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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les membres du comité de m'avoir invité ainsi que d'avoir invité des collègues fonctionnaires de mon ministère.
J'apprécie sincèrement le vif intérêt que vous portez au rôle des langues officielles et à l'importance de les renforcer dans notre système d'immigration.
[Traduction]
Le gouvernement croit, et il s'agit d'une tradition canadienne formidable, de longue date et profondément ancrée dans nos moeurs, que notre dualité linguistique constitue une source inestimable d'avantages économiques et sociaux pour tous les Canadiens. Elle est une part importante de qui nous sommes.
Tout d'abord, je tiens à vous déclarer solennellement que nous sommes résolus à ce que notre système d'immigration, par l'entremise de toutes les réformes de nos programmes que nous avons menées, renforce la qualité, la présence et la maîtrise de nos deux langues officielles, ainsi que les compétences qui s'y rattachent. Notre bilan témoigne des efforts que nous avons déployés ces dernières années. Tous sont à même de constater l'engagement envers l'excellence en langues officielles du Canada qui nous a guidés lors des réformes mises en oeuvre au cours des neuf dernières années.
Le bilan du gouvernement à cet égard confirme que la langue a joué un rôle très important, voire central, dans ces réformes. Il ne fait aucun doute que l'immigration nous aide à préserver la personnalité bilingue du Canada et sa représentation fidèle à l'échelle du pays. Nous savons qu'une capacité linguistique en français, en anglais ou préférablement dans les deux langues est un élément essentiel de la réussite économique au Canada. Nous le constatons chez les travailleurs et les étudiants qui viennent chez nous. Nous le constatons évidemment chez les immigrants que nous sommes si fiers d'accueillir en nombre record année après année.
[Français]
Nous agissons avec la conviction que l'immigration francophone n'est pas une priorité uniquement au Québec. Nous voulons renforcer et préserver la personnalité bilingue du Canada. Nous voulons également élargir la dualité linguistique à l'échelle du pays, car la présence francophone est une réalité nationale qui touche l'ensemble des provinces et des territoires.
Pour ces raisons et d'autres, j'ai eu l'honneur de participer au lancement de la deuxième édition de la Semaine nationale de l'immigration francophone. J'étais aussi présent lors de la première édition. Il s'agissait d'une initiative de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada et des réseaux d'immigration francophone. Cette initiative comportait plus d'une centaine d'activités communautaires organisées d'un océan à l'autre. L'événement a été possible grâce à l'appui financier de mon ministère et à la participation de plusieurs partenaires.
Nous célébrons avec tous les francophones de ce pays, surtout les immigrants francophones, une culture vivante, unique et déterminante dans l'identité nationale de notre pays. Ce fut aussi l'occasion de reconnaître officiellement l'importante contribution de l'immigration et des nouveaux arrivants à la dualité linguistique canadienne.
Plus récemment, au début du mois, je me suis adressé aux participants à la Journée de réflexion sur l'immigration francophone, qui était également organisée par la FCFA avec le soutien de notre ministère. Cet événement, qui a lieu tous les ans depuis 2007, est une occasion unique pour les intervenants de discuter de la situation actuelle de l'immigration, mais aussi de réfléchir aux possibilités d'innover, d'améliorer nos programmes, d'attirer des francophones en plus grand nombre et de renforcer nos réseaux d'immigration francophone. Sans ces exercices de réflexion, il n'y aurait pas eu les progrès que nous avons constatés, surtout depuis 2007.
Nous sommes fermement déterminés, surtout dans le cadre de la Feuille de route, où la migration et l'immigration francophones jouent des rôles de premier plan, à maintenir la vitalité et la diversité de nos communautés francophones à l'extérieur du Québec grâce à notre programme d'immigration.
Comme vous le savez, l'immigration a toujours été au centre de l'histoire du Canada, depuis les premiers jours de la Nouvelle-France, même si l'histoire de nos Premières Nations comprend aussi des histoires de migration vers et à l'intérieur de notre continent.
