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Monsieur le président et membres du comité, bonjour. Je vous remercie beaucoup de l'intérêt que vous portez à Radio-Canada/CBC.
Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagné ce matin de Patricia Pleszczynska, responsable des services régionaux de Radio-Canada et de nos services aux communautés francophones en situation minoritaire, et de Shelagh Kinch, qui est responsable des services anglais de CBC au Québec.
Je vais vous parler de trois choses. Premièrement, je vais parler des mesures que nous avons annoncées le 10 avril dernier pour équilibrer notre budget de 2014-2015 et de leurs répercussions sur nos services. Deuxièmement, je vais vous parler de nos nouvelles conditions de licence, qui reflètent notre engagement envers les communautés linguistiques en situation minoritaire. Troisièmement, je vais aborder les choix que nous devons maintenant faire alors que nous sommes à préparer notre nouveau plan stratégique.
Vous êtes sûrement au courant des compressions que nous venons d'annoncer. Principalement en raison des pressions liées au marché et à l'augmentation de nos coûts fixes, nous avons dû procéder à des réductions de 130 millions de dollars. Cela représente l'élimination de l'équivalent de 657 postes à temps plein. Nous devrons également débourser une somme de 33,5 millions de dollars pour couvrir les indemnités de cessation d'emploi.
Ces réductions s'ajoutent aux pressions financières de 390 millions de dollars que nous avons dû gérer depuis 2009 à cause de la récession de 2008-2009, du plan d'action pour la réduction du déficit fédéral, de l'élimination par le CRTC du Fonds pour l'amélioration de la programmation locale, c'est-à-dire le FAPL, du gel du financement des salaires pendant cinq des six dernières années, dont cette année, imposé par le gouvernement fédéral, et de la réduction du financement qui provient du Fonds des médias du Canada.
D'ailleurs, vous trouverez dans votre dossier la répartition détaillée des postes abolis dans chaque service ainsi que dans chaque région.
[Traduction]
Comme vous en avez entendu parler, nous ne rivaliserons plus afin d'obtenir les droits de diffusion des sports professionnels. Notre couverture des sports amateurs sera réduite et toute couverture future devra nous permettre de recouvrer nos coûts. Ces exemples illustrent les choix difficiles que nous avons eu à faire pour équilibrer notre budget 2014-2015 et pour tenter de protéger les priorités de notre stratégie 2015; la programmation canadienne, les services aux régions et l'investissement dans les plateformes numériques. Nous n'avons pas été capables de protéger complètement ces priorités. Les chiffres étaient trop élevés et notre marge de manoeuvre trop mince par rapport aux compressions que nous avons dû faire depuis 2009.
Laissez-moi vous donner une idée de ce que ça signifie pour nos services régionaux. Nous avons dû annuler la suite de nos plans d'expansion régionaux qui incluaient la création d'une station de radio à London, en Ontario. Nous avons éliminé le bulletin de nouvelles de fin de soirée de 10 minutes que CBC présentait dans le Nord. Nous avons consolidé les bulletins de nouvelles télévisées le week-end de CBC à Calgary et à Edmonton en un seul bulletin régional. Nous consoliderons également en une seule émission régionale les émissions de radio locale que CBC diffuse l'après-midi à Thunder Bay et à Sudbury. Sur Espace musique, nous remplacerons l'émission quotidienne régionale du matin diffusée depuis 11 communautés par une seule émission réseau. Nous réduirons de 90 à 36 épisodes l'émission quotidienne Quelle histoire diffusée à la télévision de Radio-Canada d'Ottawa-Gatineau.
Vous trouverez dans vos dossiers une liste plus détaillée des émissions qui sont touchées.
[Français]
Toutes ces compressions sont difficiles à faire. Non seulement nous perdons des gens au talent extraordinaire, mais nous en sommes maintenant à réduire de façon importante la programmation que nous offrons aux Canadiens. Toutefois, malgré ce que vous venez d'entendre, nous maintenons notre engagement à l'égard des régions. À preuve, nous avons pris la décision de protéger notre empreinte géographique actuelle. Cela veut dire que nous ne fermons pas de stations ou de bureaux, puisque nous croyons que nous devons offrir une programmation qui provient de l'ensemble de notre pays et qui reflète celui-ci.
Permettez-moi cependant de vous expliquer le contexte d'un tel choix. Le financement que nous recevions du FAPL était essentiel pour nous aider à améliorer nos services de télévision pour les communautés francophones en situation minoritaire. Quand le CRTC a éliminé le financement du FAPL, la décision logique à prendre à ce moment aurait été d'annuler toutes les émissions régionales qui étaient financées par le FAPL ou qui bénéficiaient de ce fonds. Nous avons plutôt choisi de réaffecter des ressources internes pour protéger les nouvelles régionales, sept jours sur sept, dans toutes nos stations.
