Aujourd'hui, nous accueillons des représentants du ministère, dont certains sont déjà venus témoigner. Nous nous penchons sur la gestion des cas.
Je souhaite la bienvenue à Charlotte Stewart, qui connaît bien le processus, ainsi qu'à Raymond Lalonde, que nous avons vu à Montréal et ici, à l'occasion. Nous sommes heureux de vous avoir à nouveau parmi nous. Le processus est un peu plus nouveau pour Charlotte Bastien, mais elle y prend part également.
Bienvenue à vous trois.
Vous connaissez la procédure. Vous aurez 10 minutes pour nous présenter votre exposé, après quoi nous passerons aux questions et aux réponses. À la fin de la séance, s'il y a des questions auxquelles vous n'avez pu répondre, nous vous serions reconnaissants de nous transmettre les réponses par écrit.
Nous sommes prêts à commencer.
Soyez les bienvenus.
Je crois que vous allez partager votre temps de parole, Charlotte? D'accord, allez-y, s'il vous plaît.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de prendre part à la séance d'aujourd'hui.
Comme l'a mentionné le président, je m'appelle Charlotte Stewart et je suis directrice générale de la prestation de services et de la gestion de programmes à Anciens Combattants Canada. Je suis accompagnée aujourd'hui de Charlotte Bastien, notre directrice générale régionale pour la région du Québec et de l'Ontario, et de Raymond Lalonde, directeur général du Réseau national pour blessures liées au stress opérationnel.
[Français]
Nous sommes ici aujourd'hui pour discuter d'un sujet qui se trouve au coeur de nos activités chez Anciens Combattants Canada, à savoir la gestion des cas. Nous aimerions plus particulièrement vous entretenir du renforcement de la gestion des cas.
[Traduction]
J'examinerai avec vous la prestation des services d'une perspective nationale, Charlotte Bastien abordera la perspective régionale et celle du personnel de première ligne, et Raymond Lalonde pourra nous parler de la perspective du Réseau national pour blessures liées au stress opérationnel.
Je vais d'abord décrire les clients qui font l'objet de la gestion de cas. Dans l'ensemble, la clientèle d'Anciens Combattants Canada est constituée de survivants, de vétérans des Forces canadiennes et de la GRC, ainsi que d'anciens combattants ayant servi en temps de guerre. Cependant, le profil des clients dont les cas sont gérés est quelque peu différent, surtout parce que les survivants ne font généralement pas l'objet d'une gestion de cas, mais aussi parce que les anciens combattants des Forces canadiennes représentent plus de 80 p. 100 des cas gérés, alors qu'ils ne constituent que 34 p. 100 de notre clientèle totale. Cette statistique confirme le changement démographique que l'on observe au ministère. De plus, la majorité des anciens combattants faisant l'objet d'une gestion de cas, soit 55 p. 100, souffrent d'une combinaison de problèmes de santé mentale et physique; 30 p. 100 ont reçu un diagnostic de problème de santé physique, alors que 50 p. 100 ont reçu un diagnostic de problème de santé mentale. Étant donné la complexité sans cesse croissante des cas, le ministère a dû mettre sur pied son programme de transformation afin de s'assurer qu'il continue à répondre aux besoins des anciens combattants et de leur famille.
Pour un grand nombre d'anciens combattants, les gestionnaires de cas représentent le ministère. Ils sont la pierre angulaire de l'exécution des services et des prestations. Le programme de transformation a eu une incidence positive sur le travail des gestionnaires de cas en leur fournissant les outils dont ils ont besoin pour réussir. Par exemple, Anciens Combattants Canada a mis en place trois outils de mesure de l'intensité de la charge de travail: un outil indicateur de risque, conçu pour évaluer les facteurs de risques chez les anciens combattants; un outil indicateur du besoin et de la complexité des cas, qui identifie les niveaux de besoin, la complexité et l'intensité des cas; et un outil de répartition de la charge de travail, qui mesure efficacement la charge de travail associée à chaque ancien combattant faisant l'objet d'une gestion de cas, afin que le ministère puisse répartir le volume de travail équitablement parmi ses employés.
Ces outils aident notre personnel à cerner de façon objective les niveaux de risque, les besoins et la complexité pour veiller à ce que les anciens combattants reçoivent rapidement des services adéquats. Ces outils favorisent la gestion efficace des cas individuels et de l'ensemble des cas gérés. Mais surtout, ces outils offrent un mécanisme permettant de suivre les progrès de chaque client et de détecter le moment, le cas échéant, où il est prêt à sortir progressivement du processus de gestion de cas. Grâce à ces outils, le personnel et les gestionnaires de première ligne évaluent les charges de travail en se fondant sur le nombre de cas actifs et sur le niveau de complexité et d'intensité rattaché à chaque cas. Ainsi, les gestionnaires de cas des quatre coins du pays peuvent compter sur une charge de travail équilibrée.
