Au nom de l'Association canadienne pour la prévention du suicide, de notre conseil d'administration et de nos membres de partout au Canada, je voudrais remercier le comité de nous donner l'occasion de vous parler de l'aspect de la prévention des blessures qui porte sur les blessures intentionnelles.
Au cours des vingt dernières années, environ 100 000 Canadiens se sont suicidés, dont presque 4 000 l'an dernier. C'est plus que le nombre total de décès attribuables à des blessures non intentionnelles et à des homicides. Le suicide est la principale cause des décès liés à des blessures. Pourtant, le gouvernement fédéral fait très peu de cas du suicide, et de la prévention des blessures en général.
Le Canada se classe dans le premier tiers des pays du monde affichant les taux de suicide les plus élevés. Le suicide étant une question complexe qui ne résulte pas d'une seule cause, il faut, pour le prévenir, adopter une approche multidimensionnelle.
Le suicide procède d'une série de facteurs biologiques, psychosociaux et spirituels complexes qui interagissent les uns avec les autres. Ces facteurs peuvent comprendre l'isolement social, les traumatismes, le stress, la violence familiale, la pauvreté, une santé mentale fragile et des maladies physiques et mentales.
Les efforts de prévention du suicide au Canada sont fragmentés, déconnectés. Ils souffrent de l'absence d'une vision nationale. Il n'existe aucun cadre en matière de santé mentale ou de prévention des blessures qui uniformise les mesures de prévention du suicide au pays.
Si on examine les effets du suicide et des blessures liées au suicide sur notre système de soins de santé surchargé, on se rend compte que les coûts sont alarmants. D'après les estimations, on recenserait plus de 88 000 visites à l'urgence associées à des comportements suicidaires.
En 2004, plus de 7 000 Ontariens ont été admis à l'hôpital pour de tels comportements. Ceux-ci se sont traduits par une invalidité partielle permanente chez presque 1 500 de ces personnes et par une invalidité totale permanente chez 76 personnes.
Compte tenu des besoins en services hospitaliers ou en services de réadaptation et du soutien familial supplémentaire requis à la suite d'une tentative de suicide, on estime que les comportements suicidaires n'entraînant pas la mort engendrent des coûts qui oscillent entre 33 000 et 308 000 $. Les autres coûts économiques associés aux décès dus à des blessures intentionnelles sont nombreux, mais ce n'est rien comparativement au prix que doivent payer les familles des gens qui se suicident.
Plus de trois millions de Canadiens — et probablement certains d'entre nous ici présents — ont connu la douleur et l'angoisse qui découlent du suicide d'un être cher. Ce qui rend la chose encore plus tragique, c'est de savoir que bon nombre de ces morts dues à des blessures infligées volontairement sont évitables. Malheureusement, le suicide d'une personne ne fait pas disparaître la douleur; celle-ci est simplement transférée à sa famille, ses amis et sa communauté. Ces gens souffrent en silence et leurs blessures sont pour la plupart invisibles.
L'Association canadienne pour la prévention du suicide se compose de bénévoles dévoués. Depuis sa création dans les années 1980, l'ACPS fonctionne sans financement public ni aide du gouvernement du Canada. Les membres de l'organisme, et notamment de son conseil d'administration, ont consacré bénévolement des milliers d'heures à promouvoir la prévention du suicide à l'échelon national, souvent au prix d'énormes sacrifices personnels.
Au cours des deux dernières décennies, l'ACPS a fait un travail remarquable sans soutien, reconnaissance ni encouragement des autorités fédérales. Jusqu'à présent, Ottawa est resté passif devant le suicide. De par son silence, le gouvernement du Canada entretient les préjugés à l'égard du suicide et contribue au problème alors qu'il devrait déclarer haut et fort son appui envers les efforts de prévention du suicide. Nous vous remercions de nous aider à rompre le silence.
Les Nations Unies, l'Organisation mondiale de la santé, tous les autres pays développés et chaque province et territoire reconnaissent le suicide comme un enjeu de santé publique et une priorité, mais ce n'est pas le cas du gouvernement du Canada. Celui-ci n'a pas fait montre d'un grand leadership en ce qui concerne cette forme de blessure intentionnelle.
Votre décision judicieuse et courageuse d'inclure le suicide, cette blessure intentionnelle, dans cet examen sur la prévention des blessures nous remplit d'espoir.
En 1993, les Nations Unies ont reconnu que la question du suicide ne relevait pas d'un seul domaine. Elle touche aux domaines de la santé publique, de la santé mentale, du bien-être social et de la prévention des blessures. Personne ne peut prétendre que ce n'est pas son problème ou sa responsabilité, mais c'est pourtant le message véhiculé par le gouvernement du Canada.
Jusqu'à maintenant, le gouvernement fédéral a réagi à nos demandes en disant qu'il s'agit d'une question de compétence provinciale et territoriale. En fait, le suicide en tant que blessure intentionnelle grave est la responsabilité de tous. Tout le monde a un rôle à jouer, y compris le gouvernement du Canada.
