acquis la capacité et l'expertise nécessaires pour accorder l'attention qu'il faut à chacun des cas.
[Français]
J'ai mis en place une équipe de professionnels qui ont vraiment à coeur notre mandat. Nous aurons toutefois besoin de recourir à des experts de l'extérieur dans des domaines particuliers, ce que nous avons fait par le passé.
Finalement, en l'an 2009-2010, nos efforts viseront à mieux faire connaître le mandat du commissariat et à améliorer notre système de gestion de cas. Au fur et à mesure que le travail se poursuivra, je vous ferai part des ressources dont nous aurons besoin pour mener à bien notre travail.
[Traduction]
La loi devra faire l'objet d'un examen indépendant cinq ans après son entrée en vigueur, et nous comptons recueillir les renseignements nécessaires à l'appui de cet examen, guider le Parlement et nous assurer que toute recommandation qui en découlera sera formulée en fonction de renseignements complets et bien fondés.
C'est un honneur de comparaître devant vous, monsieur le président, mesdames et messieurs. Je serais heureuse de répondre à toute question que vous puissiez avoir.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Ce sont là des observations très valables. Permettez-moi de commencer par un préambule.
D'abord, c'est vrai que le terme « dénonciateur » n'est pas employé dans la loi; cette omission est intentionnelle étant donné ses connotations péjoratives. C'est pour cette raison que nous parlons de divulgation d'actes répréhensibles. Je pense qu'il y a une différence entre les deux. C'est pourquoi j'ai pris le temps de parler des « divers intérêts des parties ».
D'abord et avant tout, la loi parle de protection dans la mesure du possible. La protection ne devrait jamais l'emporter sur la justice naturelle et sur l'organisme même, qui doit continuer à fonctionner malgré les préoccupations exprimées. La loi parle d'efficacité ainsi que de vitesse d'intervention. Nous ne voulons pas exercer de longues mesures qui sèment le doute sur de nombreuses personnes.
Toutefois, je pense que le Parlement voulait vraiment que les fonctionnaires se prononcent, qu'ils partagent leurs préoccupations. C'est pour cette raison que lorsque je m'adresse au secteur public ou que je voyage au Canada, je dis toujours que chaque organisme devrait faire en sorte que des processus de divulgation solides et crédibles soient en place. Les superviseurs devraient être au courant des questions préoccupantes. Il y a de nombreuses façons simples de procéder, y compris en ayant des conversations avec les employés dissidents ou en acceptant de ne pas être d'accord. Mais il faut qu'il y ait un système en place qui permette de dire: « J'ai fait une erreur. Je suis prêt à le reconnaître, et il y aura des conséquences. »
Monsieur le président, j'inviterais aussi les membres à consulter notre site Web; dans le cadre de notre colloque de 2008, un de mes homologues, l'honorable Patrick Ryan du Nouveau-Brunswick, a fait un très bon exposé qui aborde directement ce qu'il appelle la protection conditionnelle.
Enfin, dans le rapport annuel, nous parlons de cas dans lesquels les trois divulgateurs ont changé d'idée; ils ne voulaient pas aller plus loin. Nous avons tout de même mis au courant l'administrateur général, qui a pris absolument toutes les mesures nécessaires pour répondre aux préoccupations, qu'elles aient été fondées ou non. Je crois que c'est l'objectif de la loi.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame Ouimet et messieurs. Madame Ouimet, j'ai une question très spéciale à vous poser. Je ne vous demande pas de commenter la cause dont je vais vous parler, mais si j'étais fonctionnaire, de nos jours, j'hésiterais beaucoup à dénoncer des pratiques qui m'apparaissent incorrectes au sein de la fonction publique. Je vous explique pourquoi.
Daniel Leblanc, journaliste du Globe and Mail, a effectivement eu une source au sein de la fonction publique ou du gouvernement, et c'est ce qui a mené au dévoilement du scandale des commandites. M. Leblanc se retrouve aujourd'hui en cour et on tente de l'obliger à divulguer sa source, alors que la liberté de la presse est reconnue dans la Constitution.
Si un fonctionnaire dépose une plainte et divulgue des renseignements que l'on pourrait qualifier de confidentiels, une cour ne pourrait-elle pas vous obliger à divulguer le nom de cette source? L'objectif de la loi est aussi de protéger celui qui dénonce des pratiques jugées inacceptables. Toutefois, si vous vous retrouvez devant une cour, il peut y avoir des problèmes, et on vous obligera peut-être à transmettre le nom de la personne qui a dénoncé cette pratique, sous prétexte que celle-ci a dévoilé des renseignements confidentiels.
La cause qui se retrouve présentement devant le juge est extrêmement importante à ce chapitre. Si la cour oblige M. Leblanc à divulguer sa source, ce n'est pas que la liberté de la presse qui sera touchée, mais aussi le commissariat, et ce, de façon très sérieuse. La loi que nous avons risque d'être pratiquement non fonctionnelle parce que plus personne ne voudra divulguer quoi que ce soit. Je ne veux pas connaître votre opinion sur la cause comme telle, mais je veux savoir si vous avez envisagé le fait que ce genre de chose pourrait se produire.