Cet ensemble d'outils a été mis en oeuvre à l'échelle du pays en février 2012, et d'après les données les plus récentes, il est bien accepté par nos employés. La grande majorité de nos gestionnaires de cas utilise efficacement ces outils tels qu'ils ont été conçus. Depuis que ces outils ont été mis en place et qu'une formation a été offerte sur la manière de les utiliser, plus de 80 p. 100 des employés du ministère y ont recours conformément aux directives établies. Voilà qui est encourageant, car ces statistiques révèlent qu'il y a un désir de changement, en plus de montrer que les outils sont utiles, ce qui, bien sûr, est très important pour nous. Cela nous permet de savoir que la charge de travail est répartie équitablement entre les gestionnaires de cas et que nous pouvons déterminer quels anciens combattants nécessitent une attention prioritaire. Nous continuerons d'appuyer le personnel au cours du processus de transformation pour tenter d'améliorer davantage ces statistiques.
Le ministère est en train d'élaborer une nouvelle stratégie d'apprentissage nationale à l'intention des gestionnaires de cas, afin de perfectionner leurs compétences essentielles et de valider la délégation de pouvoirs additionnels au personnel de première ligne. Ces processus seront mis en oeuvre dans un environnement qui continue de s'adapter aux changements démographiques observés au sein de la population d'anciens combattants. Au gré de la réalisation de notre programme de transformation, nous continuerons de limiter à 40, en moyenne, le nombre de cas pris en charge par chaque gestionnaire de cas.
Au fur et à mesure que ces facteurs évolueront, nous nous adapterons afin de continuer d'offrir en tout temps des services de qualité élevée. Nos bureaux de district sont répartis dans tout le pays; nous avons 24 centres intégrés de soutien du personnel sur les bases et les escadres des Forces canadiennes ou à proximité. ACC veillera à ce que les gestionnaires de cas travaillent dans les régions du pays où les besoins sont les plus criants. Le ministère continuera d'offrir des services en personne pour répondre aux besoins des anciens combattants. Tous ces points seront réalisés en gardant à l'esprit les piliers du programme de transformation.
Le renforcement de la gestion de cas comporte deux volets principaux dans notre programme de transformation: améliorer la prestation des services, et continuer de s'adapter à l'évolution démographique des anciens combattants en réorganisant le ministère pour optimiser la prestation des services, tant aux anciens combattants qu'aux employés, en tant qu'utilisateurs des services internes.
[Français]
Nous sommes convaincus que les efforts que nous déployons sans relâche amélioreront les services et les avantages que le ministère offre aux anciens combattants et à leur famille. Alors que leurs besoins évoluent, nous maintiendrons notre engagement à desservir les bonnes personnes au bon endroit, en faisant ce qu'il faut faire au bon moment.
[Traduction]
Encore une fois, merci, monsieur le président. Je cède maintenant la parole à ma collègue, Charlotte Bastien.
Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Charlotte Bastien et je suis directrice générale régionale pour l'Ontario et le Québec à Anciens Combattants Canada. Je suis ravie d'avoir l'occasion d'être ici pour appuyer les travaux du comité.
J'aimerais tout d'abord vous donner un peu le contexte des premières lignes sur la manière dont le fonctionnement de la gestion de cas est renforcé par la transformation.
[Traduction]
Comme ma collègue l'a mentionné, la gestion des cas est la clé de voûte du système de distribution des services et des prestations. Anciens Combattants Canada se fie à l'intégrité du système afin de s'assurer qu'un changement dans les pratiques ne vient pas mettre en péril les relations que notre personnel a cultivées avec les anciens combattants.
[Français]
Effectivement, nous devons nous rendre compte que, pour un vétéran qui est aux prises avec un problème de santé mentale, la transformation n'a que très peu d'importance. Cela ne signifie aucunement que les vétérans ne sont pas au courant des changements, mais bien qu'ils désirent se concentrer sur leur objectif principal, soit la réadaptation. Ce sont là des scénarios qu'envisage le ministère quand il est en présence d'un remaniement des effectifs. Quand la démographie change, que ce soit sur le plan de l'âge, du sexe ou de la géographie, le ministère doit s'adapter rapidement. Anciens Combattants Canada s'est engagé à mettre ses ressources dans les endroits au pays qui en ont le plus besoin.
