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Très bien. Si vous avez quelque chose à dire, signalez-le moi. Je vais vous donner l'occasion de faire un exposé. Nous n'allons pas vous oublier; même si nous ne pouvons pas vous voir, nous pouvons vous entendre. Merci de vous joindre à nous.
L'Alberta Cord Blood Bank est représentée par le Dr John Akabutu, directeur médical exécutif. Je me réjouis que vous ayez pu venir.
Le porte-parole de la Société canadienne du sang est le Dr Graham Sher, chef de la direction. Bienvenue. Il est accompagné de Jean-Paul Bédard, vice-président des affaires publiques et Jennifer Philippe, directrice, UniVie, Réseau de moelle et de cellules souches. C'est un grand plaisir de vous revoir. Nous avons bien aimé les moments que nous avons passés avec vous à l'occasion de notre campagne de sensibilisation sur la Colline parlementaire à laquelle certains d'entre vous ont participé. Je vous en remercie.
Nous accueillons ce matin une personne très spéciale — du moins pour ma famille — le Dr Morel Rubinger, professeur agrégé en médecine à l'Université du Manitoba. Merci beaucoup d'être venu aujourd'hui, docteur Rubinger.
Le ministère de la Santé est représenté par Liz Anne Gillham-Eisen, gestionnaire, Sang, cellules, tissus, organes et xénogreffes, Bureau de la politique et de la collaboration internationale, Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques. Bienvenue, mais quel long titre.
Des voix: Oh, oh!
La présidente: Je pense que je vais devoir vous désigner par un acronyme ou quelque chose d'autre. Bienvenue. Nous nous réjouissons vivement de votre présence ici.
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Je vais parler, madame la présidente. Merci beaucoup.
Bonjour, membres du comité. Je suis Graham Sher, chef de la direction de la Société canadienne du sang, l'organisme chargé de gérer le système d'approvisionnement en sang dans toutes les provinces et territoires du Canada, sauf le Québec. Nous sommes également chargés de gérer le programme de plasma et, ce qui se rapporte particulièrement au sujet d'aujourd'hui, le Réseau de moelle et de cellules souches UniVie.
Madame la présidente, je voudrais vous remercier particulièrement de nous avoir invités à participer à la séance d'aujourd'hui et aussi pour le vif intérêt que vous portez personnellement à la transplantation des cellules souches. J'ai le plaisir de pouvoir parler au comité ce matin des dons de cellules souches au Canada, et plus précisément de la probabilité et de la possibilité de créer une banque nationale publique de sang de cordon ombilical.
Comme vous êtes nombreux à le savoir, les transplantations de cellules souches servent à traiter les patients qui ont certains cancers ou des troubles immunitaires mortels ainsi que certains troubles métaboliques et génétiques. Malheureusement, seulement le quart environ, 25 p. 100, des patients n'ont pas de donneur compatible dans leur propre famille. Par conséquent, chaque année, des centaines de Canadiens ont besoin d'une transplantation de cellules souches et doivent compter sur le programme UniVie pour trouver un donneur compatible.
Dans ce but, UniVie recrute au Canada des donneurs potentiels de cellules souches et en tient un registre. Lorsqu'un patient a besoin d'une transplantation de cellules souches, à la demande de son médecin, on fait une recherche dans le registre UniVie pour trouver des donneurs compatibles. Comme UniVie est membre d'organismes internationaux accrédités, nous pouvons faire cette recherche parmi les 14 millions de donneurs inscrits dans le monde, dans les 63 autres registres de 44 pays, et nous pouvons faire des recherches dans 44 banques de sang de cordon de 26 pays en plus de notre propre registre au Canada.
UniVie a pour mission de veiller à ce que les donneurs volontaires soient en bonne santé et capables de faire un don, après quoi nous organisons la collecte et la livraison des cellules souches au Canada et dans le reste du monde lorsqu'une compatibilité est établie entre un patient canadien et un donneur. De plus, UniVie permet de faire des recherches pour les patients étrangers dans notre registre canadien, ce qui en fait un réseau vraiment international.
Toutefois, il est souvent très difficile de trouver un donneur compatible pour un patient, car les cellules souches du donneur doivent correspondre de très près au type de tissu du patient. Il faut souvent que le système HLA, les antigènes communs aux leucocytes, corresponde et l'idéal est d'avoir 10 points en commun. Les HLA sont les marqueurs génétiques permettant de trouver le meilleur donneur de cellules souches pour un patient. Cette exigence est au coeur de ce dont nous parlons ici aujourd'hui.
Le Canada est l'un des rares pays du G20 sans banque nationale de sang de cordon. Notre pays a besoin d'une banque de sang de cordon nationale et publique reflétant sa diversité ethnique. La mise en place de cette importante ressource présenterait plusieurs avantages pour les Canadiens: cela permettrait de sauver plus de vies; cela augmenterait les chances de compatibilité étant donné que le sang de cordon n'exige pas toujours une concordance aussi rigoureuse que d'autres cellules souches comme celles de la moelle et du sang; les transplantations de sang de cordon causent moins de complications, surtout celle que l'on appelle la maladie du greffe contre l'hôte; et cela aide à répondre à la demande croissante de cellules souches de sang de cordon.
En fait, suivant la tendance mondiale, UniVie continue de voir la demande de produits se transformer, les patients et les médecins, surtout les médecins demandant des cellules souches de sang de cordon plutôt que des cellules souches de moelle et de sang périphérique.
De plus, une banque canadienne de sang de cordon refléterait mieux la diversité ethnique très particulière de notre pays et diminuerait les risques et les coûts associés à notre dépendance totale vis-à-vis des sources internationales pour l'obtention de cellules souches de sang de cordon.
Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, la Société canadienne du sang est l'organisme qui gère le système national d'approvisionnement en sang dans l'ensemble du pays, sauf au Québec. Compte tenu de la qualité de nos services et de notre infrastructure réglementaire, de nos laboratoires d'essais accrédités et autorisés, de notre expérience dans le recrutement de donneurs et le traitement des cellules souches, de notre envergure nationale, du fait que nous rendons des comptes aux provinces et au public, de notre crédibilité et de nos liens avec les groupes d'intérêts canadiens et internationaux, compte tenu de tous ces facteurs, les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé chargés de la prestation des services de santé ont demandé à la Société canadienne du sang d'examiner la possibilité d'établir une banque nationale du sang de cordon au Canada. En réponse à cette demande, nous avons préparé et soumis les résultats d'une étude, y compris des recommandations en vue de l'établissement d'une banque nationale publique de sang de cordon au Canada. Suite à des discussions et à de nouvelles demandes des ministres, nous avons présenté à ces derniers un plan d'activités détaillé pour cette banque de sang de cordon.
Après des consultations publiques intensives un peu partout dans le pays pour discuter des problèmes et partager les connaissances, les principaux savoirs et les pratiques exemplaires, nous avons soumis notre plan aux provinces et aux territoires en proposant un modèle national détaillé et complet comprenant deux laboratoires accrédités de cellules souches et un réseau de collecte couvrant les différentes régions du pays. Ce serait géré par la Société canadienne du sang par l'entremise de notre programme national de cellules souches, UniVie. Nous ferions une contribution active à la communauté mondiale des cellules souches en nous joignant aux 44 autres banques de sang de cordon que j'ai mentionnées tout à l'heure et nous pourrions fournir notre part des 450 000 unités de sang de cordon qui sont disponibles dans le monde aujourd'hui.
Comme je l'ai déjà mentionné, ce plan s'appuie sur la structure bien établie de la Société canadienne du sang pour mettre en place une banque nationale publique de sang de cordon. Plus précisément, notre organisme gère le réseau UniVie qui s'occupe déjà de chercher et d'obtenir du sang de cordon compatible pour les patients du Canada. Nous possédons de l'expérience dans la collecte, le traitement et l'entreposage des cellules souches. Nous avons l'habitude de répondre aux exigences de la réglementation, y compris celles de la Foundation for Accreditation of Cellular Therapies, une norme d'accréditation internationale que nous appliquons déjà dans nos laboratoires.
Nous avons établi des partenariats avec les hôpitaux de tout le pays. Notre programme de sang réussit à recruter des donneurs de diverses origines ethniques et nous sommes très familiarisés avec les exigences des médecins concernant les cellules souches. Nous avons l'infrastructure et les compétences nécessaires pour soutenir la création et le maintien de normes de qualité et de normes réglementaires et assurer la protection des renseignements personnels. Nous possédons la technologie médicale, scientifique et informatique, ainsi que les ressources juridiques et financières voulues pour soutenir une banque publique de sang de cordon.
En outre, nous croyons qu'un modèle national centralisé de banques de sang de cordon établi au Canada serait le meilleur moyen de répondre aux besoins des patients canadiens en fournissant une banque de sang de cordon consultable et accréditée, reflétant la diversité ethnique du Canada, pour la recherche des différents types de HLA. Elle serait utilisée par les médecins et les patients non seulement de notre pays, mais aussi du monde entier.
Un des principaux objectifs énoncés dans notre plan pour la banque de sang de cordon nationale et publique est la collecte et l'entreposage d'un inventaire diversifié pour répondre aux besoins de toute la population canadienne, y compris ceux de la population autochtone du Canada. Pour y parvenir, le modèle national que nous recommandons comprend des sites de collecte dans les provinces et villes du pays ayant une population d'origines ethniques diverses. Nous appliquerions les principaux savoirs tirés des campagnes de recrutement que nous avons déjà lancées avec succès dans le cadre d'UniVie pour faciliter le recrutement de ces donneurs des différents groupes ethniques.
En ce qui concerne la taille de la banque, dans notre modèle, nous proposons une banque de 20 000 unités de sang de cordon, d'après les estimations des experts canadiens selon lesquels cette banque aurait besoin d'environ 10 000 à 30 000 unités. Notre plan prévoit que nous continuerons à compter sur les connaissances médicales des scientifiques du milieu de la recherche et de la transplantation de cellules souches au Canada.
En juin 2009, ce plan prévoyant une banque de 20 000 unités de sang de cordon a été approuvé à l'unanimité par les ministres de l'ensemble des provinces et territoires, sauf le Québec, en attendant l'approbation du financement.
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Ce matin, on va tenter de répondre à deux questions fondamentales.
Avant toute chose, au nom d'Héma-Québec, je tiens à remercier Mme la présidente et le comité de nous avoir donné l'occasion de venir témoigner ce matin. Nous vous en sommes énormément reconnaissants.
Voici donc les deux questions auxquelles Héma-Québec va tenter de répondre ce matin. La première concerne la faisabilité d'établir à la grandeur du Canada une banque publique de sang de cordon ombilical; la deuxième, l'établissement d'un registre des donneurs de cellules souches.
J'aimerais vous rappeler la mission d'Héma-Québec. Sa mission est de fournir avec efficience des composants et substituts sanguins, des tissus humains et du sang de cordon sécuritaires, de qualité optimale et en quantité suffisante pour répondre aux besoins de la population.
Il est important de préciser dès le début que Héma-Québec est déjà présente au Canada dans le domaine des tissus humains. Héma-Québec distribue donc des tissus humains, des tendons, de la peau et des os partout au Canada, et ce, depuis déjà quelques années maintenant.
De plus, nous développons et offrons une expertise des produits et services spécialisés et novateurs dans les domaines de la médecine transfusionnelle et de la greffe de tissus humains.
J'aimerais revenir sur la première des deux questions quant à l'établissement d'un registre des donneurs de cellules souches. Comme Dr Sher l'a présenté, il existe déjà un registre canadien. Il s'agit du réseau UniVie, régi par la Société canadienne du sang, en premier lieu, mais auquel participe Héma-Québec, bien entendu, à deux niveaux: au recrutement des donneurs et également au partage des frais administratifs de ce registre.
Le registre canadien compte plus de 265 000 individus qui ont déjà pris cet engagement généreux au Canada, dont 36 000, faut-il le rappeler, au Québec. Plusieurs personnes doivent la vie aux millions de femmes et d'hommes inscrits aux différents registres partout dans le monde. Il est important de toujours considérer que le registre ainsi que les différentes banques publiques font partie d'un registre international. C'est un effort collectif; on ne peut pas considérer ces efforts comme des efforts locaux. Il faut avoir un point de vue planétaire sur ce point.