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C'est une excellente question, monsieur le président.
Par ailleurs, on travaille de concert avec l'École de la fonction publique du Canada, qui va former cette nouvelle génération, et avec tous les ministères.
Très tôt dans mon mandat, j'ai décidé de m'intéresser à ce qu'on appelle les cadres intermédiaires, the middle managers, parce que c'est effectivement un groupe pivot qui va recevoir la nouvelle génération. On va les former dans les domaines de base, ceux de la dotation, de l'administration financière. Je me suis adressée à quelques centaines de gestionnaires. Je leur ai écrit une lettre de mandat, qui est sur mon site Web et qui, j'espère, va les interpeller. Elle est également reproduite en partie dans mon rapport annuel. J'y parle de l'importance de s'assurer que sont bien encadrés ces leaders près du public, près de la livraison de services, qui font justement partie de la nouvelle génération d'aujourd'hui et qui feront partie de celle de demain. J'y parle de mentorat, j'y parle de valeurs éthiques, mais au quotidien.
Si les parlementaires avaient des suggestions supplémentaires à faire, je serais très heureuse de les entendre. Entre-temps, la lettre est sur le site Web, et elle suscite beaucoup d'intérêt, selon le nombre des personnes l'ayant consultée. Il y a encore beaucoup à faire, et on va poursuivre dans cette voie.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup à vous trois.
Ce n'est rien de personnel, mais on dirait que les questions s'adressent toutes à Mme Ouimet.
Lorsque la Loi fédérale sur la responsabilité a été présentée, tout le monde a appuyé le concept. Je sais qu'elle ne vient pas de vous, mais je tiens néanmoins à en parler, car même si en théorie l'idée nous semblait excellente, les dispositions de cette loi ont dans bien des cas eu pour effet d'immobiliser, ou presque, certains aspects de la fonction publique. À force de vouloir régir les moindres détails des activités de chacun, on a installé un climat de méfiance, dans lequel les gens n'osent plus prendre d'initiative de peur d'enfreindre les règles ou de faire les frais d'une plainte.
Je reconnais que la ligne peut parfois être mince, mais je demeure convaincue que les dispositions de la Loi fédérale sur la responsabilités vont peut-être trop loin.
Quelques-unes des questions posées aujourd'hui m'intriguent. Et je ne suis pas certaine qu'on y ait répondu totalement, d'ailleurs. Il a été question de justice naturelle, et quand quelqu'un dépose une plainte, nous voulons bien croire que c'est dans l'intérêt du public, mais il y a deux aspects à considérer. D'abord, croyez-vous qu'il soit possible que, pour les raisons que je viens de vous donner, les fonctionnaires aient peur de perdre leur emploi et de faire l'objet de plaintes, même s'ils font bien leur travail?
Cela m'amène au deuxième point que j'ai soulevé, c'est-à-dire que nous voulons croire que les plaintes sont déposées dans l'intérêt du public. Ayant longtemps travaillé dans le secteur commercial, je peux vous affirmer que ce n'est pas toujours le cas. Il serait très difficile pour la personne dont le comportement est visé par une plainte d'accepter que l'identité du plaignant ne lui soit pas révélée... En théorie, tout est parfait, mais je ne sais toujours pas comment vous appliquez ces règles dans le cadre des activités quotidiennes.
De fait, ce n'est pas avec 22 personnes qu'on peut nécessairement assurer toute l'intégrité du secteur public. C'est pour ça que le législateur, dans sa sagesse, a donné la responsabilité au ministre, qui est en l'occurence le président du Conseil du Trésor, via ses représentants, d'un rôle d'éducation et de prévention.
On pense qu'il faut l'appuyer dans cette démarche, mais chaque ministère qui a un agent supérieur devrait prendre à coeur... Je sais qu'ils le font parce qu'ils ont beaucoup investi dans le système de divulgation, mais aussi dans la prévention. De notre côté, on va rappeler formellement au ministre son obligation. Je sais que l'organisation va prendre cela à coeur.
C'est pour cela qu'on parle également, dans notre thématique, de responsabilité partagée. On va poursuivre dans cette veine.
Relativement au pouvoir du bureau, effectivement, si acte répréhensible il y a, on a un pouvoir de recommandation, mais on peut aussi faire un suivi un an plus tard. Je pense que cela est très utile. On peut revoir l'organisation pour savoir ce qui a été fait. Un des baromètres importants, c'est aussi le divulgateur qui va nous informer.
Encore une fois, il faut être réaliste: cela ne se fait pas du jour au lendemain. Mais, on prend cela au sérieux.
Je dois vous dire que lorsqu'on s'est intéressé à une organisation, on a eu jusqu'à présent une collaboration pleine et entière. Les gens prennent cela au sérieux parce qu'il n'y a pas un administrateur général qui désire qu'il y ait, non seulement la commission d'un acte répréhensible, mais la perception qu'un acte répréhensible ait pu être commis au sein de son organisation.