La migration et l'immigration continuent à jouer un rôle décisif du fait qu'elles renouvellent le développement de nos communautés de langue officielle en situation minoritaire. Selon Statistique Canada, plus de un million de citoyens se trouvant dans des communautés canadiennes à l'extérieur du Québec indiquent que le français est leur langue maternelle.
[Traduction]
En 2013, nous avons accueilli un total de 3 358 immigrants francophones à l'extérieur du Québec dans le cadre de notre programme d'immigration. Nous croyons qu'il est essentiel que ce nombre continue d'augmenter.
[Français]
Soyons clairs au sujet des perspectives de l'immigration francophone. Je viens d'obtenir des données exactes de la part du ministère. De 1980 à 2005, soit un an avant notre arrivée au pouvoir, il n'y a eu qu'une seule année où le nombre d'immigrants francophones à l'extérieur du Québec était supérieur à 2500. En fait, ce nombre était souvent inférieur à 1000. C'était malheureusement pendant le règne des libéraux et durant le règne conservateur du premier ministre Mulroney.
Depuis 2005, par contre, et surtout depuis 2006, le nombre d'immigrants francophones n'a jamais été inférieur à 2500. En 2013, nous avons atteint le nombre que je viens de vous préciser, soit 3358. C'est pourquoi le gouvernement a pour objectif d'augmenter le nombre d'immigrants francophones s'établissant à l'extérieur du Québec afin que ces derniers représentent plus de 4 % de tous les immigrants économiques d'ici 2018. Nous reconnaissons qu'une immigration accrue en provenance des pays francophones est essentielle pour atteindre ce but.
En 2013, nous avons dévoilé une nouvelle Feuille de route qui définit l'immigration comme l'un des trois piliers permettant d'assurer la vitalité future des langues officielles au Canada. Dans le cadre de cette Feuille de route, le gouvernement investira, au cours de cette année et des cinq années à venir, presque 150 millions de dollars dans les initiatives liées aux langues officielles et à l'immigration. Un objectif essentiel consiste à faire valoir les avantages de la maîtrise des langues officielles du Canada et à investir dans la formation linguistique des nouveaux arrivants qui s'établissent dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Les nouveaux arrivants ayant des capacités linguistiques limitées sont davantage susceptibles d'obtenir un salaire plus bas, d'être sans emploi ou de vivre dans la pauvreté. Je dois vous avouer aussi, mesdames et messieurs, que nous ne sommes pas satisfaits de la capacité de notre système d'immigration à établir la compétence en français des nouveaux arrivants lorsqu'ils font leur demande en anglais. Les gens bilingues ne déclarent pas toujours leurs capacités linguistiques. On les invite et on les incite à le faire, mais ils ne le font pas tous.
Le nombre de francophones qui arrivent sur notre territoire pourrait très bien être supérieur à celui que nous connaissons. Nous allons nous doter des moyens nécessaires pour préciser les capacités linguistiques de tous nos arrivants, dans les deux langues officielles, de façon à savoir où nous en sommes par rapport à notre intention d'atteindre un pourcentage de 4 % d'immigrants économiques francophones d'ici 2018.
La plupart des fonds octroyés dans le cadre de la Feuille de route, soit 120 millions de dollars, sera investie de façon à aider les nouveaux arrivants de la catégorie économique à améliorer les compétences linguistiques dont ils ont besoin pour bien s'intégrer à la société canadienne. Je dois vous dire qu'avec le renforcement des critères relatifs à la capacité linguistique qu'on retrouve dans l'ensemble de nos programmes d'immigration, nous constatons que la capacité linguistique de tous nos immigrants tend à s'améliorer. Nous avons bon espoir que cette tendance se maintiendra au Québec ainsi que dans les autres provinces et territoires du Canada. Cela dit, nous sommes prêts à aider ceux et celles qui, à leur arrivée, ont une moins bonne capacité à s'améliorer à cet égard.
Nous nous employons aussi à faire en sorte que les immigrants francophones s'établissent adéquatement dans leur communauté francophone en situation minoritaire.
