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Bonjour à tous. Bienvenue à la 26
e séance du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
L'ordre du jour est le suivant: conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, une étude sur les services de circulation aéroportuaire de Nav Canada.
Nous recevons aujourd'hui, de Nav Canada, John W. Crichton, président et chef de la direction; Rudy Kellar, vice-président de l'exploitation ainsi que Larry Lachance, vice-président adjoint, Soutien à l'exploitation, Exploitation.
Bienvenue. Je présume que vous avez des déclarations préliminaires; ensuite, nous passerons aux questions des membres du comité.
Commencez, je vous prie.
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Bon après-midi, monsieur le président, mesdames et messieurs les députés. Merci de m'avoir invité à nouveau à parler devant votre comité.
Pour parler de cette question encore une fois, je suis accompagné de Rudy Kellar, vice-président, Exploitation et de Larry Lachance, vice-président adjoint, Soutien à l'exploitation.
Lors de ma comparution devant le comité en mars dernier, nous avons traité de l'examen des services de circulation aéroportuaire lancés par Nav Canada pour examiner les besoins en service à un certain nombre d'aéroports. Nous amorçons, à l'heure actuelle, une consultation exhaustive des clients, des employés, des collectivités et d'autres intervenants concernant les changements qui ont été proposés. Cette consultation inclura également les députés des circonscriptions où se situent les aéroports. Toutefois, le greffier m'a indiqué que le comité aimerait aborder aujourd'hui la question de l'aéroport de Mirabel.
Comme vous le savez, l'exploitation à l'aéroport de Mirabel a considérablement évolué au cours de la dernière décennie. La circulation à cet aéroport a fléchi de plus de 40 p. 100 depuis 2000 et le service aux passagers a complètement cessé en 2004. L'exploitant aéroportuaire a fermé une des deux pistes et est en pourparler avec un consortium privé pour transformer l'aérogare en parc thématique. À l'heure actuelle, l'aéroport est utilisé principalement par des transporteurs de fret, l'industrie manufacturière aérospatiale, l'aviation générale et les écoles de pilotage.
Comme le comité l'a appris au cours de nos discussions antérieures, Nav Canada examine régulièrement ses niveaux de service. Ces examens sont une bonne pratique commerciale et constituent une partie intégrante de notre mandat, qui exige que nous appliquions uniformément notre politique sur les niveaux de service.
À la suite des changements importants qu'a connus l'exploitation aéroportuaire à Mirabel, nous avons lancé en juillet 2006 une étude aéronautique pour examiner nos niveaux de service à cet aéroport. Nous avons mené une consultation et une analyse et soumis le rapport de l'étude aéronautique à Transports Canada en mai 2007.
L'étude a recommandé le remplacement du service de tour de contrôle d'aéroport de 24 heures sur 24 par un service de station d'information de vol de 24 heures sur 24. Transports Canada a analysé les résultats de l'étude et les a acceptés en novembre 2007. La transformation du service a eu lieu environ un an plus tard, soit le 20 novembre 2008.
Les services que nous offrons à Mirabel sont conformes à notre politique sur les niveaux de service dont nous avons parlé en mars. Cette politique précise que le service de contrôle d'aéroport est généralement requis lorsque l'activité régulière à un aéroport dépasse 60 000 mouvements d'aéronefs par année. Le service d'une station d'information de vol est généralement requis lorsque le total des mouvements d'aéronefs annuels dépasse 20 000, dont 7 500 sont des mouvements de transporteurs aériens réguliers.
J'ai annexé à la fin de mes remarques plusieurs graphiques faisant voir les mouvements annuels à l'aéroport de Mirabel depuis 2000 et le nombre moyen de mouvements par heure ainsi qu'un graphique démontrant les mouvements de 2008 par rapport à nos lignes directrices pour l'évaluation des niveaux de service. À environ 26 000 mouvements d'aéronefs par année, la demande de trafic à l'aéroport de Mirabel est adéquatement comblée par une station d'information de vol.
Les spécialistes de l'information de vol sont des professionnels de l'aviation hautement qualifiés qui assurent un service sécuritaire et efficace à 58 aéroports au Canada, notamment à certains aéroports où la composition du trafic est complexe et où le volume de trafic est beaucoup plus élevé.
Certaines sociétés vous ont fait part de leurs inquiétudes concernant l'absence d'une tour de contrôle à Mirabel. Nous avons rencontré ces sociétés à deux reprises au cours des dernières semaines et nous les rencontrerons de nouveau plus tard cette semaine pour analyser leurs inquiétudes et trouver des moyens de les apaiser. Une des solutions possibles pour les sociétés qui demandent à avoir une tour de contrôle serait de payer pour ce service. Nous estimons qu'il en coûterait environ 500 000 $ par année.
Je peux vous assurer que je reconnais pleinement l'importance de l'activité manufacturière aérospatiale à Mirabel et que notre évaluation a tenu compte de la spécificité des opérations à cet aéroport, où un nombre important de vols d'essai décollent et atterrissent.
