:
Merci beaucoup, monsieur le président, de m'accueillir au Comité permanent des anciens combattants. Je voudrais d'abord vous remercier de me recevoir pour l'étude du Budget supplémentaire des dépenses, mais également pour que je souligne le travail important que vous faites au comité, notamment en matière de transition de la vie militaire à la vie civile.
J'aimerais également remercier plus particulièrement la secrétaire parlementaire Mme Eve Adam, qui a organisé la cérémonie sur la Colline. Je veux féliciter les membres. Cela a été très bien reçu par l'ensemble des députés et sénateurs. Ainsi, pendant la semaine du Souvenir, on a donné une occasion aux parlementaires de rendre hommage à nos vétérans.
Ces derniers sont la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui. J'aimerais, avec votre appui, être en mesure d'obtenir les crédits supplémentaires pour financer en particulier deux initiatives pour nos vétérans.
[Traduction]
Le Budget supplémentaire des dépenses est un bon point de départ. Il démontre l'engagement continu de notre gouvernement envers les vétérans canadiens et leur famille, et j'espère pouvoir compter sur votre appui relativement à un financement supplémentaire de 18 millions de dollars pour des avantages destinés aux vétérans.
[Français]
Vous le savez, j'ai promis que notre gouvernement allait s'engager à maintenir les avantages destinés aux vétérans. Nous allons beaucoup plus loin que ça, comme vous le savez, puisque nous avons amélioré ces avantages destinés aux vétérans. Du même souffle, ces derniers nous ont demandé de couper dans la paperasse, et c'est ce que nous faisons.
[Traduction]
J'ai dit que nous offririons un service plus rapide et de meilleure qualité aux vétérans... et le Budget supplémentaire des dépenses prouve que c'est précisément ce que nous faisons.
J'ai également dit à maintes reprises que nous ferions en sorte que les fonds nécessaires soient toujours là pour couvrir les avantages destinés aux vétérans — même lorsque leurs coûts dépassent nos provisions financières —, et c'est ce que fait le Budget supplémentaire des dépenses.
et moi sommes allés au-delà des paramètres de la décision rendue par la Cour fédérale portant sur le Régime d'assurance-revenu militaire (RARM) — prestations d'invalidité de longue durée offertes aux membres des Forces canadiennes — et nous l'avons fait. La mise à jour économique de 2012 prévoit 1,2 milliard de dollars en nouveaux investissements pour les Forces armées canadiennes et les prestations aux anciens combattants, et le Budget supplémentaire des dépenses (B) inclut plus de 18 millions de dollars en argent frais, dont 16 millions de dollars pour changer notre façon de calculer les prestations offertes au titre du Programme d'allocation pour perte de revenus et du Programme de soutien du revenu des Forces canadiennes.
Ce changement représente un financement supplémentaire de 177 millions au cours des cinq prochaines années pour les vétérans et leur famille. Cela permet également de mettre plus d'argent dans les poches des vétérans blessés ou malades qui en ont le plus besoin.
[Français]
Vous savez également que nous nous sommes engagés à réduire les formalités d'un programme qui est très populaire auprès des vétérans. C'est le Programme pour l'autonomie des anciens combattants. Nous avons simplifié le processus. Nous fonctionnons maintenant avec des paiements forfaitaires, plutôt que de demander aux vétérans de nous fournir des milliers, voire des millions de pièces justificatives. C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui, je vais avoir besoin de votre collaboration. Chaque fois, nous encourageons nos vétérans à rester plus longtemps à domicile, c'est la raison pour laquelle nous leur fournissons des services d'entretien ménager et d'entretien de leur propriété.
[Traduction]
D'autres mesures comprises dans le Budget supplémentaire des dépenses sont tout aussi importantes. Elles visent à offrir aux vétérans plus de choix en matière de services de transition de carrière et plus de points de contact, grâce à notre partenariat élargi avec Service Canada. Grâce à ce partenariat novateur, qui améliorera l'accès des anciens combattants aux services, nous offrons 600 points de service, là où il n'y en avait que 60. Donc, nous décuplons notre aide aux anciens combattants.
Lorsqu'on additionne toutes les nouvelles dépenses et économies comprises dans le Budget supplémentaire des dépenses, le résultat net pour le ministère est de 18,85 millions de dollars supplémentaires, cette année, pour appuyer les vétérans et leur famille. Plus important encore, ce financement accru vient confirmer notre bilan pour ce qui est d'offrir des soins et du soutien accru aux vétérans et à leur famille — à l'endroit et au moment où ils en ont besoin.
Dans le budget de 2005 — qui remonte à quelque temps déjà —, lequel couvrait la dernière année avant la mise en oeuvre de la Nouvelle Charte des anciens combattants — Anciens Combattants Canada recevait un financement de 2,85 milliards de dollars. Sept ans plus tard, dans le budget de 2012, l'affectation du ministère a augmenté — je le répète « a augmenté » —, s'élevant à presque 3,57 milliards de dollars. Il s'agit d'une augmentation d'environ 715 millions de dollars.
[Français]
Si l'on additionne toutes les augmentations annuelles entre 2005 et 2012, par rapport au budget de 2005, cela nous donne un résultat cumulatif de près de 3,9 milliards de dollars additionnels en programmes et services pour les vétérans.
[Traduction]
Nous remplissons clairement notre engagement envers les vétérans du Canada et leur famille. Laissez-moi vous montrer comment: nous remplissons ces engagements en répondant aux besoins des vétérans et de leur famille.
Nous avons doublé le nombre de cliniques pour traumatisme lié au stress opérationnel, afin de pouvoir aider les vétérans aux prises avec des problèmes de santé mentale comme un état de stress post-traumatique.
[Français]
Nous avons aussi mis sur pied un comité consultatif scientifique pour examiner les questions de santé touchant aux vétérans, et je m'attends à avoir les résultats prochainement. Nous avons également établi la Déclaration des droits des anciens combattants.
Vous le savez, nous avons créé le Bureau de l’ombudsman des vétérans. Nous avons aussi implanté notre plan d'action pour traiter des enjeux de confidentialité et, également, pour moderniser ce plan selon la version 2.0. On se souviendra qu'il y avait un contentieux en ce qui a trait à l'agent Orange à la base militaire de Gagetown. C'est également quelque chose que nous avons résolu.