J'aimerais également discuter du niveau de services qu'offrent nos gestionnaires de cas. Nos gestionnaires de cas sont choisis en fonction d'une vaste gamme de critères. Ils sont particulièrement doués dans leur domaine de compétence. Cela dit, ils doivent également parfois composer avec des situations complexes pour lesquelles ils ont besoin de conseils pour gérer ces situations. Notre ministère a créé un système de soutien qui leur permet d'être plus confiants quand ils travaillent avec des vétérans qui ont des besoins plus complexes. Les gestionnaires de cas ont accès à des experts en gestion de cas et des experts en réadaptation qui peuvent les guider dans les situations difficiles ou complexes. Des experts en réadaptation, des experts en santé mentale, des agents de formation et d'évaluation des normes, des professionnels de la santé et d'autres encore composent ce réseau de soutien dont disposent les gestionnaires de cas. Toute cette expertise nous permet de nous assurer que les gestionnaires de cas sont en mesure de créer un plan personnalisé pour aider chaque vétéran.
[Traduction]
Nous avons remarqué récemment que de plus en plus de gestionnaires de cas demandent l'aide des experts qui peuvent les aider à atteindre les meilleurs résultats possible relativement aux anciens combattants. Il s'agit d'une pratique qu'encourage le ministère en raison des nombreux avantages qu'elle présente pour nos clients.
[Français]
Anciens Combattants Canada reconnaît que pour obtenir de bons résultats pour les vétérans, il faut tout d'abord que le ministère soit en mesure de déterminer les besoins et le niveau de risques pour orienter la personne vers le membre de l'équipe du service à la clientèle qui saura le mieux lui répondre. Pour ceux qui font l'objet d'une gestion de cas, le service sera toujours axé sur des résultats précis et demandera la participation du vétéran dans le cadre du processus de planification.
L'engagement est la clé. L'individu qui s'engage dans une gestion de cas doit s'engager dans un processus, sans quoi il ne fonctionnera pas. Nos pratiques de gestion de cas ont beau être de calibre international, elles reposent toujours, à la base, sur des personnes.
[Traduction]
Les gestionnaires de cas utilisent diverses techniques, dont l'entrevue motivationnelle, pour aider les anciens combattants à reconnaître leurs problèmes et à s'engager à apporter les changements nécessaires.
À la base, nous travaillons avec les anciens combattants à l'atteinte de leurs objectifs. Nos gestionnaires de cas travaillent avec eux afin qu'ils comprennent l'importance, par exemple, de recevoir des traitements pour la toxicomanie ou les problèmes de santé mentale, des soins médicaux et une thérapie, d'étudier pour pouvoir réintégrer la population active, ou de participer à des séances de counseling familial afin de renforcer l'unité de leur famille. Ce sont là des engagements importants et des objectifs de vie. Les gestionnaires de cas sont là pour aider les anciens combattants à franchir les étapes du processus de changement et d'établissement d'objectifs.
Il est important de souligner que les anciens combattants sont et doivent être les véritables propriétaires de leur plan de changement. S'ils y jouent un rôle actif, nos chances de réussir augmenteront. Si le chemin du rétablissement est parsemé d'embûches, le solide système de soutien d'Anciens Combattants pourra les aider à atteindre les objectifs fixés avec leur gestionnaire de cas.
[Français]
Comme je l'ai mentionné, le véritable propriétaire du plan, c'est le vétéran. S'il joue un rôle actif, nos chances de réussir augmenteront. Si jamais il y a des embûches pour le rétablissement, nous avons un système pour l'aider à atteindre les objectifs fixés.
Si vous avez des questions par rapport aux cliniques ou au réseau de soutien, Raymond Lalonde est là aussi pour répondre, ainsi que Charlotte et moi-même. Je vous remercie de votre attention. N'hésitez pas à nous poser des questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à tous d'être ici.
J'espère que vous considérerez ce que je m'apprête à dire non pas d'un point de vue personnel, mais plutôt d'un point de vue professionnel. D'abord, je suis très satisfait de la documentation que nous avons devant nous. La motion relative à cette séance a été adoptée lundi après-midi, et la greffière du comité m'a informé qu'elle avait communiqué avec vos bureaux hier pour la réunion d'aujourd'hui. Malgré tout, nous avons ici deux rapports. Je présume qu'ils ont été traduits et corrigés. En 15 ans, je n'ai jamais vu, à aucun des comités auxquels j'ai siégé, des témoins être en mesure de présenter aussi rapidement, dans un délai de 24 heures, les documents d'information que nous avons ici. C'est vraiment très impressionnant, et je vous en remercie.
