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Bonjour à tous. Je suis très contente de vous voir ici, aujourd'hui. Je vous souhaite la bienvenue.
Avant de commencer, j'aimerais souhaiter officiellement la bienvenue à Mme Josée Beaudin au sein de notre comité. Je crois comprendre que vous êtes un nouveau membre. Nous sommes heureux de vous accueillir parmi nous.
Je souhaite aussi la bienvenue à Tilly O'Neill-Gordon, bien sûr; nous sommes heureux de vous compter officiellement parmi nous.
Nous accueillons aussi deux autres personnes, Mme Sgro et M. Calandra, qui ont gentiment accepté de remplacer d'autres personnes qui ne pouvaient pas être présentes.
Aujourd'hui, conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous reprenons notre étude sur vivre en santé. Nous sommes très heureux d'accueillir aujourd'hui des gens d'horizons variés, qui nous transmettront des renseignements et des commentaires très utiles.
Nous accueillons, de l'Association canadienne du diabète, Glen Doucet, qui est le vice-président du Bureau des politiques publiques et des relations gouvernementales, et Aileen Leo, directrice associée du Bureau des politiques publiques et des relations gouvernementales. Bienvenue à tous les deux.
Nous accueillons aussi Sandra Marsden, présidente de l'Institut canadien du sucre, de même que Nancy Gavin, directrice, Développement de la marque, pour Sucre Redpath Limitée. Bienvenue.
Du Centre pour la science dans l'intérêt public, nous accueillons Bill Jeffery, coordonnateur national. Bienvenue, monsieur.
De la Coalition québécoise sur la problématique du poids, nous accueillons Suzie Pellerin, directrice, et Marion Saucet, analyste-recherchiste. Merci beaucoup.
De l'Université de la Saskatchewan, nous accueillons Mme Barbara von Tigerstrom, professeure associée au collège de droit. Bienvenue.
Nous sommes, de toute évidence, en présence d'un groupe très prestigieux de témoins, qui pourront nous fournir de nombreux renseignements.
Glen Doucet, de l'Association canadienne du diabète, je pense que je vais commencer par vous. Êtes-vous prêt?
Vous avez chacun cinq minutes pour présenter votre exposé.
Merci.
L'Association canadienne du diabète est heureuse d'avoir l'occasion de témoigner devant le comité permanent dans le cadre de votre étude sur vivre en santé. Nous aurions aimé avoir de meilleures nouvelles à propos de la lutte contre le diabète; ce n'est malheureusement pas le cas.
En 2009, l'Association canadienne du diabète a publié un rapport intitulé Un tsunami économique: le coût du diabète au Canada, qui décrit la prévalence estimée actuelle et future du diabète, de même que le coût du diabète au Canada d'après le modèle des coûts du diabète au Canada.
De fait, les conclusions tirées à partir de ce modèle sont choquantes. Aujourd'hui, plus de trois millions de Canadiens sont atteints du diabète. La prévalence du diabète a presque doublé au pays au cours des 10 dernières années et continuera d'augmenter dans la décennie à venir.
Aucune région du Canada n'est à l'abri du diabète. C'est dans les provinces de l'Atlantique que le fardeau est le plus lourd. À l'heure actuelle, le taux de prévalence du diabète à Terre-Neuve-et-Labrador est de plus de 9 p. 100, et il dépassera 14 p. 100 d'ici 2020. En Alberta et en Colombie-Britannique, où les taux de diabète sont inférieurs à la moyenne nationale, la prévalence connaîtra une croissance de 67 p. 100 et de 62 p. 100, respectivement, soit le taux de croissance le plus élevé au Canada.
Dans la région de l'Atlantique, d'ici 2020, plus de 30 p. 100 de la population vivra avec le diabète ou le prédiabète. On parle de prédiabète quand les taux de glycémie sont supérieurs à la normale, mais pas encore assez élevés pour justifier un diagnostic de diabète de type 2. Plus de 50 p. 100 des personnes atteintes de prédiabète souffriront de diabète.
Les conséquences du diabète sont aussi graves pour notre système de santé que pour notre économie. À l'heure actuelle, le coût du diabète au Canada est de 12,2 milliards de dollars par année, et on prévoit qu'il atteindra près de 17 milliards de dollars par année d'ici la fin de la décennie. D'ici 2020, les répercussions économiques du diabète au Canada auront connu une croissance de plus de 130 p. 100 depuis l'an 2000. Il n'y a pas de doute: le Canada est aux prises avec une épidémie de diabète, qui ne fait que s'aggraver.
Selon notre modèle des coûts du diabète, 80 p. 100 des coûts liés au diabète couvrent le traitement des complications graves associées au diabète, et non le traitement et la prise en charge du diabète en tant que tel. Ces complications incluent les cas d'insuffisance rénale, de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral. Cela signifie que, si l'on veut réduire les répercussions économiques du diabète, nous devons nous efforcer de maintenir en santé les personnes atteintes du diabète de façon à éviter ou, à tout le moins, à retarder ces complications.
Le mémoire que nous présentons au comité contient trois recommandations, soit un soutien accru du gouvernement fédéral pour la mise en oeuvre d'une stratégie pancanadienne de promotion du poids santé; une stratégie de prévention secondaire globale visant les personnes diabétiques et prédiabétiques; et, troisièmement, des changements éventuels de la réglementation pour faire la promotion d'une saine alimentation et de l'activité physique.
Dans le cadre de notre exposé d'aujourd'hui, nous mettrons l'accent sur notre première recommandation, soit celle qui porte sur une stratégie pancanadienne de promotion du poids santé.
D'après Statistique Canada, 61 p. 100 des Canadiens ont une surcharge pondérale ou sont obèses. Chez les enfants et les adolescents, les pourcentages correspondants sont de 17 p. 100 et de 9 p. 100.
Le lien entre une surcharge pondérale et le diabète de type 2 est bien connu, puisqu'on estime que de 80 à 90 p. 100 des personnes ayant le diabète de type 2 ont une surcharge pondérale ou sont obèses. C'est chez les personnes obèses que le risque individuel de souffrir de diabète est le plus élevé, mais ce sont les personnes qui ont une surcharge pondérale qui seront responsables de la plus grande part de l'augmentation du taux de prévalence du diabète au cours des 10 prochaines années.
Par conséquent, s'il est vrai qu'il convient de se préoccuper de l'obésité, cela ne suffit pas, de toute évidence. Si nous voulons combattre l'épidémie de diabète, nous devons aussi nous préoccuper des Canadiens qui ont une surcharge pondérale, sans être obèses.
Une saine alimentation et une augmentation de l'activité physique pourraient permettre de prévenir ou de retarder plus de 50 p. 100 des cas de diabète de type 2. Même une perte de poids modeste, de 5 à 10 p. 100 du poids, peut réduire grandement le risque de souffrir de diabète.
Chez les personnes atteintes du diabète, le maintien d'un poids santé est l'une des meilleures façons de se protéger contre des complications graves qui mettent la vie en danger. Chez les personnes prédiabétiques, le fait d'atteindre un poids santé permet non seulement de réduire leurs risques de souffrir de diabète, mais aussi de ramener leur taux de glycémie à un niveau normal.
Compte tenu des coûts liés aux complications associées au diabète, le fait d'investir dans une stratégie pancanadienne de promotion du poids santé peut permettre d'améliorer les résultats en matière de santé pour les Canadiens atteints du diabète, en plus d'être un bon choix sur le plan économique. Nous demandons donc avec insistance au gouvernement fédéral de collaborer avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour mettre en oeuvre leur cadre pour la promotion du poids santé. Il faut toutefois veiller à ce que ce cadre s'adresse autant aux Canadiens ayant une surcharge pondérale qu'aux Canadiens qui sont obèses.
