:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureux de me trouver de nouveau devant votre comité. Je m'appelle Bernard Butler. Je suis directeur général du Secteur des politiques, des communications et de la commémoration à Anciens Combattants Canada.
Je suis accompagné de mon collègue Rick Christopher, qui est le directeur de la gestion des programmes du Secteur de la prestation des services à Anciens Combattants.
[Français]
Nous sommes ici pour vous épauler dans le cadre de votre examen des processus et des activités du Tribunal des anciens combattants (révision et appel), y compris la formulation de toute recommandation qui pourrait nous aider à améliorer les processus d'appel actuels.
[Traduction]
Voilà essentiellement nos objectifs.
Aujourd'hui, nous allons vous présenter un exposé technique sur le processus de demande de prestations d'invalidité, le processus décisionnel et les mécanismes de recours du ministère en ce qui concerne la demande de prestations d'invalidité. Nous nous efforcerons d'aider le comité à mieux comprendre nos processus et les circonstances dans lesquelles une décision ministérielle peut se retrouver devant le tribunal aux fins de révision.
M. Christopher vous présentera d'abord un résumé de haut niveau du processus décisionnel du ministère relativement aux prestations d'invalidité, et il terminera par le processus de révision ministériel et ses liens avec le tribunal, notamment le rôle du Bureau de services juridiques des pensions dans le processus de recours.
C'est avec plaisir que nous répondrons ensuite à vos questions.
Je cède maintenant la place à mon collègue, Rick.
:
Merci, Bernard. Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie.
Comme Bernard l'a dit, je m'appelle Rick Christopher. Je suis directeur de la gestion des programmes à Anciens Combattants Canada. Mon rôle consiste à superviser la gestion des programmes de prestations d'invalidité du ministère.
Aujourd'hui, je vais expliquer au comité le processus de traitement d'une demande de prestations d'invalidité. J'aborderai également les systèmes de soutien mis en place à chaque étape du processus ainsi que les mesures législatives sur lesquelles se fonde le ministère pour prendre ses décisions. Je présenterai nos propres mécanismes de recours ainsi que certaines statistiques et je terminerai à l'étape où une décision relative aux prestations d'invalidité peut être renvoyée devant le tribunal aux fins de révision ou d'appel.
Je vais tout d'abord présenter une brève description du processus de demande de prestations d'invalidité. Lorsqu'un ancien combattant, un militaire ou un membre de la GRC est d'avis qu'il souffre d'une invalidité attribuable au service, il doit premièrement présenter une demande officielle au ministère. Le formulaire de demande est accessible en ligne, aux bureaux de secteur d'ACC ou dans n'importe lequel des 600 centres de Service Canada au pays.
L'autorité d'ACC d'accorder des prestations d'invalidité lui est conférée par la Loi sur les pensions et la Loi sur les mesures de réinsertion et d'indemnisation des militaires et vétérans des Forces canadiennes, aussi appelée la Nouvelle Charte des anciens combattants.
L'ancien combattant, le membre des Forces canadiennes ou de la GRC doit essentiellement satisfaire à deux critères pour avoir droit à des prestations d'invalidité: il doit être frappé d'une invalidité, et cette invalidité doit être liée à son service. Pour établir qu'un demandeur satisfait à ces deux critères, ce dernier doit présenter des documents médicaux, ses états de service militaire et des déclarations de collègues, de commandants ou d'autres personnes.
Un soutien est offert au demandeur par l'équipe d'agents des prestations d'invalidité du ministère. Ces derniers travaillent dans les bureaux de secteur d'un bout à l'autre du Canada. Ils travaillent individuellement avec chaque demandeur afin de s'assurer que la demande est aussi complète que possible avant d'être présentée. Ils peuvent aider la personne à obtenir ses états de service auprès du ministère de la Défense nationale ou des documents médicaux auprès de fournisseurs de soins de santé.
Il serait négligent de ma part de ne pas souligner que les demandeurs peuvent également obtenir de l'aide de la Légion royale canadienne et d'autres organismes d'anciens combattants pour remplir leur formulaire de demande. Service Canada peut également examiner les formulaires de demande pour vérifier s'ils sont remplis de manière appropriée avant qu'ils ne soient envoyés à Anciens Combattants Canada pour décision.
