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Je vous souhaite la bienvenue, mesdames et messieurs, à cette 54
e séance du Comité permanent de la santé.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous entreprenons notre étude sur les antibiotiques et les animaux d'élevage.
Nos témoins d'aujourd'hui sont Jean Szkotnicki, présidente, et John Prescott, Institut canadien de la santé animale; John Masswohl, directeur, et Reynold Bergen, Canadian Cattlemen's Association; Dawn Lawrence, coordonnatrice nationale, Conseil canadien du porc; Mike Dungate et Leigh Rosengren, Producteurs de poulet du Canada; Rick Smith, directeur exécutif, Environmental Defence; ainsi que Gail Hansen, de Pew Charitable Trusts.
Chaque organisation disposera d'environ cinq minutes pour faire une déclaration préliminaire, après quoi nous passerons aux questions.
Nous allons commencer par l'Institut canadien de la santé animale.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité et invités, je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour représenter les fabricants et les distributeurs de médicaments pour animaux.
Les médicaments pour animaux sont destinés à maintenir les animaux en bonne santé, et ils ont aussi pour rôle de réduire l'exposition des humains aux zoonoses, maladies qui peuvent être transmises aux humains par les animaux. Bon nombre des compagnies que je représente ont aussi un volet relatif aux humains dans leur entreprise; il est donc indéniable que même si nos membres veulent que les médicaments qu'ils mettent au point demeurent longtemps efficaces, ils ne veulent pas non plus mettre au point des antimicrobiens qui compromettraient ou menaceraient l'efficacité des médicaments administrés aux animaux destinés à l'alimentation des humains.
M. John Prescott, professeur de biopathologie au Ontario Veterinary College de Guelph, en Ontario, m'accompagne aujourd'hui. Il est ici à titre d'expert en bactériologie et il répondra aux questions techniques posées par les membres du comité. Il s'intéresse depuis longtemps à ce secteur et il a participé à bien des discussions tenues ici au Canada ainsi qu'à l'étranger depuis de nombreuses années.
Aujourd'hui, j'aimerais vous parler notamment du rôle de la Direction des médicaments vétérinaires de Santé Canada dans l'évaluation pré-commercialisation de nos produits, ainsi que de la surveillance post-commercialisation effectuée par les vétérinaires de la Direction des médicaments vétérinaires de l'Agence de la santé publique du Canada et par l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Je vous parlerai également de la taille du secteur de la santé animale et de la contribution de l'agriculture au problème de résistance.
Par contre, je ne vous parlerai pas des programmes d'assurance de la qualité des producteurs, les programmes de la ferme à la fourchette, car je sais que mes collègues ici vous en parleront.
La DMV, au sein de Santé Canada, a mis en place des contrôles pré-commercialisation pour les antimicrobiens vendus au Canada en vue d'une utilisation chez les animaux de compagnie et les animaux d'élevage. Au cours du processus d'examen de la DMV, on analyse tous les aspects du médicament, de la sécurité pour les humains et les animaux jusqu'aux essais visant à démontrer l'efficacité et la qualité du médicament.
Dans mon mémoire, vous pouvez voir un schéma qui illustre en gros le processus d'examen. J'aimerais attirer votre attention sur le fait qu'il est exhaustif et rigoureux, et que le volet important de l'examen est la sécurité pour les humains, qui fait en sorte qu'aucun résidu toxique n'entre dans la chaîne alimentaire. Il y a également une évaluation de l'incidence potentielle d'une bactérie résistante qui serait ingérée par des humains à partir de produits animaux alimentaires à cause de l'utilisation d'antimicrobiens dans la production d'animaux destinés à l'alimentation. Il existe une différence entre les résidus et la réduction des résidus dans la résistance aux antimicrobiens.
La DMV approuve quatre utilisations des antimicrobiens: le traitement des animaux infectés par la maladie, la prévention de la maladie dans les troupeaux, le contrôle de la maladie dans les cas d'éclosion d'une infection dans un troupeau, et enfin, l'accélération de la croissance et l'efficacité de la conversion alimentaire.
Pour beaucoup, l'utilisation des médicaments antimicrobiens dans la nourriture des animaux vise uniquement à accélérer leur croissance, mais c'est confondre l'utilisation avec la voie d'administration. En fait, pour toutes les utilisations mentionnées, y compris l'utilisation à des fins thérapeutiques, l'antimicrobien peut être administré soit par la nourriture soit par l'eau, et dans bien des cas, il s'agit du seul moyen pratique d'administrer un médicament à de vastes troupeaux.
La DMV réglemente tous les aspects de l'étiquetage d'un médicament, y compris les espèces visées, l'utilisation, la posologie, les usages et les mises en garde. Il existe des dispositions relatives à l'utilisation de médicaments en dérogation des directives de l'étiquette pour les antimicrobiens. Il s'agit de l'utilisation d'un médicament selon la prescription d'un vétérinaire dans le cadre d'une relation vétérinaire-client-patient valide.
Il existe également des mesures de contrôle post-commercialisation à l'extérieur de la DMV. L'utilisation des médicaments antimicrobiens dans le cadre d'une prescription par un vétérinaire est une réalité, et la majorité des nouveaux médicaments antimicrobiens sont prescrits. Je dois souligner qu'en raison des inquiétudes concernant la résistance aux antimicrobiens, l'Association canadienne des médecins vétérinaires a élaboré des lignes directrices en matière d'utilisation judicieuse des antimicrobiens dans la production d'animaux destinés à l'alimentation. Les vétérinaires se préoccupent beaucoup de cette question. La Direction des médicaments vétérinaires de Santé Canada continue de surveiller l'apparition d'effets néfastes.
L'agence de la santé publique évalue les tendances en matière d'utilisation des médicaments et la résistance à ces médicaments relativement aux sources de nourriture, aux animaux et aux humains. Enfin, l'ACIA effectue des tests afin de s'assurer qu'aucun résidu dangereux ne pénètre dans la chaîne alimentaire.
Je tiens à souligner que le secteur de la santé animale affiche une croissance limitée. Il y a eu une hausse de 1,1 p. 100 du poids total en kilogramme de médicaments antimicrobiens distribués en 2008 et 2009 par nos membres. En 2009, les ventes totales de médicaments ont atteint 590 millions de dollars, comparativement à 21 milliards de dollars pour les médicaments destinés aux humains. Les ventes de produits pharmaceutiques ont doublé entre 2000 et 2009.
Il ne fait aucun doute que la résistance aux antimicrobiens présente un sérieux danger pour la santé publique. Il n'y a pas de solution unique à ce problème complexe. Dans une enquête publiée en 2000, un groupe de spécialistes médicaux a estimé que la contribution des animaux au problème global de la résistance chez les humains était inférieure à 4 p. 100. Cette faible contribution a été attribuée au transfert de bactéries résistantes de produits animaux aux humains à la suite de l'utilisation des microbactériens dans la production d'animaux destinés à l'alimentation. Dans mon mémoire, je souligne la chaîne d'événements qui doivent être franchis par les bactéries pour passer des animaux aux humains.
