:
Je constate que nous avons le quorum.
Aujourd'hui, nous recevons des témoins du Secrétariat du Conseil du Trésor, du Conseil privé et du ministère des Finances, qui sont ici dans le cadre de ce que j'ai décrit comme une réunion de planification pour nous aider à mieux comprendre les procédures qui régiront l'utilisation des fonds, injectés pour stimuler l'économie, prévus dans ce que le gouvernement appelle le Plan d'action économique du Canada.
Comme certaines de ces procédures sont sans doute nouvelles — c'est une voie que nous n'avons jamais empruntée — notre comité n'a jamais travaillé dans ce genre de contexte auparavant. La plupart d'entre nous connaissent le caractère obscur et surnaturel des procédures qui régissent les crédits parlementaires. Nous sommes ici aujourd'hui pour demander aux fonctionnaires présents, qui ont tous beaucoup d'expérience en la matière, de nous aider à préparer le terrain en vue de la réunion qui se tiendra après le congé de Pâques.
Il ne s'agit donc pas de cette réunion au cours de laquelle, en tant que parlementaires, nous allons étudier à fond l'enveloppe budgétaire. Il s'agit plutôt d'une réunion où nous demandons aux fonctionnaires de nous aider à mieux comprendre, de sorte que, au moment de poser les questions les plus coriaces, les questions les plus complexes, nous irons tous dans la même direction.
Je vais m'arrêter ici, et j'invite M. Smith à présenter ses observations préliminaires.
Mais avant que vous ne commenciez, j'aimerais aborder un élément que j'ai déjà soulevé. J'aimerais que les fonctionnaires qui sont avec nous aujourd'hui transmettent le message suivant: le président de ce comité en a assez des situations où les témoins présentent des documents rédigés dans une seule langue. Si nous recevions un témoin qui n'est pas de la fonction publique ni du gouvernement, je n'y verrais pas de problème. Ça arrive à l'occasion. Chaque citoyen a le droit d'être ici et de travailler dans la langue de son choix. Mais quand il s'agit de ministres — les ministres sont des fonctionnaires — nous nous attendons à ce que les documents qu'ils nous présentent soient rédigés dans les deux langues, à ce qu'ils aient été traduits. Dans les cas où il s'agit d'une comparution de dernière minute, tous les membres du comité comprendront: nous aurons le document en français ou en anglais, et nous n'y pourrons pas grand-chose.
Je suis très poli dans mes remarques. D'autres députés ne le seraient pas autant. Je veux que ce soit bien compris. Je ne veux pas que cela se reproduise, alors prenez soin d'en informer vos ministres. Assurez-vous de le faire savoir au personnel des ministres. Je me suis déjà donné la peine d'essayer de communiquer ce message au personnel des ministres par l'entremise des députés ministériels. Je tiens simplement à le souligner.
Vous pouvez intervenir. Si vous avez quelque chose à dire à ce sujet, allez-y; vous avez le droit de le faire. Je ne veux pas en discuter trop longtemps, mais je pense que mon message est clair.
Monsieur Smith.
:
Merci, monsieur le président.
J'ai en effet quelques commentaires, et mes observations préliminaires portent principalement sur le crédit 35 du Conseil du Trésor, mais de façon plus générale, vous pouvez me poser des questions sur d'autres sujets.
[Français]
Bonjour à tous.
J'aimerais remercier les membres du comité de me donner l'occasion de parler du nouveau crédit central inscrit au Budget principal des dépenses pour 2009- 2010, le crédit 35 du Conseil du Trésor.
[Traduction]
Le ministre des Finances a déclaré que cette mesure de stimulation devait être engagée dans les 120 jours suivant le budget du 27 janvier — à savoir, avant juin, et préférablement plus tôt. Il est important que les fonds soient acheminés dès que possible pour avoir l'incidence souhaitée sur l'économie canadienne. La diligence raisonnable doit naturellement être respectée.
Le financement des initiatives budgétaires provient habituellement de deux sources: la Loi d'exécution du budget et le Budget supplémentaire des dépenses. Dans ce cas, cette année et la plupart des années, en raison du court intervalle entre le dépôt du budget de 2009 et celui du Budget principal des dépenses 2009-2010, les ministères et organismes n'ont pas eu suffisamment de temps pour développer des plans détaillés et ensuite demander les fonds pour mettre en œuvre les initiatives énoncées dans le Plan d'action économique du Canada par l'entremise du Budget principal des dépenses.
[Français]
Par le passé, les ministères devaient attendre jusqu'au mois de décembre pour recevoir des fonds par l'entremise du Budget supplémentaire des dépenses avant de mettre en oeuvre les initiatives découlant des budgets déposés à la fin février ou au début mars.
[Traduction]
En réalité, les ministères devaient gérer les nouvelles dépenses liées aux initiatives du budget à même leurs budgets courants pendant une bonne partie de l'exercice. Compte tenu de l'envergure des dépenses liées aux mesures de stimulation prévues dans le budget de 2009, plusieurs ministères et organismes seraient incapables d'exécuter les initiatives du budget de cette année. Par conséquent, nous déposerons encore une fois un Budget supplémentaire des dépenses A en mai, afin d'obtenir l'approbation du Parlement pour les initiatives du budget qui sont prêtes à être exécutées.
Le crédit central, le crédit 35 du Conseil du Trésor, est une mesure transitoire visant à assurer une mise en œuvre harmonieuse des initiatives du budget pour les ministères ayant besoin de fonds avant le dépôt du Budget supplémentaire des dépenses.
Le montant maximum admissible représentant les 11/12e du crédit, soit 2,75 milliards de dollars, a été approuvé par le biais des crédits provisoires. Le 1/12e restant, soit 250 millions de dollars, pourrait être affecté entre la date de l'octroi de la totalité des crédits, prévue provisoirement le 9 juin, et le 30 juin.
Le crédit 35 du Conseil du Trésor vise à assurer que les ministères disposent des ressources et des autorisations nécessaires pour mettre en œuvre les initiatives du budget. Par conséquent, le financement peut maintenant être attribué aux organisations pour la mise en œuvre immédiate des initiatives énoncées au chapitre 3 du budget de 2009.
