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Bonjour, chers collègues.
Je suis heureux de remplacer notre président, M. Tweed, qui ne peut être présent, tout comme notre vice-président, M. Volpe, qui est aussi absent. J'aurai donc le privilège de présider cette assemblée.
Tout d'abord, conformément à l'ordre du jour qui a été déposé, nous entendrons des témoins, dont M. Miller, chef de la sécurité et du transport au Canadien National. Par la suite, nous entendrons des représentants du ministère des Transports. Nos discussions porteront sur le train à grande vitesse, question dont nous avons déjà entrepris l'étude.
Vous avez tous reçu la correspondance du ministre des Transports, M. Baird, portant sur le projet de loi . Nous aurons donc l'occasion d'en discuter lors des travaux du comité, peut-être 15 ou 20 minutes avant la fin.
Monsieur Jean, vous avez la parole.
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Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Nous sommes très heureux d'être ici. Merci pour l'invitation. Je ferai des observations très brèves de façon à garder laisser le plus de temps possible pour répondre aux questions des membres du comité.
Le CN appuie grandement le service ferroviaire des voyageurs au Canada ainsi qu'aux États-Unis. Ici, environ 77 p. 100 du transport ferroviaire des passagers se fait sur le réseau du CN. VIA Rail Canada, GO Transit de Toronto et l'Agence métropolitaine de transport à Montréal sont nos trois principaux clients pour le transport ferroviaire des passagers. Il y en a d'autres également, comme le Rocky Mountaineer, et il y a nos propres opérations sur l'ancien réseau Algoma Central.
Dans ce domaine d'affaires, un service sécuritaire, efficace et fiable est essentiel. Pour les 10 premiers mois de cette année, le taux de ponctualité de nos trois principaux clients est en moyenne de 92 p. 100. VIA Rail affiche un rendement un peu moins élevé, alors que le taux de ponctualité des services de trains de banlieue de Toronto et Montréal est un peu plus élevé.
Un autre exemple de l'appui fourni par le CN au transport de passagers par train au Canada est la relation forte que nous entretenons avec VIA avec qui nous travaillons pour mettre à niveau l'infrastructure du CN. Nous voulons, avec ces travaux, accroître le nombre de départs et améliorer la fiabilité des horaires dans les corridors reliant Toronto, Montréal et Ottawa.
Je crois comprendre que votre étude actuelle porte sur le transport des voyageurs par trains à grande vitesse, une réalité très séduisante en Europe et en Asie qui reçoit actuellement un appui considérable aux États-Unis. Votre comité, le gouvernement et le Parlement dans son ensemble auront un rôle central à jouer et devront déterminer si le Canada se lance dans une réelle initiative de trains à grande vitesse.
Il s'agit d'une décision stratégique importante qu'il est temps de prendre, qui comporte des coûts considérables, mais également de gros avantages. Votre décision deviendra un élément clé d'une politique de transport à long terme au Canada.
Je dois dire, honnêtement, que je ne suis pas jaloux de la responsabilité qui vous incombe de trouver un juste équilibre entre les impératifs de mobilité et d'efficacité énergétique, les avantages environnementaux du transport ferroviaire et les investissements à effectuer, qui entrent en concurrence les uns avec les autres, dont vous devez tous tenir compte. Mais, si vous me le permettez, je vais vous parler brièvement des principaux éléments qui, selon le CN, permettraient de mettre en oeuvre de façon sécuritaire et efficace le transport par train à grande vitesse.
Premièrement, selon nous, les trains devraient profiter d'emprises de chemin de fer réservées et clôturées, les trains de passagers n'empruntant pas les mêmes emprises que les trains de marchandises. Il ne devrait pas y avoir de passages à niveau publics sur ces emprises ferroviaires, peu importe qu'ils soient publics ou privés.
Il faudrait que le système puisse accueillir des opérations électrifiées ainsi que des locomotives électriques. Ce système devrait être protégé et comporter des contrôles ferroviaires et des contrôles sécuritaires, grâce à un système du type « commande intégrale des trains ».
Le réseau devrait comporter des pentes et des courbes douces pour que les trains puissent atteindre les vitesses maximales que permet l'équipement moderne. Il faut qu'il soit lié de façon efficace à d'autres réseaux de transport, en particulier les réseaux de transport régionaux et urbains.
Je sais que votre comité a envisagé l'option que l'on appelle « train à plus grande vitesse ». Il s'agirait d'une approche progressive, selon laquelle les trains de passagers rouleraient légèrement plus vite qu'aujourd'hui, tout en continuant de fonctionner sur le même réseau que les trains de marchandises.
