:
Bonjour tout le monde. Soyez les bienvenus à cette nouvelle séance du Comité permanent de la santé.
Je suis très contente de la présence de nos témoins ce matin.
Cette séance promet d'être fort intéressante. Je dois vous dire, étant donné le nombre de témoins que nous avons aujourd'hui, que les exposés ne devront pas dépasser cinq minutes. Vous m'excuserez donc de faire très attention au respect du temps alloué. De plus, à 10 heures moins le quart, je devrai m'absenter quelques instants pour aller déposer un rapport à la Chambre. Mme Murray me remplacera jusqu'à mon retour.
À 11 heures moins le quart, nous clorons cette partie de la séance pour nous occuper des affaires du comité, comme des budgets, etc.
Alors, soyez les bienvenus, encore une fois. Conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous allons nous pencher sur l'élargissement de l'autorisation donnée par Santé Canada au sujet de l'utilisation de la caféine comme additif alimentaire dans toutes les boissons gazeuses.
Pour commencer, nous allons entendre le représentant du ministère de la Santé.
Monsieur Godefroy, allez-y.
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Bonjour, madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité. Je vous remercie de me donner l'occasion d'aborder la question de l'autorisation récemment accordée par Santé Canada à l'utilisation élargie de la caféine comme additif alimentaire dans les boissons gazeuses.
À titre d'organisme de réglementation en matière d'innocuité des aliments, Santé Canada est responsable de l'établissement des règlements, politiques et directives qui contribuent à assurer l'innocuité de l'approvisionnement alimentaire au Canada. Le Règlement sur les aliments et drogues prévoit que certaines substances utilisées dans les aliments, comme les additifs alimentaires, soient soumises à une évaluation approfondie de leur innocuité et de leur efficacité avant d'être ajoutées aux aliments dont la vente est permise au Canada.
Santé Canada ne recommande leur utilisation dans des conditions précises que lorsque ses scientifiques sont persuadés que les additifs alimentaires visés ne présentent aucun risque pour la santé humaine.
[Français]
En parallèle, dans le cadre de son mandat qui consiste à protéger et à préserver la santé de la population canadienne, le ministère s'emploie à fournir aux consommateurs canadiens les renseignements dont ils ont besoin pour adopter une alimentation équilibrée et faire des choix alimentaires santé.
L'utilisation de la caféine sous ses formes synthétiques pures dans certaines boissons gazeuses est régie en vertu du Règlement sur les aliments et drogues. Cela signifie qu'avant d'être autorisée, une nouvelle utilisation nécessite le dépôt d'une demande auprès de Santé Canada, de même qu'une évaluation approfondie de son innocuité par l'équipe scientifique du ministère.
Jusqu'à récemment, et en vertu du Règlement sur les aliments et drogues, seul l'ajout de la caféine sous ses formes synthétiques pures aux boissons de type cola était permis au Canada, et ce, jusqu'à concurrence de 200 mg par litre.
[Traduction]
Comme Santé Canada a reçu plusieurs demandes réclamant l'élargissement de l'utilisation de la caféine sous ses formes synthétiques à des boissons gazeuses autres que les colas, il a effectué une évaluation approfondie de l'innocuité de la caféine dans ces produits. Plusieurs années ont été nécessaires pour mener cette évaluation selon laquelle l'élargissement de l'utilisation autorisée de la caféine comme additif alimentaire dans les boissons gazeuses autres que les colas, jusqu'à concurrence de 150 milligrammes par litre, ne présenterait pas de danger pour la santé des consommateurs.
Pendant qu'ils examinaient les demandes relatives à cet additif alimentaire, les scientifiques de Santé Canada ont réalisé une évaluation approfondie des effets toxicologiques éventuels de la caféine et élaboré divers scénarios d'exposition propres au contexte canadien.
L'évaluation toxicologique a confirmé que la caféine produit des effets biologiques en raison de ses propriétés diurétiques et stimulantes. La recherche a démontré que certaines personnes sensibles ressentent des effets secondaires, comme insomnie, maux de tête, irritabilité et nervosité. Ces effets sont passagers et disparaissent normalement avec l'arrêt de la consommation de caféine.
À la suite de cette évaluation, les scientifiques de Santé Canada ont établi qu'un adulte moyen pouvait consommer jusqu'à 400 milligrammes de caféine quotidiennement sans subir d'effets indésirables. Cela équivaut à environ trois à cinq tasses de café — selon la méthode de préparation — ou à environ huit cannettes de cola hypocalorique par jour, même si Santé Canada n'a jamais songé à recommander une telle consommation.
[Français]
L'évaluation scientifique de Santé Canada a aussi permis de déterminer que l'apport alimentaire en caféine pourrait comporter davantage de risques pour les enfants, les adolescents et les femmes en âge de procréer. Par conséquent, Santé Canada a émis des recommandations spécifiques pour ce groupe particulier de la population.
Nos scientifiques continuent à examiner tous les résultats issus de nouvelles études scientifiques pour veiller à ce que les apports maximaux en caféine demeurent fondés sur les éléments de preuve scientifique les plus actualisés.
[Traduction]
Le Règlement stipule actuellement qu'une liste des ingrédients par ordre décroissant de leurs proportions, y compris des additifs alimentaires comme la caféine, figure sur l'étiquette de la plupart des aliments pré-emballés. Cependant, il n'existe aucune disposition réglementaire exigeant l'étiquetage quantitatif obligatoire de la caféine, comme le nombre de milligrammes de caféine par portion déterminée.
Afin de dissiper toute la confusion que cet élargissement de l'utilisation pourrait créer chez les consommateurs, et pour donner aux Canadiens les outils leur permettant de faire des choix éclairés, Santé Canada a récemment publié des lignes directrices selon lesquelles les fabricants d'aliments doivent indiquer sur les étiquettes la quantité totale de caféine contenue dans leurs différents produits.
L'étiquetage quantitatif de la caféine...
Bonjour.
J'aimerais remercier les membres du comité de m'avoir invité à donner suite au rapport de recherche sur le caractère suspect des boissons énergisantes que je vous ai envoyé en mars 2010.
En l'espace de 12 heures, entre 7 h 30 et 19 h 30, le 6 janvier 2008, j'ai perdu mon fils tant aimé, un jeune âgé de 15 ans, rayonnant et en pleine forme. Mon fils Brian est décédé des suites d'une arrhythmie inexpliquée, plusieurs heures après qu'on l'ait vu boire une boisson énergisante de marque Red Bull qui lui avait été donnée par un représentant de la compagnie du même nom.
J'ai enterré mon fils et ensuite, j'ai entrepris des recherches. J'ai beaucoup appris. J'ai appris notamment que le décès de mon garçon n'est qu'un parmi un nombre croissant de morts que personne n'est capable d'expliquer avec certitude.
Mais comme mon fils a pris une boisson énergisante le jour de sa mort, je soupçonne que ce genre de boisson a au moins contribué à son décès, et a peut-être carrément causé sa mort. J'ai été découragé par ce que j'ai appris depuis la disparition de Brian, et j'ai tenté de résumer le résultat de mes recherches dans un document que j'ai transmis au comité en mars 2010.
Permettez-moi de passer en revue quelques-uns des documents produits par Boissons rafraîchissantes, une association qui regroupe producteurs et vendeurs d'une vaste gamme de boissons, dont certaines énergisantes. Je vais citer quelques-unes de ses déclarations.
Premièrement, ce groupe affirme que les boissons énergisantes sont actuellement vendues dans chaque province et territoire et dans plus de 150 pays à travers le monde. Il ajoute que les autorités de la santé et les groupes d'experts scientifiques de ces différents pays ont évalué les boissons énergisantes et leurs ingrédients et ont conclu que ce sont des produits qui peuvent être consommés en toute sécurité. C'est faux.
