:
Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous remercie aussi de votre accueil. Je tiens à saluer les membres du Comité permanent des anciens combattants.
Dans un premier temps, je voudrais vous présenter les deux personnes qui m'accompagnent. Il s'agit de la sous-ministre d'Anciens Combattants Canada, Mme Suzanne Tining, et de M. James Gilbert, le sous-ministre adjoint aux Politiques, communications et commémoration.
Monsieur le président, je pourrais faire une allocution très brève et vous dire qu'en fin de compte, j'ai besoin de milliards de dollars pour les vétérans, mais vous êtes en droit de savoir pourquoi. C'est la raison pour laquelle j'ai préparé une allocution qui portera essentiellement sur deux points, notamment les fonds nécessaires dont j'ai besoin pour compléter l'année, c'est-à-dire le Budget supplémentaire des dépenses (C). Je vais également solliciter l'appui des membres du comité pour le budget de base de l'année prochaine, soit l'année 2012-2013 qui débutera le 1er avril.
[Traduction]
Monsieur le président, je tiens à dire clairement, d'entrée de jeu, que le gouvernement maintient les prestations pour les anciens combattants et que nous faisons beaucoup de progrès dans nos efforts pour nous assurer que ces braves hommes et femmes — dont certains sont ici aujourd'hui, ce qui rend cette réunion d'autant plus importante — reçoivent les services sans tracas qu'ils demandent et qu'ils méritent.
La priorité du ministère est de fournir des services et prestations qui sont adaptés aux besoins des anciens combattants et de leur famille tout en s'assurant que tous les Canadiens se souviennent de leurs réalisations et de leurs sacrifices. Dans le Budget principal des dépenses 2012-2013, on accorde près de 3,6 milliards de dollars à Anciens Combattants Canada, ce qui représente une augmentation de 44,8 millions, c'est-à-dire 1,3 p. 100 par rapport au Budget principal des dépenses de l'an dernier, celui de 2011-2012.
[Français]
Nous déployons tous les efforts nécessaires pour moderniser et mettre à jour nos activités, dans le but de maintenir un équilibre entre la prestation des services aux anciens combattants et, bien sûr, aux combattants de l'ère moderne, que ce soit ceux qui ont servi en Corée, dans les Balkans, en Bosnie, en Afghanistan ou lors de la Seconde Guerre mondiale.
[Traduction]
À cette fin, nous travaillons en étroite collaboration avec divers groupes d'anciens combattants. Ainsi, ils pourront nous aider à trouver un juste équilibre dans notre réponse et nos actions, tandis que nous essayons de régler les questions liées au changement démographique chez les anciens combattants du Canada.
[Français]
Il y a quelques semaines, à Winnipeg, j'a annoncé l'initiative Cutting Red Tape, afin de réduire la paperasse. Ce plan d'action réduira les formalités administratives pour les anciens combattants et les vétérans, et permettra de leur fournir les soins qu'ils méritent. Un des éléments majeurs de cette annonce est l'utilisation d'un langage clair et simple.
[Traduction]
Comme je l'ai indiqué lors de l'annonce, une bonne partie de ce qui est nécessaire à ces améliorations consiste simplement à retourner aux sources et à moderniser le fonctionnement du ministère.
Dans cette optique, nous mettons en place une technologie plus moderne et plus efficace afin de faire des retards causés par la bureaucratie une chose du passé. Nous allons rendre nos politiques et nos programmes plus pertinents; améliorer l'accès électronique aux avantages et aux services; fournir un service professionnel rendu par des employés qui comprennent la culture militaire et qui aident les militaires à faire la transition à la vie civile en toute harmonie. Pour y parvenir, nous utiliserons un langage clair.
L'an dernier, monsieur le président, nous avons traité 41 000 lettres, principalement des demandes de prestations d'invalidité présentées par les anciens combattants. Pour chaque demande traitée, une lettre a été envoyée pour les informer de la décision prise. Les anciens combattants et l'ombudsman des anciens combattants nous ont dit que les lettres sont trop compliquées et qu'elles doivent être écrites dans un langage plus simple et plus clair.
[Français]
Comme vous le savez, nous émettons près de 41 000 lettres par année aux vétérans pour des demandes d'invalidité. Au cours des dernières années, il y a eu des améliorations dans la façon dont nous rédigeons ces lettres, mais ce n'est pas suffisant, et l'ombudsman nous a demandé d'aller plus loin.
