:
Le Rapport sur les plans et les priorités est l'occasion pour nous de vous rendre des comptes en votre qualité de parlementaires. De nature prospective, ce document établit les priorités, projets et résultats attendus d'un ministère pour l'exercice en cours et pour les deux années suivantes.
Ce rapport se veut un document de planification. Comme vous le savez, aux fins d'établissement du budget, le Budget principal des dépenses constitue le rapport sur les crédits.
[Français]
Ce rapport fait état des résultats prévus et escomptés, et explique comment les ressources publiques seront utilisées.
[Traduction]
Les ressources qui figurent dans ce document ont été approuvées par le Parlement dans le cadre du processus du Budget principal des dépenses, mais peuvent être rajustées au cours de l'exercice financier au moyen du processus du Budget supplémentaire des dépenses.
Les résultats feront l'objet d'un contrôle et de rapports pour s'assurer que les anciens combattants ont accès à des programmes adaptés à leurs besoins qui sont offerts par l'intermédiaire de divers canaux, et que les employés disposent des outils nécessaires pour offrir un meilleur service aux anciens combattants.
De plus, les cinq principaux thèmes du programme de transformation constitueront la pierre angulaire de notre planification et de nos rapports et concernent précisément la réduction de la complexité, le remaniement de la prestation des services, le renforcement des partenariats, l'appui à la Nouvelle Charte des anciens combattants, et l'adaptation aux changements démographiques par la réorganisation du Ministère.
[Français]
Nous pouvons déjà constater le progrès qui a été accompli à l'égard de plusieurs de ces objectifs.
[Traduction]
Par exemple, les vétérans qui font l'objet d'une gestion de cas recevront des services offerts par des gestionnaires de cas qui ont une charge de travail moins lourde. Il y aura moins de 40 vétérans faisant l'objet d'une gestion de cas pour chaque gestionnaire de cas.
Le délai d'exécution pour traiter les demandes de prestations d'invalidité des vétérans sera réduit du tiers.
Les vétérans verront le temps d'attente pour obtenir une décision à l'égard du programme de réadaptation être réduit de moitié, de quatre semaines à deux semaines.
Dans 80 p. 100 des cas, les vétérans et les membres de leurs familles attendront moins de deux minutes avant de parler à quelqu'un lorsqu'ils téléphoneront au numéro sans frais d’ACC.
Les vétérans peuvent choisir de recevoir leurs remboursements liés au Programme pour l'autonomie des anciens combattants et aux avantages médicaux par dépôt direct.
Le Rapport ministériel sur le rendement mettra en relief le progrès qui est accompli dans le cadre de toutes les initiatives ministérielles. En d'autres mots, le Rapport sur les plans et les priorités décrit les activités qui seront entreprises par Anciens Combattants Canada au cours des trois prochaines années et les moyens pour y arriver. Un an plus tard, le Rapport ministériel sur le rendement rendra compte du rendement du ministère en regard de ce qui avait été prévu.
À la page 5 du Rapport sur les plans et les priorités, nous présentons l'Architecture des activités de programmes. L'Architecture des activités de programmes est en gros le répertoire des programmes et activités clés du Ministère. Elle regroupe les programmes et activités connexes et il s'agit de l'élément fondamental sur lequel s'appuient le Rapport sur les plans et les priorités et le Rapport ministériel sur le rendement.
Comme l'indique l'Architecture des activités de programmes, nous travaillons à l'atteinte de trois résultats stratégiques. Premièrement, le bien-être financier, physique et mental des anciens combattants admissibles. Deuxièmement, la possibilité pour la population canadienne de se souvenir de tous ceux et celles qui ont servi le Canada en temps de guerre, en temps de conflit militaire et en temps de paix, et d'exprimer sa reconnaissance à leur égard. Troisièmement, l'examen indépendant et impartial des droits des anciens combattants de recevoir des services et des avantages qui répondent à leurs besoins.
À ces résultats stratégiques se rattachent plus bas les diverses activités de programmes qui contribuent à l'atteinte des objectifs du Ministère.
À la suite de l'Architecture des activités de programmes figurent les diverses priorités organisationnelles du Ministère. Ces priorités sont au coeur de notre Rapport sur les plans et les priorités. Au cours des prochaines années, nous nous concentrerons sur les quatre priorités qui suivent.
Premièrement, la modernisation du Ministère. Cette priorité porte essentiellement sur la transformation. Comme notre collègue, David Robinson, directeur général de la Transformation, l'a souligné récemment, les besoins des anciens combattants changent. Cette priorité vise à déterminer la transformation fondamentale qui doit s'opérer au Ministère pour nous permettre de répondre à ces besoins changeants.