Nous finançons 13 réseaux d'immigration francophones qui collaborent avec de nombreux partenaires à l'échelle du pays. Ils sont déjà financés de façon à recevoir jusqu'à 5 000 immigrants francophones partout au pays. C'est bien au-delà de la capacité que nous connaissions il y a deux, trois ou même quatre ans.
Le nouveau système Entrée express, qui a été lancé le 1er janvier dernier et qui sert à réaliser nos programmes économiques, permettra de gérer les demandes de résidence permanente conformément aux principaux programmes d'immigration économique. Il peut contribuer de façon importante à la vitalité économique des communautés francophones en situation minoritaire à l'extérieur du Québec.
Nous venons de lancer de nouvelles invitations à nos candidats à l'immigration. Or 2,5 % de ces derniers sont francophones, ce qui dépasse de beaucoup nos tendances antérieures. Nous avons bon espoir de pouvoir améliorer ce rendement progressivement, mais nous avons aussi besoin de votre aide pour faire la promotion de l'immigration francophone au Canada, à l'extérieur du Québec. Il s'agit de rappeler aux gens de partout dans le monde qu'il est possible de vivre et de s'épanouir en français dans toutes les provinces et territoires.
Que ce soit en France ou même au Canada, les gens ne savent pas tous qu'il y a 30 % de francophones au Yukon et ne connaissent pas nécessairement le nombre de francophones qui exercent leur profession en français, même à Vancouver. Ils connaissent peut-être encore moins l'histoire de Saint-Boniface et de Moncton ou la force de nos communautés francophones en situation minoritaire. En fait, celle-ci est presque majoritaire à certains endroits situés à l'extérieur du Québec, que ce soit dans l'Est ou le Nord de l'Ontario ou encore dans la région d'Ottawa.
Le programme Destination Canada est devenu un événement privilégié qui nous permet de parler de la force de notre marché de l'emploi et de nos programmes d'immigration. Cela ne se limite plus à Paris. Nous dispensons aussi ce programme en Belgique et en Tunisie. En outre, nous avons élargi notre participation pour y inclure des foires d'emploi semblables à Dakar, au Sénégal.
Il convient de mentionner que les jeunes citoyens de la Belgique, de la France et de la Suisse peuvent présenter une demande pour voyager et travailler au Canada dans le cadre de l'initiative portant sur la mobilité des jeunes, soit Expérience internationale Canada, ou EIC. L'entente relative à l'EIC, qui a été conclue entre le Canada et la France, est la plus importante de nos 32 ententes sur la mobilité des jeunes. Je tiens à le répéter: les jeunes Français qui participent à ce programme sont de plus en plus nombreux à vouloir rester au Canada, y poursuivre des études et y travailler de façon permanente.
[Traduction]
Au total, 13 850 visas étaient disponibles l'année dernière pour des citoyens français qui espéraient venir au Canada au titre des catégories vacances-travail, jeunes professionnels et stage coop international d'EIC.
[Français]
Nous souhaitons vraiment que le nombre de Canadiens participant à ce programme en France, selon un principe de réciprocité, soit semblable.
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir invité à comparaître devant vous. Je suis prêt à répondre à aux questions des membres du comité.
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Les initiatives qui ont donné les meilleurs résultats misaient sur la publicité. La qualité de vie dans les petites villes et municipalités,
[Français]
que ce soit à Shawinigan, à Regina ou dans de plus petites villes à l'intérieur de la Colombie-Britannique, est excellente.
[Traduction]
La qualité de vie dans les villes canadiennes obtient des cotes élevées, et à juste titre. Mais quand les gens regardent un peu plus loin, au Nouveau-Brunswick ou dans le reste du Canada atlantique, par exemple, ils constatent que ces endroits ont beaucoup à offrir.
Le meilleur moyen d'inciter les immigrants à s'établir dans ces endroits consiste à renforcer le rôle des municipalités, localités, villages et petites villes dans le processus de recrutement, à leur permettre de participer aux foires de Destination Canada s'ils le désirent, à les inviter à nous aider à inciter les gens à établir un profil en vue de se retrouver dans le bassin de candidats qualifiés du système Entrée express et aussi à leur demander de mobiliser les employeurs.