Nos spécialistes de l'information de vols offrent un service de premier ordre au monde de l'aviation. Ils exécutent une gamme complète de fonctions et leur bilan en matière de sécurité et de qualité des services est exemplaire. Soyez assurés que nous sommes disposés à offrir une oreille attentive et notre collaboration étroite à nos clients et intervenants pour analyser les préoccupations qui ont été soulevées récemment.
Sur ce, monsieur le président, je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Puisque vous parlez de sécurité, monsieur Crichton, j'aimerais apporter un autre élément, qui est justement l'atterrissage d'engins de l'industrie aérospatiale au Québec.
Vous n'êtes pas sans savoir que l'industrie aérospatiale au Québec est extrêmement importante non seulement pour le Québec mais pour l'ensemble du Canada. Cette industrie utilise justement les pistes d'atterrissage de Mirabel pour tester ses engins. C'est donc un élément extrêmement important pour elle. La sécurité des individus et des engins est une question importante. Donc, en transformant la tour de contrôle en une FSS, il me semble que la sécurité des engins, et celle des individus en particulier, est mise en danger.
Je vous demanderais de revoir la situation de l'aéroport de Mirabel à la lumière de la sécurité des individus et des engins — j'oserais même dire de la sécurité de l'industrie aérospatiale du Canada. À ma connaissance, la piste d'atterrissage de Mirabel est la seule au Canada à avoir la capacité de recevoir ce genre d'engins.
Pourriez-vous faire un commentaire à ce sujet, s'il vous plaît?
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Nous examinons toutes les préoccupations spécifiques. Je pense que vous parlez de Bombardier, qui est le principal fabricant à cet endroit, et de Bell Hélicoptère.
En fait, avant le passage à une station d'information de vol, à la demande de Bell Hélicoptère, nous avons modifié une partie de l'espace aérien pour que celui-ci soit mieux adapté à leurs activités. Dans le cas de Bombardier, nous avons ouvert un tout nouveau bloc d'espace aérien au nord-est de Montréal pour réaliser des vols d'essai, en plus de celui dont il disposait déjà au nord-ouest de Montréal. Nous poursuivons ce dialogue.
À titre de renseignement, pour le moment, nous n'avons trouvé aucune différence, du point de vue de la sécurité, pour les exploitants qui reçoivent un service de contrôle ou un service consultatif de la même tour par le spécialiste de l'information de vol.
J'ajouterais qu'il faut se rappeler que l'objectif principal d'un service de contrôle est de prévenir les collisions entre les aéronefs. Ce n'est pas un service qui se préoccupe de l'aéroport physique en soi. Le service est davantage lié au fait d'empêcher les aéronefs d'entrer en collision entre eux et avec les véhicules sur la piste. Le système d'information de vol fonctionne extrêmement bien et, comme je le dis souvent, son bilan est excellent.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Crichton, vous avez chiffré le problème à 500 000 $. Il n'y a plus de service à Mirabel parce que vous vouliez économiser 500 000 $. Toutefois, je me préoccupe du développement de l'industrie aérospatiale. Tout le monde parle de la situation de Montréal. Cela varie selon les chiffres, mais on dit que Montréal occupe le deuxième ou le troisième rang mondial, après Toulouse et Seattle. Les aéroports de ces deux villes ont des tours de contrôle, 24 heures par jour. Il n'y a pas de tour de contrôle à Mirabel, pour économiser 500 000 $!
Vous dites que vous avez eu deux réunions. Je vous fais donc part de certains commentaires émis à la suite de ces deux réunions. Le journal local, qui suit l'affaire, révèle qu'un représentant de Bell Helicopter a déclaré, à la suite des rencontres, que certaines personnes ne comprenaient pas l'importance de l'enjeu de la sécurité.
D'autre part, j'ai parlé à des représentants de l'industrie. Ces gens veulent que je taise leurs noms; ils semblent avoir peur de vous. Néanmoins, ils disent que c'est un pétard mouillé et que les réunions n'ont absolument rien donné parce que vous ne voulez pas, tout simplement, dépenser 500 000 $. C'est le problème.
On a des problèmes de sécurité. Des gens de l'industrie aérospatiale nous disent qu'ils font des essais. Il y a là des CF-18. Pratt & Whitney fait des essais de ses moteurs, c'est son banc d'essai. Il y a aussi Bombardier et Bell Helicopter. Tous ces gens signent une lettre, et vous vous bornez à dire que ce n'est pas important. Vous savez sûrement que deux événements, qui auraient pu être malheureux, se sont produits. Il s'agissait de quasi-accidents. Vous nous dites que vous n'êtes pas là pour contrôler ça, mais ces gens savent comment cela fonctionne. S'ils nous disent qu'une tour de contrôle aurait permis d'éviter de telles choses, je pense qu'on se doit au moins de les croire, monsieur Crichton.
Vous nous dites que vous allez avoir une rencontre cette semaine. Je me demande pourquoi. Est-ce pour leur dire la même chose? Allez-vous dire que vous avez fait une analyse et qu'il n'y a absolument rien à faire?