Nous avons élargi les critères d'admissibilité au Programme pour l'autonomie des anciens combattants afin de pouvoir l'offrir à un plus grand nombre de veuves à faible revenu ou souffrant d'invalidité, et nous avons également élargi les avantages destinés aux vétérans alliés.
[Traduction]
Nous avons amélioré nos services de transition de carrière en appuyant des programmes novateurs comme le programme Du régiment aux bâtiments. Nous avons élaboré un plan d'action de transition des vétérans afin d'aider les militaires à réussir leur transition à la vie civile.
Toutes ces mesures ont apporté une amélioration réelle et significative, et nous passons maintenant à l'étape suivante. Nous réduisons la paperasse, car c'est ce que les vétérans et leur famille nous demandent: un service sans tracas, plus efficace, avec moins de paperasse, et de meilleurs résultats. C'est pourquoi nous facilitons la façon de faire affaire avec le ministère.
Nous modernisons le ministère. Nous simplifions les politiques qui sont devenues trop complexes et sommes en train de mettre en oeuvre de nouvelles technologies. Oui, nous nous tournons vers Internet. C'est pour cela que nous avons lancé le nouveau Navigateur de bénéfices pour les vétérans, un outil qui a été développé par l'ombudsman et qui est accessible non seulement aux fonctionnaires mais également aux vétérans eux-mêmes. De plus, nous avons développé le service Mon cahier ACC et Mon dossier ACC, qui donne aux vétérans la commodité et la souplesse de faire affaire avec le ministère, en ligne et en toute sécurité, à n'importe quel moment du jour ou de la nuit.
En terminant, nous faisons exactement les choses que les vétérans nous disent vouloir, et nous en sommes fiers. Notre gouvernement est déterminé à servir les héros du Canada de la même façon qu'ils ont toujours servi notre pays. C'est pourquoi j'espère obtenir votre consentement unanime cet après-midi pour un financement supplémentaire de 18 millions de dollars en faveur des vétérans et de leur famille.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, de vous être déplacé.
J'ai plusieurs questions, et je voudrais vous les poser toutes à la fois, pour entendre vos réponses toutes à la fois également. Il s'agit de questions de soins de longue durée pour les vétérans de la guerre de Corée.
Je connais le contexte de la dévolution des hôpitaux des vétérans aux provinces, et je connais également le mandat de ces hôpitaux, mais, monsieur le ministre, les mandats peuvent toujours être changés pour peu qu'il y ait une volonté politique de le faire.
Je souhaite vous parler du dossier du colonel à la retraite Neil Russell, un vétéran de 33 ans de service des Forces canadiennes. Je sais que son épouse, Elsa, vous a déjà écrit.
Neil a été blessé à la colonne vertébrale et a été traité à l'Hôpital Parkwood dans ma circonscription, mais il ne peut ni marcher ni se tenir debout et a besoin de soins de longue durée. Malheureusement, il n'y a pas de lits de la province disponibles pendant au moins deux ans. Il doit quitter l'Hôpital Parkwood le 1er décembre et n'a nulle part où aller. Son épouse, Elsa, ne sait pas conduire et ne peut pas prendre soin de lui.
Un grand nombre de vétérans de la guerre de Corée, je viens de découvrir, ne savent absolument pas qu'ils peuvent recevoir des soins de longue durée dans les hôpitaux des anciens combattants. Ma question a donc trois volets: pourquoi refuser de l'argent aux centres d'excellence qui pourraient leur offrir ces soins de longue durée? Pourquoi refuser de changer le mandat des hôpitaux des anciens combattants afin que les vétérans de l'ère moderne puissent obtenir le soutien du gouvernement qu'ils méritent et qu'ils ont gagné?
Enfin, je sais que Mme Elsa Russell vous a écrit. Avez-vous répondu à sa lettre et à sa demande? Je la cite, aux fins du compte rendu:
Permettez-moi de réitérer que Neil a servi le Canada pendant 33 ans et a fait sa part pour défendre les intérêts du Canada et de ses alliés pendant la guerre froide. Il me semble que le Canada devrait maintenant être à l'écoute de Neil en son heure de besoin.
Le Canada est-il prêt à l'aider en son heure de besoin?
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Je serai heureux de répondre à ces trois questions.
Mais auparavant, permettez-moi de présenter ma sous-ministre, Mme Marie Chaput. C'est la première fois que j'ai le privilège de comparaître à ses côtés, et je suis très heureux de l'avoir avec moi aujourd'hui.
Concernant votre question, absolument, nous prenons soin de nos anciens combattants, et nous avons des installations pour eux. Comme vous le savez bien, nous avons des lits réservés aux anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale car, à l'époque, il n'y avait pas de système de soins de santé public. Maintenant que nous avons un système public, nous collaborons en partenariat avec ce dernier. C'est pourquoi nous offrons à nos vétérans des lits communautaires.
La première chose qu'il faut savoir, madame Mathyssen, c'est que dans la mesure du possible, nous offrons aide et appui afin que nos anciens combattants et leur famille puissent rester chez eux, car c'est toujours leur premier choix. Leur priorité est de rester chez eux le plus longtemps possible. C'est pourquoi nous leur offrons toute une gamme de services, par exemple, le programme d'autonomie des vétérans, ou les services de réadaptation. Nous avons également un service de visites à domicile, et parfois nous leur offrons même des appareils.
Voilà pour la première partie...
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Merci, madame la secrétaire parlementaire, d'avoir soulevé ce point.
En effet, le Tribunal des anciens combattants est un outil mis à la disposition des vétérans pour leur permettre de contester des décisions qui ont été rendues par le ministère des Anciens Combattants. Il y a un processus de revue, mais il y a également un processus d'appel. Le tribunal est indépendant du gouvernement. Il y a un processus rigoureux de sélection des membres de ce tribunal, qui s'appuie sur leurs compétences. Il y a donc un processus de préqualification, dont les critères recherchés sont l'expérience militaire, l'expérience médicale ou l'expérience quasi juridique.
J'ai ici le profil des quatre nouveaux membres qui ont été nommés. Il y a une infirmière qui a plus de 35 ans d'expérience dans le domaine de la santé et qui a également travaillé dans le domaine de la réhabilitation et de la réorientation professionnelle. Il y a également un militaire qui possède 27 ans d'expérience, qui a pris sa retraite à titre de brigadier général. Il y a également un lieutenant-colonel qui a oeuvré 22 ans au sein des Forces canadiennes, le lieutenant-colonel Colin Reichle, ainsi qu'un autre membre des Forces canadiennes qui, lui — il est intéressant de le souligner —, a été avocat au Cabinet du juge-avocat général, ce que les militaires appellent le JAG.