Lorsque la demande a été remplie et présentée, la prochaine étape consiste à l'attribuer à l'un de nos 46 arbitres des prestations d'invalidité, qui sont dûment formés.
Ces arbitres évaluent ensuite l'information fournie en fonction d'un ensemble de critères préétablis dans la loi habilitante afin de déterminer tout d'abord si la personne a droit à des prestations d'invalidité. Pour prendre ces décisions, ils s'appuient sur le bien-fondé de la demande et le poids de la preuve. Toutefois, en l'absence d'une preuve convaincante du contraire, le bénéfice du doute est accordé au demandeur.
Le principe du bénéfice du doute est appliqué lorsqu'il y a une quantité égale d'éléments de preuve qui appuient et qui réfutent les faits. Dans de tels cas, la décision est rendue en faveur de l'ancien combattant.
Lorsque le droit à des prestations a été établi, on évalue la portée de l'invalidité. Pour ce faire, on détermine dans quelle mesure l'affection a une incidence sur la santé et la qualité de vie du demandeur. Les évaluations s'appuient sur la Table des invalidités, un des outils utilisés pour assurer un processus décisionnel efficace et constant. Les Lignes directrices sur l'admissibilité au droit à pension et la Table des invalidités constituent pour l'arbitre un système précis fondé sur la preuve pour l'aider à prendre ses décisions.
Lorsque l'évaluation est terminée, un paiement mensuel ou sous forme de montant forfaitaire est accordé.
[Français]
Les décisions sont communiquées par écrit aux anciens combattants. Le ministère a déjà amélioré ses lettres de décision. Entre autres, 15 des lettres de décision relatives aux prestations d'invalidité les plus courantes ont été modifiées, réécrites dans un style clair et simple, et sont déjà utilisées. Elles seront envoyées à environ 19 000 clients cette année. Dans le cadre de nos initiatives visant à réduire les formalités administratives et la complexité, nous poursuivrons nos efforts afin d'utiliser un langage simple.
J'aborderai maintenant les mesures de recours.
Comme je l'ai indiqué plus tôt, les décisions favorables et défavorables sont communiquées par écrit. La lettre fait état des motifs de la décision, des droits de recours, des prochaines étapes possibles et des mesures de soutien offertes pour exercer ces droits. Deux options s'offrent à un ancien combattant mécontent de la décision prise par le ministère.
Une de ces options est une révision ministérielle. Lorsqu'une personne demande une révision ministérielle, le dossier est attribué à un nouvel arbitre pour assurer un nouveau regard sur le dossier et l'impartialité du processus.
[Traduction]
Deux motifs peuvent entraîner une révision ministérielle: une erreur de fait ou de droit a été commise, ou de nouveaux éléments de preuve doivent être examinés. La révision ministérielle peut être demandée par le demandeur ou entreprise par le ministère, de sa propre initiative.
L'autre option est que le demandeur renonce au processus de révision ministérielle et désire que sa demande soit renvoyée directement au Tribunal des anciens combattants (révision et appel). Dans ce cas, le pouvoir de décision finale n'appartient plus au ministère, et ce, de façon permanente. Cela signifie que, si le TACRA rend une décision défavorable, le demandeur ne peut plus demander une révision ministérielle, car le ministère n'a plus compétence.
En attendant l'audience de révision ou d'appel au TACRA, le ministère offre des services de conseils juridiques fournis par un représentant du Bureau de services juridiques des pensions, le BSJP. Ce bureau est un organisme unique d'avocats, à l'échelle nationale, au sein d'Anciens Combattants Canada. Il offre gratuitement de l'aide juridique aux vétérans insatisfaits de la décision rendue à l'égard de leur demande de prestations d'invalidité. Tous les avocats du BSJP possèdent de l'expérience dans ce domaine. Ils sont considérés comme des spécialistes en ce qui concerne les demandes de prestations d'invalidité. Le secret professionnel lie l'avocat à son client, ce qui permet donc d'assurer l'entière protection des renseignements personnels de ce dernier.