Une stratégie pancanadienne de promotion du poids santé augmenterait le pourcentage de Canadiens conservant un poids santé grâce à cinq objectifs principaux: cerner et comprendre les causes sociales sous-jacentes du poids malsain; établir des objectifs en vue de l'accroissement du nombre de Canadiens ayant un poids santé, en particulier au sein des populations à haut risque; améliorer l'accès aux programmes et aux services pour les populations à haut risque; lancer une campagne de sensibilisation publique dans tous les secteurs de la société; et incorporer une approche multisectorielle comportant la participation des gouvernements, des organismes non gouvernementaux, du secteur privé et de l'ensemble des Canadiens à titre individuel.
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Madame la présidente, membres du comité, je vous remercie de nous donner l'occasion d'être ici aujourd'hui.
L'Institut canadien du sucre est l'association nationale sans but lucratif qui représente les fabricants de sucre au Canada dans les domaines de la nutrition et du commerce international. L'institut fournit un service de renseignements nutritionnels scientifiques, et le personnel de ce service est composé de diététistes professionnels — d'ailleurs, je suis moi-même diététiste — et d'un scientifique de la nutrition. Nous recevons également l'orientation d'un conseil consultatif scientifique et travaillons en collaboration avec des associations professionnelles et bénévoles de la santé, comme l'Association canadienne du diabète et Les diététistes du Canada, par exemple. Le plus important est que l'institut ne commercialise pas le sucre et ne fait aucune publicité.
Mes commentaires, aujourd'hui, porteront sur deux enjeux importants pour l'étude du comité: la promotion par le gouvernement d'une saine alimentation, et l'étiquetage alimentaire. Toutes les communications de l'institut sont fondées sur des données scientifiques, et nous faisons le plus souvent face à des renseignements erronés. Nous commandons des études auprès des consommateurs depuis 1985, et celles-ci ont révélé que la compréhension des consommateurs ne correspond pas à la réalité scientifique. Par exemple, seulement 30 p. 100 des Canadiens comprennent que le sucre contient la moitié des calories de la graisse. Comme tous les glucides, il contient quatre calories par gramme. Les Canadiens estiment en moyenne qu'une cuillerée à thé de sucre contient 67 calories, tandis que la bonne réponse est 16.
Permettez-moi de vous donner un bref aperçu de la science du sucre. Le sucre est le nom commun que l'on donne au sucrose. Il est produit naturellement par la photosynthèse dans toutes les plantes vertes, y compris dans les fruits et les légumes. Les cristaux de sucrose purs, les cristaux de sucre sont séparés de la canne à sucre et de la betterave à sucre afin de correspondre à la norme canadienne pour la nourriture, qui est de 99,8 p. 100 de sucrose. Mais trêve de détails scientifiques.
La consommation de sucre au Canada est en baisse, essentiellement parce qu'il est remplacé, dans la fabrication de boissons édulcorées et de certains produits alimentaires, par du sirop de maïs à haute teneur en fructose.
L'Institut canadien du sucre soutient les stratégies positives et dynamiques du gouvernement, et non celles qui sont négatives ou qui ciblent des aliments en particulier. Nous appuyons les cadres du gouvernement, comme la Stratégie pancanadienne en matière de modes de vie sains, qui vise à faire la promotion du poids santé, et les cadres qui s'appuient sur des fondements scientifiques et des conseils positifs, y compris le Guide alimentaire canadien et les Lignes directrices en matière d'activité physique. Nous n'appuyons pas les initiatives coûteuses à court terme qui ciblent des aliments en particulier, comme la publicité récente du gouvernement du Canada déclarant que les boissons édulcorées avec du sucre sont liées à l'obésité infantile. Manifestement, de telles initiatives entraînent des inquiétudes pour notre industrie car la grande majorité des boissons édulcorées au Canada ne contiennent pas de sucre; elles sont édulcorées avec du sirop de maïs à haute teneur en fructose. Toutefois, ce message insinue également qu'il existe une relation entre un aliment en particulier et son supposé composant, le sucre, et l'obésité, ce qui n'est pas appuyé par les résultats scientifiques. Les études scientifiques font constamment ressortir une relation inverse entre la consommation de sucre et l'excès de poids, probablement parce que les diètes faibles en sucre sont souvent plus élevées en graisse. Le gras apporte neuf calories par gramme, par rapport à quatre calories par gramme pour les glucides. Des messages négatifs et erronés sur le sucre en particulier n'aident pas les consommateurs à faire des choix sains.
Nous aimerions attirer votre attention sur la question des étiquettes alimentaires et de la liste des ingrédients. Ce sont des éléments très importants pour les consommateurs quand vient le temps de prendre des décisions en ce qui a trait au choix des aliments. Le Conseil canadien des aliments et de la nutrition, dans son rapport Nutrition: Évolution et tendances de 2008, qui portait sur une expérience de 20 ans, affirmait que, quand ils lisent les étiquettes des aliments, 80 p. 100 des Canadiens estiment que la liste des ingrédients constitue la principale source d'information. Comme vous le savez sûrement, la liste des ingrédients qui apparaît sur les étiquettes alimentaires doit contenir une liste de tous les ingrédients, en ordre décroissant selon leur poids. Si le règlement l'exige, le nom commun doit être utilisé. Dans le cas du sucre, cela signifie 99,8 p. 100 de sucrose. Sinon, l'ingrédient doit être désigné par le nom commun par lequel il est connu sur le marché.
De plus en plus de consommateurs s'adressent à nous à propos de l'étiquetage du sirop de maïs à haute teneur en fructose dans les aliments au Canada. Les consommateurs sont troublés, et ce, pour deux raisons. D'abord, au Canada, le sirop de maïs à haute teneur en fructose est appelé « glucose-fructose » sur les étiquettes, et les Canadiens ne comprennent pas ce terme. Deuxièmement, il est possible d'utiliser le terme collectif « sucre/glucose-fructose » quand l'un ou l'autre des ingrédients ou les deux ingrédients sont utilisés. Tous les autres édulcorants doivent être mentionnés à part. Cette confusion est peut-être attribuable au fait que, aux États-Unis, on trouve le terme commun de « sirop de maïs à haute teneur en fructose » sur les étiquettes, ce qui fait qu'il est connu des consommateurs, des professionnels de la santé et des médias. Le sucre et le sirop de maïs à haute teneur en fructose ne sont pas le même ingrédient. Le sirop de maïs à haute teneur en fructose est un édulcorant obtenu à partir de l'amidon de maïs.
À notre avis, la mention, au Canada, du glucose-fructose sur les étiquettes alimentaires entraîne de la confusion, en plus de tromper les consommateurs.
En conclusion, j'aimerais vous en dire un peu plus à propos d'une enquête que nous avons menée. Nous voulions savoir à quel point l'étiquetage portait à confusion. D'abord, nous avons fait une enquête officieuse auprès des diététistes. Seulement 12 p. 100 des diététistes ont mentionné que le glucose-fructose était en fait du sirop de maïs à haute teneur en fructose. Compte tenu de ce faible niveau d'information au sein des diététistes, nous avons décidé de procéder à une enquête en direct à l'échelle du pays.
Un sondage Ipsos Reid a été mené du 28 au 31 janvier 2011. Il a révélé que, quand on présente aux Canadiens une liste d'ingrédients où figure le glucose-fructose, seulement un quart d'entre eux sont capables de déterminer qu'il s'agit de sirop de maïs à haute teneur en fructose.