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Je dois répondre à deux ou trois points que vous avez soulevés.
En ce qui concerne votre dernier point, nous allons les rencontrer dans le cadre d'un effort continu pour comprendre quelles sont leurs exigences, en quoi elles peuvent poser un risque pour la sécurité, s'il s'agit d'un risque pour la sécurité fondé et ce que nous pouvons faire pour le pallier.
Cela dit, et parce qu'on a parlé des installations de Boeing à Seattle et de Toulouse, qui ont des tours de contrôle, je dois attirer votre attention sur le fait que l'aérodrome de Boeing à Seattle compte 300 000 mouvements par année alors que Toulouse en compte 94 000. C'est ce que vous trouverez dans les documents devant vous. Si on comptait de tels mouvements au Canada, on aurait manifestement aussi des tours de contrôle.
La question des 500 000 $ est en lien avec notre façon de fonctionner et l'obligation que nous avons d'appliquer notre politique en matière de niveau de service. Nous sommes tenus par la loi de l'appliquer de façon uniforme. À l'heure actuelle, le coût de la remise en service d'une tour à Mirabel serait en fait assumé par des gens qui ne desservent pas cet aéroport. C'est un fait établi. Le Canada s'est doté d'une politique nationale pour évaluer les frais liés aux terminaux pour une bonne raison: s'il n'en avait pas, les exploitants d'avion des grands centres, comme Montréal, Toronto et Vancouver, se verraient imputer des coûts extrêmement faibles alors que les exploitants des petits centres, comme Kelowna, Fort McMurray et Val d'Or assumeraient des coûts qui pourraient être 10 ou 20 fois supérieurs. Voilà pourquoi nous disposons d'une politique nationale d'évaluation des frais de terminaux, ce qui signifie que tout le monde assume les coûts indus encourus pour un aéroport.
Voilà aussi pourquoi je reviens à une solution possible à ce problème. Puisqu'un groupe très précis de compagnies demande à ce qu'on rétablisse la tour de contrôle, une solution très simple s'impose. Si elles sont prêtes à en assumer les coûts, et je ne pense pas que cela représente beaucoup d'argent pour des compagnies de cette taille, nous pourrons éviter ce problème. Nous serions tout à fait disposés à la rétablir, mais nous avons l'obligation juridique d'appliquer uniformément nos politiques en matière de niveau de services, et ce, pour de bonnes raisons.
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Monsieur Laframboise, les frais que perçoit Nav Canada se situent dans la tranche des 10 p. 100 les plus faibles à l'échelle mondiale. Ils sont beaucoup moins élevés que les frais à Toulouse et de ce que les gens paient par le biais de différentes taxes aux États-Unis, et cela, même si nos frais étaient payés.
À l'heure actuelle, les vols d'essai sont exempts de frais. L'année passée, à Mirabel, Bombardier et Bell Hélicoptère ont pu effectuer des vols dont la valeur dépassait largement 200 000 $ sans payer de frais. Nous n'avons rien reçu pour ces vols. Les autres entreprises de l'industrie aérienne ont dû payer ces frais même si elles n'approchent pas Mirabel.
La situation n'est pas simple. À mon avis il s'agit d'un vrai problème si l'on cherche à être juste envers tout le monde, y compris les autres exploitants de vols au Québec.
Dans le cadre de consultations, nous tentons à l'heure actuelle de comprendre quels sont les problèmes de sécurité de ces clients. Pour le moment, nous n'avons pas conclu qu'il y avait un problème de sécurité. Nous aurons une autre réunion où peut-être d'autres renseignements seront fournis.
Au bout du compte, la décision revient aussi à l'organisme de réglementation en matière de sécurité. Il n'y a pas que Nav Canada qui n'a pas constaté de problème de sécurité pour le moment, l'organisme de réglementation n'en a pas trouvé non plus. Nous comprenons les préoccupations de l'industrie, mais nous essayons d'être justes envers tout le monde, y compris les gens qui doivent payer des frais et qui ne s'approchent jamais de Mirabel. Il s'agit aussi d'un problème.
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Nos frais sont établis au moyen d'une formule nationale. Cette pratique remonte à loin. Nous cherchons à éviter de privilégier certains groupes au détriment de l'autre à l'échelle du pays. Je pense que cette pratique est très efficace.
L'autre possibilité, c'est d'établir des frais propres à chaque aéroport. Le problème avec ce modèle, c'est qu'il est en lien direct avec le volume du trafic. Lorsqu'un aéroport établit des frais fixes, moins le volume du trafic est élevé, plus les coûts assumés par chaque avion sont élevés puisqu'ils sont répartis entre un nombre restreint d'appareils. Si l'on rejetait le système actuel, cela créerait de graves problèmes. Nous ne proposons pas de le rejeter parce qu'il semble bien fonctionner et tous nos clients semblent penser que c'est bien le cas.
