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Bonjour à tous et bienvenue au Comité de la santé.
Nous avons passé une excellente matinée en sous-comité, et nous entreprenons maintenant la séance du comité principal. Nous avons quelques minutes de retard, car il fallait installer les caméras. Nos cameramen ont fait de leur mieux pour arriver ici à l'heure et ont accompli un travail phénoménal; ils sont donc présents.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous menons un examen administratif de Procréation assistée Canada.
Aujourd'hui, nous accueillons deux groupes de témoins. Pour ce qui est du premier groupe, nous recevons, à titre personnel, Barbara Slater ainsi que la professeure Françoise Baylis et Irene Ryll. Bienvenue à toutes.
J'accorderai cinq minutes à chacune d'entre vous; commençons par Françoise.
J'ai démissionné du conseil d'administration de Procréation assistée Canada le 18 mars dernier. C'est à regret, et non sans avoir mûrement réfléchi que j'ai pris cette décision. J'ai démissionné, car, en raison des agissements de la présidente et d'autres personnes, je ne pouvais respecter les responsabilités énoncées dans la Loi sur la procréation assistée en matière de direction de l'agence.
La loi stipule que:
Le conseil d'administration est chargé d'assurer la direction générale de l'Agence, notamment par:
a) la fourniture de conseils au ministre sur la procréation assistée ainsi que sur toute autre question prévue par la présente loi et sur toute question soumise à l'Agence par le ministre;
b) l'approbation des objectifs et des politiques opérationnelles de l'Agence;
c) l'approbation du budget de l'Agence;
d) l'évaluation du rendement de l'Agence.
On peut également lire, à l'article 32, que le conseil d'administration ne peut déléguer les pouvoirs énoncés en a), b) et c).
Peu de temps après moi, Barbara Slater a aussi démissionné le 31 mars, suivie d'Irene Ryll, le 30 mai. Comme vous le savez, nous n'avons pas été remplacées.
Dans le plan de communication qu'elle a élaboré à la suite de nos démissions, l'agence affirme ce qui suit:
Ces démissions ne compromettront en rien l'intégrité du conseil. Le conseil continuera à s'acquitter de ses responsabilités et de son mandat.
J'estime que cette affirmation est fausse. Depuis sa fondation, le conseil a perdu son juriste, son spécialiste de l'éthique, son spécialiste des politiques et son expert du milieu des patients; et pourtant, il poursuit ses activités comme si de rien n'était. Trois de ces quatre membres ont quitté l'agence pour une question de principes. L'intégrité du conseil est clairement compromise, et il y a tout lieu de douter de sa capacité à s'acquitter de ses responsabilités fondamentales et de son mandat.
Je vais d'abord vous parler de deux problèmes: l'incapacité de l'agence à promouvoir et à défendre efficacement les principes de la loi, et l'incapacité du conseil d'agir en conformité avec les valeurs qui lui sont propres.
Par la suite, au cours de la période de questions, je serai heureuse de répondre à vos questions au sujet des effets pour les membres du conseil réduits au silence, du contrat sur le don altruiste, de la recherche sur les embryons chez les femmes enceintes et des communications avec le Bureau du premier ministre.
Premièrement, par divers agissements et omissions, l'agence a soit échoué dans l'application des principes énoncés dans la loi, soit posé des gestes qui semblent attaquer ces principes. À titre d'exemple, je soumets les deux faits suivants.
La présidente a proposé d'organiser un forum international sur les soins génésiques transfrontaliers. Quelques membres du conseil ont laissé entendre que ce n'était peut-être pas une bonne idée, puisque cela pourrait raisonnablement être interprété comme de la promotion des voyages à des fins de procréation comme façon d'éviter les restrictions législatives que l'agence doit défendre. La présidente a réagi en soutenant avec insistance que l'agence ne pouvait empêcher les gens de voyager. Au fil de la discussion, il est devenu clair que le forum ne se pencherait pas sur l'éthique de cette pratique, mais sur les dimensions de la santé et de la sécurité.
Par la suite, personne n'a jamais mentionné comment les questions de la santé et de la sécurité étaient intimement liées à celle de l'éthique. Des médias ont critiqué la décision d'organiser cette rencontre, pour laquelle aucun poste budgétaire n'avait jamais été approuvé. De fait, selon mes dossiers, le conseil n'a pas approuvé de budget pour l'exercice 2008-2009.
À ce jour, j'ignore encore combien cette rencontre a coûté, mais je crois que les dépenses ont été éparpillées dans plusieurs catégories comme les frais de transport généraux et les services de consultation, et qu'elles ont peut-être été ventilées sur deux ans. Je vous invite à accorder une attention particulière à cet aspect lorsque vous recevrez les résultats de la vérification que vous aviez réclamée à votre séance de juin dernier. Je vous demanderais aussi de vous assurer qu'il s'agit bel et bien d'une vérification, et non d'un simple état financier vérifié.
Deuxièmement, l'agence a conclu un contrat visant à étudier la faisabilité du don altruiste de gamètes. Quelques membres du conseil ont perçu l'orientation apparente du contrat comme contraire à la loi, ce à quoi on a opposé des affirmations comme — et je cite: « nous savons que cet aspect de la loi ne fonctionne pas ».
Cette déclaration semble vouloir dire que l'agence avait besoin d'information pour appuyer une modification à la loi. Un membre du conseil a alors déclaré que l'agence avait comme travail de veiller à ce que la loi soit mise en oeuvre efficacement, et non de chercher des moyens de la changer. Il faudrait peut-être modifier la loi, mais c'est à Santé Canada qu'il incombe de le faire. Et, en effet, Santé Canada avait déjà lancé un appel d'offres en vue d'un contrat sur cette question.
On avait également des inquiétudes quant au « consultant expert » choisi pour le contrat, c'est-à-dire un médecin qui avait déjà exprimé publiquement son opposition au don altruiste en évoquant à quelques reprises la règle sacrée de la gratuité. Il avait ajouté que nous avions besoin d'un « plan plus rationnel », et qu'à tout le moins, nous devrions indemniser les donneurs pour la perte de temps de travail.
On s'inquiétait aussi de l'existence d'un conflit d'intérêts. En effet, ce médecin est l'auteur principal d'un document de la SCFA présenté en lobbying auprès de Santé Canada pour que cette recherche sous contrat soit subventionnée, et il était membre du Groupe consultatif scientifique de Procréation assistée Canada.
Mon second point général concerne l'incapacité du conseil d'agir en conformité avec les valeurs qui lui sont propres.
Je ne pense pas que je pourrai terminer...
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Je vais lire aussi loin que je pourrai, puis je m'arrêterai.
Le conseil applique une confidentialité aussi excessive qu'inutile, qui mine la confiance du public. À la seconde réunion du conseil, les membres ont dû approuver le procès-verbal de la première réunion. Celui-ci se distinguait bien peu de l'ordre du jour tellement il comportait peu de notes. Lorsqu'un membre a demandé d'y inclure des détails, la présidente, appuyée par quelques membres, a manifesté de la résistance au motif qu'il serait risqué pour l'agence d'inscrire trop de détails dans ses procès-verbaux.
Par ailleurs, malgré la décision prise en mars 2007 que les procès-verbaux du conseil d'administration soient rendus publics, ils n'ont jamais été publiés.
Pour ce qui est de la question de l'inclusivité, permettez-moi de vous dire que pour de vagues raisons, la présidente a consacré ses efforts à établir des alliances stratégiques avec les fournisseurs de technologies plutôt qu'avec les utilisateurs de ces technologies, et ce, malgré les objections des membres du conseil.
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Je vous remercie de m'avoir invitée à m'adresser à votre comité aujourd'hui.
J'estime nécessaire de vous parler un peu de mon parcours professionnel, pour que vous sachiez que je n'ai pas démissionné pour ce qu'on pourrait appeler des motifs personnels futiles. Tous les membres du conseil de Procréation assistée Canada apportaient à l'agence des compétences et une expertise particulières; pour ma part, j'ai mis au service du conseil une connaissance et une compréhension approfondies des politiques, des processus gouvernementaux, des lois ainsi que du fonctionnement et de l'organisation des agences gouvernementales telles que PAC. J'ai acquis ces connaissances et ces perspectives grâce aux fonctions que j'ai exercées pour le gouvernement provincial de l'Ontario et, au niveau fédéral, pour Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, de même qu'à titre de présidente et membre de plusieurs comités et groupes de travail fédéraux, provinciaux et territoriaux, en plus de mon travail pour l'OCDE à l'échelle internationale.
Je partage les préoccupations exposées par Françoise et j'aimerais en ajouter d'autres. Je voudrais faire de brèves remarques sur les sujets suivants: la divulgation inadéquate concernant le budget; la possibilité d'une utilisation à mauvais escient des deniers publics; le blocage de l'apport fonctionnel des membres du conseil à la réglementation et la résistance acharnée à permettre aux membres du conseil de se prononcer sur les questions de fond et sur le processus.
Il se pourrait que je ne puisse pas parler des deux derniers sujets; vos questions seront donc les bienvenues en ce qui les concerne.
En ce qui a trait au budget, les demandes de renseignements sur le budget se heurtaient constamment à la résistance de la présidente. Lorsque cette information a finalement été soumise, c'était dans un format qui n'était ni habituel, ni suffisamment détaillé. Le conseil n'a jamais examiné un budget pour 2008-2009; quant au budget de 2009-2010, il a été présenté pour la première fois sous forme de diaporama contenant seulement certains chiffres totaux. Les demandes répétées des membres du conseil ont finalement abouti à la présentation de renseignements plus détaillés et complets, mais là encore, certaines parties du budget étaient loin d'être transparentes.