Deuxièmement, il prétend que les boissons énergisantes sont formulées et recommandées pour les adultes. C'est faux.
Troisièmement, il soutient que ses membres sont totalement favorables aux lignes directrices de l'International Council of Beverages Association, concernant le marketing et les enfants, qui ont été adoptées en 2008. Les lignes directrices de l'ICBA ne permettent pas de faire du marketing ou de la publicité sur des boissons autres que de l'eau, des jus de fruits et des boissons à base de baies auprès des enfants de moins de 12 ans. C'est faux.
Quatrièmement, ce groupe dit que les boissons énergisantes ne contiennent pas d'alcool et qu'on recommande de ne pas les mélanger avec de l'alcool. C'est induire délibérément les gens en erreur.
Vous trouverez un addenda, à la fin de ce document, qui présente la liste des sources que j'ai utilisées pour ce travail.
Mon principal objectif est de protéger les jeunes en gardant ces boissons hors de leur portée. Comment? En interdisant la vente aux mineurs, en imposant des restrictions sur la publicité et le marketing des produits énergisants et en adoptant des règlements qui permettent de retirer immédiatement du marché des produits potentiellement dangereux.
Récemment, Santé Canada a étendu l'utilisation de la caféine à un plus grand nombre de boissons gazeuses; la caféine étant une drogue qui entraîne l'accoutumance et la dépendance. Je me rappelle de l'époque où, il y a de cela plusieurs dizaines d'années, des personnes courageuses et éclairées avaient commencé à examiner la possibilité d'un lien entre fumée de cigarette et cancer. Je n'invente rien; je prédis qu'il existe un parallèle entre les questions qu'on avait à l'époque au sujet de la fumée de cigarette et le problème actuel posé par l'utilisation accrue de caféine. Nous ne nous tromperons jamais si nous agissons avec la plus extrême prudence, particulièrement à l'égard des enfants.
Les méthodes utilisées par le passé se sont révélées inefficaces pour faire des changements positifs dans notre société. Quelles sont ces méthodes? Essentiellement, elles consistaient à attendre que suffisamment de mal ait été fait pour se décider à agir.
À la place, nous devrions intervenir selon le principe de précaution. Lorsqu'il y a une menace, même en l'absence de preuve irréfutable, nous devrions prendre des dispositions, au cas où le danger serait bien réel.
Je demande à ce comité de prendre en considération mes inquiétudes au sujet des boissons énergisantes et de faire des recommandations fermes au Parlement: premièrement, il faut cesser de faire du marketing et de la publicité abusive auprès des jeunes; deuxièmement, il convient de s'assurer que les règlements non fondés qui permettent d'ajouter de la caféine dans plus de boissons gazeuses que par le passé soient modifiés et remplacés par des règlements exécutoires; et troisièmement, vous devez montrer l'exemple à vos homologues provinciaux en prenant l'initiative d'interdire la vente de ces produits aux mineurs.
Je vous demande de travailler ensemble, quelles que soient vos allégeances politiques. Commencez par renverser la décision de permettre l'élargissement de l'utilisation de la caféine à toutes les boissons gazeuses. Cela ne peut conduire qu'à une dégradation de la santé de nos enfants. J'ai promis à mon fils de continuer à me battre pour que les choses changent, jusqu'à ce que nos jeunes soient en sécurité. J'espère que ma promesse deviendra la vôtre.
Je me tiens à la disposition du comité en tout temps. Je vous remercie de votre patience et de votre courtoisie.
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Je vous remercie beaucoup.
Je vais résumer, à cause des contraintes de temps. Merci de m'avoir invité.
Je suis très préoccupé par les soi-disant boissons énergisantes vendues au Canada. Je vais me concentrer sur ce qui s'est passé à l'Île-du-Prince-Édouard en 2008, notamment sur la réaction négative et sur une tentative de règlement du problème. Je ferai ensuite quelques observations générales.
Le 3 mai 2008, le gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard a levé l'interdiction de vendre des boissons gazeuses en cannette dans la province. Les boissons énergisantes ont alors fait soudainement leur apparition partout sur l'île. Presque immédiatement, des enseignants ont remarqué que les élèves étaient hyperactifs, agités et incapables de se concentrer.
L'industrie des boissons a mis de l'avant une campagne dans le cadre de laquelle elle fournissait des réfrigérateurs aux propriétaires de commerces et de pharmacies en échange de la vente de boissons énergisantes. Un combat de lutteurs local a mis en scène un lutteur léthargique qui consommait une cannette de boisson énergisante et devenait soudainement revigoré, au point de parvenir à vaincre son adversaire.
La Division de la santé publique de notre ministère de la Santé a étudié la question et a fait certaines constatations inquiétantes au sujet des boissons énergisantes. Leur classification comme « produits de santé naturels » semble plutôt inappropriée. Leur concentration en caféine est énorme comparativement à la plupart des colas, ce qui peut facilement conduire à l'absorption de quantités nocives, ce à quoi on ne s'attend pas d'un aliment naturel.
Ces boissons sont vendues comme une source d'énergie. Le sucre ou la caféine qu'elles contiennent sont-ils sécuritaires? Pourrait-on les prendre pour des boissons qui fournissent aux athlètes l'hydratation dont ils ont besoin? Leur forte teneur en sucre aura-t-elle pour effet d'aggraver l'épidémie d'embonpoint qui sévit au Canada? La caféine peut entraîner une dépendance ou une accoutumance. Est-ce que l'industrie remplace maintenant la nicotine contenue dans le tabac par de la caféine dans ces boissons?
Le mélange d'alcool et de boissons énergisantes est une source de préoccupations. L'alcool est un dépresseur qui provoque la somnolence, alors que la caféine est un stimulant qui maintient les gens alertes. Le résultat est évident: les personnes peuvent rester éveillées pour consommer davantage d'alcool, ce qui augmente les risques d'accidents ou de blessures ainsi que les effets nocifs.
Comme je l'ai dit, ces boissons énergisantes ont un effet négatif sur le rendement scolaire. De plus, les décès soudains et inexpliqués sont très préoccupants, parce que la caféine peut perturber la conduction électrique d'un coeur normal et encore plus celle d'un coeur ayant une anomalie. Les autopsies ne permettent pas de déterminer avec précision si la cause des décès est attribuable à une accélération du rythme cardiaque. Il est très difficile de mesurer le niveau de caféine après un décès et d'en arriver à des conclusions définitives. Le taux de caféine dans le sang peut atteindre un sommet dans les 30 minutes qui suivent l'ingestion. Mais une fois ce sommet atteint, on ne peut dire à quel moment précis l'effet nocif se fait sentir sur le coeur.
Nous essayons de mettre au point un système fiable pour établir une corrélation entre ces facteurs. À l'Île-du-Prince-Édouard, il faut envoyer les échantillons à l'extérieur de la province pour obtenir les taux de caféine. Les commissions scolaires ont interdit la vente ou la présence de boissons énergisantes dans les écoles. La société médicale de l'Île-du-Prince-Édouard a demandé qu'on interdise que les enfants et les jeunes aient accès aux boissons énergisantes. Le coroner doit se renseigner sur l'ingestion de boissons énergisantes lorsque survient un décès soudain et inexpliqué, surtout si c'est celui d'un enfant ou d'un jeune adulte, et nous essayons de déterminer les taux de caféine pour les cas de décès soudains et inexpliqués.
Voici ce que nous recommandons à Santé Canada:
Le contrôle des boissons énergisantes classées comme produits de santé naturels ne garantit à peu près aucune évaluation de l'innocuité de ces boissons, particulièrement lorsqu'on en consomme d'importantes quantités. L'écriture en petits caractères sur les étiquettes n'aidera aucunement à maintenir ces boissons énergisantes hors de la portée des enfants.
