:
Merci. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour vous parler des activités de communication du gouvernement concernant le Plan d'action économique.
[Traduction]
En réponse à l'affaiblissement de l'économie canadienne ainsi qu'à l'impact de la récession mondiale, le gouvernement, dans le budget de 2009, s'est engagé à offrir des mesures de relance économique pour encourager la croissance et rétablir la confiance de l'économie. Le Fonds monétaire international a récemment indiqué que le Canada était en voie d'être le premier pays à se rétablir de la récession. La croissance du PIB devrait avoisiner les 2,1 p. 100 en 2010 — la croissance la plus rapide observée chez les pays du G-7.
Le Plan d'action économique représente le plus imposant train de mesures de relance de l'économie de toute l'histoire du Canada. Dans le cadre de la stratégie visant un déploiement rapide, une approche globale en matière de communications a été mise en oeuvre pour informer les Canadiens du contenu de ce plan, et de leur façon d'avoir accès aux programmes et avantages qu'il prévoit.
[Français]
En ma qualité de greffier, j'offre un soutien professionnel et impartial au premier ministre et au Cabinet sur toutes les questions stratégiques et opérationnelles relatives au gouvernement.
[Traduction]
Les communications, bien évidemment, sont un des volets des opérations gouvernementales et c'est pour cela que je suis accompagné par un de mes collègues du BCP, Simon Kennedy, sous-secrétaire, Planification et consultations. Ses fonctions au BCP sont équivalentes à celles d'un sous-ministre et il est notamment responsable de la communication en ce qui a trait au plan d'action.
Une de ses principales responsabilités est de fournir au gouvernement des conseils en matière de communications, et de veiller à ce que les activités de communication soient bien coordonnées. Bien entendu, les décisions quant à ce qu'il convient de communiquer, quand et à qui, incombent au gouvernement.
Aujourd'hui, je parlerai du travail du BCP pour ce qui est de coordonner les communications à l'échelle du gouvernement dans le contexte du Plan d'action économique. Plus précisément, j'explorerai deux secteurs qui, à mon avis, intéresseront le comité.
Il s'agit, d'abord, des objectifs établis par le gouvernement afin de renforcer les communications concernant le plan et, deuxièmement, des activités entreprises pour atteindre ces objectifs, et de la façon dont elles s'inscrivent dans les politiques et les règles de communications du gouvernement du Canada.
En ce qui concerne les mesures de relance, le Parlement a clairement établi l'importance de deux objectifs clés, soit le déploiement rapide des mesures, et l'établissement régulier de rapports à l'intention des Canadiens. Sur le plan des communications, tous nos efforts — que ce soit le site Web, la publicité, les panneaux, ou autres — visaient l'atteinte de ces objectifs.
Informer les Canadiens — citoyens, propriétaires, responsables municipaux, Autochtones, chefs d'entreprise — au sujet du Plan d'action économique a grandement contribué à l'adoption des mesures contenues dans le plan.
[Français]
Notre objectif a toujours été d'offrir à la population canadienne des informations concrètes sur les différents programmes et services disponibles, et la façon d'y accéder.
[Traduction]
En ce qui concerne le deuxième point, la responsabilisation, le Parlement a clairement indiqué qu'il souhaitait que les contribuables puissent voir comment leur argent était dépensé. En ce sens, les communications avec les Canadiens quant à l'impact du plan ont grandement aidé.
J'aimerais parler maintenant brièvement des diverses activités de communication qui ont été entreprises.
Un mot d'abord concernant le site Web. Lancé en janvier, peu après le dépôt du budget, le site comprenait des renseignements de base sur le Plan d'action. Depuis son lancement, nous avons veillé à ce qu'il fournisse de l'information utile, afin que les citoyens sachent non seulement comment bénéficier des mesures offertes, mais aussi à quoi sert l'argent des contribuables.
Un guide des avantages et des programmes a été la première composante importante du site. Les personnes qui le consultent y trouvent de l'information sur chacune des 130 mesures du Plan d'action qui sont organisées par groupe client, par exemple, personnes âgées, propriétaires, dirigeants municipaux et Autochtones.