Le gouvernement fédéral a, par le passé, joué un rôle moteur et travaillé de concert avec les provinces et les territoires dans de nombreux dossiers de santé publique et à l'occasion de pandémies, comme dans le cas de la grippe H1N1, du SRAS et du sida. Il est maintenant temps qu'il s'attaque, de manière positive, à la pandémie de suicide au pays. Le fédéral ne peut plus faire abstraction de cette question liée à la prévention des blessures et se croiser les bras sous prétexte que c'est aux provinces et aux territoires qu'il revient d'agir.
Il faut reconnaître que le gouvernement fédéral a investi des sommes importantes dans la prévention du suicide au sein des collectivités des Premières nations, mais il s'agit d'un effort très circonscrit et restreint. Il n'a rien investi dans la prévention du suicide dans les autres collectivités.
La bonne nouvelle, c'est qu'on peut prévenir les blessures liées au suicide. Nous savons quoi faire. Nous pouvons le faire et nous devons le faire ensemble. Voilà six ans que nous proposons au gouvernement du Canada la stratégie nationale de prévention du suicide que l'ACPS a élaborée en 2004. J'ai apporté quelques exemplaires avec moi aujourd'hui. Ce cadeau que nous offrons au gouvernement, et visant à prévenir les blessures intentionnelles, est constamment rejeté. Nous vous invitons à l'accepter dans le même esprit qui nous anime en vous le donnant. Travaillons ensemble pour sauver des vies et réconforter ceux qui ont de la peine.
Il y a 15 ans, les Nations Unies et l'Organisation mondiale de la santé ont reconnu le suicide comme un important problème de santé publique qui touche plusieurs champs de compétence. En 1992, les Nations Unies ont demandé au Canada de jouer un rôle de premier plan dans la formulation de lignes directrices internationales relatives à la prévention du suicide, lesquelles ont été adoptées par l'ONU en 1996.
Les lignes directrices adoptées par les Nations Unies et celles établies plus tard par l'OMS exigeaient que chaque pays élabore une stratégie nationale de prévention du suicide et mette sur pied un organisme national de coordination. Peu de temps après, les pays ont commencé à élaborer leur stratégie. À l'heure actuelle, tous les pays développés ont une stratégie nationale. Tous, à l'exception du Canada. Tous ont surmonté des obstacles. Pourquoi le Canada n'en serait-il pas capable? En fait, non seulement notre pays n'a pas reconnu les lignes directrices de l'ONU et de l'OMS et n'y a pas donné suite, mais il ne considère toujours pas le suicide comme un problème national de santé publique.
Actuellement, la prévention du suicide n'est rien de plus qu'une note de bas de page sur le site Web de l'Agence de la santé publique du Canada. Alors qu'autrefois, le Canada faisait figure de chef de file international de la prévention du suicide, de nos jours, on ne peut même pas dire qu'il se contente de suivre. Nous sommes complètement déconnectés du reste du monde, et c'est honteux. Nous devons maintenant apprendre des autres pays et suivre leur exemple.
Que peut donc faire le gouvernement du Canada? Il peut faire pour la prévention du suicide ce qu'il a fait pour la santé mentale. En effet, il a déclaré que la santé mentale était une question prioritaire et il a créé la Commission de la santé mentale du Canada, qui fut mandatée pour élaborer une stratégie nationale en la matière.
Il ne faut pas penser que la stratégie de la Commission de la santé mentale du Canada est une stratégie de prévention du suicide. D'ailleurs, dans son excellent rapport intitulé Vers le rétablissement et le bien-être, la commission ne fait mention qu'une seule fois de la prévention du suicide.
Nous demandons au gouvernement du Canada de prendre les mesures suivantes: reconnaître officiellement le suicide comme un enjeu important et une priorité stratégique sur le plan de la santé publique et communautaire et celui de la prévention des blessures; mettre sur pied et financer adéquatement un organisme national de coordination en matière de prévention du suicide qui servira de courtier de connaissances; favoriser l'échange de connaissances, l'adoption de pratiques exemplaires, la recherche et la communication; s'engager à collaborer avec l'organisme national de coordination, les provinces et les territoires à l'élaboration d'une stratégie nationale de prévention du suicide; enfin, charger l'organisme national de coordination de réaliser une campagne pancanadienne de sensibilisation et d'éducation sur le suicide, et lui offrir le financement adéquat à cette fin.
Pour conclure, j'aimerais dire que trop de gens, promis à une existence éventuellement épanouissante et remplie d'espoir, écourtent leur vie. Trop de personnes et de familles perdent un être cher qui aurait continué à enrichir leur vie et leur collectivité.
Des centaines de milliers de personnes au pays ont vu leur vie transformée à jamais par le suicide tragique et inutile d'un proche. Il peut s'agir de vos électeurs, de vos voisins, de vos amis, de membres de votre famille et même de collègues du Parlement.
On peut prévenir le suicide. Quand on vous demandera ce que vous avez fait pour prévenir le suicide au Canada, que répondrez-vous?