Par contre, pour préserver notre engagement envers les nouvelles, nous avons dû annuler toutes les émissions hors nouvelles, par exemple Caméra boréale, une émission en provenance de Regina qui était produite par cinq jeunes vidéojournalistes qui racontaient leurs expériences de voyage dans le Grand Nord canadien aux francophones de tout le pays. Nous avons également dû réduire le nombre de productions régionales pour l'émission réseau Tout le monde en parlait. De 2010 à 2013, le financement du FAPL a soutenu la production de 20 documentaires provenant des communautés francophones hors Québec, comme La cloche de Batoche, à Winnipeg, La Sagouine, à Moncton, et L'école de la résistance de Penetanguishene, dans la région de Toronto. Malheureusement, pour la nouvelle saison qui commence le 6 mai, un seul documentaire régional, Le monstre de Pont-Rouge, de Québec, sera diffusé à Tout le monde en parlait.
Notre engagement envers les régions se reflète aussi dans nos nouvelles conditions de licence du CRTC, des conditions que nous continuons à respecter. Donc, les sept stations régionales de Radio-Canada qui desservent les communautés francophones en situation minoritaire diffuseront au moins cinq heures de programmation locale chaque semaine, en moyenne annualisée. À Montréal, CBC offrira aux anglophones 14 heures de télévision locale par semaine, dont une heure d'émission hors nouvelles.
Nos conditions de licence exigent aussi que nous tenions des consultations auprès des communautés francophones en situation minoritaire dans chacune des régions suivantes: en Atlantique, en Ontario, dans l'Ouest du Canada et dans le Nord du Canada. D'ailleurs, Patricia revient tout juste de notre consultation dans l'Ouest, qui a eu lieu mardi à Edmonton. Je vous invite à lui poser des questions.
Disons maintenant les choses clairement.
[Traduction]
Les défis que nous devons relever sont importants. D'ailleurs, tous les télédiffuseurs conventionnels sont confrontés à une baisse de leurs revenus publicitaires. Les annonceurs choisissent plutôt de placer leur budget publicitaire dans des émissions présentées en direct comme les sports professionnels, et de plus en plus vers le numérique. Pour CBC/Radio-Canada, notre engagement envers les émissions canadiennes fait en sorte qu'il nous coûte beaucoup plus cher de produire et de diffuser, surtout aux heures de grande écoute, des émissions canadiennes, que de faire comme les diffuseurs privés et de diffuser en simultané des émissions américaines.
Voilà ce qui m'amène à parler du modèle de financement. Parmi les 18 diffuseurs publics les plus importants au monde, CBC/Radio-Canada se classe maintenant au 16e rang en ce qui a trait à notre niveau de financement par habitant. C'est le troisième plus bas. Encore une fois, vous avez ce graphique dans vos dossiers.
Sachez que notre budget de base n'a pas augmenté depuis 1973. Comme je le rappelle constamment, nous n'avons toujours pas accès à une marge de crédit pour gérer nos besoins de trésorerie, ou les situations comme celles que nous avons vécues en avril. Les mesures que nous avons annoncées plutôt ce mois-ci nous permettront d'équilibrer notre budget cette année, mais ce n'est pas suffisant. Nous ne pouvons pas être dans une position où nous devons continuellement réduire la taille du radiodiffuseur public tous les deux ans pour équilibrer nos budgets annuels.
Nous avons déjà amorcé l'élaboration de notre prochain plan stratégique, celui qui nous mènera en 2020. Nous donnerons plus de détails à ce sujet au début de l'été. Je peux toutefois vous dire que nous devons faire des choix difficiles concernant les services auxquels les Canadiens s'attendent et ce que nous pouvons leur offrir. Chose certaine, nous devrons en faire moins.
[Français]
En 2020, nous devrons être une organisation de média publique plus petite, plus ciblée, plus souple et plus capable de s'ajuster rapidement aux changements dans les habitudes de consommation des médias par les Canadiens. Cependant, nous devons toujours être, et nous le serons, à la hauteur du mandat qui nous a été confié il y a plus de 75 ans, c'est-à-dire celui d'informer, d'éclairer et de divertir.
À plusieurs égards, d'ailleurs, notre couverture des derniers Jeux olympiques d'hiver nous donne une bonne idée de ce que sera notre avenir. Avec Sotchi, nous avons rejoint plus de 33 millions de Canadiens en 17 jours. Plus de 10 millions de Canadiens, c'est-à-dire un sur trois, ont suivi les Olympiques sur un ordinateur, une tablette ou un téléphone intelligent. Ils ont regardé environ 14 millions d'heures de contenu vidéo en ligne, en direct et sur demande. Nos services français et anglais ont travaillé ensemble pour maximiser l'utilisation de nos ressources. Nous avons conclu des partenariats avec plusieurs autres radiodiffuseurs. Nous avons utilisé les plus récentes technologies pour que chaque Canadien vive une expérience personnelle unique et pour que tous puissent célébrer ensemble les exploits de nos athlètes et de notre pays. Je crois que des moments comme ceux-là révèlent les nouvelles forces de Radio-Canada/CBC. C'est dans cet esprit que nous travaillons pour répondre aux attentes futures des Canadiens.