C'est la raison pour laquelle, au moment où l'on se parle, les vétérans reçoivent maintenant une lettre beaucoup plus claire et fragmentée selon les éléments suivants, à savoir: quelle est la requête du vétéran, quelle est la réponse, quelles sont les évidences, quelles sont les preuves sur lesquelles nous nous sommes appuyés, quelles sont les références et quels sont les moyens permettant au vétéran d'aller de l'avant.
[Traduction]
Nous avons entendu les anciens combattants et nous avons agi en fonction de ces recommandations.
Les lettres sont plus faciles à lire et à comprendre. De plus, nous contactons directement les nombreux anciens combattants qui ont récemment reçu cette lettre pour demander ce qu'ils en pensent. Une meilleure formation des employés et une meilleure technologie permettront d'assurer que les lettres sont traitées plus rapidement et qu'elles satisfont aux normes acceptées de langage simple.
Nous avons créé une nouvelle brochure qui explique les services et les avantages offerts aux anciens combattants et à d'autres personnes. Elle offre un aperçu du ministère.
Nous sommes en voie de moderniser les outils que nos employés utilisent pour aider les anciens combattants. Le navigateur des avantages permettra aux employés de trouver plus rapidement l'information sur les programmes et les services qui conviennent le mieux à la personne dont ils s'occupent. Nous nous employons à créer un outil en ligne semblable que nous prévoyons rendre accessible aux anciens combattants lorsque nous aurons réussi à rendre son utilisation plus conviviale.
Les anciens combattants peuvent voir une différence. Dans la dernière année, nous avons réduit le temps requis pour informer les anciens combattants d'une décision concernant leurs prestations d'invalidité, ce qui se reflète par l'augmentation du financement demandé dans le budget supplémentaire des dépenses.
[Français]
On a amélioré les temps de réponse dans nos centres d'appels nationaux. Bien sûr, les vétérans peuvent maintenant bénéficier du mécanisme de dépôt direct pour recevoir leur argent plus rapidement.
On a annoncé plusieurs autres initiatives. Évidemment, au cours de la dernière année, la plus importante est l'initiative relative aux améliorations à la Nouvelle Charte des anciens combattants. C'est la raison pour laquelle je suis ici, notamment en ce qui a trait au Budget supplémentaire des dépenses (C). En effet, la demande relative à ces nouvelles mesures est très forte. On estime qu'au cours des cinq prochaines années, 4 000 vétérans bénéficieront de cette mesure. C'est un investissement supplémentaire de 189 millions de dollars. Comme vous le savez, notre ministère doit indiquer au Conseil du Trésor quelles sont nos prévisions budgétaires à long terme, et on parle d'un investissement de l'ordre de 2 milliards de dollars pour la durée de vie du programme, donc des améliorations à la Nouvelle Charte des anciens combattants
[Traduction]
Grâce à ces améliorations, nous nous assurons que les anciens combattants et les membres des Forces canadiennes — surtout les anciens combattants d'aujourd'hui — reçoivent les soins dont ils ont besoin au bon moment, et aussi longtemps qu'il le faudra.
En janvier, le premier ministre Stephen Harper a annoncé le financement du programme Du régiment aux bâtiments.
[Français]
Fait particulièrement intéressant, ce programme a été lancé de concert avec les syndicats, le gouvernement provincial de l'Ontario, dans ce cas-ci, et avec des ressources du secteur privé afin d'offrir aux vétérans des possibilités d'emploi dans l'industrie de la construction.
Dans ce cas, c'est l'entreprise TransCanada qui a accepté de débloquer des fonds, avec le gouvernement. C'est donc une forme de partenariat public-privé au bénéfice des anciens combattants. Et je dois dire qu'à ce jour, ce programme nous donne une très bonne réponse.
[Traduction]
Chaque année, monsieur le président, environ 4 000 membres des Forces canadiennes font la transition à la vie civile. Pendant leur carrière, beaucoup d'entre eux ont acquis des compétences hautement polyvalentes à titre d'artisans spécialisés, d'ingénieurs et de soudeurs, pour n'en nommer que quelques-uns. D'autres ont de l'expérience en administration, en leadership, en gestion de projet ou en planification, des compétences qui pourraient être utilisées au sein d'une des 260 000 entreprises du secteur de la construction.
