:
Mesdames et messieurs, bienvenue au Comité permanent de la santé. Je suis heureuse de voir que certains sont de retour aujourd'hui.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous examinons la mise en oeuvre des recommandations du rapport Weatherill concernant l'éclosion de listériose en 2008.
Nous sommes très chanceux d'accueillir deux représentants de l'Agence de la santé publique du Canada: le Dr Butler-Jones, administrateur en chef de la santé publique, et le Dr Mark Raizenne, directeur général du Centre des maladies infectieuses d'origine alimentaire, environnementale et zoonotique.
Et par vidéoconférence, nous avons le Dr Frank Plummer, directeur général scientifique du Laboratoire national de la microbiologie.
Docteur Plummer, bienvenue. M'entendez-vous?
:
Merci, madame la présidente.
Je commencerai d'abord par une mise en contexte à l'intention des nouveaux membres du comité.
[Traduction]
Que ce soit de la ferme à la cuisine ou de la cuisine à la table, des éclosions de toxi-infection alimentaire peuvent et vont se produire. En règle générale, les toxi-infections alimentaires trouvent leur origine à la maison. Elles surviennent à la suite d'une manipulation ou d'une préparation insalubre des aliments et ce, quand bien même les aliments utilisés sont sains. C'est pourquoi nous avons tous un rôle très important à jouer dans la prévention de la maladie, que ce soit dans le domaine de la réglementation, de l'élaboration des politiques, de l'éducation, de la vente ou de la consommation.
J'ai eu l'occasion en juin de vous informer de plusieurs des initiatives du gouvernement concernant la salubrité des aliments, initiatives mises en place à la suite des recommandations formulées dans le rapport Weatherill. Ces 57 recommandations font déjà l'objet de mesures de la part du gouvernement; leur mise en oeuvre est soit en cours, soit terminée. Nous n'avons jamais été en si bonne posture pour prévenir et détecter les éclosions de maladies d'origine alimentaire au Canada, et pour intervenir s'il y a lieu. Il existe une excellente coordination entre les ministères fédéraux, les partenaires provinciaux et territoriaux et les principaux intervenants. Au sein du gouvernement fédéral, les cadres supérieurs se rencontrent régulièrement grâce à des tribunes très utiles, comme le Comité spécial d'administrateurs généraux chargés de l'examen de la salubrité des aliments.
[Français]
Nous avons constaté les avantages d'une meilleure coordination dans le feu de l'action.
[Traduction]
Elle nous a permis de gérer plusieurs éclosions récentes de maladies d'origine alimentaire, comme le rappel des viandes Siena à la fin de l'an dernier, et l'éclosion de Salmonella chester cet été. Je ferai brièvement le point aujourd'hui sur les derniers développements depuis juin et sur le rôle particulier de l'Agence de la santé publique du Canada.
Je commencerai par parler de l'intervention en cas d'éclosion de maladie d'origine alimentaire. Le Protocole d'intervention lors de toxi-infection d'origine alimentaire (PRITIOA) est le principal document qui guide la collaboration intergouvernementale en cas d'éclosion d'intoxication alimentaire au Canada et à l'étranger. Ce protocole a reçu l'approbation des provinces et des territoires en juin et a ensuite été publié sur le Web. L'Agence de la santé publique du Canada, en collaboration avec les provinces et les territoires, réalisera des exercices de mise en oeuvre du PRITIOA au cours de l'automne et de l'hiver. Nous prévoyons aussi un exercice à l'échelle nationale au printemps 2011. À cet égard, l'Agence met également au point un plan d'intervention d'urgence en cas de toxi-infections alimentaires ainsi qu'un système de commandement des interventions. Ceci assurera une meilleure coordination et une plus grande capacité parmi l'ensemble des partenaires.
Nous avons entrepris la mise au point d'un plan type pour lequel nous solliciterons bientôt l'avis des partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, de manière à ce que nous puissions le terminer au cours du prochain exercice.
Mon deuxième point concerne l'intensification des activités de surveillance et de détection précoce. La surveillance et la détection visent à déceler rapidement les éclosions de sorte que les parties concernées puissent prendre les mesures qui s'imposent.
À cet égard, nous intensifions notre participation à PulseNet Canada, un réseau national qui rassemble des laboratoires fédéraux et provinciaux utilisant les empreintes génétiques pour établir des correspondances entre des échantillons bactériens provenant d'humains et d'aliments, et nous collaborons avec d'autres pays également. Les laboratoires participant au réseau PulseNet ont désormais accès à davantage de programmes de formation et de certification; la capacité de recherche de notre Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg a elle aussi été renforcée.
Je suis heureux de vous annoncer que l'Agence de la santé publique a fait des plans pour le lancement d'un projet pilote visant à mettre en oeuvre le système Panorama d'Inforoute Santé du Canada. Ce projet pilote nous sera très utile pour tester la capacité de notre système de surveillance à gérer les éclosions dans l'ensemble du Canada. Nous évaluons en ce moment son intégration à nos systèmes d'alerte existants et sollicitons l'avis de nos partenaires. Nous comptons avoir terminé cette étape avant la fin septembre de l'exercice 2011-2012.
L'Agence a aussi apporté des améliorations à la surveillance nationale de la listériose en intégrant Listeria monocytogenes dans le Programme national de surveillance des maladies entériques.
L'enquêteure indépendante a recommandé que soit renforcée la capacité de pointe pour la gestion des éclosions majeures de toxi-infections d'origine alimentaire. J'aimerais souligner les consultations menées ce mois-ci avec les principaux partenaires dans le cadre d'un atelier national sur la mise au point d'un projet pilote de réserve de santé publique, un modèle dont nous espérons terminer la mise en place au plus tard le 31 mars 2011.
[Français]
La formation des réservistes et l'évaluation du projet-pilote se feront en janvier 2012.
[Traduction]
J'aimerais enfin évoquer la question de la communication.
Une des questions soulevées dans le rapport Weatherill portait sur l'efficacité de la communication lors d'une éclosion. Nous disposons maintenant d'une série de plans afin d'éclairer nos interventions.
Le PRITIOA, que j'ai évoqué un peu plus tôt, établit de façon claire les responsabilités fédérales, provinciales et territoriales en matière de communication lors d'une éclosion. Il s'agit avant tout de faciliter la collaboration en vue de communiquer rapidement avec le public et les personnes à risque.
De plus, pour faciliter la coordination à l'échelle fédérale, l'Agence de la santé publique a mis au point avec Santé Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments un protocole de communication sur la salubrité des aliments. Le protocole accorde à l'Agence de la santé publique la responsabilité de la communication avec le public pendant une situation d'urgence attribuable à une maladie d'origine alimentaire. Ce protocole nous permet d'ores et déjà d'améliorer notre façon de travailler ensemble lorsque nous devons communiquer avec la population pendant une éclosion, comme nous l'avons constaté durant la pandémie du virus H1N1. Afin de déterminer de quelle manière le protocole peut être renforcé et de s'assurer que le personnel en connaît bien le contenu, plusieurs exercices de simulation seront organisés au cours des prochains mois.