Avant lundi, y a-t-il quelqu'un parmi vous, ou un membre de votre personnel ou quiconque ayant un lien avec la réunion d'aujourd'hui qui aurait été contacté et avisé qu'une séance se tiendrait à ce sujet ce mercredi à la Chambre des communes?
Je sais que les députés de ce côté-ci ont certainement beaucoup à coeur le fait d'offrir d'excellents soins à nos anciens combattants. Par exemple, nous avons appuyé le financement de 659 000 $ réservé à l'amélioration des services pour les anciens combattants gravement blessés, tandis que le NPD a voté contre. Nous avons voté pour le financement de 20 millions de dollars pour l'agent Orange et un financement de 8,5 millions de dollars pour l'amélioration des services liés à la Nouvelle Charte des anciens combattants; ce sont toutes des choses auxquelles le NPD s'est opposé, bien entendu.
Je vous remercie d'être venue pour nous présenter ces nouvelles mesures.
Pouvez-vous me dire quels changements les anciens combattants auraient pu constater si ces nouvelles mesures n'avaient pas été mises en oeuvre? Quelle aurait été l'expérience vécue par un ancien combattant?
:
Je peux répondre à cette question.
En ce qui a trait à la gestion de cas, il est important de maintenir des pratiques professionnelles, que nos gestionnaires de cas aient les compétences requises à leur entrée au ministère ou qu'ils reçoivent une formation adéquate tout au long de leur carrière au ministère. Pour ce qui est des anciens combattants, ils auront devant eux un employé de première ligne qui représente le ministère et qui est un professionnel de la gestion de cas. Il s'agit d'une compétence essentielle au sein du ministère et c'est quelque chose que nous nous sommes engagés à maintenir.
Avec les nouveaux outils... Ce qu'ils peuvent avoir vécu dans certaines régions était lié à la charge de travail. Les gestionnaires de cas peuvent avoir eu un certain nombre de cas, de sorte qu'il était difficile de traiter chacun d'entre eux rapidement. Grâce à ces outils, nous pouvons savoir rapidement à quel endroit nous devons concentrer nos ressources. Nous avons pris l'engagement de maintenir le ratio gestionnaire de cas-client à 40 pour 1.
Avant la mise en oeuvre de ces outils, nous ne pouvions pas le déterminer de façon quantitative. Nous avions d'autres indicateurs et un personnel expérimenté qui nous informe de la situation, mais maintenant nous avons quelque chose qui est très concluant.
De plus, pour ce qui est des gestionnaires de cas de l'ensemble du pays, nous voulons nous assurer qu'ils ont un accès continu à la formation professionnelle, à des formateurs et aux gens de leurs professions qui peuvent leur fournir régulièrement des conseils. Le ministère a aussi pris un engagement à cet égard.
Du point de vue de l'ancien combattant...
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, je vous remercie de votre exposé.
Depuis que je siège au comité, je crois qu'il s'agit de la deuxième ou troisième fois que vous venez témoigner, et je vous en remercie.
Tandis que j'écoutais vos témoignages et vos exposés, une chose qui m'est apparue on ne peut plus claire, c'est que pour vous et vos gestionnaires de cas, ceci ne pourrait jamais être considéré comme un simple travail. Lorsque vous avez affaire à d'anciens combattants qui se retrouvent dans diverses situations, qui ont des problèmes de santé dont il faut s'occuper, vous avez une relation très étroite avec votre client. Pour pouvoir faire ce travail de façon efficace, il faut d'abord que ce soit une passion et il faut aussi montrer un engagement à l'égard du bien-être de la personne à laquelle vous avez affaire. Je tiens à vous en féliciter, parce que je ne crois pas, ne serait-ce qu'un instant, qu'aucun de vous ne puisse faire ce travail, le travail que vous faites, tout en considérant qu'il ne s'agit que d'un emploi, étant donné qu'il est question de vies humaines. Je vous félicite de tout ce que vous faites, et je félicite aussi vos gestionnaires de cas.
Je sais pertinemment que lorsque les changements ont été adoptés, en ce qui a trait au budget, vous avez tous eu voix au chapitre. Le fait que le budget global n'ait été réduit que de 1 p. 100 est le reflet de votre engagement à l'égard de votre travail. Malgré tout, vous avez été capables, avant toute chose, de penser aux anciens combattants d'abord et de maintenir le service et même d'améliorer le service que vous offrez grâce à différentes technologies, à la formation et aux façons de faire les choses. Encore une fois, toutes mes félicitations.