Je terminerai en disant que le secteur de la santé animale et les éleveurs d'animaux, tout comme les vétérinaires, prennent le problème de la résistance aux antimicrobiens très au sérieux. Depuis des décennies, les discussions se poursuivent au sein de l'industrie, et des mesures ont été prises afin de promouvoir une utilisation prudente et judicieuse des médicaments antimicrobiens.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je serai bref, mais j'aimerais attirer l'attention des membres du comité sur le rapport que Santé Canada a publié en 2002, intitulé L'utilisation au Canada d'antimicrobiens chez les animaux destinés à l'alimentation : les conséquences pour la résistance et la santé humaine. Ce rapport est tout à fait exceptionnel; beaucoup de personnes y ont investi un travail et des efforts considérables partout au pays. On y présente 38 recommandations, dont la création du Comité canadien sur la résistance aux antibiotiques (CCRA). La plupart des recommandations n'ont pas été mises en oeuvre. Elles incluaient des initiatives importantes, comme rendre les antibiotiques disponibles uniquement sur ordonnance vétérinaire, éliminer les lacunes concernant l'usage personnel et l'importation d'ingrédients pharmaceutiques actifs, interdire l'usage non conforme à l'étiquetage de certains médicaments d'importance critique pour la santé humaine, etc.
Je pense qu'il serait très intéressant de réexaminer ces recommandations, car selon moi, nous pouvons améliorer notre usage des antibiotiques dans le secteur animal. Il faut tenter d'établir des priorités nationales et charger une personne de se pencher sur le problème de la résistance aux antibiotiques chez les animaux et son impact possible sur les humains, ainsi que la résistance aux antibiotiques des pathogènes humains en général.
Actuellement, je crois qu'il n'y a personne, au gouvernement fédéral, qui s'occupe de cette question; il n'y a que les bactéries résistantes.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur le président, de cet arrangement.
Je tiens à remercier les membres du comité de permettre aux représentants des Producteurs de poulet du Canada de discuter avec eux aujourd'hui de l'emploi judicieux d'antibiotiques pour les animaux d'élevage.
Producteurs de poulet du Canada est une organisation nationale représentant les 2 800 producteurs de poulet du Canada et l'industrie canadienne du poulet. Je suis accompagné aujourd'hui de Leigh Rosengren, épidémiologiste vétérinaire indépendante ayant 10 ans d'expérience. Elle a travaillé au sein de gouvernements et de l'industrie et s'est penchée sur les questions de la recherche et de la résistance aux antibiotiques.
Je vais vous parler essentiellement aujourd'hui de cinq éléments clés, que vous trouverez dans notre mémoire, et qui sont les suivants : certaines idées fausses concernant l'utilisation des antibiotiques; le soutien des PPC en matière de réglementation et de surveillance gouvernementales; le soutien des PPC en matière d'emploi judicieux d'antibiotiques; un aperçu du plan en cinq éléments que nous avons adopté pour régler la question de l'emploi d'agents antimicrobiens et de la résistance à ceux-ci; et enfin, quelques recommandations, si vous le permettez, à l'intention du comité.
Avant de parler de nos politiques, je crois qu'il est important de soulever la question dont personne ne veut parler, à savoir l'émission Marketplace diffusée récemment à la CBC, qui a eu recours au sensationnalisme. On y a brossé un tableau inexact et incomplet de l'industrie canadienne du poulet, de l'élevage, de l'utilisation des antibiotiques et de la résistance. L'émission n'a certainement pas fourni de faits ni de données scientifiques à partir desquels le gouvernement pourrait ou devrait tirer des politiques ou des solutions possibles.
Je vais seulement vous donner quelques exemples. Premièrement, même si on ne l'a pas indiqué expressément, les téléspectateurs ont eu l'impression que les cas de résistance humaine aux antibiotiques présentés dans l'émission étaient dus à la consommation de poulet. Aucun lien n'a été établi, et il n'y en a aucun.
Deuxièmement, les téléspectateurs ont eu l'impression que tous les problèmes de résistance aux antibiotiques constatés chez les poulets sont dus à l'utilisation des antibiotiques à la ferme. Comme l'ont indiqué mes collègues, c'est une question complexe. Les bactéries sont endémiques; de plus, il en existe de nombreuses sources. Les résultats des essais de la CBC révèlent une résistance à des antibiotiques qui ne sont pas utilisés dans la production de volaille au Canada, ainsi qu'une résistance à un plus grand nombre d'antibiotiques que ce qu'on administrerait à des poulets. On a parlé de résistance à des antibiotiques qui n'on rien à voir avec l'utilisation de médicaments. Par exemple, la salmonelle et l'E.coli ont une résistance naturelle à l'érythromycine, alors que ce médicament n'a jamais été conçu et ne serait jamais prescrit pour le traitement contre ces bactéries.
Troisièmement, contrairement à ce qu'on a indiqué dans l'émission, le gouvernement exerce un contrôle sur l'approbation des antibiotiques, sur leur surveillance et leur utilisation, et l'industrie du poulet doit déclarer l'utilisation des antibiotiques.
Ces exemples, et il y en a d'autres, montrent bien à quel point cette émission était trompeuse et ne devrait pas servir de raison au gouvernement pour élaborer des politiques dans l'avenir.
En ce qui concerne la réglementation gouvernementale, comme mes collègues vous ont déjà donné un aperçu des processus d'approbation de Santé Canada, de la Direction des médicaments vétérinaires et de l'ACIA, je n'en parlerai pas davantage. Toutefois, il est important de souligner que la réglementation fédérale oblige tous les producteurs de poulets à faire un rapport sur l'utilisation d'antibiotiques avant que les poulets ne soient envoyés à un abattoir. Les vétérinaires de l'ACIA vérifient ces rapports et déterminent si les antibiotiques ont été utilisés correctement. Tout produit non conforme aux exigences de cette vérification n'est pas admis sur le marché.
Qui plus est, le Canada a un programme avant-gardiste de surveillance grâce au PICRA de l'Agence de la santé publique du Canada, qui est reconnu sur la scène mondiale et est un élément important de la surveillance gouvernementale et de l'élaboration d'une politique publique.
Les PPC ont une politique claire au sujet de l'emploi judicieux. Nous sommes en faveur de l'emploi judicieux d'antibiotiques approuvés par Santé Canada. L'utilisation d'antibiotiques dans la production de poulets sert à traiter les oiseaux afin de réduire la maladie et tout problème éventuel de salubrité des aliments. Les antibiotiques jouent un rôle clé afin que seuls les oiseaux sains entrent dans la chaîne alimentaire pour la consommation.
Il est très important pour nous d'obtenir la confiance des consommateurs en ce qui concerne la question des antibiotiques. Sans cette confiance, l'industrie n'existerait pas. Rien d'autre que l'utilisation judicieuse d'antibiotiques ne serait acceptable.
Il est également important de souligner qu'une grande proportion des médicaments que nous utilisons à titre préventif sont ce qu'on appelle des médicaments de catégorie 4, ou des ionophores. Il s'agit d'une famille d'antibiotiques peu importante en médecine humaine. Ce sont les antibiotiques que nous choisissons afin de conserver l'efficacité des autres antibiotiques qui sont utilisés pour les humains.