Nous avons certaines préoccupations dans ce cas précis parce que si on majorait les coûts en remettant en service la tour, on ferait en sorte que ces coûts soient assumés non pas par les gens qui réclament le service, mais par le reste des exploitants du pays, dont les avions ne passent même pas par Mirabel.
À notre avis, il s'agit d'une bonne solution. Nous leur dirions que s'ils veulent vraiment le service, nous pourrions le leur dispenser même si nos lignes directrices et celles de Transport Canada ne le réclament pas et même si nous pensons qu'il n'y a pas de problème de sécurité, mais ils devront en assumer les coûts.
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Oui. Les contrôleurs aériens assurent un contrôle intégral. La tâche principale du contrôleur est de s'assurer que les aéronefs sont séparés pour ne pas qu'ils entrent en collision ou qu'ils percutent, sur le tarmac, un chasse-neige ou tout autre véhicule desservant l'aéroport.
Dans ce cas de figure, les pilotes doivent suivre les directives des contrôleurs aériens. Ils n'ont pas de pouvoir discrétionnaire, sauf en cas d'urgence. Le contrôleur dit au pilote d'attendre, lui interdit le décollage ou l'autorise à atterrir. Ils le font lorsqu'ils estiment qu'il y a un risque, que la piste pourrait être obstruée.
Dans le monde de l'information et de la consultation de vol, le spécialiste de l'information de vol fournit au pilote toute l'information. Il lui dit ce qui se passe, et c'est le pilote qui décide ce qu'il convient de faire.
Les pilotes sont formés pour pouvoir travailler avec les deux systèmes, qu'ils connaissent bien. Ce qui fait que l'on opte pour l'un ou l'autre système, c'est le volume du trafic. Bien sûr, dans un espace aérien donné, plus le nombre d'avions présents en même temps est élevé, plus la situation est complexe et plus les risques qu'un incident se produise sont élevés. Voilà pourquoi, partout dans le monde, on détermine le type de service approprié en fonction du volume du trafic.
Le seuil de 60 000 mouvements par année est de plus en plus utilisé au Canada. Aux États-Unis, le seuil est de 100 000 mouvements par année et dans d'autres pays, les nombres utilisés sont différents.
Voilà, essentiellement, ce qu'il en est. Pour faire une analogie avec la conduite, c'est un peu comme la différence entre une intersection où il y a un feu de circulation et une autre où il n'y a qu'un arrêt. Devant un feu de circulation, vous n'avez pas le choix: si le feu est au rouge, vous ne traversez pas l'intersection; vous attendez qu'il tourne au vert. C'est comme le contrôleur qui vous dirait que tout est beau maintenant et que vous pouvez y aller. Devant un arrêt, vous regardez des deux côtés et vous déterminez quand vous pouvez traverser sans risque. C'est l'analogie la plus simple. Ils disposent tous des mêmes renseignements.
Un peu plus tôt, M. Laframboise a mentionné deux incidents. Nous les avons analysés tous deux. Ils n'étaient aucunement liés au niveau de service. S'il y avait eu trois tours en place à ce moment-là, ça n'aurait fait aucune différence.
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Merci, monsieur le président.
Merci, messieurs.
Monsieur Crichton, lorsqu'il est question de la gestion du trafic aérien, que ce soit à l'aéroport de Mirabel ou à l'aéroport de Bathurst, près de ma circonscription de Newton—North Delta, l'aéroport YVR, les plaintes sont semblables, à Surrey comme à Montréal. Je tiendrai une séance de discussion ouverte le 9 juillet dans ma circonscription de Newton—North Delta, et vous êtes le bienvenu, vous et Nav Canada.
À la lecture de l'étude effectuée par Nav Canada sur la gestion du trafic aérien dans ma région, je me suis posé quelques questions. Pourquoi Nav Canada ne peut-elle pas faire comme ailleurs dans le monde et imposer des corridors pour le bruit afin d'en réduire l'importance dans les régions densément peuplées?
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En fait, vous soulevez une question importante. Comme vous le savez pertinemment, des problèmes se sont posés dans la région métropolitaine de Vancouver, et particulièrement à Surrey et à North Delta, suite à des changements apportés ces dernières années dans les trajectoires d'approche et de départ à l'aéroport international de Vancouver. Soit dit en passant, ces modifications permettent aux compagnies aériennes d'économiser 20 millions de dollars par année en carburant et — j'oublie les chiffres exacts — ont permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre de milliers de tonnes métriques. Toutefois, la situation a contrarié certains résidants qui ont l'impression de ne pas avoir été consultés suffisamment. Ils entendent maintenant le bruit des aéronefs, alors qu'ils étaient auparavant épargnés. Nous les avons écoutés et avons ajusté nos trajectoires en conséquence.