Monsieur le président, la participation au programme Du régiment aux bâtiments est bonne, et nous nous appuyons sur ses résultats pour élargir le programme et l'étendre à d'autres régions du pays.
À ce moment-ci, j'aimerais remercier les députés de leur travail sur le rapport sur la commémoration. Je vais vous donner une réponse sous peu. À l'approche du centenaire de la Première Guerre mondiale, il est particulièrement important que nous nous préparions pour cet important événement.
En fait, à plus court terme, le 9 avril nous célébrerons, au Canada et en France, le 95e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy. Pour la deuxième année consécutive, plus de 500 cadets organiseront une cérémonie à la chandelle le 8 avril, et ils tiendront une veille à la tombe du Soldat inconnu pendant toute la nuit. Ils participeront aussi à la cérémonie nationale qui aura lieu le lendemain matin.
Le lundi de Pâques, à Vimy, plus de 5 000 Canadiens se joindront aux anciens combattants, aux organismes de membres et à 100 membres des Forces canadiennes pour la commémoration. Ce sera particulièrement l'occasion de faire une transition pour que les jeunes Canadiens prennent connaissance du rôle clé que le Canada a joué pendant cette bataille et qu'ils en apprennent davantage sur les histoires et les sacrifices des Canadiens pendant la Première Guerre mondiale. Donc, c'est plutôt stimulant.
Le Programme d'aide à l'édification de monuments commémoratifs dans les collectivités et le Programme de restauration de cénotaphes et de monuments sont très bien, monsieur le président, et nous avons aussi besoin de financement supplémentaire en ce moment. Des collectivités de partout au pays demandent des fonds pour restaurer des cénotaphes ou en construire des nouveaux. Je suis certain que des députés qui sont présents sont au courant de projets dans leur circonscription.
Il y a une bonne participation au programme.
[Français]
La semaine dernière, j'étais à Brighton, en Ontario. C'est près de la base militaire aérienne. Le gouvernement y a annoncé une contribution de 50 000 $ pour un projet de construction.
[Traduction]
Ce monument a été inauguré en 1927 par Sir Arthur Currie et il n'a pas été amélioré. Donc, je pense que ce ne serait pas de trop.
En terminant, monsieur le président, je veux simplement réaffirmer que je constate qu'en notre qualité de parlementaires, nous sommes tous ici aujourd'hui pour améliorer la vie des anciens combattants. À titre de ministre des Anciens Combattants, c'est mon objectif fondamental. J'insiste vraiment — et c'est ce que j'ai demandé aux fonctionnaires — pour que nous poursuivions nos efforts pour éliminer les tracasseries administratives et rendre nos programmes plus faciles d'accès.
Sur ces propos, je serais très heureux d'entendre vos commentaires et vos questions.
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Je vais faire de mon mieux dans le temps qui m'est alloué.
Premièrement, j'aimerais parler de la question de l'Hôpital Sainte-Anne avec le député. Actuellement, nous avons une bonne discussion avec le gouvernement du Québec, mais à ce jour, il n'y a pas d'accords de principe ni d'ententes. Donc, en ce moment même, j'ai vraiment besoin du montant total pour l'année financière en cours pour que nous puissions offrir des services de première qualité aux anciens combattants.
Comme vous le savez, nous offrons beaucoup de services aux anciens combattants, des services qu'il est important de maintenir. Entre-temps, je dois vous dire, en ma qualité de ministre, qu'il est important que les négociations avec le gouvernement du Québec avancent, et ce, pour deux raisons. La première, c'est qu'alors que nous avons une diminution de la population, nous avons eu de la difficulté... Nous avons une main-d'oeuvre qualifiée et pour nous assurer que nous lui offrons tous les défis qui lui sont nécessaires, nous devons avoir un...
Nous fermons un étage tous les mois. Ma priorité est donc d'offrir des services de haut niveau aux anciens combattants. C'est pourquoi nous étudions les possibilités avec le gouvernement du Québec et, bien entendu, les employés. C'est un personnel formidable et qualifié. Je pense qu'ils peuvent rendre service au Québec. Voilà pourquoi nous devons aller de l'avant, mais à ce moment-ci, j'ai besoin de tous les fonds.
Vous avez parlé de la question des lourdeurs administratives et j'aimerais revenir sur le tribunal. Je pense que le député aura l'occasion d'en parler. Je crois savoir que le président du tribunal viendra témoigner au comité prochainement.