Il y a de l'espoir, et avec votre aide, nous pouvons sauver des vies et apaiser ceux qui souffrent. Et nous le ferons.
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Je voudrais remercier la présidente et les membres du comité de me donner la possibilité de venir ici vous parler.
Mes observations s'articuleront autour de trois thèmes: premièrement, j'aborderai les conséquences à long terme des blessures liées au sport; deuxièmement, j'expliquerai où nous en sommes au chapitre de la prévention des blessures sportives; et troisièmement, je parlerai de nos options.
Les conséquences à long terme que les blessures sportives entraînent, tant sur le plan individuel que collectif — pensons au système de soins de santé —, sont notables. Selon les données de l’Enquête sociale générale de 2005, quelque 7,3 millions de Canadiens — 28 p. 100 d'entre eux étant âgés de 15 ans ou plus — s’adonnaient à des sports et à des activités physiques. Cela représente environ 59 p. 100 de la population. Malheureusement, on constate que les taux de participation ont baissé de 20 p. 100 par rapport à 1992. Parallèlement, on a vu s'accroître les taux d'obésité, non seulement chez les jeunes, mais dans tous les groupes d'âge.
D'un point de vue économique, le rapport de 2009 de l'organisme SAUVE-QUI-PENSE, intitulé Le fardeau économique des blessures au Canada, indiquait que les coûts directs et indirects des blessures sportives, pour le système canadien de soins de santé, avoisinent 188 millions de dollars. Cela ne donne qu'un aperçu de l'étendue de la situation, car il est question uniquement des blessures recensées par les hôpitaux. Ce sont des données sur une catégorie très limitée de blessures, c'est-à-dire celles où une personne se fait frapper par une pièce d'équipement, comme une rondelle ou un bâton de hockey ou une balle de baseball, ou celles où une personne fonce dans une bande de patinoire ou un filet, ou quelque chose du genre. On ne recueille pas toutes les données dont nous avons besoin.
De récents travaux sur les commotions liées au sport ont révélé un lien très étroit entre les commotions multiples — par exemple, les athlètes qui en ont deux ou plus durant leur carrière — et certains symptômes apparentés à la maladie d'Alzheimer tels que la déficience cognitive, la perte de mémoire, les étourdissements, etc. Et nous n'avons pas encore réussi à mesurer les effets émotionnels, personnels et économiques à long terme de ce genre de blessures sur les personnes touchées, leur famille et la société.
Toutefois, même si nous disposons de données limitées, nous pouvons très clairement comprendre que les blessures liées au sport ont une incidence. Par ailleurs, nous ignorons l'effet des blessures sportives sur le taux de participation des enfants et des jeunes. Est-ce que les enfants abandonnent le sport parce qu'ils se font mal ou parce qu'ils ont peur de se blesser? Est-ce que certains évitent même de pratiquer des sports parce qu'ils craignent de se faire mal ou parce que leurs parents considèrent les sports comme trop dangereux et les empêchent de s'y adonner?
Cela dit, nous savons tous que les bienfaits du sport dépassent les risques, mais il y a des risques évitables. Nous devons les prévenir, ou du moins atténuer leurs effets. Il existe plusieurs moyens d'atteindre ces objectifs.
Comme universitaire, je m'en voudrais de ne pas mettre l'accent sur la recherche. C'est ce que je suis payée pour faire. Dans le domaine des blessures sportives, la recherche, tant au Canada qu'à l'étranger, a littéralement explosé ces vingt dernières années. Notre champ d'étude est reconnu et notre compréhension des enjeux s'améliore, ce qui nous incite à approfondir nos recherches.
Bon nombre de travaux de recherche sont axés sur la surveillance des blessures, la détermination des causes des blessures et l'élaboration de programmes de prévention. Les quelques centres de recherche — par exemple, le groupe de recherche sur la prévention des blessures sportives de l'Université de Calgary — concentrent vraiment leurs efforts là-dessus, au point de tout consigner: le nombre de coups à la tête qui entraînent des commotions, le nombre de blessures du genou et ainsi de suite. Ils arrivent à bien décrire ce qui se passe.
Aussi utiles que soient ces données, elles n'expliquent nullement comment et pourquoi le comportement joue un rôle dans les blessures, ni comment les facteurs externes influent sur ce comportement. Par exemple, la pression de gagner qui pèse sur les joueurs et les entraîneurs ou la pression de se rendre à un autre niveau peuvent jouer un rôle.
Nous commençons à constater, de la part du gouvernement, une certaine reconnaissance des blessures et de leur prévention en tant qu'enjeux importants en matière de santé. Par exemple, le discours du Trône du gouvernement fédéral l'automne dernier attirait l'attention sur la prévention des blessures. Déjà en 2005, le document publié par les ministres de la Santé, Pour un Canada plus sain: faire de la prévention une priorité, faisait ressortir la nécessité de prévenir les blessures. Même si aucun de ces documents ne faisait référence aux blessures sportives en particulier, on peut supposer qu'il en est question.