À titre d'exemple, une résistance tenace s'est opposée à la communication d'information sur le coût de la gouvernance. Ce coût était éparpillé dans plusieurs catégories, de sorte qu'il était impossible de savoir ce que les coûts du conseil représentaient comme pourcentage du budget total de l'agence. Des membres du conseil craignaient que certaines dépenses soient inappropriées, ou soient le résultat de procédés inappropriés.
En voici quelques exemples. Françoise vous a déjà mentionné le contrat sur la faisabilité du don altruiste de gamètes, alors je n'aborderai la question que brièvement. On considérait que ce contrat de recherche allait à l'encontre de la loi que le conseil était chargé de mettre en oeuvre, et plus précisément l'article 7. Les renseignements que contenait l'énoncé de travail étaient inexacts, et la justification invoquée pour que PAC réalise le projet n'était pas claire. Lorsque ces préoccupations ont été exprimées, on a tenté de faire croire que le contrat avait été octroyé à l'université, et non au médecin en particulier. L'énoncé de travail a été modifié par la suite, mais les autres questions n'ont jamais été résolues.
L'agence a également passé des contrats avec des personnes pour fournir des services de RH et d'autres services, alors même qu'elle avait conclu des contrats avec Santé Canada pour les mêmes services. C'était à une époque où l'agence comptait seulement une poignée d'employés.
Dans le budget 2009-2010 original, le montant affecté aux experts-conseils était de 368 000 $, montant qui, avait-on dit aux membres du conseil, visait trois contrats d'experts-conseils. Ce montant a été remis en question par un membre du conseil. Puis, dans un budget modifié présenté lors d'une téléconférence, le montant affecté aux experts-conseils est passé à 1 722 300 $, en plus d'autres services professionnels au montant de 500 000 $, afin qu'un autre expert-conseil établisse un registre de la santé. Il y a donc tout un écart entre le montant initial de 368 000 $ et plus de 2 millions de dollars. Là encore, le budget présentait des anomalies.
Les habitudes de déplacement de la présidente pour se rendre à Vancouver semblent correspondre à des intérêts personnels plutôt qu'à des obligations professionnelles. D'après les renseignements disponibles en vertu de la divulgation proactive sur le site de PAC, la présidente a passé beaucoup de temps au bureau de Vancouver les jours fériés et les longs week-ends. Au mois de juin 2010, neuf des vingt dates affichées pour le travail au bureau de Vancouver incluaient des jours fériés.
Ensuite, concernant le blocage de l'apport fonctionnel des membres du conseil à la réglementation, des déclarations contradictoires ont été faites sur la possibilité ou l'impossibilité des membres du conseil de participer à l'élaboration des règlements.
D'une part, la présidente a rappelé à plusieurs reprises au conseil que l'élaboration des règlements était du ressort de Santé Canada, pas de l'agence. D'autre part, on disait aux membres du conseil qu'ils étaient dans une position unique pour influencer l'élaboration des règlements, à la faveur de leur accès privilégié à l'information aux premiers stades.
En outre, la portée du travail du conseil n'était pas claire, du fait que l'agence entreprenait plusieurs initiatives qui visaient clairement à influencer la politique, par exemple dans le cas du Forum international sur les soins génésiques transfrontaliers et de la réunion de la SCFA et de la SOCG sur le transfert d'un seul embryon.
Des membres du conseil ont demandé à plusieurs reprises des précisions sur la marche à suivre exacte pour permettre au conseil de donner une opinion éclairée, prompte et efficace à Santé Canada en matière de réglementation. Mais aucun processus clair n'a été établi.
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Merci de m'avoir invitée à comparaître devant vous aujourd'hui.
Lors de comparutions précédentes devant ce comité, j'ai témoigné de mon expérience vécue à titre de patiente, puis de mère d'enfants conçus grâce aux technologies de procréation assistée. Nous avons partagé notre vie privée avec les membres de votre comité, dans l'espoir que la loi permette d'aider et d'améliorer les choses pour ceux qui viendraient après nous. Je ne visais — et ne vise toujours — aucun gain personnel par ces démarches.
J'estimais qu'il était de mon devoir, en tant que Canadienne, de faire connaître mes préoccupations au gouvernement fédéral et qu'il en résulterait de meilleures protections pour la santé et la sécurité des personnes qui ont recours à ces technologies, de même que pour les enfants qui naissent par suite de leur utilisation, comme l'affirme le principe premier de la loi.
Je tiens à vous dire à quel point j'avais été honorée d'être nommée au conseil d'administration, et avec quel soin je comptais remplir les fonctions qui m'étaient ainsi confiées. Après la démission de Françoise, puis celle de Barbara, je me suis efforcée de continuer d'assumer les fonctions de ma tâche, mais il est devenu évident que j'en étais empêchée et je n'ai eu d'autre choix que de démissionner à mon tour.
En notre qualité de personnes nommées par le gouverneur en conseil, nous avons le devoir et la responsabilité publique d'exercer une gestion responsable dans le respect de l'éthique, et de nous montrer dignes de la confiance des Canadiens. Mais je ne pouvais plus m'acquitter de ces responsabilités. Je jugeais ce conseil divisé et manipulé par la présidente.
J'ai adressé des copies de ma lettre de démission à différents députés et fonctionnaires, ainsi qu'au conseil. Vous en avez aussi une copie où apparaissent les noms de ces personnes.
Dans ma lettre explicative, je faisais la déclaration suivante:
La décision de démissionner de ce conseil d'administration est sans doute la plus difficile qu'il m'ait été donné de prendre, mais j'estimais ne pas avoir le choix et ne pas pouvoir continuer de servir la population canadienne en restant membre d'un conseil en qui je n'avais plus confiance.
J'ai été étonnée que personne au gouvernement n'ait voulu connaître les raisons pour lesquelles j'avais démissionné, alors que je voulais faire part de mes inquiétudes pour que les choses aillent mieux pour la personne qui serait appelée à me remplacer.
Ensemble, Françoise, Barbara et moi avons demandé au Bureau du premier ministre de nous accorder une entrevue de départ. Mais personne ne semblait voir dans notre démission une raison valable de chercher à savoir ce qui s'était passé.
L'infertilité touche de 6 à 10 p. 100 de la population, ce qui veut dire des centaines de milliers d'individus. C'est un domaine qui aura une incidence pour de nombreuses personnes dans l'avenir et qui est vraiment important.
J'aimerais ajouter quelques brèves remarques aux propos que vous ont déjà tenus Françoise et Barbara.
Pour ce qui est des propos irrespectueux de la présidente à l'endroit de membres du conseil et d'autres personnes, il y a eu un certain nombre de discussions pas du tout cordiales au conseil, notamment sur: la nécessité de rejoindre par des moyens efficaces les personnes atteintes d'infertilité; le budget global et certains postes particuliers du budget; l'organigramme afin de mieux comprendre les rapports hiérarchiques et la reddition de comptes entre la présidente et Santé Canada; les révisions apportées à l'Énoncé de politique des trois conseils; la demande d'un des membres du conseil que l'on traite de la recherche mettant en cause des femmes; les descriptions de travail et les profils de responsabilités des membres du conseil; et la publication éventuelle des procès-verbaux de réunions sur le site Web de PAC.
Outre les propos négatifs et méprisants adressés par la présidente aux membres du conseil qui abordaient ces sujets et voulaient en débattre, il y avait aussi le langage corporel de la présidente: yeux au ciel, claquements de langue, haussements de ton et mouvements d'impatience. Ces comportements faisaient que les membres du conseil se sentaient attaqués pour avoir osé poser des questions ou demander des précisions, et créaient un climat marqué par la condescendance et la méfiance. Plusieurs membres du conseil restaient pratiquement muets pendant toute la durée des réunions.
Il est arrivé que la présidente s'adresse à un membre du conseil pour obtenir des renseignements sur un autre membre, ou fasse des commentaires désobligeants à un membre du conseil au sujet d'un autre. La présidente a aussi tenu des propos désobligeants devant les membres du conseil au sujet de certains intervenants — les utilisateurs des technologies. Il y a eu de multiples tentatives inappropriées visant à empêcher les membres du conseil d'exprimer leurs opinions personnelles et professionnelles sur divers aspects de la procréation assistée.
Tous les membres du conseil, ayant signé une entente de non-divulgation, comprenaient et acceptaient le fait que les questions traitées au cours des réunions du conseil devaient rester confidentielles. Cependant, la présidente du conseil et la personne présidant l'assemblée allaient plus loin et souhaitaient que certaines questions relatives à la procréation assistée ne soient même pas abordées par les membres du conseil.
Cette pratique a amené un membre du conseil à demander officiellement que des indications claires soient données quant aux sujets que les membres étaient autorisés ou non à aborder en public. Il en est résulté des projets de politiques sur les prises de position publiques et la participation à des débats sur les politiques, ainsi que sur les relations avec les médias, les publications professionnelles et les discours et la façon de répondre aux questions des intervenants.
Au cours des discussions entourant ces projets de politiques, la présidente et l'avocat de l'agence ont tenté d'intimider les membres du conseil en indiquant que les membres ne devaient pas faire ceci ou cela. Lorsqu'un des membres du conseil a demandé que ces consignes soient mises par écrit, il y a eu un refus net, au motif qu'« on ne peut pas dire ça... on peut uniquement donner un avis juridique selon lequel agir ainsi ne serait pas indiqué ».
Le membre du conseil qui avait soulevé cette question a alors choisi de démissionner, dix mois après qu'on ait demandé des consignes claires sur ce que les membres du conseil pouvaient et ne pouvaient pas dire. Aucune politique n'avait encore été adoptée.