[Traduction]
Monsieur le président, c'est avec plaisir que nous répondrons à vos questions.
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Votre question comporte plusieurs sous-questions. Je vais commencer par vous parler des Canadiens qui nous écoutent et qui nous regardent. Dans cet environnement, nous réussissons assez bien.
Tout d'abord, les sondages BBM de l'hiver viennent d'annoncer les parts de marché. Celles de Radio-Canada sont en hausse à peu près partout. Avec les Olympiques de Sotchi, nous avons obtenu presque 10 points de plus.
Je pourrais vous faire une longue liste de la qualité de nos émissions, qu'il s'agisse d'Unité 9, des Enfants de la télé, des Parent ou de Mémoires vives, et du nombre de personnes qui nous regardent. C'est le résultat de Radio-Canada à la télévision.
Je pourrais également vous parler de l'importance de nos services radiophoniques dans les régions. Il n'y a pas ou à peu près pas de publicité, exception faite d'Espace musique, ni de revenus qui découlent de notre radio. Je le mentionne puisqu'une partie de votre question visait les revenus.
Je vais maintenant vous parler de la CBC. De la même façon, la CBC a eu des émissions phares importantes et très porteuses qui ont fait en sorte que les Canadiens nous regardent. Les Jeux olympiques ont été pour nous une très belle façon de combiner nos ressources avec celles d'autres radiodiffuseurs privés et d'atteindre les objectifs dont nous avions dit aux Canadiens qu'ils étaient les nôtres: une offre raisonnable pour gagner les droits, un modèle financier intelligent et un rendement de l'investissement pour les Canadiens.
Dans un tel environnement, selon les statistiques du CRTC qui viennent d'être publiées, il ne fait pas de doute que les revenus publicitaires sont en baisse pour l'ensemble des radiodiffuseurs. C'est le cas pour nous comme pour des radiodiffuseurs privés comme CTV, Global et TVA.
On migre vers le numérique et les chaînes spécialisées. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'il y a trois ou quatre ans, tous les radiodiffuseurs des secteurs public et privé se sont présentés devant différents comités et devant le CRTC pour faire valoir qu'il fallait payer un montant d'argent pour le signal. Je crois que tout le monde est au courant de la fameuse bataille sur la valeur du signal. Or, nos arguments n'ont pas été retenus.
Tout cela est une longue histoire pour vous faire comprendre que dans cet environnement, la carte des revenus publicitaires est en baisse et que, malgré la qualité de nos prestations, notre modèle financier est sous pression, comme c'est le cas pour tous les radiodiffuseurs.
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Monsieur Lacroix, vous avez parlé de votre mandat, qui est d'informer, d'éclairer et de divertir, ainsi que de la diminution des ressources que vous subissez. C'est vrai, nous avons compris, nous avons eu tous les documents, mais il reste que c'est une question de choix à faire.
Je vous pose ma première question. Ne croyez-vous pas que, compte tenu de ses choix commerciaux souvent calqués sur ceux de l'entreprise privée, de ses émissions de divertissement en quantité aux heures de grande écoute et qui sont d'un ennui mortel — je suis de ceux qui écoutent l'information —, la SRC s'éloigne un peu de son mandat original?
Ne devrait-elle pas plutôt se servir d'autres productions? Par exemple, à Radio-Canada en français, on n'a jamais droit à des émissions produites dans les autres provinces. Cette semaine, j'ai entendu à Radio-Canada un reportage sur les problèmes de transport à Toronto. Je pense que c'était la première fois. J'étais contente, parce que je me suis dit que ce n'était pas qu'à Montréal qu'il y avait des problèmes et que Toronto en avait encore plus. Or c'était la première fois que j'en entendais parler.
Il y a parfois des émissions en français diffusées dans les autres provinces le midi, ou vers 14 heures, quand personne ne regarde la télévision, mais jamais aux heures de grande écoute.
C'est donc peut-être en ce qui a trait aux choix que nous ne sommes pas du même avis, plus particulièrement pour les CLOSM, les groupes minoritaires. Ceux-ci sont défavorisés, que ce soit pour la radio ou à d'autres égards. Vos choix pourraient-ils changer?
Je vais continuer de vous poser mes questions, et vous y répondrez d'un coup.
Les choix se font aussi en fonction d'une vision. Quand Ron MacLean a parlé des arbitres francophones, Radio-Canada n'a pas réagi à cet événement. Pourtant, n'est-ce pas révélateur d'une certaine vision qui accompagne certains choix de Radio-Canada?
En effet, il s'agit de choix, comme vous le mentionnez. Ça fait déjà un petit bout de temps que nous entendons les gens des communautés francophones en situation minoritaire nous dire qu'ils ont besoin d'être représentés à notre antenne de façon plus régulière, plus continue.
Au cours de la dernière année, nous avons mis en place une stratégie en trois points.
