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Monsieur le président, membres du comité, merci.
Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour vous parler rapidement de deux études que nous avons réalisées récemment sur le thème dont il est question aujourd'hui. Une des études, qui a été complétée en 2012, si je me souviens bien, traite de l'espace économique de la francophonie au Canada. Je vais donc vous parler un peu des résultats de cette étude. La deuxième étude, qui a été complétée en 2013, traite plus particulièrement des communautés francophones et acadiennes à l'extérieur du Québec, autrement dit en terrain minoritaire.
Même si elles ont été réalisées assez récemment, les deux études se basent sur les données du Recensement de 2006. Il y aurait donc encore du travail à faire si on voulait mettre à jour ces résultats, mais ils nous amènent à tirer quelques conclusions importantes.
Tout d'abord, la population francophone au Canada, c'est-à-dire les gens dont la langue maternelle est le français, est de 6,9 millions, soit à peu près 22 % de la population totale. Au Québec, il y a 5,9 millions de francophones, ce qui représente 80 % de la population. Il y a tout de même près de 1 952 000 personnes à l'extérieur du Québec dont la langue maternelle est le français. Les deux groupes les plus nombreux sont en Ontario, où l'on compte 500 000 francophones, et au Nouveau-Brunswick, où il y en a 233 000.
On a constaté que l'apport économique de la communauté francophone était quand même très important. Les salaires moyens dans les communautés francophones sont plus élevés que ceux de la moyenne de leur région. Les taux de chômage, en général, sont plus bas que la moyenne, dans chacune des régions. Il y a quelques exceptions à cela.
Globalement, l'espace francophone économique représente directement à peu près 19,5 % du PIB, du revenu national. Je rappelle que ces chiffres datent de 2006. C'est un peu moins que le poids démographique, puisque les francophones constituent 22 % de la population nationale. L'explication réside dans le fait que le salaire moyen est plus faible au Québec qu'au Canada. Puisqu'il y a plus de francophones au Québec, il y a une faiblesse sur ce plan. Cependant, région par région, l'apport francophone a tendance à être plus important que celui du reste de la population.
La contribution au PIB global représente à peu près 252 milliards de dollars. L'important est que l'apport économique de l'espace francophone aille au-delà de cette communauté. Avec l'aide de Statistique Canada, on a utilisé la chaîne d'approvisionnement. Ce n'est pas conventionnel, mais on voulait savoir quel serait l'apport économique au-delà de l'espace francophone. On a trouvé un multiplicateur qui était assez important. L'espace économique francophone apporte un montant supplémentaire de 130 milliards de dollars en activités additionnelles au-delà de l'espace francophone.
Parlons rapidement des défis.
On voit que la population francophone est assez vieille, comparativement à la moyenne nationale. On le savait déjà pour le Québec. Tout de même, une certaine partie de la population du Québec a moins de 25 ans. Les moins de 25 ans représentent à peu près 30 % de la population totale. Cela veut dire que 30 % de la population est encore jeune, même si on sait que le Québec est une province vieillissante. C'est tout de même beaucoup mieux que dans l'espace francophone à l'extérieur du Québec. Regardons la jeunesse à l'extérieur du Québec. L'Ontario a la démographie la plus jeune, alors que 22 % de la population francophone a moins de 24 ans. Au Nouveau-Brunswick, ce taux est de 25 %. Pour ce qui est des autres communautés, elles sont très vieillissantes, si on veut.
Cela explique un peu aussi pourquoi la croissance de la population francophone en dehors du Québec a été si faible. En fait, selon le Recensement de 2001 et celui de 2006, la population francophone à l'extérieur du Québec est restée essentiellement stable, sans croissance. La part de la population francophone en dehors du Québec a chuté de 4,2 % à 4 % de la population totale. Il ne faut pas oublier que la grande majorité des francophones se trouvent au Québec. En tout, les francophones représentent 22 % de la population totale.
La deuxième étude que nous vous avons présentée ne porte pas nécessairement sur la population en général, mais sur les communautés francophones et acadiennes en situation minoritaire, hors Québec. Là aussi, il y a un déclin assez important.