Permettez-moi maintenant de parler du processus d'accès à ce crédit.
Comme mentionné précédemment, le crédit 35 du Conseil du Trésor se veut une mesure transitoire jusqu'à ce que le Parlement approuve les crédits en juin et décembre. Les ministres du Conseil du Trésor sont autorisés à affecter jusqu'à concurrence de trois milliards de dollars directement aux ministères nous ayant démontré leurs besoins prévus pour mettre en œuvre les initiatives du budget avant les périodes d'octroi des crédits.
[Français]
Les affectations du crédit 35 peuvent être effectuées du 1er avril au 30 juin, dans la mesure où l'approbation du Conseil du Trésor a été obtenue.
[Traduction]
Chaque initiative nécessitant des fonds de ce crédit doit être autorisée par le CT. Des hauts fonctionnaires du SCT examineront les besoins en matière de trésorerie afin de garantir que l'affectation des fonds nécessaires seulement avant la prochaine période de crédits est recommandée. Les fonds n'ayant pas été attribués à la fin juin seront versés au crédit 35 du Conseil du Trésor, et les ministères devront demander des fonds conformément aux périodes normales d'octroi des crédits.
Permettez-moi de parler à nouveau des rapports.
Divers mécanismes de présentation de rapports permettront d'assurer la reddition de comptes et la transparence en ce qui concerne l'utilisation du crédit 35. Le gouvernement s'est engagé à présenter des rapports réguliers au Parlement sur la mise en œuvre et les répercussions du budget, ce qui comprend des rapports sur les affectations du crédit 35. Le Secrétariat du Conseil du Trésor rendra compte également de l'utilisation du crédit central, comme il le fait pour tous les autres crédits, au moyen de tableaux sommaires et de notes explicatives à l'appui dans les documents du Budget supplémentaire des dépenses déposés au Parlement.
Les ministères et les organismes seront tenus de rendre compte de toutes les initiatives, y compris celles financées grâce à une affectation du crédit 35, dans leurs rapports ministériels sur le rendement. En dernier lieu, des hauts fonctionnaires du Secrétariat du Conseil du Trésor ou le président comparaîtront devant des comités et répondront aux questions sur l'utilisation du crédit.
[Français]
Pour conclure, j'aimerais vous remercier de m'avoir donné cette occasion de comparaître et de répondre à vos questions sur l'utilisation du crédit 35.
:
Merci beaucoup pour cet exposé.
Est-ce que l'un des autres témoins veut faire une déclaration préliminaire pour présenter le point de vue de son ministre? Non? D'accord. C'est bien.
Je suis presque aussi confus que je l'étais avant que vous ne commenciez votre exposé. Mais c'est pour ça que nous sommes ici aujourd'hui — pour essayer de mieux comprendre.
Je donne maintenant la parole à Mme Hall Findlay. Nous allons procéder aux séries de questions, comme à l'habitude.
Allez-y, madame Hall Findlay.
:
Je ne pense pas que c'est exactement ce que j'ai dit. Ce que je voulais dire, c'est que, quand on dépose le Budget principal des dépenses, ce qui doit être fait au plus tard le 1
er mars, et qu'un budget est déposé, comme cette année, à la fin de janvier, il n'y a pas assez de temps pour que les postes budgétaires se retrouvent dans le Budget principal des dépenses.
C'est un problème qui se produit chaque année. C'est en partie une question de calendrier mais, conformément au Règlement de la Chambre, nous devons déposer le Budget principal des dépenses le 1er mars et les budgets sont souvent déposés en février. Par conséquent, compte tenu de ces échéanciers, nous ne sommes pas en mesure d'élaborer suffisamment les propositions pour les inclure dans le Budget principal des dépenses.
Donc, l'année dernière, pour la première fois en 10 ans, nous avons déposé un Budget supplémentaire des dépenses au printemps, le Budget supplémentaire des dépenses A, que vous verrez à nouveau en juin. L'idée était d'y inclure à ce stade autant de postes budgétaires que possible, pour que les ministères soient en mesure d'obtenir de l'argent en juin plutôt que d'avoir à attendre jusqu'en décembre, comme ça a été le cas pendant de nombreuses années.
Pendant une année normale, avec un budget plus petit, c'était possible d'attendre jusqu'en décembre, mais les ministères faisaient face à bien des problèmes de trésorerie. L'an dernier, je pense que nous avons assez bien réussi en présentant le Budget supplémentaire des dépenses du printemps pour le budget; cette année, compte tenu de l'importance du budget, on avait l'impression qu'il fallait quelque chose de plus, quelque chose qui permettrait en fait que les fonds soient distribués avant la fin de juin. C'est pourquoi nous avons créé le crédit central comme supplément, comme mesure transitoire.
Notre comité a un travail à faire au cours des deux prochains mois, et il va nous falloir plus que cette journée pour être en mesure de demander des comptes au gouvernement relativement aux 3 milliards de dollars.
La grande question porte sur le fait qu'il y a des fonds qui n'ont pas été dépensés, et nous avons déjà discuté de la possibilité de les reporter, de les regrouper, et ainsi de suite. Nous devons être en mesure de demander des comptes au gouvernement sur un certain nombre de secteurs de dépenses. Le montant de 3 milliards de dollars est le plus évident, tout simplement en raison du report de fonds.
D'après ce que j'ai compris, dans le cadre de cet exercice, nous pourrions vous demander votre avis sur les personnes que le comité aurait tout intérêt à entendre de façon régulière au cours des deux prochains mois. Cela ne suffit pas d'inviter quelqu'un à témoigner à l'occasion. Franchement, les deux prochains mois seront cruciaux pour ce qui est de la reddition de comptes.
Je vous demande à tous les trois des conseils sur le choix des personnes que nous devrions recevoir, surtout de façon régulière, pour nous aider, que ce soit des gens du Conseil du Trésor ou...
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Si vous voulez traiter avec un guichet unique ou avec une personne qui pourra vous parler de la dépense des fonds publics, vous devez sans contredit faire appel au Secrétariat du Conseil du Trésor, qui assume cette responsabilité au sein du gouvernement. Cependant, si vous voulez obtenir des renseignements très pointus et aller jusqu'à parler des projets, vous pourriez devoir recourir à quelqu'un du ministère des Transports ou d'un autre ministère. Si vous voulez faire affaire avec une seule personne, c'est votre choix, mais cela pourrait vous priver de certains détails.