Le bureau participe activement aux programmes de sensibilisation dans le cadre desquels de l'information et une formation sont fournies aux intervenants. Le BSJP représente entre 90 et 95 p. 100 des anciens combattants qui se présentent devant le Tribunal des anciens combattants (révision et appel). Les autres choisissent de se représenter eux-mêmes, retiennent les services d'un avocat privé ou demandent à la Légion royale canadienne ou à un autre organisme de les représenter.
Je termine ici la partie du processus antérieur à un appel ou à une révision devant le TACRA.
Je vous présenterai maintenant quelques statistiques.
En 2011-2012, les dépenses totales pour les pensions et les indemnités d'invalidité s'élevaient à 2,05 milliards de dollars. Chaque année, nous traitons plus de 20 000 premières demandes de prestations d'invalidité. Selon la norme de service d'ACC, 80 p. 100 des premières demandes de prestations d'invalidité doivent être traitées dans un délai de 16 semaines. À l'heure actuelle, nous traitons 83 p. 100 des demandes en respectant ce délai. Je suis heureux de vous informer qu'en 2011-2012, une décision favorable a été rendue pour 73 p. 100 de l'ensemble des demandes examinées, et le barème des paiements a été établi. La norme de service pour le délai d'exécution en ce qui concerne la révision ministérielle est de 12 semaines, et l'objectif à atteindre est de 80 p. 100. Au cours du dernier exercice financier, 2 213 révisions ministérielles ont été effectuées, et le délai de 12 semaines a été respecté dans 81 p. 100 des cas.
Nous maintenons nos efforts pour améliorer les délais de traitement et les programmes tout en réduisant les formalités administratives et la complexité des programmes et des politiques. Je crois comprendre que ma collègue, Maureen Sinnott, comparaîtra plus tard cette semaine et qu'elle abordera certaines de ces questions avec vous.
Je m'arrête donc ici, car si j'ai bien compris, M. Larlee et ses collègues du TACRA vous présenteront sous peu leur propre exposé.
Ceci conclut mon exposé. Si vous avez des questions, Bernard et moi ferons de notre mieux pour y répondre.
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Merci, monsieur le président, et merci à vous deux. Je suis désolé d'avoir dû quitter la salle.
Monsieur Butler, c'est avec un grand respect que je m'adresse à vous. Vous avez parlé de la générosité du programme. À vrai dire, la générosité provient des femmes et des hommes qui servent notre pays. Ils sacrifient leur vie et leur famille pour défendre notre pays et nous permettre de vivre comme nous le faisons.
Je pense que pour bien des anciens combattants, le programme n'est pas aussi généreux qu'on le dit — peut-être pas ceux qui sont ici, mais ils sont nombreux à l'échelle du pays. Je crois que le paiement ex gratia pour l'agent Orange en ferait sourciller plus d'un. Je ne fais que le mentionner au passage.
J'ai été mis au courant récemment d'un cas précis, et j'aimerais vous le soumettre. Je sais que vous ne pouvez pas parler d'un dossier en particulier, mais vous pourrez répondre à la question en termes généraux.
Un homme de la Nouvelle-Écosse, Blair Davis de son nom, a présenté une demande de prestations parce qu'il souffre de bruxisme. Comme vous le savez, le bruxisme se caractérise par une friction des dents et est un des symptômes d'un trouble de stress post-traumatique. Sa demande a été rejetée. Il a fait appel de la décision auprès du TACRA. Sa demande a encore été rejetée. Il a contesté la décision de nouveau, et cette fois-ci, il a gagné.
Le Tribunal des anciens combattants (révision et appel) lui a donné raison. Le problème, c'est que selon la loi, il n'y a pas de prestations pour lui. Le TACRA a convenu que le demandeur souffrait de bruxisme. C'est une maladie qui nuit grandement à sa qualité de vie, mais malheureusement, d'après la loi, il n'y a pas de prestations pour lui.
Je me demandais si vous étiez au courant de la situation. Ce n'est là qu'une des nombreuses questions que j'aurais à vous poser, mais avec le temps dont je dispose, je dois m'en tenir à cela. Cela me paraît problématique. Probablement que bien d'autres personnes ont fait une demande semblable à l'échelle du pays.