L'ensemble de la population canadienne a connu une croissance d'environ 5,4 % entre le Recensement de 2001 et celui de 2006. Il importe d'observer non seulement la population francophone totale, mais aussi l'influence des communautés principalement francophones. La croissance de la population totale a été de seulement 1,7 % dans les 75 communautés étudiées.
La croissance de l'emploi est également moins forte dans ces communautés situées dans le reste du Canada. Entre ces deux recensements, on note une croissance générale de 9 % en matière d'emploi. Or ce pourcentage n'était que de 6 % pour les communautés francophones et acadiennes. C'est donc un déclin relatif.
Au Conference Board, de même que sur un plan personnel, nous reconnaissons l'importance du français. Sa contribution économique dépasse les frontières de l'espace francophone. Le français contribue aussi à notre identité culturelle et nationale.
Nous croyons qu'il serait important de faire des efforts pour stabiliser, surtout à l'extérieur du Québec, l'influence de ces communautés francophones et de la population francophone.
Merci.
Je remercie beaucoup le comité d'avoir invité notre conseil à présenter de l'information sur notre province et notre communauté.
Le Conseil économique du Nouveau-Brunswick est le porte-parole de la communauté d'affaires francophone du Nouveau-Brunswick. Nous avons près de 1 000 membres de toutes les régions, de tous les secteurs et de toutes les tailles. Nous défendons les intérêts des entreprises francophones du Nouveau-Brunswick en tenant compte de leurs particularités et des défis auxquels elles font face. La raison pour laquelle la communauté d'affaires francophone a besoin de son propre porte-parole est justement le sujet d'étude de votre comité: elle a ses particularités, et les défis auxquels elle fait face lui sont propres, et nous sommes là pour les rappeler aux différentes instances du gouvernement.
Nous chapeautons aussi le RDEE Nouveau-Brunswick.
Les entreprises francophones au Nouveau-Brunswick sont en place depuis de deux à trois générations. Au Nouveau-Brunswick, si une entreprise francophone a survécu pendant trois générations, il s'agit d'une vieille entreprise. Cela veut dire que nous n'avons pas de dynastie. Nous n'avons pas d'entreprises équivalentes aux McCain ou Irving de la communauté anglophone qui peuvent redonner à la communauté par l'intermédiaire d'institutions qui soutiennent l'entrepreneurship et le leadership des jeunes.
Nos entrepreneurs francophones oeuvrent surtout dans les économies traditionnelles. Avant d'être entrepreneurs, nous occupions des emplois dans des entreprises appartenant à des intérêts anglophones, si nous étions assez chanceux pour avoir un emploi. Nos entrepreneurs ont plutôt oeuvré dans des secteurs comme la pêche, l'agriculture et la forêt. Aujourd'hui, notre portée est plus large, mais il reste que c'est dans ces secteurs que nous avons commencé, et une grosse partie de notre population y oeuvre toujours.
Ces entreprises sont appelées à changer en raison de l'économie du savoir et de la mondialisation. Aujourd'hui, toutes les choses sont faites différemment. Cela requiert un changement plus grand pour ceux qui sont dans des économies traditionnelles, étant donné que celles-ci exigeaient moins d'éducation. Aujourd'hui, les gens doivent être aussi instruits que ceux oeuvrant dans les secteurs plus technologiques, si je puis dire.
Nos institutions sont relativement jeunes, par comparaison à l'Université du Nouveau-Brunswick, par exemple, qui est la plus vieille université en Amérique du Nord. En revanche, l'université francophone, soit l'Université de Moncton, dans sa forme actuelle, n'a que 50 ans. Cela a eu des conséquences. Mes parents ont étudié avec des livres en anglais. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, l'éducation supérieure était vue comme étant réservée à l'élite. Elle n'était pas accessible à toute la population francophone.
Notre pouvoir politique et notre pouvoir financier sont assez jeunes. Au Nouveau-Brunswick, nous avons la chance d'avoir une population francophone concentrée, ce qui nous permet d'avoir des élus francophones. Par contre, jusqu'à il y a une vingtaine d'années, ces élus fonctionnaient dans un monde d'anglophones. Si je peux faire une comparaison, c'était comme si une femme perçait le old boys' club: même si nous avions nos élus, les postes ou les ministères les plus influents et qui avaient le pouvoir de dépenser étaient toujours sous le contrôle des anglophones. Depuis 20 ans, nous voyons beaucoup plus de ministres francophones responsables de portefeuilles comme celui des finances, celui du développement économique ou celui des transports. Il y a 20 ans, c'était plutôt rare. Les ministères dirigés par des francophones étaient plutôt à vocation sociale qu'à vocation économique. Bref, les politiques étaient mises en place plutôt par des anglophones qui ne connaissaient pas nécessairement nos réalités.