Le guide inclut des détails sur la mise en oeuvre des initiatives, les critères d'admissibilité, les endroits où présenter une demande et la façon de trouver de plus amples renseignements. Dans nombre de cas, il renvoie le citoyen directement au formulaire de demande du programme en question. Le guide est l'une des fonctions les plus populaires du site.
La carte des projets est la deuxième grande composante du site. Fondée sur une technologie jamais déployée à une telle échelle par le gouvernement du Canada, cette carte permet de suivre les divers projets lancés à travers le pays. Lorsque la carte a été mise au point en juin, on dénombrait 3 200 projets; or, elle en signale maintenant près de 6 500. Et bien que le BCP héberge la carte sur le site du Plan d'action, ce sont les différents ministères qui communiquent les données sur les projets.
Cette carte aide à rendre des comptes aux citoyens qui, grâce à cette fonction du site, peuvent trouver de l'information relativement détaillée sur le Plan d'action et les avantages offerts à leurs collectivités.
[Français]
J'aimerais maintenant dire un mot sur la publicité.
[Traduction]
Les membres du comité savent que la Politique de communication du gouvernement du Canada précise bien que « dans notre système canadien de démocratie parlementaire et de responsabilité gouvernementale, le gouvernement a l'obligation d'expliquer ses politiques et décisions [et] d'informer les Canadiens de ses priorités nationales [...] ». Selon cette politique « ces renseignements sont nécessaires pour avoir accès aux programmes et services gouvernementaux et le public y a droit ».
Plus tôt cette année, quand le gouvernement a présenté le Plan d'action économique, il s'est demandé comment faire pour informer le plus grand nombre possible de citoyens sur les mesures prises pour relancer l'économie. Reconnaissant que la publicité est le moyen le plus efficace pour y arriver, le gouvernement a conçu une stratégie publicitaire.
Les publicités diffusées à ce jour entrent dans l'une des deux catégories suivantes: celles qui décrivent les mesures précises énoncées dans le Plan d'action économique et la façon d'en bénéficier, par exemple le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire; et celles qui fournissent de l'information générale sur toute la panoplie de mesures contenues dans le Plan d'action, et qui invitent les personnes intéressées à consulter le site Web ou à composer le numéro 1 800 où elles pourront obtenir de plus amples renseignements.
Nos chiffres indiquent que grâce à la publicité sur le Plan d'action, les citoyens s'informent sur ses mesures et sur l'endroit où ils peuvent obtenir plus d'information. Chaque fois qu'une campagne publicitaire se déroule, le volume d'appels au 1 800 O-Canada et le nombre de visites du site Web augmente de façon notable.
Prenons, par exemple, le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Selon la recherche réalisée cet été, 70 p. 100 des Canadiens ont dit qu'ils étaient au courant du crédit d'impôt en question. Il s'agit déjà d'un chiffre qui mérite d'être relevé, mais un mois plus tard, en juillet, après la diffusion des publicités, ce pourcentage a grimpé à 81 p. 100, ce qui veut dire trois millions de Canadiens de plus. Et depuis février 2009, le centre d'appel 1 800 O-Canada a reçu plus de 70 000 coups de fil concernant le Plan d'action.
En ce qui concerne la signalisation, le gouvernement du Canada a depuis longtemps pour pratique d'installer des panneaux sur les lieux des projets d'infrastructure afin que la population puisse distinguer les projets financés par le gouvernement fédéral des autres projets. En ce qui concerne le Plan d'action économique, le gouvernement suit cette pratique établie depuis longtemps.
En plus, le gouvernement veille à ce que tous les panneaux identifient clairement les projets effectués dans le cadre du plan. Ces panneaux renvoient aussi les Canadiens au site Web, où ils peuvent obtenir plus d'information. Ces caractéristiques de signalisation communes viennent en appui aux objectifs de responsabilisation et d'adoption du plan.