En tant que parent d'enfants conçus grâce à des technologies de reproduction assistée qui croit fermement à la législation et à tous les effets bénéfiques qui devaient en résulter, je suis profondément accablée de ce que j'ai vu d'un organisme qui, d'après les valeurs du conseil, fait passer les principes et les intérêts du public avant tous les autres intérêts en ce qui a trait à la gestion de ses programmes, de ses responsabilités et de ses activités.
Nous avons toutes les trois plusieurs suggestions pour améliorer les choses dans l'avenir. Il y en a quatre, que je vais vous citer très rapidement.
Premièrement, il faut doter la présidence de l'agence d'un mentor et d'une bonne structure d'encadrement.
Deuxièmement, on doit procurer aux membres du conseil une formation solide et riche en contenu pour qu'ils comprennent leurs responsabilités juridiques et soient en mesure de faire leur travail.
Troisièmement, il faut veiller à ce que les membres du conseil aient accès à des conseils juridiques indépendants pour pouvoir s'en prévaloir au besoin. L'agence dispose de conseillers juridiques, mais pas les membres du conseil.
Quatrièmement, on devrait exiger que les membres du conseil ratifient les budgets annuels, et peut-être même trimestriels.
Je m'adresse à Mme Ryll. À la fin de vos remarques, vous avez fait de bonnes suggestions, mais elles ne concernent pas vraiment la mauvaise gestion dont vous avez parlé, ni les irrégularités financières ou les manquements à l'éthique, ni même, en fait, les atteintes portées délibérément à la loi ou à l'esprit de la loi.
Diriez-vous qu'une enquête indépendante par une tierce partie permettra peut-être de régler et de tirer au clair certaines de ces questions, ainsi que de formuler des recommandations — en plus de celles formulées par Mme Ryll — sur ce qu'il convient de faire?
Vous pouvez toutes les trois répondre à cette question. Vous m'avez donné tellement d'information que je ne sais plus par où commencer. Quelqu'un de l'extérieur devrait examiner tout cela. Êtes-vous d'accord ou pas?
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J'y serais favorable également. L'agence a récemment confié par contrat une sorte de contrôle ou d'examen de l'agence à une entreprise appelée CloseReach. Je le sais, parce que cette entreprise m'a contactée pour me demander de répondre à une série de questions sur l'agence, par exemple au sujet de son efficacité.
Lorsqu'on m'a approchée, j'ai exprimé des préoccupations avant d'accepter de participer. J'ai demandé expressément qui seraient les autres personnes interrogées, et si les autres membres démissionnaires seraient invités à participer à l'examen. On m'a répondu que non.
J'ai demandé si, dans la mesure où j'étais la seule membre démissionnaire participante, cela voudrait dire qu'un seul membre actuel du conseil contribuerait à l'examen. L'entreprise m'a répondu par la négative, en disant qu'au moins trois membres siégeant actuellement au conseil y contribueraient.
J'ai ensuite demandé si d'autres intervenants susceptibles d'avoir un point de vue critique prendraient part au processus. Là encore, la réponse qu'on m'a faite a soulevé en moi certaines inquiétudes.
Je vous le mentionne parce ce que je pense que les conclusions de cette étude, ce produit ou autre, seront bientôt rendues publiques, parce que j'ai l'impression qu'on l'a en partie réalisée pour pouvoir répondre aux préoccupations que nous soulevons.
Donc, je serais assurément favorable à ce qu'un intervenant indépendant non financé par PAC examine le fonctionnement de l'agence et jette un oeil aux documents qui devraient inclure tous les courriels disponibles. On a fait beaucoup d'efforts pour s'assurer que cette correspondance ne s'effectue pas par écrit. On procédait par téléphone pour ne pas laisser de traces. Je vous inviterais à chercher ces courriels. Ils proviennent probablement de différentes sources, et pas nécessairement tous de l'agence.
Merci.
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J'aimerais bien vous donner un exemple très concret. À un moment donné, on nous a demandé d'approuver une dépense de 500 000 $ pour un transfert aux Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Ce transfert devait s'effectuer en dehors du processus budgétaire. C'était une discussion ponctuelle. On nous a demandé de voter et certaines questions ont été posées par moi-même et au moins un autre membre du conseil d'administration: pourquoi devons-nous voter à ce sujet? On ne nous demande jamais de voter sur les questions relevant du conseil. Comment allons-nous procéder à ce transfert entre deux agences gouvernementales? Nous ne comprenions pas le mode de fonctionnement.
Le transfert a été effectué et le budget n'a été examiné et approuvé qu'une fois cet arrangement conclu. Si j'en crois les courriels que j'ai conservés, la téléconférence au cours de laquelle cette dépense a été approuvée a été qualifiée d'optionnelle. Il n'y a donc aucun procès-verbal de la téléconférence en question, mais on fait référence à cette décision dans un procès-verbal subséquent, soit celui de notre réunion de juin. Je n'ai cependant aucun compte rendu de cette téléconférence optionnelle qui a été tenue en avril.
Chose étonnante, j'ai été nommée par la suite au sein du conseil d'administration qui a bénéficié de ce transfert, ce qui est plutôt inhabituel. Mais cela m'a permis de savoir ce qu'il est advenu des fonds transférés. Ce qui est surtout inquiétant, c'est qu'une fois rendue là-bas, je pouvais voir très facilement ce qu'on faisait de l'argent. On était très transparent quant aux fonds reçus et à leur utilisation, tout au moins partielle. Mais je me demandais ce que pouvaient bien penser mes collègues faisant encore partie de l'agence qui n'avait aucune indication quant à l'utilisation qu'on pouvait bien faire de ces fonds.
Je crois que je vais répéter un peu ce que disait Barbara au sujet de la frustration. J'ai moi-même bénéficié de trois nominations par décret. J'ai siégé au sein de nombreux conseils d'administration nationaux. Même si je ne suis pas comptable, j'ai l'habitude d'examiner des budgets. Nous avons sans cesse demandé d'obtenir des budgets qui pourraient nous indiquer, par exemple, ce qui a été approuvé, les sommes effectivement utilisées, les dépenses engagées, etc.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Tout comme M. Dosanjh, on a de la difficulté à savoir par où commencer. Vous nous avez dit tellement de choses que je me demande même comment on va pouvoir passer à travers tout ça en une seule rencontre.
Si vous me le permettez, madame Slater, je vais faire référence tout de suite à une entrevue que vous avez donnée à Mme Buzzetti du Devoir, qui a paru en juin dernier et dans laquelle vous disiez avoir interrogé la présidente à propos des budgets et des dépenses. À la suite de cela, vous êtes devenue suspicieuse. De plus, vous l'avez interrogée sur d'autres enjeux que vous ne pouviez pas mentionner dans l'entrevue.
Nous avez-vous fait part de ces autres enjeux aujourd'hui? Pourriez-vous donner plus de détails sur ces enjeux pour lesquels vous avez interrogé la direction?
Nous avions beaucoup d'interrogations au sujet de ce qui se passe à PAC et nous pensions obtenir bien des réponses aujourd'hui, mais il semble malheureusement que vous étiez peut-être dans le noir autant que nous le sommes pour ce qui est des budgets et du déroulement des choses.
Étant donné que mon nom s'est retrouvé dans les médias en raison des questions que j'ai posées en comité et que les gens m'associent au dossier de PAC, j'ai reçu de nombreux appels téléphoniques, courriels et autres messages dans lesquels on m'a communiqué différentes informations. Je ne pourrais certes vous confirmer qu'elles sont toutes véridiques, mais on revient souvent sur l'incompétence et le caractère égocentrique de la présidente, une question qui ne relève pas du gouvernement fédéral, vous en conviendrez. La présidente est peut-être difficile à vivre, mais ce n'est pas ce qui intéresse le gouvernement fédéral qui veut plutôt savoir comment l'argent est dépensé. À quelles fins l'utilise-t-on? Quelles indications la présidente fournit-elle à l'agence quant à la façon d'utiliser les fonds?
Je voulais poser des questions au sujet de la conférence internationale, mais je ne sais pas si vous serez en mesure d'y répondre. Je crois que les médias n'y étaient pas admis. Je pense que l'orientation était favorable à l'industrie. Si j'ai bien compris, les fonds ont été répartis sur plusieurs années et dans différents secteurs budgétaires, comme vous l'avez indiqué, madame Baylis. Pourriez-vous nous dire si vous avez approuvé le budget pour cette conférence? Savez-vous combien cela a coûté? Savez-vous si les fonds ont été utilisés à bon escient? Pouvez-vous nous dire quoi que ce soit au sujet de cette conférence?
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Eh bien. Je ne m'en rappelais pas.
Alors nous y étions toutes les trois.
Ce fut une réunion intéressante à laquelle les médias n'ont pas été conviés, si je ne m'abuse.
Je n'en connais pas les coûts. Nous n'avions pas convenu préalablement qu'il s'agissait d'une réunion importante et qu'il fallait y consacrer une certaine portion de notre budget. Je ne sais toujours pas combien la conférence a coûté, alors je ne saurais vous répondre quant à la bonne utilisation des fonds.
C'était une conférence intéressante pour moi, dans mon rôle de chercheur. Il y a certes des questions très importantes sur lesquelles il convient de se pencher, surtout en ce qui a trait aux déplacements internationaux qu'une personne peut faire pour échapper à certaines contraintes législatives. C'est une question importante et très intéressante. Nous pouvons déterminer que nous avons les mains liées, mais nous pouvons aussi décider, comme on l'a fait dans d'autres dossiers — par exemple, celui de la pornographie juvénile — que nous allons nous pencher sur la question, peu importe qu'une activité illégale au Canada puisse être permise ailleurs dans le monde. Alors, je vous dis simplement que c'était pour moi un sujet très pertinent. La question que j'estimais la plus intéressante a été mise de côté du fait qu'il fallait discuter des enjeux de santé et sécurité, et je ne sais pas si le suivi a été suffisant depuis pour que ces interventions aient été vraiment utiles.