Passons à la question de l'exécution générale du budget. C'est bel et bien le ministre des Finances qui dépose le budget. Si vous vous intéressez aux principes généraux qui sous-tendent le budget, à savoir la façon dont les rapports sont établis et la nature des mécanismes de reddition de comptes, je n'hésiterais pas à offrir les services de mon collègue du ministère des Finances ou de la personne qui sera choisie.
Comme vous le savez, le rôle du BCP consiste à assurer la coordination dans l'ensemble du gouvernement, à fournir des conseils stratégiques au premier ministre et à contribuer à la gestion du système des comités du Cabinet. Si vous voulez comprendre ces éléments dans le détail, alors le BCP, qui assume cette fonction pour le premier ministre, peut certainement vous être utile. Mais si vous avez des questions au sujet du contenu de la Loi d'exécution du budget ou si vous voulez avoir des détails sur un programme en particulier, vous devrez vous tourner vers mes collègues du ministère des Finances, du Conseil du Trésor ou d'un autre ministère.
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Oui, il nous fera plaisir de venir vous aider.
Comme mes collègues l'ont mentionné, si vous voulez savoir quels étaient nos objectifs budgétaires ou quelle direction nous prenons quant au rapport, je crois que nous pouvons vous aider. Si vous voulez connaître les processus du Conseil du Trésor, alors Alister et ses collègues seraient évidemment les personnes qui pourraient vous en parler. Si vous avez des questions sur des aspects précis du plan de relance, le Conseil du Trésor, comme Alister l'a mentionné, affecte des fonds pour les programmes, et non pour les projets, alors si vous avez des questions au sujet des dépenses de programme dans divers domaines, vous devrez les poser aux ministères concernés.
Il nous fait plaisir d'aider au besoin.
:
Merci, monsieur le président.
Merci de votre présence ce matin. Nous cherchons à obtenir des précisions, car nous croyons qu'il nous incombe de nous assurer que cet argent circule, et qu'il circule dans la direction prévue. Nous apprécions les efforts que vous déployez pour nous faire prendre davantage conscience de nos responsabilités et des façons dont nous pouvons les exercer.
Il y a plusieurs éléments que j'aimerais clarifier. Beaucoup d'éléments ne sont pas clairs, et j'espère ne pas aggraver cette situation. J'espère apporter certaines précisions, et j'espère en obtenir.
Tout d'abord, je crois comprendre que les 3 milliards de dollars avancés dans le crédit 35 ne peuvent rien financer qui n'a pas déjà été annoncé dans le budget. Est-ce exact?
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C'est un point important sur deux aspects. Numéro un, évidemment, c'est que les ministères ne veulent pas subir la pression indue d'avoir à gérer sans argent, et je crois que c'est ce qui pousse à faire avancer les choses avant le 30 juin.
En ce qui concerne les différents programmes qui seront financés par le crédit, je sais qu'il y a eu un appel de projets qui seront financés. Je sais qu'à ce moment-ci, vous êtes tous dans l'impossibilité de parler des différents projets, mais je crois savoir ce que notre comité cherche à savoir à l'heure actuelle: à mesure que les décisions sont prises de financer les programmes qui ont été énoncés dans le budget au moyen des fonds avancés dans le crédit 35, nous aimerions peut-être connaître les programmes qui recevrons de l'argent. Vous nous avez assurés que seuls les programmes et les initiatives qui figurent dans le budget seront financés par le crédit 35.
Il y a peut-être un autre niveau de responsabilisation. Nous chercherons peut-être à inviter les différents ministères visés à comparaître, afin que nous puissions fouiller ces initiatives. Il faudrait que les différents ministères comprennent parfaitement la façon dont ces programmes ont été financés et la façon dont l'argent a été distribué aux Canadiens. Est-ce exact?
Je crois que notre comité souhaite simplement avoir l'assurance, pour notre bien et pour celui des Canadiens et des contribuables, que l'argent est attribué, et qu'il est simplement et tout à fait attribué aux programmes qui ont reçu des affectations dans le budget. Vous nous en avez assurés. Je crois que ce que nous essayons de faire, c'est simplement de fournir un autre niveau de transparence pour montrer aux Canadiens et leur assurer que c'est bien le cas, que c'est ce qui se produit, et que ça se produit d'une manière efficiente et efficace.
Je présume qu'il ne sera pas possible d'analyser les résultats du programme de dépense actuel avant quelques mois sur le plan de l'efficacité de ces initiatives sur le terrain. Actuellement, nous avons bon espoir de faire en sorte que l'argent qui provient du crédit 35 est destiné à des initiatives de financement qui figuraient au budget. Puis, nous chercherons peut-être à obtenir de l'information sur la façon dont les différents ministères affectent ces fonds.
C'est utile. J'apprécie la précision.
:
Je remercie les témoins.
Après avoir écouté les questions de mes collègues, je crois que ce qui rend les choses difficiles pour notre comité, entre autres, c'est que nous devons mettre l'accent sur le nom de notre comité. On parle d'opérations gouvernementales et de prévisions budgétaires. Ce qu'on nous demande de faire avec ces 3 milliards de dollars en dépenses additionnelles, c'est en réalité de les examiner après coup, comme si nous étions le Comité permanent des comptes publics. En tant que parlementaires, ce qu'on nous refuse dans le processus, c'est le droit d'examiner les dépenses prévues dans le contexte d'un plan d'activités et de décider s'il s'agit de la meilleure solution.
Je crois que nous vous avons demandé de venir nous aider avec cette tâche. À quel moment, en tant que parlementaires, avons-nous l'occasion d'évaluer ce plan des dépenses? Voilà le contexte dans lequel s'inscrivent mes questions.
Plus précisément, je me demande... J'ai de la difficulté à comprendre tout cela.
J'ai assisté à la séance d'information à laquelle le président du Conseil du Trésor a invité des membres de chaque parti, pour leur demander s'ils pourraient s'en tirer avec cette nouvelle idée des onze douzièmes de 3 milliards de dollars. Si on pouvait obtenir un consentement unanime, ce serait plus simple.