Êtes-vous au courant du problème? Peut-on envisager de faire les modifications nécessaires pour veiller à ce que les femmes et les hommes qui souffrent de bruxisme en raison d'un TSPT puissent obtenir des prestations quand le TACRA leur donne raison?
:
Je vais répondre brièvement. C'est une très bonne question.
Bien sûr, comme vous le savez, le ministère a lancé de nombreux projets visant la transformation et l'amélioration de la prestation de services, de la communication avec les anciens combattants, ainsi que du cadre stratégique pour que les arbitres aient facilement accès à des politiques claires et à jour. Nous mettons en oeuvre de nombreuses mesures à l'interne pour simplifier le processus décisionnel.
Cela dit, il y a beaucoup... Il faut comprendre pourquoi les décisions rendues par le Tribunal des anciens combattants (révision et appel) sont favorables, alors que pour les mêmes demandes, les décisions du ministère avaient été défavorables.
Souvent, les raisons sont simples, par exemple, de nouveaux éléments de preuve. L'avantage du système actuel, c'est que l'arbitre du ministère, comme M. Christopher l'a dit, examine les éléments de preuve, il prend une décision et il donne des raisons précises à l'ancien combattant pour expliquer pourquoi sa demande a été refusée. Les raisons peuvent être très simples. Par exemple, le diagnostic médical n'est pas clair — autrement dit, quelle est la cause de l'invalidité? Le dossier peut contenir très peu de preuves qui montrent que la personne a bel et bien subi une blessure liée au service, pour des raisons diverses.
Avec le Tribunal des anciens combattants (révision et appel), la différence, c'est qu'au premier niveau, à l'audience de révision, l'ancien combattant peut se présenter pour la première fois en personne devant un comité de révision et témoigner de vive voix sur les questions soulevées par le ministère.
C'est la première fois dans le processus que l'ancien combattant est présent. Il peut regarder les membres du tribunal dans les yeux et fournir des preuves précises pour remplir les trous. À ce point-ci, évidemment, la perspective change. Nous avons de nouveaux renseignements. Nous pouvons mieux évaluer la fiabilité du témoin en ce qui touche son souvenir des événements et autres.
C'est là un exemple simple qui montre pourquoi, au niveau de la révision du Tribunal des anciens combattants (révision et appel), un pourcentage fixe des décisions sont favorables. Si nous procédions de cette façon dès le début, le problème ou le défi, c'est que nous retarderions la première décision pour de nombreux anciens combattants, surtout ceux pour lesquels le résultat est très clair, ceux qui forment le 75 p. 100 des réponses favorables dont M. Christopher a parlé. Il faut toujours tenter d'arriver à un équilibre dans les processus administratifs de décision, et le défi, c'est de trouver la meilleure façon de procéder, la façon la plus avantageuse pour les anciens combattants.
Il y a toujours place à l'amélioration, mais en ce moment, c'est ainsi que nous procédons. Nous tentons de réduire les délais de traitement au début du processus. Comme M. Christopher l'a dit, nous faisons des progrès sur ce plan; par conséquent, dans certains cas, il n'y aura tout simplement pas assez d'éléments de preuves. Toutefois, si un recours est offert, il se peut que cela change.
J'espère que ces renseignements vous aideront.
:
Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui. Je suis accompagné de membres de mon équipe de gestion, soit Mme Dale Sharkey, qui est directrice générale du tribunal, et Mme Kathleen Vent, qui est directrice par intérim des Services juridiques.
Nous sommes ici aujourd'hui afin de vous parler du tribunal et de vous mettre au courant des améliorations que nous avons apportées depuis notre dernière comparution, au mois de mars dernier.
[Traduction]
Depuis notre dernière comparution, donc, nous nous sommes améliorés principalement sur trois plans: la rapidité de notre processus décisionnel, la clarté de nos décisions et notre écoute des anciens combattants.
J'aimerais d'abord vous parler du tribunal. Son rôle principal est d'aider les anciens combattants, les membres des Forces canadiennes, les membres de la GRC et leur famille à obtenir des prestations pour des invalidités liées au service. Pour ce faire, nous offrons un processus d'appel indépendant quant aux décisions sur les prestations d'invalidité rendues par Anciens Combattants Canada.