J'aimerais dire trois choses par rapport au tribunal. Comme vous le savez, le ministère traite plus de 40 000 demandes par année, environ. La plupart des demandes sont acceptées, disons, dans une proportion de trois sur quatre. Certaines demandes ne sont pas acceptées par le ministère et je trouve qu'il est important que les anciens combattants aient les outils nécessaires pour que les décisions soient réexaminées. C'est précisément la raison d'être du tribunal, comme vous le savez bien. L'an dernier, 50 p. 100 des décisions rendues après révision penchaient en faveur des anciens combattants.
Le tribunal est important pour les anciens combattants, mais il ne l'est pas nécessairement pour le ministre ni pour les députés. Il est important d'avoir un tribunal efficace. C'est pourquoi, comme vous le savez, ceux qui sont nommés au tribunal sont des gens qualifiés et compétents. Il s'agit d'anciens agents de la GRC, de militaires, de personnel médical expérimenté. Ce sont des gens qui ont de l'expérience du domaine juridique ou d'autres secteurs. Donc, il est important d'avoir un tribunal efficace parce qu'il aide les anciens combattants.
Il y a sans doute des améliorations à faire, en particulier pour s'assurer que les anciens combattants ne se retrouvent pas dans des procédures trop longues. À mon avis, une des caractéristiques importantes du tribunal, c'est qu'il revêt une dimension propre aux anciens combattants. À mon avis, c'est quelque chose qui tient à coeur aux anciens combattants.
Pour ce qui est du Bomber Command, c'est un bon point. Cela fait partie de la commémoration de la Première... même s'il s'agit de la Seconde Guerre mondiale. Cela fait partie de la commémoration; en tant que gouvernement, avons-nous la capacité d'investir à l'étranger? J'ai reçu des demandes de Gallipoli, par rapport à la Première Guerre mondiale. À Passchendaele, pendant la Première Guerre mondiale, il y a eu un massacre, et dans une maison de la ville, il y a un musée qui relate surtout l'histoire canadienne, me dit-on. Ces gens demandent au gouvernement canadien s'il peut leur offrir du financement. La commémoration du Bomber Command a lieu dans le cadre des Jeux olympiques de Londres. C'est lié aux formidables
[Français]
pilotes de l'air qui ont effectué des bombardement en Allemagne, pendant la Seconde Guerre mondiale.
C'est en effet important d'identifier des mécanismes. On a maintenant des mécanismes pour encourager la commémoration ici, au pays, par des activités ou des cénotaphes. Toutefois, on n'a pas d'outils à l'échelle internationale. C'est clair qu'on doit toujours mettre l'accent sur la commémoration qui se fait ici, au pays, mais il y a de ces rendez-vous qu'on ne peut presque pas manquer. C'est clair que j'ai l'intention de me pencher là-dessus, au cours des prochains mois.
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Merci, monsieur le président
Je vous remercie, monsieur le ministre, et vous souhaite la bienvenue.
Je voudrais tout d'abord faire un commentaire sur la dernière question de M. Casey, qui vous demandait si vous alliez être sensible aux besoins de vos employés, en procédant à la réduction de l'effectif. Je pense qu'il aurait dû plutôt vous demander si vous avez été, ou si vous allez être, sensible aux besoins des anciens combattants et tenir compte des programmes et services qu'ils reçoivent. Après tout, ce sont eux qui constituent la partie la plus importante de votre ministère. C'est la partie la plus importante de votre mandat: offrir en temps opportun les programmes et les services dont les anciens combattants ont besoin.
Dans le Budget principal des dépenses, je constate, monsieur le ministre, qu'il y a en fait une augmentation nette d'environ 45 millions de dollars. La majorité de ce financement — je pense qu'il s'agissait d'un financement supplémentaire net de 85 millions de dollars — était destiné aux indemnités et allocations d'invalidité, aux allocations pour perte de revenus, etc. Je vous félicite, car la réduction d'un budget de la taille du vôtre présente un immense défi, surtout lorsqu'on songe que votre ministère offre à nos anciens combattants, qui le méritent au plus haut point, des services essentiels et dont ils ont grand besoin.
J'ai été moi-même dans les affaires et j'ai survécu à quelques récessions. Je sais que lorsque j'avais à faire des compressions, j'avais une vision dans laquelle si j'avais à réduire quelque chose, il ne fallait pas que cela nuise à mes relations avec mes clients.