L'Agence de la santé publique a également mis au point un plan de communication stratégique des risques qui guidera notre façon de communiquer avec la population canadienne lors des éclosions de toxi-infections d'origine alimentaire. Ce plan, que nous avons commencé à mettre en place, prévoit entre autres l'utilisation de messages adaptés aux groupes à risque particuliers et s'appuie sur une variété d'outils de communication traditionnels et innovateurs. Citons entre autres le portail Web sur la salubrité des aliments, les séances d'information à l'intention des intervenants et des médias, ainsi que des webémissions. En cas d'éclosion à l'échelle nationale, l'Agence sera prête à diriger les opérations et à mettre en oeuvre les principaux éléments du plan dans le cadre de son intervention.
Madame la présidente, il s'agissait là des grandes lignes des activités menées depuis juin dernier. L'ensemble des activités est abordé dans le rapport conjoint que vous avez devant vous, Progrès accomplis en matière de salubrité des aliments, mise à jour d'octobre 2010.
J'aimerais remercier le comité pour leur intérêt dans la mise en oeuvre des recommandations de l'enquêteure indépendante.
[Français]
C'est avec plaisir que je répondrai à toute question concernant l'Agence de la santé publique du Canada. Merci.
:
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie beaucoup de me donner l'occasion de m'adresser à vous pour vous communiquer une mise à jour sur les efforts déployés par Santé Canada dans le but d'appliquer les recommandations formulées par l'enquêteure indépendante dans son rapport de 2009.
Je suis accompagnée aujourd'hui par le Dr Jeff Farber, directeur du Bureau des dangers microbiens de la Direction générale des produits de santé et des aliments.
[Français]
Comme j'en ai déjà fait part aux membres de ce comité, la protection et la promotion de la santé et de la sécurité des Canadiens et des Canadiennes, ainsi que de leurs familles et de leurs collectivités, sont d'une importance capitale pour Santé Canada.
[Traduction]
Nous prenons très au sérieux notre rôle qui consiste à protéger la population canadienne en réduisant au minimum les risques que comportent non seulement la bactérie Listeria, mais aussi tous les pathogènes d'origine alimentaire, les contaminants chimiques et les autres sources potentielles de danger.
[Français]
Santé Canada assume son rôle réglementaire au moyen de sa capacité scientifique et grâce à une collaboration efficace avec ses partenaires, tels que l'Agence de la santé publique du Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Agriculture et Agroalimentaire Canada et nos homologues d'ailleurs dans le monde.
[Traduction]
Aujourd'hui, j'aimerais résumer les mesures que nous avons prises dans trois domaines clés en réponse au rapport Weatherill. Ces domaines sont les directives et approbations réglementaires, les évaluations des risques pour la santé et la communication à nos concitoyens à propos de la salubrité des aliments.
Parlons d'abord des directives et approbations réglementaires. Nous avons accompli des progrès considérables dans la mise à jour de notre politique sur la bactérie Listeria. En collaboration avec nos partenaires fédéraux et en consultation avec l'industrie, le milieu universitaire, les professionnels de la santé et les consommateurs, nous avons réexaminé notre Politique sur la présence de Listeria monocytogènes dans les aliments prêts-à-manger. La politique révisée a été publiée aux fins de consultation en mars de cette année. Après incorporation de la rétroaction, la version finale de la politique révisée, qui entre en vigueur le 1er avril 2011, a récemment été mise à la disposition du public pour permettre à l'industrie une transition harmonieuse vers la conformité et la mise en application de cette politique.
Il importe de souligner que notre interaction avec nos partenaires de l'industrie alimentaire et les activités que nous avons réalisées en collaboration avec eux ont permis d'améliorer leurs programmes de salubrité alimentaire et de renforcer le contrôle de la bactérie Listeria dans les aliments les plus à risque tels que les viandes prêtes-à-manger. Les changements apportés vont permettre un dépistage rapide de toute contamination dans les installations de transformation alimentaire. Ils permettront également de renforcer la prévention et d'accélérer la détection précoce des risques. Cela permettra de prendre des mesures correctives afin d'éviter la contamination du produit fini.
En outre, afin d'améliorer la détection et le dépistage opportuns des pathogènes alimentaires, Santé Canada a validé une nouvelle méthode de détection de la bactérie Listeria. Grâce à cette méthode, les résultats des analyses nous parviennent en trois à cinq jours, plutôt qu'en sept à dix jours comme auparavant. Nous en sommes maintenant aux dernières étapes du processus de validation et nous prévoyons que la nouvelle méthode sera rendue disponible en avril 2011.
Nous collaborons également avec le Conseil national de recherches pour concevoir une méthode de détection de la bactérie Listeria fondée sur un microcircuit intégré, laquelle nous permettrait d'obtenir des résultats en 48 heures.
En réponse à une autre observation exposée dans le rapport de l'enquêtrice indépendante, Santé Canada a établi un nouveau processus qui nous permet d'accorder la priorité à l'approbation d'interventions en matière de salubrité alimentaire dont les avantages pour la santé sont démontrés et d'en accélérer le traitement. Grâce à ce processus, Santé Canada a été en mesure d'approuver l'utilisation de deux additifs alimentaires pouvant contribuer à maîtriser la prolifération de la bactérie Listeria monocytogenes de même qu'un nouveau processus de fabrication sous haute pression qui permet de réduire les dangers microbiens de source alimentaire. De plus, Santé Canada travaille à l'élaboration de directives pour informer l'industrie des critères déterminants permettant de prioriser le traitement de ces soumissions.
En ce qui concerne la capacité d'évaluation des risques pour la santé, nous poursuivons le renforcement de notre capacité de pointe en embauchant et en formant davantage d'évaluateurs scientifiques des risques de façon à être en mesure de réagir aux événements relatifs à la salubrité alimentaire. Cela nous permet aussi de continuer à assurer, à l'intention de l'ACIA, la prestation de services d'évaluation des risques pour la santé 24 heures par jour, sept jours par semaine. Au sein de Santé Canada, nous avons amélioré notre capacité en augmentant nos effectifs de six équivalents temps plein (ETP) au cours des deux dernières années, et le processus d'embauche pour l'ajout de sept autres évaluateurs scientifiques des risques est en cours. De plus, nous avons assuré la formation polyvalente d'autres membres du personnel pour nous garantir une capacité de pointe qui pourrait être nécessaire lors d'événements relatifs à la salubrité alimentaire.