Je pense que c'est particulièrement remarquable parce qu'en réalité, le budget n'a été réduit que de 1 p. 100. Si je me souviens bien, dans les années où j'étais ici au cours du mandat du précédent gouvernement, je crois que les compressions budgétaires globales étaient de l'ordre 10 à 12 p. 100. C'était quelque chose; on pouvait vraiment en observer les effets dans l'ensemble du ministère. Félicitations. Je suis vraiment heureux de parler du travail que vous faites.
Vos gestionnaires de cas et vous... Je me demande simplement comment vous vous sentez lorsque vous savez que vous faites de votre mieux, que vous savez ce que vous faites pour les cas dont vous vous occupez et que malgré tout, vous entendez des critiques qui ne correspondent aucunement avec ce que vous faites en réalité. Je vous implore de poursuivre votre bon travail, de ne pas vous soucier des critiques et de continuer à aller de l'avant.
Étant donné l'adoption de la Nouvelle Charte des anciens combattants, des avantages offerts à nos anciens combattants, une approche en matière de gestion de cas est-elle indispensable pour s'assurer que les anciens combattants ont accès aux programmes et aux services dont ils ont besoin? Avec les nouveaux outils dont vous disposez, croyez-vous que le système actuel est plus ou moins efficace que le système précédent? Pourriez-vous prendre quelques instants pour nous l'expliquer? Pensez-vous que grâce aux changements que vous avez apportés, le nouveau système est de loin supérieur à l'ancien système?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous dire très clairement que vous faites effectivement un travail remarquable et ce, malgré les ressources insuffisantes dont vous disposez. Malheureusement, force est de constater qu'il n'y a tout simplement pas assez de ressources pour s'occuper des nombreux anciens combattants.
J'aimerais revenir sur les chiffres. Vous avez dit qu'il y a 250 gestionnaires de cas et environ 40 clients, c’est-à-dire anciens combattants, pour chacun d’eux. Cela représente 10 000 anciens combattants qui reçoivent de l'aide. Maintenant, étant donné qu'il y a 217 000 anciens combattants, est-ce suffisant? Comment vous en tirez-vous? Comment ces gens peuvent-ils offrir le service escompté?
Ma question comporte une deuxième partie. Au printemps dernier — et je le sais parfaitement bien, parce que j'ai conservé la transcription du hansard —, on nous a donné l'assurance qu’il n’y aurait aucune compression pour ce qui est des travailleurs de première ligne et des gestionnaires de cas. Pourtant, je viens de vous entendre dire qu'on a supprimé 75 postes de gestionnaire de cas. Alors, il y a un grand nombre d'anciens combattants, plus exactement 10 000, qui ont désespérément besoin d’aide. Selon les statistiques, 55 p. 100 d'entre eux souffrent d’une combinaison de problèmes de santé mentale et physique; cela représente 5 500 anciens combattants. Par ailleurs, 30 p. 100 d'entre eux, c’est-à-dire 3 000 anciens combattants, sont aux prises avec des problèmes de santé physique, et 15 p. 100 ont des problèmes de santé mentale. Ces personnes ont des besoins très importants.
Comment vous en tirez-vous à la suite des compressions liées aux postes de gestionnaire de cas? Comment composez-vous avec la réalité d'un système qui doit répondre à une forte demande?
:
Vous avez posé un certain nombre de questions. Je vais essayer d'y répondre dans l'ordre.
Tout d'abord, il est vrai que nous avons environ 218 000 clients, mais cela comprend un très grand nombre de survivants — environ 76 000 — qui n'ont généralement pas besoin de services de gestion de cas. De ce chiffre, il y a environ 137 000 anciens combattants, dont 73 000 membres des Forces canadiennes.
Il est important de souligner que la gestion de cas ne s'applique pas à tout le monde. Il s'agit d'un service, d'une pratique professionnelle. Le ministère s'en sert pour appuyer ceux qui ont le plus de besoins et les aider à passer d'une carrière militaire à une carrière civile ou à surmonter les profondes difficultés qu'ils rencontrent à une certaine étape de leur vie. La gestion de cas est donc un service qui s'adresse à ceux qui en ont le plus besoin.