À ce moment-là, et j'ai pris des notes précises, ils ont dit que les onze douzièmes de 3 milliards de dollars seraient uniquement dépensés pour des éléments qui figurent au chapitre trois du budget. Cette façon de dire diffère du libellé du crédit actuel pour les initiatives d'exécution du budget, celui dont nous avons fini par débattre. Soudainement, on parle maintenant de nouvelles subventions, d'augmentation aux montants des subventions inscrites dans les budgets des dépenses, etc., en autant que les dépenses s'inscrivent dans les mandats statutaires des organismes gouvernementaux.
Peut-on dire que les dépenses associées au crédit 35 visent uniquement les éléments du budget qui figurent au chapitre trois du budget?
:
Pourrais-je parler du libellé du crédit?
Cette construction particulière du libellé du crédit permet à une personne de fournir les autorisations nécessaires dans le cas où on a, par exemple, une nouvelle initiative budgétaire. C'est dans le budget qui a été approuvé par le Parlement, au chapitre trois, mais c'est nouveau, et vous n'avez peut-être pas eu d'autorisations antérieures. Vous pourriez vous retrouver devant un problème d'autorisation, un problème d'engagement financier, s'il n'existe pas de libellé qui vous permette d'agir dans ce genre de situations.
Il n'y a rien de plus. C'est toujours limité au chapitre trois et c'est toujours limité au budget, mais ça donne de la souplesse. Dans le cas d'une subvention, si vous constatez que vous avez utilisé ce libellé et qu'un mécanisme comme une subvention a été utilisé et que vous ne pouviez pas l'utiliser, alors vous auriez empêché la réalisation de l'objectif visant à essayer de mettre en oeuvre le budget.
Ce libellé servait simplement cet objectif.
:
Eh bien, vous pouvez comprendre dans quel contexte cela sonnerait une alarme de notre côté, mais j'apprécie vos précisions.
D'après nos recherches, si le Conseil du Trésor approuve la demande d'un ministère, il accorde le financement au ministère. Je crois que nous savons cela. Mais le Parlement a l'occasion d'examiner la demande de financement au moment de la publication du prochain Budget supplémentaire des dépenses, et le Conseil du Trésor énonce en détail les raisons pour lesquelles il a accordé l'argent au ministère à l'extérieur du cycle de financement régulier du Budget supplémentaire des dépenses. Toutefois, les détails sont inclus à titre d'information seulement, étant donné que le financement a déjà été dépensé.
Cela reflète fidèlement comment ça se passe, non? Nous avons notre occasion de critiquer ou de complimenter ce qui a été fait après coup, comme c'est le cas pour le Comité permanent des comptes publics à l'égard des dépenses du ministère des Finances.
Quand avons-nous notre occasion d'examiner à la loupe si c'est une bonne idée de dépenser les fonds en entier, de voir le plan d'activités, de voir les motifs des dépenses?
:
Mais, compte tenu du fait qu'il y aura une élection fédérale dans six mois, cette dépense aura lieu maintenant, et le parti au pouvoir s'attribuera le mérite de cette dépense. Cela pourrait se produire après coup, s'il y a lieu, nous aurons peut-être l'occasion d'évaluer si l'argent a été distribué de façon juste. C'est pourquoi nous avons dit que nous devions faire quelque chose dès le début. En réalité, je crois que c'est la raison pour laquelle le comité a été créé. Nous sommes là pour analyser le budget des dépenses de façon détaillée au lieu de faire une analyse après coup, par le biais du Comité des comptes publics et de la vérificatrice générale.
Chez moi au Manitoba, on amène le ministre devant le comité du budget des dépenses et parfois il doit y rester toute la nuit, répondant aux questions ligne par ligne. « Comment pouvez-vous proposer une telle dépense? Pourquoi proposez-vous de dépenser de l'argent pour ce projet et non pour un autre? » Nous ne faisons pas cela du tout dans notre Parlement.
Compte tenu des circonstances extraordinaires, qui sont telles qu'ils nous demandent de donner notre approbation, et en réalité nous leur avons donné l'approbation, nous voulons avoir un élément plus grand de cette analyse des avances. Nous voulons savoir si c'est une bonne idée de dépenser cet argent de la manière proposée. Et nous voulons être sûr qu'il n'y a pas de magouille ou de tentative de dépenser l'argent à l'avantage du parti au pouvoir, comme certains d'entre nous qui sont plus blasés le soupçonnent fortement.
Merci.
Messieurs, le comité a un mandat précis en ce moment. Je ne crois pas qu'un autre comité ait vraiment entrepris d'être engagé de façon aussi importante dans les aspects de la surveillance et de la responsabilisation en ce qui concerne les dépenses gouvernementales, mais cette situation — comme je crois que vous l'avez dit, monsieur Smith — a des conséquences économiques. Je crois que tous les membres seront d'accord, ce qui est important ici, c'est que tous les partis travaillent de façon équitable à ce budget pour que nous puissions en arriver à un résultat...
Il faut que nous obtenions l'argent pour le premier trimestre. Quel conseil pourriez-vous donner au comité afin de lui permettre de surveiller, d'anticiper, de répondre, de réagir, et de s'assurer que tous les chèques seront émis d'ici la fin de juin?
:
Il s'agit, de nouveau, d'un mécanisme d'affectation. Cela signifie que tout fonds en provenance de ce crédit central sera affecté d'ici la fin de juin. Cela n'oblige pas... On pourrait espérer, certainement, et le mécanisme a été créé pour cela, qu'une grande partie de cette dépense aurait lieu dès maintenant. Mais une fois que les fonds sont affectés aux ministères, ils doivent être versés par le biais des programmes d'une façon appropriée, afin de répondre aux besoins des partenaires et des prestataires.
On ne peut donc pas être absolument sûr que tous les fonds seront versés avant la fin de juin. En effet, une partie de la somme le sera, et une autre partie continuera d'être versée après la fin de juin. C'est une façon de fonctionner qui est appropriée, selon le programme.