Quelles sont nos options? Nous pouvons continuer à énumérer et à décrire les blessures, mais il nous faut recueillir davantage de données pour mieux comprendre les blessures sportives.
Surtout, nous ne devons pas envisager la question seulement sous l'angle de la prévention des blessures, mais aussi sous celui de la sécurité dans le sport, pour mettre en relief l'idée que les blessures ne sont pas inévitables et qu'elles ne font pas partie intégrante de la pratique des sports. Une des façons d'y parvenir, c'est par le truchement de programmes d'éducation axés sur les compétences comme Play it Cool, le programme auquel je travaille.
En quoi consiste le programme Play it Cool et en quoi est-il différent des autres? C'est un programme d'intervention axé sur la sécurité et destiné à réduire les blessures dans le hockey mineur. La beauté d'un tel programme, c'est qu'on peut l'adapter en fonction de n'importe quel sport. Il comprend un volet éducatif en ligne qui aide les entraîneurs à favoriser l'acquisition de compétences en mettant l'accent sur la sécurité.
Au moment d'élaborer le projet initial, nous avons demandé à des enfants de nous dire pourquoi ils voulaient être de bons patineurs. La grande majorité des enfants, du moins les garçons, ont répondu: « Je pourrai jouer dans la LNH. » C'est bien beau et admirable, mais la vraie réponse est la suivante: « Si quelqu'un me rentre dedans, je serai stable, je pourrai absorber le choc et je risque moins de me blesser. »
Nous n'essayons pas de changer les règles d'une partie de hockey; nous essayons de changer la manière d'envisager le hockey afin que les enfants acquièrent les compétences nécessaires, au hockey et dans tout autre sport, pour jouer longtemps et avec succès. Nous voulons surtout aider les entraîneurs à revoir leur méthode d'enseignement des compétences de sorte qu'ils privilégient la sécurité au lieu d'essayer de créer le prochain Wayne Gretzky ou Sidney Crosby.
Qu'attendons-nous du gouvernement? Qu'il nous aide à mieux comprendre les blessures sportives et leur incidence en améliorant les systèmes actuels de surveillance des blessures et qu'il nous aide à mettre en place de nouveaux systèmes et de nouveaux partenariats.
Nous voulons que le gouvernement nous aide à sensibiliser davantage les gens à la gravité de ce type de blessure. Nous souhaitons que les blessures sportives soient considérées comme une catégorie distincte de blessure, comme les accidents de la route et le suicide, et qu'on élabore une politique nationale de sécurité dans le sport, assortie de l'infrastructure nécessaire pour en assurer la coordination, la mise en oeuvre et le maintien. Nous voulons par là amener la population à comprendre que ce n'est pas correct que des enfants se blessent en pratiquant leurs sports préférés. Ce n'est pas normal.
Nous voulons que le gouvernement nous aide à trouver des solutions et à définir des pratiques exemplaires. Si on nous aide à améliorer les collaborations et les partenariats entre les chercheurs et ceux qui font campagne pour la prévention des blessures, au niveau gouvernemental ou non, et les principaux organismes responsables de la santé et des sports, nous en arriverons à des solutions viables pour réduire l'incidence des blessures dans le sport.
Enfin, nous voulons qu'on nous aide à faire changer les mentalités pour passer de la simple prévention des blessures à la promotion de la sécurité dans le sport.
Merci.
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Maintenant, ma fille sera embarrassée à jamais et elle ne sera pas contente.
Robin et moi avons vécu une tragédie il y a environ 15 ans, le 19 novembre pour être précis. Son frère, mon fils, est mort à cause d'une explosion à son lieu de travail, à Brampton, en Ontario. C'est le feu qui l'a tué. Louis vous a fourni un graphique qui indique que le feu est la cause de 2 p. 100 des décès. Quatre-vingt-quinze pour cent du corps de Sean a été brûlé au troisième degré. C'est arrivé dans un lieu de travail où on a constaté de nombreuses violations.
C'est un peu décourageant d'être ici, quoique je sois ravi de vous parler. La semaine dernière, en Nouvelle-Écosse, un verdict a été rendu dans une affaire concernant un jeune homme mort à cause de brûlures au troisième degré sur 95 p. 100 de son corps. Il travaillait dans l'industrie automobile et manipulait le même genre de produits chimiques. L'amende imposée en Nouvelle-Écosse équivaut à la moitié de celle imposée à l'employeur de mon fils il y a 15 ans.
Cela fait 15 ans que j'oeuvre à l'échelle du pays à faire évoluer les attitudes et la culture en ce qui a trait à la sécurité au travail, à dire aux gens qu'on peut prévenir ces blessures. Le nombre de blessures en milieu de travail a diminué radicalement, ce qui prouve qu'en concentrant nos efforts sur la sécurité, nous pouvons trouver des solutions. Or, il est regrettable que l'attitude vis-à-vis la responsabilisation en milieu de travail et l'importance qu'on accorde à la sécurité diffèrent d'une région à l'autre du pays. La Nouvelle-Écosse envoie un terrible message au reste du Canada. J'espère sincèrement qu'on interjettera appel de la décision dans cette province.