En ce qui a trait au plan en cinq éléments que les PPC ont adopté, premièrement, nous avons un programme d'assurance de la salubrité des aliments à la ferme dans le cadre duquel toutes les fermes doivent obligatoirement consigner et signaler l'utilisation d'agents antimicrobiens. Cela s'ajoute aux informations qu'elles doivent fournir au vétérinaire de l'ACIA. Elles sont font l'objet d'une vérification chaque année. À l'heure actuelle, 97 p. 100 des fermes d'élevage de poulets du Canada ont obtenu la certification de ce programme.
Deuxièmement, nous collaborons avec le PICRA pour effectuer la surveillance. Nous avons mis en place un programme de surveillance à la ferme. Actuellement, il y a une surveillance seulement pour les porcs et le bétail. Nous aimerions qu'elle s'étende à la volaille et nous cherchons à trouver un moyen de le faire. Nous n'attendons pas que quelqu'un d'autre le fasse. Nous avons effectué une étude avec l'Université de Guelph afin de mettre sur pied un pré-projet pilote.
Troisièmement, nous finançons activement la recherche. Au cours des dernières années, nous avons investi presque 5,1 millions de dollars dans la recherche sur les probiotiques, la création de vaccins et les solutions de rechange à l'emploi d'antibiotiques.
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Merci encore pour cet arrangement un peu plus tôt et merci de nous avoir invités à témoigner. La Canadian Cattlemen's Association est toujours prête à témoigner et à fournir des informations sur les divers développements que connaît l'industrie.
Je vais faire quelques brefs commentaires, mais comme je ne suis pas un scientifique, je laisserai la parole à notre directeur scientifique, M. Reynold Bergen.
Bien que je ne sois pas un scientifique, tout comme les députés, j'ai consacré beaucoup de temps à traduire en politiques divers éléments d'information technique. J'espère que c'est cette approche que nous adopterons aujourd'hui.
Nous pouvons tous être sûrs que la sécurité alimentaire est prise très au sérieux par les producteurs de bovins. Nous sommes parfaitement conscients du fait que les consommateurs insistent pour que la nourriture qu'ils mangent soit sécuritaire. Et ce droit est parfaitement légitime puisqu'ils l'achètent pour leur famille et leurs enfants.
Les producteurs canadiens de bétail sont déterminés à s'assurer que la viande qu'ils produisent est sans danger pour les consommateurs, d'autant plus qu'ils la donnent eux-mêmes à manger à leur propre famille. J'ai moi-même une fille de 14 ans et un fils de 12 ans, et vous pouvez bien imaginer que nous mangeons notre part de viande bovine. Ainsi, je suis tout à fait certain de la qualité de la viande que je sers à ma table.
Il importe par ailleurs de reconnaître que la production de viande bovine au Canada se fait dans un environnement concurrentiel. Qu'ils soient canadiens ou étrangers, les acheteurs de boeuf prennent des décisions basées sur divers facteurs. Notre défi quotidien est de nous assurer que les consommateurs sont certains de la qualité et du prix concurrentiel de nos produits.
Une réglementation excessive ne rend service ni aux consommateurs, ni aux producteurs. Il faut donc, premièrement, avoir en place de bonnes politiques et un bon milieu réglementaire; deuxièmement, il faut que les producteurs sachent bien les appliquer et adoptent de bonnes pratiques. C'est pourquoi nous avons élaboré un vaste programme de salubrité à la ferme que nous désignons sous le titre de « production bovine certifiée » et dans le cadre duquel les producteurs appliquent les connaissances les plus récentes pour produire du boeuf sain et de bonne qualité.
Je vais céder la parole à M. Bergen qui traitera des questions antimicrobiennes. Je tiens par ailleurs à souligner la présence de Mme Terry Grajczyk, qui dirige le programme national de production bovine certifiée dont je viens de parler.
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Merci de votre invitation.
Je suis on ne peut plus d'accord avec les propos préliminaires de John et ceux des témoins précédents selon lesquels la tâche la plus importante qu'accomplissent nos producteurs est de produire des aliments sains et nutritifs.
Je l'ai déjà dit, mais je le répète, les producteurs de bétail en général et de boeuf en particulier utilisent des produits antimicrobiens de façon très stratégique.
Les ionophores sont les principaux antimicrobiens utilisés par l'industrie de la viande bovine. On ne s'en sert pas du tout en médecine humaine. C'est pourquoi, si on les éliminait, on n'arrêterait ni ne ralentirait le développement de la résistance aux antimicrobiens, et cela ne nous aiderait pas à atteindre notre objectif de production alimentaire saine et nutritive.
Dans cet esprit et afin de garder la confiance du public, l'association a élaboré le programme de production bovine certifiée. Il s'agit d'un programme de salubrité des aliments à la ferme, qui est fondé sur le système HACCP et a reçu l'homologation de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Le programme permet d'encourager l'utilisation prudente des produits vétérinaires, afin que le bon produit soit utilisé pour traiter la maladie, selon les doses, les voies d'administration et les délais de sevrage convenables, et il permet de veiller à ce que les restes de produits, les contenants et autres objets soient éliminés de façon appropriée.
Enfin, l'une des étapes les plus importantes du processus est de documenter que toutes ces mesures ont été effectivement suivies pour chaque animal traité. Le respect du mode d'emploi des produits et des instructions vétérinaires est une importante garantie contre le développement de la résistance aux antimicrobiens.
La prévention de la résistance aux antimicrobiens est également importante pour les producteurs de bovins du Canada, tout simplement parce que nous voulons faire en sorte que ces antimicrobiens continuent d'être efficaces. En effet, lorsque la résistance aux antimicrobiens se développe, le produit perd de son efficacité, ce que nous ne pouvons pas nous permettre.
Les producteurs utilisent ces antimicrobiens de manière ciblée parce qu'il sont coûteux, mais aussi par souci d'efficacité. De leur côté, les engraisseurs de bovins se servent de logiciels très perfectionnés de gestion de santé animale sous la direction de vétérinaires spécialisés, ou en collaboration avec eux.
Les dosages sont calculés au millimètre près en fonction du poids pour que l'animal dispose de la dose d'antimicrobiens optimale.
Je vous remercie de votre invitation à témoigner.
Le Conseil canadien du porc est une association nationale représentant les intérêts de 7 000 producteurs. L'industrie reconnaît l'importance vitale d'utiliser des pratiques qui favorisent la santé et le bien-être des animaux placés sous ses soins et, partant, la salubrité du porc.
Pour soutenir cet engagement pris quant à la sécurité alimentaire, le Conseil canadien du porc a lancé en 1998 le programme AQC, programme de salubrité alimentaire à la ferme fondé sur les principes du système HACCP et conçu pour aider les producteurs à élaborer des protocoles de production minimisant les risques à la ferme.
L'utilisation de médicaments est un facteur important de risque au niveau des exploitations. C'est pourquoi une grande partie du programme AQC traite de l'utilisation de ces produits. Il contient en effet une politique selon laquelle on ne peut utiliser que les produits approuvés pour utilisation chez les animaux destinés à l'alimentation.