Mais pour ce qui est du budget, je vous répète que je n'ai aucune idée des coûts engagés.
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Je vais répondre, car c'est moi qui ai rédigé et signé la lettre.
Je veux déclarer publiquement que lorsque j'ai pris la décision de démissionner, je n'en ai parlé à personne. Je ne l'ai dit à aucun des membres du conseil d'administration. J'ai envoyé au président une lettre que je qualifierais de professionnelle... Vous verrez que c'est une lettre très simple. Je dis simplement: Merci beaucoup, je démissionne.
Une fois cela réglé, j'ai décidé de ne discuter avec aucun des membres du conseil, et ma secrétaire pourra vous le confirmer. Je n'ai eu ni entretien téléphonique, ni échange de courriels. Je ne voulais surtout pas que quelqu'un puisse dire par la suite que j'avais orchestré quoi que ce soit.
Après que Barbara eut décidé de démissionner elle aussi, j'ai repris les communications avec elle, mais je n'ai pas parlé du tout avec Irene dans l'intervalle. Lorsque Irene a elle-même démissionné, j'ai également repris les contacts avec elle.
À ce moment-là, nous avions chacune nos points de vue et nos préoccupations. Comme nous avions été nommées par décret du gouverneur en conseil, nous avons jugé raisonnable de demander au gouvernement une entrevue de fin d'emploi afin de pouvoir expliquer nos motifs. Pour ma part, j'estimais que le gouvernement aurait dû me demander des comptes. J'ai pris une décision et le gouvernement aurait dû chercher à en connaître les raisons.
J'ai alors rédigé une lettre que j'ai soumise à mes deux collègues pour m'assurer qu'elles étaient d'accord avec son contenu. Je l'ai signée au nom de nous trois. Je l'ai transmise par courriel ainsi que par la poste pour m'assurer qu'on la recevrait bien.
Environ un mois plus tard, j'ai reçu un courriel de suivi. Étant donné que j'ai envoyé ma lettre au mois d'août, ce retard à me répondre n'est pas nécessairement surprenant en période estivale.
J'ai alors expliqué, par courriel, que nous aimerions toutes les trois nous présenter à Ottawa pour avoir la possibilité d'informer le gouvernement de ce qui s'était produit et de ce qui, à notre avis, ne fonctionnait pas. Nous avons mentionné expressément que nous nous attendions à comparaître devant ce comité où tous les partis sont représentés pour pouvoir faire état des progrès réalisés. C'est ainsi que nous souhaitions aborder la question. Nous ne voulions vraiment pas que notre histoire soit reprise à des fins politiques ou dans les médias.
Après un échange de courriels, on nous a répondu que l'on ne disposait pas des ressources nécessaires pour défrayer nos trois déplacements en avion à Ottawa, et on nous a proposé de procéder par téléconférence. À ce moment-là, j'ai demandé à mes collègues si elles étaient d'accord, et nous avons déterminé que cela ne nous convenait pas, étant donné la nature des éléments que nous voulions transmettre, la complexité des enjeux et les questions que nous anticipions. En toute franchise, nous avions déjà vécu des situations où des dossiers vraiment importants avaient été traités dans le cadre de téléconférences, plutôt que de réunions en personne, le temps épargné étant consacré à des travaux pas nécessairement très utiles.
J'ai écrit une seconde fois pour expliquer qu'en pareilles circonstances, compte tenu notamment des informations que nous souhaitions communiquer, nous réitérions notre demande d'une rencontre en personne, sans quoi, nous acceptions le fait que notre comparution devant ce comité serait notre première occasion de prendre la parole.
Nous avions donc explicitement indiqué que c'est la manière dont nous allions interpréter une décision de ne pas nous faire venir à Ottawa. Après cela, ce fut le silence radio.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci à nos trois témoins pour leur présence ce matin. Nous comprenons bien que certaines parties de vos témoignages peuvent être pénibles à livrer devant tout le monde aujourd'hui.
J'aimerais aborder le débat d'un angle un peu différent. D'après ce que j'ai pu comprendre, et vous me corrigerez si j'ai tort, chacune de vous a été nommée par le gouverneur en conseil en raison de l'expertise particulière dont vous pouviez faire bénéficier le conseil d'administration.
Comme vous n'en faites plus partie, j'aimerais d'abord savoir comment vos champs d'expertise respectifs sont désormais représentés au sein du conseil. Comment le conseil réussit-il à s'acquitter de son mandat en l'absence d'une représentation adéquate de certaines de ses composantes fondamentales?
J'aimerais donc savoir dans un premier temps si j'ai raison de croire que vous avez été nommées en raison de vos compétences particulières et de la contribution que vous avez apportée dans vos domaines respectifs.
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C'est assurément la manière dont le gouvernement devrait procéder à mon avis lorsqu'il effectue des nominations au sein d'un conseil d'administration: il devrait s'assurer d'un bon échantillonnage d'hommes et de femmes représentant différents points de vue, différentes régions et différents groupes linguistiques. On a besoin d'une combinaison de tous ces éléments.
Quant au processus qui nous intéresse, nous devions poser notre candidature — c'est du moins la manière dont les choses se passaient à l'origine — en exposant nos points de vue ainsi que les compétences, les talents et les connaissances que nous apportions avec nous.
J'aimerais d'ailleurs souligner à ce sujet au comité que j'ai écrit dans ma lettre de candidature à quel point j'allais m'employer à rechercher le consensus, ce qui fait que je trouve d'autant plus ironique la situation dans laquelle je suis aujourd'hui.
En cours de route, j'ai eu l'occasion de citer ma lettre de candidature dans mes échanges avec le président en faisant valoir que j'essayais de faire ce que je m'étais engagée à faire et que j'étais donc fidèle à moi-même et aux motifs pour lesquels, je présume, on m'avait nommée au sein du conseil, mais que je ne considérais pas que la façon dont les choses se déroulaient pouvait aller dans le sens de mes engagements.
J'estime important pour le conseil de pouvoir compter sur une expertise en matière d'éthique. Comme je ne pouvais plus apporter cette expertise, j'aurais espéré que quelqu'un d'autre puisse prendre le relais. Je suis partie en mars et je n'ai toujours pas été remplacée.
Mme Patricia Davidson: Madame Slater?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame Slater, lors de votre présentation initiale, vous nous avez dit que les citoyens n'en n'avaient pas pour leur argent en ce qui a trait aux dépenses de l'agence. Vous nous avez également dit que le rapport de la conférence, selon vous, était faible et inutile, ou inutilisable, et que vous aviez adopté le budget en tentant de le comprendre. Ma question s'adresse également à Mme Baylis.
Quels efforts avez-vous faits pour bien comprendre le budget de 2009-2010, sur lequel vous deviez vous prononcer à l'époque? Avez-vous demandé de l'aide pour comprendre le budget? Avez-vous formulé des questions? Vous a-t-on fourni des réponses et de l'aide technique pour vous permettre de bien le comprendre? En effet, vous nous avez dit, madame Baylis, que l'une des charges que doit assumer le conseil d'administration est l'approbation du budget. C'est véritablement au coeur de l'ensemble des opérations de l'agence.
Je vous laisse répondre.
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Comme je vous l'ai dit, nous avons vu le budget de 2009-2010 pour la première fois en juin lors d'une réunion. On avait donné des diapositives. À ce moment-là, j'ai dit que ce n'était pas acceptable, et je n'étais pas la seule à dire cela.
Même si l'ordre du jour prévoyait un vote sur le budget, nous avons refusé lorsque nous étions face à face. Par la suite, il y a eu une téléconférence. Je n'ai pas pu y participer, mais j'ai tenté de faire mon devoir de membre du conseil d'administration et j'ai envoyé une série de questions. J'étais toujours intéressée à participer, mais je ne le pouvais pas. Lorsque j'ai lu le procès-verbal, j'ai constaté que mes questions avaient été lues lors de la téléconférence, que certains commentaires avaient été faits et que, par la suite, je devais recevoir des réponses à mes questions. Ce qui a été le cas. J'ai donc une copie de mes questions et des réponses. Néanmoins, il faut dire que lorsque j'ai regardé cela, j'ai quand même eu de la difficulté.
Par exemple, j'ai posé une question à répétition, car il s'agissait d'un sujet qui m'inquiétait. Je voulais savoir quel pourcentage du budget était consacré au conseil d'administration. Il y a quand même des normes. On ne voudrait quand même pas dépenser 25 p. 100 du budget pour le conseil d'administration. J'ai donc continué à demander combien cela coûtait. On m'a répondu qu'on s'attendait à dépenser 120 000 $ pour deux réunions, ce qui veut dire 60 000 $ chacune. Je me suis dit que c'était quand même dispendieux.
Il était intéressant pour moi d'entendre les réponses données à Mme Slater, car sans que je le sache, elle avait posé la même question. On lui a répondu que ce serait 150 000 $ pour trois réunions. On lui a donc dit que le coût serait de 50 000 $ par réunion, et à moi, 60 000 $.
À titre de comparaison, le chiffre reçu pour le conseil scientifique est de 21 000 $ pour deux réunions. C'est donc beaucoup moins dispendieux pour eux. Je ne comprends pas. Peut-être y a-t-il des différences dans les chiffres, je ne sais pas.
Cela vous donne un petit aperçu et démontre que ce n'est jamais précis, on ne semble jamais comprendre. Pourtant, on ne pose pas une question compliquée. On demande quel est le budget et quel pourcentage de ce budget va à la gouvernance.