Monsieur le ministre, lorsque votre ministère et vous-même avez amorcé le processus de réduction des effectifs, comme vous devez le faire dans des temps comme celui-ci, avez-vous eu ce mandat et cette vision? Vous êtes-vous fixé le mandat par lequel, quoi que vous fassiez, cela ne pouvait pas avoir pour effet de diminuer les services et les programmes destinés aux anciens combattants, ces gens qui ont besoin de notre aide? Était-ce là votre souci premier lorsque vous songiez à des moyens de réduire votre budget?
Je veux remercier le député. J'estime qu'il s'agit d'un privilège que d'être en présence du comité des affaires des anciens combattants, mais également d'être en présence des anciens combattants. Certains ont franchi de grandes distances pour être ici.
Oui, nous allons nous assurer que les membres du comité ont des exemples de lettres également. Essentiellement, l'ombudsman nous a dit que, typiquement, les anciens combattants recevaient une lettre de trois pages, mais qu'il n'y avait pas vraiment de début, de milieu ni de fin; alors, il était vraiment difficile pour les anciens combattants de comprendre quelle était la décision. Alors, ce que nous avons fait, c'est fournir les motifs des décisions.
La première chose, c'est quelle est la demande de l'ancien combattant? Parfois, il n'est pas aussi facile que cela de comprendre quelle est la demande de l'ancien combattant, parce que l'ancien combattant exprimera certains défis auxquels il est confronté, mais parfois, ce n'est pas aussi clair pour ce qui est de comprendre qu'elle est la demande, la demande réelle de l'ancien combattant. C'est la première chose. Une fois que nous avons déterminé la demande, ce qu'il veut savoir, c'est: « Est-ce que j'obtiens ce que je demande, oui ou non; est-ce que vous reconnaissez ma demande? » Ça, c'est la décision. La demande et la décision: un paragraphe. Alors, le vétéran peut savoir.
Quelle que soit la décision, l'ancien combattant a besoin de savoir sur quoi elle se fonde. Il s'agit des données clés. Sur quoi la décision est-elle fondée? Nos fonctionnaires ont des tables d'invalidité, des références et des manuels, alors, à quoi se sont-ils référés? L'ancien combattant a le droit de savoir ce que nous avons utilisé pour prendre la décision. Alors, quelle est la raison pour laquelle cette décision a été prise? De même, si l'ancien combattant n'est pas heureux de la décision, que peut-il faire? Il peut appeler le bureau. Il y a un tribunal ou s'il veut mieux comprendre…
Ce sur quoi je veux insister, c'est qu'en faisant ce changement relativement simple, je pense que cela change… Ce que je réalise, c'est que souvent, dans le cas d'un ancien combattant, ce n'est pas qu'il n'est pas heureux de la décision; c'est qu'il ne comprend pas pourquoi cette décision a été prise et qu'il a le sentiment que le ministère ou les fonctionnaires n'ont pas compris quel était le raisonnement derrière sa demande. C'est pourquoi cela devient si important.
En fait, je pense que cela réduira le nombre de décisions pour lesquelles on demande une révision. Cela réduira le degré de frustration au sein de la collectivité des anciens combattants, qui a été observée dans certains cas lorsqu'ils ne comprennent pas pourquoi ces décisions ont été rendues.
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Merci, monsieur le président, et bonjour aux distingués membres du comité.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour parler du Budget principal des dépenses de 2012-2013 du tribunal et de la façon dont nous desservons les anciens combattants du Canada.
Je suis accompagné de Karen Rowell, directrice des Opérations intégrées, qui est au service du tribunal depuis sa création en 1995.
Le tribunal a pour mission de remplir l'engagement du gouvernement consistant à fournir aux anciens combattants, ainsi qu'aux membres des Forces armées canadiennes et de la GRC, un processus d'appel généreux et indépendant pour les décisions en matière d'allocation aux anciens combattants rendues par Anciens Combattants Canada. Je peux vous assurer que le tribunal se fait un devoir de desservir les anciens combattants et leurs familles de manière respectueuse et efficace.
La très grande part de notre budget est consacrée à la tenue des audiences pour les anciens combattants dans quelque 30 endroits partout au pays. Ces audiences portent sur les cas les plus complexes et les plus difficiles, étant donné que les cas simples sont approuvés par le ministère. La réalité, c'est que de nombreux anciens combattants sont heureux de la décision au niveau ministériel et ne portent jamais leur décision devant le tribunal.