La communauté francophone est située en grande partie dans des régions rurales. Au Nouveau-Brunswick, la majorité de la population francophone vit en région rurale, alors que la majorité de la population anglophone vit en région urbaine. Cela pose des défis à nos entreprises et à notre population, car il y a moins d'infrastructures. Internet à haute vitesse, par exemple, est arrivé en dernier lieu dans le nord de la province, où habite la majorité des francophones. Le gaz naturel n'y est toujours pas accessible. Les routes à accès limité sont beaucoup moins efficaces dans le nord de la province que dans le sud. L'accès à la main-d'oeuvre et aux services est plus difficile. Les services d'experts sont plus limités dans le nord de la province. Nos entreprises doivent faire face à ces défis supplémentaires, ce qui se traduit par des coûts additionnels et un certain retard par rapport aux entreprises des grands centres.
La scolarité des francophones en région rurale est située à un niveau plus bas que la scolarité des francophones dans les grands centres urbains. Par ailleurs, 20 % des francophones de 15 ans ou plus n'ont aucun diplôme, alors que ce taux est de 16 % chez les anglophones.
En ce qui a trait à l'alphabétisme, l'écart est encore plus important: 70 % des francophones n'atteignent pas le niveau 3 en littératie, ce qui correspond au niveau nécessaire pour suivre une formation postsecondaire, que ce soit dans un collège ou à l'université, alors que c'est le cas de 51 % des anglophones.
L'exode est plus marqué dans les régions rurales. Il faut bien comprendre que l'exode n'est pas plus important aujourd'hui qu'il ne l'était il y a 50 ou 100 ans. Il n'est pas non plus nécessairement plus important que dans les régions urbaines. Par contre, les régions urbaines réussissent à attirer des gens, alors que nos régions rurales attirent moins de gens. Par conséquent, la population diminue. Étant donné que plus de francophones vivent dans les régions rurales, ce défi touche plus notre population que la population anglophone.
Parlons de la scolarité dans les régions urbaines du Nouveau-Brunswick, c'est-à-dire Moncton, Fredericton et Saint John. Moncton est la ville où il y a le plus de francophones. Nos taux de diplomation sont supérieurs à ceux des anglophones. En région urbaine, nous réussissons quand même très bien.
Il en va de même en ce qui a trait aux revenus. Dans les régions urbaines, les revenus des francophones sont plus élevés que ceux des anglophones. Par contre, étant donné que la majorité de notre population vit dans des régions rurales, lorsqu'on fait la moyenne provinciale, nos salaires sont moins élevés, tout comme notre niveau d'éducation. J'aimerais vous donner un aperçu de cette réalité. Les francophones à Fredericton gagnent en moyenne 8 000 $ de plus que les anglophones, mais étant donné le petit nombre de francophones qui vivent dans des régions urbaines, l'effet n'est pas ressenti à l'échelle provinciale.
Cela crée des inégalités en ce qui a trait au développement des communautés francophones. Souvent, les programmes qui sont bâtis de façon équivalente partout au pays et même partout dans la province ne sont pas suffisants ou ne permettent pas de répondre aux vrais défis auxquels est confrontée la communauté francophone du Nouveau-Brunswick. Nous avons des défis propres à nous. Il faut donc que les programmes soient flexibles et tiennent compte de ces défis et de ces particularités.
Le RDEE Nouveau-Brunswick est un exemple. Les mesures qu'il met en place tiennent compte des besoins de la communauté. Elles sont établies en fonction de ces besoins. Il faut s'assurer qu'il y a de la flexibilité et des mesures positives. Cela veut dire qu'un programme peut exister pour la communauté francophone minoritaire même s'il n'existe pas pour la communauté anglophone.
Je vous remercie.
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Tout d'abord, je vous remercie de m'avoir invité à partager mes observations avec votre comité.