Les producteurs sont tenus d'avoir une prescription vétérinaire pour l'ensemble de l'annexe F, partie 1 des médicaments d'ordonnance, pour l'utilisation hors étiquette de tout produit utilisé de cette façon, et ils sont encouragés à consulter un vétérinaire pour l'utilisation de tout autre médicament, qui serait alors un produit en vente libre. Ces exigences permettent de s'assurer que les médicaments sont utilisés efficacement pour gérer la santé des troupeaux.
Les producteurs sont en outre tenus d'élaborer un plan d'utilisation des médicaments et des vaccins, et de tenir des registres de traitement. Tous ces éléments sont inclus dans la vérification du programme de salubrité des aliments à la ferme.
Les producteurs canadiens disposent d'une boîte à outils qui leur permet de prendre soin des animaux qu'ils élèvent. Comme d'autres gens de métier, ils se sont engagés à utiliser correctement ces outils et à les entretenir, afin qu'ils servent pendant de nombreuses années.
Les producteurs sont responsables de la croissance de porcs sains destinés à la chaîne alimentaire, mais ils comptent également sur l'expertise des vétérinaires et consultent la Direction des médicaments vétérinaires et l'Agence canadienne d'inspection des aliments afin d'assurer l'application des procédures correctes touchant l'approbation et la surveillance des médicaments que contient leur boîte à outils.
Les programmes de salubrité des aliments à la ferme, comme l'AQC et les autres dont on a parlé cet après-midi, servent d'outils éducatifs pour les producteurs. Ils impliquent la consultation des vétérinaires sur l'utilisation des médicaments et un processus de vérification régulière. Le programme AQC exige une vérification annuelle à la ferme, au cours de laquelle le système de salubrité est évalué par une tierce partie. Le bien-fondé technique du programme lui-même a été examiné par l'Agence canadienne d'inspection des aliments, et le Conseil canadien du porc collabore avec cette dernière et Santé Canada sur de nombreuses questions, dont l'utilisation d'antibiotiques.
Les antimicrobiens sont un outil précieux dans le maintien de la santé animale. Parallèlement, on s'inquiète du fait qu'ils puissent contribuer au développement de résistances. Voilà pourquoi notre industrie met l'accent sur l'utilisation prudente de ces produits.
En 2009, environ 94 p. 100 des porcs du marché canadien provenaient de fermes adhérant au programme AQC. Ce taux élevé d'adhésion s'explique par le fait que les transformateurs canadiens obligent leurs producteurs clients à en faire partie. Le programme est désormais devenu une condition de vente dans la plupart des usines de traitement et une partie intégrante de l'engagement pris par l'industrie aux plans de la qualité et de la sécurité.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vais faire mes commentaires en anglais, mais je serai heureux de répondre en français.
[Traduction]
Je vous remercie non seulement de m'avoir invité, mais aussi de prendre le temps d'étudier cette question importante.
Je m'appelle Rick Smith et suis le directeur général d'Environmental Defence. J'ai un doctorat en biologie.
Nous sommes une organisation environnementale non partisane qui se penche sur les questions de santé humaine. Nous avons eu le plaisir de collaborer avec tous les partis du Parlement pour faire avancer certaines décisions très importantes visant à protéger les consommateurs canadiens. Je pense notamment à l'interdiction du bisphénol A dans les biberons, une pratique internationale exemplaire qu'à repris l'Union européenne, aux normes récemment annoncées par le Canada et qui s'aligneraient sur celles des États-Unis et de l'Europe visant à faire retirer les phtalates toxiques des jouets pour enfants et les retardateurs de flamme toxiques des appareils électroniques grand public. Au cours des derniers mois, la Chambre des communes a adopté à l'unanimité la mise à jour de la Loi sur la sécurité des produits de consommation, assortie désormais de normes comparables à celles de l'Union européenne et d'autres pays.
Toutes ces mesures ont constitué des pas en avant et je dirais qu'elles étaient évidentes en regard de saines politiques publiques. Elles allaient carrément dans le sens des intérêts des consommateurs et ont été appuyées par tous les partis au Parlement.
Je pense qu'il en va de même à propos de la question qui vous intéresse aujourd'hui. Du moins, je l'espère.
Je voudrais faire aujourd'hui deux observations. La première est que l'utilisation de routine et non réglementée d'antibiotiques comme facteur de croissance dans l'agriculture nuit à la santé et à la sécurité humaines. La seconde est que, tout comme cela s'est produit au Canada au cours des dernières années à propos des mesures dont je viens de parler, les Canadiens ont certainement le droit de s'attendre, à propos de le réglementation des antibiotiques, à des améliorations semblables à celles qui ont déjà été faites en Europe.
Jusqu'aux années 1950 où l'on a commencé à utiliser les antibiotiques modernes, on mourait d'infections bactériennes. Les antibiotiques sont donc aujourd'hui un pilier indispensable du système de santé. Mais si le gouvernement fédéral n'agit pas, les maux ennuyeux dont nous souffrons aujourd'hui pourraient bien redevenir les risques mortels que nous courrions autrefois. La raison en est simple: nous utilisons trop d'antibiotiques dont nous n'avons pas besoin. Cette surutilisation des antibiotiques rend les bactéries plus fortes, donnant naissance à des superbactéries que nos antibiotiques ne peuvent pas tuer.
Les antibiotiques utilisés par les humains doivent être prescrits par un médecin, ce qui n'est pas le cas lorsqu'ils sont utilisés sur des animaux qui consomment la plupart des antibiotiques dans les pays de production de viande et de volaille comme le nôtre. Je veux être très clair. Ce que nous contestons — et je crois que les Canadiens ont le droit de s'attendre à un contrôle plus strict de leur gouvernement fédéral en la matière —, ce n'est pas l'utilisation d'antibiotiques pour traiter les animaux malades. Nous n'avons pas d'objection à cela. De toute évidence, c'est une mesure raisonnable. Ce qui doit changer est la généralisation et l'utilisation non réglementée des antibiotiques sur les animaux en bonne santé pour promouvoir leur croissance. Le Canada a besoin de toute urgence de réglementer plus strictement cette pratique, surtout si l'on songe que certains de ces mêmes antibiotiques sont si cruciaux pour la médecine humaine.
Environmental Defence suit depuis quelque temps le dossier des superbactéries. Notre inquiétude a été récemment ravivée par un reportage de la CBC à son émission Marketplace sur des tests effectués sur des poulets de supermarchés à Montréal, Toronto et Vancouver. De façon alarmante, la CBC a constaté des bactéries résistantes aux antibiotiques dans les deux tiers des poulets échantillonnés.
Depuis les années 1960, nous savons que l'utilisation excessive de médicaments courants peut créer des bactéries rares. Par exemple, le Journal de l'Association médicale canadienne a qualifié les superbactéries résistantes aux antibiotiques de « l'un des enjeux les plus importants de santé publique auxquels le Canada et le monde font face aujourd'hui ». Il s'agit d'un fait incontestable. Les gouvernements de toutes tendances dans le monde entier sont d'accord sur ce point, et dans le monde entier, des chercheurs mettent au point de nouveaux antibiotiques plus chers et plus puissants pour lutter contre les superbactéries.