Quand on leur a présenté une liste d'ingrédients comportant le terme collectif sucre/glucose-fructose, la plupart d'entre eux pensaient qu'il s'agissait d'un autre nom pour le sucre ou le sucrose. Au total, les trois quarts des Canadiens ont dit qu'ils préféreraient voir la mention « sirop de maïs à haute teneur en fructose » dans la liste des ingrédients, et 9 Canadiens sur 10 étaient d'accord pour que le sucre et le sirop de maïs à haute teneur en fructose soient identifiés de façon distincte sur les étiquettes.
Mesdames et messieurs les membres du comité, les consommateurs du Canada sont mal informés et troublés. Nous proposons ce qui suit à propos de la liste des ingrédients...
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Merci, madame la présidente.
Le Centre pour la science dans l'intérêt public est un organisme sans but lucratif, qui fait la promotion de la santé et qui se spécialise dans les questions de nutrition. Nous avons des bureaux à Ottawa et à Washington, D.C. Nous n'acceptons aucun financement du gouvernement ou de l'industrie. Notre action pour une réforme de la politique sur la santé est financée par les 100 000 abonnés canadiens à notre magazine Nutrition Action Healthletter, qui ne contient aucune publicité et qui vous a été remis à tous. En moyenne, dans chaque pâté de maisons au Canada, en région urbaine comme en région rurale, on compte un foyer abonné à notre magazine.
L'Organisation mondiale de la Santé estime que les maladies liées à la diète et, dans une mesure beaucoup moindre, au manque d'exercice, sont responsables, dans des pays comme le Canada, du quart des décès prématurés, soit d'environ 57 000 décès chaque année au pays.
Les gouvernements provinciaux financent la plus grande partie des coûts des soins de santé associés aux maladies liées à la nutrition. Par exemple, on prévoit que, d'ici 2030, les coûts des soins de santé en tant que tels, qui représentent actuellement 46 p. 100 du budget de l'Ontario, augmenteront jusqu'à représenter 80 p. 100 du budget si aucun changement n'est apporté aux politiques.
Grâce à la nature nationale et internationale de l'approvisionnement alimentaire, à l'expertise en science nutritionnelle de Santé Canada et au pouvoir constitutionnel du gouvernement fédéral, ce dernier est bien placé pour utiliser ses leviers réglementaires et son pouvoir de dépenser pour aider à freiner les maladies liées à la nutrition. Cependant, le gouvernement fédéral continue de remettre à plus tard les règlements visant à améliorer la nutrition, comme si le Canada avait des dizaines de milliers de vies à sacrifier chaque année, que les caisses du gouvernement étaient pleines à craquer et approvisionnées par une croissance économique de plus de 10 p. 100.
Récemment, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a invité le premier ministre Harper, le président Barack Obama et d'autres dirigeants mondiaux à un sommet de haut niveau sur la prévention et le contrôle des maladies chroniques non transmissibles, qui aura lieu les 19 et 20 septembre 2011 à New York. Le sommet vise la mise au point d'une approche mondiale pour freiner les maladies chroniques non transmissibles, approche qui pourrait inclure des engagements stratégiques, des objectifs de réduction des maladies et des mécanismes de reddition de comptes.
Nous recommandons que le gouvernement fédéral apporte les réformes suivantes à ces politiques.
D'abord, qu'il s'engage à mettre pleinement en vigueur la Stratégie de réduction du sodium pour le Canada, qui date maintenant de six mois, afin de garantir que les fabricants n'abusent pas du sel et, à tout le moins, que les consommateurs reçoivent une information plus objective afin de pouvoir faire plus facilement des choix santé.
Deuxièmement, qu'il promulgue des règlements limitant l'utilisation d'huiles partiellement hydrogénées chargées de gras trans, afin de prévenir de façon permanente au moins 1 800 décès causés chaque année au Canada par des crises cardiaques. Des règlements visant l'élimination de ces huiles des services alimentaires des écoles de l'Ontario et du Manitoba ont été adoptés en 2008, et des règlements visant à éliminer ces huiles des restaurants de la Colombie-Britannique ont été promulgués en 2009.
En 2009, des scientifiques du gouvernement fédéral ont conclu que les niveaux d'acides gras trans dans les aliments au Canada sont loin d'être aussi bas que ce que l'on trouve dans les aliments vendus au Danemark, où une loi interdit ces acides. Une mise à jour scientifique commandée par l'Organisation mondiale de la Santé et publiée en 2009 concluait ce qui suit:
Les éléments de preuve sur les effets du gras trans et leurs conséquences sur la santé soutiennent fortement la nécessité d'éliminer les HVPH de l'alimentation humaine.
Troisièmement, il faut rendre obligatoire la divulgation du nombre de calories et de la quantité de sodium dans tous les mets au menu des restaurants des grandes chaînes afin d'éliminer l'exemption de l'étiquetage nutritionnel sur l'équivalent de 60 milliards de dollars d'aliments chaque année au Canada, soit un cinquième des aliments consommés.
Tandis que Santé Canada continue à discuter de l'étiquetage des menus, comme vous l'avez entendu il y a deux jours, les administrations de la ville de New York, de la Californie et d'ailleurs ont exigé l'indication, à tout le moins, des calories sur les menus et, bientôt, des règlements rendus possible par le projet de loi d'Obama sur les soins de santé exigeront que ces indications soient apposées sur les menus des chaînes de restaurant dans l'ensemble des États-Unis.
Quatrièmement, il faut renforcer la réglementation touchant l'étiquetage nutritionnel, y compris la présentation obligatoire de la valeur nutritive sur le devant de l'emballage. Dans la pratique, les tableaux de la valeur nutritive, qui sont très utiles pour les consommateurs intéressés et informés, devraient plutôt s'appeler « valeur nutritive compliquée présentée à l'endos de l'emballage ». Une personne qui fait son épicerie et qui essaie de repérer les soupes qui contiennent le moins de sodium ou les céréales qui contiennent le moins de sucre doit prendre dans ses mains et retourner le produit, et garder en mémoire les données présentées sur des dizaines d'étiquettes, et ce, pour chaque produit qu'elle achèterait. De même, trouver les pâtes contenant le plus de tomates ou le jus de fruit contenant le plus de fruits demeure une devinette, où que l'on regarde sur les étiquettes.
[Français]
Au nom des partenaires de la Coalition québécoise sur la problématique du poids, merci beaucoup de nous recevoir. En fait, la coalition est constituée de plus de 100 partenaires issus du monde municipal, scolaire et de la santé qui ont tous à coeur la mise en place d'environnements où il sera plus facile de bien manger et de bouger davantage.
Aujourd'hui, il nous fait plaisir de contribuer à votre réflexion pour diverses raisons. D'abord, on a tous à coeur de freiner l'épidémie actuelle d'obésité. C'est un phénomène complexe et coûteux. On estime le coût de l'obésité à 30 milliards de dollars par année au Canada. Plusieurs facteurs ont contribué à la détérioration collective de notre santé, mais notre intervention d'aujourd'hui portera principalement sur les boissons sucrées, parce que la forte consommation de boissons sucrées est préoccupante. Elle est également montrée du doigt par une grande partie de la communauté scientifique.
Elle est aussi la seule pratique alimentaire constamment liée au surpoids chez les enfants. Il s'agit aussi d'une cause sur laquelle on peut agir facilement. À titre de membres du Comité permanent de la santé, vous avez la possibilité d'orienter les politiques gouvernementales grâce à la mise en place de règlements et de mesures fiscales afin de réduire le pouvoir d'attraction des boissons, plus spécifiquement des boissons gazeuses et énergisantes. Comment? En agissant sur la composition du produit et son emballage, en limitant la distribution de ces produits, en interdisant le marketing destiné aux enfants et en imposant une taxe sur les boissons gazeuses et énergisantes.