Chaque fois que je posais des questions, on me répondait que ça se trouvait dans telle ou telle colonne, dans la colonne du transport, par exemple. Je ne veux pas savoir quel montant je paie pour un billet d'avion, et ce n'est pas à moi de demander à mes collègues quel est le prix de leurs billets d'avion et d'en faire la somme.
J'avais aussi posé des questions très précises en ce qui concerne la catégorie des consultants et des contrats. Je voulais mieux comprendre les obligations et quelle était la différence entre donner un contrat à telle personne plutôt que de l'embaucher comme consultant. J'avais aussi demandé où je pouvais voir ce que nous payions pour certains sous-comités. Je voulais connaître non seulement le coût de notre gouvernance, mais aussi le coût de l'expertise du comité scientifique. Je veux vous dire que leur expertise est fantastique. Au cours de mon mandat, j'ai trouvé que ce comité fonctionnait à point et que c'était un comité super. Cependant, j'ai quand même le droit de savoir quel est le coût de cette expertise, et je ne peux pas vous répondre.
Il y avait plein de petites questions.
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Merci, madame la présidente.
Je veux également remercier nos témoins. Vous avez certes soulevé beaucoup d'interrogations et j'estime pour ma part qu'il est malheureux que nous n'ayons pas entendu également les autres témoins, car nous aurions alors pu vous poser d'autres questions à la suite de quelques-unes de leurs réponses à vos préoccupations, et l'échange aurait pu se poursuivre. Mais je comprends qu'il faut respecter la volonté du comité.
J'ai fait partie de plusieurs conseils d'administration. J'ai pu constater que certains procès-verbaux se limitent aux mesures à prendre, alors que d'autres reprennent presque textuellement ce qui s'est dit au cours de la réunion.
Vous avez exprimé des réserves au sujet des procès-verbaux. On y retrouve les motions, leur résultat et les mesures à prendre. Pourriez-vous nous en dire plus long à ce sujet?
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Si j'ai bien compris votre question, vous demandez si ces éléments figuraient dans les comptes rendus? D'accord.
Je ne faisais pas partie du conseil lorsque la première discussion mentionnée par Françoise, sur les comptes rendus, a eu lieu pour la première fois. Le problème que j'ai cependant, constaté, quand je faisais partie du conseil, c'était que, lorsqu'au moment où nous recevions les comptes rendus... Vous savez, on tient à revoir les choses et à s'assurer d'avoir bien entendu. Je pense que nous prenions tous nos propres notes aux réunions du conseil. D'après moi, le compte rendu doit être fidèle à la teneur des discussions et des propos.
Autre chose vraiment importante au sujet des comptes rendus, c'est que dans son communiqué de mars, l'agence promettait la publication de tous ses comptes rendus sur son site Web. Promesse non tenue jusqu'à maintenant.
Je comprends tout à fait qu'on ne publierait pas de renseignements se rapportant aux documents confidentiels du Cabinet à moins qu'ils ne soient destinés au public. Mais je m'explique très mal cette promesse non tenue aux Canadiens. C'est d'ailleurs une question que j'ai soulevée à la dernière réunion en personne du conseil à laquelle j'ai assisté. Je n'avais cessé de demander de faire figurer à l'ordre du jour la question de la publication des comptes rendus. On s'est enfin rendu à mes demandes, mais après y avoir mis beaucoup de difficultés.
Une autre petite remarque sur le genre de choses qu'on déléguait aux téléconférences: la discussion complémentaire sur la publication des comptes rendus sur le site Web de l'agence a été repoussée à une téléconférence dont le compte rendu ne contient aucune trace de cette discussion.
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J'y irai de deux commentaires.
Je me considère comme une femme assez forte et assez capable. La dernière réunion du conseil en personne à laquelle j'ai participé, et je ne savais pas que ce serait la dernière, m'a laissée presque en état de choc quand j'en suis sortie, je vous le dis bien franchement. J'ai pris mon ordinateur et mes autres affaires et je me suis retirée de cet environnement. En effet, pour avoir soulevé un sujet dont, d'après moi, on pouvait raisonnablement discuter, on m'a répondu en haussant le ton, en brandissant les mains et en me parlant comme si j'étais une enfant difficile.
Comme je l'ai dit, j'ai choisi ce moment pour ramasser mes affaires et simplement quitter les lieux. Par la suite, j'ai participé à une téléconférence et j'ai continué d'essayer de travailler avec le conseil.
Je vais vous confier pourquoi, finalement, j'ai quitté le conseil. Le jour où j'ai décidé de le faire, la décision, en fait, a été prise indirectement. Encore une fois, je n'aurais pas pu prévoir l'issue de la journée. Vous avez entendu Irene dire qu'elle avait ressenti un...
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Je reviens à ce que vous disiez, mais je tiens à aborder deux ou trois points.
J'ai eu la chance de travailler avec l'Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité, l'ACSI, qui a été fondée, comme vous le savez, en 1990, afin d'aider de nombreuses personnes et couples aux prises avec l'infertilité. La nomination des membres du conseil, en 2007, a soulevé beaucoup d'inquiétudes dans ce groupe particulier de soutien — chez beaucoup d'autres couples qui avaient été touchés et qui avaient souffert.
En fait, nous avons tenu une conférence de presse. Nous étions accompagnés de la directrice de l'association à l'époque, Beverly Hanck; d'Arthur Leader, spécialiste en fertilité; de Danny Roth, qui représentait les patients. La Dre Carolyn Bennet et moi-même étions présentes.
Beaucoup étaient troublés par le fait que les nominations au conseil avaient été annoncées la veille d'une fin de semaine prolongée, que beaucoup de membres du conseil s'étaient exprimés contre leurs propres opinions sur l'avortement ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires et, aussi, que certains d'entre eux étaient peu au courant du volet recherche.
Je vais vous citer Michael Rudnicki qui, dans un communiqué émis à cette époque, a dit que les membres du conseil pourraient avoir une orientation très conservatrice, ce qui, peut-être, était la volonté du gouvernement fédéral; qu'il faudrait voir si la fonction de ce conseil serait politisée et si le gouvernement essaierait de promouvoir un programme particulier; que cela pourrait entraîner beaucoup de difficultés pour les personnes qui essayaient de concevoir.
Je fais ensuite appel à votre mémoire, parce que je tiens à savoir, d'après votre expérience, maintenant que vous avez eu l'occasion de faire partie du conseil, si ce facteur avait pesé dans votre décision? Étiez-vous à même de constater cela pendant les réunions du conseil?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Moi aussi, comme ma collègue, j'espérais pouvoir entendre d'autres témoins, parce que, si nous nous posons d'autres questions, c'est assez agréable de passer de l'un à l'autre et de connaître leurs perceptions.
Voici ma question, madame Slater: vous avez mentionné, tout comme ma collègue, que vous vous êtes parfois sentie intimidée. Est-ce que c'était le sentiment de tous les membres du conseil?
Je crois, madame Ryll, que vous avez également parlé, dans votre déclaration préliminaire, de yeux au ciel et de claquements de langue.
Est-ce que tous les membres du conseil ont ressenti la même chose ou était-ce votre propre perception individuelle des choses?
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Je parlerai de ma dernière participation à une réunion du conseil. C'était une téléconférence. À plusieurs reprises, j'avais essayé d'obtenir le compte rendu de la réunion précédente, en ma qualité de membre du conseil, pour l'étudier, parce qu'il y avait des questions dont la présidente et moi-même allions discuter. À maintes reprises, j'avais essayé de mettre la main sur le compte rendu, mais en vain.
En fait, à mon avis, d'après le diagramme qu'on nous avait remis à une réunion du conseil, sur la rédaction du compte rendu, sa révision et le moment où on l'envoie à la traduction... Le président du conseil a mentionné qu'il n'avait pas vu le compte rendu et, pourtant, pendant la téléconférence, il a dit qu'il était en traduction. J'ai immédiatement demandé comment cela se pouvait, puisqu'il ne l'avait pas vu. Il s'est immédiatement repris et a dit que le compte rendu était en train d'être révisé.
Me trouvant donc dans un milieu où j'étais privée d'appui, ayant l'impression qu'on ne me disait pas la vérité, j'ai estimé que je ne pouvais plus y frayer.
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Nous reprenons les travaux. Nous accueillons notre deuxième groupe de témoins.
Nous sommes très heureux d'accueillir le président du conseil de Procréation assistée Canada, le Dr John Hamm.
Bienvenue, docteur Hamm.
Nous accueillons également Mme Elinor Wilson, présidente de Procréation assistée Canada.
Bienvenue au comité.
Ces deux témoins sont accompagnés de deux membres du conseil, Suzanne Scorsone et Theresa Kennedy.
Chacun de vous peut faire un exposé de cinq minutes. Je dois avertir les membres du comité que, en raison du temps égal à accorder aux deux groupes, nous poursuivrons jusqu'à 14 heures.
Nous commençons avec le Dr Hamm.
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Merci, madame la présidente.
L'objet de la réunion d'aujourd'hui est l'examen administratif de l'Agence canadienne de contrôle de la procréation assistée. Nous nous en réjouissons.
Comme vous l'avez dit quand vous nous avez présentés, deux membres du conseil, Mmes Suzanne Scorsone et Theresa Kennedy, nous accompagnent. Nous avons également avec nous la présidente de l'agence et membre du conseil, Mme Elinor Wilson.
Je tiens tout d'abord à remercier Mmes Françoise Baylis, Barbara Slater et Irene Ryll de leur apport. Elles ont présenté divers points de vue aux délibérations du conseil, et leurs observations m'ont aidé en tant que président. J'aimerais rassurer le comité en affirmant que, malgré leurs départs, le conseil demeure résolu à accomplir son travail, il regroupe encore un large éventail de compétences et il remplira le mandat qui lui a été confié par le Parlement.