Je ne suis pas ici au nom du CN pour m'opposer à quoi que ce soit, mais il ne s'agit pas de l'option recommandée par le CN. Une vitesse maximale pour les trains de passagers excédant la limite actuelle de 100 milles à l'heure sur les corridors existants où circulent des trains de marchandises lourdes comporte de nombreuses difficultés: l'entretien de la voie qui permet de respecter les tolérances serrées requises pour les activités de transport de passagers à ces vitesses, en raison des charges lourdes imposées par les trains de marchandises; l'équilibrage du dévers des courbes nécessaires pour accommoder les trains rapides et lents; et la protection contre les incidents entre les trains et les voitures aux passages à niveau et contre les possibles intrusions. Je souligne que sur notre réseau, la sous-division de Kingston entre Toronto et Montréal, nous avons 246 passages à niveau publics et 203 passages à niveau privés.
Enfin, pour ce qui est de garder les horaires fiables lorsque la capacité augmentera en raison des différences accrues dans les vitesses des trains, ce qui pourrait faire que les trains plus rapides rattraperaient plus souvent les trains les plus lents, je souligne que dans la plupart des territoires à l'extérieur du corridor nord-est des États-Unis, Amtrak, l'exploitant de trains de passagers américain, ne peut faire rouler ses trains à plus de 79 milles à l'heure, par rapport à notre maximum actuel ici au Canada, qui est de 100 milles à l'heure entre Toronto et Montréal. S'il est vrai que les vitesses maximales d'Amtrak sont beaucoup plus élevées dans le corridor Nord-Est — et encore une fois, je sais que votre comité s'est penché sur cette question — très peu de trains de marchandises roulent sur dans ce territoire, sauf sur de courts segments près de la région de Baltimore. De plus, le corridor Nord-Est ne comporte que des ouvrages de franchissement étagés.
En résumé, le CN croit que la meilleure approche à adopter pour mettre en oeuvre un système de transport ferroviaire de passagers à haute vitesse est de créer une emprise ferroviaire réservée comme il est possible d'observer en Europe et au Japon. Toutefois, nous sommes prêts à travailler avec tous les intervenants et à tenir compte de toute option qui pourrait influer sur notre réseau ou notre emprise ferroviaire. Nos préoccupations concernant les activités sur des voies non réservées et les activités de transport de marchandises et de passagers à des vitesses plus élevées sur la même voie touchent la sécurité — et nous aimerions évidemment que le groupe de Transports Canada se préoccupant de la sécurité ferroviaire participe à toutes les discussions —, la fiabilité des horaires des trains de passagers et la protection de notre capacité de transporter nos clients et nos marchandises de façon efficace.
Monsieur le président, je m'interromps ici. Je suis impatient de répondre aux questions des membres du comité.
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Monsieur, je n'ai aucune donnée sur les coûts pour notre discussion. Je sais que le gouvernement du Canada y travaille avec ceux de l'Ontario et du Québec.
Pour ce qui est de mesures d'atténuation pour protéger l'environnement, vous avez absolument raison: elles s'appliquent non seulement au transport de passagers à grande vitesse mais aussi au transport ferroviaire de marchandises. Par exemple, une passe à poisson traverse notre terminus intermodal à Surrey, en Colombie-Britannique et, lors de l'achat récent des chemins de fer Elgin, Joliet and Eastern aux États-Unis, à l'extérieur de Chicago, nous avons dû tenir compte de la protection de papillons et de tortues.
Il est assez commun qu'un réseau linéaire, quel qu'il soit, ait à composer avec de tels aspects. Vous avez raison de considérer que cela fera partie des coûts, tant pour les études et examens que pour les consultations. Lorsque des propriétés qui peuvent toucher des Autochtones ou des collectivités des premières nations sont acquises, par exemple, ces gens doivent avoir leur mot à dire et leurs experts en environnement formulent des observations concernant l'utilisation du territoire. Cela entraîne des coûts importants.
Comme je l'ai dit, il revient au gouvernement et à la population, et donc à des gens comme vous, de comparer les coûts aux avantages, y compris sur le plan environnemental, pour ce qui est du transport ferroviaire, tout comme cela a été fait en France et ailleurs en Europe ainsi qu'au Japon.
Merci de votre comparution d'aujourd'hui, monsieur Miller. Je vous suis reconnaissant de vos observations.