Actuellement, les boissons sucrées sont ciblées entre autres par l'OMS, mais également par le gouvernement canadien, comme étant un contributeur important à l'obésité. D'ailleurs, j'en profite pour saluer la campagne de Santé Canada — c'est vraiment une prise de position du gouvernement fédéral — qui associe enfin publiquement l'impact des boissons sucrées à l'obésité.
Elles sont majoritairement constituées d'eau, de sucre, d'édulcorants et de caféine naturelle ou synthétique. Comme vous avez eu le mandat d'étudier l'ajout de caféine dans certaines boissons, on s'explique mal en fait la décision de mars 2010 de permettre l'ajout de caféine dans les boissons blanches à la suite des pressions des embouteilleurs. Nous croyons que le cadre réglementaire devrait être plus rigide plutôt qu'être assoupli en ce qui a trait à la composition des produits et de leur emballage afin de s'assurer de ne pas induire le consommateur en erreur.
Les boissons gazeuses et énergisantes sont disponibles partout. Nous n'avons qu'à tendre le bras pour cueillir notre canette. Toute mesure visant à limiter la distribution dans les endroits notamment fréquentés par les enfants sera bénéfique. Pour montrer l'exemple, nous demandons donc au gouvernement fédéral d'interdire la vente de boissons gazeuses et énergisantes dans ses édifices.
Le chiffre d'affaires impressionnant de ces compagnies est hautement conditionné par la publicité et la promotion qui sont faites. En mai dernier, à Genève, l'OMS a fait adopter des recommandations pour inciter les États membres à concevoir de nouvelles politiques ou à renforcer les politiques existantes afin d'interdire la publicité destinée aux enfants.
Nous encourageons maintenant le gouvernement canadien à aller plus loin en interdisant le marketing destiné aux enfants, comme c'est le cas actuellement au Québec. Nous lui demandons également d'indiquer clairement son intention en prévision du prochain Sommet des Nations Unies, en septembre prochain à New York, où il en sera sans doute question.
Nous savons aussi que le prix est un facteur primordial dans le processus d'achat. Les boissons gazeuses et énergisantes sont couramment vendues à rabais, en promotion et à bas prix. Contrairement aux produits de base dont les prix ont augmenté au cours des années, le prix des boissons gazeuses est resté relativement stable. L'évolution de ces prix témoigne de la marge de profit sur ces produits ainsi que du faible coût de production de ces boissons.
De nombreux gouvernements ont déjà identifié l'instauration d'une taxe comme moyen de prévenir les problèmes associés à l'obésité. Ils l'ont identifiée comme étant une stratégie prometteuse pour les gouvernements et profitable en termes de coûts-bénéfices.
Nous proposons donc au Canada...
Merci de m’avoir invitée à cette réunion sur la nutrition et les façons de vivre en santé. Au cours des dernières années, j'ai étudié la réglementation sur l’étiquetage des aliments, et c’est ce dont je vais vous parler aujourd’hui. J'ai aussi effectué des travaux sur les taxes sur les aliments et sur les subventions, et c’est avec plaisir que j’essaierai de répondre également à vos questions à ce sujet.
La prévention des maladies chroniques est un défi en matière de santé publique à relever de toute urgence au Canada; il peut toutefois être difficile de prédire quelles seront les mesures préventives efficaces. Les maladies chroniques sont souvent attribuables à un ensemble complexe de facteurs, qui interagissent de façon parfois imprévisible. Compte tenu des graves problèmes de santé publique auxquels nous faisons face, il faudrait que nous tentions de mettre en place des mesures qui semblent prometteuses, selon les meilleurs résultats scientifiques dont on dispose actuellement, puis que nous faisions un suivi de ces mesures afin de les adapter, au besoin. D'après les données dont on dispose, la modification de notre réglementation en matière d'étiquetage des aliments pourra permettre de mieux protéger la santé publique et les droits des consommateurs.
Je vais d'abord aborder la question de l'étiquetage des menus. Il y a maintenant des villes, des comtés et des États américains qui ont adopté des lois sur l'étiquetage des menus, et on s'attend à ce que des règlements à l'échelle du pays soient adoptés d'ici quelques mois. La plupart de ces lois exigent que la quantité de calories figure sur le menu ou sur le tableau du menu, et que d'autres renseignements sur la valeur nutritionnelle soient aussi offerts dans chaque établissement.
Les sondages qui ont été menés à ce sujet révèlent tous que le grand public appuie fortement l’étiquetage des menus. Sans la divulgation de ces renseignements, les gens trouvent très difficile d’estimer le contenu nutritionnel des repas au restaurant. Bon nombre de chaînes de restaurants fournissent déjà des renseignements nutritionnels sous diverses formes, mais ces efforts volontaires sont encore trop limités pour offrir tous les avantages que pourrait offrir une réglementation obligatoire.
Les données selon lesquelles l’étiquetage des menus aura une influence sur les habitudes alimentaires des gens ne sont pas probantes, mais la plupart des études récentes ont révélé des liens importants, bien que modestes. L’affichage de renseignements sur les calories a une plus grande incidence sur le choix des produits au sein de certains groupes de consommateurs, tout comme dans les cas où la quantité de calories est supérieure à ce à quoi les gens s’attendraient. Des recherches révèlent aussi que ces renseignements peuvent avoir une incidence sur les intentions d'achat dans l'avenir, de même que sur la consommation d'autres aliments pendant la même journée.
Il faudrait, à tout le moins, obliger les chaînes de restaurants à être en mesure de fournir facilement aux consommateurs des renseignements nutritionnels dans chaque établissement. Il faudrait aussi envisager sérieusement l’affichage du nombre de calories sur les menus et les tableaux de menus. Étant donné que les États-Unis ont déjà adopté des lois sur l’étiquetage, il sera plus facile et moins coûteux pour le Canada d’adopter des lois semblables.
Aux États-Unis, des représentants de l'industrie appuient les dispositions législatives fédérales qui entraîneraient la création de normes nationales uniformes.
En deuxième lieu, j’aimerais parler de l’étiquetage sur le devant de l’emballage. De simples étiquettes nutritionnelles sur le devant des paquets de nourriture pourraient être utiles, mais, à l’heure actuelle, il existe de nombreux types différents d’étiquetage sur le devant du paquet, qui ont tous un format et des critères uniques. Cette situation entraîne de la confusion chez les consommateurs, en plus de les rendre méfiants.
On dit que certaines des étiquettes apposées sur le devant des emballages sont trompeuses quand elles donnent à penser que des aliments qui contiennent beaucoup de sodium, de gras ou de sucre sont des choix santé. Il faudrait donc, en plus de mettre en vigueur des lois qui interdiraient l’étiquetage faux ou trompeur, adopter des approches en matière de « profil nutritionnel » comme le font déjà d’autres pays, approches selon lesquelles les affirmations concernant la valeur nutritionnelle et la santé, ou les étiquettes qui donnent à penser que des aliments sont sains, ne peuvent être utilisées que si le produit satisfait à des critères nutritionnels minimaux de base.
Un étiquetage uniforme sur le devant de l’emballage permettrait de fournir aux consommateurs des renseignements uniformes et fiables. Le Royaume-Uni, et, plus récemment, les États-Unis, élabore actuellement des critères et des formats pour l’étiquetage sur le devant de l’emballage. Il s’agira, au départ, d’une mesure volontaire. Si une mesure purement volontaire ne mène pas à une uniformité suffisante, le modèle officiel pourrait devenir exclusif — ce qui voudrait dire qu’il s’agirait du seul type d’étiquetage sur le devant de l’emballage qui pourrait être utilisé — ou encore, obligatoire.