Ceci dit, ce dont je voulais vous entretenir aujourd'hui, c'est de — eh bien, choisissez la formulation que vous préférez — la disparité en matière de blessures ou l'écart au chapitre de la durée de vie au pays. Je m'explique. Si vous vivez en Ontario et que vous envoyez votre enfant en Saskatchewan ou au Manitoba, il y a une fois et demie à deux fois plus de probabilités — je ne connais pas les chiffres exacts — qu'il meure ou devienne handicapé de façon permanente à la suite d'un accident de travail là-bas qu'ici. C'est vrai pour d'autres types de blessures aussi. Les taux de mortalité et de blessure varient d'une province à l'autre.
Notre système de compétences provinciales, ce modèle issu de la Confédération qui nous sert à merveille à bien des égards, crée de graves disparités ou écarts.
Nous savons aujourd'hui qu'il existe de grandes pratiques exemplaires. Certaines mesures fonctionnent, mais on les applique différemment selon la province. Pourquoi ne fait-on pas preuve de leadership à l'échelle nationale?
Il y a sept ou huit ans, j'ai rencontré un sous-ministre adjoint du ministère fédéral du Travail, lequel a un certain rôle à jouer à l'égard des blessures en milieu de travail, mais un rôle limité. J'ai dit à ce monsieur que j'essayais de déterminer ce que le gouvernement fédéral pouvait faire pour améliorer la sécurité au travail, du moins sur le plan bureaucratique. C'est une compétence qui relève tellement des provinces. Tout est réglementé par les commissions des accidents du travail. Et le ministère en question n'avait pas d'argent. Je le comprenais. Que faudrait-il pour qu'un gouvernement fédéral, peu importe son allégeance politique, prenne l'initiative et établisse une norme nationale? J'ai dit au sous-ministre adjoint que, d'après ce que je comprenais, ce que j'avais constaté, le gouvernement fédéral ne faisait pas montre de leadership dans ce dossier. Il m'a regardé — et il connaissait mon histoire et la raison de mes démarches — et il m'a dit que j'avais raison.
Je lance donc un appel. Nous devons nous doter de normes nationales. Nous n'en avons pas, contrairement à d'autres pays. Nous avons entendu des témoignages réclamant des stratégies nationales sur la santé mentale, le suicide. C'est bien. Quel est le problème?
Il y a plein de solutions techniques, mais je ne vais pas prétendre vous les présenter parce qu'il y a des gens beaucoup plus compétents que moi pour cela. Toutefois, je peux vous dire qu'à la fin de la journée, 35 Canadiens seront morts et plus de 10 personnes seront devenues quadriplégiques. Ce genre d'accident touche tout le monde, sans égard à l'allégeance politique: un directeur des communications pour le Parti libéral, le médecin des Sénateurs, un député quadriplégique du Manitoba, le fils d'un ministre conservateur des Finances qui se suicide, etc. La politique n'a rien à voir. Nous avons besoin de leadership au niveau national.
C'est décourageant, je dois dire. Après 15 ans d'efforts, je trouve décourageant de voir que la situation n'a pas évolué.
C'est formidable que vous soyez réunis ici pour discuter de ces questions. C'est l'occasion de dégager un consensus, même si le pays est relativement divisé sur le plan politique à l'heure actuelle.
Il y a quelque chose que nous chérissons tous. Nos enfants, nos mères, nos pères, nos amis, tous les êtres humains comptent pour nous.
J'aimerais conclure en disant qu'il faut se concentrer sur cinq éléments. Laissons les détails de côté. Il faut se concentrer sur cinq éléments généraux et vagues.
Tout d'abord, il y a la constance. Il y a quelques années, les autorités d'une province, l'Alberta pour être exact, avaient dit, à propos d'un projet sur la sécurité au travail: « Ah non, nous avons fait une campagne sur la sécurité des jeunes travailleurs l'an dernier. » C'est comme si, une année, on avait décidé d'exposer les jeunes à une campagne de sensibilisation sur un thème et que, l'année d'après, on en faisait une sur la sécurité routière. Non. Une certaine constance est essentielle.
En Ontario, par exemple, il y a 45 p. 100 moins de blessures graves chez les jeunes travailleurs que partout ailleurs au pays. C'est parce que la province prend des mesures depuis dix ans. Elle a sabré dans le financement cette année parce qu'il y a un nouveau régime financier en place. Évidemment, il y a tout un aspect financier à cette question. Si nous affichons un taux de blessures au travail plus faible que dans les autres provinces, c'est parce que nous dépensions 90 millions de dollars par an pour la prévention seulement. Oui, 90 millions par année, comparativement à un investissement nul de la part du gouvernement fédéral. Aurions-nous pu obtenir les mêmes résultats avec 50 millions de dollars? Bonne question. Maintenant, si nous réduisons encore et encore le financement, si nous ne sommes pas constants, ce sont des vies humaines qui sont à risque. Qui meurt parce qu'il ou elle n'était pas au courant? Je ne sais pas. La constance, voilà la clé.