J'ai eu l'occasion de participer à notre étude du corridor Nord-Est. Dans le cadre de cette étude, nous devions notamment déterminer s'il fallait adopter l'approche gradualiste ou proposer des voies réservées. Je crois que vous nous avez fourni des éléments de réflexion valables à ce sujet. Pour comprendre les implications du gradualisme, l'approche qu'étudient en ce moment les planificateurs d'Amtrak... Notons que même l'approche gradualiste est extrêmement coûteuse. Elle implique l'investissement de milliards de dollars pour aboutir à ce qui semble être une augmentation de vitesse assez modeste.
Cela dit, des mesures ont été prises concernant le transport des marchandises et des passagers: on donne la priorité aux passagers le jour. Avez-vous établi un ordre de priorité pour votre réseau dans les déplacements entre Montréal et Toronto?
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Pour les trains de passagers, nous avons une obligation de ponctualité, que nous entendons respecter. Cette obligation est d'ordre contractuel. Donc, si des retards surviennent, nous faisons tout pour les éliminer.
Cela ne veut pas dire que nous ferons toujours passer les passagers avant les marchandises. Parfois, pour assurer la fluidité de l'ensemble du réseau, il est plus sensé de dégager la voie en faisant passer le train de marchandises. Cependant, en règle générale, nous nous efforçons de faire libérer la voie pour les trains de passagers de manière qu'ils dépassent les trains de marchandises et ne soient pas retardés par ces derniers.
Vous avez soulevé un aspect très important. Nos trains de marchandises ne fonctionnent pas tous la nuit. Il existe un horaire de jour assez bien établi pour nos convois de marchandises, mais nous tentons évidemment d'éviter les horaires les plus achalandés des trains de passagers. Cependant, compte tenu de la nature de nos activités, et du fait que nos trains proviennent souvent de fort loin, ils ne circulent pas tous la nuit comme c'est le cas, je crois, et comme vous l'avez probablement appris, pour ce petit tronçon du corridor Nord-Est.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je partagerai mon temps de parole avec M. Jean.
Lorsque nous avons entrepris cette étude, nous nous penchions sur le train à très grande vitesse. Vous avez cité des exemples en Europe et au Japon. Nous nous sommes rendus aux États-Unis en supposant que l'on s'apprêtait à y construire des corridors réservés pour trains superexpress. Or, ce n'est pas du tout ce que nous avons constaté. J'estime que l'expérience a été fort utile puisque, sur le plan économique, nous sommes beaucoup plus proches de ce que l'on est en train de faire aux États-Unis pour ce qui est de l'ampleur des investissements envisagés pour le TGV, et aussi sur le plan de la démographie.
Vous avez dit croire que la plupart des lignes aux États-Unis étaient des lignes réservées. Je peux vous dire que ce n'est pas ce que nous avons constaté. On nous a dit que la plupart des lignes étaient partagées et englobaient le transport de marchandises, et que la seule ligne vraiment réservée comportant véritablement un transport ferroviaire à très grande vitesse était celle de la Californie.
Vous avais-je mal compris?
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La sécurité serait primordiale. Il faudrait tenir compte de la dynamique entre le transport de marchandises et le service aux passagers, sans compter les éléments que vous avez mentionnés comme le nombre de passages à niveau ainsi que les questions d'intrusion par exemple.
Deuxièmement, il faudrait maintenir un horaire fonctionnel. Encore une fois, la question de la dynamique entre le transport de passagers et le transport de marchandises serait à considérer: engendre-t-il des retards? Quelles répercussions observe-t-on? Ces répercussions peuvent-elles être atténuées et de quelle façon?
La première étape consisterait à mener une vaste évaluation du risque. On inviterait tous les intervenants de première ligne — mécaniciens de locomotive, agents d'entretien de la voie et personnel sur le terrain — à participer à une évaluation du risque détaillée. Les responsables de la sûreté du transport ferroviaire à Transports Canada seraient aussi appelés à fournir une contribution active.
L'autre priorité, et j'aurais sans doute dû la nommer en premier, consiste à définir ce que vous voulez vraiment. Voulez-vous 110 milles à l'heure ou 125 milles à l'heure? La différence est assez marquée. Pour ce qui est de 150 milles à l'heure, cette vitesse ne devrait pas s'appliquer lorsque les trains de passagers et les trains de marchandises utilisent les mêmes voies. Je vous recommande fortement de ne pas adopter cette option.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Je voudrais tout d'abord souhaiter la bienvenue à M. Plamondon. Je voulais lui laisser savoir qu'il y a une localité dans ma circonscription qui s'appelle en fait Plamondon et qui a été établie par des personnes qui portaient ce nom. En fait, j'y étais la semaine dernière. J'ai fait une annonce au sujet d'un investissement dans l'aréna local et j'étais très heureux de recevoir des fonds du gouvernement à cet effet.