L'identification sans équivoque au plan est essentielle pour que les Canadiens sachent que les projets sont effectués dans le cadre du plan. De même, il importe de fournir de l'information claire sur la façon d'obtenir des détails sur le plan afin d'en favoriser l'adoption.
Finalement, je voudrais dire que dans la mise en oeuvre des activités de communication du Plan d'action économique, le BCP a conseillé le gouvernement pour s'assurer que le tout était conforme au cadre de règles actuel, règles que l'on trouve en bonne partie dans la Politique de communication du gouvernement et les normes connexes. Je peux vous assurer que la publicité, le site Web et la signalisation dont je viens de vous parler respectent les exigences et les processus établis par le Secrétariat du Conseil du Trésor.
Certaines caractéristiques nouvelles et novatrices que l'on trouve sur le site Web, comme les cartes Google et d'autres technologies avancées, n'avaient pas été envisagées lorsque la politique a été rédigée. Dans pareils cas, nous avons travaillé de concert avec le Secrétariat du Conseil du Trésor et d'autres intervenants pour que la mise en oeuvre de ces nouvelles caractéristiques se fasse dans le respect des lignes directrices et des politiques. Nous continuons de travailler de concert avec le Conseil du Trésor pour tenter de résoudre les cas où la politique n'a pas évolué au même rythme que la technologie.
Je passe maintenant la parole à ma collègue, le secrétaire du Conseil du Trésor, qui vous parlera plus en détail des règles et des politiques qui régissent les communications.
Michelle.
:
Merci, madame la présidente.
Merci Wayne.
Madame la présidente, je suis accompagnée de M. Phil Hurcomb, qui exerce la fonction de secrétaire adjoint, Communications stratégiques et affaires ministérielles. Au sein du secrétariat, il a la haute main au niveau de la surveillance de la politique de communication et de la politique relative au programme de coordination de l'image de marque.
Le rôle du Secrétariat du Conseil du Trésor consiste à fournir des conseils et des directives aux ministères en ce qui concerne la communication avec la population canadienne. Nous y parvenons essentiellement au moyen de la Politique de communication du gouvernement du Canada et de la Politique sur le programme de coordination de l'image de marque.
La Politique de communication est un outil de gestion qui donne l'orientation à suivre pour s'assurer que la population canadienne reçoit des renseignements opportuns, exacts, objectifs et complets au sujet des politiques, des programmes, des services et des initiatives du gouvernement. Comme l'a indiqué le greffier, la politique précise clairement que le gouvernement a l'obligation « d'expliquer ses politiques et décisions, et d'informer le public au sujet des priorités qu'il établit pour le pays. »
Il est également clair que « les ministres, individuellement et collectivement en tant que membres du Cabinet, exercent un leadership à l'égard de l'établissement des priorités et des thèmes généraux relatifs aux communications gouvernementales. » De plus, la Politique de communication énonce clairement que, et ceci est une exigence qui s'applique à la publicité, « les organisations doivent veiller à ce que les produits soient conformes aux priorités du gouvernement ainsi qu'aux principaux thèmes et messages du gouvernement ».
La politique permet aussi de veiller à ce que les ministères et organismes gouvernementaux soient visibles, accessibles, et à ce qu'ils rendent compte au public qu'ils servent. De plus, elle permet d'assurer que les activités en matière de communication stimulent la confiance de la population canadienne en ce qui a trait à l'intégrité et à l'impartialité de la fonction publique du Canada.
La politique énonce 10 engagements étroitement liés et interdépendants, qui s'appuient sur les valeurs de la population canadienne et de la fonction publique, ainsi que les lois et les règlements du Canada. Elle compte 31 exigences. Elle précise également les rôles et les responsabilités de chaque intervenant important. De plus, ses modalités d'application indiquent l'orientation à suivre pour la publicité, la publication et la recherche sur l'opinion publique.
[Français]
La politique sur le Programme de coordination de l'image de marque complète la politique de communication du gouvernement du Canada.