On est très heureux d'avoir des personnes compétentes qui amènent de la profondeur et qui font en sorte que, lorsqu'un vétéran s'adresse au tribunal, il a finalement face à lui des personnes qui ont une culture et une expérience militaires.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, dans vos remarques liminaires, vous avez évoqué un partenariat plus intense avec Service Canada. C'est là-dessus que porte ma première question. S'il s'agit d'un partenariat, à mon avis, Service Canada devrait vous tenir au courant des plans envisagés au cours des prochaines années.
Monsieur le ministre, je ne sais pas si vous le savez, mais les membres majoritaires de notre comité n'ont pas voulu entendre ce que le vérificateur général avait à dire.
Ma question porte sur ce que votre ministère a dit au vérificateur général. En réponse à la recommandation 4.53 du vérificateur général, votre ministère a dit que des processus et des normes étaient en place pour donner à tous — et je mets l'accent sur « tous » — « les anciens combattants qui ont affaire à un gestionnaire de cas un meilleur accès à ce gestionnaire. »
Comme vous le savez, je représente une circonscription de l'Île-du-Prince-Édouard. Une fois que tous les changements auront été effectués, il ne restera plus que Service Canada à l'Île-du-Prince-Édouard car vous allez fermer le bureau de district et nous n'aurons plus de gestionnaires de cas. Chaque fois que je soulève la question à la période des questions, vous-même ou votre attaché de presse me répondez à l'unisson que les services offerts par Service Canada sont tout à fait adéquats pour remplacer la disparition des gestionnaires de cas à l'Île-du-Prince-Édouard et la fermeture du bureau de district.
J'ai entre les mains un document secret de la Direction des services stratégiques, un plan opérationnel intégré, qui annonce qu'entre le 1er avril 2012 et le 1er avril 2015, Service Canada va réduire ses effectifs à l'Île-du-Prince-Édouard, lesquels passeront de 113 à 61. Cela signifie que l'effectif de Service Canada sera réduit de 46 p. 100. Étant donné que vous donnez de l'ampleur à votre partenariat avec cet organisme, vous êtes sans doute déjà au courant de cela.
Monsieur le ministre, étant donné ce que vous avez dit au procureur général...
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Je vous remercie de votre question qui porte sur l'expansion des services que nous allons donner à la communauté des vétérans par l'intermédiaire de Service Canada.
D'abord, ce n'est pas seulement le ministère des Anciens Combattants qui doit être au service des vétérans, mais bien l'ensemble du gouvernement. C'est la raison pour laquelle, en utilisant les services de Service Canada, nous sommes en mesure d'offrir un guichet unique de services pour les vétérans, ce qui leur permet d'avoir une gamme élargie de services. Évidemment, des frais y sont reliés, et voilà pourquoi j'ai besoin de votre appui aujourd'hui. En effet, je dois obtenir les fonds nécessaires pour obtenir de Service Canada les services qui seront offerts aux vétérans.
Je reviens à l'Île-du-Prince-Édouard. Comme vous le savez, il y a cinq bureaux de Service Canada dans cette province. Ils sont situés à Charlottetown, O'Leary, Summerside, Montague et Souris. Comme vous le savez, on maintient le niveau de services et les visites à domicile pour les vétérans, que ce soit fait par des gestionnaires de cas ou par du personnel d'Anciens Combattants Canada. Cela veut donc dire que, pour un vétéran qui se trouve à l'Île-du-Prince-Édouard, le niveau de services est le même. Il y a des visites à domicile. Et si le vétéran désire se rendre à un point de contact avec le ministère des Anciens Combattants, il n'a plus besoin de traverser l'île au complet. Il peut se rendre à une des municipalités avoisinantes pour recevoir des services reliés non seulement à Anciens Combattants Canada, mais aussi à l'ensemble du gouvernement.
En complément d'information, je dois vous dire que nous prévoyons également engager des ressources additionnelles pour maintenir un ratio de gestionnaires de cas de l'ordre de 1 pour 40. Cela veut donc dire que, dans tous les cas où il y a une augmentation du nombre des vétérans, nous allons nous ajuster, c'est-à-dire ajouter des vétérans, engager des gestionnaires de cas à Halifax, St. John's, Québec, Pembroke, Ottawa, Kingston et Edmonton, et ce, parce que pour nous, il est important de s'adapter à la réalité changeante des vétérans.
Pour la première fois dans l'histoire récente de notre ministère, celui des Anciens Combattants, nous avons une plus grande clientèle de vétérans qui reviennent des conflits, des missions de paix, des missions de l'OTAN, des missions des Nations Unies, de l'Afghanistan, par rapport à la clientèle des vétérans des anciens conflits. Donc, tout en offrant les mêmes services à nos vétérans traditionnels, nous nous assurons également que nous sommes en mesure de répondre aux besoins des vétérans de l'ère moderne.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue, monsieur le ministre, et vous aussi, madame Chaput.
Monsieur le ministre, votre dernière remarque rappelle à la mémoire le contexte des défis que doit surmonter Anciens Combattants Canada. Après le conflit de la guerre de Corée, il y a environ 50 ans, nous nous sommes engagés dans un théâtre de conflit actif en Afghanistan. Je dirais que pendant 50 ans, Anciens Combattants Canada oeuvrait en terrain connu et tout d'un coup, il se présente toute une gamme de nouveaux défis. Étant donné l'ampleur des défis d'un conflit à l'ère moderne, à mon avis, Anciens Combattants Canada a fait un travail remarquable et le ministère s'est adapté aux changements.
Monsieur le ministre, je tiens à vous féliciter de l'esprit de leadership dont vous avez fait preuve, vous et madame Chaput, en reconnaissant le besoin de procéder à des modifications transitoires, pour rationaliser l'utilisation de vos budgets plus efficacement là où le besoin se faisait sentir. Je pense que vous réussissez.
Je sais que le ministre Flaherty a annoncé des sommes additionnelles pour Anciens Combattants Canada dans son exposé économique. Pouvez-vous nous dire combien d'argent a été affecté aux prestations versées aux anciens combattants et aux forces armées et comment cet argent sera dépensé? Pouvez-vous nous donner une idée de l'utilité de ces sommes?