Deuxièmement, l'amélioration de la prestation des services. Cette priorité est également en grande partie liée à la transformation. Nous tirons profit de la technologie et des partenariats stratégiques pour permettre aux anciens combattants et à leurs familles d'avoir accès plus rapidement et plus facilement aux avantages et aux services auxquels ils ont droit.
Troisièmement, le transfert de l'Hôpital Sainte-Anne. Cette priorité témoigne elle aussi de l'évolution démographique et des besoins changeants des anciens combattants du Canada. Nous poursuivons les négociations avec la province du Québec pour assurer le transfert de toutes les personnes concernées, et surtout des anciens combattants.
Quatrièmement, le renouvellement du milieu de travail. À la lumière des priorités précédentes, il sera essentiel de procéder au renouvellement du milieu de travail. Nous déployons des efforts pour donner à nos employés les outils, les compétences et la formation dont ils ont besoin afin de répondre aux besoins changeants de nos anciens combattants et d'améliorer les services. Cette priorité vise aussi à mieux comprendre l'expérience vécue par les Forces canadiennes et les militaires.
[Français]
Bien entendu, notre deuxième mandat, qui vise à commémorer la contribution et les sacrifices de nos hommes et de nos femmes en uniforme, demeure une priorité continue.
[Traduction]
Dans le cadre de l'étude que vous menez sur la transformation, vous avez appris que la population d'anciens combattants traditionnels diminue tandis que le nombre de vétérans des Forces canadiennes qui reçoivent des avantages et des services d’ACC augmente. Nous savons aussi que dans l'avenir, Anciens Combattants Canada offrira des services à une population d'anciens combattants beaucoup plus diversifiée qui représente plusieurs générations.
Cette année, le Rapport sur les plans et les priorités indique que les dépenses prévues vont fluctuer pour les prochaines années. Je tiens à préciser que cette diminution des dépenses prévues n'est pas attribuable à des compressions dans les programmes ou avantages des anciens combattants. Les services et avantages offerts aux anciens combattants sont maintenus. Les niveaux de financement sont établis une année à la fois. Dans le cas des années subséquentes, il ne s'agit que de projections qui seront réévaluées en cours d'exercice. En fait, les prévisions des dépenses d'Anciens combattants Canada pour 2012-2013 qui sont établies dans le Rapport sur les plans et les priorités de cette année se chiffrent à 268 millions de dollars de plus que celle de l'année dernière.
Le Ministère est prêt à répondre aux besoins des anciens combattants revenant d’Afghanistan. En réalité, nos autorisations totales ont augmenté depuis cinq ans. Par exemple, dans son plus récent Budget principal des dépenses, de 2012-2013, Anciens Combattants Canada a affiché une hausse de 44,8 millions de dollars, soit 1,3 p. 100, pour les dépenses prévues par rapport à celles qui figuraient dans le Budget principal des dépenses de l'année précédente, 2011-2012.
Les principaux changements qui expliquent cette augmentation nette sont la hausse de 118,5 millions de dollars pour les vétérans de l'ère moderne qui se prévalent des programmes de la Nouvelle Charte des anciens combattants, ainsi que la diminution de 73,7 millions de dollars liée, en partie, à la baisse de la demande à l'égard des programmes traditionnels des vétérans.
Les avantages des anciens combattants sont payés conformément à des lois, et les paiements découlent de lois et de règlements. Ces avantages sont prévus et axés sur la demande, dépendent de facteurs tels que le nombre réel de vétérans qui ont besoin de notre aide, et sont non discrétionnaires, c'est-à-dire que si un vétéran est admissible, il reçoit l'avantage.
Cela étant dit, je désire vous assurer que le processus budgétaire du gouvernement, ainsi que les possibilités qu'offrent les Budgets des dépenses supplémentaires en cours d'exercice, est établi de sorte à garantir que tous les anciens combattants ayant droit à un avantage puissent s'en prévaloir. Que les anciens combattants soient 10 ou 10 000 à réclamer un avantage, le Ministère dispose de la marge de manoeuvre nécessaire pour répondre à leurs besoins.
Vous avez sans doute des questions au sujet des plans et des priorités énoncés dans ce rapport. Mes collègues et moi-même serons heureux de répondre aux questions précises que vous aimeriez poser.
:
Charlotte parlait des risques touchant la prestation des programmes et des services avec le retour des anciens combattants, et je vais donc vous parler du risque général car c'est une question nous abordons dans les rapports sur les plans et les priorités.
Le risque est une chose que nous devons gérer de manière permanente. Ne pas en parler n'est pas la bonne chose à faire. Il est indispensable de parler du risque, d'en cerner la problématique et de voir comment l'atténuer.