Comme nous l'avons mentionné, nous rendrons des comptes sur les répercussions de ces initiatives, dans la mesure où nous le pourrons, dans le rapport de juin et dans les rapports ultérieurs.
:
J'aimerais vous arrêter ici, car la première partie de votre exposé suscite pour moi des préoccupations importantes. Le gouvernement s'est engagé à ce que l'argent soit débloqué le 1
er avril. J'aimerais savoir combien d'argent a été dépensé, vous savez, aujourd'hui.
Nous comprenons qu'il y ait des échéances. C'est pourquoi, dans les discussions, il était clair que la somme de 3 milliards de dollars, pour avoir une incidence sur les projets prêts à réaliser ou peu importe, et pour pouvoir générer des résultats à un moment important, à un moment où les Canadiens ont besoin des emplois se rapportant à ces sommes d'argent, la discussion est toujours axée sur le fait qu'on pourrait ne pas être en mesure de fournir les détails de l'affectation de ces sommes d'argent. Mais tous les programmes disposeront du temps nécessaire pour déterminer où va l'argent, pour peaufiner les détails et pour les améliorer, et pour obtenir les approbations, les demandes et les autorisations nécessaires. Cela prend du temps.
Forcément, une grande partie de ce travail a déjà été fait. Je vous demande s'il est réaliste que le comité commence à surveiller les étapes menant à l'émission des chèques. Si le comité commence à déterminer dans quelques mois qu'une très petite partie des fonds a été versée, ou si on remonte dans le passé et qu'il y a un écart à la fin de juin, cela pourrait détruire toute la stratégie visant à obtenir le crédit 35.
La stratégie a pour objectif que l'argent soit versé. Je crois que le comité veut être responsable, qu'il veut faire rapport au Parlement, et qu'il assure aux Canadiens que l'argent est là. Nous comprenons que même une fois que l'argent est versé au tiers fournisseur de programmes, il y aura des retards économiques pour lui aussi. Ça n'arrive pas instantanément.
De nouveau, ça va pour les rapports de juin, mais je crois que le comité a vraiment besoin de vos conseils. De quelle façon pouvons-nous surveiller les progrès du processus visant à remettre une somme de 3 milliards de dollars entre les mains des fournisseurs de programmes avant la fin de juin? Y a-t-il des mécanismes ou des ressources que peut utiliser le comité pour faire cela, ou des gens qui seraient mieux placés pour le faire? Je ne crois pas que le comité doive connaître très bien tous les petits détails des projets, mais il devrait plutôt savoir que les représentations des ministères sont cohérentes par rapport aux objectifs du budget.
Je crois que nous avons besoin de certains conseils. S'il ne peut pas les obtenir, le comité doit le savoir dès maintenant.
:
Je vais vous faire part de mes commentaires généraux à cet égard.
Dans notre premier rapport du début mars, nous avons établi fondamentalement, poste budgétaire par poste budgétaire, l'étape du processus d'approbation qui a été atteinte et le moment auquel on s'attendait à ce que l'argent soit versé. Nous avons fourni un résumé assez détaillé pour chaque poste budgétaire — l'étape atteinte, les autorisations nécessaires, le moment où on s'attend à les recevoir, dans le cas des prestations, le moment ou on s'attend à ce que les chèques soient émis, le moment où les gens verront les effets des réductions d'impôt sur leurs chèques de paye, et dans le cadre de certains programmes en particulier, le moment où on s'attend à atteindre la prochaine étape, par exemple les ententes avec les provinces, ou les prestations à l'intention des Canadiens.
Nous avons donc établi un échéancier assez précis et détaillé pour l'évolution programme par programme, si on veut, afin de distribuer les prestations et de s'assurer que l'argent a été versé. Comme mon collègue l'a dit, le Conseil du Trésor a fourni, une fois que les autorisations appropriées ont été obtenues, les affectations aux ministères — ou les ministères peuvent avoir une certaine latitude pour gérer l'argent, ou attendre le Budget supplémentaire des dépenses (A), mais en fonction de leurs propres décisions — quand ils ont besoin d'obtenir cet argent.
Les ministères nous ont donné, et le gouvernement dans son ensemble a donné, un plan assez précis en ce qui concerne vos points de référence relatifs aux progrès réalisés, poste budgétaire par poste budgétaire. Je crois donc que...
:
Je vais limiter mon intervention au crédit 35.
Nous surveillons l'exécution du budget, y compris celle du crédit 35. Ce que M. Forbes disait s'applique également au crédit 35. Nous exerçons une surveillance étroite.
Cependant, je dirais que si vous voulez vraiment connaître les progrès d'un élément particulier qui a reçu du financement par le biais du crédit 35, le ministère est le mieux placé pour vous fournir ces renseignements. Vous pourriez très bien demander à Infrastructure Canada ou à un des autres ministères qui jouent un rôle clé dans l'exécution du budget comment les choses évoluent exactement. Nous allons exercer une surveillance, nous le faisons déjà, et nous avons assuré la surveillance du premier rapport. Nous allons suivre les progrès, les fonds et tous les aspects de l'exécution du budget afin de s'assurer que le plus de choses possible se fassent le plus rapidement possible.
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... ils ont déjà déposé leurs rapports sur les plans et les priorités pour l'exercice 2009-2010 en cours. Vous trouverez donc beaucoup d'information dans leurs rapports sur les programmes existants et sur les plans relatifs à ces programmes.
Vous pouvez également consulter leurs rapports sur le rendement pour voir les résultats qu'ils ont obtenus au cours de l'exercice précédent. Nous exigeons des ministères qu'ils rendent des comptes sur leur rendement, de sorte que pour les programmes existants, la procédure est assez bien établie. De plus, des évaluations et des vérifications sont effectuées. Beaucoup de renseignements sont donc disponibles sur les programmes existants.
Bien sûr, les nouveaux programmes prennent plus de temps à entrer dans le cycle d'établissement de rapports parce qu'ils viennent juste d'être créés. Ce que nous tentons de faire avec les rapports trimestriels est en fait de faire rapport sur toutes les initiatives budgétaires, qu'elles soient nouvelles ou existantes.
J'espère que ça répond à votre question.