Pourtant, alors que les gouvernements, dont celui du Canada, continuent d'éduquer les médecins et les patients sur les risques graves que peut faire courir l'abus des antibiotiques, ils passent sous silence leurs plus grands utilisateurs, les animaux. Permettez-moi de vous fournir une étonnante statistique: aux États-Unis, on estime que 75 p. 100 de tous les antibiotiques utilisés ne le sont pas sur les gens, mais sur les animaux. En Australie, le chiffre est de 56 p. 100.
Il est troublant de constater que le public ne sait pas avec précision quelle serait la statistique correspondante au Canada. Et la raison en est qu'on n'a besoin ni d'ordonnance ni de surveillance de la part des vétérinaires. L'industrie est en grande partie libre d'injecter autant d'antibiotiques qu'elle le veut dans l'alimentation animale.
Et il ne s'agit pas d'une petite industrie. Environ 20 animaux sont abattus chaque année...
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Merci, monsieur le président, merci, chers membres du comité.
Bonjour et merci de m’avoir invitée à comparaître.
Je m’appelle Gail Hansen. Je suis vétérinaire de santé publique et agente principale à Pew Charitable Trusts.
Pendant plus de 30 ans, j’ai étudié les problèmes de résistance aux antimicrobiens sous de nombreux angles. J’ai travaillé au Department of Health and Environment du Kansas et à un ministère de la santé local à titre de vétérinaire de la santé publique et d’épidémiologiste. Et avant cela — en fait, avant que je sois admise à l’école de médecine vétérinaire —, j’ai travaillé à la Food and Drug Administration des États-Unis pendant une courte période, à l’époque où ils envisageaient pour la première fois la possibilité d’éliminer des aliments pour animaux les antibiotiques qui visaient à stimuler la croissance.
La section de la santé humaine et de l’agriculture industrielle de Pew Charitable Trusts fait équipe avec des chefs de file de la santé publique, d’autres vétérinaires, des agriculteurs et des groupes de consommateurs afin de préserver l’efficacité des antibiotiques en éliminant progressivement la surutilisation des médicaments dans la production des animaux destinés à l’alimentation.
Comme vous l’avez entendu, la résistance aux antibiotiques engendrée par l’administration de faibles doses d’antibiotiques aux animaux existe et nous touche déjà. Les antibiotiques peuvent être achetés légalement et librement, et ils sont administrés à des animaux en bonne santé. Ces médicaments sont identiques à ceux qu’on utilise pour combattre les maladies humaines. Aux États-Unis, l’administration d’antibiotiques à des animaux destinés à l’alimentation est très semblable à celle du Canada, tout comme le manque de surveillance et de déclaration à l’égard des autres médicaments utilisés.
La tendance à la hausse que nous observons dans le nombre de bactéries résistantes aux antibiotiques tant chez les animaux que chez l’humain est également très semblable, et elle est remarquée partout dans le monde. Nous observons également une tendance à la hausse dans le nombre de bactéries qui commencent à résister aux antibiotiques dont nous disposons.
Le reportage diffusé par la CBC le mois dernier, qui révélait qu’on avait découvert des bactéries dans les trois quarts des échantillons de poulet examinés, que toutes ces bactéries manifestaient une résistance à au moins un antibiotique et que plusieurs d’entre elles manifestaient une résistance à de nombreux antibiotiques, ne m’a nullement étonnée. Aux États-Unis, presque tous les échantillons de poulet examinés étaient contaminés par au moins une bactérie, du moins c’était certainement le cas en 2008. Si l’une des bactéries était la salmonella, que nous avons découverte dans près de la moitié de nos poulets, 38 p. 100 des salmonella avaient acquis une résistance à trois antibiotiques ou plus.
Donc, il n’est pas vraiment exagéré de dire que l’emploi excessif d’antibiotiques pour exercer l’agriculture industrielle nuit à la santé humaine. On administre aux animaux de faibles doses d’antibiotiques pour stimuler leur croissance, bien qu’ils ne soient pas malades. C’est une façon de compenser le surpeuplement et parfois l’insalubrité qui caractérisent leurs conditions de vie et de remédier à l’absence de bonnes pratiques. Et lorsque les bactéries entrent en contact avec de faibles doses d’antibiotiques, cela les aide à acquérir une résistance à leur égard, selon l’axiome « ce qui ne me détruit pas me rend plus fort ». Cette résistance est ensuite transférée aux humains. Au bout du compte, les antibiotiques que nous avons utilisés pour soigner les animaux ne sont plus efficaces ni pour eux, ni pour les humains.
Dans l’article que le PICRA, le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens, a publié en 2010 dans une revue à comité de lecture, les chercheurs ont indiqué qu’ils avaient remarqué dans une salmonella présente à la fois chez les poulets et l’être humain une augmentation de sa résistance au ceftiofur. Le ceftiofur est un antibiotique qu’on injecte communément dans les oeufs de poulet juste avant leur éclosion. Ce médicament, c’est-à-dire le ceftiofur, est presque identique au ceftriaxone, un médicament utilisé pour soigner les enfants et les femmes enceintes.
Au Québec, les couvoirs ont volontairement cessé cette pratique et, lorsqu’ils ont arrêté d’injecter le ceftiofur, on a observé que la résistance de la salmonella au ceftiofur avait considérablement diminué chez les poulets et l’être humain. Lorsqu’ils ont levé l’interdiction, ils ont remarqué de nouveau que la résistance de la salmonella aux antibiotiques augmentait chez les poulets et l’être humain.
L’OMS a étudié la fluoroquinolone. Il s’agit d’un autre antibiotique que vous connaissiez peut-être sous le nom de Cipro. Lorsqu’il a d’abord été homologué en vue de soigner les humains, on n’a remarqué aucune augmentation immédiate de la résistance de la salmonella à cet antibiotique. Mais, lorsqu’on a approuvé l’administration de la Cipro, ou de la fluoroquinolone, aux animaux destinés à l’alimentation, le taux de salmonella résistantes à la fluoroquinolone a grimpé tant chez les animaux que chez l’humain.
La bonne nouvelle, c’est que nous savons ce que les agriculteurs et les propriétaires de ranch peuvent faire pour remplacer efficacement leur utilisation de faibles doses d’antibiotiques. Depuis 2006, l’UE interdit l’emploi des antibiotiques pour stimuler la croissance des bestiaux et de la volaille. Au cours des années qui ont suivi l’interdiction, on a remarqué une diminution considérable des cas de maladies d’origine alimentaire en Europe.
Il me semble que les Canadiens méritent la même considération et, si vous suivez l’exemple de l’UE, il semble que vous pourrez parvenir à ce résultat.
Au Danemark, les fermes industrielles sont tout à fait en mesure d’élever efficacement des porcs et de la volaille sans utiliser d’antibiotiques, sauf si les animaux sont malades. Les agriculteurs administrent des antibiotiques seulement lorsqu’ils sont prescrits par un vétérinaire pour soigner une maladie particulière. Ils ont constaté qu’il ne suffisait pas d’interdire l’utilisation non thérapeutique des antibiotiques pour résoudre le problème. Il leur a fallu collaborer étroitement avec leurs vétérinaires et d’autres experts pour trouver d’autres stratégies de gestion efficaces.