Tout comme Anne, je suis originaire du Nouveau-Brunswick. J'ai grandi dans une communauté de langue officielle en situation minoritaire. J'avais cependant l'impression parfois que c'était davantage une communauté de langue officielle en situation majoritaire, puisque j'ai vécu dans le Nord-Est du Nouveau-Brunswick, où la population francophone était importante.
Cela étant dit, au cours des 20 dernières années, j'ai travaillé auprès des communautés un peu partout au Canada.
Vous avez entre les mains le texte que j'ai préparé. Pour commencer, je vais vous le lire en commentant certaines parties de ce texte. Grosso modo, je tiens à toucher à trois thèmes: la francophonie plurielle, la culture entrepreneuriale et les compétences de la main-d'oeuvre. Au cours des dernières années, j'ai constaté qu'il faudrait se pencher de plus en plus sur ces trois thèmes pour permettre à nos communautés de langue officielle en milieu minoritaire de se développer et de prospérer.
Parlons tout d'abord de francophonie plurielle.
À la base, la francophonie minoritaire au pays se compose d'environ 1 million de personnes dont la langue maternelle est le français. Toutefois, nous estimons que cet espace francophone ne se limite pas aux personnes dont la langue maternelle est le français; il doit également inclure les autres usagers du français. En effet, selon les données du Recensement de 2011, plus de 1,6 million d'anglophones ou d'allophones peuvent converser en français. Grosso modo, quand on parle d'une diaspora francophone en milieu minoritaire au Canada à l'extérieur du Québec, on n'inclut pas seulement les millions de francophones qui parlent français, mais également ces 1,6 million de personnes qui peuvent converser en français.
Ces autres usagers du français ou francophiles sont issus de l'immigration. Ils proviennent notamment de l'Europe ou de l'Afrique. Leur première langue officielle parlée est le français, mais leur langue maternelle est autre que le français. Ces personnes peuvent également avoir appris le français ou avoir amélioré leurs capacités linguistiques en français dans le contexte de couples interlinguistiques, communément appelés exogames. D'ailleurs, nous pouvons constater que dans certaines régions du pays, près de 70 % des couples vivant en milieu minoritaire sont exogames. Cela influe sur le développement et sur le maintien de la langue française dans nos communautés. Nous estimons néanmoins que l'influence des écoles d'immersion partout au pays a été le principal facteur d'élargissement de cet espace francophone au cours des années.
Bref, comme je l'ai mentionné, si l'on inclut les autres usagers du français, on peut estimer que l'espace francophone en milieu minoritaire est occupé aujourd'hui par 2,6 millions de personnes.
Cette évolution démographique fait en sorte que la culture francophone au sein du milieu minoritaire est vouée à changer. Néanmoins, la langue française constitue, selon nous, la composante identitaire première. Afin d'en assurer la pérennité en milieu minoritaire, nous soutenons que cette langue doit être véhiculée dans un environnement plus large, et non pas uniquement à l'école et à la maison. La langue française doit être utilisée dans un espace intégrant les autres usagers du français, soit ces anglophones parlant le français ou ces nouveaux arrivants francophones, avec leur histoire et leurs traits culturels respectifs. La plupart d'entre eux désirent enrichir l'espace francophone au pays et y contribuer. Nous devons les accueillir.
Je vous avoue avoir vécu des expériences particulières dans certains milieux, notamment en Atlantique. Je pense à l'Île-du-Prince-Édouard, entre autres. Je sentais que tenter de faire travailler ensemble les francophones de langue maternelle et les francophiles constituait parfois un défi. Ce n'est pas que les francophones soient réfractaires, mais ils ont un peu de difficulté, peut-être à cause de leur histoire, à s'ouvrir à cette nouvelle francophonie. C'est ce que j'ai remarqué. Toutefois, comme le témoin précédent le mentionnait, notre population francophone en milieu minoritaire est vieillissante et il nous faut nous ouvrir à cette francophonie nouvelle.
Je pense à l'Île-du-Prince-Édouard. Selon les données du Recensement de 2011, il y a 5 600 personnes dont la langue maternelle est le français. Cependant, il y aurait plus de 11 500 francophiles, c'est-à-dire des anglophones ou des allophones qui ont répondu, lors du dernier recensement, qu'ils pouvaient converser en français. Nous voyons que l'espace francophone de l'île passe de 5 600 personnes dont la langue maternelle est le français à plus de 17 000 francophiles usagers du français.