Nous recommandons à l'Agence de la santé publique du Canada et aux médecins hygiénistes une plus grande participation des intervenants en santé publique aux discussions portant sur la réglementation des boissons énergisantes; que les diététiciens et les nutritionnistes du Canada soient également consultés et que l'Agence de la santé publique du Canada coordonne les efforts pour faciliter les communications avec les divisions concernées de Santé Canada.
Les coroners d'un peu partout au Canada doivent être au courant de la possibilité que des personnes mortes subitement et de façon inexpliquée aient consommé ces boissons énergisantes, et il est nécessaire d'instaurer un système national de surveillance.
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Madame la présidente, messieurs les députés, merci de m'accueillir ici.
La caféine est une méthylxanthine alcaloïde, qui est sans doute la substance psychostimulante la plus consommée actuellement dans le monde. On la retrouve partout: dans les feuilles de théier, les graines de caféier, les feuilles de maté et les graines de guaranà. Il y en a dans de nombreuses substances naturelles, mais elle est présente principalement dans les produits de consommation tels les boissons gazeuses, les boissons énergisantes, le chocolat et les friandises. J'ai même lu, la semaine dernière, qu'on aurait maintenant de l'eau aromatisée caféinée. C'est l'ingrédient actif principal des boissons énergisantes. On l'ajoute supposément en raison de ses propriétés stimulantes.
La caféine se retrouve en quantités très variables dans les aliments. Lorsqu'on consomme de la caféine, il faut donc s'en tenir aux recommandations de Santé Canada — qui, en principe, doit veiller sur la santé des Canadiens — sur l'apport quotidien maximal de caféine. Cet apport recommandé est de 400 mg pour les adultes et de 2,5 mg par kilo chez les enfants, soit de très petites doses. Pour les enfants de 1 à 5 ans, c'est 45 mg, ce qui est à peine plus que ce qu'on retrouve dans une bouteille de cola.
Les statistiques de consommation démontrent que la plupart des adultes canadiens ne dépassent pas la consommation maximale recommandée de 400 mg. Leur consommation de caféine provient de différentes sources: 60 p. 100 provient du café, 30 p. 100 du thé et 10 p. 100 d'origines diverses, dont les boissons au cola, le chocolat, etc. Par contre, chez les enfants de 1 à 5 ans, on sait déjà que 55 p. 100 de l'apport en caféine provient des boissons au cola. C'est dire que pour eux, c'est la source principale.
Les effets de la consommation de caféine sont nombreux. On a l'amélioration de l'état de vigilance, de la concentration, du temps de réaction et du niveau énergétique. On sait aussi qu'elle repousse le seuil de fatigabilité et qu'elle abaisse le temps de réaction. On sait qu'elle augmente la sécrétion des catécholamines, qu'elle améliore la mobilisation des acides gras libres et qu'elle augmente l'utilisation des triglycérides. On sait aussi qu'elle a des effets liés au cholestérol et qu'elle améliore la contraction des fibres musculaires.
Par contre, on ne peut pas démontrer que les doses qu'on retrouve dans les boissons en général ont des effets systématiques, autres que l'effet sur la stimulation du système nerveux central. Des effets indésirables peuvent tout de même se produire avec une consommation modérée, même aux teneurs retrouvées dans les boissons. Par exemple, il peut y avoir une tachycardie sinusale, une augmentation du rythme cardiaque, des palpitations, de l'insomnie, de l'agitation, de la nervosité, des tremblements, des maux de tête et des douleurs abdominales. Tout dépend de la consommation.
L'effet diurétique de la caféine est connu. Il n'est pas majeur. Avec 250 mg de caféine, il peut y avoir une augmentation significative de la diurèse. Toutefois, il ne s'agit pas d'un diurétique puissant.
En ce qui concerne l'augmentation du risque de maladies coronariennes secondaire à la consommation de caféine, les données disponibles sont encore très controversées. Plusieurs études qui portent sur le sujet ont été réalisées avec du café qui contient autre chose que de la caféine. On ne peut donc pas exclure les effets, par exemple, des diterpènes ou de l'acide chlorogénique, sur l'augmentation du rythme cardiaque.
L'hypertension est l'un des facteurs de risque majeurs de maladie coronarienne, de même que l'accident vasculaire et l'insuffisance cardiaque. On sait que lors de prises aiguës de caféine, il peut y avoir une augmentation de la tension artérielle, mais que cet effet se régularise avec une consommation chronique. Ainsi, aucune étude ne démontre une différence significative dans la tension artérielle ou une augmentation de celle-ci chez ceux qui boivent du café de façon chronique.
Les données actuelles indiquent qu'une consommation modérée de caféine, inférieure à 400 mg par jour, n'aurait pas d'impact négatif sur la santé cardiovasculaire de la population générale. Par contre, on n'a pas suffisamment de données épidémiologiques pour émettre des conclusions sur le risque de maladies coronariennes ou sur la mortalité associée à la consommation de plus de 1000 mg de caféine.
Évidemment, on n'aborde pas ici l'intoxication aiguë. On ne s'attend pas, avec des boissons gazeuses, à des intoxications aiguës, puisque la dose est de 15 mg par kilo. Relativement à l'intoxication chronique, on sait que la consommation chronique de caféine peut entraîner, entre autres, un syndrome qui s'appelle le caféisme, qui est très différent du syndrome de sevrage. C'est un syndrome qui se produit pendant la consommation de caféine.
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Bonjour, madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du comité. Je vous remercie de m'accueillir ici aujourd'hui.
Je m'appelle Justin Sherwood et je suis le président de Boissons rafraîchissantes, l'association qui représente les marques et les entreprises qui produisent et distribuent les boissons rafraîchissantes non alcoolisées consommées au Canada. Nos membres produisent une grande variété de produits, notamment les boissons gazeuses, les jus, les boissons pour sportifs, les thés glacés, les boissons énergisantes et plusieurs marques d'eau embouteillée.
Une fois de plus, au nom du secteur, Boissons rafraîchissantes aimerait renouveler son engagement à fabriquer des produits de qualité, sécuritaires et efficaces, qui satisfont aux exigences réglementaires ou les dépassent. Personne, pas même le consommateur, ni le gouvernement et certainement pas le secteur des boissons n'a intérêt à fabriquer des produits non sécuritaires.
Selon Santé Canada, 90 p. 100 de la caféine consommée par les Canadiens provient du café et du thé. Le reste a pour origine les autres boissons, les produits à base de chocolat et les médicaments.
Le secteur des boissons utilise la caféine dans deux catégories de produits clés: dans toutes les boissons énergisantes et dans certaines boissons gazeuses.
La caféine est utilisée dans les boissons gazeuses au Canada depuis la commercialisation du cola et des boissons à base de cola. La teneur en caféine est réglementée, et sur le marché, elle varie généralement de 25 à 30 milligrammes par 250 millilitres, ce qui représente environ le quart de la teneur en caféine d'une portion de 237 millilitres de café filtre. La caféine est utilisée comme aromatisant dans les colas et les boissons à base de cola, pour transmettre un certain degré d'amertume à la formulation globale de l'arôme du produit.
Avant mars de cette année, les dispositions de la Loi et du Règlement sur les aliments et drogues permettaient l'utilisation de la caféine dans les boissons gazeuses à base de cola à un niveau de 200 parties par million. Pour faire suite à la décision prise en mars par Santé Canada, la caféine sera désormais permise dans des boissons gazeuses sans cola à un niveau réduit de 150 parties par million. Santé Canada a demandé aux fabricants de ces boissons de déclarer volontairement la teneur en caféine sur les étiquettes; Boissons rafraîchissantes et ses membres se sont engagés à assurer cette transparence.