Dix milles plus loin, il y a une localité qui s'appelle Lac La Biche, et je voudrais aujourd'hui poser une question à nos invités qui concerne spécifiquement cette localité.
J'ai rencontré le conseil de Lac La Biche la semaine dernière et j'avais une question précise concernant le CN. Comme vous le savez, le CN a maintenant une gare de triage à cet endroit. Ce qui préoccupe les membres du conseil, ce sont les questions de sécurité et d'efficience dans la collectivité. Il y a deux traverses de chemin de fer, et lorsqu'un train traverse la ville, en fait il coupe la ville en deux. Il coupe la collectivité en deux, comme c'est le cas dans bien des localités au pays. Ils m'ont posé la question suivante: le CN considérerait-il fermer la gare de triage et la déménager à un autre endroit juste à l'extérieur de la ville si on leur donnait la possibilité d'échanger des terrains ou une certaine participation financière avec la ville. À l'heure actuelle, vous investissez 130 millions de dollars dans cette voie ferroviaire. Est-ce que le CN considérerait quelque chose comme cela à ce moment-ci?
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Merci. Je suis heureuse d'être ici de nouveau. Aujourd'hui, je n'ai pas beaucoup à ajouter à ce que j'ai dit la dernière fois, en mai, alors que j'ai passé deux heures avec le comité.
[Traduction]
Je commencerai en rappelant ce que nous avons dit lors de notre passage en mai. Nous avions alors présenté les différents types de trains — le train conventionnel, le train de plus grande vitesse et le train à grande vitesse — et expliqué les différences entre eux. J'avais aussi donné un aperçu d'études sur le train à grande vitesse qui avait été entreprise auparavant par différentes parties, notamment par vos collègues provinciaux de l'Ontario et du Québec, et j'avais aussi fait le survol des études que nous menons conjointement avec ces deux provinces à l'heure actuelle. De plus, j'avais dit que nous investissions dans VIA Rail. Ces investissements ont cours actuellement. Le gouvernement a annoncé deux versements: 516 millions de dollars en 2007, et 407 millions dans le cadre du Plan d'action économique annoncé plus tôt cette année. En tout, 923 millions de dollars serviront à améliorer le réseau de VIA Rail, et une bonne part de ce montant ira dans le corridor Québec-Windsor.
J'avais également parlé brièvement du programme du gouvernement des États-Unis concernant le train à grande vitesse. Je crois comprendre que votre comité s'est rendu à Washington et à New York pour discuter avec des représentants du Congrès, d'Amtrak, du Government Accounting Office et d'autres parties concernées. Vous en savez donc probablement plus que moi sur le programme américain, et je serais heureuse d'entendre ce que vous avez appris à ce sujet.
Je crois savoir que des témoins qui se sont exprimés lors des séances consacrées à ce dossier ont mis en lumière l'importance de passer graduellement d'un système de trains à plus grande vitesse à un système de trains à grande vitesse. Cette approche est très semblable à celle que nous avons adoptée avec VIA Rail. Les investissements servent avant tout à améliorer le service actuel de VIA Rail, à améliorer la ponctualité et à accroître la vitesse, tout en augmentant la fréquence du service. En fait, nous voyons cette approche comme une transition. Si le train à grande vitesse devient un jour un projet réaliste, nous aurons déjà déterminé si VIA peut augmenter sa clientèle en améliorant le service.
Ceci étant dit, vous l'avez probablement entendu dire — comme nous vous l'avions dit lors de notre dernière comparution — la réussite du train à grande vitesse dépend de certains facteurs clés. Vous avez probablement entendu la même chose aux États-Unis. Il ne faut pas oublier que ces systèmes coûtent très cher et qu'il faut qu'un nombre suffisant de passagers les utilisent pour qu'ils demeurent viables. Et malgré cela, il n'existe dans le monde aucun système du genre qui parvient à couvrir ses coûts de fonctionnement et d'immobilisation. Comme je l'ai dit plus tôt, nous procédons actuellement à une étude avec l'Ontario et le Québec, et nous espérons pouvoir la terminer au cours du premier trimestre de 2010.
Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Merci d'être ici, madame Borges.
Premièrement, je vous remercie d'avoir souligné tous les investissements en infrastructure que le gouvernement a faits au cours des dernières années. Lorsque notre gouvernement a pris le pouvoir, il a préparé un document appelé « Avantage Canada ». Ce document soulignait le type d'investissement nécessaire en infrastructure pour que le Canada puisse progresser et avoir un plan d'action à long terme.