Cette capacité accrue a permis aux évaluateurs de Santé Canada de réaliser, entre le 1er avril 2010 et le 30 septembre 2010, 108 évaluations des risques pour la santé qui ont contribué aux enquêtes sur la salubrité alimentaire entreprises par l'ACIA. Elles ont toutes été conclues en moins des huit heures prescrites par la norme de service établie pour les risques les plus importants.
[Français]
Enfin, sur le plan des communications, nous recherchons continuellement des moyens d'améliorer la façon d'informer la population canadienne des risques inhérents aux pathogènes d'origine alimentaire et de déterminer le moment le plus approprié pour communiquer avec nos concitoyens.
[Traduction]
Par exemple, une campagne de communication des risques et de marketing social de trois ans va déjà bon train. Cette campagne lancée en mars dernier va au-delà des risques liés à la bactérie Listeria. Elle a pour but d'informer la population canadienne au sujet de la manipulation adéquate des aliments et de la façon d'éviter les maladies d'origine alimentaire en général.
[Français]
Nous consacrons des efforts ciblés à ces segments de la population qui courent le plus grand risque de subir des complications après avoir contracté une maladie d'origine alimentaire, par exemple les adultes plus âgés, les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli.
[Traduction]
Actuellement, notre campagne comprend des publicités dans des magazines et des brochures conçues à l'intention des groupes vulnérables mentionnés précédemment. Les magazines utilisés ont une circulation combinée de près de 2 millions d'exemplaires.
Nous avons également lancé des activités de communication en ligne qui comprennent des vidéos et des outils interactifs ciblant aussi ces groupes et indiquant les mesures précises qu'ils peuvent prendre pour réduire les risques qu'ils courent de contracter une maladie d'origine alimentaire. Par exemple, notre vidéo qui s'adresse aux adultes plus âgés diffuse des conseils sur l'achat et la conservation adéquate des produits alimentaires ainsi que de l'information sur les aliments qu'ils doivent éviter.
Pour faire en sorte que ce matériel soit consultable en plusieurs langues, Santé Canada collaborera aussi avec ses partenaires des paliers provincial, territorial et local. Nous compléterons les efforts déjà déployés pour veiller à ce que tous les Canadiens et toutes les Canadiennes soient en mesure de connaître et de comprendre les mesures qu'ils peuvent prendre pour réduire les risques d'être atteints de maladies d'origine alimentaire.
J'espère que ma présentation a éclairé les membres du comité sur les progrès que nous avons accomplis pour donner suite aux recommandations exposées dans le rapport de l'enquêtrice indépendante.
[Français]
Ces réalisations mesurables améliorent la façon dont nous évaluons les risques liés aux produits alimentaires et nous rendent davantage capables de collaborer avec nos partenaires fédéraux pour mieux faire face à ces risques.
[Traduction]
En terminant, comme je vous en ai fait part dès le début, je vous réitère notre détermination à promouvoir la salubrité des aliments consommés par la population canadienne.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir donné la chance de vous présenter nos activités. Je serai heureuse de répondre à vos questions ultérieurement. Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Je suis heureuse d'avoir l'occasion de vous parler des progrès réalisés par l'Agence canadienne d'inspection des aliments à l'égard des recommandations faites par Sheila Weatherill.
[Traduction]
Nous collaborons étroitement avec tous les intervenants responsables du système de salubrité des aliments, y compris les producteurs, les transformateurs, les autres ordres de gouvernement et les consommateurs, afin d'améliorer la salubrité des aliments pour les Canadiens. Il revient à nous tous — le gouvernement, l'industrie et les consommateurs — d'assurer l'efficacité de ce système qui est l'un des meilleurs au monde.
Comme l'ont noté mes collègues, le rapport d'étape sur la salubrité des aliments récemment publié par le gouvernement décrit les progrès que nous avons réalisés à l'égard des recommandations de l'enquêtrice indépendante. Permettez-moi de parler brièvement de trois secteurs où nous avons apporté d'importantes améliorations, notamment la capacité d'inspection, la communication et l'information, et la collaboration.
Tout d'abord, en ce qui concerne la capacité d'inspection, de nombreuses nouvelles ressources ont été mobilisées pour les activités d'inspection des aliments. Nous embauchons 170 nouveaux inspecteurs. Cent cinquante de ces inspecteurs sont maintenant en poste et les autres seront embauchés et formés au cours des prochaines semaines. Cela nous permettra d'améliorer considérablement notre capacité d'inspection.
[Français]
De plus, d'importants efforts ont été déployés pour améliorer notre programme de formation des nouveaux inspecteurs et du personnel actuel.
Bien que nos premiers efforts soient axés sur la formation des nouveaux inspecteurs, une formation d'appoint plus systématique et à jour sera offerte à tout le personnel d'inspection. Cette formation aidera le personnel de l'agence à suivre les progrès scientifiques et technologiques, ainsi que les nouvelles méthodes d'analyse.
[Traduction]
Le deuxième élément dont je souhaite parler est le secteur de la communication et de l'information. En reconnaissance du fait qu'un public avisé est un facteur important dans la lutte contre les maladies d'origine alimentaire, nous employons de nouveaux moyens pour fournir de meilleurs renseignements sur les risques reliés à la salubrité des aliments. La section « Centre des consommateurs » du site Web de l'ACIA a été restructurée pour fournir davantage de renseignements sur les questions importantes relatives à la salubrité des aliments et pour expliquer plus clairement le rôle du consommateur, du gouvernement et de l'industrie dans la salubrité des aliments. Nous organisons également une table ronde des consommateurs à titre de tribune permanente pour améliorer les communications entre l'ACIA et les consommateurs. L'ACIA utilise aussi les technologies comme Twitter pour diffuser des renseignements sur la salubrité des aliments et les rappels d'aliments.
Nous continuons de dialoguer avec les Canadiens par l'intermédiaire de campagnes d'information publique nationales. Nous diffusons également des renseignements plus détaillés sur les rappels à faible risque ainsi que les établissements de production alimentaire ayant fait l'objet de mesures d'application de la loi.
En ce qui concerne la collaboration, l'ACIA continue de coopérer étroitement avec ses partenaires fédéraux responsables de la salubrité des aliments, notamment l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et Santé Canada. L'ACIA et l'ASPC ont uni leurs efforts pour élaborer une stratégie exhaustive de communication des risques qui orientera la façon dont l'Agence communiquera avec les Canadiens durant une éclosion nationale de maladie d'origine alimentaire. Santé Canada et l'ACIA améliorent et valident les méthodes de détection de la listériose et d'autres menaces alimentaires pour réduire le temps des essais et intervenir plus rapidement aux fins des enquêtes sur la salubrité des aliments.