Nous utilisons souvent ces politiques en parallèle ou en complémentarité pour cadrer l'image du gouvernement. La politique de communication favorise des communications cohérentes et méthodiques: un gouvernement, qui s'exprime « d'une seule voix » tandis que le Programme de coordination de l'image de marque façonne l'image du gouvernement.
Le Programme de coordination de l'image de marque permet d'identifier le gouvernement de façon claire et cohérente. Il renvoie l'image d'une administration unie et il permet aux citoyens de constater, au premier coup d'oeil, que leur gouvernement travaille pour eux.
Ce programme régit l'utilisation de trois symboles officiels du gouvernement: les armoiries du Canada, le symbole du drapeau, c'est-à-dire le drapeau portant le titre de l'institution ou du gouvernement du Canada, et le mot-symbole « Canada ».
Les résultats du Programme de coordination de l'image de marque sont visibles sur tous les édifices du gouvernement du Canada, sur tous les documents officiels et même sur le fameux bras canadien de la station spatiale internationale.
[Traduction]
J'ai fourni le contexte et donné un aperçu des politiques et de leurs fonctions, et je vais maintenant parler de certaines des questions qui intéressent particulièrement le Comité: la publicité, les événements et la conformité.
En ce qui concerne la publicité, la Politique de communication précise clairement que les ministères et organismes peuvent utiliser des annonces pour informer la population canadienne de ses droits ou responsabilités, des politiques, programmes, services ou initiatives du gouvernement, ou encore des risques pour la santé publique, la sécurité ou l'environnement. La politique indique aussi que les ministères et les organismes doivent s'assurer que les campagnes publicitaires sont conformes aux priorités, ainsi qu'aux thèmes et aux messages du gouvernement.
On peut citer des exemples récents comme les campagnes de recrutement des Forces canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada. On pense aussi aux conseils fournis à la population canadienne pour l'aider à se préparer à des situations d'urgence, ou à tirer profit de plus des 100 initiatives annoncées dans le Plan d'action économique.
Les règles sont très claires: les ministères et les organismes doivent veiller à que la conception et la présentation des publicités soient conformes à la Politique de communication et à ses modalités d'application, ainsi qu'aux exigences de la Politique sur le programme de coordination de l'image de marque. Tous les projets de publicité et de recherche sur l'opinion publique sont examinés par le Bureau du Conseil privé, et les marchés doivent être attribués par l'intermédiaire de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
De plus, les ministères et les organismes ne doivent pas utiliser les fonds publics pour acheter de l'espace publicitaire à l'appui d'un parti politique. La publicité concernant le Plan d'action économique est conforme à ces politiques.
[Français]
En ce qui a trait aux événements, les ministres ou leurs représentants sont les principaux porte-parole du gouvernement du Canada. Les ministres peuvent aussi nommer des députés ou d'autres parlementaires pour représenter le gouvernement.
Les ministres sont chargés d'expliquer les priorités, politiques et décisions du gouvernement au grand public. Ils doivent aussi se conformer aux politiques du Conseil du Trésor dans la gestion de leur ministère.
Les députés qui agissent indépendamment des activités ministérielles ne sont pas assujettis à ces politiques, y compris le Programme de coordination de l'image de marque.
[Traduction]
En ce qui concerne les « chèques de cérémonie » du gouvernement du Canada, les ministères et autres organismes sont autorisés à les utiliser pour des événements officiels du gouvernement du Canada, ainsi que ceux organisés par les ministres en tant que porte-parole officiels ou par leurs représentants.
Comme pour tous les produits de communication du gouvernement, les chèques de cérémonie utilisés pour des événements officiels doivent porter les symboles officiels du gouvernement du Canada, comme l'exige la Politique sur le programme de coordination de l'image de marque. Les événements organisés par des députés, qui n'agissent pas à titre de porte-parole ministériels, ne sont pas assujettis à la politique.