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Je vous remercie de votre question et de votre commentaire.
En effet, vous avez raison. Le ministère des Anciens Combattants a, si on peut dire, maintenu un rythme de croisière pendant un certain nombre de décennies et il a développé des expertises particulières.
Hier, j'étais à Kingston où l'Institut Canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans effectue des recherches. Nous avons divulgué le résultat d'une recherche qui s'est déroulée sur 60 ans. Cela veut dire que nous avons été en mesure de combiner des données et d'effectuer des recherches de nature gériatrique sur nos anciens combattants qui ont participé à la Deuxième Guerre mondiale et à la guerre de Corée. Nous avons développé une expertise importante à cet égard.
D'autre pays ont participé à des conflits d'envergure intermédiaire. Je pense par exemple à nos voisins américains qui ont combattu lors de la guerre du Vietnam. Ils ont connu d'autres arrivées de contingents d'anciens combattants plus importantes. Ce n'est pas une situation que nous avions connue avant d'être impliqués dans les missions de maintien de la paix. C'est la raison pour laquelle notre ministère est en pleine transformation. Il faut s'adapter à cette réalité. D'ailleurs, Mme Chaput qui était sous-ministre associée avant d'être sous-ministre, participe activement à la transformation du ministère. Autrement dit, le ministère que nous connaissons aujourd'hui est différent de celui qu'il était il y a quatre ans et de celui qu'il sera dans quatre ans. Nous sommes en période d'adaptation aux besoins des anciens combattants de l'ère moderne.
Pour répondre à votre question, notre ministre des Finances M. Flaherty, en parlait dans son dernier énoncé économique.
[Traduction]
Je le ferai avec plaisir.
La mise à jour économique de 2012 prévoit 1,2 milliard de dollars pour les six prochaines années, somme qui sera investie dans les prestations des anciens combattants et des Forces canadiennes. L'argent en fait a déjà commencé à être injecté. Comme vous le savez, nous n'avons pu déduire les prestations de pension aux anciens combattants de l'allocation pour perte de revenus et de l'allocation pour soutien du revenu des Forces canadiennes. J'ai annoncé cet été que cela représenterait 177 millions de dollars au cours des cinq prochaines années.
Voilà pourquoi je vous demande d'appuyer cet après-midi les sommes prévues dans le budget supplémentaire, à hauteur de 16 millions de dollars, pour que nous commencions à mettre cet argent dans les poches de nos anciens combattants.
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Il existe toujours des moyens d'améliorer notre programme. C'est ce que nous nous efforçons de faire. Votre comité a clairement démontré que le Canada est un chef de file en matière de services prodigués à nos anciens combattants. C'est ainsi que cela devrait être. Les anciens combattants ont risqué leur vie pour nous. C'est pour cette raison que nous devons leur offrir le meilleur qui soit.
En ce qui concerne la Légion royale canadienne, j'aimerais mentionner une initiative des plus intéressantes entreprise depuis peu par cet organisme. Il a commandité un projet pilote mené conjointement avec l'Université de la Colombie-Britannique. Ce projet a pour objectif d'aider les anciens combattants à leur retour de l'Afghanistan, soit les très jeunes anciens combattants qui éprouvent des problèmes de santé mentale ou de dépression suite à une mission et au stress qu'ils ont subi à l'étranger.
Ce projet pilote s'est échelonné sur quelques années et a été mené en partenariat avec l'Université de la Colombie-Britannique. Les résultats sont très remarquables. Des plus de 250 anciens combattants qui ont participé à ce programme par et pour les soldats d'une durée de deux à trois mois, un seul ne l'a pas terminé. Les résultats fondés sur des données probantes ont prouvé que ce programme est très efficace et contribue à améliorer la qualité de vie de ces anciens combattants.
On nous a mis au courant de ce programme et, le mois dernier, nous avons fait de ce qu'ils appellent le programme de transition pour les anciens combattants un fournisseur de services officiel de notre gouvernement. Ainsi, nous avons maintenant un partenariat non seulement avec le programme de transition des anciens combattants, mais aussi avec la Légion royale canadienne qui a elle aussi décidé d'appuyer cette approche par et pour les soldats pour régler les problèmes de santé mentale des anciens combattants de l'ère moderne. Ce programme s'ajoute aux services que nous offrons. Nous sommes très fiers du travail réalisé par les organismes. Nous cherchons à élargir ce projet sous peu. J'ajouterais également que certains organismes caritatifs se sont joints à ce projet, soit, dans ce cas-ci, True Patriot Love.
Ce genre d'initiative démontre que toute la société canadienne va de l'avant et appuie la cause. Il s'agit également d'un excellent exemple où, disons, un ancien combattant typique de la guerre de Corée, ou quiconque ayant acquis une vaste expérience, vient en aide à un ancien combattant de l'ère moderne. Il est très inspirant de voir la façon dont nous allons de l'avant et dont nous nous adaptons aux besoins et réalités des anciens combattants de l'ère moderne.
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Bien entendu. Je vous remercie de votre question.
En fait, non seulement le milieu des anciens combattants mais aussi le vérificateur général nous ont demandé de réduire la paperasse afin de simplifier nos processus et de réduire nos temps d'attente. C'est la raison pour laquelle nous nous affairons à lancer de nouvelles mesures.
Par ailleurs, l'ombudsman nous a demandé de communiquer de façon claire avec les anciens combattants, ce que nous faisons depuis plus d'un an. Cela vous semblera peut-être banal, mais quand un ancien combattant militaire reçoit une lettre du gouvernement rédigée de façon bureaucratique et peu claire, il lui sera peut-être difficile de comprendre le contenu du texte puisqu'il est habitué à recevoir des directives claires. C'est la raison pour laquelle l'ombudsman des anciens combattants a recommandé, et nous avons mis en oeuvre cette mesure, que nos communications se fassent dans ce que nous appelons un langage clair et simple. Actuellement, lorsque nous communiquons avec un ancien combattant, nous divisons la lettre en parties pour bien identifier les besoins de l'ancien combattant qui se retrouvent dans sa demande. On y explique aussi la logique ayant mené à la décision. On écrit la décision, le critère ayant mené à la décision, les faits sur lesquels on s'est appuyé, les règles et lignes directrices qui ont contribué à rendre cette décision ainsi que le résultat pour ce qui est des répercussions, soit les programmes ou les services qui peuvent être offerts. De plus, l'ancien combattant pourra obtenir plus de renseignements ou communiquer avec nous pour revoir la décision. Cette initiative s'inspire d'une recommandation de l'ombudsman des anciens combattants et fait partie de notre initiative pour réduire la paperasse. Il s'agit d'une initiative pour un langage clair et simple.