Bon nombre des recommandations de Weatherill visent l'industrie. L'ACIA rencontre régulièrement les représentants de l'industrie et profite de ces occasions pour déterminer la meilleure façon de collaborer afin d'améliorer davantage la salubrité des aliments, dans le contexte de nos responsabilités en matière de réglementation. Comme je l'ai indiqué précédemment, nous avons l'un des meilleurs systèmes de salubrité des aliments au monde, ce qui est attribuable en grande partie au professionnalisme et au dévouement du personnel de l'Agence ainsi que de celui de Santé Canada et de l'Agence de la santé publique du Canada, et à la collaboration de nos partenaires. Nous continuerons de travailler avec nos partenaires pour améliorer le système et informer les Canadiens de nos progrès dans ce dossier très important.
Merci, madame la présidente.
Merci à tous pour votre présence.
J'ai seulement deux questions à l'intention de l'ACIA.
Vous nous avez fourni certains chiffres sur le nombre d'inspecteurs. Le Syndicat de l'agriculture a diffusé un communiqué ce matin. Voici donc ma question à ce sujet.
Le syndicat estime qu'il y avait plus d'inspecteurs qui travaillaient dans des usines de transformation de la viande autres que les abattoirs avant l'éclosion chez Maple Leaf que le nombre d'inspecteurs que l'ACIA juge nécessaire aujourd'hui. Avant la contamination, il y avait environ 220 inspecteurs qui consacraient la majeure partie de leurs heures de travail à des tâches relatives au système de vérification de la conformité (SVC) dans ces salaisons. Aujourd'hui, l'ACIA estime qu'elle n'a besoin que de 155 inspecteurs en équivalents temps plein (ETP) pour couvrir le même territoire. Même en ajoutant les ETP pour le travail hors SVC, le total n'atteindrait pas les niveaux de dotation en vigueur avant l'éclosion.
Vous nous avez donné des chiffres et je ne sais pas si le tout concorde. Je viens de vous citer textuellement le communiqué diffusé ce matin.
Si tel est le cas, c'est une allégation très grave. Pourriez-vous répondre à cette affirmation du Syndicat de l'agriculture en faisant valoir des données bien précises, plutôt que des impressions que vous pouviez avoir ce matin ou hier?
:
Madame la présidente, je répondrai à la question avec plaisir.
L'Agence canadienne d'inspection des aliments prend très au sérieux la question du système de vérification de la conformité. C'est l'un des éléments essentiels du dispositif nous permettant de veiller à la salubrité des aliments.
Après avoir reçu les recommandations de Sheila Weatherill, nous nous sommes penchés très sérieusement sur notre système de vérification de la conformité. Nous nous y sommes pris de plusieurs manières. Nous avons demandé à des experts d'examiner les tâches effectuées dans ce système, et ils ont produit un rapport, qui a été fourni à votre comité, je crois, dans le cadre du rapport d'étape déposé par le gouvernement.
Nous avons effectué une évaluation du travail fait en première ligne. Nous avons rencontré des inspecteurs oeuvrant sur le terrain, et ces rencontres ont eu lieu en présence du Syndicat de l'agriculture. Nous avons discuté de la mise en oeuvre du système de vérification de la conformité et des difficultés qui se présentaient. Nous avons rassemblé toute l'information recueillie et formulé des recommandations pour améliorer ce système. Puis, nous avons donné suite à ces recommandations.
Les recommandations visaient à augmenter la capacité d'inspection, ce que nous sommes en train de faire. Nous avons reçu des suggestions sur les outils de travail et nous sommes en train d'améliorer les connexions entre les inspecteurs. Ces suggestions concernaient entre autres la nature de la mise à jour du manuel des méthodes à employer pour l'inspection des viandes. Nous avons procédé à cette mise à jour et nous continuons de tenir le manuel à jour. Elles concernaient aussi le nombre de tâches à réaliser dans le système de vérification de la conformité. Nous avons examiné très attentivement les tâches et en avons ajouté.
Je n'hésite pas à dire que nous nous sommes penchés très sérieusement sur le système de vérification de la conformité, en compagnie du syndicat. L'information est publique, et nous agissons de manière à améliorer ce système, en tenant compte des constatations que nous avons faites.
:
Merci, madame la présidente.
Oui, nous avons certainement posé des gestes concrets.
Je crois que vous parlez d'une vérification dont nous avons publié les résultats et qui portait sur la politique de l'Agence canadienne d'inspection des aliments au sujet des importations. Elle couvrait la période de 2005 à 2008 et constatait qu'il pouvait y avoir des faiblesses. Nous avons examiné très attentivement ces faiblesses et nous avons mis en oeuvre des mesures pour y remédier.
Je souligne par ailleurs que le gouvernement a annoncé le Plan d'action pour assurer la sécurité des produits alimentaires, en 2008, et a accordé de l'argent à l'Agence canadienne d'inspection des aliments, entre autres, pour qu'elle puisse se concentrer sur les risques liés aux aliments importés. Nous nous servons de cet argent pour faire davantage d'opérations éclair d'inspection des importations. Nous effectuons davantage d'inspections des aliments à haut risque. Nous employons les résultats de la vérification comme guide pour déterminer comment dépenser l'argent dans le but d'améliorer l'inspection des aliments importés.
Nous sommes très clairement d'avis que les degrés de salubrité des aliments importés et des aliments produits au pays devraient évidemment être identiques. Nous ne pouvons pas exposer les Canadiens à des dangers qui proviendraient des aliments importés. Donc, nous nous sommes bel et bien servis des résultats de la vérification. Nous avons utilisé l'argent que le gouvernement nous a accordé dans le cadre du Plan d'action pour assurer la sécurité des produits alimentaires et nous avons concentré les efforts sur les produits importés.
:
Je vous remercie pour votre question, monsieur le député.
Non, nous ne sommes pas en retard sur l'échéancier indiqué par Meena Ballantyne, notre sous-ministre adjointe chargée de la Direction générale des produits de santé et des aliments, lorsqu'elle est venue témoigner devant votre comité.
Nous suivons une démarche à plusieurs étapes. En mars, nous avons diffusé une version provisoire des lignes directrices. Nous nous sommes appuyés sur les meilleurs travaux scientifiques et les meilleures informations que nous avons pu trouver, dans le monde entier. Je crois que le Canada est désormais un chef de file pour ce qui est des lignes directrices contre la bactérie Listeria, grâce au temps qui a été investi dans ce dossier. Nous avons fait des recherches exhaustives avant de diffuser la version provisoire, en mars. Nous avons ensuite recueilli les observations des gens et tenu des consultations, car nous étions d'avis qu'il nous fallait produire le meilleur document qui soit. Nous avons fait ce travail au cours de l'été. Nous avons reçu plus de 400 observations, de la part de 33 personnes. Nous avons examiné ces observations et les avons intégrées à la politique. Bref, la politique est publiée dans notre site.