Autre élément essentiel: la volonté. Si vous croyez qu'il faut du leadership et que vous avez la volonté nécessaire, tout peut arriver. J'attends de ma députée, qui est ici présente, qu'elle ait cette volonté.
:
Je vais essayer de prendre appui sur certaines observations formulées que vous avez entendues jusqu'ici.
[Français]
Je parlerai français de temps à autre. J'ai quitté le Québec il y a 30 ans et je manque de pratique. S'il y a des questions en français, ma collègue Danielle y répondra.
[Traduction]
Mon député, , est ici également. Je veux essayer de faire un résumé de ce qui a été dit pour que vous puissiez commencer à pratiquer la médecine sans permis. En effet, un groupe comme le vôtre peut sauver plus de vies que je ne le pourrai jamais comme urgentologue.
J'occupe le poste de président du collège royal, qui représente 44 000 spécialistes internationaux. Il compte parmi les organisations professionnelles les plus respectées au monde. Nous avons reconnu que les blessures constituent un problème important et nous demandons à nos membres —chirurgiens en traumatologie, neurochirurgiens, chirurgiens orthopédistes, physiatres ou pédiatres — de nous aider à lutter contre.
Nous dépensons 194 milliards de dollars par année en soins de santé et les gens se demandent ouvertement ce que nous en faisons. Une partie du problème réside dans le fait que beaucoup de nos patients nous arrivent à la suite d'événements traumatiques: tentative de suicide, collision en voiture, blessure en milieu de travail, blessure sportive, blessure liée au transport, blessure subie à la maison, blessure infligée à la ferme. De toutes les causes des troubles que nous traitons, les blessures sont sans doute ce qu'il est le plus facile de prévenir.
Les blessures représentent la principale cause de décès chez les Autochtones, devant le cancer, les maladies du coeur et toutes les autres maladies combinées. Chez les jeunes âgés de 1 à 19 ans, c'est aussi la principale cause de mortalité.
Si je vous dis « ruban rose », vous pensez tout de suite à la maladie qui y est associée. Vous savez que tout le pays est mobilisé. L'intérêt est là, on mène des travaux de recherche là-dessus, il y a du financement et la population est très sensibilisée. Cependant, vous ne comprenez pas bien le problème que représentent les blessures parce que vos électeurs ne le comprennent pas non plus. Pour eux, ce sont des accidents. Le Canadien moyen associe les blessures aux accidents. Les gens parlent souvent de « bête accident » quand ils veulent justifier ce qui est arrivé, mais je n'ai jamais entendu quiconque se serrer la poitrine à l'urgence et dire « Je suis en train de faire une bête crise cardiaque ». Étant donné que les gens déclarent très souvent des blessures — des prétendus accidents — et que c'est la principale cause de décès chez les Canadiens de moins de 45 ans, nous sommes devenus habitués aux blessures et nous pensons que c'est normal.
Il y a environ 50 ans, la Suède avait un taux de mortalité très élevé par rapport au nôtre; il était pratiquement deux fois plus élevé. De nos jours, la Suède affiche l'un des taux de décès attribuables à des blessures les plus faibles au monde. Le Canada ne fait plus aussi bonne figure qu'autrefois.
L'Australie nous a tracé la voie à suivre en adoptant une stratégie nationale. La Nouvelle-Zélande nous a donné l'exemple. Je reviens de l'Arabie saoudite et d'Oman. Ces deux pays veulent trouver une solution nationale au problème des blessures.
Si vous cherchez une occasion facile à saisir en matière de soins de santé, vous l'avez trouvée. Les blessures, c'est le seul mal qu'on peut éliminer du jour au lendemain grâce à des efforts d'éducation et d'application, des mesures techniques et des incitatifs économiques. Nous savons ce qu'il faut faire. Il est possible de réduire presque instantanément ce fardeau.
Quels en seraient les effets? Les délais d'attente dans les salles d'urgence s'en trouveraient diminués. Comme urgentologue, je peux vous dire que, parfois, de 30 à 45 p. 100 des cas que nous voyons à l'urgence sont liés à une blessure. Les délais pour les opérations chirurgicales non urgentes seraient aussi raccourcis, car nos interventions traumatologiques passent avant tout le reste. Environ 12 p. 100 des lits d'hôpital sont occupés par des patients blessés. Paul a omis de parler des conséquences que peuvent avoir les blessures sur les familles. Cela peut se traduire par des divorces, des séparations et l'abus d'alcool et d'autres drogues. C'est dévastateur. Il s'agit probablement du problème de santé publique le plus sous-estimé à l'heure actuelle.
La bonne nouvelle, c'est que vous pouvez prendre des mesures similaires à celles prises aux États-Unis en 1985. L'Institute of Medicine avait produit un petit livre rouge, intitulé Injury in America, qui décrivait le problème des blessures. Par la suite, un centre de recherche et de prévention des blessures a vu le jour, au sein des Centers for Disease Control, à Atlanta, en Géorgie.