En ce qui concerne les outils dont nous avons discuté, le principal facteur que nous utilisons pour identifier ceux qui ont besoin d’aide... Dans mes observations préliminaires, j'ai parlé des outils utilisés pour identifier ceux qui sont à risque, ceux qui ont des problèmes complexes. Charlotte Bastien vient de mentionner l'entrevue que nous menons pour procéder à une évaluation plus poussée; nous élaborons du coup un profil de la personne. C’est un travail qui est fait par des professionnels et qui nous permet d'obtenir une très bonne idée de ce que la personne a besoin.
Tous les gens — anciens combattants — qui quittent l'armée n'ont pas besoin de gestion de cas. C'est important à souligner. Pour ce qui est des perspectives d'avenir de notre ministère, nous tenons compte des besoins de ceux que nous devons desservir. Pour l’instant, comme je l'ai dit, le ratio est de 40 pour 1. En fait, 40 pour 1, c'est notre objectif. Nous travaillons actuellement à un niveau bien plus bas. Notre moyenne nationale est d'environ 30 pour 1; cela signifie donc qu'un gestionnaire de cas moyen s'occuperait d'environ 30 cas. Nous savons que nous avons largement la capacité de le faire. Je veux dire par là que les 250 gestionnaires de cas sont en mesure de bien gérer leur charge de travail, avec les outils d'évaluation dont ils disposent.
Lorsqu'on observe une hausse dans une région, on ne manque pas de rajuster le nombre de cas gérés. Bien qu'il y ait des endroits dans le pays où la taille des bureaux diminue de plus en plus, il y a d'autres régions où leur taille augmente pour répondre à ce besoin. Voilà un autre point très important.
Les agents des services aux clients appuient les gestionnaires de cas. Ce sont deux rôles différents.
Quand j'ai parlé de la réduction du nombre d'agents des services aux clients, c'est vrai. Le ministère a.... Tout d'abord, la situation démographique évolue, et le ministère sera plus petit. Par conséquent, certains de nos postes vont disparaître. Par ailleurs, la rationalisation du ministère et de nos programmes a touché, dans une certaine mesure, le travail des agents des services aux clients. Il s'agit de fonctions internes que nous avons rationalisées. Voilà pourquoi, avec le temps, on a eu besoin de moins d'agents des services aux clients. N'empêche que le ministère en compte quand même 180 qui appuient 250 gestionnaires de cas. Comme je l'ai dit, notre ratio est largement dans les limites de notre objectif.
Voilà; je crois avoir répondu à vos questions.
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Eh bien, comme pour toute organisation, il faut savoir évoluer, changer. Dans notre cas, nous sommes passés, avec le temps, d'une organisation axée principalement sur les anciens combattants ayant servi en temps de guerre à une organisation axée sur les anciens combattants des Forces canadiennes.
Par le fait même, cela a entraîné un certain changement. Les anciens combattants des Forces canadiennes ont des attentes et des besoins différents. Cela ne veut pas vraiment dire que le système comportait des faiblesses ou des lacunes. C'est plutôt signe que le système avait besoin d'être modernisé et mis à jour pour tenir compte des besoins et de la réalité démographique.
Je pense que nous sommes maintenant très conscients des exigences des anciens combattants des Forces canadiennes — en tout cas, beaucoup plus que nous l'étions il y a 10 ans ou, à coup sûr, il y a 20 ans. Le virage s'est fait graduellement.
Comment le savons-nous? Nous avons divers moyens. Tout d'abord, nous menons des sondages sur la satisfaction des clients. Il s'agit d'un outil important, mais ce n'est pas le seul. Nos gestionnaires de cas, eux-mêmes, nous l'ont dit très directement. En fait, ils ont réalisé des examens au sein du ministère pour nous faire part de leur perspective quant à leurs capacités et nous indiquer s'ils étaient satisfaits de servir des anciens combattants plus récents. Ils nous ont donné d'excellents conseils, directives et recommandations. D'ailleurs, c'est ce qui constitue la pierre angulaire du programme actuel. De plus, nous obtenons la rétroaction d'organisations d'anciens combattants et de l'ombudsman. Nous acceptons et, en fait, encourageons toutes sortes de points de vue. C'est ce qui a façonné notre programme et, à vrai dire, nous continuerons en ce sens puisqu'il s'agit d'un plan d'action de cinq ans.
Je peux dire que même depuis le premier lancement du programme, il y a environ 24 mois, nous avons apporté des changements. Et nous essayons toujours de le faire afin de tenir compte des pratiques exemplaires.
:
Le terme « risque » peut avoir différentes significations.