J'ai indiqué que la date de mise en oeuvre était le 1er avril, mais il y a toujours une période de transition pour les inspecteurs de l'Agence canadienne d'inspection des aliments — qui doivent évidemment recevoir de la formation et apprendre les méthodes qu'ils devront employer pour appliquer la politique — ainsi que pour l'industrie. Nous présentons à ces intervenants la nouvelle norme et la nouvelle politique auxquelles ils devront se conformer, puis ils doivent se préparer à la mettre en oeuvre concrètement. Alors, nous avons toujours eu l'intention de diffuser la politique selon cet échéancier, et nous savons que l'industrie a déjà pris d'importantes mesures pour se hisser au niveau de la nouvelle norme. Il y a eu consultation, donc les acteurs du secteur ne sont pas tombés des nues, mais nous avons comme pratique de toujours laisser aux gens un certain temps pour qu'ils puissent s'adapter, avant de mettre totalement en oeuvre la politique.
:
Merci, madame la présidente.
Merci aux témoins d'être présents pour nous aider à faire face à ce problème très important.
Voici une constatation de Sheila Weatherill, telle qu'on la trouve textuellement dans le rapport:
Bien que le SVC soit considéré comme un système solide et qu'il bénéficie d'un soutien étendu, des améliorations essentielles doivent y être apportées sur le plan de la conception, de la planification et de la mise en oeuvre.
Elle écrit également ceci:
Si [la haute direction] avait participé plus activement au processus, les cadres de l'ACIA auraient peut-être pu reconnaître que le nouveau système d'inspection avait été mis en oeuvre sans que l'on ait préalablement procédé à une évaluation détaillée des ressources disponibles pour s'acquitter de ces nouvelles tâches [...]
Ma question concerne le rapport de PricewaterhouseCoopers publié le 21 octobre. Si je comprends bien, PricewaterhouseCoopers a reçu le mandat d'effectuer la vérification des ressources réclamées par Mme Weatherhill dans la première recommandation de son rapport. Je vous lis cette recommandation:
Pour déterminer précisément les ressources d'inspection nécessaires et le nombre d'inspecteurs requis, l'Agence canadienne d'inspection des aliments doit retenir les services d'experts externes qui effectueront une vérification des ressources. Les experts doivent également recommander les changements et les stratégies de mise en oeuvre nécessaires. La vérification doit comprendre une analyse portant sur le nombre d'usines dont un inspecteur doit être responsable ainsi qu'une analyse du bien fondé de faire une rotation des inspecteurs.
Le rapport de PricewaterhouseCoopers comprend la mise en garde suivante:
Cette revue ne garantit aucunement l’exactitude du calcul de l’ACIA et ne doit pas être interprétée comme une certification du calcul puisque les éléments suivants, entre autres, ont été exclus: l’inspection, l’analyse ou la validation détaillée (pour confirmer la fiabilité ou l’exhaustivité) des sources de données (p. ex., les feuilles de temps ou les rapports du SVC) à la base des calculs de l’ACIA; les évaluations, techniques et autres, des tâches du SVC sur le plan de l’adéquation de leur nature, fréquence ou durée.
À la lecture de ce passage, il me semble que l'Agence canadienne d'inspection des aliments ne s'est pas encore conformée aux recommandations du rapport Weatherhill. J'aimerais savoir quand ce sera le cas.
:
Le système de vérification de la conformité est un élément absolument essentiel de l'agence, et Sheila Weatherhill a bien fait d'y consacrer passablement d'attention, dans son rapport.
J'aimerais vous parler de quelques mesures que nous avons prises. Le rapport PricewaterhouseCoopers contient un examen indépendant des calculs faits par l'Agence canadienne d'inspection des aliments concernant les ressources d'inspection nécessaires pour faire fonctionner le système de vérification de la conformité. Nous avons permis à PricewaterhouseCoopers d'examiner nos dossiers. Nous lui avons fourni tout ce dont ses vérificateurs avaient besoin. Et de mon point de vue, le rapport de PricewaterhouseCoopers confirme la validité des estimations que nous avions faites quant aux ressources nécessaires.
Nous n'en sommes pas restés là. Comme Sheila Weatherhill nous avait proposé de le faire, nous avons examiné comment le système de vérification de la conformité était mis en oeuvre, concrètement. Nous avons parlé à des inspecteurs oeuvrant en première ligne, partout au pays, en présence du syndicat encore une fois, j'ajouterais, parce que nous le considérons comme un partenaire important pour nous assurer que le système de vérification de la conformité est efficace.
Nous avons retenu les services de certains experts et leur avons demandé d'examiner dans les détails les tâches liées au système de vérification de la conformité, puis de déterminer si ces tâches conviennent et si le temps qui leur est alloué est adéquat. Nous avons constaté que des améliorations pouvaient être apportées, et nous l'avons fait.
Par exemple, nous avons ajouté des tâches additionnelles dans le système de vérification de la conformité. C'est une question plutôt technique, mais nous avons ajouté des tâches. Nous avons alloué davantage de temps aux inspecteurs pour s'acquitter de certaines tâches, comme les inspecteurs eux-mêmes l'ont indiqué. Nous avons amélioré la formation fournie aux inspecteurs sur la mise en oeuvre du système de vérification de la conformité et nous avons amélioré les outils dont ils disposent, sur le terrain, toujours dans l'optique de la mise en oeuvre de ce système de vérification très important.
Nous cherchons à améliorer l'ensemble de notre approche en matière de formation, qu'il s'agisse des nouveaux inspecteurs ou de ceux qui étaient déjà parmi nous. Comme la présidente de l'Agence canadienne d'inspection des aliments l'a souligné, un nombre important de nouveaux inspecteurs sont embauchés actuellement. Avant d'être affectés à des inspections, sur le terrain, ils suivent un programme de formation exhaustif.
De plus, le personnel ayant déjà de l'expérience se voit lui aussi offrir de la formation. La formation est un composant obligatoire du programme. Lorsque nous enrichissons notre effectif d'inspecteurs additionnels, nous sommes en mesure de libérer d'autres inspecteurs de leurs tâches quotidiennes, puisque c'est nécessaire, comme vous le savez, pour qu'ils puissent suivre de la formation.
Nous avons besoin des deux ingrédients: un programme exhaustif de formation améliorée, comme celui que nous avons élaboré pour nos inspecteurs, ainsi qu'une capacité d'inspection accrue, qui nous permet de libérer des inspecteurs de leurs tâches habituelles, de manière à ce qu'ils puissent suivre cette formation améliorée. C'est avec ces deux ingrédients que nous sommes en mesure de résoudre le problème soulevé en toute légitimité par le personnel, qui souhaite avoir la possibilité de se perfectionner.
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Frank est à Washington, où il participe aux discussions à l'échelle mondiale sur la sécurité alimentaire, qui comprennent divers sujets, alors je vais donner une première réponse à cette question.