Je vous ai aussi mentionné que nous nous efforçons de réduire les temps d'attente. Notre sous-ministre vous a dit que certains pays connaissent des difficultés quant aux temps d'attente. Nous nous appliquons à réduire les temps d'attente, et quand les gens appellent notre ligne téléphonique 1-800 ACC, nous nous efforçons de leur répondre rapidement. Bien entendu, il y a toujours lieu de s'améliorer, mais nous avons déjà fait des grands progrès.
L'autre volet de l'initiative pour réduire la paperasse a trait à la simplification des formulaires, tels que ceux demandés pour la protection des renseignements personnels. Auparavant, les anciens combattants devaient remplir de nombreux formulaires pour la protection des renseignements personnels, et nous avons mis fin au dédoublement de ces formulaires et en avons réduit le nombre.
Il s'agit là de quelques-unes de nos initiatives. J'ai aussi mentionné au passage l'initiative web.
En gros, c'est ce en quoi notre initiative pour réduire la paperasse consiste, et nous n'avons pas terminé.
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Je remercie aussi le MAC de ses efforts relativement à LLoyd Swick et le monument honorant les animaux qui ont servi aux côtés des soldats pendant la guerre.
Le ministre a reçu certaines demandes relativement au cénotaphe national et à l'inscription d'une mention sur le cénotaphe, laquelle est approuvée par toutes les associations d'anciens combattants: « Au service du Canada ». Malheureusement, on ne l'a pas fait avant le dernier jour du Souvenir, mais nous espérons que ce sera fait avant le prochain. Cette inscription figurera sur notre cénotaphe national, et elle englobera tous ceux qui ont servi le Canada pendant la Guerre de Boers, par exemple, et pas seulement pendant la Première et la Deuxième Guerre mondiale, de même que la guerre de Corée.
Nous souhaitons également qu'on ajoute au monument des Valeureux, la statue de William Hall, un Néo-Écossais qui a été le premier Canadien de race noire à se voir décerner la Croix de Victoria. Le sénateur Meredith, le sénateur Oliver, moi-même et d'autres vous avons écrit à ce sujet. Si c'est possible...
Vous avez dit qu'on a mis fin à l'indemnité pour perte de revenus, car le ministre est allé plus loin que le règlement prévu par les tribunaux. Il y a une autre déduction qui touche beaucoup d'anciens combattants: la récupération de la pension d'invalidité du Canada. Les militaires ou les membres de la GRC qui sont réformés pour des raisons de santé touchent une pension d'invalidité du Canada, mais cette pension est entièrement déduite de leur rente de retraite, et bien plus tôt qu'à 65 ans. Ils demandent depuis très longtemps qu'on mette fin à cette récupération. Pourriez-vous répondre par écrit à cette demande.
Par ailleurs, Harold Leduc nous a écrit en réponse à notre lettre sur le TACRA. J'espère qu'après avoir pris connaissance de la preuve, le ministre pourra répondre aux préoccupations qu'il a exprimées.
Enfin, pourriez-vous nous écrire pour nous dire ce que le gouvernement fait pour venir en aide aux anciens combattants qui sont sans abri?
Il y a tellement d'autres sujets que je voudrais évoquer, mais entre autres, le suivant: le gouvernement, par l'entremise du , a annoncé qu'on effectuerait une vérification comptable, à la suite des reportages des médias parus la semaine dernière au sujet de l'hôpital Sunnybrook de Toronto. Je viens de visiter cet établissement et j'ai rencontré toutes les familles. J'entends deux versions complètement différentes. J'espérais que cette vérification... S'agira-t-il d'une vérification publique? Les familles des anciens combattants hospitalisés à cet endroit pourront-elles y participer? Les députés de l'opposition ou du gouvernement pourront-ils prendre connaissance du rapport avant qu'il soit déposé.
Merci beaucoup d'être des nôtres aujourd'hui.
Vous n'avez pas besoin de me donner des réponses immédiatement; vous pouvez le faire plus tard, si possible.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus nous rencontrer aujourd'hui.
J'ai juste une question à poser.
Le 11 novembre, on se déplace, on rencontre nos anciens combattants, on reconnaît et on célèbre cette journée — quoique je n'aime pas la considérer comme une célébration. Toutefois, le plus important est la façon d'offrir des services aux anciens combattants.
Dans les estimés budgétaires, je ne vois pas de montants d'argent prévus pour les funérailles ou les enterrements. Ces personnes me disent qu'ils souhaitent être enterrés avec dignité et honneur. Elles se sont battues pour notre pays. Elles nous ont donné la liberté, la démocratie et le droit de parole. La question se pose. Qu'est-ce que le gouvernement a l'intention de faire dans les prochains mois pour répondre aux demandes de nos anciens combattants?
Ils sont rendus à un âge où on ne peut pas leur refuser cela. Je ne suis pas en faveur qu'on les enterre avec un montant équivalent à celui des prestations de bien-être social. Je pense que c'est inacceptable pour nos anciens combattants.
J'aimerais vous entendre à ce propos.
Sans aucun doute, je pense que les anciens combattants sont mieux servis maintenant qu'ils ne l'étaient pas par le passé. Je pense que l'on peut donc en tirer certaines conclusions, si l'on tient compte de différents anciens combattants à différents moments de leur vie. Prenez, par exemple, un ancien combattant relativement jeune, qui termine ses années de service dans l'année et qui fait la transition vers une carrière et une vie civile, je pense que la Nouvelle Charte des anciens combattants, grâce à ses programmes orientés sur la réadaptation — dans le cas de blessures —, la réintégration, les pertes de revenus durant cette période de réadaptation, le perfectionnement professionnel pour l'ancien combattant en question ou son ou sa conjointe, si nécessaire, constituait une nouvelle corde à l'arc des anciens combattants qui font la transition vers la vie civile.