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Cela nous donne des assurances sur le plan de la responsabilisation parce que c'est une des deux choses que, selon moi, le comité souhaite accomplir. La première est de s'assurer qu'il y a reddition de comptes et vous nous avez assuré que rien n'allait changer par rapport à la diligence raisonnable que vous exercez.
Nous sommes également préoccupés par le fait que, dans un effort visant à agir de façon diligente, les choses ne soient pas retardées indéfiniment, de manière à ce que les 3 milliards de dollars soient distribués.
Bien sûr, vous n'avez pas le contrôle sur la présentation de mémoires au Cabinet par les ministères qui demandent de l'argent, etc. Je ne suis pas certain — j'aborde peut-être une question qui relève d'un secret du Cabinet —, mais que pouvez-vous nous dire concernant la capacité de dépenser ces 3 milliards de dollars? Croyez-vous qu'il y aura des retards importants?
Ce n'est pas tout pour les nouveaux programmes. Manifestement, c'est là-dessus qu'on se concentre. Ai-je bien compris qu'une partie des 3 milliards de dollars pourrait être affectée à des programmes existants?
Ce sont des questions très simples. Je sais que certains membres s'attardent tant à la compréhension qu'à l'étude des procédures de dépenses. Ils cherchent peut-être également à étudier l'efficacité et les délais relatifs à ces dépenses.
Si l'on revient au processus, plusieurs points clés ont été établis pour la divulgation des renseignements. J'imagine que la plupart des collègues veulent éviter de faire de la microgestion et de décortiquer le processus à un point tel qu'ils le ralentiraient. Messieurs, vous avez tous d'autres tâches que vous devez accomplir pour le compte des Canadiens.
Le gouvernement a offert un site Web pour les Canadiens qui fournirait une certaine transparence. Qui s'occupe de cela?
La dernière question concerne ce qu'on appelle les listes. Ce sujet a été renvoyé d'un bout à l'autre si souvent que j'entends encore l'écho du mot « liste » dans les corridors de la Colline parlementaire. Il y a actuellement des listes au chapitre trois et ces listes sont très détaillées. Elles vont de la page 138 à environ la page 143.
Je sais bien que les ministères qui sont représentés ici ne supervisent pas nécessairement toutes les dépenses, mais il y a beaucoup de dépenses, des millions et des milliards qui sont en majorité dépensés dans l'infrastructure de tout le pays.
Est-ce que je peux supposer que nous pouvons utiliser ces listes dans le cadre de notre examen détaillé de l'efficacité des dépenses et du moment où elles sont faites?
J'ai écouté mes collègues nous dire que nous avions reçu les réponses confirmant qu'une diligence raisonnable serait exercée. J'aimerais simplement souligner qu'une diligence raisonnable normale c'est bien, mais nous vivons des temps exceptionnels, et lorsque l'on parle de 3 milliards de dollars, c'est une situation exceptionnelle. Je pense donc que la diligence raisonnable normale doit être accrue surtout lorsque l'on parle du moment où sont versées les sommes. Nous allons certainement nous pencher là-dessus — ceci n'est qu'un avertissement. Les choses se sont accélérées à cause de ces engagements.
J'ai une autre question qui concerne la péremption, mais qui est liée au fonds de contrepartie. En termes de péremption, j'espère qu'on peut parler — si j'en ai le temps — du Fonds Chantiers Canada et des sommes qui n'ont pas encore été dépensées. J'imagine que c'est parce que la plupart des exigences en matière de fonds de contrepartie n'ont pas été satisfaites, contrairement aux fonds de la taxe sur l'essence, par exemple, qui lui n'a pas besoin de contrepartie.
Nous nous sommes inquiétés à plusieurs reprises, dans le cadre de l'allocation de ces fonds, à savoir si les sommes d'argent inscrites au budget, que ce soit par le crédit 35 ou autrement, devront avoir des contreparties aux niveaux provincial et municipal. Pouvez-vous nous éclairer sur la situation actuelle à ce sujet? Exiger des fonds de contrepartie rallonge le processus. Où en sommes-nous en ce qui a trait aux engagements faits par les provinces et les municipalités aujourd'hui? Il faut également garder en tête que nous faisons les choses un peu différemment pour débloquer les fonds.
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Et les rapports concernant l'utilisation de ces fonds figureront dans les Budgets supplémentaires des dépenses et les rapports trimestriels au Parlement sur le Plan d'action économique. C'est bien.
Et maintenant, pour en revenir à ce que certains de mes collègues de l'autre côté ont dit, par exemple M. Martin, du NPD, qui a parlé aujourd'hui d'entourloupes; il a demandé comment il pourrait savoir qu'il n'y aura pas d'entourloupes. Je pense qu'il a évoqué le fait d'acheter chat en poche, lors de réunions précédentes.
Ma question à nos amis du Conseil du Trésor est donc la suivante. Si, par exemple, je voulais acheter un objet portant la mention « Entourloupe », ou acheter quelque chose chat en poche, ou encore acheter une voiture de sport — disons que le ministre est intéressé par une Porsche 911 Tiptronic avec transmission automatique — ou n'importe lequel de ces trois articles, l'objet marqué, l'objet acheté chat en poche ou la voiture de sport, serait-il possible de financer l'un ou l'autre de ces trois achats compte tenu des lignes directrices que nous avons?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais avoir une précision sur un point que vous avez soulevé. D'ailleurs, le président allait dans le même sens.
Je vais prendre deux exemples très concrets. Pêches et Océans fait partie de la liste du chapitre 3 et va recevoir, sur deux ans, quelque 270 millions de dollars pour réparer ses infrastructures. Si ce ministère dit qu'il peut engager immédiatement 35 millions de dollars sur les 3 milliards de dollars, il faudrait qu'il se présente devant le Conseil des ministres, et si c'est accepté, le Conseil du Trésor lui accorderait le montant en question.
Je vais donner un autre exemple. Le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences parle de prolonger les cinq semaines et a déterminé ce que cette mesure coûterait. Le ministère pourrait-il déjà se présenter devant le Conseil des ministres pour dire qu'il a besoin d'un montant donné? Par la suite, c'est le Conseil du Trésor qui impartirait l'argent.