Évidemment, la coopération était bonne même avant l'épisode de la bactérie Listeria, mais nous avons pu l'améliorer encore, c'est-à-dire établir des mécanismes officiels renforçant les mécanismes ad hoc qui existaient jusque-là. Nous avons trouvé des manières de coopérer encore plus étroitement. La communication ne se fait plus seulement en réaction à des événements, mais de manière régulière. Nous continuons d'améliorer nos propres mécanismes. D'ailleurs, nous, de l'Agence de santé publique du Canada, voyons une grande utilité dans cette démarche, où s'ajoutent à notre perspective celles de Santé Canada, des provinces et même des autorités locales de la santé publique. Pour arriver à mieux lutter contre les éclosions et à mieux les prévenir, il faut constamment apprendre. Je crois que nos efforts vont dans le bon sens.
Il est en fait assez intéressant d'entendre un certain nombre de directeurs de la santé publique des provinces et des territoires souligner, alors qu'ils étaient réunis dernièrement avec leurs collègues, les améliorations à l'échelle locale et provinciale, dans les relations avec l'Agence canadienne de la santé publique, par exemple, ainsi que dans la gestion des éclosions, dans les interventions et dans la communication. Même les gens qui oeuvrent sur le terrain constatent la valeur du travail que nous avons accompli.
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Panorama est le nom d'une suite intégrée d'outils destinés non seulement à la surveillance, mais aussi à la gestion de cas. Dans le budget de 2004, je crois, on a injecté des fonds dans Inforoute Santé du Canada pour le développement d'un outil de surveillance susceptible d'être utilisé également pour la gestion de cas. Les modules sont différents. Celui que nous pilotons porte sur les maladies d'origine alimentaire.
Toutes les provinces ont pris part aux discussions, et plusieurs ont adhéré au projet. Différentes provinces utilisent différents systèmes. Au départ, on avait accordé du financement pour ce projet parce qu'on reconnaissait la pertinence d'un système permettant de recueillir des données sur le travail des infirmières et des inspecteurs en santé publique et d'avoir accès aux dossiers d'immunisation. On peut relier les données entre elles plus efficacement et disposer plus vite des informations nécessaires à l'établissement de rapports, par exemple.
Il y a beaucoup de systèmes en place, mais c'est celui-là qui nous a semblé le plus utile pour rassembler les données. Nous en sommes maintenant au stade où les provinces veulent sa mise en oeuvre. Cela ne se fera toutefois pas dans l'ensemble des provinces et territoires, car plusieurs utilisent d'autres systèmes. Notre plus grande préoccupation, au niveau fédéral, c'est que peu importe le système utilisé, il faut qu'il soit compatible avec les autres ou permette de déceler une éventuelle éclosion et de recueillir les données dont nous avons besoin pour travailler de manière concertée.
Dans le bon vieux temps, nous faisions cela sur papier--ou par téléphone, par exemple, quand il y avait une urgence. Mais maintenant que les laboratoires de santé publique de partout au pays sont connectés entre eux, le réseau PulseNet nous permet de dire : « Oh, cette souche de Listeria est la même que celle que nous avons observée dans les trois cas recensés en Ontario et les deux cas de Colombie-Britannique. Quelles en sont les caractéristiques? »
C'est ce qui nous a permis de détecter l'infection à Listeria chez Aliments Maple Leaf. Au plus fort de l'éclosion, on ne rapportait que cinq à sept cas par semaine au Canada, alors que nous avions des données indiquant qu'entre 20 000 et 30 000 personnes par jour présentaient des symptômes associés à cette infection.
Il y a une combinaison entre la surveillance que nous faisons en laboratoire et le travail de comparaison avec d'autres systèmes de surveillance--s'il nous reste du temps, peut-être que Frank pourra vous en parler plus en détail--pour que nous ayons un portrait juste de la situation quand quelque chose tourne mal.
Que ce soit pour ceci, pour la prochaine éclosion du virus H1N1 ou n'importe quoi d'autre, est il à espérer que Panorama nous donnera accès avec davantage de rapidité à des données plus exactes, puisqu'il est désormais possible de compiler électroniquement cette information. Cela ne nous empêchera pas de faire notre travail--car nous recueillons ces données d'autres façons aussi--, mais ce sera plus efficace. Espérons que le travail de compilation de l'information et de gestion des cas que font les infirmières et les inspecteurs s'en trouvera facilité.
Il est important de souligner, à propos de la surveillance, que quand quelqu'un tombe malade, il ne va pas nécessairement voir un médecin, et il n'obtient donc pas de diagnostic. D'ailleurs, la majorité des gens n'y vont jamais et ne s'en portent pas plus mal. Et puis ceux qui vont chez le médecin ne subissent pas toujours d'analyses. Normalement, on ne soumet pas tout le monde à des tests, et c'est tout à fait normal d'un point de vue clinique. Mais si les gens ne se rétablissent pas ou sont dans un état grave à l'hôpital, on va procéder à des analyses. Après, rien ne dit qu'on ira chercher les résultats au laboratoire et que ces résultats seront envoyés...
Alors, ce qu'on a fait—comme Frank l'a expliqué en parlant du système des laboratoires—, c'est accroître l'intégration des données, de sorte que si quelqu'un subit des tests, on a plus de chances d'avoir accès aux résultats, de se faire une idée de la situation, d'intervenir et de voir les ramifications. C'est beaucoup mieux maintenant qu'il y a cinq ou dix ans. S'il y avait eu une éclosion de Listeria il y a dix ans, nous ne nous en serions aperçus qu'une fois que l'épidémie aurait pris d'énormes proportions.
Que ce soit clair, je n'ai jamais dit que nous ne pouvions pas vous donner le nombre d'inspecteurs. Je peux vous affirmer avec certitude, par exemple, que le 31 mars 2010, l'ACIA avait un peu plus de 3 300 inspecteurs itinérants. Ce que j'ai dit se rapportait uniquement à la question concernant le nombre d'inspecteurs travaillant dans des usines de transformation de viande autres que les abattoirs avant l'éclosion de la Listeria. Je n'ai tout simplement pas ce chiffre ici aujourd'hui. Ceux sont deux choses bien distinctes.
Dans son souci d'accroître sa capacité d'inspection, l'agence s'est mis cet objectif au coeur de son travail. Lorsque nous parlons de transformation de la viande ailleurs que dans les abattoirs, il faut comprendre que cela inclut la transformation dans son ensemble, la viande prête-à-manger, l'entreposage sous froid, etc.
Ainsi, la question de l'honorable députée s'est concentrée sur notre capacité d'inspection des usines de transformation de la viande autres que les abattoirs. À ce propos, il est important de mentionner qu'en plus de la capacité qui existait avant l'examen entrepris par l'enquêteur indépendant, l'ACIA a ajouté, jusqu'à aujourd'hui, 150 inspecteurs, avec pour objectif final 170 inspecteurs supplémentaires.