Un rapport récent de l’Institut de médecine des États-Unis contient des recommandations sur le type de renseignements qui devraient apparaître sur le devant d’un emballage. La deuxième phase de l’étude, qui devrait être rendue publique plus tard cette année, se penchera sur l’efficacité des divers formats d’étiquetage. Nous pourrions nous servir de cette étude, de même que d’autres recherches disponibles, pour choisir un modèle national d’étiquetage sur le devant de l’emballage pour le Canada, modèle que l’on pourrait faire connaître dans le cadre d’initiatives d’éducation et de sensibilisation du grand public.
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D'abord et avant tout, je ne peux pas parler au nom du Groupe de travail sur le sodium, même si j'en ai déjà fait partie.
Les recommandations formulées dans le rapport du Groupe de travail sur le sodium étaient toutes des recommandations qui avaient fait consensus, en ce sens que nous les avons toutes approuvées et appuyées, en quelque sorte. Le rapport recommandait une réduction de la teneur en sodium sur une base volontaire. Cette méthode a été contestée dans un rapport publié en avril dernier par l’Institut de médecine des États-Unis, qui est une organisation scientifique très respectée à laquelle se fie beaucoup Santé Canada pour concevoir des politiques en matière de nutrition. L’organisation rejetait l’idée de se servir d’objectifs volontaires. Elle pensait que cela ne fonctionnerait pas très bien.
Ensuite, quelques semaines plus tard, le Groupe de travail sur le sodium publiait son rapport, les ministres provinciaux et territoriaux de la Santé diffusaient un communiqué dans lequel ils disaient que, d’après eux, le gouvernement fédéral devrait élaborer des objectifs obligatoires dès le départ et devrait, à tout le moins, être prêt à rendre des normes obligatoires si l’approche volontaire ne fonctionnait pas.
Vous savez, je pense que cette expérience concernant le gras trans a été une occasion d'apprentissage très utile pour moi. Je faisais aussi partie du groupe d'étude sur les gras trans, et nous avons recommandé, tout comme la Fondation des maladies du coeur et d'autres partenaires, dont des membres de l'industrie, que des règlements soient mis en place afin de limiter la quantité de gras trans provenant de sources partiellement hydrogénées — des gras synthétiques — qui peut être utilisée dans les aliments.
Nous avons en quelque sorte supposé que, comme il y avait un si grand consensus, c’était la voie à suivre et que le règlement, une ébauche du règlement, serait présenté d’ici quelques semaines ou quelques mois. Ça ne s’est pas passé comme ça. Toute une année a passé, puis le ministre a dit, eh bien, attendons encore deux ans. Cela fait maintenant presque quatre ans. D’une certaine façon , je regrette que nous n’ayons pas, à titre de défenseurs de la santé, été plus vigilants quand est venu le temps de faire comprendre au gouvernement l’urgence de mettre en œuvre ces recommandations.
Je ressens la même chose à propos du sodium. À ce que je sache, le Groupe de travail sur le sodium n'existe plus. Nous avons été remerciés de nos services en décembre, et Santé Canada a commencé à parler du groupe au passé. Je ne sais pas ce qui va se passer maintenant.
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Me reste-t-il du temps?
Le président: Il vous reste environ une minute et demie.
L'hon. Ujjal Dosanjh: J'aimerais revenir aux boissons gazeuses. Je suis un immigrant, et quand je suis arrivé en Angleterre, mais surtout, au Canada en 1968, le Coke était une bénédiction. Il coûtait si cher quand j'étais enfant. Maintenant, on me dit que boire du Coke revient presque à boire du poison en raison de la quantité de sucre qu'il contient.
J'ai cinq petits-enfants, et je m'inquiète à leur sujet. Je suis d'origine sud-asiatique, et il y a un plus haut taux de diabète chez les gens originaires de l'Asie du Sud.
Madame Marsden, avez-vous quelque chose à dire à propos de ce que je viens de dire?
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les témoins d'être parmi nous cet après-midi.
Madame Pellerin, vous considérez à la fois les boissons gazeuses et les boissons énergisantes comme un facteur d'obésité chez les enfants. Vous avez en effet utilisé le mot « enfants ».
J'aimerais vous rappeler deux passages d'une séance du comité tenue ici le 8 juin 2010. Tout d'abord, l'agent scientifique en chef de Red Bull, M. Andreas Kadi, disait ceci: « Les manifestations sportives que nous commanditons sont toutes destinées aux adultes [...] Nos activités de promotion lors de ces manifestations nous emmènent notamment dans les universités, où les étudiants ont plus de 18 ans, mais pas dans les écoles secondaires, où les élèves sont mineurs. »
M. Justin Sherwood, président de l'entreprise Boissons rafraîchissantes Canada, ajoutait ce qui suit: « Ce sont les jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans qui constituent le marché cible. »
Dans ces circonstances, comment pouvez-vous dire que les boissons énergisantes contribuent à l'obésité chez les enfants?
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Merci beaucoup de votre question.
En ce qui concerne votre première question, qui porte sur l'étiquetage, je vous dirai que, à ma connaissance, l'ACD n'a adopté, en ce qui concerne l'étiquetage des aliments emballés, aucune autre position officielle que celle que nous avons énoncée avant l'adoption de la réglementation en 2005. Notre organisation était favorable à cette réglementation. Si l'ACD a adopté d'autres positions depuis ce temps, je n'en ai pas été informé.
En ce qui a trait à l'affichage de renseignements nutritionnels sur les menus des grandes chaînes de restaurant, nous avons appuyé le projet de loi d'initiative parlementaire présenté par Mme Gélinas l'an dernier — si je ne m'abuse, c'était en mai 2010 —, à l'assemblée législative de l'Ontario, selon lequel le nombre de calories des plats devait être expressément indiqué sur le menu des grandes chaînes de restaurant.
Pour ce qui est de votre deuxième question, personnellement, je ne sais pas si nous avons joué un rôle là-dedans. Je ne le pense pas, mais je l'aurais souhaité. Je crois qu'il s'agit d'une excellente idée. Toute mesure permettant d'alléger le fardeau de l'obésité est une merveilleuse mesure, vu les statistiques qui ont été présentées plus tôt à propos du taux d'embonpoint et d'obésité au Canada.
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Le livre qui l'accompagnait contenait des recettes de l'Association du diabète, ce qui est était très bien.
J'aimerais simplement revenir en arrière — il est dommage que nous n'ayons pas beaucoup de temps, car nous accueillons aujourd'hui un bon nombre de témoins, et je crois que nous avons bien des questions à poser à chacun d'eux. Cependant, il y a un sujet que j'aimerais aborder. Mon mari est diabétique, et il n'est pas obèse — et il n'était pas obèse au moment où il est devenu diabétique. Il existe différents types de diabète — certaines personnes diabétiques peuvent consommer du sucre, et d'autres doivent être un peu plus prudents à cet égard.
Je veux m'adresser à M. Jeffery. Vous n'avez pas eu l'occasion de terminer votre exposé. Vous évoquez une réforme de la taxe sur les aliments fondée sur la valeur nutritive, mais vous n'avez pas eu le temps d'aborder le sujet. Vous parlez de programmes de petit déjeuner sain. Il s'agit du sujet que j'aimerais en quelque sorte aborder à ce moment-ci.
Durant la réunion de mardi, nous avons discuté du fait que le gouvernement devrait aller de l'avant sur cette question, et de l'importance de ces programmes de petit déjeuner pour les enfants. Je me demandais simplement si vous vouliez nous en dire un peu plus long sur l'importance de ces programmes.