Je vais maintenant parler de la surveillance et de la conformité. Comme il est indiqué clairement dans la Politique de communication et la Politique du programme de coordination de l'image de marque, les administrateurs généraux doivent veiller à ce que leur organisation respecte les politiques en question. Les engagements, les exigences et les modalités d'application des deux politiques sont clairs.
Le secrétariat a recours à des outils pour surveiller la conformité à ses politiques. Par exemple, le secrétariat examine les présentations au Conseil du Trésor préparées par les ministères pour s'assurer qu'on y traite des exigences principales relatives aux produits de communication et à l'image de marque. Le secrétariat travaille aussi en étroite collaboration avec les ministères. Il les conseille lorsque des initiatives sont lancées et que des produits de communication sont élaborés. Il s'agit d'un processus évolutif. Cette approche a été adoptée pour les communications concernant le Plan d'action économique.
Lorsque des questions de non-conformité par les ministères sont soulevées ou cernées, le SCT les examine en regard de ces politiques. Lorsqu'elles sont confirmées, le secrétariat travaille avec les parties chargées de les résoudre.
Après avoir donné un aperçu des politiques du gouvernement en matière de communication et d'image de marque, j'aimerais conclure en confirmant que la publicité, le site Web et la signalisation relatifs au Plan d'action économique respectent les engagements, les exigences et les modalités d'application énoncés à la fois dans les deux politiques que je viens de mentionner.
Nous nous ferons un plaisir, mon collègue et moi-même, de répondre aux questions des membres du comité. Merci.
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à vous remercier tous de vous être rendus à notre invitation.
Monsieur Wouters, je tiens, certes un peu tardivement, à vous féliciter de vos nouvelles fonctions, bien qu'elles aient, en fait, cessé d'être nouvelles.
À vrai dire, je ne sais pas très bien où commencer. Je dis cela en toute déférence envers vous et envers l'ensemble de vos collaborateurs et de vos collaboratrices et vous demande de ne pas prendre pour vous les propos que je vais tenir.
Je suis stupéfaite d'entendre que tout ce qui s'est fait jusqu'ici est entièrement conforme aux règles applicables. Permettez-moi de rappeler qu'il y a presque un mois j'ai envoyé au Conseil du Trésor une lettre circonstanciée concernant de très graves allégations de violation des règles de la Politique de communication dans le cadre du Programme de coordination de l'image de marque. Non seulement n'ai-je pas reçu de réponse, mais on n'a même pas accusé réception de ma lettre.
Je trouve tout à fait surprenant que ce que nous venons d'entendre dans le cadre de votre exposé semble constituer en tous points une réponse à ma lettre et je trouve assez curieux qu'il ait fallu un mois pour qu'on réponde à cette lettre et que la réponse soit donnée dans le cadre d'une séance de comité.
Nous disposons aujourd'hui de deux heures. Nous allons vous poser des questions assez pointues au sujet de ce qui a été fait et de l'argent qui a été dépensé, mais, pour l'instant, je voudrais m'en tenir au contenu de la publicité. Nous sommes particulièrement préoccupés par le fait que les couleurs, les images et les slogans employés par le gouvernement du Canada, ainsi que le positionnement du Canada et l'image qui en est projetée sont les mêmes que ceux du Parti conservateur ou, à tout le moins, qu'ils les reflètent.
Nous avons de graves préoccupations concernant les allégations formulées à l'encontre du contenu de la publicité.
Nous avions déjà vu cela en Ontario, sous le gouvernement Harris. Le gouvernement libéral qui lui a succédé a très justement adopté en ce domaine des règles différentes. J'aimerais, au sujet du rôle que le Conseil privé a joué dans tout cela, vous rappeler les responsabilités lui incombant et je cite: « Pour assurer l'intégrité et l'efficacité de la publicité gouvernementale, les institutions doivent: coordonner la planification de la publicité avec le BCP [...] ». Il lui incombe notamment d'assurer ses services « avec objectivité et conformément aux principes de la démocratie parlementaire [...] ».