J'aimerais reprendre quelques données mentionnées par mon collègue tout à l'heure. Il y a effectivement 64 registres de donneurs non apparentés dans 44 pays participants, 44 banques publiques de sang de cordon pour 26 pays participants. Il y a maintenant plus de 15 millions de donneurs disponibles, incluant 447 184 unités de sang de cordon en inventaire aux quatre coins du monde.
Il est important de préciser à nouveau ce chiffre de 447 184, car lors de l'audience du 2 novembre dernier, on mentionnait des chiffres à hauteur de 600 000. L'industrie du sang de cordon, si on veut l'appeler ainsi, est quand même une jeune industrie, et à ce jour il n'y a pas encore beaucoup d'unités disponibles dans le monde. C'est ce à quoi nous travaillons tous.
Prenons les données du registre canadien, auquel participe Héma-Québec. Les quelque 266 000 donneurs non apparentés représentent environ 1,8 p. 100 des donneurs mondiaux, malgré de nombreux efforts pendant de nombreuses années. Par contre, il est important de considérer l'effort du Canada dans son ensemble. C'est 1,8 p. 100 malgré l'excellente performance du réseau et d'Héma-Québec à l'intérieur de ce même registre.
Abordons maintenant la banque publique de sang de cordon d'Héma-Québec. En date du 16 novembre dernier, nous avions 4 202 cordons en inventaire, soit 0,9 ou tout près de 1 p. 100 des cordons disponibles à l'échelle internationale. Il faut dire, comme on va le voir un peu plus loin, que nous avons commencé nos activités uniquement en 2004. On est donc une jeune banque, ce qui a déjà été mentionné le 2 novembre dernier. Cependant, on met des unités en inventaire de façon accélérée. Je rappelle qu'on est une banque très dynamique.
Revenons à la banque publique de sang de cordon ombilical. Ça fait partie d'un plan stratégique et d'un plan d'affaires très bien développés depuis maintenant plusieurs années. Le début des activités remonte à 2004, comme je le mentionnais tout à l'heure. Nous avons fait nos premières distributions en 2009. Donc, nous avons pu distribuer des unités de sang de cordon cinq ans après la première mise en inventaire.
Pourquoi cela prend-il autant d'années? C'est qu'il faut avoir un volume suffisant. On ne peut pas commencer la distribution d'unités de sang de cordon lorsque la banque ne compte que 500, 1 000 ou 1 500 unités. La banque doit en avoir un volume suffisant pour qu'elle soit consultée à l'échelle internationale.
Il est important également de rappeler qu'Héma-Québec est assujettie à une licence d'établissement fédérale, donc assujettie au Règlement sur la sécurité des cellules, tissus et organes humains destinés à la transplantation, soit les CTO. Nous avons donc une licence d'établissement en bonne et due forme pour le traitement et la distribution du sang de cordon au Canada.
Nous comptons également sur deux directeurs médicaux: Dr André Lebrun, présent ce matin, et Dr Martin Champagne qui est, il est important de le rappeler, selon moi, un de ceux ayant effectué le plus de transplantations au Canada. C'est un médecin transplantologue de renommée canadienne, et c'est certainement un de ceux ayant effectué le plus grand nombre de transplantations à l'échelle du pays.
La banque publique de sang de cordon ombilical d'Héma-Québec fonctionne bien entendu en partenariat. Au chapitre du recrutement, ce partenariat s'établit par des ententes avec des partenaires hospitaliers. Dans notre présentation, on vous énumère sept centres hospitaliers partenaires au Québec, dont Sainte-Justine, avec qui la collaboration a commencé en 2004.
On a également un volet de recherche. Il est toujours important de considérer l'utilité thérapeutique du sang de cordon, mais pour réussir ces avancées thérapeutiques, il faut de la recherche. On soutient donc énormément le volet de la recherche chez Héma-Québec. Nous avons présentement des ententes de recherche avec cinq des sept centres qui sont nos partenaires. Lorsque les unités de sang de cordon ne sont pas qualifiées pour la mise en inventaire, elles sont retournées au centre hospitalier où elles peuvent servir à différents projets de recherche.
Par la suite, nous avons établi un partenariat avec le centre hospitalier St. Mary's aussi en 2004, avec le Royal Victoria en septembre 2007, avec le Centre mère-enfant de Québec, avec la Cité de la santé, avec Ville LaSalle et avec l'Hôpital Saint-François d'Assise, qui fut notre dernier partenaire, en 2008.
Ouvrir une banque publique de sang de cordon demande des investissements considérables. Tout près de 20 millions de dollars ont été investis dans cette banque publique de sang de cordon depuis le début de cette aventure d'Héma-Québec. On prévoit avoir dépensé, au 31 mars, tout près de 20 millions de dollars pour 5 000 unités en banque. Donc, vous pouvez comprendre que la mise en banque de 20 000 à 50 000 unités nécessite vraiment des investissements considérables à l'échelle nationale.
Aux États-Unis, la mise en inventaire de sang de cordon a connu, dans les deux dernières années, soit de 2007 à 2009, un rythme de croissance de 49 p. 100. À l'échelle internationale, il y a une grande mise en inventaire d'unités de sang de cordon, et Héma-Québec suit cette même cadence. De 2008 à 2010, notre rythme de croissance fut de 66 p. 100 sur deux années complètes. Nous suivons la cadence internationale à cet égard. On se doit de mettre en inventaire des unités de qualité qui répondent aux standards internationaux, et ce, de façon accélérée, pour répondre aux différents besoins.
Au Canada, il n'y a pas beaucoup de transplantations de sang de cordon. En 2008-2009, il y a eu un total de 76 transplantations à l'échelle nationale. En 2009-2010, il y en a eu 90, dont 4 pour lesquelles les unités provenaient d'Héma-Québec. En 2010-2011, le chiffre baisse à 30, en date de la fin d'octobre. De ce nombre, le sang de cordon provenait de l'international dans 25 cas et de la banque publique de sang de cordon d'Héma-Québec dans 5 cas. Le sang de cordon que nous avons distribué dans la province dans ces 5 cas représente 30 p. 100 du sang de cordon transplanté dans la province de Québec et 17 p. 100 des transplantations effectuées à l'échelle nationale.