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Merci, madame la présidente. Je vous remercie de votre question.
Pour nous aussi, le défi est de continuer à être au courant des nouvelles méthodes scientifiques et de tous les développements internationaux dans ce domaine et dans d'autres domaines.
[Traduction]
Je crois que notre défi est de nous assurer que nous suivons les progrès de la science. Actuellement, nous sommes convaincus d'avoir réuni les meilleurs experts scientifiques et établi des liens avec nos partenaires internationaux. Nous mettons beaucoup l'accent sur les pratiques scientifiques de pointe, mais nous savons également qu'à l'instar de la nature qui changera et nous posera de nouveaux défis, la science continuera d'évoluer très rapidement.
Pour nous, ce n'est jamais un point précis dans le temps. Il n'est jamais question d'une seule infection, à listeria, salmonelle ou E. coli. Il s'agit que nous réussissions à nous maintenir à jour pour tous les défis du monde scientifique. C'est, je crois, ce que font nos experts.
Madame la présidente, j'aimerais demander à M. Farber de nous en dire un peu plus à ce sujet.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie nos témoins.
Par l'entremise du Comité de l'agriculture, j'ai eu le grand privilège de siéger au Sous-comité sur la salubrité des aliments, issu du rapport que j'ai devant moi. Le rapport porte sur un certain nombre de questions qui concernent les 57 recommandations qu'a présentées Mme Weatherill. Je me réjouis d'entendre les commentaires sur la façon dont on y donne suite et ce qui a été accompli; au bout du compte, en très peu de temps et malgré certaines complexités, les objectifs seront tous atteints.
D'après ce que je comprends, il y a une entente de collaboration entre les trois organismes pour atteindre ces objectifs, n'est-ce pas? Merci.
Dans le rapport, le Dr Brian Evans dit également:
Ce qui est capital, dans toute cette affaire, c'est ce qui a été découvert, au bout du compte, c'est-à-dire que, malgré le processus de nettoyage, de désinfection et de démontage de l'équipement, conformément aux spécifications du fabricant, au-delà des surfaces de coupe et de contact, une nouvelle menace, un nouveau problème a été relevé dans ce cas précis, quelque chose que nous ne connaissions pas et qui pouvait s'incruster profondément dans l'équipement.
Puis, Michael McCain a déclaré à de nombreuses reprises:
Il n'y a pas d'inspection, qu'elle soit rigoureuse ou moins rigoureuse, qui aurait modifié la chose. Tout de même, si on s'interroge sur la cause précise de l'éclosion en question, on constate que ce n'était pas un problème d'inspection. Ce n'est pas l'analyse des produits ou le manque d'inspecteurs qui est en cause. Les témoins directement impliqués dans l'usine des aliments Maple Leaf ont répété l'avis de M. McCain stipulant que les inspecteurs de l'usine ont fait leur travail de façon adéquate.
Cette affirmation est-elle exacte?
Je m'adresserai d'abord au Dr Butler-Jones.
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J'aimerais revenir sur une observation faite tout à l'heure par ma collègue, Mme Duncan. Elle a dit que nous avions besoin de plus de statistiques, et honnêtement, les membres de tous les partis s'entendent là-dessus. Ils se posent des questions sur les chiffres et affirment qu'il est très important d'avoir davantage d'inspecteurs.
En 2005, sous l'ancien gouvernement — et je sais que vous n'étiez pas ici à l'époque, madame Duncan, mais certaines personnes assises en face l'étaient —, les analyses et les rapports obligatoires par l'ACIA ont été annulés. Il en a résulté que les Aliments Maple Leaf n'étaient pas obligés de soumettre les résultats de leurs analyses environnementales à l'ACIA dans les mois qui ont précédé l'éclosion. Pendant trois mois avant l'éclosion, les Aliments Maple Leaf ont recueilli des résultats d'analyse environnementale périodique positifs à la Listeria, mais n'étaient pas tenus de les soumettre à l'ACIA, parce que cette obligation avait été annulée. Donc, l'ACIA n'a pas été informée du problème de la Listeria à l'usine des Aliments Maple Leaf.
Depuis le 1er avril 2009, les exploitants d'usines doivent maintenant effectuer des analyses environnementales et déclarer immédiatement tout résultat positif à la Listeria à l'ACIA. Cette nouvelle politique, entrée en vigueur en 2009, prévoit également des analyses de l'environnement et du produit final additionnelles. Je ne sais pas, et je m'adresse au Dr Butler-Jones ou aux représentants de l'ACIA, si cela aurait en fait permis d'empêcher l'éclosion. J'écoute évidemment ce que dit Maple Leaf, mais je me demande si ce changement est bien réel.
Ensuite, bien honnêtement, nous avons entendu les mêmes observations durant nos discussions au sous-comité en ce qui a trait au syndicat, qui dit toujours que davantage d'employés doivent être embauchés. Je comprends que c'est leur objectif, mais je me demande maintenant comment il se fait qu'il n'y a pas suffisamment d'employés, alors que l'ancien gouvernement a annulé une bonne partie des analyses qui devaient être faites. Pourriez-vous me parler un peu de la signification des chiffres que nous avons? En fait, le nouveau protocole qui a été établi en 2009 a-t-il de la valeur?
L'agence utilise une approche fondée sur les risques, et non sur le nombre d'inspections.
Les abattoirs exigent, bien sûr, la présence continue d'inspecteurs. Comme nous l'avons déjà mentionné, les usines de transformation de la viande reçoivent la visite d'inspecteurs tous les jours.
Autrement, la fréquence des inspections est fonction des risques. Il n'existe pas de politique qui dit qu'une usine de transformation du poisson, par exemple, doit faire l'objet de x nombre d'inspections. Le dossier de conformité, les produits mis au point, ainsi de suite, sont tous des facteurs qui, ensemble, permettent de déterminer le niveau de risque et, partant, le nombre approprié d'inspections dont l'établissement doit faire l'objet.
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J'ai deux commentaires à faire à ce sujet.
Comme je l'ai déjà mentionné, l'amélioration de la capacité d'inspection, par l'embauche de nouveaux inspecteurs et l'octroi d'une formation additionnelle, va grandement contribuer à renforcer le système de salubrité.
Ce n'est pas tout. Le gouvernement investit beaucoup dans le système de salubrité alimentaire, et ce, afin d'en assurer l'efficacité. Les vérifications et les contrôles que nous effectuons, et les examens indépendants qui sont menés, examens qui, en 2010, ont classé le système alimentaire du Canada parmi les meilleurs au monde, nous permettent effectivement de conclure que nous avons un système qui fonctionne très bien.