Le premier point s'est traduit par une stratégie structurelle qui consistait à départager la direction du Grand Montréal de la direction nationale. Cela peut paraître banal, mais en fait, ce ne l'est pas. Cela permet vraiment de nous assurer de bien aligner les priorités des émissions destinées à un auditoire montréalais, Montréal étant jusqu'à un certain point une région comme une autre, bien qu'elle constitue la plus grande région francophone du pays, et les priorités des émissions nationales dont le mandat est effectivement de refléter l'ensemble du pays. Cette séparation des deux directions a eu des répercussions directes sur les programmes. Par exemple, cela a permis de créer à la radio une émission comme L'heure du monde et de donner un nouveau mandat à Culture club, une émission culturelle à la radio. Ce sont autant de choses que toutes nos stations régionales peuvent faire pour renforcer les liens avec leur communauté.
Le deuxième point consiste en une nouvelle approche, un nouveau positionnement pour nos nouvelles et notre information. Il s'agit maintenant de raconter le pays. Je vous donne un exemple. Vous dites avoir entendu par hasard une nouvelle de Toronto. En fait, nos reportages en provenance de toutes les régions du pays sont fréquents. Le nombre de régions couvertes a augmenté depuis un an, justement grâce à l'ajout de deux reporters nationaux, soit un en Alberta et l'autre en Acadie. Ceux-ci ont le rôle de contribuer directement au Téléjournal de 22 heures. Ça fait déjà plusieurs années que nous avons des équipes sur le terrain pour RDI. Je vous dirais que la contribution des régions à RDI est constante, régulière et représente à peu près 33 % de la programmation. Par ailleurs, les citoyens nous avaient mentionné que le Téléjournal de 22 heures posait problème pour eux. Grâce à l'ajout de ces reporters, nous avons pu augmenter la représentation des régions.
Aux dernières audiences du CRTC, certaines communautés ont demandé au CRTC si on pouvait imposer un certain quota à Radio-Canada pour le Téléjournal. Le CRTC a jugé que ce n'était pas opportun, que ce n'était pas une bonne idée sur le plan éditorial, et nous l'appuyons en ce sens. De fait, on ne peut pas réglementer le nombre de nouvelles. Quoi qu'il en soit, je vous dirais qu'avec l'ajout de ces deux journalistes, notre représentation des régions au Téléjournal est maintenant passée à 14 %.
Le troisième point de notre stratégie, c'est vraiment notre capacité de créer, conformément à cette philosophie de raconter le pays, des points de contact entre tous les citoyens, de raconter des histoires sur le pays, mais à partir d'une région précise. Prenons l'exemple du retrait des soldats canadiens de l'Afghanistan. Si cela s'était passé il y a deux ans, nous aurions probablement fait des reportages à partir de Valcartier, étant donné que c'est proche, que nous y allons régulièrement et qu'il y a à Québec une bonne équipe de journalistes qui couvrent Valcartier de façon régulière. Cependant, nous avons choisi de faire le reportage avec Sylvain Bascaron, notre nouveau reporter en Alberta, à partir d'Edmonton. C'est cette nouvelle philosophie qui nous permet justement de raconter le pays et de raconter des histoires qui concernent tous les Canadiens, mais à partir de différents endroits au pays.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup, monsieur Lacroix, pour votre excellent exposé. Je comprends maintenant une bonne partie du travail de la Société Radio-Canada.
Je sais que CBC/Radio-Canada a un mandat à respecter, qui est clairement décrit dans la Loi sur la radiodiffusion. Le fait que vous devez travailler à l'intérieur de ce cadre est, selon moi, une restriction.
Je me suis penché sur votre situation budgétaire, et j'ai vu que le 31 mars 2013, vous aviez 646 millions de dollars de revenus et que vous aviez reçu environ 1,1 milliard du gouvernement du Canada. J'ai également remarqué que, de 2012 à 2013, par exemple, vos revenus ont chuté de 6,2 % et que la contribution financière du gouvernement seulement a diminué de 0,6 %.
Compte tenu de vos excellentes capacités de gestion, comment comptez-vous accroître vos revenus à l'avenir? C'est ce qu'on doit faire et je pense que vous y arriverez. Je suis persuadé que vous avez un plan à cet effet.
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J'aimerais d'abord faire quelques remarques.
Le mandat a été établi en vertu de la Loi sur la radiodiffusion. Le CRTC veille à ce que CBC/Radio-Canada respecte son mandat. Lorsque je me suis assis devant le président du CRTC en novembre 2012, la première chose qu'il m'a dite, c'est: « Nous nous attendons à ce que vous diffusiez une très large programmation qui renseigne, éclaire et divertit. Montrez-moi comment vous allez vous y prendre ».
C'était un environnement dans lequel il y avait un certain nombre d'acteurs. La situation a changé avec le temps. En effet, il faut augmenter les revenus. Pour y arriver, nous avons besoin de leviers. Les leviers dont nous disposons — et c'est ce que j'essayais de dire il y a quelques minutes — sont limités à la publicité conventionnelle.