Notre recommandation est de poursuivre le développement de la principale banque publique de sang de cordon ombilical au Canada qui soit représentative de sa population. Héma-Québec est en mesure de développer une banque publique comptant un inventaire de 20 000 à 50 000 unités de sang de cordon. Nous convenons du chiffre avancé par Dre Wall, le 2 novembre dernier, quant à l'établissement d'une banque nationale de 20 000 à 50 000 unités de sang de cordon. Selon notre projection, l'inventaire atteindrait 20 000 unités de sang de cordon au cours de l'année 2015 ou 2016, soit dans un horizon très rapproché.
Je tiens à remercier le comité de m'avoir invité à parler de cet aspect important du rôle d'un médecin qui réalise des transplantations.
Quand j'ai devant moi un patient qui a besoin d'une transplantation de cellules souches, si aucun donneur n'a été trouvé au sein de la famille, on me demande, avec énormément d'espoir, mais aussi avec beaucoup d'angoisse: « Docteur, quelles sont mes chances de trouver un donneur dans le registre? » Notre tâche serait beaucoup plus valorisante et le patient apprécierait beaucoup plus notre réponse si nous pouvions toujours lui dire: « Rassurez-vous. Il y a de fortes probabilités que nous pourrons vous trouver un donneur suffisamment rapidement ».
Malheureusement, nous n'en sommes pas encore là. Nous espérons y arriver bientôt.
La transplantation de cellules souches hémapoïétiques, qu'on appelle aussi greffe de sang et de moelle osseuse, est une intervention visant à guérir des cancers du sang et d'autres troubles de la moelle osseuse potentiellement mortels. Le facteur de succès le plus important de ce type de greffe est le degré d'histocompatibilité ou de compatibilité du système HLA, c'est-à-dire l'équivalent des empreintes digitales sur le plan immunitaire, entre le patient et le donneur.
Il y a environ 25 p. 100 de chances que deux enfants de la même famille héritent de la même empreinte immunitaire, ce qui se traduit seulement par une probabilité de 30 p. 100 que quelqu'un trouvera un donneur compatible au sein de sa famille, surtout en raison de la petite taille des familles canadiennes. Par conséquent, le don de cellules souches hémotopoïétiques provenant d'un donneur non apparenté est devenu la seule option disponible pour 70 p. 100 des patients qui ont besoin d'une transplantation de cellules souches.
Le succès de la recherche d'un donneur de cellules souches non apparenté pour un patient donné dépend de nombreux facteurs, mais le plus important est l'origine ethnique du patient. Plus le groupe ethnique auquel le patient appartient est limité, plus les chances de trouver un donneur compatible dans un registre, y compris le registre canadien, sont également limitées étant donné que la représentation de ce groupe ethnique dans le groupe de donneurs est nettement plus faible.
La transplantation de cellules souches est souvent le dernier espoir de guérison pour ces patients. Leur maladie a progressé à un point tel qu'il n'y a pas de meilleure solution. Le temps qui s'écoule en attendant les résultats d'une recherche, l'espoir d'avoir la chance de trouver un donneur compatible et la possibilité de guérison qu'offre l'intervention pèsent lourdement dans l'esprit du patient.
Quand nous pouvons dire à un patient que nous avons trouvé un donneur, c'est toujours très émouvant et très encourageant. C'est une des meilleures nouvelles que le patient puisse recevoir lorsqu'il a besoin d'une greffe. La situation inverse est déchirante pour le patient et sa famille et nous laisse, nous les médecins, le sentiment de ne pas avoir fait assez pour assurer leur bien-être.
Afin de trouver le meilleur donneur disponible, les différents registres de donneurs collaborent au niveau international. Néanmoins, malgré le nombre de donneurs adultes déjà enregistrés, de nombreux patients qui ont besoin d'une greffe de cellules souches ne peuvent toujours pas trouver de donneur compatible parce qu'ils ont un type de tissu rare.
En 2008, il y a eu 10 400 dons de cellules souches adultes et 3 500 produits de cordon ont été utilisés. Grâce aux efforts déployés à l'échelle mondiale au cours des années, au total, 100 000 patients ont bénéficié d'une transplantation de cellules souches dans le monde.
Malgré ces chiffres encourageants, de nombreux patients restent incapables de trouver un donneur de cellules souches compatibles dans le registre de leur propre pays. Par conséquent, le pourcentage de produits qui traversent les frontières internationales a augmenté avec le temps. En 1997, 30 p. 100 des produits traversaient une frontière internationale et ce chiffre est passé à 44 p. 100 en 2008.
À l'heure actuelle, comme on l'a déjà mentionné, plus de 14,9 millions de donneurs non apparentés sont inscrits dans un registre et 450 000 unités de sang de cordon sont en banque dans le monde. Toutefois, au Canada, le nombre de donneurs est plus petit. Le réseau UniVie de cellules souches et de moelle de la Société canadienne du sang est chargé de trouver des donneurs volontaires pour les patients qui ont besoin d'une greffe de cellules souches. UniVie a une base de données détaillées du typage de tissu de tous les donneurs canadiens potentiels. La composition ethnique d'UniVie, y compris Héma-Québec, est à 81 p. 100 caucasienne, 15 p. 100 d'origines ethniques diverses, pour un total de 266 000 donneurs qui constituent environ 1 p. 100 de la population canadienne.
L'âge des donneurs recrutés devient également important. Compte tenu de données publiées selon lesquelles le recours à des jeunes donneurs pourrait réduire l'incidence des complications de la transplantation et améliorer la survie, certains registres ont récemment commencé à recruter en priorité des jeunes donneurs. Il est particulièrement nécessaire d'élargir le recrutement des jeunes donneurs et des donneurs de différentes origines ethniques.
En même temps, une meilleure disponibilité des unités de sang de cordon augmentera la possibilité de trouver un donneur compatible pour les patients. Les unités de sang de cordon sont la source de cellules souches qui a le plus de chance d'augmenter rapidement étant donné la grande disponibilité du sang de cordon et la facilité de sa collecte qui n'impose pas un fardeau important aux donneurs.