Permettez-moi d'expliquer, brièvement, comment fonctionne le processus d'audiences.
Les audiences du tribunal sont non accusatoires, c'est-à-dire que personne ne vient plaider contre les anciens combattants. Les anciens combattants sont représentés sans frais par des avocats du Bureau des services juridiques des pensions ou des agents des services de la Légion royale canadienne.
L'audience de révision est le premier niveau de recours du tribunal. C'est la seule occasion pour les demandeurs de comparaître devant les décideurs, accompagnés de témoins, pour présenter des arguments relatifs à leur invalidité et sa relation avec le service. L'ancien combattant peut également présenter de l'information nouvelle et des arguments à l'appui de sa demande. D'ici la fin du présent exercice financier, 3 600 demandeurs auront eu droit à des audiences de révision.
Si l'ancien combattant demeure insatisfait de la décision, il peut demander une audience d'appel. Par l'intermédiaire de représentants, il peut, encore une fois, présenter de l'information nouvelle et de nouveaux arguments à l'appui de sa demande.
D'ici la fin du présent exercice financier, 1 000 anciens combattants auront eu recours à des audiences d'appel. Grâce aux possibilités qu'offrent ces audiences du tribunal, de nombreux demandeurs réussissent à obtenir un résultat qui leur est plus favorable. En 2010-2011, la moitié des anciens combattants a obtenu des avantages accrus par suite d'une décision de révision tandis qu'un tiers additionnel a obtenu des avantages accrus par suite des audiences d'appel.
Monsieur le président, le tribunal joue un rôle capital pour s'assurer que les anciens combattants du Canada reçoivent les avantages qu'ils méritent tant, et nous nous sommes engagés à apporter des améliorations continues au programme pour mieux les servir. Aujourd'hui, le tribunal parvient à examiner les demandes de révision dans un délai plus rapide de 20 p. 100 comparativement à il y a cinq ans. Nos progrès sont encore plus marqués du côté des demandes d'appel, où nous enregistrons une réduction de 50 p. 100 du délai de traitement. Nous avons une charge de travail gérable et nous rendons les décisions plus rapidement.
[Français]
La priorité du tribunal est de rendre en temps opportun des décisions qui sont justes et bien raisonnées. Pour ce faire, nous nous assurons que les demandes des anciens combattants sont entendues par des arbitres professionnels et indépendants. Nous avons un excellent groupe de membres qui apportent une diversité d'expériences professionnelles à leur travail.
[Traduction]
Les membres du tribunal sont retenus à l’issue d’un processus de sélection qui est fondé sur le mérite et qui reconnaît la valeur de l’expérience militaire, médicale, policière et juridique. En fait, les deux membres qui ont été nommés le plus récemment sont des anciens membres des Forces canadiennes et de la GRC.
Avant d’entendre des cas, tous les nouveaux membres suivent un programme de formation rigoureux qui dure 12 semaines. Ils reçoivent également une formation professionnelle continue et du soutien auprès d’un personnel qualifié. En ma qualité de président, j’ai mis au point des évaluations du rendement des membres afin de les informer régulièrement de la façon dont ils s’acquittent de leurs tâches et de leur donner l’occasion d’améliorer leurs compétences. Je suis résolu à trouver des moyens supplémentaires de renforcer notre programme au cours du prochain exercice, et nous restons déterminés à gérer efficacement nos coûts et à fournir un programme d’appel juste et efficace aux anciens combattants et à leurs familles.
En ce moment, nous procédons à une restructuration du processus afin de trouver des façons de réduire les formalités administratives ainsi que d’accélérer et de faciliter le processus d’appel. Nous continuons d’accorder la priorité à la protection des renseignements personnels des anciens combattants, et nous chercherons des occasions de renforcer davantage nos pratiques en matière de protection de la vie privée.
À l’heure actuelle, nous nous soucions d’utiliser un langage simple dans nos décisions et nos communications. Nous améliorons notre site Web, et nous y publierons des décisions dignes de mention afin d’accroître la transparence et d’aider les anciens combattants qui pourraient s’adresser à nous dans les années à venir.