Notre indépendance est essentielle. Grâce à elle, nous ne sommes pas liés par les décisions ou les politiques du ministère. Dans le cadre des audiences du tribunal, les anciens combattants peuvent raconter leur histoire, présenter de nouveaux renseignements et être représentés gratuitement par un avocat du Bureau des services juridiques des pensions ou par un agent d'entraide de la Légion royale canadienne.
Les audiences ne sont pas axées sur la confrontation. Personne ne témoigne contre l'ancien combattant. Les membres du tribunal regardent le dossier d'un oeil neuf. Si la preuve est convaincante et si elle satisfait les exigences, ils accordent à l'ancien combattant de nouvelles prestations ou des prestations accrues.
Pour faire appel au tribunal, il suffit de ne pas être satisfait de la décision du ministère. En réalité, beaucoup d'anciens combattants sont satisfaits et ne s'adressent pas à nous. Chaque année, seulement 10 à 15 p. 100 des décisions du ministère sont portées en appel. L'an dernier, nous avons rendu un total de 4 900 décisions pour des anciens combattants et d'autres demandeurs. Nous sommes heureux de pouvoir modifier un grand nombre de décisions en faveur des anciens combattants. Pour un petit tribunal, nous avons une lourde charge de travail, surtout puisque nous traitons les demandes les plus difficiles.
Le tribunal offre deux niveaux de recours indépendant aux anciens combattants: une audience de révision et, s'ils ne sont toujours pas satisfaits, une audience d'appel.
L'audience de révision constitue souvent un point tournant pour les anciens combattants. Ils peuvent enfin s'adresser directement aux décideurs et se faire entendre. Les membres du tribunal prennent soin de mener les audiences de manière informelle et avec compassion. Ils donnent le dernier mot aux anciens combattants. L'an dernier, le tribunal a accordé de nouvelles prestations ou des prestations accrues aux anciens combattants dans la moitié des décisions rendues en révision.
Si les demandeurs ne sont pas satisfaits de la décision rendue en révision, ils peuvent interjeter appel. L'audience d'appel représente une toute nouvelle procédure, menée par des membres différents du tribunal. La législation ne permet pas de témoignage oral à ce niveau. Il s'agit plutôt d'une occasion supplémentaire pour les anciens combattants, par l'entremise de leur représentant, de présenter de nouveaux renseignements et arguments à l'appui de leur demande. L'an dernier, le tribunal a accordé de nouvelles prestations ou des prestations accrues aux anciens combattants dans un tiers des décisions rendues en appel.
Ces taux de réussite montrent qu'il est avantageux pour les anciens combattants et leur famille d'avoir la possibilité d'interjeter appel de la décision auprès d'un tribunal indépendant. Or, malgré la générosité du système, toutes les réponses ne peuvent être favorables.
Nous savons que certains anciens combattants n'approuveront pas nos décisions, mais nous nous sommes engagés à traiter leurs demandes de manière juste et efficace. Pour ce, nous devons entendre leurs demandes dès que possible, mener des audiences complètes et justes, émettre des décisions claires, ainsi que traiter les demandeurs avec respect et dignité.
[Français]
Permettez-moi maintenant d'aborder trois aspects de notre programme que nous avons améliorés dans le but de veiller à ce que les anciens combattants, les vétérans et leur famille soient bien servis.
Premièrement, nous communiquons plus rapidement les décisions aux anciens combattants. Grâce à de nouvelles technologies et d'autres améliorations, le tribunal traite les demandes de révision environ 20 % plus rapidement qu'il y a cinq ans. Pour les demandes d'appel, nous avons réduit de 50 % les délais. Nous sommes également à la recherche d'autres façons de fixer plus rapidement les dates d'audience, y compris d'offrir aux anciens combattants la possibilité d'avoir leurs audiences par vidéoconférence. Comme je vous l'ai dit en mars, le tribunal mène actuellement un projet de restructuration des processus opérationnels afin de trouver des moyens de réduire les formalités administratives et rendre le processus plus rapide et plus facile pour les anciens combattants.