L'avantage particulier des unités de sang de cordon est qu'elles requièrent un degré de compatibilité moins élevé et donnent les mêmes résultats cliniques que le recours à des donneurs non apparentés. Ces unités deviennent rapidement une source importante de cellules souches pour les patients qui ne peuvent pas trouver un donneur compatible dans le registre de donneurs non apparentés.
Les dons de cellules souches ont beaucoup évolué avec le temps, surtout l'année dernière. La moelle osseuse est une riche source de cellules souches, mais la possibilité d'extraire des cellules souches du sang périphérique, que l'on appelle les cellules souches de sang périphérique, ainsi que du sang de cordon ombilical a changé la façon dont nous obtenons des cellules souches aujourd'hui.
Comme le don de cellules souches de sang périphérique n'exige pas d'intervention chirurgicale, que c'est une méthode efficace et plus acceptable pour les donneurs, c'est devenu la principale forme de collecte de cellules souches dans le monde. Contrairement aux dons d'organes comme les reins, les dons de cellules souches de sang périphérique sont moins complexes sur le plan technique et psychologique. Les cellules souches sont une source renouvelable et il est à peine plus compliqué de les donner que de donner du sang. Toutefois, ce don présente le même avantage que le don d'un autre organe ou tissu important: il permet de sauver une vie.
L'altruisme des personnes prêtes à donner des cellules souches doit être grandement apprécié et on se doit d'assurer leur sécurité. La sécurité du donneur doit être une priorité et il ne faudrait pas lui demander de prendre des risques inacceptables. Toute condition médicale ou psychologique qui augmente le risque pour un donneur doit être étudiée soigneusement avant de décider de différer ou d'approuver le don.
Je vais conclure.
En 2008, sur 462 transplantations de cellules souches qui ont eu lieu au Canada, 179 patients ont reçu une greffe de cellules souches d'un donneur non apparenté, y compris de sang de cordon ombilical.
Malheureusement, je n'ai pas le nombre de recherches infructueuses et donc le nombre de patients qui n'ont pas pu trouver de donneur de cellules souches et qui n'ont pas pu être sauvés grâce à cette intervention. La possibilité, pour chaque patient canadien qui a besoin d'une transplantation de cellules souches, de trouver un donneur compatible est un objectif important que nous devons chercher à atteindre. Il faut pour cela que tous les intervenants travaillent ensemble à réaliser cet objectif commun.
Parmi les mesures à prendre pour atteindre cet objectif important, citons: des efforts visant à augmenter le recrutement de minorités ethniques et mixtes; des efforts pour accroître le recrutement de jeunes donneurs âgés de 18 à 35 ans étant donné que la jeunesse de leurs cellules souches peut augmenter le succès des transplantations selon les études publiées; l'établissement d'une banque nationale de sang de cordon au Canada reflétant la diversité ethnique constituerait une source de cellules souches complémentaires et longuement attendue pour de nombreux patients qui ne peuvent pas trouver de donneur compatible; l'augmentation du financement de la recherche dans le domaine de la transplantation de tissus de donneurs non compatibles, pour établir si une manipulation, une greffe ou le système immunitaire du patient peut entraîner une amélioration des résultats cliniques; poursuivre les efforts actuels et adopter de nouvelles façons de mieux sensibiliser le public canadien à l'importance de devenir un donneur de cellules souches; et peut-être accroître le financement pour qu'un rapport complet et fidèle des résultats des transplantations de cellules souches puisse être fait à la Société canadienne de greffe de cellules souches hématopoïétiques, le seul groupe qui recueille ces données cliniques, ce qui pourrait entraîner des améliorations dans les résultats des greffes.
En tant que médecins qui faisons des transplantations, nous voudrions pouvoir trouver un donneur compatible pour tout patient qui a besoin d'une greffe de cellules souches, ce qui améliorera ses chances de survie et lui permettra de vivre une longue vie heureuse et productive. J'espère que nous pourrons atteindre ce but grâce à cette réunion et à d'autres initiatives futures.
Merci.
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Je voua remercie, madame la présidente, vous et les membres du comité.
C'est la première fois que je comparais devant un comité de la Chambre des communes, alors pardonnez-moi si j'ai l'air nerveux. Comme je suis enseignant, je peux parler devant 200 étudiants dissipés et je suis capable de bien les manier, mais dans les situations comme celle-ci, j'ai tendance à être très nerveux.
Mon exposé sera très bref et n'entrera pas dans les détails techniques. Je désire vous raconter une histoire au sujet de l'Alberta Cord Blood Bank et la façon dont nous avons créé une banque de sang de cordon en Alberta.
Notre histoire commence avec une petite fille de la ville d'Eckville, en Alberta, que je soignais — je suis hématologue-oncologue pédiatrique — pour une leucémie lymphoblastique aiguë. Elle est entrée en rémission, mais elle a rechuté au bout de 18 mois. C'était à la fin des années 1980.
Même alors, nous étions conscients que la seule chance de survie de cette petite fille était une transplantation de moelle osseuse ou, plus tard, de cellules souches. Les gens de la ville d'Eckville ont entendu cette histoire et ont entendu parler de cet enfant. Ils ont alors décidé de faire quelque chose pour que nous puissions trouver un donneur de cellules souches n'importe où dans le monde. Ils ont recueilli des fonds et ils ont donné 35 000 $ pour que nous cherchions une source de tissu de transplantation pour la petite fille.
Malheureusement pour elle, il n'y avait pas de donneur compatible dans sa famille. Nous avons donc contacté nos collègues de l'Université du Minnesota qui ont cherché un donneur au niveau mondial. Personne n'a été trouvé et la petit fille n'a donc pas survécu.
La même année, les citoyens de la ville ont décidé que même si la petite fille était morte, ils allaient maintenir ce fonds, dans l'espoir qu'il pourrait être utile un jour. Ils ont contacté le gouvernement provincial de l'Alberta qui a versé une contrepartie sur une base de deux pour un. Nous avions alors plus de 100 000 $, mais rien à faire avec cet argent.