Nous avons un réseau d'employeurs francophones présent partout au Canada. Il ne s'agit pas seulement d'employeurs qui ont un siège social où la langue de travail est le français; ils veulent aussi que leur main-d'oeuvre soit capable de fonctionner en français partout au pays.
[Français]
J'étais récemment à Thunder Bay. Les services municipaux y sont offerts en français jusqu'à un certain point. Bombardier est établi à Thunder Bay. J'ai rencontré un ingénieur français qui, il y a un an, ne savait même pas que Thunder Bay existait. Il a été transféré dans cette ville par Bombardier. Cet ingénieur se disait maintenant un grand champion de l'immigration francophone.
Bombardier mène souvent ses opérations en français, au Québec bien sûr, mais ailleurs également. En raison de sa présence à Thunder Bay, je prévois qu'il pourrait y avoir une petite vague d'immigration francophone très qualifiée vers cette ville. Les employeurs ont donc un rôle de premier plan à jouer à cet égard.
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Il va sans dire que le français et l'anglais sont nos langues nationales et officielles. Nous en sommes très fiers, mais nous sommes aussi fiers du fait que de nombreux Canadiens, tant les nouveaux arrivants que ceux qui sont nés ici, continuent d'apprendre et de maîtriser une troisième, une quatrième et même une cinquième langue. Le chinois est la langue la plus parlée au Canada, après le français et l'anglais, et nous avons une capacité linguistique dans une foule d'autres langues, ce qui constitue un atout considérable pour le Canada dans le contexte de commerce mondial.
Vous avez raison. Les Canadiens devraient se donner comme priorité de maîtriser la langue de nos principaux partenaires commerciaux, des pays avec lesquels nous avons conclu un accord de libre-échange. C'est l'optique que nous avons adoptée notamment dans le cadre de notre Stratégie en matière d'éducation internationale. Mais comment convaincre les employeurs de nous emboîter le pas? Comment les mobiliser?
La mobilisation des intervenants n'a jamais été aussi grande, nous organisons des tables rondes sur l'immigration francophone et sur les questions d'immigration en général. Pour quelles professions avons-nous besoin d'employés? C'est quelque chose que nous faisons de façon continue partout au pays.
[Français]
Le Réseau de développement économique et d'employabilité est un interlocuteur et un intervenant d'une grande importance pour nous en ce qui concerne l'immigration francophone hors Québec, mais nous faisons aussi la promotion de la participation des employeurs à cette nouvelle initiative qu'est Entrée express.
[Traduction]
Je tiens à rappeler qu'une personne qui crée un profil et qui est admise dans le bassin d'Entrée express doit également créer un profil sur le site Guichet emplois du Canada, qui est, comme nous le savons et comme nous l'avons entendu, sans doute de la bouche de jeunes gens, un outil extrêmement important pour quiconque cherche un emploi dans son domaine.
Si vous êtes un immigrant économique, vous devez être inscrit auprès du site Guichet emplois du Canada. À partir de ce printemps, les employeurs de partout au pays pourront vous rencontrer une fois que vous serez dans le bassin et que vous aurez amorcé votre processus d'immigration. Ils pourront alors vous faire une offre d'emploi même s'ils n'ont pas d'avis relatif au marché du travail. Les taux de réussite, d'emploi, les jumelages entre immigrants et besoins des employeurs vont augmenter. De plus, comme les immigrants créent leur profil sur le site Guichet emplois du Canada et que les employeurs y affichent leurs postes, ce système nous renseignera directement sur les emplois pour lesquels il existe une demande au Canada et ceux que les employeurs ne réussissent pas à combler avec des travailleurs canadiens.
Ainsi, nous avons une pénurie de concepteurs de logiciel et d'ingénieurs en logiciel, et celle-ci n'est pas près de se résorber. C'est pourquoi ces dernières années, nous en avons fait une priorité de notre immigration économique et que cela demeurera une priorité dans un avenir rapproché.