Vous avez parlé des investissements faits dans la région de Toronto et de York, que je représente. Nous en voyons certainement les résultats. Il y a un pont dans le sud d'Aurora qui sera rénové pour les trains du réseau Go. La capacité pour ces trains augmentera. Ceux qui font la navette vers Toronto trouveront que c'est un grand avantage pour eux. Il y aura une importante augmentation du nombre de trains.
Votre intervention en mai a été une bonne introduction à notre voyage à Washington. Je vous en remercie. Nous parlions de train à grande vitesse. Nous nous sommes rendu compte que là-bas, ils ne parlaient pas de train à grande vitesse, mais de train plus rapide. On nous a présentés le point de vue de Amtrak sur les investissements qui se feront dans le corridor du Nord-Est.
Pouvez-vous nous dire quel lien le Canada établira avec ces corridors du Nord-Est? Quels investissements devrons-nous faire pour profiter de cette connexion entre nous et le Nord-Est des États-Unis?
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Comme vous le savez sans doute, Washington n'a pas encore annoncé ses investissements. Je ne sais pas si vous étiez au courant, mais nous avons rencontré nos homologues au ministère du Transport et à la Federal Railroad Administration au début du mois d'octobre afin d'obtenir une mise à jour. Je pense qu'ils ont reçu environ 278 demandes équivalant à 103 milliards de dollars de propositions pour les 8 milliards de dollars qui sont disponibles en ce moment. Ce sera intéressant de voir lesquelles demandes ils choisissent.
En ce qui concerne les services qui ont déjà été établis, VIA, en examinant comment il pouvait améliorer son réseau, a amélioré certains couloirs dans lesquels Amtrak fournit également des services. Je songe notamment au couloir de Niagara Falls, par exemple. Ces améliorations ont lieu du côté canadien.
Jusqu'à ce que nous sachions comment les États-Unis vont investir dans le service, tout ce que nous savons, c'est que Amtrak va probablement investir dans la boucle qui lie Philadelphie, Washington, Boston, New York et le New Jersey. C'est leur boucle prioritaire en ce qui concerne l'augmentation de la vitesse des trains. Je pense que, à l'heure actuelle, ils pourraient faire rouler le train à 110 milles à l'heure, mais ils ne le font pas. Dans la plupart des cas, ils roulent à 79 milles à l'heure. Ils vont apporter des améliorations un peu comme ce que nous tentons de faire avec VIA, en mettant l'accent sur le couloir où VIA a le plus de circulation. Nous discutons énormément avec eux. Nous suivons de très près ce qu'ils font.
Vous serez peut-être étonné de l'apprendre, et je ne sais pas s'ils vous en ont fait part, mais la General Accounting Office nous a rencontrés il y a un an et demi ou deux, afin d'apprendre grâce à ce que nous faisons avec VIA. Je pense qu'ils essaient de copier ce que nous avons fait dernièrement au Canada. Je pense que VIA fournira un bien meilleur service à l'avenir et pourra travailler avec Amtrak pour améliorer les services dans les points de correspondance, maintenant que VIA reçoit le montant le plus élevé de son histoire pour apporter toutes ces améliorations.
Nous travaillons avec eux. Je pense qu'on vous a parlé du couloir de Cascadia aussi. Nous avons discuté avec eux également. Ils ont été intéressés d'entendre notre point de vue sur notre travail afin de pouvoir l'émuler dans le couloir Colombie-Britannique-Seattle. Nous allons continuer à discuter avec eux.
Certains États se sont adressés à nous. L'État du Michigan et de New York sont intéressés par Montréal et Niagara. Nous allons poursuivre ces discussions et voir comment nous pouvons travailler ensemble. S'il y a des occasions à saisir, nous allons sans nul doute en parler avec eux.
Je vais utiliser une partie de la période de questions de M. Plamondon.
Il est bien que vous vantiez les mérites des investissements du gouvernement, mais si on se base sur l'étude qui portait sur Amtrak, on doit admettre qu'on est loin des résultats obtenus par les Américains, en ce qui a trait au transport de passagers.
Un peu plus tôt, M. Miller a dit que 78 p. 100 des trains arrivaient généralement à l'heure, ce qui inclut les trains de passagers et VIA Rail. Amtrak contrôle l'entièreté du transport de passagers dans le couloir. Ils choisissent les horaires, alors que nous n'en sommes pas là. On n'a pas connu un tel taux de succès. L'Agence métropolitaine de transport de Montréal a connu des retards importants l'an passé. On n'a pas un tel taux d'efficacité en ce qui a trait au respect des horaires.