La publicité conventionnelle, comme vous le savez, est à la baisse. Lorsque ce mandat a été rédigé, en 1991, vous n'aviez pas accès à 742 différentes chaînes à partir de votre satellite. Il y avait un nombre très limité de radiodiffuseurs et de plateformes qui diffusaient des émissions de télévision ou de radio, et les acteurs n'étaient pas intégrés comme ils le sont aujourd'hui.
C'est ce modèle qui nous a financés pendant des années. Les revenus ont commencé à provenir des plateformes numériques, et nous nous sommes adaptés à cela. Comme vous le savez, nous sommes très présents sur le plan numérique, mais nous n'avons pas 52 chaînes spécialisées, comme Rogers ou Bell, qui procurent des revenus et qui appuient le réseau conventionnel, d'où la discussion que nous avons eue il y a quelques années à propos de la valeur du signal. Comme vous le savez... Êtes-vous abonné à la télévision par câble ou par satellite?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Lacroix, je vous remercie de nous avoir remis ce tableau. Je constate que la majorité des pays qui sont énumérés — entre autres, la Norvège, la Suisse, l'Allemagne, la Suède, la Finlande et le Royaume-Uni — font partie des économies les plus concurrentielles du monde. Je pense que les gouvernements de ces pays savent bien qu'une population bien informée et une meilleure transparence contribuent à l'économie en général et l'aide à devenir plus concurrentielle.
Certaines des émissions de CBC/Radio-Canada, comme The Fifth Estate et Enquête, servent à révéler la corruption dans notre pays, ce qui aide notre économie. Plus localement, en ce qui me concerne, nous avons à Montréal des journalistes, comme Mike Finnerty, de CBC Montreal, qui posent des questions difficiles aux politiciens du Québec et qui essaient d'inciter les gens à participer au processus public.
Dans ce contexte, je suis attristé par les réductions et par la mauvaise compréhension dont les gouvernements libéraux et conservateurs successifs ont fait preuve concernant la valeur d'un diffuseur public. Je remarque par la même occasion qu'au moment même de l'explosion des postes que vous mentionnez et des médias dans les années 1990, le gouvernement Chrétien a imposé des réductions de l'ordre de 400 millions de dollars.
Je tiens à vous féliciter des mesures d'adaptation que vous avez prises au fil des années. Vous êtes toujours debout et fournissez toujours des services aux Canadiens de toutes les régions, ce que je trouve incroyable. Je vous félicite de ce que vous avez fait d'incroyable pour vous adapter.
Je vais maintenant poser mes questions, que j'adresserai pour la plupart à Mme Kinch.
Madame Kinch, pouvez-vous nous donner les détails des réductions qui affecteront CBC Montreal?
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À Montréal, naturellement, nous sommes plus axés sur le côté urbain de la minorité de langue anglaise. Nous avons plusieurs projets spéciaux dont vous avez sans doute entendu parler si vous écoutez Mike Finnerty, et ces projets visent spécialement les préoccupations de cette collectivité.
À Québec, nous avons deux émissions: Quebec AM, notre émission du matin, et Breakaway, notre émission de l'après-midi, où l'on parle des préoccupations de la minorité anglophone de l'ensemble de la province.
Nous avons aussi un journaliste à Sherbrooke, ce qui fait que nous avons quelqu'un en Estrie, là où les anglophones sont plus nombreux. Nous avons un journaliste qui se déplace. Il va partout dans la province et relate les histoires qui représentent un intérêt manifeste pour notre public.
De plus, nous allons dans les régions éloignées aussi souvent que possible. C'est très important pour nous d'aller parmi les gens et de leur parler. Récemment, des gens de notre bureau à Québec sont allés à la Baie des Chaleurs et ont diffusé de là-bas. Il y a trois semaines, je pense, nous étions à Lennoxville pour diffuser Quebec AM. En réalité, cela fait plus de trois semaines, parce que c'était autour des élections. Nous sommes allés à Lennoxville pour diffuser l'émission de là-bas et pour parler des questions et des préoccupations touchant les élections.
Nous trouvons constamment des façons de rejoindre notre public et de leur parler plus directement.
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Merci, monsieur le président.
Je veux d'abord vous remercier d'être parmi nous. Dans le contexte actuel, je peux imaginer vos appréhensions, monsieur Lacroix. Je vais vous appeler Hubert, étant donné que vous signez généralement vos communications de votre prénom seulement.
Hubert, vous venez de mentionner les bons résultats que vous avez obtenus en fait de cotes d'écoute. Je suis heureux d'apprendre que les sondages me donnent raison. En effet, en tant que Québécois et Canadien français de Montréal, je défends avec ferveur ce qu'on appelle la marque Radio-Canada. On dit que celle-ci est en difficulté présentement, mais je ne vois pas de quoi on parle. Selon moi, les émissions de Radio-Canada, tant à la radio qu'à la télé, sont toujours aussi pertinentes. Pour ce qui est des cotes d'écoute, les résultats des derniers sondages BBM correspondent à ce que vous venez de dire.