Évidemment, le fait que nous attendons l'opinion de la Cour suprême du Canada entrave notre travail. Néanmoins, nous sommes allés de l'avant en ayant un but précis et un engagement inébranlable. Le conseil joue un rôle primordial dans l'évolution continue de l'agence, en approuvant ses objectifs, ses politiques opérationnelles et son budget annuel.
Le conseil prend au sérieux sa responsabilité en matière de gestion financière. Étant donné les inquiétudes exprimées par un ancien membre du conseil concernant le manque de cohérence de certains documents budgétaires et d'une initiative de l'agence, le conseil a approuvé, à la demande de la présidente, la vérification des états financiers de l'organisme pour l'exercice terminé le 31 mars 2010 ainsi que l'initiative en question. J'ai le plaisir d'annoncer que le document provisoire de PricewaterhouseCoopers ne soulève aucune question qui puisse causer des préoccupations au conseil. Quand le contrôleur général communiquera le rapport à PricewaterhouseCoopers, les documents seront publiés.
Je crois, comme les autres Canadiens, que l'agence doit réglementer l'industrie de la procréation assistée, conformément aux principes et aux dispositions de la loi. Je vous assure que le conseil travaille en étroite collaboration avec l'agence pour qu'elle réponde aux attentes et atteigne les buts visés.
Même si elle constitue une cible facile pour les personnes qui pensent que la loi va trop loin ou encore qu'elle ne va pas assez loin et celles qui sont déçues du retard dans la mise en oeuvre des règlements, l'agence a obtenu des résultats tangibles. Récemment, le conseil a commandé une évaluation indépendante du rendement de l'agence. Malgré le climat d'incertitude qui règne, le rapport révèle que l'agence a réalisé de bons progrès à l'égard de cinq des sept orientations stratégiques, à savoir: la gestion des renseignements médicaux personnels; l'éducation; les pratiques exemplaires; la recherche, surtout avec la création du Comité de consultation scientifique; la collaboration internationale.
Dans les domaines de la conformité et de la sensibilisation, le rapport signale que l'agence pourrait se montrer plus efficace pour ce qui est d'informer les intervenants de ses activités et de ses réussites. Néanmoins, je vous assure que l'agence continue d'effectuer des progrès à cet égard, comme en témoignent la publication régulière de documents et son nouveau site Web amélioré, inauguré en septembre.
L'agence doit trouver un juste équilibre entre le droit d'une personne à la protection des renseignements personnels sur un sujet très délicat et le besoin d'informer le public de questions qui dépendent actuellement de la publication des règlements, ce qui est indépendant de sa volonté.
Une autre question qui revêt de l'importance pour le conseil est la transparence. Au printemps, il a entamé des discussions sur la façon d'accroître la transparence. Résultat: le conseil fournit davantage de renseignements et présente les faits saillants des réunions tenues à ce jour sur son nouveau site Web.
Tout privilège a un prix. Le prix à payer pour être membre d'un conseil consiste à se détacher de tout intérêt spécial ou objectif personnel. Le privilège, par contre, est d'avoir l'occasion de conseiller la ministre sur des questions ayant une incidence sur la santé et la sécurité des Canadiens qui ont recours à ces techniques et d'encadrer un secteur qui présente d'importants enjeux sur le plan de l'éthique pour tous les Canadiens. C'est également d'avoir un apport direct sur l'élaboration des règlements.
En acceptant de siéger au conseil, les membres consentent à appliquer la loi selon la volonté du législateur et à s'abstenir de toute activité susceptible d'être perçue comme allant à l'encontre de la loi. Le conseil et moi, en tant que personnes nommées par le gouverneur en conseil, prenons nos fonctions au sérieux et adhérons aux principes de confidentialité et de consensus qui guident nos délibérations.
C'est, pour moi et les autres membres du conseil, un privilège d'avoir un rôle à jouer dans ce domaine de la santé et de la sécurité qui représente un important enjeu pour beaucoup de Canadiens.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Je suis ravie d'avoir à nouveau l'occasion de revenir devant le comité qui entreprend un examen administratif de Procréation assistée Canada.
En guise d'introduction, j'aimerais souligner que le renvoi de la Cour suprême ne remet pas en question le bien-fondé de l'établissement de l'agence et de son conseil. En attendant l'opinion et la publication ultérieure de règlements, l'agence continue de remplir son mandat, qui consiste à promouvoir, à surveiller et à assurer le respect des dispositions de la loi qui sont en vigueur, et elle a pris des mesures dynamiques, conformes aux principes et aux cadres législatifs applicables, afin de promouvoir et de protéger la santé et la sécurité des Canadiens.
Nos activités d'assurance de la conformité vont bon train. En plus d'un programme de surveillance active, l'agence a mis en place un processus officiel afin d'évaluer les allégations d'infractions à la loi ou aux règlements d'application. Chaque allégation fait l'objet d'une évaluation rigoureuse, et les questions relatives à la protection de la vie privée dans ce domaine où l'on traite des renseignements de nature délicate sont examinées à fond avant qu'une décision soit prise sur la ligne de conduite appropriée.
Outre ses responsabilités réglementaires, l'agence remplit, en vertu de la loi, un vaste mandat lié à la procréation assistée, spécifié comme suit: surveiller et évaluer les progrès effectués au Canada et à l'étranger; consulter des personnes et des organismes au pays et à l'étranger; fournir au public et aux professionnels des renseignements concernant notamment les facteurs de risque associés à l'infertilité; conseiller la ministre.
Voici quelques-unes des réalisations de l'agence:
Le premier forum international sur les soins génésiques transfrontaliers: son objectif était de mieux faire connaître les questions de qualité et de sécurité et de s'entendre avec les organismes et les pays participants sur les principes qui sous-tendent la sécurité et la qualité des soins.
Une table ronde scientifique sur la question des naissances multiples. Son objet était d'élaborer un cadre de prévention des naissances multiples au Canada qui sont dues aux traitements de l'infertilité et d'appuyer la mise en oeuvre du cadre d'un bout à l'autre du pays.
Un symposium sur l'oncofertilité qui visait à faciliter le transfert de connaissances parmi les généticiens, le personnel des services d'oncologie, les spécialistes de la préservation de la fertilité et les défenseurs des droits des patients ainsi qu'à encourager la collaboration en recherche dans le domaine de la préservation de la fertilité chez les cancéreux.
Une collaboration soutenue avec des organismes nationaux de patients pour les aider à rejoindre les Canadiens touchés par la procréation assistée afin de tenir compte de leurs besoins lorsque nous élaborons des produits d'information.
En ce qui concerne l'examen administratif, je tiens à assurer le comité que l'agence, qui fait partie du portefeuille fédéral de la Santé, adhère à toutes les directives et lignes directrices du gouvernement du Canada dans toutes ses initiatives, que ce soit en matière de finances, de reddition de comptes, de langues officielles, de protection des renseignements personnels, d'accès à l'information ou de ressources humaines.
Comme le Dr Hamm l'a souligné, l'évaluation du rendement de l'agence montre qu'elle a réalisé de bons progrès à l'égard de nombreux aspects de son mandat. Elle a réussi à le faire pendant qu'elle attend l'entrée en vigueur des règlements d'application, en maintenant ses effectifs et ses dépenses sous les plafonds autorisés, mais à un niveau qui correspond à l'étendue du mandat qu'elle est habilitée à exercer. En fait, l'agence a peu dépensé, consacrant moins de 50 p. 100 de son allocation annuelle de 10,5 millions de dollars à des initiatives prescrites par la loi.
L'agence sait qu'il y a beaucoup à faire et qu'il y en aura encore davantage lorsque les règlements seront en vigueur. Elle tente d'ailleurs de pourvoir les postes essentiels. Cependant, elle a un peu de difficulté à recruter en raison de l'opinion que la Cour doit rendre et de l'absence de règlements, ainsi que du déménagement de l'administration centrale à Vancouver. Jusqu'à ce que les règlements soient en vigueur, il s'avérera souvent plus efficace et plus rentable d'embaucher temporairement des entrepreneurs pour aider l'organisation à atteindre ses objectifs stratégiques et opérationnels.
Madame la présidente, nous sommes très fiers du fait que l'agence pose les fondements d'un organisme dynamique, responsable et très professionnel, déterminé à promouvoir et à protéger la santé et la sécurité des Canadiens qui ont recours aux techniques de procréation assistée ou qui en sont issus. Ce travail n'aurait pas pu être accompli sans la direction et l'engagement du conseil d'administration, sous la direction du Dr John Hamm.
Merci.
Heureux de vous revoir, docteur Hamm et, bien sûr, les personnes qui vous accompagnent.
J'ai quelques questions. Je tiens d'abord à formuler une demande au conseil et à la présidence pour qu'ils produisent des documents...
Permettez-moi de reformuler la question. Je demande officiellement que vous produisiez les documents concernant tous les détails financiers de l'organisation, y compris, mais sans s'y limiter, les vérifications, les données financières intégrales, les reçus de déplacements, les contributions, les contrats, les débours depuis 2006 jusqu'à aujourd'hui ainsi que tous les courriels et toute la correspondance concernant toutes ces questions.
Je m'en tiendrai à cela. C'est une demande, une demande générale. Visiblement, on a soulevé des problèmes, nous sommes préoccupés et nous voulons examiner la situation.
En ce qui concerne toutes les allégations que vous avez entendues de la bouche des trois membres du conseil qui ont démissionné, continuez-vous de maintenir... ? Et j'ai entendu dans l'exposé du Dr Hamm que l'agence sera en mesure de s'acquitter du mandat qui lui a été confié en vertu de la loi.