Ici, nous avons l'Agence de la santé publique du Canada. Je suis sûr que le Dr David Butler-Jones, après avoir examiné le dossier, serait en mesure de chapeauter un centre national de recherche et de prévention des blessures qui se pencherait sur les différentes sortes de blessures.
Une blessure survient quand le corps ne peut tolérer l'excès d'énergie qui lui est transféré. C'est la seule raison pour laquelle les gens se blessent. La blessure peut être intentionnelle ou non intentionnelle et elle peut découler de soins de santé. Nous infligeons parfois des blessures aux gens en leur prodiguant des soins de santé. C'est pourquoi, il y a plusieurs années, le gouvernement fédéral et le collège royal ont créé l'Institut canadien pour la sécurité des patients. Nous nous sommes occupés de ce problème, nous y travaillons, mais personne n'a jamais réglé le problème des blessures dans une perspective nationale, comme il se doit.
Je sais que les soins de santé — outre ceux offerts aux Autochtones, à la GRC et à l'armée — relèvent des provinces, mais je suis d'avis que le gouvernement fédéral peut jouer un rôle très significatif. Il peut dire aux provinces ceci: « Écoutez, nous n'allons pas vous dire quoi faire chez vous, mais voici notre vision nationale. Voici notre stratégie nationale de réduction des blessures. Nous aimerions que les provinces et les territoires l'appliquent. Voici ce que nous pouvons faire pour vous aider. »
Autrement dit, le gouvernement fédéral peut guider sans imposer. Il peut cibler les provinces qui ont des problèmes.
[Français]
La province de Québec a un grave problème de suicide. La province de l'Alberta a aussi un grave problème de suicide.
[Traduction]
En Alberta, il y a plus de gens qui se suicident que de gens qui meurent dans des collisions automobiles.
Le nombre de Canadiens qui décèdent chaque année des suites de blessures, c'est l'équivalent d'un 737 rempli à pleine capacité qui s'écraserait tous les cinq jours. Imaginez que, tous les cinq jours, un 737 de WestJet rempli s'écrase. À la fin de l'année, cela donne environ 14 000 Canadiens décédés.
Comment les autorités fédérales réagiraient-elles si un 737 s'écrasait tous les cinq jours? On mettrait fin aux activités de la compagnie aérienne jusqu'à ce qu'on découvre le problème. Or, parce les morts des suites de blessures surviennent ici et là, qui sur nos routes, qui dans nos maisons, quelques-unes — un grand nombre en fait — par suicide, d'autres au travail, d'autres en jouant, certaines touchant des enfants, d'autres des Autochtones, des aînés ou des jeunes, leur nombre est un peu fractionné. Personne n'a additionné tous les chiffres.
Il faut considérer le nombre global et reconnaître qu'assez, c'est assez. Paul est frustré; je le suis aussi. Nous avons une occasion en or aujourd'hui: vous pouvez dire qu'il faut agir pour régler ce problème.
Chaque parti doit s'y mettre. Il faut donner l'impulsion aux provinces.
Quel est le financement requis? Je peux avancer le chiffre modeste de 30 millions de dollars par année pour commencer. En Alberta, nous avons établi le coût de pareille initiative et pour contenir le seul problème des blessures causées par des accidents de la route dans la province, il faudrait investir près de 5 ou 6 millions de dollars par an. Vous pourrez consulter des gens pour établir les coûts.
Si le Père Noël devait laisser sous mon arbre un cadeau de votre part, j'aimerais que ce soit un mot du comité qui dise: « Wow! Grâce à vous, nous avons compris que les blessures représentent un grave problème. Nos électeurs ne nous en avaient pas parlé, parce qu'ils ne s'en rendaient pas compte eux-mêmes. » Mais 14 000 Canadiens meurent des suites de blessures. Un quart de million sont hospitalisés. Nos urgences sont pleines à craquer.
D'autres pays nous ont montré que la prévention donne d'excellents résultats. Ces quatre ou cinq dernières années, l'Australie a vu son nombre de décès dus à des accidents automobiles réduit de moitié — il est passé de 733 à 300 ou à peu près — et ce résultat se maintient. Chaque dollar investi dans la sécurité routière a permis d'économiser 22 dollars. Ce sont des chiffres stupéfiants.
Je n'utiliserai pas les dix minutes qui me sont accordées. Ce que j'aimerais, c'est engager le dialogue avec vous et répondre à vos questions pour que, lors de vos délibérations, vous sachiez si nous essayions de vous embobiner ou s'il s'agit d'un problème que nous avons négligé trop longtemps et auquel il faut s'attaquer.
Le collège royal est plus que disposé à mobiliser ses 44 000 spécialistes pour convaincre les municipalités, les gouvernements provinciaux, les divers ministères gouvernementaux et, surtout, la population canadienne d'agir, afin que plus personne n'ait à subir l'épreuve vécue par la famille Kells.