Notre association est également prête à conclure un partenariat avec Santé Canada dans une stratégie de communication pour sensibiliser les consommateurs canadiens à la consommation responsable de caféine et de produits à base de caféine. Nous en avons informé Santé Canada.
Les boissons énergisantes sont une autre catégorie de produits pour laquelle le secteur des boissons utilise la caféine dans les profils d'ingrédients. Les boissons énergisantes sont un produit relativement nouveau au Canada, puisqu'elles sont apparues sur le marché en 2004. Comme pour toute nouvelle catégorie de produits, les taux de croissance en pourcentage semblent élevés. Cependant, en termes absolus, le marché est très petit, et exprimé en volume, en litres, le segment des boissons énergisantes au Canada représente à peine 0,46 p. 100 de toutes les boissons non alcoolisées commerciales vendues au Canada.
Les principales boissons énergisantes contiennent environ 80 milligrammes de caféine par portion de 250 millilitres; une tasse de café en contient entre 118 et 179 milligrammes par 237 millilitres. Il existe quelques produits qui ont une teneur plus élevée, mais ils ont tous des niveaux de caféine équivalant à une ou deux tasses de café.
Les boissons énergisantes font l'objet de contrôles stricts en matière d'efficacité, d'innocuité et de qualité des produits, comme le prévoit la réglementation relative aux PSN. Sur le plan juridique, ces produits sont réglementés en tant que drogue. Les allégations relatives à l'efficacité doivent être clairement étayées, l'innocuité étudiée en profondeur et la qualité contrôlée, et tous ces éléments font l'objet d'un examen réglementaire par Santé Canada.
J'aimerais vous parler de quelques points essentiels concernant les boissons énergisantes. La teneur en caféine des boissons énergisantes de toutes les sources, naturelles ou synthétiques, est indiquée sur l'étiquette, tout comme l'usage et les mises en garde.
Cette catégorie de boissons a fait l'objet d'une étude et d'une analyse en profondeur par les autorités réglementaires à travers le monde, y compris l'Autorité européenne de sécurité des aliments et celle de l'Australie. Ces analyses ont toutes, sans exception, confirmé l'innocuité de ces produits. En fait, dans tous les autres pays, ils sont réglementés en tant qu'aliments ou compléments alimentaires.
Le secteur prend très au sérieux les plaintes des consommateurs et les effets indésirables signalés de façon spontanée. C'est pour cette raison que nous avons recommandé à Santé Canada et au ministre qu'une analyse approfondie de pharmacovigilance soit menée sur la base de faits scientifiques. Le secteur a déjà retenu les services de spécialistes indépendants en pharmacovigilance afin d'analyser les renseignements qui nous ont été récemment transmis par Santé Canada. Leur analyse préliminaire se présente comme suit.
Il n'existe aucune preuve d'une quelconque relation de cause à effet qui puisse être utilisée pour tirer des conclusions. La détection d'un problème d'innocuité exige une évaluation rigoureuse de la preuve qui va bien au-delà du signalement d'effets indésirables de façon spontanée; cela inclus, par exemple, les incidences factuelles sur une population non exposée afin de mettre les événements dans leur contexte.
En fait, sur la base des informations qui nous ont été transmises, dans bien des cas, nous ne pouvons même pas confirmer que des boissons énergisantes ont été consommées; lorsque nous le pouvons, il est difficile d'en déterminer la quantité et la relation temporelle par rapport à l'événement.
Mon dernier point...
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Merci, madame la présidente, membres du comité. Red Bull remercie les membres du comité de l'invitation et sont heureux de participer à cette étude portant sur l'utilisation de la caféine comme additif alimentaire.
[Traduction]
Je m'appelle Andreas Kadi. C'est avec plaisir que je vais témoigner devant vous aujourd'hui à titre d'agent scientifique en chef de Red Bull, afin de discuter des questions scientifiques relatives à l'utilisation sécuritaire de la caféine dans les boissons.
Red Bull est une société autrichienne dont le siège social est situé à proximité de Salzbourg. La société compte près de 7 000 employés dans le monde, dont plus de 300 employés et entrepreneurs au Canada.
La boisson Red Bull a été lancée en 1987 en tant que première boisson gazeuse énergisante en Autriche. Elle est maintenant largement répandue et consommée sans risque dans plus de 160 pays. Les autorités sanitaires du monde entier ont conclu que la boisson Red Bull est sans risque.
L'année dernière seulement, près de quatre milliards de canettes et de bouteilles ont été consommées à l'échelle mondiale, dont plus de trois millions au Canada. Depuis le lancement de la boisson Red Bull, en 1987, 21 milliards de canettes et de bouteilles ont été consommées au total au Canada et dans le monde.
Red Bull partage la volonté de Santé Canada de s'assurer que les Canadiens aient accès à des produits de santé naturels sans risque, efficaces et de qualité, et annonce avec fierté qu'en 2004, la boisson Red Bull a été la première boisson énergisante approuvée par Santé Canada.
Red Bull appuie les objectifs généraux fondés sur une approche scientifique visant une utilisation sans risque et responsable, par les Canadiens, de la caféine dans les aliments et les boissons.
La boisson Red Bull contient une quantité modérée de caféine: 80 milligrammes par canette de 250 millilitres. Cela équivaut à la quantité de caféine contenue dans une tasse de café instantané, mais correspond à une quantité de caféine inférieure à celle d'une tasse ce café de taille moyenne ou d'un cappuccino glacé de la chaîne de café la plus populaire au Canada.
L'étiquette d'une canette de 250 millilitres de boisson Red Bull au Canada limite clairement la consommation à deux canettes par jour, c'est-à-dire 160 milligrammes de caféine au total. L'étiquette déconseille également l'utilisation de la boisson Red Bull par les enfants, les femmes enceintes et les femmes qui allaitent, de même que par les personnes sensibles à la caféine. De plus, elle comporte un avertissement précisant que la boisson Red Bull ne devrait pas être combinée à l'alcool.
Ces mentions sur l'étiquette canadienne représentent les exigences les plus rigoureuses que l'on puisse trouver dans le monde pour les boissons énergisantes. Qui plus est, le Canada a les exigences les plus strictes relativement à l'approbation du produit Red Bull et à sa qualité.
La caféine, à l'état naturel ou sous forme d'additif, est présente dans un nombre croissant de produits dont le café, le thé, les boissons au cola, les boissons énergisantes, le chocolat et même certains médicaments. Santé Canada estime que 60 p. 100 de la caféine consommée par les Canadiens adultes provient du café, et environ 30 p. 100, du thé. Le reste provient des boissons au cola, des produits à base de chocolat et des médicaments.
Santé Canada, dans son étude publiée sur le Web et mise à jour en mars 2010, a confirmé que les adultes en bonne santé devraient limiter leur consommation de caféine à 400 milligrammes par jour. Pour les enfants, Santé Canada recommande un apport maximal quotidien de caféine de 2,5 milligrammes par kilogramme de poids corporel. Pour les enfants de 10 à 12 ans, cela correspond à un apport maximal de 85 milligrammes. Pour les femmes en âge de procréer, l'apport maximal recommandé est de 300 milligrammes de caféine par jour.
Pour les adultes en bonne santé, Santé Canada recommande un apport maximal quotidien de 500 milligrammes, soit cinq fois la teneur en caféine d'une canette de 250 millilitres de boisson Red Bull. La consommation de deux canettes par jour équivaut à seulement 160 milligrammes, soit moins de la moitié de l'apport maximal quotidien recommandé par Santé Canada pour les adultes en bonne santé.