Je ne comprends pas comment on peut laisser la ministre Glover tenir des propos comme ceux qu'elle a tenus le 9 avril dernier. Elle a dit notamment que le déclin du nombre de téléspectateurs était à l'origine des difficultés de Radio-Canada. Elle a également déclaré ce qui suit:
Radio-Canada a suffisamment d'argent pour remplir son mandat en vertu de la Loi sur la radiodiffusion, et c'est à Radio-Canada d'offrir aux Canadiens la programmation qu'ils veulent, et ce, pour les francophones comme pour les anglophones.
J'aimerais entendre vos commentaires à ce sujet. Je trouve que vous avez le dos large dans cette affaire.
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Monsieur Nantel, je ne vais pas interpréter les paroles de la ministre; je vais plutôt revenir sur les questions posées par M. Godin il y a quelques minutes ainsi que sur les autres questions des membres du comité au sujet de notre niveau de service.
Il y a une relation directe entre le niveau de financement du radiodiffuseur public et la qualité de son service. Plus on affecte de ressources financières, plus il y a de répercussions sur le mandat. En Nouvelle-Zélande, il n'y a aucune radio publique et la télévision est presque entièrement commerciale. On parle dans ce cas d'une contribution de 21 $ par tête de pipe. Il faut voir si c'est ce que nous voulons. Par contre, si nous voulons quelque chose qui ressemble à la panoplie de services que reçoivent les Britanniques, il faut savoir que la contribution à la radiodiffusion publique est de 97 $ par personne. Il y a évidemment un lien direct entre le financement dont disposent les radiodiffuseurs publics et leur niveau de service. Tout cela se trouve sous un parapluie qu'on appelle le mandat.
Si nous disposons de 5 $ par personne pour fournir un service, il faut déterminer si ce dernier a pour but d'informer, d'éclairer ou de divertir, par exemple. On en a aura littéralement pour 5 $. Ce sera ensuite à nous, en tant que société civile, de décider si c'est suffisant, d'évaluer si une réduction de service compromet notre démocratie, de voir si nos émissions d'information s'en trouvent moins performantes, etc. C'est là que se situe le débat.
Nous avons un mandat très large, mais il n'a pas été ajusté depuis 1991 et il ne parle même pas des plateformes numériques. Il y est uniquement question de la télévision et de la radio. M. Daniel nous parlait plus tôt d'une transition vers le numérique. En effet, il y a une transition vers le numérique. Cependant, je vous signale que plus de 85 % des personnes regardent encore nos émissions de télévision assis dans leur fauteuil au moment même où ces émissions sont diffusées à la télévision.
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Les modèles de financement envisageables pour CBC/Radio-Canada auraient des répercussions dans l'ensemble de l'industrie. En effet, si on décidait de nous accorder un accès privilégié au Fonds des médias du Canada, tous les autres intervenants du secteur qui comptent sur ce fonds seraient affectés.
S'il était déterminé que notre société d'État ne diffusera plus de publicité, ce serait un manque à gagner de 250 à 300 millions de dollars par année. Nous laisserions ainsi le champ libre aux diffuseurs privés qui auraient dorénavant plein accès aux annonceurs. Comment alors faire en sorte que le radiodiffuseur public puisse récupérer ces sommes de façon continue? Opterait-on pour un incitatif gouvernemental, une taxe sur les téléviseurs comme au Royaume-Uni ou une ponction auprès des nouveaux fournisseurs Internet qui devraient débourser un certain montant, comme on l'a fait en Europe — en France et en Espagne, notamment — pour nous aider à équilibrer notre budget? Ce sont autant d'options qui s'offrent à nous, mais il faudra dans tous les cas engager un débat ouvert pour repenser l'ensemble de notre modèle. C'est une situation qui ne touche pas uniquement CBC/Radio-Canada, mais nous sommes directement concernés.
Pour la toute première fois de notre histoire, monsieur Williamson, nous nous sommes concertés avec les radiodiffuseurs privés, CTV, TVA et Rogers, pour dire au CRTC que cela n'avait aucun sens et que la valeur des signaux demeure primordiale pour la survie des radiodiffuseurs conventionnels. Nous avons envoyé un message très clair.
Il y a deux ou trois semaines, Keith Pelley, le président de Rogers, s'est présenté devant le CRTC pour le renouvellement des licences des chaînes Omni et Citytv. Il a alors présenté les chiffres sur les pertes encourues avec les réseaux conventionnels en affirmant que cela montre bien que ce modèle ne peut pas fonctionner et que les prochains diffuseurs à se présenter devant le CRTC — CTV et Global — vont lui dire exactement la même chose.
C'est pour cette raison que des correctifs s'imposent. Nous évoluons au coeur de cette industrie et nous sommes un peu coincés. Nous n'avons pas les plateformes dont disposent les autres diffuseurs et ne bénéficions pas du même niveau d'intégration pour appuyer la radiodiffusion conventionnelle.