Si l'on passe de ce genre de personne à quelqu'un qui souffre de problèmes de santé mentale, il ne fait aucun doute que les services que nous offrons depuis peu sont beaucoup plus solides qu'ils ne l'étaient par le passé.
Comme vous le savez peut-être, nous avons ce que nous appelons les unités de soutien au personnel intégré, où tout vétéran et sa famille peuvent recevoir des soins holistiques — santé mentale, santé physique — et nous nous assurons de la disponibilité du continuum de soins pour nous occuper des deux volets de cette équation. En outre, nous avons aussi 17 cliniques pour traumatismes liés au stress opérationnel que nous partageons avec le MDN, où ceux qui souffrent de problèmes mentaux plus graves, comme un DSPT, peuvent obtenir des soins extrêmement poussés. En plus de cela, il y a des cliniques semblables où on apporte un soutien social aux anciens combattants qui souffrent de troubles de santé mentale, et où l'on offre du soutien par les pairs par l'entremise de membres de la famille et d'autres anciens combattants qui ont connu les mêmes problèmes de santé mentale.
Si vous laissez de côté ce type d'ancien combattant pour vous tourner vers les anciens combattants gravement blessés, par exemple, cela nous ramène aux éléments de la Nouvelle Charte des anciens combattants destinés spécialement aux blessés graves pour ce qui est de l'indemnité d'invalidité, des prestations relatives au traitement, les services de physio et d'ergothérapie disponibles, et la perte de revenus. Ensuite, pour ceux qui sont très gravement blessés, il y a l'évaluation d'incapacité permanente et le supplément qui est fourni à ceux qui ne sont pas en mesure de faire un retour au travail à cause de la blessure.
Finalement, pour ce qui est de ceux qui arrivent à la fin de leur vie, et à la fin du continuum, y compris pour les aînés, il y a des gestionnaires de cas qui apportent des soins aux anciens combattants, les aident relativement à des questions de soins palliatifs, viennent en aide aux conjoints tout au long de ces six à huit derniers mois, et s'assurent que les anciens combattants passent cette étape de leur vie dans la dignité et tout en recevant les soins qu'ils méritent.
Lorsque l'on examine l'éventail de situations auxquelles un ancien combattant peut être confronté dans sa vie, et qu'on les compare aux programmes et aux services que nous tenterons d'offrir, je pense que les anciens combattants d'aujourd'hui sont bien servis en retour de leurs bons et loyaux services.
Merci, monsieur le président.
Je vais voter contre la motion de M. Stoffer, mais je me sens obligé de dire pourquoi. Manifestement, je ne suis pas heureux que ma province soit la seule à ne pas avoir de gestionnaires de cas. Je ne suis pas ravi que ma province soit la seule sans bureau de district. Je comprends que le ministère ait décidé que les seuls services en personne auxquels les anciens combattants de l'Île-du-Prince-Édouard auront droit seront ceux offerts par Service Canada.
Je suis extrêmement préoccupé par les plans de Service Canada visant à réduire son effectif à l'Île-du-Prince-Édouard de 46 p. 100 au cours des trois prochaines années au même moment où les bureaux de Service Canada deviendront le seul point de contact.
Cela étant dit, je pense que je nuirais beaucoup aux anciens combattants de ma province et probablement à ceux des autres provinces où le ministère a déjà décidé de se lancer dans cette voie en essayant de lier les mains du ministère et de ne pas lui donner suffisamment d'argent. Il n'y a pas suffisamment d'argent à Service Canada à l'heure actuelle pour lui permettre de faire le travail. Il y a des compressions, et ce serait une grave erreur de notre part de multiplier les problèmes.
Par conséquent, je vais voter contre la motion bien que je ne sois pas du tout heureux que le ministère des Anciens Combattants ait décidé de prendre cette voie.
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La position du gouvernement à cet égard me scandalise.
[Français]
On dit que les services aux anciens combattants offerts par Anciens Combattants Canada vont être transférés à Service Canada. Pourtant, les employés de Service Canada n'ont même pas la capacité de servir les Canadiens, que ce soit en ce qui a trait à l'assurance-emploi ou dans le cadre de leurs autres programmes. Ils subissent des coupes de tous les côtés. Le gouvernement se vante d'être à l'écoute des anciens combattants. Toutefois, à l'Île-du-Prince-Édouard, par exemple, il va complètement fermer les services et les gens devront aller à Service Canada.
Monsieur le président, présentement, nous-mêmes, quand nous téléphonons à Service Canada, les gens ne sont même plus en mesure de répondre à nos questions sans qu'elles passent par Ottawa. Lorsqu'on pose certaines questions au directeur de Service Canada dans la région de l'Atlantique, il nous dit qu'il va nous rappeler le lendemain parce qu'il doit vérifier la nature de la demande. Cela doit être avec le bureau du premier ministre. Service Canada n'est en mesure de prendre aucune décision. C'est là où on s'en va avec nos anciens combattants?
Je pense qu'on ne peut pas changer les estimés pour les augmenter ou les allouer ailleurs. Il revient au gouvernement et au ministre de faire preuve de leadership. Ils devraient dire qu'il n'enverront pas leurs clients à Service Canada, mais qu'ils vont garder les services dans leurs bureaux et qu'ils ne les fermeront pas. Ils devraient aussi dire qu'ils donneront des services à nos anciens combattants qui se sont battus pour nous donner, comme je l'ai dit plus tôt, la liberté, la démocratie et le reste.
Un peu plus tôt, pour essayer de faire parler notre témoin, Mme Chaput, Mme Adams a parlé des services. Eh bien, ce n'est pas vrai que ça va si bien que cela depuis 2006. Je n'ai jamais reçu autant d'appels de la part d'anciens combattants à mon bureau. Monsieur le président, j'en ai vu entrer dans mon bureau avec des sacs de pilules qu'ils ont lancées sur la table en me demandant de regarder ce qu'ils avaient. Ils disaient qu'ils n'étaient même pas en mesure d'avoir de services.
Monsieur le président, je vous invite à mon bureau. Vous verrez les médailles qu'un ancien combattant a apportés. Ils les a accrochées sur le mur du bureau de mon assistante parce qu'ils ne voulaient plus les avoir. Pourtant, le gouvernement vient se vanter de ce qu'il fait pour eux. Je trouve cela inacceptable.