Je parle de projets très concrets. Vous avez dit devoir vous tourner vers chacun des ministères pour obtenir ce genre de renseignements. Je ne comprends pas. C'est le Conseil du Trésor qui aura à autoriser tous ces fonds et il devrait pouvoir nous fournir ces renseignements.
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Vous avez soulevé un certain nombre des questions, voyons voir si je peux y répondre. Il se pourrait que j'aie besoin de l'aide de mes collègues.
Au sujet du ministère des Pêches et des Océans, au chapitre trois, le financement des ports pour petits bateaux, par exemple, la question, sauf erreur, était de savoir ce qui arrivait à l'argent si le ministère ne peut le dépenser immédiatement. La réponse à cette question comporte deux ou trois éléments. S'ils ont pris des engagements et si l'argent n'est pas dépensé au cours de l'exercice, ils peuvent demander un report. Dans un tel cas, il faut que le ministère des Finances et le Conseil du Trésor donnent leur assentiment. Sur la question du financement, il se peut qu'il y ait quelque chose sur l'éventualité de la perte de tout montant inutilisé. Je laisserai cette question à mon collègue.
Votre deuxième question portait essentiellement sur la prolongation de la période de prestations d'assurance-emploi — le financement de l'assurance-emploi au-delà de cinq semaines — et de savoir si RHDSC pourrait demander des ressources supplémentaires, en sus de celles qui figurent au budget. Cette mesure exigerait un nouveau financement et un processus différent. Il vaudrait probablement mieux qu'un de mes collègues revienne sur cette question, parce que nous en sommes toujours au contenu du budget. Toute autre politique requiert une approbation du Conseil du Trésor, une source de financement, etc. Il faut donc qu'un certain nombre d'éléments soient en place. Je laisserai cette question à mes collègues.
Le troisième point concernait la raison pour laquelle le Conseil du Trésor, contrairement au ministère, ne peut fournir cette information. Nous prenons connaissance de ce qui se passe à la fin du processus et nous approuvons le financement, de sorte que notre vision des choses est peut-être un peu plus limitée, parfois, que celle d'autres organismes centraux. Mais l'information nous arrive lorsque des ministères déclarent être incapables de dépenser l'argent et réclament un report, ou encore disent qu'ils ont besoin de plus d'argent. Nous ne voyons qu'une partie du tableau. Les trois organismes centraux travaillent ensemble et, ensemble, ils en ont une vision plus large au fur et à mesure que la situation évolue.
Mes collègues pourraient peut-être traiter de la deuxième question.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais profiter de mon temps de parole pour résumer ce que nous ressentons de ce côté-ci. Cela permettra peut-être de comprendre pourquoi nous posons ces questions.
Nous sommes dans une situation sans précédent, où nous tentons de dépenser beaucoup d'argent rapidement. Je n'ai rien vu de tel au cours des 12 années que j'ai passées ici. J'ai été élu au milieu de 1997, en pleine période de compressions et de réduction des dépenses. Nous sommes nombreux à nous trouver présentement en terre inconnue, et maintenant, nous voyons les milliards sortir par les fenêtres presque sans contrôle. Sur le plan de la discipline et de la surveillance, on nous avait enseigné le contraire.
Rob s'exprimait de façon très colorée. Lui et moi avons été élus à peu près en même temps et nous sommes passés par là. Nous avons fait nos classes avec les compressions, en serrant la vis, et non en nous demandant comment faire circuler plus d'argent. De plus, lorsqu'il était dans l'opposition, Rob critiquait ouvertement ce qui pouvait être perçu comme des dépenses partisanes.
Nous nous retrouvons donc ici, à quelques mois d'élections fédérales, et j'imagine John Baird dans un costume de lapin, gambadant d'un bout à l'autre du pays avec un panier de cadeaux, faisant profiter des largesses du gouvernement conservateur les circonscriptions où l'électorat est indécis alors que nous, les rares députés de l'opposition, devons veiller à ce que cette situation ne se produise pas — et je ne vois toujours pas les outils qui nous permettraient de prévenir cela.
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Eh bien, il n'y aurait pas de costume de lapin. Cela ne devrait pas être financé. On ne devrait certainement pas amortir cette dépense.
Ma frustration vient plutôt du fait qu'ils n'avaient pas besoin du crédit spécial 35 pour commencer à investir dans les infrastructures pour stimuler l'économie. Ils n'avaient qu'à assouplir les règles de Chantiers Canada, parce que les provinces étaient incapables de verser des fonds correspondant à la contribution fédérale. Par conséquent, l'argent n'a pas été dépensé. Ces dépenses ont été dûment préapprouvées par le Parlement, qui avait bon espoir que l'argent serait réparti dans tout le pays, et que les projets d'infrastructure dont nous avons vraiment besoin pourraient démarrer, mais c'était impossible en raison de la formule du financement de contrepartie.
Quel processus technique aurait pu permettre de changer ce mécanisme de financement qu'on retrouve dans le Fonds Chantiers Canada? Est-ce que quelqu'un peut répondre à cette question? Est-ce que le Parlement aurait dû adopter une loi?
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Cet argent fait partie d'un plan d'infrastructure à long terme de 33 milliards de dollars sur sept ans qui avait été annoncé dans le budget de 2007. Ce programme devait certainement durer un certain nombre d'années; il y a donc sûrement des fonds pour les années à venir qui sont toujours disponibles.
Le plan d'action lui-même n'inclut pas seulement les infrastructures qui sont visées par le Fonds Chantiers Canada, mais il inclut également des mesures de logement, des mesures touchant les infrastructures fédérales — nous en avons déjà parlé —, et des mesures touchant les infrastructures écologiques. Nous pourrions passer en revue la liste complète, mais comme l'a mentionné Alister — je crois que c'est lui —, il y a plus d'une centaine d'éléments dans ce budget. Si on regarde tous ces éléments, on se rend compte que le but du crédit 35, c'était d'aider les ministères à aller de l'avant pour la période comprise entre avril et juin, s'ils étaient prêts à faire une dépense ou à lancer un programme, pour qu'ils n'aient pas à attendre à juin parce qu'ils sont incapables d'avancer les fonds. C'était donc le commencement...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais essayer de poser une question simple qui permettra de bien comprendre la mécanique de ce transfert d'argent.