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Je veux que vous compreniez la position que j'essaie d'exprimer à ce sujet. Nous sommes deux peuples qui doivent s'entendre, et ces commentaires ne sont pas appropriés et n'aident pas à nous garder unis. C'est dommage qu'il ait fallu attendre la retraite d'une personne pour qu'elle arrête ses commentaires contre les francophones. Nous avons vu ce qui vient de se passer aux États-Unis dans le domaine du sport. On n'a pas attendu la retraite de cet homme de 80 ans pour entamer des procédures. Je vais m'arrêter là, parce que nous avons d'autres chats à fouetter.
Puisque nous siégeons au Comité permanent des langues officielles, je désire encore une fois parler des compressions dans la programmation. Je regarde le tableau que vous nous avez donné. Les compressions dans les régions des communautés de langue officielle en situation minoritaire nous font mal. Nous n'avons pas besoin d'en dire plus. Vous le comprenez, vous le savez. Il existe même un groupe à Radio-Canada, dont fait partie Céline Galipeau, qui a envoyé une lettre où on peut lire ceci:
Au fil des ans, nous avons perfectionné et réinventé nos façons de faire pour devenir plus efficaces. Mais nous atteignons un point de rupture. Ces compressions ne se feront pas sans toucher à nos programmes et nos rendez-vous d’informations.
C'est clair, les gens le voient, ils savent à quel point les compressions font mal.
Regardons le tableau que vous nous avez distribué et voyons quels groupes sont touchés. À Saint John, au Nouveau-Brunswick, un francophone est touché, mais aucun anglophone. À Moncton, sept francophones sont touchés, mais pas d'anglophones. À Victoria, un francophone est touché, mais pas d'anglophones.
Considérons maintenant l'ensemble des compressions. Du côté anglophone, à CBC, 334 anglophones sont touchés. Du côté francophone, à Radio-Canada, 323 francophones sont touchés. Des 33 à 35 millions de Canadiens, on compte probablement 8 millions de francophones, mais les compressions touchent le même nombre de francophones que d'anglophones.
Je veux que vous me compreniez bien. Je ne souhaite pas qu'il y ait quelques compressions que ce soit à Radio-Canada. Si je suis fâché, que je défends Radio-Canada et que je m'oppose aux compressons, c'est parce qu'il s'agit de ma télévision préférée. C'est celle que j'écoute. C'est celle à laquelle nous tenons tant en Acadie. N'eût été Radio-Canada, nous n'aurions pas eu grand-chose. C'est dire à quel point j'y tiens.
Cependant, je sens qu'il y a un déséquilibre dans ces compressions. Le fait d'abolir sept postes francophones à Moncton va faire mal à la programmation. Je pourrais continuer et utiliser tout mon temps de parole pour souligner de quelle façon ce déséquilibre dans les compressions effectuées par la société d'État nous fait mal.
Céline Galipeau, une personne très respectable, et les 17 autres personnes qui ont signé la lettre ont écrit que « nous atteignons un point de rupture ». Font-elles fausse route? Ne disent-elles pas la vérité? N'est-ce pas là ce qui nous attend? Vous avez la responsabilité de défendre la société d'État. Vous essayez de faire les deux en même temps: vous êtes responsable d'une société d'État, mais en même temps, vous vous désolez du fait que le gouvernement réduise une partie de votre subvention, ce qui chiffre sa contribution à 29 $ par personne, tandis que ce montant est plus élevé dans d'autres pays. Ça va vraiment mal. Ça va mal non seulement pour Radio-Canada, mais pour notre diffuseur public canadien. Où est-ce que tout cela s'en va?
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Je vais commencer par là.
Monsieur Godin, le tableau indique effectivement que sept postes seront abolis au Nouveau-Brunswick. Cependant, je ne veux pas commencer à dire, par exemple, qu'il y en a cinq à Toronto ou quoi que ce soit. En fait, il y en a beaucoup plus que ça. Ce qui importe de retenir de l'environnement dans lequel nous nous trouvons, c'est que les compressions vont faire mal à Radio-Canada/CBC. Il y a des compressions de 82 millions de dollars à la CBC et de 42 ou 43 millions de dollars à Radio-Canada.
En effet, on indique le nombre de postes touchés. Vous mentionnez que pratiquement le même nombre de postes ont été abolis du côté français et du côté anglais, et cela vous semble déséquilibré. Or, cela s'explique par les modèles de production et par les choix que nous faisons. Par exemple, à Radio-Canada, nous faisons plus de production à l'interne.
N'oubliez pas que 60 ¢ de chaque dollar investi dans Radio-Canada/CBC financent les salaires. À partir du moment où nous devons faire des compressions de ce genre, c'est évident que ça va se traduire en nombre de postes à temps plein. Nous n'avons pas de machines qui fabriquent des verres ou des chaises, par exemple. Nous avons des personnes de grand talent qui font des programmes. Pour chaque dollar investi, 60 ¢ servent à la rémunération d'un poste.