Ensuite, en 1995, j'ai fait partie d'un comité de visite de sites pour le National Institutes of Health et j'ai visité le Columbia Presbyterian Hospital, à New York, où travaillait un médecin canadien spécialiste des transplantations, le Dr Blanche Alter. C'est moi qui avait examiné sa demande de subvention qui portait sur l'utilisation de cellules souches de sang de cordon pour le traitement de la drépanocytose. J'ai lu son mémoire et j'ai été enthousiasmé et sidéré de voir que des cellules souches de sang de cordon pouvaient être utilisées pour guérir cette maladie.
Lors de la réunion, j'ai eu une conversation avec ce médecin et elle m'a encouragé à me lancer dans le domaine des banques de sang de cordon, parce qu'elle estimait qu'il y avait un grand avenir de ce côté-là, non seulement pour le traitement de la leucémie, mais pour d'autres maladies.
À mon retour à Edmonton, j'ai rencontré le Dr Locksley McGann, qui est le plus grand expert de la cryoconservation de cellules de mammifères, à ma connaissance, et le Dr Hongyou Yang, un spécialiste de la cryoconservation. Nous avons envisagé la possibilité de créer une banque publique de sang de cordon. Pendant huit mois, nous avons examiné la logistique d'un tel projet et nous avons finalement décidé que c'était réalisable. Par conséquent, à la fin de cette période, nous avons commencé à constituer une banque de sang de cordon et notre premier sang de cordon a été mis en banque en octobre 1996, le jour de mon anniversaire.
Nous avons maintenant recueilli plus de 10 000 échantillons de sang de cordon provenant des différentes régions du pays. Je dois vous dire qu'il est étonnant de voir combien les mères et les parents canadiens sont généreux et combien ils sont prêts à aider quelqu'un qui pourrait avoir besoin d'un don. Les médecins canadiens de tout le pays ont également été merveilleux. Aucun d'eux n'a jamais demandé à être payé pour recueillir du sang de cordon pour notre programme.
Nous avons décidé d'étendre notre programme à l'ensemble du pays, comme les témoins précédents vous l'ont dit, parce que nous pensions que la collecte de sang de cordon dans les différentes régions permettrait de refléter la diversité ethnique de la nation et que c'était la meilleure façon de procéder. En effet, si vous prenez les caractéristiques génétiques de la population autochtone du Canada, elles sont uniques. Vous ne trouverez pas dans les registres des donneurs de cellules souches pour ce groupe de patients, mais vous pourriez trouver parmi eux des donneurs de sang de cordon si nous réussissions à recueillir du sang de cordon lors des accouchements dans la population autochtone.
L'intérêt que nous portons aux banques de sang de cordon est double.
D'abord, nous croyons qu'effectivement la transplantation de cellules souches de sang de cordon deviendra sans doute la thérapie de choix pour la greffe de cellules souches. Comme on l'a déjà souligné, la morbidité associée à la transplantation de sang de cordon est réduite, tandis que l'efficacité reste élevée. Il est donc logique d'opter pour cette solution.
La deuxième raison pour laquelle la transplantation de sang de cordon pourrait devenir plus importante est qu'aujourd'hui, nous commençons à utiliser chez les adultes des cellules souches de sang de cordon et qu'on a récemment commencé à recourir à deux greffes de cellules souches de sang de cordon en raison de la taille plus grande de l'adulte. Cela semble donner de très bons résultats. Si nous voulons constituer une banque de cellules souches de sang de cordon, c'est aussi parce que ces cellules souches proviennent d'une source inépuisable et que nous croyons qu'elles formeront bientôt une composante très importante des cellules souches dont nous pourrions avoir besoin pour des traitements dans le cadre de la médecine régénérative.
Lorsque je soignais des enfants atteints du cancer en tant que hématologue-oncologue pédiatrique, j'avais trois méthodes pour les soigner: couper, brûler ou empoisonner. Lorsque vous voyez les choses ainsi, vous vous dites qu'il doit y avoir un meilleur moyen de soigner ces enfants. Eh bien, il semble possible qu'à l'avenir, l'utilisation de cellules souches nous permettra effectivement de réparer au lieu de procéder comme nous l'avons fait par le passé. Nous croyons que les cellules souches de sang de cordon constitueront une composante importante de l'utilisation des cellules souches à l'avenir.
Madame la présidente, je voudrais conclure par une de mes citations favorites de George Bernard Shaw qui vous expliquera pourquoi nous avons fait ce que nous avons fait. « Vous voyez les choses et vous vous dites: Pourquoi? Moi, je rêve de choses qui n'ont jamais existé et je dis: pourquoi pas? »
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente et membres du comité. Je serai brève.
Je parle en tant que médecin pédiatre spécialisé dans la greffe de sang et de moelle osseuse qui utilise le sang de cordon comme principale source de cellules souches pour les transplantations chez les enfants qui n'ont pas de donneur dans leur famille. C'est aussi en tant que personne qui s'intéresse activement aux banques et à la réglementation du sang de cordon depuis plus de 15 ans, en commençant par la St. Louis Cord Blood Bank et la Texas Cord Blood Bank, et qui a également joué un rôle actif dans la Foundation for the Accreditation of Cellular Therapy.
Les collègues qui m'ont précédée ont fait valoir avec beaucoup d'éloquence la nécessité d'un réseau de banques de sang de cordon au Canada. Les aspects sur lesquels je voudrais insister sont les suivants.
Premièrement, une banque canadienne de sang de cordon doit se faire connaître pour sa qualité. Des normes réglementaires internationales très rigoureuses ont été établies et il est essentiel que notre banque ait la réputation d'avoir des normes très élevées.
Deuxièmement, pour être très directe, la taille compte. Quand nous faisons une transplantation, nous avons besoin d'une importante quantité de sang de cordon, c'est-à-dire d'unités contenant le plus possible de cellules. Cela signifie en pratique que vous devez créer un réseau de collecte et un système qui vous permettra d'entreposer uniquement les plus grosses unités de sang de cordon.