À l'urgence, la pire chose qu'il me soit donné de faire, c'est de marcher de la salle de traumatologie à la salle d'attente et d'annoncer à une famille que leur proche vient de mourir.
Il faut préciser que près de 60 p. 100 des décès surviennent sur les lieux de l'accident. Accroître le nombre de médecins, d'infirmières et d'hélicoptères ne réglera pas le problème. Il faut prévenir les blessures. C'est le seul remède.
D'entrée de jeu, j'ai dit que vous pourriez pratiquer la médecine sans permis. Je ne blaguais pas. Si vous décidez d'agir et que vous le faites correctement, vous pourrez dire à vos enfants et à votre famille que vous avez pris part au mouvement qui a contribué à réduire les blessures au Canada.
La situation ne peut empirer. Au chapitre du taux de blessure chez les enfants, le Canada fait piètre figure sur la scène internationale. Nous nous classons parmi les derniers des pays développés. C'est une honte nationale.
Ce problème, on peut le régler.
Nous vous remercions de nous avoir donné la possibilité de comparaître ici. Nous avons hâte de discuter avec vous.
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Oui, ce n'est pas un problème.
Dans le cas des blessures involontaires, 38 p. 100 sont des chutes. Et il n'y a pas que les personnes âgées qui tombent. Les enfants tombent, les gens tombent au travail, partout en fait. Environ le quart des blessures sont causées par un véhicule, 5 p. 100 sont des empoisonnements, 2 p. 100 sont des brûlures, 1 p. 100 sont attribuables à des coups reçus en pratiquant un sport et 1 p. 100 sont des noyades. On peut dire que les accidents de véhicules, le suicide et les chutes sont les principales causes.
Je m'intéresse de plus en plus à une nouvelle catégorie. Les prétendus empoisonnements accidentels constituent maintenant la troisième cause de décès en importance en Alberta. Il s'agit de surdoses, ce ne sont pas des empoisonnements accidentels. Ces surdoses se produisent chez des gens qui abusent de médicaments sur ordonnance ou en vente libre.
Cette nouvelle catégorie est rapidement en train de devenir problématique, mais nous savons où se situe le problème. En fait, les médecins légistes ou les coroners doivent être avisés des morts subites et inexpliquées, c'est la loi. Le problème, c'est que personne n'assure de suivi. Nous avons toutes ces blessures qui tombent dans différentes catégories, mais aucun organisme central n'examine les chiffres.
Ces chiffres, comme je l'ai dit, représentent un 767 rempli à capacité qui s'écrase aux cinq jours. Il s'agit d'un problème majeur. Ne perdez pas de vue que ce sont là ceux qui meurent. Ceux qui ne meurent pas coûtent encore plus cher au système de santé, on parle ici des traumatismes crâniens et des traumatismes de la moelle épinière.
Anciennement, ces gens mouraient. Ils ne meurent pas aujourd'hui et il y a dans toutes les collectivités de nombreux établissements de soins à long terme pour les victimes de traumatismes crâniens graves qui ne se remettront jamais, de même que pour les victimes de traumatismes de la moelle épinière.
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Je voudrais discuter de la motion générale.
Ce serait prématuré, pour le comité, d’appuyer cette motion. Nous avons entendu la ministre de la Santé témoigner au comité il y a quelques semaines, et de nouveau la semaine dernière. Elle disait que le projet n’avait pas été rejeté, qu’on en poursuivait simplement l’analyse.
La ministre a aussi mentionné que le ministère considérait que les mises en garde percutantes sur les dangers du tabac ne devraient pas constituer un programme en soi.
L’environnement social a beaucoup évolué depuis l’adoption de ces mises en garde, il y a 10 ans. Le moment est venu de recentrer nos efforts pour nous assurer que ces mises en garde atteignent le plus grand nombre de fumeurs possible tout en demeurant efficaces et d’une bonne valeur qualité-prix.
Santé Canada examine actuellement des moyens innovateurs d’élargir les stratégies actuelles en améliorant la présence sur Internet de manière à atteindre plus de Canadiens par les médias sociaux comme Twitter, Facebook, etc.
Il importe de se rappeler qu’il n’y a pas de solution unique qui permettrait de réduire encore le tabagisme au Canada. Le Canada est parvenu à réduire le taux de tabagisme parce que nous avons créé un environnement contrôlé à large échelle grâce à une gamme d’instruments qui fonctionnent de façon concurrente. Nous avons par exemple sensibilisé la population aux dangers de la fumée secondaire, interdit la publicité, imposé des taxes élevées, interdit la vente aux jeunes, etc.
Compte tenu de ce que nous a dit la ministre de la Santé, je ne peux pas appuyer cette motion. Il serait prématuré, pour le comité, de faire rapport de cette motion à la Chambre. Je suggère que le comité laisse au ministère le temps de poursuivre son bon travail. Jusqu’à maintenant, les démarches du ministère ont permis au Canada d’avoir l’un des taux de tabagisme les plus bas du monde.