Quand vient le temps d'utiliser ces outils, il est important d'examiner plusieurs facteurs. Il n'y en a pas un seul. Même dans une évaluation de risques, le terme « risque » évoque en fait beaucoup de facteurs différents. Par exemple, une personne pourrait souffrir d'un grave problème de santé physique. Au moment de l'évaluer, notre but est d'analyser ses besoins et de l'aider à surmonter tout obstacle à sa transition vers la vie civile. Autrement dit, nous évaluons la capacité de la personne ou le risque de procéder à une telle transition.
Par contre, on pourrait aussi dire que si la personne souffre d'un grave problème de santé physique, il y a lieu de s'attendre à une transition difficile. Mais en fait, ce n'est pas toujours le cas. Voici un exemple. Quelqu'un qui jouit d'un grand soutien de la part de sa famille, qui s'adapte bien à son état physique et qui a probablement suivi un entraînement militaire très adapté à la vie civile, pourrait présenter moins de risques et faire une transition réussie vers une carrière civile ou la vie civile.
Ce n'est pas une approche simple. Pourtant, quand on interroge une personne, quand on s'entretient avec sa famille, quand on parvient à comprendre, en tant que gestionnaire de cas, comment soutirer des renseignements et procéder à cette évaluation, ces mots prennent un sens très important. Au fond, il s'agit de déterminer si la personne risque de ne pas s'adapter. Court-elle le risque de souffrir de quelque chose de plus grave? Les problèmes de santé mentale pourraient aggraver des situations. Il est donc très important que nos professionnels utilisent ces outils de risque afin de cerner un profil de risque. Nous élaborons ensuite un plan de gestion de cas à la lumière de cette information.
J'espère avoir répondu à votre question.
:
Merci, monsieur le président.
Pour revenir brièvement sur les points de M. Casey, en ce qui a trait aux bureaux de district ou aux gestionnaires de cas dans sa province, j’espère qu’il nous gardera informés au fur et à mesure du niveau de service dans sa collectivité et sa province.
Tout ce que je peux dire est que sur le plan géographique ma circonscription d’Huron—Bruce est beaucoup plus grande que l’Île-du-Prince-Édouard, même si sa population est un peu moindre, mais il n’y a aucun bureau de district ou de gestionnaires de cas qui y vivent. Par contre, je vous dirais que celui que je connais habite et travaille à London. London est à une heure de route de Clinton, et je n’ai jamais reçu de plaintes concernant le niveau de service au cours de mes quatre années en tant que député.
C’est possible, mais j’encourage M. Casey à nous tenir informés de la situation dans son coin de pays.
Prenons l’exemple d’un gestionnaire de cas qui s’occupe d’un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale qui a été examiné, diagnostiqué et qui a besoin d’un appareil auditif, par exemple. À partir du moment où il est jugé admissible à un appareil auditif, je crois comprendre qu’il doit assumer les frais relatifs à l’appareil et qu’ACC le remboursera. Je me demande combien de temps il faut attendre avant que lui soit remboursé ce que lui et sa famille ont déboursé.
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Je vous remercie d'être ici. Je suis convaincue que vous faites un travail très exigeant.
Je ne reprendrai pas tous les propos de mes collègues d'en face qui vous remercient. Je veux être claire dans ce que je dis. Lorsqu'il s'agit de services offerts à des personnes ayant des problèmes de santé d'ordre physique ou mental, je sais qu'il est impossible que ce soit totalement parfait, malgré tous vos efforts. J'en suis convaincue.
Au sein de ce comité, je croyais qu'on cherchait peut-être à voir de quelles façons on peut améliorer le service qu'on offre aux vétérans. Je veux bien comprendre. Quand on parle d'experts de gestion de cas, on ne fait pas nécessairement référence à vos gestionnaires de cas. Par conséquent, lorsque le gestionnaire a un problème ou lorsqu'il vit une situation difficile, il doit s'adresser à vos experts. Est-ce exact?
:
Cela dépend. On a des gestionnaires de cas plus expérimentés, plus chevronnés. Il se peut qu'ils n'aient pas besoin de consulter des experts en matière de gestion de cas dans des situations complexes.
Cependant, on peut avoir des gestionnaires de cas ayant peut-être moins d'expérience. Bien qu'ils soient solides et très qualifiés, ils peuvent avoir recours à des conseils, à de l'accompagnement de la part d'experts en gestion de cas du ministère ou encore à des professionnels de la santé, selon la situation.