Je vous demande, madame Wilson, compte tenu de toutes les allégations d'irrégularités financières, de mauvaise gestion, et du fait que le conseil est incomplet — il lui manque des spécialistes de l'éthique, de la politique, des patients, un juriste — continuez-vous de croire, compte tenu des révélations qui ont transpiré ici aujourd'hui et des confidences qui nous ont été faites, que vous pouvez continuer de vous acquitter avec efficacité du mandat qui vous a été confié en vertu de la loi. Le croyez-vous?
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Monsieur Hamm, je ne vous parle pas de la relation avec Mme Wilson, je vous parle de celle avec les autres membres du conseil d'administration. Depuis tantôt, vous répétez que puisque la loi est devant la Cour suprême, gérer est extrêmement complexe. Il fallait s'attendre à ce que ça se retrouve devant la Cour suprême. Le Québec avait été clair à ce sujet.
Je vais vous avouer, monsieur Hamm, que je suis surpris. Quand ça va bien, on ne s'attend pas à ce que cinq membres de comité partent, et on n'est pas censé perdre son juriste, son spécialiste en éthique, son spécialiste des politiques et son expert du milieu des patients. Ça devient difficile à expliquer. Tous ces départs, de même que ce qu'ont dit trois anciens membres du comité — vous les avez entendus —, m'amènent à me poser beaucoup de questions sur votre manière de gérer les choses.
Comment êtes-vous en mesure de le faire, alors qu'il manque cinq membres et que vous avez perdu, je le répète, votre juriste, votre spécialiste de l'éthique, votre spécialiste des politiques et votre expert du milieu des patients?
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Dans mon travail au gouvernement, je n'ai jamais aimé que les gens travaillant à proximité se servent des messages textes et des courriels pour se parler. Je l'ai dit très clairement à plusieurs occasions.
L'autre problème que j'ai maintenant, c'est que je n'ai pas accès à mes messages à distance, alors si vous m'envoyez un courriel, il se peut que je ne le vois pas avant au moins deux ou trois jours. En fait, j'ai toujours encouragé les membres du conseil d'administration à communiquer avec moi par téléphone s'ils avaient quelque chose à me dire ou s'ils voulaient ajouter des points à notre ordre du jour.
Pour vous donner un exemple, quand Mme Baylis m'a envoyé sa lettre de démission, par courriel, deux jours s'étaient écoulés quand j'ai fini par la lire. C'est ce qui arrive quand un non-technocrate travaille de la maison sans soutien administratif.
J'ai une autre question pour vous, mais je n'ai pas besoin d'une réponse maintenant. J'espère que vous pourrez fournir plus tard des réponses écrites au comité. C'est à propos des dépenses liés à l'embauche de personnel temporaire et de personnel contractuel.
En 2007-2008 et en 2008-2009, 950 000 $ ont été dépensées pour du personnel temporaire; certains contrats ont même excédé les 100 000 $. J'espère que vous pourrez nous fournir une justification écrite pour expliquer pourquoi autant d'argent a été dépensé pour du personnel temporaire. Vous allez pouvoir consulter la transcription des délibérations, alors ne vous donnez pas la peine de prendre des notes.
Plus précisément, au cours du premier trimestre de 2008-2009, altisSPR a reçu plus de 200 000 $. Puis, au cours du dernier trimestre, on lui a versé 120 000 $ de plus. Pourrions-nous avoir plus de détails sur ces contrats?
En 2008-2009, plus de 800 000 $ ont été dépensés pour des services de consultation en gestion. J'aimerais que vous puissiez nous justifier cette dépense.
Finalement, je présume que vous n'avez aucun lien avec Wilson Information Technologies.
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Une des activités illicites qui continuent à poser problème (et il n'est pas question des articles de la loi qui sont contestés) est la réification des gamètes. Ce n'est pas quelque chose qui cadre avec les valeurs canadiennes, et le Parlement s'est montré très clair à ce sujet.
Ce qui complique les choses, c'est que nous avons besoin de données très précises. Les allégations ne suffisent pas. Nous avons besoin de renseignements plus précis si nous devons contacter les gens, et c'est normalement ce que nous faisons. Nous devons recueillir l'information, évaluer ce que nous avons et, selon l'information reçue, passer à la prochaine étape, qui peut se résumer à prendre des mesures de conformité, ou encore à référer le dossier à la GRC.
Nous avons des procédures en place. Toutefois, notre degré d'intervention dépend de l'information qu'on nous transmet. Nous devons avoir des données précises pour savoir comment diriger l'enquête.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci beaucoup à nos témoins d'être ici pour cette portion de notre séance.
Vous étiez probablement tous ici pendant la première partie de la réunion, alors vous savez ce qui y a été dit. Certaines de mes questions vont faire référence aux points qui ont été soulevés plus tôt.
Tout d'abord, docteur Hamm, pourriez-vous expliquer au comité comment est structuré le conseil d'administration? Combien de personnes y siègent, combien y a-t-il de postes vacants, combien comptez-vous en avoir à court terme, quel est le quorum, et ainsi de suite. Que prévoyez-vous faire si les postes vacants ne sont pas dotés?
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Merci, madame la présidente, de cette question.
Je crois que la plupart des gens qui me connaissent ne me décriraient pas comme une personne intimidante. Toutefois, beaucoup vous diront que je suis extrêmement expressive. Il est vrai que je gesticule quand je parle. Je dois parfois m'asseoir sur mes mains pour m'en empêcher. Mais j'ai le plus grand des respects pour tous les membres du conseil d'administration. Si à un moment ou un autre mon langage corporel s'est avéré inapproprié, je n'en étais absolument pas consciente. Je crois que l'incident auquel on a fait référence s'est produit à la fin de deux jours de réunion très intenses, et le président avait dû lever la séance. Je crois que c'est à cette situation qu'on fait allusion.
À la fin, j'ai demandé à mes employés (plusieurs étaient présents à la réunion) s'ils avaient vu quelque chose qui sortait de l'ordinaire ou d'inapproprié, et ils m'ont répondu que non. Mais encore là, c'est une question de perception. Chacun a sa propre vision des choses. Je ne peux pas parler pour les autres, mais je vous assure que je n'ai jamais eu l'intention de manquer de respect envers qui que ce soit au conseil d'administration. Toute ma vie j'ai travaillé dans le secteur à but non lucratif, au sein de conseils d'administration, et je voue une grande admiration aux bénévoles et je n'ai jamais été irrespectueuse à l'égard des membres du conseil d'administration.
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Merci de cette question, madame la présidente.
La conférence sur les soins génésiques transfrontaliers a fait l'objet de discussions devant le comité en juin, lorsque j'ai déposé le détail des coûts, à la demande de vos collègues du Bloc. Nous avons organisé ce forum sur les soins génésiques transfrontaliers parce que c'est devenu un enjeu de taille à l'échelle mondiale, et un enjeu qui ne cesse de prendre de l'ampleur. En Europe seulement, une petite étude menée auprès de 50 centres et qui vient d'être terminée a montré que 1 200 personnes allaient chercher des soins à l'étranger chaque mois.
Comme on l'a mentionné plus tôt, selon les recherches, ce phénomène s'explique notamment par le fait que certaines personnes, en Europe ou ailleurs, ne sont pas satisfaites des soins offerts dans leur pays. Mais bien d'autres raisons poussent les patients à se rendre à l'étranger. Par exemple, les gens du Royaume-Uni, où on se dirige vers le transfert d'un seul embryon à la fois, vont chercher des soins en Europe, où on pratique le transfert embryonnaire multiple, ce qui ne constitue pas nécessairement le choix le plus sain.
Nous savons que tous les pays ne pourront jamais harmoniser leurs lois dans ce secteur, parce qu'elles sont intimement liées aux croyances et aux valeurs de chacun, entre autres, et nous avons jugé qu'il était trop délicat d'aborder le côté éthique de la question. C'est pourquoi nous nous sommes concentrés sur la santé et la sécurité, parce que peu importe le pays où il choisit d'aller pour obtenir des soins, le patient revient tôt ou tard chez lui. On veut évidemment que nos citoyens reçoivent les meilleurs traitements qui soient quand ils vont à l'étranger, parce qu'on doit ensuite subir les conséquences quand ils sont de retour au pays. Vous vous souviendrez peut-être qu'une telle situation s'est produite au Canada en février.
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Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
J'aimerais qu'on revienne aux patients, parce que je crois qu'au bout du compte, le but de l'agence était de les protéger. Au Canada, on dénombre plus de 300 000 couples qui ne peuvent pas avoir d'enfants. Je sais que le Dr Hamm et que Mme Wilson, et les autres aussi, j'en suis sûre, ont énormément d'expérience et j'ose espérer que tout le monde arrive avec de bonnes intentions. Je peux toutefois vous affirmer que la période houleuse qu'a traversée le conseil d'administration a eu des répercussions sur le travail qu'il pourrait faire, du point de vue des couples qui espèrent avoir des enfants.
Docteur Hamm, vous avez indiqué que vous n'étiez pas responsable de la nomination des membres du conseil d'administration en 2007.
Au départ, en 2007, quand j'ai travaillé sur ce dossier, il n'y avait personne au sein du conseil d'administration pour représenter les patients. Trois ans plus tard, y a-t-il un représentant des patients au sein du conseil, quelqu'un qui sait par quoi doivent passer les couples et les personnes qui essaient de concevoir un enfant?
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Merci, madame la présidente.
J'estime que c'est important... et nous avons deux témoins ici que nous n'avons pas encore eu l'occasion d'entendre.