Troisièmement, il est essentiel d'avoir une grande variété de types immunitaires — et vous pouvez utiliser le mot « ethnicité » étant donné que les deux vont de pair. Le sang de cordon est particulièrement utile en pratique clinique pour nos patients qui sont d'origine raciale mixte ou qui appartiennent à une minorité ethnique. Si nous établissons une banque, nous devons cibler sans hésiter ces populations pour constituer la banque. Cela veut dire les Canadiens de première génération, les Canadiens multiethniques et les minorités ethniques. Nous aurons besoin d'un réseau très diversifié de collecte de sang de cordon.
Nous avons déjà une bonne partie des éléments nécessaires pour établir un excellent réseau de collecte et de banques de sang de cordon au Canada. Nous avons entendu le témoignage de la SCS. Elle a mis en place un énorme réseau pour la gestion des donneurs et établi des liens avec les centres de transplantation et les donneurs du monde entier. Il n'est pas nécessaire de réinventer la roue à ce chapitre. Nous avons Héma-Québec, qui a fait un travail extraordinaire en mettant sur pied une banque de sang de cordon solide, tout comme l'ont fait nos collègues de l'Alberta.
Ce qu'il nous faut maintenant, c'est l'argent nécessaire pour développer tout cela et passer au niveau supérieur afin de nous placer à l'avant-centre sur la scène mondiale. J'ai inspecté des banques un peu partout dans le monde. Malheureusement, je n'ai jamais eu le privilège d'inspecter une banque de sang de cordon canadienne dans le cadre des accréditations internationales, car nous n'en sommes pas encore tout à fait là.
Sur ce, je vais vous faire parvenir mon mémoire écrit. Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps en répétant une bonne partie de ce qui a déjà été dit.
Merci de votre attention.
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Merci beaucoup, madame la présidente. J'aimerais remercier la présidente et le comité qui m'ont invitée à venir vous parler ce matin — en fait, c'est presque l'après-midi.
Je représente Santé Canada, et on m'a demandé d'expliquer ses exigences réglementaires relativement à l'entreposage du sang ombilical. C'est probablement l'aspect ennuyeux de la discussion. Vous avez entendu des propos très éloquents au sujet de la nécessité et de l'importance de l'entreposage du sang ombilical au Canada et c'est pour moi un grand privilège d'être ici à côté de ces personnes.
Comme je l'ai dit, je vais parler de la réglementation. Tout d'abord, j'aimerais prendre une minute pour vous expliquer, dans les grandes lignes, la façon dont la sécurité des cellules souches est réglementée au Canada. J'ai assisté à votre audience préliminaire sur les dons de cellules souches qui a eu lieu le 2 novembre, et je pense qu'il y a peut-être une certaine confusion au sujet de la surveillance réglementaire des thérapies à base de cellules souches.
Comme vous le savez et comme vous l'avez entendu dire, les cellules souches sont produites à partir d'une variété de sources, notamment les embryons, la moelle osseuse, le sang ombilical, les tissus adultes comme la peau, le sang périphérique, etc. La Loi sur la procréation assistée contient des dispositions qui régissent la création d'un embryon, notamment son utilisation en recherche. Afin d'utiliser les cellules souches provenant d'embryons, l'établissement de recherche doit obtenir une licence à cet effet de la part de Procréation assistée Canada qui, comme vous le savez, est chargée d'administrer la Loi sur la procréation assistée.
Par contre, une fois qu'on a établi une lignée de cellules souches à partir d'un embryon, les essais cliniques pour un nouveau traitement fait avec cette lignée sont assujettis aux exigences stipulées dans la Loi sur les aliments et drogues ainsi que dans les règlements apparentés, plus particulièrement le titre 5 du Règlement sur les aliments et drogues concernant Ie champ d'application dans des essais cliniques.
La recherche portant sur des cellules souches provenant de cellules souches d'adultes, du sang ombilical ou de la moelle osseuse n'est pas couverte par la Loi sur la procréation assistée. La recherche est seulement assujettie aux exigences stipulées dans la Loi sur les aliments et drogues. Les Instituts de recherche en santé du Canada ont également élaboré des directives et formé un comité national de surveillance de la recherche sur les cellules souches chargé de s'occuper de toutes les cellules souches utilisées pour la recherche.
Maintenant, je vais parler du cas du sang ombilical, c'est-à-dire le sang qui reste dans le cordon ombilical après la naissance. En récupérant ce sang, on peut en prélever les cellules souches, qui peuvent être ensuite transplantées chez des patients souffrant de différentes pathologies, comme certains cancers et certaines maladies génétiques liées au sang et à la formation de globules sanguins.
On peut transplanter les cellules souches extraites du sang ombilical chez la même personne, auquel cas il s'agit d'une utilisation autologue ou chez une autre personne, pour une utilisation allogénique, à condition que les cellules et le patient soient suffisamment compatibles.
Le sang ombilical est entreposé dans des conditions contrôlées afin qu'on puisse l'utiliser plus tard. Grâce a la technologie actuelle, on peut l'entreposer pendant de nombreuses années. Les banques publiques de sang ombilical, comme l'Alberta Cord Blood Bank et Héma-Québec, prélèvent du sang ombilical qu'elles entreposent afin qu'on puisse I'utiliser pour des patients sans lien de parenté. On consigne, dans un registre, les données nécessaires grâce auxquelles on peut vérifier la compatibilité d'un donneur et d'un receveur éventuel au Canada ou ailleurs dans Ie monde et sauver Ia vie de ce dernier.
Les banques privées de sang ombilical prélèvent le sang ombilical chez les bébés et elles l'entreposent moyennant des frais. Il y est conservé pour une utilisation autologue chez l'enfant lui-même, ou encore pour une utilisation allogénique chez un membre de la famille.
À cet égard, Santé Canada assure la sécurité des cellules humaines provenant d'un cordon ombilical, qui sont utilisées au cours d'une transplantation ou qui devront l'être. Les banques privées et publiques sont assujetties à la même réglementation.