C'est dire qu'en ce domaine, le BCP doit prendre ses responsabilités. Et, sur ce point, je cite à nouveau la politique de communication: « Le Bureau du Conseil privé joue un rôle de premier plan dans la coordination et la gestion des communications gouvernementales ». Selon cette politique, le BCP « conseille le Cabinet et ses comités [...] sur les questions, les thèmes et les stratégies de communication ». Je pourrais multiplier les exemples, mais il ne m'appartient pas de vous rappeler vos fonctions et attributions.
Ce vaste programme publicitaire a une très étroite ressemblance avec celui du Parti conservateur du Canada, et plus de 100 millions de dollars ont déjà été consacrés à cette publicité. Nous n'avons rien à redire à la publicité visant à informer les Canadiens des programmes qui ont été mis en place, mais, d'après moi, la majeure partie de ce programme de publicité n'est pas en fait destinée à cela. Il s'agit, au contraire, de vanter le gouvernement auprès des Canadiens. Cet effort qui tend à assimiler le gouvernement au Parti conservateur confère au Parti conservateur du Canada un énorme avantage.
Madame d'Auray, vous disiez tout à l'heure qu'une partie de votre travail consiste à dire aux Canadiens que le gouvernement oeuvre dans leur intérêt. Je dois dire en toute déférence que, sachant que l'argent de leurs impôts va à de telles dépenses, les Canadiens préféreraient que le gouvernement se contente de faire son travail sans utiliser l'argent du contribuable pour des efforts destinés à convaincre les citoyens que le gouvernement oeuvre dans leur intérêt. D'après moi, nous devrions pouvoir prendre pour acquis que le gouvernement travaille effectivement dans notre intérêt.
Je tiens maintenant à passer à ce qui me paraît être l'aspect le plus problématique de toute cette campagne publicitaire et des atteintes à la politique de communication qui ont pour effet de procurer au Parti conservateur un avantage très sensible. Les symboles qui figurent sur les chèques constituent, d'après moi, le symptôme d'une maladie plus générale qui consiste à confondre dans l'esprit du public le gouvernement du Canada et le Parti conservateur.
La presse canadienne a publié, il n'y a pas longtemps, un article rendant compte des propos tenus par plusieurs membres du Bureau du Conseil privé, tant des membres en exercice que des anciens membres qui, on s'en doute un peu, ont insisté sur l'anonymat par crainte de représailles, et qui auraient fait part au premier ministre, à l'époque du budget et de la planification, des sérieuses réserves que ces pratiques leur inspirent. D'après cet article, les conservateurs empiètent sur cette zone, certes mal définie, qui marque la frontière entre l'esprit de parti et la politique gouvernementale. Selon le même article, ces fonctionnaires et anciens fonctionnaires n'auraient jamais vu quelque chose d'aussi éhonté que l'actuelle exploitation des fonctions gouvernementales pour vanter ses propres mérites.
Pourrais-je vous demander de me répondre sur ce point précis? Je ne vous demande pas si, d'après vous, tout cela est conforme à la politique applicable puisque vous avez déjà dit que oui, et que je ne suis pas du tout d'accord. Je vais donc reformuler ma question.
Puis-je vous demander de nous répondre sur ce point précis? Depuis le mois de janvier, quelqu'un a-t-il, au Conseil privé, émis des réserves concernant le caractère partisan de la publicité gouvernementale?
:
Merci, madame la présidente.
Des questions très intéressantes ont été soulevées cet après-midi, et nous vous remercions des réponses que vous y avez apportées.
Je tiens à vous féliciter, monsieur Wouters, des fonctions auxquelles vous avez été nommé. Vous avez déjà, à de nombreuses reprises, eu l'occasion de comparaître devant le comité. On n'est jamais déçu par ce que vous avez à dire, mais nous vous entendons aujourd'hui pour la première fois au titre de vos nouvelles fonctions et nous vous remercions de vous être rendu à notre invitation.
Plusieurs sujets ont été évoqués aujourd'hui et les membres du comité n'ont pas manqué de remarquer que notre collègue, Martha Hall Findlay, a soulevé la question du coût de la publicité faite à bord des trains GO afin de mieux faire connaître le plan d'action.