Nous retrouvons également ce cas de figure dans les autres provinces et territoires. Je pense à l'Ontario, par exemple, qui compte plus de 561 000 personnes dont la langue maternelle est le français. Cependant, plus de 850 000 Ontariens ont répondu, lors du dernier recensement, qu'ils pouvaient converser en français. L'espace francophone peut donc être évalué à 1,4 million de personnes qui s'expriment en français en Ontario.
Le dernier exemple est celui de Terre-Neuve-et-Labrador. Les statistiques démontrent une augmentation, entre 2006 et 2011, du nombre de personnes dont la langue maternelle est le français. Le boum économique de la province y est probablement pour quelque chose. Nous sommes passés d'environ 2 200 ou 2 300 personnes dont la langue maternelle est le français à 3 000. Toutefois, selon Statistique Canada, il y aurait plus de 23 000 usagers du français à Terre-Neuve-et-Labrador.
Vous voyez donc que lorsque nous parlons de francophonie plurielle, nous ne comptons pas seulement les personnes dont la langue maternelle est le français, mais aussi les autres citoyens qui peuvent parler français. Qu'on le veuille ou non, tout cela a des répercussions économiques.
D'ailleurs, d'un point de vue économique, ces autres usagers du français sont essentiels pour assurer la relève entrepreneuriale et la force de travail. Ils peuvent également établir des ponts entre divers marchés au Canada et à l'étranger. En raison de leurs origines, nous croyons que ces autres usagers du français ont la capacité de tisser des liens avec de multiples marchés, sans se limiter à ceux de la francophonie nationale et de la Francophonie internationale.
Pour toutes ces raisons, nous soutenons que l'action gouvernementale en milieu minoritaire doit favoriser l'intégration de ces autres usagers du français.
C'était le premier point que je voulais aborder avec vous. À la fin de ma présentation, je vais vous soumettre trois recommandations, dont une qui porte sur ce point.
Je veux maintenant parler de la culture entrepreneuriale.
Je suis en affaires depuis plus d'une vingtaine d'années. J'ai été pendant une dizaine d'années un employé du RDEE Canada, mais parallèlement, j'avais toujours mes entreprises. J'ai noté certaines choses, entre autres dans ma famille. Quelques-uns de mes cousins ou oncles étaient en affaires. Au fil des ans, je me suis rendu compte qu'ils étaient de moins en moins nombreux à vouloir démarrer une entreprise. Je crois que l'entrepreneuriat est nécessaire au développement d'une communauté, qu'elle soit anglophone ou francophone.
Je suis tombé sur un rapport de la Banque de développement du Canada paru en 2012 qui révélait une baisse progressive du rendement entrepreneurial chez les Canadiens. Bref, le taux d'entrepreneuriat stagne ou décroît au pays depuis 2005. Les communautés francophones en milieu minoritaire n'échappent pas à cette tendance. Cette stagnation et, surtout, le fait que les Canadiens soient moins intéressés à se lancer en affaires me paraissent un peu inquiétants.
En conséquence, il nous semble essentiel que des efforts additionnels soient déployés au cours des prochaines années afin de donner le goût aux jeunes, et aux moins jeunes, de se lancer en affaires. Les entrepreneurs baby-boomers prennent progressivement leur retraite, laissant derrière eux des entreprises qui ferment leurs portes, faute de relève. Cette situation fragilise certaines communautés. Dans l'Ouest et dans l'Est du Canada, j'ai vu des cas d'entreprises qui n'avaient pas de relève. Si elles étaient reprises, c'était par des anglophones ou des gens issus de l'immigration. Sinon, elles fermaient simplement leurs portes. Cette situation a un effet important sur nos communautés. C'est une réalité qui mérite d'être prise en considération.