Tout cela pour dire que je vais appuyer la proposition d'envoyer un message au gouvernement pour dire que le transfert des services à Service Canada n'est pas acceptable. Ce n'est pas à cet endroit que ces services devraient se trouver. Ce n'est pas à Service Canada. Service Canada a déjà les mains pleines.
On a un ministre qui représente les anciens combattants, alors je lui demande de donner les services aux anciens combattants. Il n'a pas à les passer à une autre institution qui n'aura pas le même intérêt que le ministère des Anciens combattants.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Après ce que M. Godin a mentionné, il n'y a plus grand-chose à dire.
La seule façon dont on peut l'interpréter est que, effectivement, on est contre la fermeture de ces bureaux. Service Canada n'est pas apte, en ce moment, à bien servir les vétérans. Ce n'est pas vrai qu'il y a une poignée de vétérans. J'ai également vu des cas.
Si les conservateurs sont tellement en faveur de bien servir les anciens combattants, ils devraient faire une sorte de suivi avec les anciens combattants qui vont à Service Canada. Je suis certain qu'ils verraient que, malheureusement, c'est extrêmement complexe d'offrir une gamme de services aux vétérans et de répondre de façon pointue à leurs demandes. Ce n'est pas chez Service Canada, en ce moment ni selon moi l'année prochaine, qu'ils vont être bien servis.
Donc, la motion que M. Stoffer a présentée vise seulement à envoyer au gouvernement le message qu'on ne devrait pas transférer ces sommes vers Service Canada, parce cette institution pas en mesure de bien servir les anciens combattants. Les fonctionnaires de Service Canada en ont déjà amplement à faire avec les services qu'ils ont à offrir et ils doivent composer avec les coupures budgétaires qui sont également effectuées. Ils ne sont pas en mesure d'offrir ces services.
Donc, ne jouez plus aux vierges offensées, s'il vous plaît.
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J'invoque le Règlement pour souligner que j'ai encore la parole.
J'aimerais vous rappeler que nous venons de terminer une étude à propos des transformations au ministère des Anciens Combattants. Nous y avons appris, grâce aux témoignages, qu'il était important de nous efforcer de conférer des pouvoirs aux gestionnaires de cas locaux. Cela a permis d'avoir quelqu'un sur le terrain qui rencontrait l'ancien combattant, et sa famille, et qui comprenait très bien les besoins de l'ancien combattant en question et pouvait le rediriger vers tous les services dont il pouvait se prévaloir.
Puis, et ce point est essentiel, nous avons réussi à réduire les délais d'attente pour obtenir une décision d'Anciens Combattants. Les réductions de temps d'attente ont été draconiennes, mais nous ne nous arrêterons pas là. Nous voulons continuer à réduire le temps que passent nos anciens combattants à attendre un financement ou des services. Nous mettons particulièrement l'accent sur les services à la clientèle. C'est aussi pour cela que nous avons mis sur pied une initiative liée au langage clair afin qu'ils ne reçoivent pas une lettre écrite en charabia ou en langue de bois. Le libellé est fort clair afin qu'un ancien combattant comprenne pourquoi il recevra des avantages et sur quelle preuve médicale l'on s'est fondé pour arriver à ces conclusions. Et si l'ancien combattant en question a besoin de présenter des renseignements supplémentaires, il peut le faire.
Nos gestionnaires de cas sont toujours sur le terrain et sont encore disponibles pour les anciens combattants. Ces 2 millions de dollars de financement critique fourniront une aide essentielle aux anciens combattants dans d'autres points de service partout au pays. On passerait de 60 à 600 points de service. Cela permet de réduire le temps de déplacement des anciens combattants. À l'heure actuelle, des anciens combattants moins bien nantis vont dans des bureaux de district et cela leur prend des heures pour s'y rendre. Je ne comprends pas pourquoi vous voudriez nuire à nos anciens combattants. Pourquoi voudriez-vous leur enlever cette capacité supplémentaire d'accéder aux services? Ils auront encore accès à nos lignes téléphoniques et à Internet.
Et surtout, le gouvernement s'engage à fournir des visites à domicile aux anciens combattants qui en ont besoin. Cela va continuer. Alors tous les discours sur la façon dont les anciens combattants sont mal servis sont absolument faux. Je vous implore de retirer votre motion. Je vous implore de dépenser ces 2 millions de dollars et de fournir un meilleur service à la clientèle à nos anciens combattants. Je ne peux tout simplement pas comprendre pourquoi quelqu'un qui fait preuve d'autant d'enthousiasme à l'égard des anciens combattants propose de réduire le niveau des services qui leur sont disponibles. Nous passerons maintenant à 600 points de service à travers le pays. Si vous avez un exemple concret d'une personne qui n'a pas pu fournir des services à nos anciens combattants, veuillez nous en faire part.
Monsieur Godin, vous avez indiqué que vous aviez toutes sortes de dossiers à votre bureau de circonscription. Je vous implore de nous les envoyer. Au bout du compte, il ne s'agit pas de faire de la démagogie. Il s'agit de servir nos anciens combattants. Moi aussi, j'ai un bureau de circonscription, et je peux vous dire que nos anciens combattants y sont très bien servis.
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On dirait que de toutes les 308 circonscriptions, c'est dans la circonscription de Huron—Bruce que les anciens combattants reçoivent le meilleur service.
Mais soyons sérieux. Je pense que l'opposition, les néo-démocrates, est peut-être — ou peut-être pas — mal informée à ce sujet. Les employés de Service Canada ne fourniront pas des conseils et ne feront pas de la gestion de cas. Là n'est pas leur rôle. Je ne pense pas que vous essayez d'impliquer que ce l'était, mais je pense qu'il est important de souligner clairement qu'ils ne feront pas cela. Comme l'a dit Mme Adams, il s'agit d'un point de service, soit d'un point d'entrée qui permettra aux anciens combattants d'obtenir de l'information. Peut-être que ce seront les membres de leur famille qui auront besoin d'obtenir des renseignements afin d'établir une relation avec Anciens Combattants ou pour une autre raison.