Hélas, il s'agit d'une question que l'on doit analyser en comparant ce que font les gouvernements au Canada avec ce qui se fait aux États-Unis. Le mois dernier, aux États-Unis, on a proposé des normes nutritionnelles relativement strictes en ce qui concerne les repas servis dans les écoles. Aux États-Unis, il existe une longue tradition de subventions des repas servis dans les écoles. À l'heure actuelle, ces subventions s'élèvent à environ 14 milliards — j'ai bien dit milliards — de dollars, ce qui représente à peu près, en moyenne, 1,27 $ par enfant inscrit à l'école par jour. Par comparaison, au Canada, la subvention s'élève à environ 3,5 ou 4 cents — une somme dérisoire. En conséquence, les programmes de repas à l'école sont rares, et dans certains cas, seule une classe d'une école ou une école dans le quartier peut en profiter. Il s'agit d'une occasion d'utiliser les fonds publics pour aider véritablement les enfants à consommer davantage de fruits, de légumes et de grains entiers.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je tiens à remercier tous les témoins de s'être présentés ici aujourd'hui. Sachez que je suis l'une de ces personnes qui aiment beaucoup manger. J'aime manger toutes sortes de choses différentes. Je repense au temps des Fêtes. Comme beaucoup de Canadiens, je viens d'un famille multiculturelle, et je pense que d'aucuns considéreraient que certains des aliments que j'ai consommés durant la période des Fêtes sont mauvais pour la santé. Cependant, si l'on examine tout cela sous l'angle historique, on constate que les gens qui ont un tel régime alimentaire peuvent, dans l'ensemble, être en très bonne santé.
On entend des gens qui tentent parfois de séparer les aliments en deux catégories: les aliments sains et les aliments malsains. Dans un article intéressant paru, si je ne m'abuse, dans le Ottawa Citizen ou le Toronto Star, on posait la question suivante: qu'est-ce que les Canadiens peuvent faire? Il existe toutes sortes de régimes — le régime Ornish, le régime Zone, etc. Dans cet article, il était question d'un homme qui s'était astreint à un régime composé de Twinkies et de Doritos, tout en s'imposant des restrictions sur le plan des calories. Au bout du compte, il a perdu du poids, cela est certain, et son taux de cholestérol avait diminué.
À mes yeux, il y a beaucoup de confusion qui règne. Si je pouvais vivre en ne mangeant que des Twinkies et des Doritos, j'envisagerais peut-être cette possibilité.
Je pourrais peut-être poser ma question aux représentantes de l'Institut canadien du sucre. Vous avez mentionné que vous collaboriez avec des diététistes et des nutritionnistes. Vu toute la confusion qui règne, avez-vous quelques recommandations à formuler de manière à ce que les Canadiens puissent améliorer leurs habitudes alimentaires?
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Certainement, nous étions très heureux d'entendre cette déclaration.
Il y a une épidémie d'obésité au pays, de même qu'une épidémie d'embonpoint. Je pense qu'il est important de mentionner chacun de ces problèmes. Nous étions assurément heureux de constater qu'il existait une volonté de diminuer le taux d'obésité, particulièrement le taux d'obésité infantile, mais pour donner suite au rapport que le comité a publié il y a près de quatre ans au terme de son étude sur l'obésité infantile, nous recommandons instamment aux gouvernements provinciaux et territoriaux, de même qu'au gouvernement fédéral, d'élargir la portée de son étude et de son approche pour y faire figurer l'embonpoint, tant celui des enfants que celui des adultes, à défaut de quoi l'incidence des maladies chroniques liées à l'embonpoint et à l'obésité continuera de croître.
Oui, nous étions très heureux, mais nous aimerions que le centre de préoccupation soit plus vaste et plus ciblé.
Je suis heureux de constater qu'une représentante de l'Université de la Saskatchewan est présente ici, car notre discussion porte sur le fait d'éduquer le public et de l'informer.
Il y a quelques années, le Comité de l'industrie, dont je faisais partie, s'est rendu en Saskatchewan, et je me rappelle une chose qui m'avait vivement impressionné. J'avais rencontré quelques chercheurs de l'université. Ils avaient présenté un produit novateur: un biscuit rempli de crème de lin, de fibre et de plein de bonnes choses. Si je ne m'abuse, ce produit pouvait diminuer le taux de cholestérol.
Dans l'une de vos recommandations concernant l'étiquetage et les allégations relatives à la santé, vous mentionnez des choses semblables.
Qu'est-ce que l'industrie et les éducateurs peuvent faire pour transmettre ce message de manière à ce que les Canadiens puissent faire des choix? J'ai une formation en soins de santé naturelle. J'estime que les gens pourraient prendre des mesures de nature diététique plutôt que de prendre des médicaments. Que pouvons-nous faire pour mieux transmettre ce message?
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Je dirais que nous avons un peu de rattrapage à faire. À l'heure actuelle, l'approche que nous avons adoptée est purement d'adhésion volontaire. Le seul cas où la fourniture de renseignements nutritionnels est requise, c'est lorsqu'une quelconque allégation est faite — cela n'est pas si inhabituel, mais on ne peut pas dire que cela représente la majeure partie des cas.
Les dispositions législatives ont été adoptées à de nombreux endroits aux États-Unis, et bientôt, des dispositions législatives nationales entreront en vigueur. Au Royaume-Uni, on a adopté une approche d'adhésion volontaire, mais c'est le gouvernement qui en assure la promotion. Les entreprises adhèrent au programme et s'engagent à recourir au système officiel du gouvernement, ce qui, là encore, accroît la confiance des consommateurs à l'égard du programme, car ils savent que celui-ci est soutenu par le gouvernement.
En outre, nous devons réfléchir non seulement à ce qui doit figurer sur le menu ou le tableau de menu en tant que tels, par exemple, des renseignements relatifs à la teneur en calories, mais également à cet élément supplémentaire, à mon avis, tout aussi important, qui consiste à faire en sorte que les renseignements nutritionnels soient facilement accessibles dans les établissements. Il faudrait que le tableau de menu fournisse des renseignements sur, entre autres, la teneur en sodium, en gras, en gras trans et en calories des plats servis dans les établissements.
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Eh bien, en ce qui concerne le système d'adhésion obligatoire mis en place en 2005, avant que je ne sois élu au Parlement, à ce que je sache, seulement un restaurant — Extreme Pita — fournit des renseignements nutritionnels, et ceux-ci ne figurent même pas dans le menu — ils figurent dans une sorte de menu distinct.
Dans la vaste majorité des cas, il faut se rendre sur le site Web du restaurant pour obtenir des renseignements nutritionnels. Cela transforme une simple sortie au restaurant en un projet de recherche, dans l'éventualité où vous voulez obtenir des renseignements utiles.
L'Institut Rudd a mené une étude intéressante aux États-Unis. Quelques étudiants assidus de troisième cycle ont observé environ 4 000 personnes qui se rendaient dans des restaurants pour déterminer combien d'entre eux cherchaient à obtenir des renseignements nutritionnels dans les dépliants ou sur les affiches disponibles dans les restaurants. Sur ces quelque 4 300 personnes, seulement six personnes l'ont fait — il s'agit donc d'un taux extrêmement faible, et l'affichage des renseignements nutritionnels n'entraînera pas le moindre changement sur le plan diététique.
Une bonne étude menée par un économiste de l'Université Stanford a révélé que le système d'adhésion obligatoire en vigueur aux États-Unis avait entraîné quelques changements assez significatifs — une diminution de 14 p. 100 de la teneur en calories des aliments achetés dans la chaîne Starbucks.
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Non. Comme je l'ai mentionné durant notre exposé, de 80 à 90 p. 100 environ des personnes atteintes du diabète de type 2, ce qui comprend un nombre croissant d'enfants — je mentionne cela parce que, auparavant, seuls les adultes faisaient l'objet de diagnostics de diabète de type 2 —présentent de l'embonpoint ou de l'obésité.