Un moment très propice se profile à l’horizon, parce que l’OMS a décrété que le 7 avril 2011 était la Journée mondiale de la santé. Cette année, la journée mettra l’accent sur la résistance antimicrobienne dans le but de préserver les antibiotiques pour les générations futures.
La Food and Drug Administration des États-Unis a annoncé qu’elle prendrait cette année deux importantes mesures pour restreindre la surutilisation des antibiotiques pour produire nos aliments. Premièrement, la FDA prépare des directives qui, nous l’espérons, conseilleront à l’industrie de ne pas utiliser les antibiotiques pour stimuler la croissance des animaux ou à d’autres fins non thérapeutiques, et de ne pas les administrer à des animaux en bonne santé. Deuxièmement, l’agence envisage d’interdire l’utilisation non indiquée sur l’étiquette d’un médicament appelé ceftiofur pour traiter les animaux. Ce médicament est indispensable pour soigner les femmes enceintes, les enfants et les patients atteints d’un cancer. Nous ne pouvons pas nous priver des propriétés thérapeutiques des antibiotiques, et encore moins parce que nous les administrons à des animaux en bonne santé.
Merci. Je suis maintenant prête à répondre à vos questions.
Je vais m’efforcer de répondre à vos questions du mieux que je peux.
Il ne suffit pas d’interrompre l’utilisation inappropriée des antibiotiques; la question est très complexe et très floue.
Dre Hansen a soulevé deux problèmes clés. L’un concerne l’utilisation de la ceftiofur et l’autre, l’utilisation de facteurs de croissance. Ces deux problèmes se trouvent aux antipodes l’un de l’autre. Dans un cas, on emploie un médicament de catégorie I que l’on considère d’une importance capitale pour la médecine humaine. Les éleveurs de poulets l’utilisent de manière stratégique pour résoudre un problème particulier, soit l’omphalophlébite chez les poussins nouveau-nés. Dans l’autre cas, on emploie des médicaments de catégorie IV, qui sont sans importance pour la médecine humaine, afin d’empêcher une maladie subclinique de passer au stade clinique.
Par conséquent, votre question est très complexe, parce qu’elle est liée aux nombreux problèmes que nous rencontrerions si nous arrêtions d’employer des antimicrobiens dans ces cas-là.
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Je suis désolée si je semble être en désaccord avec Dre Hansen.
Le modèle adopté par l’UE a remporté du succès dans ses pays membres, mais leurs mesures législatives concernant l’utilisation des antimicrobiens vétérinaires différaient énormément de celles du Canada ou de l’Amérique du Nord, lesquelles remontent aux années 1970. Ce n’est pas comme si nous pouvions copier et coller leurs mesures législatives. Notre système est complètement différent.
Nous semblons être en désaccord parce que la résistance aux antimicrobiens est un problème très complexe. Nous parlons de nombreux animaux d’élevage, de nombreuses espèces de bactéries qui infectent chacun de ces animaux et de nombreux problèmes de résistance à divers médicaments manifestée par chacune de ces espèces. Il est facile de se perdre dans les détails, de conclure qu’une initiative est fructueuse ou de déclarer qu’une autre est un échec.
Dans l’ensemble, c’est une expérience qui manque de rigueur, car la situation n’a pas été contrôlée. Nous ne savons pas comment elle aurait évolué si l’on avait continué d’administrer des facteurs de croissance, et nous n’avons pas très bien mesuré l’utilisation de ces médicaments par les exploitations agricoles afin de la mettre finalement en corrélation avec les cas de maladie cliniques observés chez les humains.
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J'ai en main le rapport du DANMAP publié en 2009. Je vais lire directement le document; il s'agit donc de l'expérience danoise. Le rapport mentionne que pour les animaux d'élevage en général, la consommation d'agents antimicrobiens a augmenté de 59 p. 100 entre 2000 et 2009, principalement en raison d'une augmentation de la consommation d'agents antimicrobiens dans l'industrie porcine.
C'est la conséquence d'interdire l'utilisation de facteurs de croissance. Il a fallu utiliser plus de médicaments pour traiter les animaux, parce que les bêtes étaient malades. C'est complexe. En retirant certaines substances de la production, nous n'éliminons pas nécessairement l'utilisation de médicaments — en réalité, il se peut même que nous l'augmentions.
Le temps nous le dira, comme la Dre Hansen l'a mentionné. Au Danemark, la résistance aux antibiotiques chez les humains n'a vraisemblablement pas changé, selon ce que je comprends. Oui, il y a eu une réduction chez la population animale, mais c'était prévisible en réduisant l'utilisation. Toutefois, une répercussion s'est-elle fait sentir chez les humains? Après tout, c'est la raison d'être de ces interdictions, à savoir obtenir des résultats pertinents pour traiter les humains.
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Merci, monsieur le président.
Merci de vos témoignages. J'ai beaucoup appris. Lorsque la Dre Hansen décrivait la situation au Danemark, à savoir que des antibiotiques sont prescrits pour les animaux malades et dans le cas de maladies précises, je présumais que c'était aussi le cas ici au Canada. Je trouve incroyable que ce ne le soit pas.
Mon collègue, M. Dosanjh, n'a pas réussi à obtenir un engagement volontaire pour bannir l'utilisation d'antibiotiques sur les animaux d'élevage qui ne sont pas malades.
Ma question s'adresse à la Dre Hansen et à M. Smith. En tant que législateurs, nous cherchons une solution. Comment réussirons-nous à le faire? L'UE a banni ce type d'utilisation en 2006. Comment pourrions-nous aussi y arriver au Canada? Est-ce aussi compliqué qu'on nous le fait croire?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être venus.
Je trouve très intéressante notre discussion de cet après-midi. Je crois que tout le monde aimerait que les antibiotiques soient utilisés à bon escient, mais il est important, du moins selon moi, de ne pas confondre les enjeux. Je crois que la confusion règne encore un peu autour de cette table, et j'aimerais préciser un aspect.
Ma question s'adresse à M. Dungate. La Dre Hansen a fait un commentaire qui m'a fait sourciller. Elle a dit que c'était l'équivalent de verser des antibiotiques dans les céréales des enfants pour prévenir les maladies. Je crois que c'est en lien avec ce que nous faisons lorsque nous ajoutons des antibiotiques prophylactiques à la nourriture des animaux d'élevage.
J'ai écouté votre réponse à M. Dosanjh. Je crois comprendre que si nous utilisons moins d'antibiotiques prophylactiques, ce que vous appelez les ionophores, plus de maladies pourraient s'abattre sur un élevage. Nous devrions ensuite avoir recours davantage aux antibiotiques utilisés pour traiter les humains, ce qui pourrait augmenter la résistance.
Est-ce bien ce que vous avez dit plutôt? Ai-je bien compris?
Il est question ici de médecine animale pour un groupe d'individus et non de médecine animale individuelle. La maladie parmi les animaux d'un élevage ressemble à un spectre: du blanc au noir avec toutes les teintes possibles de gris. Dans les élevages, il n'y a pas des bêtes en santé ou des bêtes malades; il y a tous les états de santé mitoyens.
Si nous attendons que les volailles soient cliniquement malades, elles auront le temps de propager les agents pathogènes aux autres individus, et le problème s'amplifiera. C'est comme une avalanche. En administrant des agents antimicrobiens prudemment et en bas âge à un groupe, nous pouvons empêcher une maladie de se propager à tout l'élevage.