De plus, nous croyons que le modèle d'entreprise basé sur le travail indépendant ou autonome doit être valorisé et appuyé. Que l'on soit à Gravelbourg, en Saskatchewan, à Pointe-de-l'Église, en Nouvelle-Écosse, à Casselman, dans l'Est de l'Ontario, ou à Iqaluit, au Nunavut, les technologies nous donnent accès à des marchés et à des clients potentiels partout dans le monde. Ce modèle d'affaires permet une flexibilité des horaires et une conciliation travail-famille de plus en plus recherchées. Il faut maintenir l'enthousiasme pour l'aventure entrepreneuriale, s'y plonger et poursuivre les efforts.
À un moment donné, je suis tombé sur des statistiques intéressantes concernant le Québec. Selon ces dernières, 500 000 Québécois sont des travailleurs autonomes, indépendants. J'en suis un, et je vous avoue qu'à mon avis, il serait important que le gouvernement appuie cette forme d'entrepreneuriat.
Par ailleurs, les organisations présentes en milieu minoritaire jouent un rôle majeur dans le développement de nos communautés. Qu'elles oeuvrent dans le domaine de la culture, de l'éducation, de la santé ou du développement économique, elles ont toutes, dans leurs champs d'intervention respectifs, un effet sur l'économie du milieu. Le domaine de la culture fait connaître nos talents et notre spécificité culturelle, enrichissant ainsi notre secteur touristique. Les intervenants en éducation forment les travailleurs de demain. Une main-d'oeuvre qui connaît la santé et le bien-être répond plus adéquatement aux besoins du marché du travail.
Dans cet esprit, nous croyons qu'il faut appuyer davantage la créativité des chefs de file communautaires en leur donnant des outils pour qu'ils puissent non seulement diversifier les sources de financement de leurs organisations respectives, mais également optimiser l'influence de celles-ci dans le milieu. Au même titre que celle des entrepreneurs privés, la contribution de ces chefs de file communautaires est essentielle au développement économique de nos communautés.
Les compétences de la main-d'oeuvre sont le troisième point que je veux aborder avec vous.
Le défi que constitue la pénurie de main-d'oeuvre au pays ne se résume pas uniquement à un manque physique d'employés. C'est aussi qu'en raison de lacunes importantes en matière de compétences essentielles, une certaine partie de la population ne peut pas accéder au marché du travail. Par le fait même, elle ne peut pas répondre aux besoins des employeurs.
Emploi et Développement social Canada a déterminé qu'un travailleur devait posséder neuf compétences essentielles afin d'intégrer le marché du travail et d'y contribuer adéquatement. Ces compétences, qui constituent le savoir et qui sont à la base de l'apprentissage de toutes les autres compétences, comprennent la lecture, la rédaction, l'utilisation de documents, et ainsi de suite.
À ces compétences essentielles doivent s'ajouter des compétences génériques, soit le savoir-être, et des compétences spécialisées ou techniques, c'est-à-dire le savoir-faire. Un employé devrait posséder une vingtaine de compétences génériques. Dans une offre d'emploi, on désigne souvent celles-ci par les termes « qualités personnelles recherchées » ou « autres aptitudes professionnelles requises ». Quant aux compétences spécialisées ou techniques, elles sont multiples et varient en fonction de l'emploi.
Par ailleurs, la façon dont les jeunes conçoivent le marché du travail et leurs attentes envers les employeurs font aussi évoluer l'organisation du travail. Selon nous, une certaine catégorie d'employeurs a besoin d'appui pour apprivoiser les nouvelles pratiques et façons de faire sur le marché du travail, et pour s'y adapter. Qu'il s'agisse de flexibilité des horaires ou de valorisation de la main-d'oeuvre, cette adaptation est d'autant plus nécessaire dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre. Je trouve cet aspect très important. À l'heure actuelle, il y a en effet sur le marché du travail des gens dont la conception du travail n'est pas la même que celle des générations plus âgées. Il y a un effort particulier à faire en ce sens, c'est-à-dire offrir du soutien aux entrepreneurs pour que l'intégration de cette masse de jeunes travailleurs sur le marché du travail se passe bien.
Je termine en vous disant que mes trois recommandations se trouvent dans le document. En résumé, elles parlent d'une ouverture vers la francophonie plurielle, de la culture entrepreneuriale et, concernant les compétences de la main-d'oeuvre, de la nécessité d'aider davantage les employeurs, entre autres à intégrer les employés dans leur entreprise.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Pour vous rassurer, je vous annonce qu'aujourd'hui, il fera 28 degrés au Manitoba. C'est +28 et non -28.