Une fois que les objectifs du plan d'intervention sont établis, on examine les traitements. Il faut connaître les ressources disponibles dans la communauté qui pourraient aider le vétéran à atteindre les objectifs de son plan d'intervention.
Comme vous le dites, ce n'est pas parfait. On a des gestionnaires de cas très chevronnés et très qualifiés. Certains ont plus d'expérience, tandis que d'autres sont plus jeunes. Ces jeunes ont moins d'expérience et apprennent. Il faut que ces jeunes soient outillés et appuyés pour toujours se perfectionner et maintenir leurs compétences à jour. C'est un défi auquel nous travaillons toujours. Il nous faut de l'expertise pour pouvoir maintenir et parfaire leurs compétences.
:
Vous me mettez beaucoup de pression, monsieur le président.
Je vais également me faire l’écho, du moins, de certains de mes collègues de mon côté qui ont dit que c’était un honneur d’être ici et de faire partie du comité.
Je crois que c’est Mme Stewart qui a dit que le programme de transformation a fait progresser les soins pour les anciens combattants. Je crois que nous voulons tous faire notre possible pour les anciens combattants. J’ai deux cousins qui ont servi leur pays: l’un était dans l’Aviation royale; l’autre, dans l’armée. Je m’inquiète de leur avenir, et je pense que c’est le cas de nous tous.
Cela étant dit, le système est très complexe et très gros, et j’imagine que vous avez vous-même parfois de la difficulté à être au courant de tout ce qui se passe. Avec autant de changements, comment vous assurez-vous que vos gestionnaires de cas ou vos agents des services ont reçu la formation nécessaire pour bien accomplir leur mandat, tout en gardant à l’esprit l’élément fondamental de la prestation de vos services, à savoir les anciens combattants?
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Lorsque je dis que nous n’avons rien inventé, je voulais dire qu’un tel programme avait initialement été lancé aux États-Unis, et l’idée a traversé la frontière, parce qu’elle était bonne. C’est une bonne chose.
Concrètement, ce programme offre des occasions d’emplois aux anciens combattants et sensibilise divers secteurs canadiens aux compétences et aux qualités que les anciens combattants possèdent. Ils représentent une main-d'oeuvre extrêmement bien formée et hautement qualifiée.
Ils sont formés, et de leur permettre de transposer leur formation dans un emploi qui... Ils peuvent consulter un site Web. Ils peuvent discuter par l’entremise du programme Du régiment aux bâtiments. Ils peuvent non seulement espérer trouver un emploi, mais aussi obtenir une reconnaissance connexe des acquis, grâce aux secteurs public et privé et aux syndicats qui collaborent en vue de démontrer qu’il s’agit d’employés très qualifiés qui peuvent se tailler une place dans l’industrie canadienne.
Il y a non seulement la question de l’emploi, même s’il s’agit évidemment d’une énorme partie, mais aussi l’obtention d’une certaine reconnaissance des acquis.
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Nous nous engageons à servir les anciens combattants de la manière dont ils le souhaitent, de la manière la plus efficace possible, et ce, partout au pays. Comme vous et d’autres l’avez mentionné, ce n’est pas toutes les collectivités qui ont l’avantage d’avoir un bureau de district ou un centre intégré de soutien du personnel. Nous devons donc trouver d’autres moyens.
Que faisons-nous pour nous en assurer? Premièrement, nous avons étendu notre prestation de services. Nous avons récemment conclu un partenariat avec Service Canada, grâce auquel nous avons maintenant 600 points de service au pays où les anciens combattants peuvent se rendre pour obtenir de l’information sur la vaste gamme de programmes et de services offerts par le gouvernement du Canada, en plus d’être servis par le personnel qualifié de première ligne de Service Canada. Les anciens combattants peuvent y recevoir de l’information concernant les prestations et les services qu’ACC peut leur offrir. Ils peuvent y déposer leurs demandes. On peut valider leur identité. Ils peuvent obtenir de l’aide concernant leurs demandes. Il s’agit d’un morceau très important de l’élargissement de notre offre de services.
Nous travaillons également d'arrache-pied à améliorer nos centres d’appel. De plus, il y a également « Mon dossier à ACC ». Bon nombre d’anciens combattants aiment se rendre en ligne et vérifier le statut de leur demande ou modifier leur adresse ou s’inscrire au dépôt direct. Voilà des éléments qui leur sont maintenant disponibles.
Nous nous engageons à offrir des services en personne pour la gestion de cas, mais nous avons aussi d’autres façons d’améliorer notre rendement par l’entremise du modèle de service.