Red Bull demande instamment au comité de s'assurer que l'évaluation et la réglementation relatives aux boissons à base de caféine sont fondées sur de solides données scientifiques. L'entreprise est tout à fait disposée à conclure un partenariat avec Santé Canada et d'autres intervenants pour atteindre ces objectifs. Les autorités sanitaires de divers pays et des groupes d'experts scientifiques de l'Union européenne, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis ont évalué la boisson Red Bull et ses ingrédients et ont conclu à l'unanimité qu'ils étaient sans risque.
Pas plus tard qu'en 2009, l'Autorité européenne de sécurité des aliments a examiné plus de 70 des articles scientifiques, rapports d'examen et études sur la sécurité les plus récents concernant les boissons énergisantes et leurs ingrédients. L'AESA a confirmé l'innocuité des ingrédients actifs contenus dans les boissons énergisantes aux concentrations utilisées; elle a constaté que la combinaison de ces ingrédients n'entraînait aucune interaction nuisible et que ni l'alcool ni l'exercice physique ne modifiaient la façon dont ces ingrédients se combinaient.
Il y a actuellement 18 boissons énergisantes disponibles sur le marché au Canada. Nous avons délivré 9 licences de mise en marché, qui correspondent à 18 produits différents. Cela veut dire que l'on peut avoir une seule licence pour des saveurs ou des formats différents, par exemple. Il y a 18 produits autorisés.
Quant à la teneur en caféine de ces produits, je peux certainement vous fournir cette information par écrit, si vous le souhaitez. Nous le ferons avec plaisir.
Comme vous voyez, j'ai l'information ici. La teneur en caféine peut varier de 50 milligrammes pour une unité de 150 millilitres, comme dans le cas présent, jusqu'à environ 150 milligrammes pour une unité de 473 millilitres.
Pour ce qui est de la teneur en taurine des produits qui ont été autorisés à ce jour par la Direction des produits de santé naturels, elle se situe approximativement entre 1 000 et 1 892 milligrammes par unité. Ici également, le format de l'unité varie de 150 à 473 millilitres.
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Tout d'abord, nous tenons nous aussi à remercier M. Shepherd de son témoignage, car il nous permet d'obtenir de l'information sur des cas individuels, dont des signes précoces et des tendances sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour commencer nos recherches.
Pour répondre à votre première question, il n'y a pas vraiment d'informations valables qui ont été recueillies dans la littérature scientifique jusqu'à maintenant qui justifieraient une interdiction des boissons énergisantes fondée sur l'intoxication, la dépendance, etc.
Cependant, nous avons des rapports de cas. Nous avons reçu des déclarations d'effets indésirables de façon spontanée, parce qu'au Canada, nous classons ces produits dans la catégorie des drogues. Dans d'autres pays, là où ces produits sont considérés comme des aliments et des compléments alimentaires, les systèmes sont peut-être moins bien organisés, même si, comme on l'a révélé, divers autres organismes se sont penchés sur des signalements.
Au Canada, jusqu'ici, on a rapporté 60 effets indésirables graves liés aux boissons énergisantes pour tous les types de produits. De ce nombre, 15 sont des problèmes cardiaques, ce qui nous préoccupe, mais on doit tenir compte du niveau de précision utilisé dans le rapport — par exemple, nous utilisons un système de classification de l'Organisation mondiale de la santé avec les termes « probable, possible ou non évaluables » —, et malheureusement, au bout du compte, deux décès nous ont été signalés. Il s'agit de présomptions et non de preuves. Les déclarations de décès, qui ont tous les deux été associés à une arythmie, n'ont pas encore permis d'établir la causalité, c'est-à-dire de déterminer avec certitude que c'est le produit qui a causé la réaction.
Nous n'en sommes qu'au début de nos recherches, mais cela nous permet d'avancer, de nous concentrer sur les recherches et de recueillir des preuves scientifiques sur lesquelles nous nous appuierons pour prendre de meilleures décisions. Nous avons commencé en 2005, avec la publication « Votre santé et vous », dans laquelle on révélait qu'il y avait des signalements; nous tentons d'en informer les Canadiens afin qu'ils puissent faire des choix.
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Merci beaucoup, madame la présidente. Je comprends des témoignages de ce matin que, dans le fond, l'ajout de caféine dans les boissons gazeuses qui font l'objet du nouveau règlement ne pose pas de problème, parce que la consommation des adultes ne dépasse pas la limite acceptable.
Cependant, pour ce qui est des jeunes, il y a déjà un dépassement au moment où on se parle dans beaucoup de catégories de consommation de caféine, que ce soit la caféine naturelle ou synthétique. Le problème en ce qui concerne cette catégorie d'âge n'est donc pas encore résolu. Qu'on ajoute ou non de la caféine à d'autres produits, le problème reste entier quant à cette portion de clientèle. C'est ce que je comprends.
Je comprends également que, suivant la demande de Santé Canada d'adopter un étiquetage sur l'ensemble des produits qui vont contenir de la caféine, qu'elle soit naturelle ou synthétique, les fabricants, les distributeurs ont accepté de procéder à cet étiquetage pour s'assurer que tous les consommateurs savent où se trouve la caféine et combien il y en a, de façon à ce que ces derniers puissent établir dans leur diète quotidienne s'ils peuvent consommer tel ou tel produit.
Je me demande une chose, et je pose la question aux fabricants: quand cette nouvelle politique d'étiquetage sera-t-elle mise en place? Je comprends également que vous voulez mettre en avant une campagne d'information. J'aimerais savoir également quand elle sera lancée et de quelle façon vous pensez la déployer pour vous adresser directement à la clientèle qui consomme déjà, au moment où on se parle, trop de caféine.
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En effet, vous avez mis le doigt sur l'aspect principal lié à l'usage inapproprié de certains produits alimentaires qui contiennent de la caféine. L'élément clé est de fournir l'information aux consommateurs et, spécifiquement aux parents, de façon à ce qu'ils fassent d'abord des choix de produits exempts de caféine.
En fait, Santé Canada a déjà réitéré, dans le cadre de son nouveau Guide alimentaire, un indicateur de consommation, de façon à ce que les boissons gazeuses ne soient pas des boissons de choix pour la population en général et pour les enfants en particulier. En fait, on a recommandé que l'eau soit la boisson de choix et que d'autres sources de boissons, notamment des boissons contenant des protéines, soient des boissons plus appropriées, notamment les boissons lactées ou les jus.
Alors, nous allons continuer nos efforts de fournir l'information nécessaire, de façon à ce que les consommateurs sachent qu'ils doivent, qu'ils soient adultes ou enfants, surveiller leur apport en caféine de toutes les sources de l'alimentation. Il ne s'agit pas de s'intéresser à une catégorie d'aliments en particulier, mais de prendre le problème de l'apport alimentaire en caféine dans sa totalité, aussi bien des sources naturelles, donc du café, du thé, même du chocolat ou autres produits qui peuvent contenir de la caféine, que dans les produits où la caféine peut apparaître comme produit aromatisant, comme issu de la guaranà et autres.
Nous avons déjà émis — et je pense qu'on vous a fait parvenir ou qu'on vous a distribué un certain nombre de documents que Santé Canada a fait publier depuis un certain nombre d'années —, un document informant les consommateurs canadiens sur les sources de caféine; donnant de l'information sur la présence de ces sources de caféine de façon quantitative dans les produits où la caféine apparaît naturellement; indiquant les quantités maximales de caféine à ne pas dépasser — pour l'adulte, 400 mg —, et indiquant quelles sont les populations qui peuvent être plus sensibles, plus à risque par rapport à la caféine, notamment les femmes enceintes, les femmes en âge de procréer et, également, les enfants.