Vous étiez là toutes les deux, si je ne m'abuse, pour entendre ce qu'avaient à dire les témoins précédents, qui ont parlé des préoccupations des membres du conseil d'administration. On s'inquiétait particulièrement des tentatives d'intimidation, de l'accès limité aux comptes rendus des réunions, ainsi que des détails financiers.
J'aimerais que chacune de vous nous parle de son expérience au sein du conseil d'administration par rapport aux inquiétudes soulevées. N'hésitez pas non plus à aborder des points qui n'ont peut-être pas été soulevés.
Mon expérience au sein de ce conseil d'administration a été extrêmement positive. Comme le Dr Hamm l'a mentionné, je travaille sur ce dossier d'une façon ou d'une autre depuis de nombreuses années, et j'ai d'ailleurs été au nombre des premiers commissaires de la commission royale ayant recommandé la formation de cette agence. J'ai entendu des Canadiens de tous les points de vue nous parler de ce qu'ils voulaient et ne voulaient pas.
C'est tout de même remarquable que la loi ait pu prendre naissance sur des bases aussi diversifiées, et qu'on ait pu s'entendre sur un cadre viable socialement et nationalement, si je puis dire, pour traiter d'un secteur aussi fondamental pour l'humanité sous l'égide du gouvernement fédéral. Il s'agit bien sûr d'une collaboration avec les provinces, mais cela demeure une responsabilité fédérale, car elle est différente de ce qui peut se faire d'autre.
Je considère que mon expérience au sein de ce conseil a été positive, parce que j'ai vu les choses progresser. Nous attendons avec impatience la décision de la Cour suprême du Canada, je sais que c'est mon cas, parce que d'ici là, Santé Canada n'appliquera pas la réglementation vu l'incertitude. Sans la réglementation, le conseil d'administration et l'agence ne peuvent pas faire progresser les différents aspects de ce secteur, qui ont de très grandes implications sociales, éthiques, légales et médicales.
La collecte d'information permettra d'éclairer la recherche et de donner de l'information factuelle aux couples et aux praticiens. Et on déploie déjà beaucoup d'efforts en ce sens. On donne le plus d'information possible sur le site Web de l'agence, mais il y a moyen d'en faire plus. Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir, et nous attendons... Ce n'est pas exactement une émancipation, mais presque.
La coopération, la volonté de donner toute l'information réclamée, et l'approche visionnaire de l'agence, du président du conseil et de la présidente de l'agence ont fait de mon expérience une expérience très positive. J'ai toujours eu le sentiment d'être soutenue.
Comme professionnelle, je suis anthropologue des sociétés et directrice de recherche, et comme personne qui se préoccupe de la question, je me suis toujours sentie soutenue dans les efforts que je consacre à ce secteur de soins terriblement important sur le plan humain, à l'échelle nationale et internationale.
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J'abonde dans le même sens; je pense que tous les membres du conseil d'administration, les membres actuels comme les anciens membres, sont déterminés à s'acquitter de leurs obligations en vertu de la loi. Nous ne pouvions pas prévoir que nous n'accorderions pas encore de licences à ce stade-ci. La question ne se posait même pas, j'imagine.
J'ai aussi siégé à différents conseils d'administration, et je tiens à souligner que j'ai toujours reçu l'information en temps opportun. Si j'ai des questions à propos des documents, la présidente est toujours très généreuse de son temps, que ce soit avant ou pendant les réunions du conseil d'administration.
Pour ce qui est des états financiers qu'on a remis en question, j'ai moi-même demandé des détails. J'ai demandé l'état des revenus et des dépenses. J'ai demandé qu'on nous fournisse différents documents, comme l'a fait Mme Slater, que vous avez entendue plus tôt.
En fait, la présidente a travaillé avec Mme Slater. Elle a changé la structure des documents. Elle a même soumis les documents à Mme Slater pour qu'elle les approuve avant qu'ils ne soient présentés au conseil d'administration. Je ne sais pas si elle a apporté des changements avec la Dre Wilson, mais elle a eu l'occasion de formuler ses commentaires avant que les documents ne soient remis aux membres du conseil.
J'ai ainsi été témoin de beaucoup d'ouverture, tant de la part de l'agence même que du président et des autres membres du conseil d'administration.
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Je n'ai pas d'objection aux voyages, mais je trouve que les dates des voyages posent problème.
En ce qui a trait à l'agenda de Mme Wilson, vous nous avez dit plus tôt qu'on ne pouvait pas inclure certaines données dans les procès-verbaux parce que c'était confidentiel et qu'il fallait cacher certaines données de manière à ne pas dévoiler des informations qui pourraient toucher les vies personnelles.
Par contre, j'ai de la difficulté à accepter une chose. À plusieurs reprises, à l'époque, j'ai demandé à Mme Wilson qu'elle nous transmette les budgets qui avaient été alloués pour le Forum sur les soins génésiques transfrontaliers. Il a été assez difficile de les obtenir.
Je comprends, à la suite de l'information donnée par les témoins qui ont comparu plus tôt, qu'on n'a peut-être pas les bonnes données. On a demandé l'agenda de Mme Wilson pour la période du 10 avril 2007 au 27 mai 2010, ce qui fait 1 132 jours. On n'a reçu que 140 jours de son agenda. Ne trouvez-vous pas qu'il y a une anomalie dans tout ça?
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Tous les membres du conseil d'administration se comptent privilégiés d'en faire partie. Toutefois, quand on siège à un conseil qui doit traiter avec une loi criminelle, ce qui est notre cas, il faut veiller de près à ce que les membres ne prennent part à aucune activité qui pourrait nuire à leur efficacité au sein du conseil. Nous en avons discuté au conseil d'administration, et je suis persuadé que les membres comprennent le bien-fondé de ce principe.
Des membres nous ont déjà dit avoir pu mettre de côté leurs intérêts personnels et leurs activités personnelles, parce que ce n'est pas nécessairement... Je devrais peut-être le dire autrement. S'il était entendu que... cela pourrait avoir des répercussions négatives sur la capacité du conseil d'administrer une loi criminelle.
Je vais vous donner un exemple simple. Le conseil sera tôt ou tard appelé à administrer une loi criminelle dans le cadre de ses activités de délivrance de licences et d'application de la loi, ce qui nécessite une législation. Il serait malheureux qu'un membre dise publiquement quelque chose qui n'est pas entièrement conforme à la loi et à ses règlements. C'est délicat en ce moment, car nous n'avons pas les règlements. Je demande donc aux membres du conseil d'administration de ne pas s'engager dans des activités qui les amèneraient à faire des déclarations publiques qui sont contraires aux règlements. Il serait quelque peu inusité qu'un membre du conseil faisant appliquer une loi criminelle ait exprimé publiquement son désaccord à l'égard de celle-ci, et ce n'est pas une situation acceptable pour le conseil d'administration.
En tant que président du conseil d'administration, je dois veiller à ce que le conseil préserve son intégrité, de façon à ce que les décisions que nous prenons ne sont pas contestées sous prétexte que le conseil n'est pas totalement en faveur de la loi. Le Parlement nous a donné une loi qui sera précisée par des règlements. Pour faire partie du conseil d'administration, il faut croire pleinement en la loi et ses règlements, sinon, notre place n'est pas au sein du conseil.
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Nous avons commencé à en parler au printemps, après qu'un membre du conseil a indiqué que nous n'avions pas tenu notre engagement de transparence, qui était de fournir aux personnes qui s'intéressent à nos activités un rapport sur ce que nous faisions au conseil. Cela a duré un certain temps. Ce n'est peut-être pas une bonne excuse, mais le conseil n'avait pas reçu de demandes pour ce genre d'information.
Cependant, les discussions ont commencé, et nous avons pris quelques mesures. D'abord, nous avons décidé de faire preuve de plus de transparence. Ensuite, nous avons jeté un coup d'oeil à ce que faisaient les agences comparables relativement aux procès-verbaux de leur conseil afin d'avoir une norme à suivre et d'essayer de la respecter. Et c'est ce que nous avons fait.
Voilà pourquoi nous avons maintenant un nouveau site Web, qui est de toute évidence meilleur que l'ancien. Nous avons décidé de fusionner les deux et de diffuser nos rapports sur les réunions précédentes en même temps que le lancement du nouveau site Web. Et c'est ce que nous avons fait. Nous avons jeté un coup d'oeil à la norme dans les autres organismes, et on diffuse les points saillants.
En réponse à une autre question, j'ai déjà indiqué qu'il est difficile de simplement afficher les procès-verbaux sur le site Web. Ils seraient fortement censurés, car on devrait éliminer quatre catégories précises de renseignements protégés que nous obtenons à chaque réunion.
Ma question s'adresse à M. Hamm et à Mme Wilson.
Je me trouve dans une situation très difficile en tant que membre du comité. Trois membres du conseil nous ont dit s'être sentis obligés d'envoyer leur lettre de démission et ont brossé un tableau du conseil, que j'appellerais l'institution mal en point, tout à fait différent de celui qui nous a été présenté.
M. Hamm et Mme Wilson, d'après la description que vous et les deux autres membres du conseil faites du conseil, et je n'ai absolument aucune raison de ne pas vous croire, il semble que tout soit normal, que tout fonctionne bien, que vous serez capable de respecter le mandat et qu'il n'y ait jamais eu de véritables problèmes.
En tant que membre du conseil... Je suis simplement obligé de dire que je ne veux pas être le juge. J'aimerais en fait qu'une personne indépendante se penche sur ce qui a fait en sorte que ces trois membres se sont sentis obligés de venir nous donner une version des faits tout à fait divergente de celle que nous présentent les témoins actuellement.
Que suggérez-vous? Faut-il effectuer une enquête indépendante, ou est-ce que ce n'est pas nécessaire?