J'aimerais revenir au point soulevé par la Dre Hansen au sujet de l'expérience de l'UE. Vous avez raison de dire que l'Union européenne a réussi à élever des animaux sans avoir recours aux antibiotiques pour stimuler la croissance. Je suis d'accord avec vous. Par contre, les gens n'ont pas été en mesure d'élever leurs animaux sans utiliser d'antibiotiques.
Ils ont éliminé les antibiotiques pour stimuler la croissance mais ont dû se tourner vers des médicaments plus puissants utilisés pour traiter les humains. J'imagine que cet élément vient rejoindre ce que M. Smith disait, propos avec lesquels je suis aussi tout à fait d'accord. Je ne crois pas non plus que nous devrions utiliser à outrance ces antibiotiques très importants. Voilà pourquoi il est très important de réserver l'utilisation judicieuse de notre répertoire d'antibiotiques disponibles uniquement aux vétérinaires.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins.
Je vais commencer par demander à certains d'entre vous de fournir des renseignements au comité, si vous le voulez bien.
Premièrement, je demande aux différents organismes qui s'occupent des animaux de nous dire le nombre d'animaux qui ont été retirés du système en raison d'une utilisation inappropriée d'antibiotiques.
Deuxièmement, j'aimerais savoir comment chacun de vous définit « judicieux ». C'est une expression très vague. J'aimerais savoir ce que cela signifie quant aux doses, à l'utilisation, etc.
Troisièmement, combien de livres d'antibiotiques donne-t-on aux animaux d'élevage? Je sais que les gens ne voulaient pas parler de livres, mais je pose tout de même la question. Combien de livres d'antibiotiques donne-t-on aux animaux d'élevage par année, et quelle proportion de ces antibiotiques est utilisée pour traiter des maladies? Aux États-Unis, je crois qu'on parle de 25 millions de livres d'antibiotiques pour les animaux d'élevage et 3 millions de livres pour le traitement de maladies.
Ma dernière demande s'adresse à Mme Hansen et à M. Prescott, s'ils le veulent bien. Monsieur Prescott, vous avez parlé du rapport de 2002. Vous avez dit que c'est un très bon rapport, mais qu'on n'a pas donné suite à un certain nombre de recommandations. J'aimerais donc savoir lesquelles de ces recommandations ont été suivies et lesquelles ne l'ont pas été.
Merci.
Je vais maintenant poser des questions, si vous me le permettez.
Je crois qu'on a soulevé que la FDA aux États-Unis a publié un projet de lignes directrices en juin sur l'emploi judicieux de médicaments antimicrobiens importants sur le plan médical. Le Canada a-t-il entrepris une étude semblable depuis 2002 ou a-t-il présenté un projet de lignes directrices?
Madame Hansen.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tout le monde de leur présence aujourd'hui. C'est une excellente discussion.
Je crois qu'aucun Canadien n'est pas préoccupé par l'utilisation abusive de tout type d'antibiotique ou de médicament. C'est un bon sujet de discussion.
À première vue, en y regardant de plus près, on se dit, « oh mon Dieu, c'est terrible », mais lorsqu'on commence à creuser et à voir exactement ce qui se passe, on se rend compte qu'il ne faut pas se fier aux apparences.
Je vais commencer par vous, monsieur Dungate.
L'industrie avicole utilise des antibiotiques qui ne sont pas utilisés dans la chaîne humaine. Je vais utiliser cette expression — elle n'est peut-être pas correcte, mais en tant qu'agriculteur de la Saskatchewan, je vais utiliser ces mots. Dans le processus qui consiste à mettre les antibiotiques dans les aliments, vous utilisez en fait des antibiotiques qui ne seraient normalement pas utilisés dans un hôpital ou dans ce type de situation. Est-ce juste?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Dungate, je vais vous poser une question, et ensuite, je laisserai le temps à ma collègue, Mme Beaudin, de poser un certain nombre de questions.
Vous nous avez parlé de 5,1 millions de dollars investis en recherche. M. Bergen a également parlé d'argent investi en recherche. Je me demande simplement quelle est la proportion de ces sommes investies pour trouver des traitements de remplacement aux antibiotiques et quels ont été les résultats obtenus.
Y a-t-il eu des avancées faites en cette matière, à la suite de vos recherches?
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Je vous remercie de vos questions, monsieur Malo.
Dans le secteur de la volaille, nous avons investi 5,1 millions de dollars, mais tout cet argent est investi dans le domaine de la recherche sur la résistance antimicrobienne et sur les solutions de rechange. Il s'agit vraiment d'une discussion.
Je dois passer à l'anglais, parce que c'est trop technique.
[Traduction]
C’est de la microbiologie intestinale, afin de comprendre ce qui se passe dans le corps des poulets pour pouvoir créer un substitut de bonnes bactéries et s’en servir pour les traiter. C’est ce qu’on appelle des probiotiques. Il y a donc beaucoup de recherches dans ce domaine.
Dans notre mémoire, nous avons inclus une liste de projets qui ont été financés grâce à ces 5,1 millions de dollars, et cela se poursuit. Nous commençons à peine à voir les résultats de ces recherches. Bon nombre d’entre elles sont des projets de trois ou de cinq ans.
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Je vais commencer à répondre à votre question en essayant de répondre à celle qu'on m'a posée il y a 15 minutes, et souhaitons que je puisse répondre à la vôtre de façon plus concise.
Une des raisons qui expliquent pourquoi j'ai mis si longtemps à répondre, c'est que je cherche encore contre quelle maladie je pourrais utiliser des ionophores pour traiter ma fille de cinq ans ou celle de sept ans. Les médicaments utilisés pour les bovins de boucherie dans le but d'améliorer la croissance et la production alimentaire sont des ionophores et on ne s'en sert pas du tout dans les médicaments destinés aux humains.
Je pense qu'il est très important de se rappeler que priver l'industrie de l'élevage de cet outil, que ce soit pour le bétail, les produits laitiers, le poulet ou le porc, ne sera pas du tout bénéfique à la santé humaine et entraînera des conséquences négatives pour les producteurs et la société en général. En effet, lorsqu'on améliore la production alimentaire, on utilise moins de nourriture pour produire la même quantité de viande. On utilise donc les ressources plus efficacement.
Quelle était votre question, déjà? Depuis combien de temps utilise-t-on les ionophores? Depuis des dizaines d'années.
Mais il y avait une autre question à laquelle je voulais essayer de répondre.
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Quels sont les avantages pour l'industrie? Je vais répondre en ce qui a trait aux ionophores.
Deux points ont été soulevés. Dans le premier cas, les ionophores qui favorisent la bonne santé des animaux ne sont absolument pas utilisés dans la médecine destinée aux humains, ou ils le sont de façon très minime. Si nous pouvons nous en servir pour empêcher les animaux d'être malades, cela signifie que les d'animaux sont de moins en moins malades, et donc que nous n'avons pas besoin de leur administrer des médicaments puissants pour les guérir. C'est un des avantages pour l'industrie.