Depuis, le nombre de plaintes pour le bruit que nous avons reçues a considérablement diminué. Le problème ne s'est pas complètement résorbé, et c'est pourquoi nous avons financé, de concert avec l'aéroport YVR, l'installation de stations de surveillance du bruit dans ces régions. Nous avons également créé récemment un site Web interactif qui montre en temps réel le trafic aérien dans cette zone et identifie les vols. Les gens ont aussi un recours: si un vol les dérange, ils peuvent déterminer duquel il s'agit précisément parce qu'ils peuvent faire rejouer la bande enregistrée au moment précis où ils ont entendu le bruit.
Toutefois, en ce qui concerne la surveillance du bruit, jusqu'à maintenant, à une ou deux rares exceptions, il n'est pas arrivé que des aéronefs dépassent les normes de bruit de fond urbain pour entrer dans les niveaux de bruit acceptés internationalement. Nous avons de toute évidence détecté de nombreux autres bruits qui ne sont absolument pas liés à l'aviation.
Cela étant dit, de nombreuses personnes sont toujours inquiètes. Nous continuons de rencontrer ces groupes et les divers conseils municipaux. Je prends bonne note de votre invitation pour le 9 juillet. Nous essaierons de faire en sorte que quelqu'un puisse assister à cette séance. Nous sommes conscients des inquiétudes de la population. Nous nous sommes également engagés, à l'avenir, à consulter au préalable davantage les diverses collectivités si nous considérons qu'il pourrait y avoir des effets négatifs.
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Vous considérez qu'il faut 60 000 vols, mais il n'y en a que 25 000. Dans votre tête, puisque tous les autres paient et que ces compagnies ne paient pas, vous n'allez jamais leur donner cela. Je ne vous crois pas. Vous allez attendre qu'il y ait 60 000 déplacements avant de payer cela.
Vous savez qu'un des deux événements est survenu parce qu'un CF-18 a dû revenir et qu'il aurait pu frapper l'autre avion. Ce n'est pas arrivé, puisqu'il a réussi à ne pas atterrir d'urgence et à éviter l'accident. Lorsque vous analysez la situation, vous dites qu'il n'y a pas de problème de sécurité. Attendez-vous que deux avions se frappent pour réagir?
Cela va être de plus en plus complexe et vous le savez. Ces industries développent des équipements, font des tests et ont à revenir sur les pistes rapidement. De plus, beaucoup de situations d'urgence peuvent survenir.
Vous me dites qu'il y a plus de déplacements à Toulouse ou à Seattle. C'est parfait. Cependant, ces compagnies développent des systèmes et ont des besoins. Ces gens vous écrivent cette lettre parce qu'ils ont besoin d'une tour de contrôle. Ce n'est pas par caprice. Vous voulez simplement qu'ils vous paient 500 000 $, alors réglez cela avec le gouvernement.
S'il y a un problème de sécurité, réglons-le, car il faut assurer le développement de ces compagnies et de ces industries. Qui va payer? Vous avez le droit de me dire que vous ne voulez pas payer, mais dites-nous au moins qu'il y a un problème de sécurité. Vous dites qu'il n'y a pas de problème de sécurité. Attendez-vous que se produise un accident?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion aujourd'hui de prendre part à la discussion sur ce dossier complexe qu'est le train à grande vitesse au Canada. Je dis complexe, parce que pour assurer la réussite d'un tel train au Canada, il faut tenir compte de plusieurs facteurs.
D'abord, pour qu'un train à grande vitesse soit efficace et transforme vraiment le Canada, il doit absolument être complémentaire au transport collectif. En d'autres mots, il doit être intégré aux systèmes de transport en commun locaux et régionaux partout au pays. Le transport interurbain implique que les systèmes de transport public au départ et à l'arrivée soient viables.
[Français]
Le TGV en France,
[Traduction]
Le ICE en Allemagne et le AVE en Espagne fonctionnent parce qu'ils permettent aux habitants des quartiers périphériques d'avoir accès directement aux systèmes de transport en commun de renommée internationale des villes de France, d'Allemagne et d'Espagne. C'est la même chose au Japon et en Corée du Sud. Les trains à grande vitesse sans correspondance avec les systèmes de transport collectif ne mènent nulle part. La France, l'Allemagne et l'Espagne ont tous investi massivement dans le transport en commun bien avant d'envisager la création d'un train à grande vitesse.
Ensuite, je tiens à mettre en lumière la question de la rentabilité de l'investissement. Voici une question qui revient souvent: quelle importance relative accorder à nos investissements dans le réseau de transport public de l'avenir?
Il faut allouer les ressources de façon optimale afin que nos systèmes de transport répondent aux besoins de tous les Canadiens. Le président Obama, aux États-Unis, a intensifié le débat et suscité l'enthousiasme à propos des trains à grande vitesse en Amérique du Nord. C'est un pas dans la bonne direction, mais qui doit s'accompagner d'un bémol.
De nombreux députés et décideurs seront stupéfaits d'apprendre que le gouvernement fédéral des États-Unis fournit près de 10 milliards de dollars en investissement direct consacré au transport en commun chaque année. Il s'agit de financement durable à long terme. Le Canada doit étudier ce modèle avant d'investir de façon isolée et dans un train à grande vitesse.