J'aimerais vous fournir un exemple. Je suis un député rural. Il n'y a pas de bureaux pour les anciens combattants à Huron—Bruce. Il y a deux bureaux de Service Canada qui sont ouverts à plein temps. L'un se trouve à Goderich et l'autre à Walkerton. Il existe d'autres bureaux satellites qui sont ouverts à temps partiel. C'est un avantage pour les anciens combattants dans ma circonscription parce qu'ils ont maintenant un point de service officiel à Huron—Bruce. Auparavant, ils devaient aller à London. Je pense qu'il s'agit d'une amélioration. Je crois également que, en y injectant 2 millions de dollars, nous obtiendrons un excellent rendement. Le rendement se mesure au fait que les anciens combattants auront un meilleur point de service et un meilleur accès à leurs avantages.
Peut-être que l'autre raison pour laquelle M. Godin dit que de plus en plus d'anciens combattants viennent dans son bureau de circonscription, c'est parce qu'ils ont entendu notre message et qu'ils savent quels avantages leur seront accordés. C'est peut-être bien pour cela qu'ils viennent, parce qu'ils ont un ami ou un collègue qui a eu une bonne expérience en faisant affaire avec Anciens Combattants et, maintenant, ils veulent savoir ce qui est disponible pour eux. Le fait que les anciens combattants viennent dans votre bureau pour vous poser des questions les poussera à obtenir d'autres résultats positifs au ministère.
Je pense que c'est très bien. Je suis certain que les gens d'en face ne seront pas d'accord, mais je pensais qu'il était important de faire valoir le point de vue d'un député rural.
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J'aimerais remercier tout le monde de leurs observations.
Tout d'abord, j'aimerais vous renvoyer à la page 1009, chapitre 20 de La procédure et les usages de la Chambre des communes, que notre collègue Cynara nous a remise. L'on y indique qu'il n'est pas permis de chercher à modifier le mode d'affectation des fonds ou de transférer de l'argent d'un poste à un autre.
Si je pouvais, je prendrais ces 2 219 000 $ et les transférerais à un autre poste du Budget supplémentaire des dépenses, mais je n'en ai pas le droit. Malheureusement, les règles... On a essayé de le faire il y a des années, de changer les choses, et de pouvoir transférer de l'argent d'un poste à un autre, mais on n'a pas le droit de le faire. Il me semble bien que c'était le Parti conservateur qui s'y était opposé à la Chambre lors d'un vote sur la procédure.
Il faut savoir, pour la gouverne de madame la secrétaire parlementaire, que le personnel de Service Canada est syndiqué. Il ne s'agit donc pas du tout d'un argument en faveur des syndicats, je peux vous l'assurer. Au cours de toutes mes années au Parlement, je n'ai jamais rencontré un seul ancien combattant ou une organisation d'anciens combattants qui m'aient dit que les services d'Anciens Combattants Canada devraient être fournis par Service Canada. Personne ne m'a jamais demandé cela. Je ne sais pas si on a déjà demandé à quelqu'un ici présent, avant cette suggestion, si les anciens combattants voulaient être servis par Service Canada.
Je ne peux pas transférer ces fonds dans un autre poste du Budget supplémentaire des dépenses. C'est la règle. Je ne peux pas changer les choses. C'est le seul moyen à notre disposition pour dire au parti ministériel que nous n'aimons pas l'idée de fermer des bureaux de district. Nous n'aimons tout simplement pas cette idée.
Je vous encourage tous à aller jeudi au Cap-Breton, au grand rassemblement qui aura lieu. Les gens vous diront ce qu'ils pensent de la fermeture du bureau de Cap-Breton. Je n'ai même pas besoin de vous dire ce qu'il en est pour les fermetures à l'Île-du-Prince-Édouard ou encore Thunder Bay ou ailleurs. Bon nombre de personnes sont bouleversées par ces fermetures.
Si votre argument est que Service Canada peut fournir ce service et que vous allez l'élargir à 600 points de service, pourquoi donc n'appliquez-vous pas le même raisonnement pour Citoyenneté et Immigration et pour Revenu Canada? Pourquoi est-ce que Service Canada ne fait pas tout à ce moment-là? Imaginez le nombre de gens à Citoyenneté et Immigration qui pourraient être servis par Service Canada. Je ne fais qu'appliquer votre raisonnement.
Monsieur le président, j'aimerais véritablement pouvoir déplacer ces fonds ailleurs, mais je ne le peux pas. Les règles ne me permettent pas de le faire. C'est le seul moyen dont dispose l'opposition pour dire aux députés du parti ministériel que, sauf tout le respect que nous leur devons, nous ne croyons pas que le fardeau des soins que l'on prodigue aux anciens combattants devrait être refilé aux employés de Service Canada qui sont surchargés de travail. N'oubliez pas que beaucoup d'employés de Service Canada perdront leur emploi. Ils ont reçu des lettres d'employés touchés. Ils se font également congédier en raison des compressions budgétaires imposées par le gouvernement.
C'est pour cela que nous agissons de la sorte. Je souhaiterais pouvoir transférer ces fonds ailleurs, mais je ne le peux pas. Je dois suivre les règles et la procédure.
Vous allez m'interrompre, monsieur le président. Nous devons voter sur cette question. Puis nous passerons au prochain vote et nous aurons une belle soirée.
Merci.
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Le crédit 1b sous la rubrique Anciens Combattants est-il adopté?
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Crédit 1b—Dépenses de fonctionnement... 2 890 963 $
(Le crédit 1b est adopté.)
Le président: Nous allons maintenant passer au crédit 5b, qui est de plus de 15 millions de dollars. Vous l'avez vu dans les documents.
Que tous ceux qui sont pour le crédit 5b lèvent la main.
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Crédit 5b—Subventions inscrites au Budget des dépenses et contributions... 15 855 400 $
(Le crédit 5b est adopté.)
Le président: Merci. C'est unanime, alors je n'ai pas besoin de demander qui s'y oppose. J'inscris au compte rendu qu'il ne fait pas l'objet d'opposition.
Puis-je faire rapport du Budget supplémentaire des dépenses à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Le président: Nous allons donc suivre la procédure.
Je vais maintenant demander à la greffière si j'ai oublié quelque chose. Je veux m'assurer que tout est fait en bonne et due forme.
Nous nous retrouverons lundi afin, je l'espère, de pouvoir terminer l'ébauche finale ou la version finale du rapport. Une fois que cela sera fait, à moins que quelqu'un d'autre ait quelque chose à souligner, nous nous retrouverons en février. Pensez-y pour lundi.
Si vous êtes tous d'accord et qu'il n'y a rien d'autre à ajouter, alors je vous remercie. La séance est levée.