L'autre avantage concerne la stimulation de la croissance et l'augmentation de la production alimentaire, c'est-à-dire que nous sommes en mesure d'utiliser nos ressources plus efficacement. Par exemple, nous obtenons plus de viande pour la même quantité de foin et de grain que nous pourrions sans ionophores. En effet, ils représentent un avantage pour la santé en prévenant la coccidiose qui, je crois, représente un problème dans le cas des bovins et de tous les animaux d'élevage.
Enfin, ce qui est vraiment intéressant dans le cas des ionophores — et j'espère que je ne deviens pas trop rat de bibliothèque —, c'est qu'ils favorisent la croissance de bactéries qui produisent une molécule appelée propionate, que le métabolisme animal assimile plus efficacement. Mais je ne vais pas entrer dans les détails.
Parmi les variétés de bactéries dont les ionophores freinent la croissance, on trouve les méthanogènes, ce qui est très intéressant, car ce sont des producteurs de méthane. En introduisant les ionophores dans l'alimentation, nous améliorons son efficacité, tout en ne générant absolument aucune répercussion sur la santé humaine, mais en créant en fait un avantage sur le plan environnemental du côté des gaz à effet de serre. De plus, nous utilisons moins de ressources pour produire la viande de boeuf.
Le sujet est d'actualité et notre discussion tombe à point, car depuis le documentaire de la CBC, notre bureau a été inondé de courriels provenant de Canadiens et d'électeurs inquiets.
Je sais que lorsque M. Dungate a commencé son exposé, il voulait mentionner le problème dont personne n'ose parler, mais je peux vous assurer que les gens sont inquiets. Ils sont horrifiés, jusqu'à un certain point, et ils ont peur.
J'ai reçu une formation scientifique, mais le profane, ce qui est probablement le cas du Canadien moyen qui achète son poulet à l'épicerie, ne saurait vraiment pas qui croire. Lorsqu'il regarde un documentaire diffusé par la CBC, laissez-moi vous dire qu'il est inquiet et qu'il panique.
Il n'y a pas seulement le rapport de la CBC; le Canadian Medical Association Journal a aussi publié un rapport en 2009, ainsi que le vérificateur général de l'Ontario, en 2008, je crois. Il y a aussi le directeur de l'approvisionnement de Maple Leaf Foods. Chacun de ces individus ou médias a soulevé la question de l'utilisation des antibiotiques dans le poulet et sa corrélation avec la santé humaine.
Je trouve ironique que M. Bergen mentionne qu'il n'y a aucune corrélation, alors que je crois que M. Smith a déclaré que des études ont établi une corrélation directe entre la céphalosporine utilisée dans le poulet et ses répercussions sur la santé humaine.
Je sais que Mme Rosengren a dit qu'il existe, dans l'industrie, des protocoles entre les vétérinaires et les producteurs. Mais vous avez aussi mentionné, au début de votre exposé, qu'il existait des médicaments en vente libre.
Qui surveille l'usage que font les producteurs de ces produits en vente libre?
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Je n’ai jamais dit que le ceftiofur était administré à des oiseaux adultes, j’en suis convaincu. Ce produit est utilisé dans des œufs qui ne présentent aucun signe de maladie, et cette utilisation est répandue. Le ceftiofur est un médicament important pour l’homme. Les producteurs de poulet ne peuvent pas avoir le beurre et l’argent du beurre en même temps.
D’un côté, ils disent qu’ils sont responsables et qu’ils tentent de s’éloigner des médicaments importants pour le traitement des humains. De l’autre côté, ils admettent qu’ils utilisent le ceftiofur, un médicament important pour le traitement des humains, des enfants, dans des œufs en santé, et que cette utilisation est répandue. Il faut choisir.
En réponse à une question de Mme Dhalla, M. Dungate vient d’admettre que personne n’exerce de contrôle sur les antibiotiques offerts en vente libre. Donc, il est impossible, au Canada, de compiler le genre de statistiques disponibles aux États-Unis et en Australie et auxquelles Mme Hansen et moi avons fait référence. Nous ne pouvons pas dire si 75 p. 100 des antibiotiques, sauf les ionophores, sont administrés aux animaux. Ces données ne sont pas disponibles au Canada, et c’est un problème.
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C’est une question intéressante. Je ne sais pas. Je suis un scientifique, alors j’essaie d’imaginer comment présenter ces statistiques dans un même tableau.
Mais, vous avez certes raison. Il ne fait aucun doute qu’il est très difficile de créer de nouveaux antibiotiques. L’Organisation mondiale de la Santé, l’Association médicale canadienne, l’American Medical Association et tous les regroupements de médecins vous diront qu’ils s’inquiètent beaucoup de l’augmentation rapide du niveau de résistance aux antibiotiques.
Je suis très heureux que le Comité de la santé se penche sur la question, car, oui il est question de l’industrie de l’élevage, mais c’est d’abord et avant tout une question de santé publique. D’autres pays montrent la voie à suivre au chapitre de la protection de la santé publique.
J’ai ici un document publié en 2009 par le gouvernement danois et dans lequel on tire des conclusions très nettes. En vertu de politiques adoptées par le Danemark et l’Union européenne, la consommation totale d’antibiotiques chez les animaux destinés à l’alimentation a baissé de plus de 50 p. 100 depuis le début des années 1990. La santé des animaux n’a pas été compromise et la productivité agricole a continué de progresser. Le Danemark demeure un énorme exportateur de ces animaux. On n’en a pas beaucoup parlé ici, mais le prix à la consommation n’a pas été touché.
Encore une fois, si le gouvernement du Canada peut en faire davantage dans ce secteur et contribuer à faire baisser les taux de résistance aux antibiotiques… On a fait la démonstration au Danemark et aux États-Unis que cela n’a vraiment aucun impact sur les éleveurs d’animaux de ferme. Alors, qu’est-ce qu’on attend?
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Merci, monsieur le président.
C’est un excellent sujet que nous abordons aujourd’hui. Merci pour vos déclarations d’ouverture.
Je ne suis pas un spécialiste de la science ou de la médecine, mais j’ai fait de mon mieux pour suivre la conversation.
Madame Szkotnicki, votre mémoire nous apprend beaucoup de choses. J’aimerais revenir sur quelques points pour que le comité comprenne bien. Beaucoup de choses ont été dites qui pourraient alarmer le public et pas nécessairement pour les bonnes raisons.
Vous avez fait la distinction entre les différents types d’antibiotiques en médecine vétérinaire. M. Dungate et d’autres représentants de l’industrie ont fait référence à ceux que l’on utilise à des fins thérapeutiques. Est-ce qu’on emploi ces mêmes antibiotiques pour traiter les infections bactériennes? Est-ce ce genre d’utilisation qui risque de faire augmenter la résistance aux antibiotiques chez l’homme?
Nous avons appris aujourd’hui que l’emploi des antibiotiques à des fins thérapeutiques, des antibiotiques plus forts, est limité. Pourtant, nous avons appris aussi, et il semble y avoir des preuves en ce sens, que cette utilisation restreinte augmente la résistance aux antibiotiques chez l’humain. J’essaie de comprendre. Vous dites qu’aucun de ces médicaments ne pose un risque à la santé humaine, alors, pourriez-vous nous aider à comprendre?