J'avais préparé un texte, mais étant donné le temps limité qui m'est alloué, je vais y aller librement pour vous expliquer la situation au Manitoba, dans l'Ouest canadien.
Premièrement, je vais faire un peu l'historique du Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba, le CDEM.
Notre organisme fait partie de la grande famille de RDEE Canada. Depuis 1996, il oeuvre au sein des municipalités bilingues. Pour bien comprendre le concept des municipalités bilingues, il faut savoir que notre territoire a été assez bien balisé dans l'ensemble des régions où on retrouve les populations francophones au Manitoba. Heureusement pour nous, géographiquement, notre population est assez concentrée, avec une masse critique qui est quand même à proximité de la ville de Winnipeg. Personnellement, je viens de St-Laurent, une petite communauté métisse francophone située près du lac Manitoba, qui a été inondée en 2011. D'ailleurs, elle attend toujours le retour de son exposition qui est au Smithsonian, à Washington. Cela fait deux ans qu'ils retardent le retour de cette exposition et c'est la plus populaire du musée qu'a construit M. Cardinal.
Au-delà des enjeux économiques, il y a toute la question de la viabilité économique et de la vitalité de nos communautés et de nos CLOSM. Je vais tenir compte de cela dans ma présentation parce que, parfois, dans un contexte de prospérité, cela a un impact et peut créer des surprises sur le plan du développement.
Je compare souvent le CDEM à une entité comme les Franciscains. Nous sommes là pour servir et pour aider. Nous comptons sur l'appui de 14 corporations de développement économique, ou CDC, qui oeuvrent au sein de 17 municipalités bilingues. Pour ceux qui connaissent assez bien le Manitoba, il y a la rivière Rouge, qui part des États-Unis et qui se rend au lac Winnipeg. Dans ce corridor, on retrouve 30 % de la population francophone. À Winnipeg, on retrouve 50 % de la population francophone. Elle n'est pas toute regroupée à St-Norbert, à St-Vital et à Saint-Boniface. Elle se retrouve aussi de l'autre côté de la rivière.
Il y a aussi les régions un peu plus éloignées, dont St-Georges et Powerview-Pine Falls. Ce dernier endroit est une région ressource qui a perdu son moulin à papier il y a une dizaine d'années et qui est fragile sur le plan de son développement économique. À St-Laurent, qui est une communauté métisse assez unique, comme j'y ai fait référence tout à l'heure, les gens vivent dans un climat assez idéal. C'est une région de villégiature où il y a de la pêche sur le lac, de l'agriculture et un abattoir. St-Lazare, qui est près de la frontière de la Saskatchewan, bénéficie de la présence de Rocanville, où il y a une grosse mine de potasse, et une économie en effervescence dans la zone pétrolifère de Bakken. Sur le plan de la croissance, cela ressemble beaucoup aux régions ressources de la Saskatchewan et de l'Alberta. C'est le phénomène du boom et du plein emploi.
Au-delà de la géographie et des CDC qui oeuvrent au sein de ces communautés, il faut se rappeler que sur le plan du développement durable et de la croissance, qui est le sujet de votre étude, le modèle du CDEM est assez intéressant. Il a même été utilisé en Afrique lors d'un projet qui s'est tenu sur une période de cinq ans avec le Mali et le Burkina Faso. Ces pays ont calqué, ni plus ni moins, le modèle du CDEM. Il y a une CADEL au Mali et une CDEL au Burkina Faso, de même que des CDC. Là-bas, ce sont des cellules d'appui au développement économique dans chacune des communes. Tout cela a commencé par un projet transfrontalier.
Non seulement notre modèle a-t-il donné naissance à un RDEE, mais il est également devenu un modèle à l'échelle internationale. L'une des grandes forces de ce modèle, c'est que les CDC sont en mesure d'accumuler des actifs. Ceux-ci retournent évidemment aux populations, tout en n'étant pas en concurrence avec le secteur privé et en se souciant du milieu. C'est là la force de ce modèle.
Présentement, le CDEM est abrité par la corporation Entreprises Riel, qui est propriétaire de plusieurs projets immobiliers. Elle a un très beau programme touristique pour la ville de Winnipeg et de nombreux programmes pour ses collectivités.