L'étiquetage est un autre moyen qui permet d'avoir cette information, notamment de savoir que le produit contient de la caféine et en quelle quantité. Il y a déjà un étiquetage obligatoire pour l'utilisation de la caféine en tant qu'additif alimentaire et nous voulons aller au-delà de ces conditions d'étiquetage. C'est dans ce but que, lorsque Santé Canada a émis sa décision d'élargir l'utilisation de la caféine à d'autres boissons gazeuses, nous avons fait des recommandations d'étiquetage quantitatif sur la présence de la caféine dans ces boissons.
Je juge extrêmement préoccupantes les répercussions possibles pour les jeunes et les enfants. Comme vous venez de nous le dire, c'est le groupe d'âge le plus à risque, mais le mémoire de Santé Canada n'en parle à peu près pas.
Il n'est pas nécessaire que vous me répondiez tout de suite; vous pourrez communiquer ultérieurement l'information au comité. J'aimerais d'abord connaître la réponse à la question de Mme Duncan concernant les problèmes de santé préexistants pour lesquels la consommation de caféine pourrait causer des complications chez les adolescents.
J'aimerais aussi que vous puissiez nous fournir des informations sur les médicaments qui, lorsque combinés à la caféine, peuvent entraîner des risques pour la santé, surtout au sein des groupes les plus vulnérables, comme les adolescents et les femmes enceintes.
Pourriez-vous en outre nous fournir la liste des cas signalés à laquelle le Dr Turner a fait référence? Je vous remercie.
Madame Lefebvre, vous n'avez pas eu l'occasion de nous parler de toxicité aigüe et de toxicité chronique. Peut-être pourriez-vous le faire maintenant. Quels sont les dangers? Sont-ils les mêmes pour les enfants? Que recommandez-vous pour éviter ces deux formes de toxicité?
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Comme je le disais, lorsqu'on parle de boissons énergisantes ou de boissons gazeuses, il y a peu de chances que survienne une intoxication aiguë qui, généralement, va se produire à la suite de la consommation de médicaments qui contiennent de la caféine. C'est un phénomène que l'on voit rarement chez les enfants.
Par contre, on note dans les rapports d'intoxication, au Centre anti-poison, que le nombre de cas a beaucoup augmenté depuis 2004. On a reçu près de 4 rapports d'intoxications survenues à la suite de la consommation de boissons énergisantes en 2004 et on en a eu 104 en 2008. Il s'agissait quand même d'effets mineurs: on parle de palpitations, de nausées, etc.
On parle de toxicité chronique de la caféine et je vous parlais tout à l'heure du caféisme, qui est une réaction qui se produit pendant qu'on consomme de la caféine: irritabilité, tremblements, soubresauts musculaires, palpitations, bouffées de chaleur, tous ces effets qui se produisent chez les gens qui consomment trop de caféine à long terme.
On parle aussi de syndrome de sevrage qui est exactement l'inverse et qui est associé à des effets de fatigue, de dépression, à des difficultés de concentration et surtout à des céphalées qui se produisent à l'arrêt de la caféine, qui vont survenir dans les 12 à 24 heures suivant l'arrêt et qui seront soulagées par la consommation de caféine.
On a donc deux phénomènes différents qui peuvent être le caféisme ou le syndrome de sevrage. Ce dernier peut durer quelques jours.
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Oui, il y aurait effectivement mélange. Je crois que ce serait une combinaison intéressante pour le déjeuner.
Comme vous le disiez, la taurine est une substance qui nous vient des aliments que nous consommons; on en trouve notamment dans les viandes comme le boeuf et le poulet. Elle se retrouve en plus grande quantité encore dans les fruits de mer. C'est ce que les nutritionnistes appellent un acide aminé non indispensable. C'est également une composante naturelle du corps humain. Une personne pesant de 60 à 70 kilogrammes aura entre 60 à 70 grammes de taurine dans son corps, alors il ne s'agit pas d'une substance nouvelle pour notre organisme ou notre régime alimentaire.
Je profite de l'occasion pour apporter des précisions en réponse à la question de Mme Duncan concernant les niveaux sans risque de taurine. L'Autorité européenne de sécurité des aliments a publié un avis scientifique à ce sujet en 2009. Comme je l'indiquais dans ma déclaration d'ouverture, cet avis scientifique concluait dix années d'évaluation de l'innocuité des boissons énergisantes en Europe. Pour en arriver à une conclusion définitive, l'Autorité européenne a posé plusieurs questions et commandé différentes études.
Pour la taurine, on a fixé ce qu'on appelle la « dose sans effet nocif observé » à 1 000 milligrammes par kilogramme de poids corporel par jour. On a établi que ce niveau était 120 fois supérieur à la moyenne estimée et 43 fois supérieur à l'exposition estimée à la taurine provenant des boissons énergisantes pour le 95e percentile dans le cas d'une personne de 60 kilogrammes.
Si on fait un calcul sommaire en divisant le tout par deux, on obtient un facteur de 60 et environ 21, respectivement, pour les enfants lorsqu'il est question de très forte consommation. Bien évidemment, nous ne nous attendons pas à ce que les enfants soient de grands consommateurs de boissons énergisantes; ces considérations ne sont qu'hypothétiques.
Je voudrais premièrement vous faire mes condoléances, monsieur Shepherd, pour ce qui est arrivé à votre enfant.
Permettez-moi maintenant de vous poser deux ou trois questions.
Si le Red Bull n'est pas censé être bon pour les enfants et si vous dites que les enfants ne devraient pas en boire, pourquoi a-t-on fait des campagnes de commercialisation destinées à en vendre aux enfants jusqu'à ce qu'on observe concrètement des effets indésirables? C'est la première question que je dois poser.
Deuxièmement, si le Red Bull et les autres boissons énergisantes à très haute teneur en caféine ne sont pas censés être consommés avec de l'alcool, il est évident qu'on fait fi de cette recommandation lorsqu'on fait la promotion de ce genre de produits dans la plupart des bars, aux côtés de la vodka. La prudence la plus élémentaire voudrait qu'on avertisse clairement les clients des bars du danger de consommer du Red Bull en même temps que de l'alcool. Est-ce qu'on a agi en conséquence?
Tout le monde sait bien ce qu'est l'étiquetage. Mais que se passe-t-il si l'étiquette n'est pas claire? Qu'arrive-t-il si un enfant ne comprend pas l'étiquette disant qu'il ne devrait pas consommer le produit en question ou si un adulte ne comprend pas l'avertissement indiquant qu'il ne devrait pas consommer le produit après avoir pris cinq tasses de café, en raison des effets cumulatifs de la caféine? Pourquoi les étiquettes ne sont-elles pas tout à fait claires?
Je vous rappelle que le Red Bull fait l'objet d'une campagne de publicité intense, à laquelle on associe beaucoup l'exercice physique. Partout dans les défilés et les manifestations sportives, la promotion du Red Bull est présente et atteint tout le monde.
Le principe de précaution devrait se trouver au coeur de cette question. Par conséquent, j'ai une question à poser à Santé Canada. Étant donné que les enfants peuvent consommer librement ce produit, étant donné qu'il est vendu à des endroits où l'on consomme de l'alcool et étant donné que la campagne de promotion atteint les enfants, qui ne se font pas expliquer clairement qu'ils ne devraient pas consommer ce produit, avez-vous mis en oeuvre des mécanismes de déclaration des effets indésirables observés sur le terrain ou comptez-vous mettre en oeuvre de tels mécanismes?
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Au sujet de la promotion qui atteint les enfants, je peux vous parler de ce que j'ai observé le 6 février dernier au centre municipal de loisirs Iroquois Park, où j'étais allé voir un match de hockey où jouaient des jeunes de 13 ans. C'est un endroit fréquenté surtout par des enfants et des adolescents, qui viennent y jouer.