Les Canadiens continuent d'opter pour le transport collectif comme jamais auparavant. L'année dernière, le taux d'utilisation des transports en commun au Canada a dépassé tous les records pour la sixième année consécutive, pour s'établir à 1,82 milliard de déplacements dans l'ensemble du pays. Cela signifie qu'en moyenne, chaque femme, homme et enfant canadiens emploient le transport en commun 60 fois par année, soit plus d'une fois par semaine.
[Français]
L'augmentation du recours au transport collectif souligne la tendance croissante à utiliser ce service. Si nous voulons maintenir cette tendance et inciter encore plus de gens à l'adopter, il faut faire des investissements prévisibles et à long terme pour améliorer les services.
[Traduction]
Nos systèmes de transport collectif continuent de servir plus d'usagers que jamais, et par surcroît, leur infrastructure vieillissante doit être remise en état et remplacée. Le plus récent rapport sur les besoins en infrastructure de transport en commun au Canada a estimé l'investissement total nécessaire sur cinq ans pour la période de 2008 à 2012 à 40 milliards de dollars, ce qui comprend le renouvellement et l'expansion du réseau.
[Français]
Le transport collectif ne devrait pas être en concurrence directe avec un train à grande vitesse, mais plutôt un partenaire potentiel.
[Traduction]
Mesdames et messieurs, le transport collectif ne devrait pas être en concurrence directe avec un train à grande vitesse, mais plutôt un partenaire potentiel. Toutefois, la question qui se pose aux décideurs est très claire: quel investissement aura des répercussions sur le plus grand nombre de Canadiens et stimulera davantage notre économie? Qu'est-ce qui sera le moteur de nos économies urbaines: le financement d'un train à grande vitesse interurbain ou l'investissement dans un système de transport public local et régional?
Finalement, nous devons tenir compte des avantages d'un train à grande vitesse pour les Canadiens et le pays. Combien de Canadiens bénéficieront directement d'un système de train à grande vitesse?
Le transport en commun a des répercussions sur la vie de tous les Canadiens, et vos électeurs, et ce de bien des façons. Les jeunes couples prennent l'autobus ou le train pour aller travailler tous les jours. Les familles dépendent du réseau de transport en commun pour avoir accès aux soins de santé. Les étudiants, qui sont les futurs dirigeants de notre pays, prennent l'autobus pour aller à l'école. Ce sont là des exemples de Canadiens qui dépendent du transport collectif pour se déplacer quotidiennement. En fait, nous devons relever les défis économiques, sociaux et environnementaux de notre pays.
Comparons cela aux objectifs d'un train à grande vitesse, qui, principalement, faciliterait le transport interurbain dans quelques corridors clés, ce qui n'est pas une préoccupation quotidienne pour la plupart des gens.
Si nos ressources étaient illimitées, un système de train à grande vitesse et un réseau efficace et efficient de transport en commun bénéficieraient grandement à notre pays. Toutefois, étant donné nos ressources limitées, nous devons tout d'abord veiller à répondre aux besoins immédiats et futurs des Canadiens en matière de déplacement. Pour construire un pays meilleur, il nous faut une vision audacieuse qui assure une distribution juste et équitable des ressources en matière d'infrastructure de transport en commun.
Des investissements bien ciblés dans le transport collectif feront une vraie différence, et ils seront nécessaires si nous voulons que les réseaux répondent à la demande et aux attentes des Canadiens et des Canadiennes. Ces investissements représentent un véritable avantage pour l'environnement, pour l'économie et pour la qualité de vie.
Mesdames et messieurs, je vous remercie énormément. Il me fera plaisir de répondre à vos questions.
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Merci de votre témoignage.
J'ai des questions peut-être un peu différentes. Quelle synergie peut-il y avoir entre les deux systèmes? Je pense que des grands changements d'attitude sont possibles envers le système de transport. Je crois que le fait d'avoir les mêmes moyens de transport entre les villes et à l'intérieur des villes peut s'avérer efficace, si on convainc les usagers que c'est le moyen le plus efficace pour se déplacer.
[Traduction]
Je comprends que les ressources soient limitées, mais j'aimerais que vous nous en parliez un peu plus. Un train à grande vitesse, c'est un peu la conviction que l'on changera la façon de se déplacer. Or, en me basant sur la collectivité que je connais, je peux dire que cette vision doit aussi s'appliquer au transport local.
Je me demande tout simplement si des études ont été effectuées. Par le passé — puisque cette idée n'est pas nouvelle — certains de vos membres ont-ils tenu des discussions avec les promoteurs de cette initiative pour essayer d'en tirer des avantages mutuels? Je suis convaincu que vos membres surveillent de près leurs dépenses actuelles étant donné les rénovations, le renouvellement.
J'imagine que l'ACTU a une vision d'avenir pour le pays, qu'elle mette l'accent sur l'écologie, l'efficacité du transport des biens et services ou les gens. Pourriez-vous donc nous parler de certaines de ces synergies? Nous nous attendions à ce que vous exprimiez une préférence, et nous prenons bonne note de votre mise en garde, mais je me demande si on comprend bien ces synergies. Voilà ce que j'essaie de déterminer.