En fait, j'ai eu une formation en TI et, chaque fois que je mets en place des systèmes, je dois toujours vérifier et demander si les essais étaient suffisamment robustes. Avons-nous envisagé tous les scénarios? Avons-nous mis en place une solide gouvernance? Tout le monde a-t-il fait correctement son travail de révision et d'approbation? Y avait-il d'autres options que nous aurions dû envisager? Comment avons-nous géré cela? Voilà ce que nous faisons dans le cadre de notre processus normal.
Certes, quand on parle de risque, on parle aussi des opportunités qui pourraient en découler. Quand on envisage quelque chose, on pense peut-être savoir exactement ce qu'on va faire mais, en cours de route, on voit apparaître d'autres options. C'est généralement en termes de risque. Nous faisons cela dans le cadre de notre prise de décision normale et quotidienne, et c'est tout à fait crucial.
En ce qui concerne la prestation des services, je laisse Charlotte vous donner des précisions sur la manière dont nous avons géré cela pour, comme vous dites, faire face à l'arrivée potentielle d'un nombre beaucoup plus élevé d'anciens combattants.
Alors que nous nous préparons à accueillir des anciens combattants de retour de l'Afghanistan, il est très important pour nous de nous pencher sur ce qui va se passer sur le terrain, et sur notre relation avec certains de nos partenaires. Nous voulons nous assurer que nos gestionnaires de cas seront sur le pied de guerre.
Permettez-moi de vous indiquer rapidement certaines des choses que nous allons faire.
Tout d'abord, nous avons mis sur pied une unité de soutien des victimes de l'Afghanistan et des personnes gravement blessées. Notre objectif était de veiller à ce que les personnes blessées en Afghanistan et ayant besoin de décisions très rapides puissent les obtenir. Elles ont obtenu une analyse accélérée de leurs besoins et ont reçu une réponse dans un délai très court.
En outre, nous avons ajouté des gestionnaires de cas, comme je l'ai dit, là où nous en avons le plus besoin, et nous avons réduit la charge de travail des gestionnaires de cas.
Pour ceux qui reviennent de l'Afghanistan, certains resteront dans les Forces canadiennes mais d'autres entameront leur transition vers la vie civile. Dans ce contexte, notre partenariat avec le MDN est fondamental. Nous avons investi dans les centres intégrés de soutien du personnel et y avons placé plus de 100 employés d’ACC qui rencontreront ces anciens combattants de retour très tôt dans le processus de transition.
J'ai noté que vous avez dit, dans votre récent rapport, qu'une intervention précoce est la clé du succès, et c'est pourquoi nous avons pris cette mesure. De fait, nous avons mis en place des procédures nous assurant que les gestionnaires de cas d’ACC pourront intervenir très tôt dans le processus de transition en réduisant le délai d'attente des anciens combattants de l'Afghanistan ou d'ailleurs qui sont en transition.
Le partenariat avec le MDN est très important et fonctionne à de nombreux paliers du ministère, pas seulement en première ligne. Nous avons pris certaines mesures cruciales pour réduire le risque global en renforçant ce partenariat.
Nous tenons des réunions trimestrielles à un très haut niveau avec le MDN. Notre objectif est de savoir sur quoi travaille ce ministère du point de vue de ses programmes et services, afin d'avoir de bonnes communications de notre côté aussi et de pouvoir intégrer et planifier ensemble. De cette manière, un militaire qui continue son service, c'est-à-dire qui reçoit des services du MDN et qui entame sa transition vers la vie civile, sera apparié et bénéficiera d'une démarche harmonisée avec Anciens combattants Canada, ce qui lui assurera les soutiens dont il a besoin à mesure qu'il franchit ces étapes vers le retour à la vie civile.
:
Je vais commencer et, si ma collègue Heather veut ajouter quelque chose, je lui laisserai la parole.
Chaque fois qu'il y a un changement très important, la gestion du risque est essentielle. À l'heure actuelle, le programme de transformation d'Anciens combattants Canada est destiné à réduire la complexité, mais il y a aussi beaucoup d'autres choses en cours au ministère, ce qui nous oblige à surveiller de très près nos procédures.
Évidemment, notre objectif n'est pas simplement de maintenir nos services. Nous n'allons certainement pas les laisser s'étioler, mais nous tenons aussi à essayer de les améliorer, même si nous sommes en mode de transformation.
Nous avons un plan très détaillé pour notre programme de transformation. Nous avons mis sur pied une équipe à temps plein pour nous aider à gérer ce plan et à effectuer la gestion de projet minutieuse qu'il exige. Des structures de gouvernance ont été mises sur pied dans le ministère, aux paliers supérieurs, pour assurer une supervision très étroite des changements. Avec ces structures, les cadres supérieurs ont la possibilité de prendre des décisions très rapidement s'ils constatent que tel ou tel facteur a changé ou qu'il convient de s'adapter à telle ou telle situation.