Je crois que vous étiez alors membre de Boissons rafraîchissantes également.
Alors que je sortais du terrain de stationnement, j'ai aperçu la fourgonnette Red Bull qui s'y trouvait, avec la grosse cannette, qui est très attrayante pour les enfants aussi. Je me suis approché et je suis sorti de ma voiture pour prendre un échantillon de la boisson. L'adolescent qui se trouvait avant moi a pris une cannette, puis j'en ai pris une aussi. Il s'agissait pour moi de pouvoir fournir un témoignage concret et complet. C'était mon objectif premier.
Alors, j'ai téléphoné...
Une voix: Vous pouvez l'écrire...
M. James Shepherd: Oui, on peut l'écrire, mais c'est sans importance parce qu'il y a beaucoup de cas semblables.
J'ai téléphoné au gérant du centre de loisirs, et il m'a répondu qu'il était étonné d'apprendre que les gens de Red Bull étaient venus parce que, deux semaines auparavant, il les avait expulsés de l'intérieur du centre, où ils distribuaient des échantillons. Apparemment, ils remettaient les échantillons aux personnes de 18 ans et plus seulement, mais le gérant avait quand même dû les expulser ce jour-là. Selon lui, un employé qui s'était rendu par la suite dans un autre centre de loisirs municipal, à quelques kilomètres au nord, y avait retrouvé les gens de Red Bull, qui s'y étaient rendus après leur expulsion du premier endroit.
De plus, il ne faut pas oublier le témoignage d'une diététiste et mère de deux enfants, âgés de 8 et 11 ans, qui a porté plainte après que, selon elle, ses enfants se sont vu offrir des boissons énergisantes en décembre 2008, au centre de loisirs d'Aurora.
En venant ici aujourd'hui, j'ai entendu quelqu'un se demander devant un étalage de boissons énergisantes si on n'y distribuait pas des échantillons gratuits. Alors, je ne pense pas qu'il s'agisse de cas isolés.
Par ailleurs, la Loi sur les aliments et drogues l'interdit, et je peux vous la lire. Je n'ai pas besoin d'un avocat pour en comprendre l'esprit, qui est clairement exprimé.
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Shepherd, permettez-moi de vous faire, moi aussi, mes condoléances pour la perte de votre fils.
J'ai essentiellement deux questions à vous poser, et je voudrais que Santé Canada et l'industrie y répondent.
Premièrement, monsieur Sherwood, vous avez indiqué dans votre dernière déclaration que les effets indésirables observés ici et là ne constituaient pas une preuve que le risque est plus grand parmi les consommateurs de boisson énergisante que dans la population en général. En fait, les données disponibles et les analyses de l'état des connaissances réalisées par les organismes de réglementation qui font autorité dans le monde semblent indiquer le contraire.
On nous dit qu'il s'est consommé 21 milliards de cannettes, alors j'imagine qu'une telle quantité a permis aux gens de recueillir beaucoup d'information sur le terrain. Monsieur Kadi et peut-être madame Boudreau, pourriez-vous nous indiquer comment on mesure les risques pouvant être associés à ces produits?
Deuxièmement, nous savons que Santé Canada est l'organisme de réglementation de ces produits le plus sévère dans le monde. Pourriez-vous nous indiquer comment les autres pays réglementent la caféine?
Monsieur Sherwood, j'ai remarqué, dans le document que vous nous avez distribué, qu'un café moyen chez Tim Horton semble contenir davantage de caféine que vos produits. Je vous avoue que cette information me paraît contraire à ce qu'on nous dit ailleurs. Je bois au moins deux tasses de café par jour. Savez-vous s'il y a des endroits dans le monde où l'on réglemente le café et les produits comme le thé, notamment leur étiquetage? Savez-vous quelle est cette réglementation?
Voilà mes questions. M. Sherwood voudrait peut-être y répondre en premier.
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Certainement. Si vous me le permettez, je vais commencer.
Les boissons énergisantes étant réglementées en tant que médicaments au Canada, le ministère de la Santé peut leur appliquer un outil probablement unique au monde. Il s'agit du mécanisme de déclaration des effets indésirables, dont on a abondamment parlé.
Les effets indésirables observés sont donc intégrés à un cadre de référence adapté aux médicaments, ce qui est fondamental et ce qui suppose que l'évaluation doit être complète et doit comprendre une analyse de pharmacovigilance, c'est-à-dire entre autres une comparaison avec le taux des effets observés dans la population non exposée au facteur en question. Nous avons assuré Santé Canada de notre collaboration et nous sommes en train d'entreprendre le travail. Nous serons heureux de fournir nos données à Santé Canada parce que nous prenons très au sérieux les effets indésirables et les plaintes des consommateurs. Bref, il existe un outil.
Vous nous demandez deuxièmement comment la caféine est réglementée ailleurs dans le monde. En général, dans le cas des boissons gazeuses, la caféine entre dans la catégorie des aromatisants, car elle donne un certain goût amer au produit. Je pense que les contraintes issues des autres réglementations sont très semblables, en général, à celles qui sont proposées par Santé Canada. Par ailleurs, la caféine est aussi considérée comme un additif, n'est-ce pas? C'est une substance physiologiquement active. Enfin, je ne connais aucun endroit dans le monde où le café et le thé sont soumis à des règles d'étiquetage précisant les quantités de caféine et je crois que de telles règles seraient très difficiles à appliquer.
Andreas, vous pourriez peut-être nous dire s'il existe de telles règles quelque part.
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En fait, monsieur le président, lorsque l'Union européenne a adopté une directive à ce sujet, en 2002, elle a décidé d'y soustraire les produits dont le nom contient le mot « café » ou « thé » à l'obligation d'indiquer la teneur en caféine sur les étiquettes des produits qui en contiennent.
Les consommateurs se heurtent donc à un problème. La teneur en caféine peut être indiquée très précisément sur les étiquettes des boissons énergisantes ou, selon la réglementation européenne, des boissons contenant plus de 150 milligrammes de caféine par litre, mais cette information ne leur est pas fournie lorsqu'ils achètent du café ou du thé, et j'avoue que ce serait difficile à faire.
C'est que, dans le cas du café, par exemple, la teneur en caféine dépend beaucoup de la méthode de préparation employée. Dans les grandes chaînes de cafés, par exemple, la production est plus ou moins uniformisée, pourtant on n'arrive pas, là non plus, à obtenir cette information. Je pense que, pour que les consommateurs puissent savoir combien de caféine ils ingèrent chaque jour, on devrait leur fournir cette information.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame Boudreau, je vous remercie également. Je souhaitais justement intervenir, somme toute, dans la même perspective que M. Carrie, à savoir que certaines personnes disaient que la surveillance dans le cas de ces produits constituait peut-être une lacune au sein de Santé Canada. Or, si j'ai bien compris, il y a des études à l'échelle internationale. Par exemple, la compagnie Red Bull vend ses produits dans énormément de pays, dont ceux de l'Union européenne.
Je sais que ma question va sensiblement ressembler aux propos de Mme Boudreau, mais que pensez-vous, monsieur Godefroy, de l'évaluation que vous faites de ces produits?
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Merci, madame la présidente.
Premièrement, je voudrais remercier les témoins d'être venus aujourd'hui.
Dans l'ensemble du pays, la réalité n'est probablement pas tellement différente de la réalité dans mon ménage. Nous, les adultes, buvions du café lorsque, tout à coup, lorsque mes enfants avaient environ 14 ans, ces cannettes ont fait leur apparition. J'ai cru qu'il s'agissait d'une boisson sans danger parce qu'ils achetaient les cannettes au dépanneur. On dit que 80 p. 100 de la caféine consommée vient du café, mais je crois que, dans le cas des jeunes de 12 à 20 ans, le plus gros de la caféine ingérée vient des boissons énergisantes.