Nous continuons de renseigner nos membres et notre personnel sur la culture qui règne dans l’armée et à la GRC, et sur les difficultés que rencontrent les anciens combattants invalides et leur famille. Nous continuons d’étendre nos services afin de nouer des relations plus solides avec les intervenants et de donner suite à leurs suggestions.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir accordé la parole aujourd'hui au sujet de l'engagement du tribunal à servir les anciens combattants du Canada.
[Traduction]
Monsieur le président, je suis prêt à répondre à toute question que les membres du comité pourraient avoir.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Tining, vous faites preuve d’une très grande prudence. Vous avez précisé que, « si » l’ancien combattant remplit les conditions, il reçoit des avantages.
Voici quatre personnes qui ne les remplissaient pas: Sarah Atwood, 90 ans, s’est vu refuser l’accès à un lit à l’hôpital Camp Hill; Ted Shiner, 90 ans, s’est vu refuser les services du Programme pour l’autonomie des anciens combattants; David Kurts, 87 ans, s’est battu deux ans pour obtenir divers avantages qui lui ont tous été refusés; et Art Humphreys, avant de mourir à l’âge de 87 ans, s’est vu refuser un système de levage à son domicile.
Voilà quatre anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée qui se sont vu refuser des avantages. Ils ne remplissaient pas les conditions. Il y a littéralement des milliers d’anciens combattants qui ne les remplissent pas.
Donc, pour la majorité des anciens combattants, lorsque nous leur disons que nous allons simplifier et accélérer le processus, ils en comprennent que nous allons leur dire « non » plus rapidement.
Lorsque je mentionne des cas au ministre, comme celui de Steve Dornan d’Annapolis Valley, il les examine soigneusement.
Monsieur Larlee, voici ma question. Harold Leduc, l’un des membres du TACRA, a clairement dit qu’en faisant le décompte des décisions favorables, le tribunal a commencé à regarder le nombre de fois que chaque membre a rendu des décisions qui étaient favorables aux anciens militaires.
Voici ce qui est écrit:
Harold Leduc, un membre depuis longtemps, rapporte que l’épluchage des statistiques avait des répercussions profondes et que c’est l’un des outils dont le président du TACRA, John Larlee, et son vice-président se servent pour faire pression sur les membres qui sont perçus comme trop généreux.
C’est un ancien combattant, et il siège au TACRA. Cela fait deux fois qu’il lance de très graves accusations dans les médias.
Je vous demande très clairement si ces allégations sont vraies. Est-ce que vous ou des membres du TACRA faites pression sur M. Leduc, en raison de sa grande générosité dans les décisions qu’il rend lorsqu’il entend les appels d’anciens combattants, ou M. Leduc a-t-il tort?
ç
Crédit 5—Subventions et contributions..........2 644 593 000 $
(Le crédit 5 est adopté par 7 voix contre 4.)
Tribunal des anciens combattants (révision et appel)
ç
Crédit 10—Dépenses du Programme..........9 932 780 $
(Le crédit 10 est adopté par 7 voix contre 4.)
Le président: Tous les crédits sont adoptés avec dissidence.
Puis-je faire rapport du Budget principal des dépenses à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Le président: Quelle réponse enthousiaste! Merci de faire preuve de joie et d’enthousiasme.
Sur ce, les travaux du comité sont terminés.
Il y a quelques points dont j’aimerais vous parler avant de nous en aller; si je peux trouver mes notes, je vais vous dire où nous en sommes.
Tout d’abord, il n’y a pas de séance le 29 mars. C’est le jour du dépôt du budget. Nous essayons de faire revenir les gens des États-Unis le 27 mars; nous aurons une conférence téléphonique. Cela semble susciter un certain intérêt, mais rien n’a encore été confirmé. Nous aimerions tout de même les inviter de nouveau; je vous le signale.
La GRC, qui aurait dû en théorie témoigner aujourd’hui, témoignera le 3 avril.
Il a été question de téléviser la séance avec l’ombudsman. Je dois dire qu’il y a déjà deux autres comités qui ont fait une demande en ce sens; ce ne sera donc pas possible. Je voulais clore le dossier.
Est-ce que j’avais autre chose à dire? Est-ce que j'ai oublié de vous souhaiter joyeux Noël? Non, ce n’est pas ça.
Nous nous occuperons des avis de motions. Avec un peu de chance, nous pourrons le faire rapidement, parce que nous ne voulons pas gruger le temps réservé à l’ombudsman.
Désolé. Est-ce que c’était pour la semaine prochaine?