Voilà les mesures simples qui ont été prises. Sur un autre front, cependant, et cela concerne le personnel de première ligne qui est le plus directement touché par ces changements, nous avons donné plus de pouvoir aux gestionnaires de cas, comme je l'ai mentionné. Nous leur avons aussi dispensé plus de formation et offert plus de soutien. Nous leur avons donné de meilleurs outils pour faire leur travail, et un meilleur accès à la technologie afin qu'ils puissent appliquer leur compétence professionnelle à temps plein à la prestation de services aux anciens combattants plutôt qu'à faire, comme dans le passé, des choses qui ne faisaient qu'ajouter des étapes au processus sans ajouter de valeur pour les anciens combattants.
La démarche de gestion du risque s'applique certainement à un palier très élevé du ministère, comme je l'ai mentionné, par le truchement de la gouvernance, mais elle se manifeste aussi à tous les autres paliers, jusqu'à la première ligne.
Nous surveillons aussi les choses de très près. Nous savons combien de cas sont gérés en première ligne, combien de temps il faut aux gestionnaires de cas et à ceux qui les appuient pour travailler avec les clients. Nous gérons de très près nos délais de prestation de services et avons d'ailleurs réussi à réduire ces délais pour les indemnités d'invalidité, c'est-à-dire à partir de la première demande, par exemple, et pour le programme de réadaptation, ensuite.
Donc, même si nous sommes en période de transformation, nous avons fait des progrès notables grâce à une bonne supervision et à une bonne planification.
Dans le cadre de notre programme de transformation, il y a certainement plusieurs mesures tout à fait prioritaires. J'ai déjà parlé de la rationalisation des processus et de la réduction de la complexité, et je voudrais préciser un peu ce que cela signifie.
Prenons les lettres. Quand nous avons pris un peu de recul et examiné nos programmes, nous avons décidé de les restructurer tous, de les réorganiser et d'élaguer un peu les processus pour les simplifier. C'est un aspect crucial du succès de notre ministère. Je le mentionne parce que cela veut dire, sur le plan interne, que ceux qui assurent la prestation des services auront plus de temps pour ce faire, c'est-à-dire plus de temps pour travailler avec les anciens combattants plutôt que pour essayer d'interpréter nos politiques ou de résoudre des questions complexes. Cela nous semble très important.
J'ai déjà dit qu'une des mesures que nous avons prises a été de rationaliser notre prise de décision en donnant plus de pouvoir au personnel de première ligne. Cette mesure a connu beaucoup de succès. Elle s'est traduite par un traitement plus rapide des dossiers, et cela continuera. C'est aussi l'un de nos principaux objectifs pour l'avenir.
Je tiens à mentionner la technologie parce que notre modernisation repose sur un recours considérable à la technologie. À l'heure actuelle, cela veut dire que nous investissons dans une technologie critique qui nous permettra de scanner et de numériser les dossiers. Nous faisons cela en collaboration avec Bibliothèque et Archives Canada et avec Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Le résultat est que les dossiers médicaux des clients du ministère seront accessibles très rapidement. Cela réduira le temps et les ressources que nous consacrons actuellement au traitement de dossiers papier dans l'ensemble du ministère, et nous permettra donc de prendre des décisions beaucoup plus vite au sujet des demandes qui nous sont adressées.
Nous développons aussi nos partenariats. Évidemment, notre principal partenaire est le MDN. Nous collaborons étroitement avec lui dans le cadre d'une entente très solide et efficace sur la manière dont nous devons répondre aux besoins de nos anciens combattants. Nous avons oeuvré à ce sujet à tous les paliers du ministère.
Je pense qu'une des meilleures indications de cet effort et de cette priorité est notre engagement envers des centres intégrés de soutien du personnel. Ce sont les centres dont nous partageons les locaux avec le MDN, à proximité des bases et des escadres des Forces canadiennes. Il y en a désormais 24 où nous travaillons côte à côte. Nous allons continuer dans cette voie. Quand nous constaterons un besoin, nous continuerons d'investir les ressources nécessaires dans les centres intégrés de soutien du personnel, et de nous assurer que nos arrangements de programmes fonctionnent très bien.
Nous harmonisons d'autres programmes aussi. Un autre engagement clé avec le MDN, notre partenaire, consiste à revoir tous nos programmes et services. Quand je parle d'harmonisation, je veux dire très simplement harmoniser les programmes du MDN avec ceux d’ACC de façon à assurer la continuité des services et des soins à ceux qui quittent un ministère pour entrer dans l’autre.