Cependant, il existe assurément d'autres groupes à risque élevé: les Autochtones, les personnes originaires d'Asie du Sud et d'Asie du Sud-Est, les Hispaniques, les personnes d'origine afro-canadienne et les personnes dont la situation socio-économique est défavorable. Il existe un certain nombre de groupes à risque élevé. Fait intéressant, une recherche récente mentionne que les femmes font partie de ces groupes à risque élevé. Au sein de la population, l'incidence du diabète est plus élevée chez les hommes que chez les femmes, mais l'incidence du diabète chez les femmes faisant partie des groupes à risque élevé est d'une ampleur disproportionnée.
Ainsi, vous avez raison de dire que certaines personnes atteintes du diabète ne présentent pas d'embonpoint ou d'obésité, mais la majorité des personnes diabétiques font de l'embonpoint ou sont obèses.
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Oui. C'est exact. Dans deux mois environ, nous allons publier un rapport contenant des données nationales ventilées par province. Nous avons déjà diffusé beaucoup de ces données, et nous en diffuserons d'autres dans les Prairies la semaine prochaine à propos de la prévalence spécifique dans ces administrations.
Cependant, il y a une nette différence entre l'Est et l'Ouest du pays. Malheureusement, la prévalence du diabète est plus élevée dans les provinces de l'Atlantique; à certains endroits, comme à Terre-Neuve, on observe des taux de près de 10 p. 100, alors que la moyenne nationale se situe tout juste au-dessus de 7 p. 100.
Ce qui explique cela, c'est que, hélas, dans la région de l'Atlantique, de façon globale, les gens touchent un revenu moins élevé qu'ailleurs, et, comme je l'ai mentionné il y a quelques instants, les personnes qui touchent un revenu moins élevé que la moyenne présentent un risque plus élevé d'être touchées par l'obésité. Dans cette région, l'âge moyen est plus élevé, et les personnes plus âgées — surtout celles âgées de plus de 40 ans — sont plus susceptibles d'être atteintes du diabète. De surcroît, le poids moyen des habitants de la région de l'Atlantique est plus élevé que celui des habitants des autres provinces, même si, contrairement à ce que l'on peut observer au chapitre de l'âge et du revenu, les choses sont beaucoup plus variables à l'échelle du pays pour ce qui est du poids. Bref, oui, ces personnes présentent des facteurs de risque plus élevés en ce qui a trait au diabète.
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Je veux seulement faire observer que, dans votre exposé, vous avez mentionné que les plus fortes hausses du taux de diabète allaient être enregistrées en Alberta et en Colombie-Britannique, deux provinces où ce taux a toujours été plus bas qu'ailleurs. Ce qui explique cela, c'est le vieillissement de la population. À toutes mes cohortes composées de personnes de la Nouvelle-Écosse ayant déménagé en Alberta il y a 20 ans pour travailler dans le secteur du pétrole, je dis que cela va les rattraper.
La réalité, c'est que beaucoup de ces taux demeureront stables au cours des 10 prochaines années. Je sais qu'ici, on insiste beaucoup sur la prévention primaire, mais au Canada, nous devons vraiment commencer à nous intéresser à la prévention secondaire, à prendre des mesures pour que les personnes qui contracteront le diabète demeurent en santé et ne soient pas touchées par de graves complications.
Je sais qu'ici, on insiste beaucoup sur la prévention primaire, et sur les mesures à prendre pour prévenir l'obésité et les choses du genre, mais le fait d'aider les personnes diabétiques à conserver un poids santé constitue probablement la meilleure chose que l'on puisse faire pour améliorer l'état de santé globale d'une bonne partie de cette population. À Terre-Neuve, d'ici la fin de la décennie, une personne sur trois sera atteinte du diabète, et cela représentera un énorme fardeau pour le système de soins de santé de cette province, et pour l'ensemble du Canada.
J'aimerais vraiment que nous commencions à envisager de mettre l'accent sur d'autres aspects que celui de la prévention primaire. Ce qui est réellement important, c'est la prévention secondaire auprès des personnes atteintes de maladies chroniques, prévention visant à faire en sorte qu'elles ne soient pas touchées par des complications plus graves.
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Merci beaucoup, madame la présidente. Bienvenue à vous tous.
Tout d'abord, j'aimerais poser entre autres une question à Mme Pellerin. Je siège également au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées et on y parle beaucoup de pauvreté, donc de familles à faible revenu qui, parfois, font certains choix.
Ce qui m'intéresse beaucoup, ce sont vos pistes de solutions et vos recommandations. Vous parlez, entre autres, de taxer les boissons gazeuses et les boissons énergisantes. M. Jeffery propose également une recommandation en vue d'éliminer la taxe sur les bons aliments. Dans les deux cas, on inciterait les gens à acheter de bons aliments. Pour avoir travaillé, dans une autre vie, avec ces familles à faible revenu, je me souviens très bien qu'elles faisaient souvent un choix précis. Par exemple, si une marque de boisson gazeuse était en spécial — par exemple, deux bouteilles pour le prix d'une — alors qu'un litre de lait coûtait beaucoup plus cher, ces familles choisissaient d'acheter la boisson gazeuse, même si elles savaient que le lait était meilleur pour la santé. Elles mettaient le Coke sur la table, car c'était à meilleur coût.
Avez-vous évalué cette idée de diminuer les coûts des produits? Est-ce un facteur qui inciterait les gens à faire de bons choix en plus grand nombre? Avez-vous fait des études ou des sondages pour vérifier cela?
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Tout d'abord, je dois mentionner que je suis d'accord avec Mme Pellerin.
J'aimerais simplement ajouter, si vous le permettez, que l'une des lois fondamentales de l'économie est celle qui énonce que les prix ont un effet sur la consommation. Si l'on augmente le prix d'un produit, la consommation de ce produit diminue, et vice versa. Il s'agit de l'une des raisons pour lesquelles les taxes sur les produits du tabac ont joué un rôle si important dans la diminution du tabagisme au Canada.
Nous ne recommandons pas une augmentation draconienne des taxes sur les aliments; nous disons simplement qu'il ne faut pas imposer de taxes sur les fruits et les légumes.
Je pense que Mme Davidson m'a posé une question à ce sujet en 2006 ou en 2007, au moment de l'étude sur l'obésité, et j'avais fait valoir la même chose: il ne faut pas imposer de taxes sur les fruits et les légumes, et, pour l'amour du ciel, envisagez de lever l'exception relative au bacon, aux ailes de poulet, au saindoux et aux céréales de déjeuner sucrées. De telles exceptions sont tout simplement absurdes.
Le gouvernement fédéral touche chaque année de trois à quatre milliards de dollars provenant de la TPS, et les gouvernements provinciaux touchent une somme à peu près semblable grâce à leurs taxes provinciales. Cela ne tient tout simplement pas debout.
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Merci, madame la présidente.
Nous sommes heureux de vous accueillir ici cet après-midi.
Il s'agit de ma deuxième journée à titre de membre du comité, et il y a toutes sortes de faits intéressants que je veux entendre. Lorsque je me regarde dans le miroir, je me dis qu'on aurait dû me nommer au sein du comité lorsque je suis venue il y a deux ans, et qu'on aurait peut-être dû me remettre sur la bonne voie il y a bien longtemps. Toutefois, je dois dire à quel point cela est intéressant.
L'une des choses que j'allais mentionner, c'est que, au fil des ans, durant toute ma vie, on m'a répété que je devais être très prudente, car ma mère et ma grand-mère étaient atteintes du diabète. Ainsi, j'aimerais connaître le pourcentage de personnes diabétiques ayant contracté la maladie en raison de facteurs héréditaires.