Je reviens donc sur ce que vous avez dit. Je vous rappelle que les compressions se chiffrent à 82 millions de dollars à la CBC et à 42 millions de dollars chez Radio-Canada. Ce sont des compressions importantes. Je répète que nous avons un mandat très large et un financement de plus en plus mince. Le mandat va en souffrir. Toutefois, selon nous, c'est notre mandat qui dicte les compressions que nous faisons.
Quand Patricia s'assoit avec Louis Lalande, qu'il lui dit qu'elle a tant de millions de dollars à trouver et qu'il lui demande comment elle va y arriver, elle prend en considération les milieux minoritaires et les régions. C'est la même chose pour Shelagh. Peut-être peut-elle parler du processus qui mène à ces choix.
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Madame Kinch, je vais vous demander tout à l'heure de nous dire si ces 10 coupures de postes au Québec sont les seules qui seront effectuées, mais j'aimerais tout d'abord, en ce 1
er mai, vous parler d'un travailleur en particulier qui se retrouve aujourd'hui sans emploi, et j'ai nommé Pierre Landry.
Pierre Landry est celui qui annonçait les événements culturels importants sur les ondes de CBC à Montréal. Il vient tout juste de remporter le prix du chroniqueur culturel de l'année à l'ADISQ. M. Landry s'est employé à faire connaître la musique francophone à la population anglophone du Québec, établissant un lien entre les deux solitudes. Sa contribution va directement dans le sens du mandat de promotion des langues officielles. Les anglophones de Montréal sont très actifs dans le secteur culturel, et cette coupure, ce départ des ondes de M. Landry, va affecter notre communauté.
Voyons simplement ce que les gens en pensent. Kelly Greig a écrit:
Gros câlin pour @PierreLandry. Un fantastique journaliste, mentor, collègue et ami avec lequel j'ai eu l'honneur de travailler à @cbcHomerun.
Nicolas Boulé déclare:
Triste d'apprendre que @PierreLandry ne sera plus le reporter culturel de Homerun sur CBC.
Les commentaires d'Emily Skahan:
Désespérée d'apprendre que CBC a congédié son MEILLEUR employé de tous les temps. Personne ne se préoccupe plus de l'intégrité artistique de Montréal que @PierreLandry.
Et Steve Faguy qui s'interroge:
Qui, mis à part Pierre Landry, est congédié par CBC au Québec? Je dresse une liste.
[Français]
Je continue:
Toutes mes pensées vont à @PierreLandry ex-collègue de @MusiquePlus dont le poste a été coupé à CBC. T'as fait du bon boulot, bonne chance!
[Traduction]
Steve Rukaniva souligne:
Je n'arrivais pas à y croire... Quiconque écoute CBC sait que vous êtes un de nos meilleurs... Ces coupures font mal.
Tanya McGinnity a écrit:
QUOI? PAS POSSIBLE. Pas @PierreLandry. C'est une icône culturelle à Montréal.
Et Steve Rukavina ajoute:
Incroyablement triste d'avoir perdu un collègue aussi dévoué, amical et agréable que @PierreLandry en raison des #cbccuts.
Tout cela pour mettre un visage sur ces coupures... Nous discutons de différents chiffres ici en comité, mais il y a des gens qui ont contribué à la réalisation du mandat de CBC qui perdent leur emploi aujourd'hui et il y en aura d'autres au Canada, ce qui ne va pas manquer d'affecter notre communauté à Montréal.
Je pourrais vous citer des messages semblables pendant encore longtemps, mais je vais vous demander, madame Kinch, de nous confirmer si ces 10 coupures sont les dernières à être effectuées dans les services en anglais au Québec.
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Merci, monsieur le président. Merci encore de votre présence.
Je dois poser deux questions sur le soutien que vous accorde l'opposition officielle et sur l'importance de la SRC. Surtout après que M. Godin vous a demandé de censurer un de vos animateurs, j'aimerais obtenir vos commentaires.
Je pense que, si la SRC laisse les gens indifférents, c'est parce qu'elle ne s'adresse qu'à la moitié du pays.
M. Nicholls vient de lire des gazouillis publiés le 1er mai. Si la séance avait eu lieu hier, le jour de la production des déclarations de revenus, j'aurais pu citer des gazouillis de contribuables enragés qui ne veulent pas payer d'impôts.
J'aimerais connaître votre point de vue. Je suis préoccupé, parce que même si vous vous engagez à employer une main-d'oeuvre diversifiée, vous ne semblez pas privilégier la diversité des opinions dans les nouvelles et les commentaires qui sont présentés en onde. Si vous ne réglez pas ce problème, je pense honnêtement qu'au mieux, la SRC ne recevra le soutien que de la moitié du pays, tandis que l'autre moitié restera indifférente.
J'aimerais vous entendre là-dessus.
Merci.