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Vous posez d'excellentes questions. Merci.
[Traduction]
Nous venons de terminer neuf mois de travail à l'élaboration d'une vision pour l'avenir, à tenter de déterminer à quoi ressembleront les collectivités canadiennes dans 30 ans et de voir comment le transport public, surtout dans les collectivités locales et les régions, peut répondre au mieux aux besoins.
Nous avons appris que la population vieillissait. Nous avons appris que les Canadiens s'installaient de plus en plus dans les villes. Nous avons appris qu'il était difficile d'avoir accès à de l'énergie à prix abordable et qu'il existait toutes sortes de besoins en matière de mobilité et de transport collectif. Nous avons appris que les Canadiens voulaient passer de collectivités à faible densité à des collectivités compactes, à plus haute densité et à multiples fonctions.
En définitive, voilà le point essentiel: où habiteront les Canadiens, où travailleront-ils, où iront-ils à l'école, où joueront-ils? C'est ce qui détermine nos besoins en matière de transport. Ces études sur cette vision de l'avenir montrent clairement que la grande majorité des déplacements se feront à l'échelle locale et régionale. Ils se feront au sein des collectivités où les gens habitent et à proximité de celles-ci. Ce désir de passer d'un mode de transport personnel à un mode de transport collectif, par exemple, passer d'une voiture individuelle à un autobus ou un train, sera motivé par les avantages au point de vue de l'accès des collectivités.
À mon avis, l'entrée en service du train à grande vitesse dépendra de la possibilité pour les gens d'avoir un accès facile à la gare, qu'ils utilisent l'autobus, le taxi ou le train de banlieue. Ou alors, vont-ils conduire leur voiture? Si c'est le cas, on revient au même modèle. Une fois dans leur voiture, jusqu'où ces gens se rendront-ils? Conduiront-ils jusqu'à l'aéroport, jusqu'à la gare ou jusqu'à leur destination?
Vous avez posé une question complexe et je vous ai probablement fourni une réponse complexe, mais tout est étroitement lié. Je crois que les gens veulent changer et adopter un mode de vie plus durable. Il nous incombera de fournir des systèmes intégrés d'utilisation du territoire. Les municipalités doivent déterminer comment croître et quels types de réseaux de transport mettre en place pour répondre aux besoins de leurs résidants.
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À mon avis, il n'y a aucun doute que, du point de vue technique, l'électricité est la meilleure source d'énergie pour les véhicules très rapides ou pour ceux qui doivent faire de nombreux arrêts. Il s'agit de déterminer si l'électricité doit être générée à bord du véhicule ou provenir d'une source extérieure. Par exemple, les autobus hybrides génèrent leur propre électricité au moyen d'un moteur fonctionnant au diesel ou au gaz naturel et l'emmagasine dans des batteries pour pouvoir l'utiliser lorsque le véhicule freine.
Le train à grande vitesse doit recevoir son alimentation électrique par un fil, de la même façon qu'un wagon de métro puise directement son électricité d'un troisième rail, ce qui lui permet de pouvoir accélérer et décélérer d'une façon très efficace, sans créer de pollution. Il en va de même des tramways ou des trolleybus comme ceux qui circulent à Vancouver.
Toutefois, pour justifier l'investissement dans l'infrastructure, très coûteuse, il faut que le service soit très intensif. Il serait difficile de justifier l'électrification d'une ligne si le train passe toutes les demi-heures. Il est cependant logique d'électrifier une ligne où le service est très fréquent et très achalandé: l'investissement permet alors de desservir un grand nombre d'usagers. S'il s'agit d'un train de banlieue comportant un départ toutes les cinq minutes, l'électrification se justifie probablement mais s'il n'y a que cinq départs par jour, ce n'est sans doute pas le cas.
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Il ne fait aucun doute que nos aéroports ne sont pas assez bien reliés aux collectivités dans lesquelles ils se trouvent. Ailleurs dans le monde, de grandes villes ont mis en place des liaisons ferroviaires avec leurs villes, ce qui permet aux voyageurs d'aller au centre-ville ou ailleurs. On peut même regarder ce qui se passe aux États-Unis, par exemple à Chicago, à Washington, à Philadelphie ou à Atlanta. Nous n'avons pas atteint ce niveau de développement. Toutefois, dans deux mois, Vancouver sera dotée d'une liaison entre l'aéroport et le réseau ferroviaire. Ce sera une première au Canada.
Je crois que de telles liaisons sont très importantes, qu'elles prennent la forme d'un train ordinaire, d'un train léger ou d'une excellente correspondance par autobus comme ce qui existe à Ottawa, grâce au transitway. Chaque fois que je viens ici, je prends l'autobus 97 qui m'amène au centre-ville en 20 minutes.
Une voix: Pour deux dollars.
M. Michael Roschlau: En effet, pour deux dollars.
Des aéroports comme ceux de Toronto et de Montréal n'ont pas la connectivité qu'ils devraient avoir.