J'ai fait quelques calculs rapides, et je voudrais savoir si je comprends bien. Puisqu'on recommande de ne pas dépasser une dose de 2,5 milligrammes par kilo, pour les personnes de 12 à 20 ans, et puisque les boissons énergisantes peuvent contenir entre 50 et 150 milligrammes de caféine par cannette de 473 millilitres, il y a des jeunes filles qui atteignent probablement cette limite.
Si on fait le calcul pour une jeune fille âgée de 13 à 20 ans, qui pèse 80 ou 90 livres, peut-être un peu plus, la dose maximale recommandée dans son cas est de 100 milligrammes par jour. En consommant une seule cannette contenant 150 milligrammes de caféine, la jeune fille dépasse déjà cette limite, sans compter le mélange possible avec de l'alcool ou d'autres produits. Libre aux autres de nous dire ce qu'ils en pensent.
Je pense que vous mettez le doigt sur la difficulté d'établir ou de recommander une dose. C'est pourquoi, en fait, on lit sur l'emballage de ces produits qu'ils ne sont pas conseillés pour les enfants.
Cela nous amène notamment à nous interroger — et je suis sûre que nous n'échappons pas à cette question: qu'est-ce qu'un enfant? Je pense que c'est précisément le sens de votre remarque. Un enfant de ma taille, est-ce un enfant? Ou même à 16 ou 17 ans... Le poids ou la stature, même à 14 ans, est-ce que ça compte?
Vous touchez donc une partie de la difficulté que présente l'étiquetage de ces produits. C'est pourquoi nous nous contentons de déconseiller de façon générale ces produits pour les enfants.
La direction cherche maintenant des façons de préciser la notion d'« enfant », pour aider les parents à déterminer, grâce à cette information, si le produit convient à une jeune fille ou à une plus grosse personne, selon leur âge.
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Encore une fois, je pense que vous avez touché quelque chose dont nous sommes bien conscients à Santé Canada, particulièrement dans notre direction. J'aimerais vous rappeler des commentaires qui ont déjà été formulés. Ainsi, M. Sweet a proposé de faire participer d'autres joueurs à la réglementation de ces produits.
En fait, à la direction, nous cherchons notamment à consulter les gens sur la manière de bien faire connaître la façon de consommer sans danger ces produits, précisément comme vous l'avez indiqué. Comment sensibiliser les gens à leur consommation de caféine en général, que ce soit dans ce type ou toutes les catégories de produits? Nous y réfléchissons. On a proposé aujourd'hui beaucoup de pistes. Nous cherchons à élargir la consultation, pour avoir des points de repère.
De même, l'association Boissons rafraîchissantes a fait allusion à une campagne de sensibilisation ou à un effort qu'elle aimerait consacrer à la promotion d'une consommation sans danger. Nous avons commencé à en discuter avec elle, collectivement seulement, parce que, encore une fois, l'intervention d'autres joueurs pourrait être très utile.
Je pense que, jusqu'à maintenant, Santé Canada a rassemblé de l'information utile, notamment dans les infofiches « Votre santé et vous » et le « Bulletin canadien des effets indésirables ». Comment diffuser cette information? Comment la mettre entre les mains des parents, des consommateurs, des jeunes, etc., pour qu'ils puissent faire les choix appropriés? Voilà une partie des discussions que nous entreprenons.
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Merci, madame la présidente.
Nous devons, je pense, faire attention. C'est plus que de la sensibilisation. Comme Mme McLeod l'a si bien dit, il suffit parfois d'une consommation pour que l'enfant dépasse la dose recommandée. Le fils de M. Shepherd essayait cette boisson pour la première fois et il en est mort.
Le manque de recherche fait problème. Je pourrais énumérer de nombreuses questions auxquelles la recherche n'a pas de réponses.
C'est l'extrême, mais je me demande si vous pouvez dire combien de morts ont été reliées, en tout ou en partie, aux boissons énergisantes en Australie, au Canada, dans l'Union européenne et aux États-Unis. Dans chaque cas, quelle était la boisson incriminée, sa composition, sa concentration de caféine et quel était le nombre de consommations? Comme, tout à l'heure, j'ai écoulé tout le temps qui m'était alloué, je vous laisse le soin de répondre.
En ce qui concerne mon autre question, vous nous avez dit que les règlements que vous avez promulgués sont beaucoup plus rigoureux que ceux d'autres pays. J'aimerais savoir comment le règlement canadien sur les boissons énergisantes se compare, par exemple, à ceux du Danemark, de la France et de la Norvège. Commencez par répondre à cette question.
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Si vous permettez que je réponde, le Danemark, la France et la Norvège réglementent ces boissons comme tous les États membres de l'Union européenne. En Europe, il existe un cadre réglementaire commun pour les aliments, qui est décidé à l'échelle de l'Union, puis appliqué au niveau national.
Dans beaucoup d'États membres de l'Union européenne, on procède individuellement pour l'approbation des boissons énergisantes, en raison de leur composition. Après avoir pris connaissance des renseignements sur leur innocuité, qui sont disponibles, puis de l'avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments, publié l'année dernière, les pays que vous avez mentionnés, c'est-à-dire la Norvège, la France et le Danemark, ont autorisé la commercialisation de ces produits.
Fait intéressant, l'examen des réactions indésirables ne fait l'objet d'aucune obligation légale. Des pays, parce que la question les intéresse et les inquiète, l'ont fait. La France, notamment. Après l'autorisation accordée en 2008...
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Merci. Je vais répondre à la question.
Jusqu'à présent, un certain nombre de mesures ont été prises, comme la publication de Votre santé et vous, dont nous avons parlé. Certains des renseignements diffusés portent sur la caféine en général, et d'autres concernent précisément les boissons énergisantes.
D'après ce que nous entendons dire à ce sujet et ce que nous avons entendu aujourd'hui — et je tiens à remercier tout le monde d'avoir contribué à la discussion —, je pense que l'important, c'est vraiment de diffuser ces renseignements. Nous devons donc nous demander comment mieux y arriver pour que les gens puissent faire des choix éclairés.
Toutefois, nous avons quand même fait circuler une bonne quantité d'information.
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Nous allons passer à la prochaine partie de la séance. Madame Leslie, pourriez-vous présenter vos motions?
Les témoins peuvent partir.
Nous allons vous donner une minute pour quitter.
Je vais entrer dès maintenant dans le vif du sujet, sinon nous allons manquer de temps. En ce qui concerne l'étude des maladies neurologiques...
J'aimerais que les discussions... Mesdames Boudreau et Lefebvre, si vous ne désirez pas porter attention, pourriez-vous poursuivre votre conversation en dehors de la salle? Je demanderais aux autres qui ne veulent pas non plus écouter la lecture des motions de bien vouloir... Il faut commencer nos travaux.
Madame Leslie, pourriez-vous lire vos motions pour le procès-verbal, s'il vous plaît?
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Merci, madame la présidente.
Effectivement, je suis tout à fait d'accord à ce qu'on reçoive ces gens puisqu'il est important de faire la lumière sur la situation qu'ils ont vécue. Cependant, vous vous rappellerez que, lorsque nous avons établi notre calendrier pour mars, avril, mai et juin, au début de l'étude, nous nous étions demandé si nous devions procéder par motion pour établir le calendrier ou suivant une liste de sujets d'intérêt que chacun des partis souhaitait voir étudier.
Je vois qu'on commence déjà à déposer des motions pour des études en septembre. Je voudrais simplement que mes collègues énoncent clairement ce qu'ils veulent faire. Je suis néanmoins tout à fait favorable au principe de la motion.