[Traduction]
Deuxièmement, nous veillons à rendre des décisions justes et réfléchies. À cet égard, nous avons établi un processus de sélection des membres fondé sur le mérite pour nous assurer que les nouveaux membres détiennent les compétences nécessaires pour entendre et juger les causes. Un des critères pris en compte est l'expérience dans les domaines militaire, médical, policier et juridique, étant donné le travail que nous effectuons et les personnes que nous servons. Les deux nouveaux membres que nous avons nommés l'année dernière sont d'anciens membres des Forces canadiennes et de la GRC.
Notre excellent programme de formation destiné aux nouveaux membres conjugue l'enseignement pratique au soutien offert par le personnel expérimenté. Tous les membres reçoivent également une formation continue et spécialisée portant sur divers sujets, qui est donnée par des experts issus des domaines médical, juridique et militaire et par des non-spécialistes. D'ailleurs, dans le cadre de notre formation annuelle, le Contre-amiral Andrew Smith, chef du personnel militaire, et d'autres membres actifs nous entretiendront plus tard cette semaine de la culture militaire et des opérations à la base des Forces canadiennes Greenwood.
Nous avons également rapidement pris des mesures pour donner suite aux recommandations formulées par l'ombudsman des vétérans et aux suggestions soumises par nos partenaires. Par exemple, nous avons mis sur pied une équipe chargée d'améliorer la qualité des décisions en veillant à ce qu'elles soient bien structurées, claires et rédigées dans un language simple. Nous procéderons à ces améliorations d'ici la fin de l'année.
Troisièmement, nous cherchons à améliorer le service que nous offrons aux anciens combattants en écoutant leurs commentaires et en y donnant suite. Les anciens combattants nous ont demandé de faciliter l'accès à nos décisions. En mai, nous avons commencé à publier dans notre site Web les décisions du tribunal les plus pertinentes et instructives. Ces décisions notables aident les anciens combattants et le public à mieux comprendre notre travail et permet aux demandeurs de prendre connaissance des décisions qui ont été rendues dans des causes semblables à la leur. Nous nous attachons également à établir et à conserver une bonne communication et de bons rapports avec nos partenaires.
Bref, nous sommes à l'écoute. Nous savons que d'autres améliorations s'imposent et nous sommes déterminés à les apporter le plus tôt possible.
[Français]
Avant de conclure, je tiens à inviter tous les membres du comité à assister à une audience de révision dans l'un de nos emplacements, dans une région ou l'autre du Canada. Deux de vos honorables collègues, MM. Stoffer et Casey, ont déjà accepté cette invitation. Ils nous ont dit que c'était une expérience utile et enrichissante.
Monsieur le président, je tiens à vous remercier de m'avoir donné l'occasion de parler aujourd'hui de l'engagement du tribunal ainsi que du fait de servir nos anciens combattants et vétérans, les membres des Forces canadiennes et de la GRC de même que leur famille.
Merci.
[Traduction]
Je suis prêt à répondre à vos questions.
:
Il y a plusieurs niveaux: la révision, l'audience d'appel et les autres procédures pour les révisions et appels, y compris le réexamen et la révision judiciaire. Il pourrait s'agir de la Cour canadienne de l'impôt ou d'une allocation de commisération.
J'essaie de comprendre comment vous comptez les appels. Si une personne interjette appel et se rend à l'étape de la révision, et si cela ne réussit pas et que la personne se rend à l'audience d'appel, comptez-vous cela comme deux incidents distincts ou seulement un lorsque vous calculez le nombre d'appels interjetés par cette personne? Évidemment, la personne peut se rendre à la troisième étape de l'appel. Chaque étape est-elle comptée séparément?
Des voix: Oui.
M. Bryan Hayes: C'est intéressant.
J'ai de nouveau l'impression, grâce aux questions de M. Lobb... L'ombudsman a publié un rapport; il y avait visiblement un plan d'action, mais j'ai l'impression qu'il manque encore quelque chose, et c'est le système de gestion des dossiers, d'une certaine façon. J'ai l'impression que les données... Nous posons des questions aujourd'hui, et on ne peut pas rapidement nous fournir les données nécessaires, parce qu'elles n'existent pas ou parce que le système n'est pas en place.
À votre avis, est-ce qu'il manque quelque chose, par exemple un système de gestion des dossiers?