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J'ai acheté le mien dans l'autobus. J'admets mon erreur. Je l'achèterai au kiosque d'information dorénavant. Je prends l'autobus pour me rendre au centre-ville lorsque je suis à l'aéroport.
M. Michael Roschlau: C'est un bon prix, c'est certain.
Mme Lois Brown: Absolument, et je milite pour le transport public, monsieur Roschlau, alors merci.
D'abord je voulais vous remercier de continuer à nous envoyer vos brochures et vos magazines. Je les apprécie beaucoup, surtout pour cette étude. Ces documents sont très utiles. En ce qui concerne votre magazine, il y a environ un mois, on y a abordé en détail ce que Toronto avait l'intention de faire. Je suis certaine que mes collègues en ont plus qu'assez de m'entendre dire cela, mais je viens de la région de York et Newmarket—Aurora se trouve dans ma circonscription. Ce qui se passe dans la région de York m'inquiète beaucoup.
Nous avons manifestement connu des problèmes croissants liés au transport en commun. Notre gouvernement a alloué des sommes considérables à Toronto pour l'amélioration de son réseau de transport en commun. La région de York est en partie touchée avec le métro qui se rendra à Vaughan et son prolongement possible jusqu'à Richmond Hill. Nos investissements dans le système Viva profiteront grandement à la région de York.
J'ai lu dans votre magazine que la ville de Toronto a l'intention de créer une ligne de train léger au nord le long de Jane Street et une autre le long de Don Mills. J'ignore jusqu'où au nord elles se rendront parce qu'on ne peut voir que des flèches dans le document.
J'ai quelques questions pour vous.
Vos études ont-elles indiqué à quel moment il serait approprié qu'une région entame les discussions sur le métro? Prenons ce qui s'est passé à Toronto. Lorsque la population de la ville a atteint un million, on a créé une ligne de métro. Ils avaient déjà commencé la construction du métro à ce moment-là. La région de York compte maintenant un million de personnes. Même si le métro est prolongé au nord, nous sommes déjà en retard. Avez-vous un seuil à proposer?
De plus, pourriez-vous nous parler des correspondances dans la région de Toronto? Manifestement, Durham, Peel et York seront touchées par l'établissement de correspondances. Vous devez savoir que je militerai pour la création d'un train à grande vitesse dans la région de York.
Une voix: Bravo!
Mme Lois Brown: Si nous empruntons cette voie, je pense que les corridors allant à Union Station seront intégrés dans ce qui se passe là-bas maintenant et nous pourrions utiliser le corridor de la 407 ou les installations électriques pour le train à grande vitesse. Je propose qu'il passe par la partie nord de Markham. De là, il pourrait se rendre à l'aéroport. Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet?
J'aimerais aussi dire d'emblée que notre gouvernement reconnaît qu'il est responsable d'investir dans le transport public tout en invitant les gens à utiliser ces investissements en leur accordant des crédits d'impôt lorsqu'ils utilisent le transport public. Le gouvernement essaie d'attaquer le problème sur deux fronts, non seulement en investissant, mais en instaurant des incitatifs pour que les gens utilisent le transport public.
Je me demande si vous pourriez nous parler de l'établissement de correspondances dans la région de York, mais aussi dans la région du Grand Toronto.
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Je suis très impressionné par votre bonne compréhension des problèmes.
Mme Lois Brown: Merci.
M. Michael Roschlau: C'est très juste, j'apprécie beaucoup l'engagement du gouvernement.
Votre question concernant un seuil de population pour le métro est intéressante. Je pense que l'important, c'est moins la population totale que la façon dont la collectivité est conçue. Une région peut compter un million d'habitants répartis de façon uniforme et elle n'aura jamais besoin d'un métro, mais le million d'habitants peut être concentré sur un corridor, comme la rue Yonge à Toronto, et cela justifierait deux lignes de métro. En définitive, tout dépend de la répartition et de la concentration de la population.
Cela me ramène à toute la question de la coordination des plans de développement et de la croissance d'une ville en fonction des investissements en transport qui y sont faits. Si le plan comporte l'aménagement de districts résidentiels, commerciaux et industriels à densité uniformément faible ou moyenne, il faut investir dans un réseau routier très étendu, avec des stationnements desservant des échangeurs locaux et régionaux à haute vitesse sur les autoroutes.
Si l'on construit des quartiers à vocation mixte et à densité moyenne à forte le long de corridors qui peuvent justifier l'aménagement d'un train léger ou d'un métro, avec une diminution de la densité à la périphérie, on peut mettre en place ce genre d'infrastructure. Voilà les questions qu'il faut se poser. À quel avenir aspirons-nous? Comment souhaitons-nous voir les villes se développer? Est-ce que nous souhaitons des collectivités à plus faible densité qui vont dépendre de l'automobile, ou est-ce qu'on préfère réunir ces millions de personnes autour de réseaux de transport en commun considérablement plus efficaces?