Je crois pouvoir dire aux membres du comité que c'est de l'argent bien dépensé. Je ne sais pas combien aurait coûté une publicité passée dans le Toronto Star, mais je crois savoir qu'une demi-page qui passe deux jours coûte à peu près 57 000 $. En tant que députés, la plupart d'entre nous ont eu l'occasion de faire de la publicité, soit dans le cadre d'une campagne électorale soit à une autre occasion et nous savons, par conséquent, que les publicités passées dans la presse écrite coûtent cher et qu'elles ne sont pas nécessairement efficaces.
Je félicite par conséquent ceux ou celles qui ont décidé de dépenser 46 000 $ pour faire de la publicité à bord des trains GO en les placardant. Non seulement cette campagne publicitaire s'est-elle poursuivie pendant 10 semaines, mais elle a également bénéficié d'une précieuse couverture médiatique.
Je me demande simplement s'il n'y aurait pas, au Conseil du Trésor, une politique sur les publicités innovatrices susceptibles d'attirer une couverture médiatique gratuite qui viendrait s'ajouter à la publicité payée. Y a-t-il une règle ou un principe qui tendrait à empêcher le gouvernement de passer des publicités payantes qui auront pour effet d'attirer une couverture médiatique gratuite?
:
Cela va vous plaire. J'en suis absolument certain.
Merci.
Madame Martha Hall Findlay, ma collègue libérale de l'autre côté, a fait des observations qui m'ont paru intéressantes. Elle a parlé, par exemple, de personnes présentant des chèques qui posaient pour le photographe et elle se demandait si cela pouvait constituer un avantage quelconque pour une autre entité que le gouvernement, en l'occurrence le gouvernement fédéral. La question me paraît intéressante.
Lorsque je regarde cette photo... et je sais que la pixellisation joue un certain rôle, et que vous la voyez d'assez loin, mais j'espère que l'on pourra m'aider sur ce point. Les membres du comité pourront peut-être ensuite m'aider à déterminer ce qui se passe exactement.
Sur cette photo, il y a une jeune femme. Il m'est impossible de dire de qui il s'agit, car je ne crois pas l'avoir souvent vue aux abords du comité ou de la Colline parlementaire. À l'arrière-plan, il y a un joueur de cornemuse barbu, et je ne sais pas non plus de qui il s'agit. Mais il y a deux ou trois autres personnages que je crois avoir déjà vus, et peut-être certains membres du comité les reconnaissent-ils aussi. D'ailleurs, pour autant que je sache, nos témoins pourront peut-être aussi me venir en aide.
En fait, je pense bien avoir fréquemment vu la personne homme qui semble tenir un chèque. C'est probablement un député. Si j'étudie la photo de très près, il me semble bien qu'il s'agit de l'ancien président de ce comité, un certain M. Derek Lee, membre du Parti libéral du Canada.
À son côté, il y a un autre monsieur dont les traits me paraissent familiers. Je ne crois pas l'avoir vu au comité, mais je crois bien qu'il s'agit de M. John Cannis, également député libéral.
Et puis, à l'extrême bord de la photographie, si je regarde de très près, je suis prêt à parier qu'il s'agit de John McKay, lui aussi député libéral.
Je constate donc que nous avons un, deux, trois députés libéraux sur cette photographie, qu'ils sont tous en train d'applaudir et qu'ils paraissent fort satisfaits de participer à cette remise de chèque. Il n'est donc pas interdit de penser, puisque ce sont tous des libéraux, que cette remise de chèque constitue un événement qui présente le Parti libéral du Canada sous un jour favorable.
Je me demande, lorsque Mme Hall Findlay fait ce genre de remarque, si elle serait d'accord avec moi pour dire que lorsqu'il y a trois députés libéraux armés d'un chèque, cela crée une image favorable au Parti libéral du Canada.
Nos témoins auraient-ils une observation à faire à ce sujet?