Je pense que c'est M. Farber qui a dit que, dans le domaine de la salubrité alimentaire, le nombre de problèmes décelés augmente avec la fréquence des inspections. C'est ce que constatons. Et c'est là une bonne chose.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Encore une fois, j'aimerais revenir au mandat du comité, si vous êtes d'accord, et parler du volet santé, volet sur lequel le comité a droit de regard.
Santé Canada s'est attaché, entre autres, à renforcer la capacité d'évaluation des risques. Si je ne m'abuse, vous avez dit, madame Yeates, dans votre exposé que Santé Canada a augmenté ses effectifs de six ETP au cours des deux dernières années, et que le processus d'embauche pour l'ajout de sept autres évaluateurs scientifiques des risques est en cours. Vous avez également fait état de la formation polyvalente qui est dispensée pour assurer une capacité de pointe.
J'aimerais avoir un peu plus de détails là-dessus. Je vous demanderais aussi de commenter ce que dit le rapport Weatherill au sujet des lacunes relevées au niveau de la capacité de Santé Canada de fournir, à l'ACIA, des services d'évaluation des risques pour la santé 24 heures par jour, 7 jours sur 7.
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Merci d'avoir posé la question. Je vais dire quelques mots avant de céder la parole à mon collègue, M. Farber. Il va pouvoir vous donner plus de précisions, puisque c'est lui qui s'occupe de ce domaine.
Nous avons effectivement augmenté les effectifs. Et j'ai dit, dans mon exposé, que nous allons continuer d'assurer la prestation de services d'évaluation des risques pour la santé 24 heures par jour, 7 jours sur 7, car nous savons que ces éclosions peuvent survenir à n'importe quel moment. Cette norme existe depuis toujours, et nous allons continuer de l'appliquer.
Nous avons embauché du personnel additionnel. Grâce à cette capacité d'appoint, nous allons accroître la fréquence des inspections, ce qui va nous permettre de déceler plus de problèmes. Notre charge de travail va augmenter. Même si nous avons été en mesure de répondre à la demande de façon constante, nous savons que nos services vont être davantage sollicités. Nous allons continuer de fournir les services requis et de répondre à la demande, grâce à l'embauche prévue de nouveaux inspecteurs.
Je vais maintenant demander à M. Farber d'en dire plus sur la formation polyvalente et autres initiatives.
Concernant la formation polyvalente, notre bureau compte une division d'évaluation et deux ou trois sections. Il y en a une, par exemple, qui s'occupe des politiques, et une autre, de l'évaluation des risques. Nous avons assuré la formation polyvalente des membres du personnel des autres sections dans le but d'avoir accès à une capacité d'appoint, au besoin, et pour qu'ils puissent eux aussi effectuer des évaluations de risques. Comme l'a indiqué la sous-ministre, nous avons déjà embauché du personnel additionnel et recruté des évaluateurs de risques à qui nous pourrons faire appel quand l'ACIA sollicitera nos services.
Pour ce qui est des lacunes mentionnées dans le rapport, je tiens à préciser que les évaluations de risques menées lors de l'éclosion de la listériose respectaient toutes les normes en vigueur à l'époque. À notre avis, certaines des lacunes relevées étaient peut-être liées à la capacité de pointe. Il y a eu deux, trois ou quatre éclosions qui se sont produites en même temps. Nous avons peut-être été dépassés par les évènements , comme vous pouvez l'imaginer, et nous nous sommes attaqués à ce problème en embauchant plus d'effectifs. Ainsi, si un jour nous avons besoin d'une capacité de pointe supplémentaire, nous y aurons accès.
Merci, madame la présidente.
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Comme vous le savez, nous collaborons de façon étroite avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments. L’éclosion de listériose a été causée par les produits de viande. Or, nous devons pousser nos efforts encore plus loin, car la politique de Santé Canada s’applique non seulement aux produits de viande, mais également à tous les aliments vendus au Canada, y compris les produits laitiers, les poissons et les légumes.
L'ACIA a participé de près aux discussions portant sur l'entrée en vigueur de la politique. Elle a été informée des orientations générales de celle-ci. Elle a déjà commencé à travailler avec les divers secteurs industriels afin de voir s'ils sont en mesure de mettre en œuvre certains aspects de la politique.
Par ailleurs, je tiens à ce que vous sachiez que, en ce qui concerne la listériose, entre autres, les États-Unis, par exemple, ont eu sept ou huit ans pour trouver des solutions aux problèmes créées par les éclosions causées par les produits de viande. Depuis 2008, nous avons dû prendre des dispositions qu’ils ont mis entre sept et neuf ans à mettre en œuvre pour venir à bout de la situation.
Dans l’ensemble, je pense que nous avons fait de l’excellent travail. Nous continuons de collaborer avec l’ACIA qui fait, elle aussi, du très bon travail. Nous avons tenu des consultations préalables avec les secteurs industriels. Ils ont donc déjà un aperçu de la politique et savent à quoi s’attendre. L’agence a également travaillé avec eux.
Donc, je pense que la transition en vue de la mise en oeuvre de la politique le 1er avril 2011 va se faire en douceur.
Merci beaucoup, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente, de me donner la chance de répondre et de donner plus d'information.
[Traduction]
Santé Canada a adopté deux politiques dans ce domaine. Nous vous avons fait part des délais qui ont été fixés et des progrès qui ont été réalisés. Je vous ai expliqué une des deux politiques. J’aimerais maintenant dire quelques mots au sujet de l’autre.
J’ai parlé de la mise en oeuvre de la politique sur la listériose, et nous en avons discuté brièvement. L’enquêteure indépendante a proposé, dans son rapport, que Santé Canada établisse un mécanisme lui permettant d’accorder la priorité à l’approbation d’additifs alimentaires ou d’interventions qui pourraient avoir des répercussions sur le plan de la santé publique. Au lieu de tout simplement les analyser en même temps que d’autres, l’enquêteure a proposé que les additifs alimentaires présentant des avantages pour la santé fassent l'objet d'une procédure d'approbation accélérée.
Je pense que ma collègue, quand elle a rencontré le comité, vous a également parlé de cette proposition. Or, je tiens à vous dire que le mécanisme d’approbation accélérée est maintenant en place. Nous sommes en mesure d’accélérer le processus d’approbation des additifs alimentaires qui peuvent présenter des avantages importantes pour la santé publique. En fait, nous avons utilisé ce processus pour améliorer certaines des interventions que j’ai mentionnées.
Je pense que ma collègue a également parlé du fait que nous voulons préparer des directives à l’intention de l’industrie pour l’informer des critères lui permettant d’identifier les interventions qui peuvent faire l’objet d’une approbation accélérée. Ces directives sont celles que nous comptons publier d’ici un mois, selon le délai établi.