Disons que le financement d'un projet d'infrastructure d'une province, d'une municipalité ou d'une ville se fasse selon une formule de répartition 1/3, 1/3, 1/3. La ville est prête à aller de l'avant immédiatement avec un projet de réfection du réseau d'aqueduc et d'égout. Si ce projet s'élève à une trentaine de millions de dollars, le fédéral donnera 10 millions de dollars à la province de Québec, qui les redistribuera à la municipalité.
De quelle façon cela fonctionnera-t-il? Les fonds seront-ils accordés immédiatement à la province ou seront-ils accordés à la fin des travaux?
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Je suis heureux de répondre à cette question.
Nous avons bel et bien mis sur pied un comité de coordination chargé de l'exécution du budget. Ce comité, qui se réunit généralement à chaque mois, est constitué de représentants des organismes centraux et des ministères qui jouent un rôle important dans l'exécution du budget.
Ces réunions nous permettent de déceler les problèmes ou les embûches auxquels nous sommes exposés, et nous permettent aussi de recueillir de l'information sur le rendement et de comprendre ce qui se passe, de façon à ce que le Bureau du Conseil privé puisse non seulement assurer la coordination des mesures, mais aussi informer le premier ministre.
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Très bien, merci beaucoup.
Chers collègues, j'aimerais seulement souligner, pour le compte rendu, que le comité doit, au nom de la Chambre des communes, se concentrer sur trois choses en particulier. Je vais seulement les présenter aux témoins; il n'est pas nécessaire d'y répondre. La première concerne la vitesse à laquelle investir dans le plan de relance; la deuxième est de s'assurer que les sommes dépensées sont conformes; la troisième regroupe la création d'emplois et l'efficacité. Il ne s'agit pas nécessairement d'une liste exhaustive, puisque plusieurs membres peuvent avoir des perspectives différentes à cet égard, mais je demanderais aux témoins de tenir compte de ces lignes directrices dans leur préparation en vue de la prochaine réunion.
Pouvons-nous remercier les témoins maintenant, puis nous passerons aux travaux du comité? Je remercie tous nos témoins d'être venus ici aujourd'hui. Vous pouvez maintenant vous retirer. Nous vous reverrons bientôt.
Mme Scratch, notre recherchiste, nous a remis un mémoire sur les dépenses de relance, que je crois que vous trouverez utile. C'est le mieux que nous puissions faire avec l'information dont nous disposons jusqu'à maintenant, et j'espère que ça vous aidera à vous préparer pour notre première réunion au retour du congé.
Donc, s'il n'y a pas d'autres questions sur les dépenses de relance... Vouliez-vous ajouter quelque chose, madame Hall Findlay, sur les dépenses de relance?
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Nous avons parlé de la nécessité d'avoir quelqu'un qui vienne nous parler dans un avenir rapproché. Je croyais que cette réunion porterait en fait sur la planification, pour les prochains mois, des questions liées aux dépenses de relance, et du désir que nous avons exprimé d'avoir quelqu'un qui vienne nous parler régulièrement.
J'ai demandé au greffier s'il était possible pour nous de présenter une motion aujourd'hui — même si nous ne l'avons pas annoncée à l'avance, puisqu'elle porterait sur la question dont nous parlons aujourd'hui et que nous nous apprêtons à partir en congé pour deux semaines —, afin de recommander que M. Smith ou quelqu'un d'autre vienne régulièrement, pendant une demi-heure, une fois par semaine.
Je vous laisse le soin, monsieur le président, de déterminer s'il vaut la peine d'en parler ou pas. Je vois que mon collègue veut aussi prendre la parole.
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Vous m'avez vu hocher la tête. Vous avez senti que je hochais la tête. Je suis entièrement d'accord.
Si c'est seulement une demi-heure, cela me convient. Si nous leur demandons de nous donner l'information fournie sur le site Web, ils pourraient aussi faire cela.
Je ne m'y oppose pas, mais je ne veux pas qu'ils viennent seulement aux deux réunions. Je ne m'y oppose pas du moment que nous obtenons un bilan; autrement, nous serons incapables de poursuivre.
Vous avez ma parole, et je ne sais pas ce qu'elle vaut pour vous, mais je suis d'accord pour que nous continuions à suivre la situation de près. Je ne suis pas en mesure d'imposer ni au président ni à nous tous de déterminer les dates de ces visites. J'aimerais continuer l'étude sur l'approvisionnement, mais vous avez ma parole que je suis intéressé. Je ne peux parler au nom de mes collègues, mais je pense que vous pouvez avoir la certitude que nous voulons tous nous assurer que cet argent est alloué aux ministères et qu'ils le gèrent de manière à ce que nous puissions être fiers de répondre à toutes les questions posées par les contribuables ou les Canadiens.
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Monsieur le président, j'ai regardé le document que nous a remis notre recherchiste. Je voulais vous dire qu'il est très bien fait. Il explique énormément de choses et apporte des réponses à énormément de questions qui ont été posées aujourd'hui.
Je voulais revenir sur les propos de M. Smith, qu'on a reçu. Comme je suis visuelle, j'avais de la difficulté à comprendre la traduction de son texte. Néanmoins, c'était aussi complet. Il nous donne l'assurance que, effectivement, des gens vont bien examiner l'attribution des budgets.
Il y a aussi la vérificatrice générale du Canada. Je comprends qu'on a un travail à faire. Toutefois, j'ai une proposition à faire à Mme Findlay. Il faut tout de même laisser ces gens travailler. S'ils sont toujours rendus ici, ils ne travailleront pas.
Si quelqu'un veut élaborer une motion qui soit plus officielle et conforme à la pratique habituelle, alors tant mieux. Faites-la circuler et voyez si elle peut être approuvée.
Êtes-vous d'accord?
Je dois maintenant retourner à l'approvisionnement. Mme Scratch, à ma demande, a préparé un document de deux pages pour séparer, organiser et classer le genre d'étude que nous entamons. J'ai cru que ce serait utile aux membres. Si vous avez des commentaires à ce sujet, allez-y. Autrement, vous pouvez en parler avec Mme Scratch.
Monsieur Warkentin.