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Au sein de la coalition, il y a différents organismes. Pensons au Réseau du sport étudiant du Québec. Celui-ci a également poussé beaucoup pour qu'on inclut, dans notre proposition de taxe, les boissons énergisantes parce qu'il assiste à un phénomène. En fait, les équipes sportives étudiantes vont attribuer la victoire ou la défaite à la consommation ou non de boissons énergisantes. Donc, ce sont des jeunes sportifs, des modèles, qui vont consommer ces boissons en pensant que cela pourrait avoir un impact sur leur performance sportive.
Aussi, on a reçu des appels d'écoles secondaires où, de l'autre côté de la rue, on vendait des boissons énergisantes. On parle de 12 cannettes pour 10 $. Ainsi, l'après-midi, à l'école, les enfants étaient intenables parce qu'ils buvaient cela pendant l'heure du lunch.
Également, un cardiologue qui est membre de la coalition nous disait que, malheureusement, il s'agit d'un phénomène émergent et qu'il n'y a pas beaucoup de connaissances à cet égard à l'heure actuelle. Par contre, à l'urgence où il travaille, il constate que de jeunes hommes de 20 ans environ se présentent avec des problèmes cardiaques.
Je pense qu'il faudra faire énormément de recherches sur la question pour véritablement bien connaître les effets de ces produits.
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C'est une question intéressante, et, à coup sûr, certaines entreprises au fil des ans ont accompli des choses utiles. À mon avis, le fait d'afficher l'information nutritionnelle sur son site Web est une bonne chose pour les gens qui ont l'énergie, l'enthousiasme et l'intérêt nécessaires pour aller la consulter.
On peut dire qu'il y a une limite à ce que l'industrie peut faire en l'absence de réglementation. Aucune entreprise ne fera quelque chose qui va nuire à ses bénéfices nets. On pourra informer les chefs de la direction de McDonald tant qu'on voudra, rien ne les convaincra de passer au pain à blé entier, par exemple. Ce serait important.
Récemment, certaines entreprises ont pris des mesures importantes, ou ont, à tout le moins, annoncé des projets en ce sens. Walmart des États-Unis, qui est un joueur beaucoup plus important dans le milieu de l'épicerie là-bas qu'ici, a déclaré qu'elle allait demander à ses fournisseurs de respecter les exigences visant à réduire les quantités de sodium et de gras trans de leurs produits s'ils veulent qu'ils soient vendus dans ses magasins. J'ignore qui sera responsable de surveiller cela. L'une des choses qui distinguent cette chaîne de magasins, c'est qu'elle ne communique pas ses données de vente à ACNielsen, de sorte qu'il serait difficile pour qui que ce soit de l'extérieur d'évaluer la réussite de cette mesure. Au moins, elle manifeste un bon sentiment.
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C'est une excellente question. Malheureusement, la nécessité est en train de devenir mère de l'invention. Compte tenu de la croissance du taux de diabète, l'industrie de l'alimentation a dû prendre des initiatives pour répondre aux besoins de la collectivité.
En partenariat avec la collectivité alimentaire, nous tentons d'élaborer des solutions alimentaires mieux adaptées au diabète. À mon avis, parler de bons aliments et de mauvais aliments n'est pas la bonne manière d'aborder cette question. Il y a les aliments à haute teneur en calories et à faible teneur en nutriments, et il y a les autres
Je pense que les Canadiens veulent avoir des solutions pratiques, pas des espèces de débats philosophiques sur cette question. À mon avis, nous avons la responsabilité de travailler avec cette industrie afin de créer des solutions saines pour les gens et de leur fournir l'information dont ils ont besoin.
À titre d'association, c'est ce que nous tentons de mettre sur pied et nous collaborerons avec l'industrie alimentaire à cette fin. Malheureusement, compte tenu de la hausse de la prévalence du diabète, c'est presque devenu une exigence.
J'aimerais revenir une fois de plus sur les documents de M. Jeffery. Tantôt, il a expliqué pourquoi il faut vraiment mettre en oeuvre la stratégie de réduction de la consommation du sodium du Canada. Quand le comité s'est penché sur le sodium, les représentants de l'industrie affirmaient que les goûts des Canadiens sont différents de ceux des Américains, et que c'était la raison pour laquelle ils réduisaient progressivement l'apport en sodium au fil du temps. J'aimerais certes entendre votre point de vue là-dessus. Nous savons que la teneur en sodium de certains produits aux États-Unis est beaucoup moins élevée que ce que l'on retrouve ici.
Il y a un moment, on a parlé de l'adhésion volontaire au R.-U. Je me demande s'il y avait une mesure incitative liée à cette adhésion quand cette initiative a été mise en oeuvre. Je reviens ensuite au document de M. Jeffery, qui parle des programmes de nutrition en milieu scolaire, et je sais que nous, au NPD, y attachons beaucoup d'importance, parce que c'est Olivia Chow qui les a lancés à la ville de Toronto, quand elle siégeait au conseil. Elle vous en a récemment parlé pendant une conférence à Ottawa.
Toutefois, quand je regarde à la page 3 du document, il est indiqué: « Le mois dernier, le ministère de l’Agriculture des États-Unis a proposé de nouvelles normes, strictes et obligatoires, concernant les aliments, pour les écoles désirant bénéficier des 14 milliards de dollars de subventions destinées à l’alimentation dans les écoles. » Je me demandais si vous pouviez également nous donner des précisions sur ce sujet.
Voilà, ce sont mes trois questions. Je pense que cela va sans doute couvrir le temps dont je dispose.
Je pense qu'il est important de parler des programmes en milieu scolaire, des mesures incitatives et de la manière dont ces mesures pourraient favoriser l'adhésion des entreprises.
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En ce qui concerne l’utilisation du système des « feux de circulation » au Royaume-Uni, il n’y avait vraiment aucune mesure incitative. Ce qui s’est produit, c'est que certaines entreprises d’alimentation utilisaient leur propre système monochrome — une seule couleur — que l’on appelle les données AQR — apport quotidien recommandé —, tandis que d’autres se servaient du système des feux de circulation; ainsi, cela a créé une situation qui a permis de mettre à l’essai ces deux systèmes afin de déterminer lequel était le plus efficace. Je crois que les données ont démontré que le système des feux de circulation était plus efficace.
En ce qui a trait au sodium et au fait que les Canadiens préfèrent des aliments plus salés que les Américains, je ne crois pas qu’il y ait de données probantes à l’appui de cette allégation. Certains de leurs produits sont plus salés que les nôtres, alors que certains des nôtres sont plus salés que les leurs, et notre apport en sodium est approximativement le même, c’est-à-dire qu’il est trop élevé. Il faut le réduire, et pour ce faire, nous avons besoin d’une stratégie globale ou d’une réglementation.
Je voulais aborder la question de la réforme des taxes sur les produits alimentaires. L’une des choses que les gens qui n’ont pas un faible revenu ne savent pas, c’est que l’Agence du revenu du Canada emploie un système de remises pour les personnes à faible revenu, qui vise à compenser le fardeau financier de la TPS. Si vous êtes célibataire et que vous disposez d’un revenu annuel de 20 000 $, vous recevez quelque 600 $ par année en compensation de la TPS que vous avez payée. Cela correspond à environ 95 $ pour les produits alimentaires, mais vous devez payer la taxe sur d’autres articles également. Cette formule de crédit d’impôt pour les personnes à faible revenu pourrait aisément être modifiée afin de compenser les effets des réformes des taxes sur les produits alimentaires. Ce crédit pourrait même être considérablement changé pour contribuer à réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire.
À mon avis, ce qu'il faut retenir, c'est le problème chronique associé à la manière dont les aliments sont taxés. Parfois, on taxe les fruits et les légumes, alors qu'il y a des exemptions pour le bacon et le saindoux, et c'est tout simplement illogique selon moi.