Le sang ombilical se range actuellement dans le groupe des produits connus sous le nom de cellules, tissus et organes, encore appelés les CTO. Les CTO sont considérés comme des produits thérapeutiques, et pour cette raison, ils sont assujettis aux dispositions de la Loi sur les aliments et drogues. Cette loi interdit à quiconque de distribuer du sang ombilical ou ses cellules s'il a été préparé ou prélevé dans des conditions insalubres, s'il a été dénaturé ou s'il risque de faire du tort. Santé Canada a le pouvoir d'entrer dans les installations de stockage de sang ombilical aux fins d'enquête et d'en arrêter la distribution en cas de nécessité.
En décembre 2007 entraient en vigueur des règlements régissant les transplantations concernant le sang ombilical, de même que d'autres types de cellules, de tissus et d'organes. Ces règlements renvoient à certains passages des normes nationales sur les cellules, les tissus et les organes, publiées par l'Association canadienne de normalisation et financées par Santé Canada. Les établissement qui entreposent du sang ombilical et qui interviennent dans la collecte-prélèvement du sang ombilical pour utilisation allogénique, son traitement, sa conservation, son emballage, son étiquetage, son entreposage, sa mise en quarantaine, la tenue des dossiers qui s'y rattachent, sa distribution, son importation, la déclaration de ses effets indésirables, les enquêtes à son sujet et son rappel sont tenus de se conformer à ces règlements.
Ces banques sont également obligées de s'inscrire auprès de Santé Canada; le sang ombilical pour utilisation allogénique ne peut être que prélevé, entreposé et distribué par des banques inscrites en bonne et due forme auprès de Santé Canada. Si le sang ombilical est utilisé de façon expérimentale d'une toute nouvelle manière ou s'il est profondément dénaturé ou manipulé avant d'être utilisé, d'autres règlements apparentés à la Loi sur les aliments et drogues peuvent également s'appliquer.
Il y a deux banques publiques de sang ombilical, dont vous avez entendu le témoignage, et il y a 10 banques privées de sang ombilical inscrites auprès de Santé Canada. L'Inspectorat de la Direction générale des produits de santé et des aliments est en train de les inspecter toutes afin de vérifier dans quelle mesure elles se conforment au règlement sur les CTO. Actuellement, le tiers de ces banques ont été inspectées et Héma-Québec en fait partie. Elles ont toutes reçu une bonne note. L'inspection de tous les établissements canadiens enregistrés entreposant des CTO, notamment les banques de sang ombilical, devrait être terminée d'ici la fin de l'an prochain. Notre objectif est décembre 2011.
Comme vous le savez, le gouvernement du Canada et les gouvernements des provinces et des territoires sont responsables du secteur de la santé. La prestation des soins de santé, y compris l'approvisionnement en produits utilisés pour la prestation des soins de santé, est la responsabilité des provinces et elle dépasse les pouvoirs du gouvernement fédéral, à quelques exceptions près. Il faut donc que les banques nationales de sang ombilical soient créées par les provinces et les territoires et que ceux-ci en assurent la coordination, bien qu'il s'agisse d'établissements nationaux.
Santé Canada sait bien qu'en 2007, les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé ont demandé à la Société canadienne du sang d'étudier la possibilité de créer une banque nationale de sang ombilical. La SCC a conclu que le Canada doit avoir une banque nationale de sang ombilical publique et le Dr Sher vous a parlé des résultats de ces consultations.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir offert la possibilité d'expliquer le rôle de Santé Canada par rapport à la réglementation de l'entreposage du sang ombilical au Canada et de préciser la surveillance réglementaire exercée par le gouvernement fédéral relativement aux thérapies à base de cellules souches.
Merci.
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Je voudrais remplacer le libellé par: « Que le Comité recommande que le gouvernement fédéral augmente son soutien » et supprimer le mot « financement ». Cela comprendrait toutes les formes de soutien apporté par Santé Canada.
Ensuite, il s'agit de remplacer les derniers mots du texte de Kirsty: « à des niveaux concurrentiels sur la scène mondiale », par les mots: « pour que le Canada reste concurrentiel sur la scène mondiale ».
Je voudrais expliquer mes raisons. Tout d'abord, nous reconnaissons que la recherche sur les cellules souches pourrait conduire à des thérapies utiles pour le traitement de troubles et de maladies comme la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson, le diabète, l'insuffisance rénale, les cardiopathies et les traumatismes médullaires. Le gouvernement reconnaît que les thérapies cliniques basées sur les propriétés des cellules souches ont le potentiel de révolutionner le traitement des maladies dégénératives et des blessures traumatiques graves, ce qui améliorera la qualité et la durée de la vie des Canadiens.
C'est pourquoi le gouvernement du Canada a apporté un soutien important à la recherche sur les cellules souches par l'entremise des Instituts de recherche en santé du Canada. Par exemple, en 2009-2010, les IRSC ont investi environ 41,5 millions de dollars dans la recherche sur les cellules souches. En 2000, ce chiffre atteignait 8 millions de dollars, si bien que nous constatons déjà une augmentation énorme. Dans le budget 2010, le gouvernement du Canada a accru le budget global des IRSC de 16 millions de dollars, ce qui veut dire qu'en 2010-2011, le budget total des IRSC dépassera 1 milliard de dollars. Cet engagement financier montre l'importance que le gouvernement attache à toute la recherche dans le domaine de la santé, y compris la recherche sur les cellules souches en raison de sa contribution à l'amélioration de la santé des Canadiens. Le Dr John Akabutu a lui-même mentionné que telle devrait être la priorité du gouvernement fédéral.
Le gouvernement du Canada continuera, par l'entremise des IRSC, à soutenir les chercheurs canadiens qui font progresser notre compréhension des cellules souches grâce à leur travail et qui pousseront plus loin les découvertes des chercheurs internationaux pour promouvoir le développement des thérapies à base de cellules souches.
Enfin, il faut souligner que les IRSC s'emploient activement à améliorer la capacité d'essais cliniques du Canada grâce à la stratégie qu'ils ont récemment lancée pour la recherche orientée vers le patient. Une fois mise en oeuvre, cette stratégie aidera à répondre aux principaux besoins d'infrastructure et d'environnement de recherche, ce qui comprend les essais cliniques à grande échelle dont on nous a parlé aujourd'hui afin que les chercheurs canadiens puissent mieux reconnaître et combler les lacunes sur le plan de la santé.