La même chose est vraie dans le monde rural. Je viens de Saint-Laurent, la communauté qui avait probablement le moins de moyens. On y retrouve une corporation qui est propriétaire d'un centre de santé qui a récemment brûlé son hypothèque, c'est-à-dire qu'elle a célébré un actif qui dépasse le million de dollars. C'est également vrai pour plusieurs autres communautés qui, dans certains cas, ont plusieurs millions de dollars d'actifs. C'est important à considérer, si on parle de développement durable et de pouvoir assurer notre croissance à long terme.
Je vais vous présenter l'analyse de la situation à partir de trois réalités. L'une est urbaine, l'autre est plus périurbaine et la dernière est rurale. C'est ce qui se dégage de plus en plus au Manitoba. On fait face un peu au même phénomène qu'on retrouve à l'échelle mondiale, soit une urbanisation massive qui a beaucoup d'impacts sur sa zone périurbaine. Évidemment, cela laisse au monde rural très peu d'avenues pour son développement, à moins qu'il puisse se prendre en main. C'est pourquoi, plus tard, je vous parlerai un peu des structures qu'on a mises en place pour assurer la viabilité et la vitalité de ces communautés.
Du côté urbain, on a une forte croissance. Winnipeg, c'est un peu comme Regina et Saskatoon. Évidemment, on y retrouve des projets très structurants, comme CentrePort. La situation est phénoménale. Vous savez qu'en 2013, on a eu en moyenne 5,3 % de taux de chômage, ce qui vaut à Winnipeg la troisième place au Canada. C'est signe que pour l'emploi, on est quand même dans une conjoncture très favorable dans ce milieu. Comme j'ai dit tout à l'heure, il y a certaines régions où c'est le plein emploi. Alors, à cet égard, les défis sont différents.
Dans la zone périurbaine, on retrouve beaucoup de nos collectivités francophones. On vit, là aussi, une boom démographique avec des augmentations de population très importantes, bien que le fait français soit un peu en péril. Proportionnellement, les francophones deviennent de plus en plus minoritaires. Dans certaines circonstances, ils peuvent représenter une proportion de 10 % à 15 % de la municipalité.
En somme, cela requiert beaucoup de vigilance de notre part pour maintenir les acquis. Là encore, c'est toujours grâce à cette structure qui fait un lien entre le développement économique et le territoire. Cette notion de territoire a été développée au Manitoba par le rapport Chartier. C'est quelque chose qu'on a emprunté aux Australiens. C'est le même concept que les pistes cyclables, c'est-à-dire des zones protégées pour nos collectivités.
Dans le monde rural, il y a un défi qu'il est important de constater. À défaut de pouvoir se prendre en main, les zones plus éloignées des deux premiers cercles que j'ai décrits tout à l'heure sont beaucoup plus vulnérables. Elles ont vraiment intérêt à pouvoir se prendre en main grâce à leurs corporations de développement économique, mais aussi grâce à l'ensemble des autres acteurs.
De plus en plus, au Manitoba, on essaie de travailler en synergie avec l'ensemble des organismes sur le terrain pour assurer un développement rural efficace et efficient. J'en parlerai davantage plus tard. Sur le plan des ressources matérielles et humaines, il y a encore de grands défis à relever. Plus on s'éloigne du centre, plus c'est difficile.
Vous vous demandez sans doute ce qui se passe avec les francophones qui n'ont pas la chance d'être inclus dans ce territoire. De plus en plus, nous essayons de nous assurer de pouvoir offrir des services à l'ensemble de ces populations, surtout en matière d'entrepreneuriat.
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C'est une très bonne question. Évidemment, je ne suis pas en mesure de faire des annonces parce que ce n'est pas à moi de les faire.
Actuellement, on a le vent dans les voiles. On a fait ce virage il y a cinq ans. Au début de mon exposé, j'ai dit qu'en 1996, au Manitoba, la prospérité était le mot d'ordre. Il était question d'inciter nos communautés à se prendre en main, surtout par rapport à l'économie qui était très orientée vers le secteur primaire afin d'exploiter davantage les secteurs secondaire et tertiaire.
Depuis cinq ans, on développe un modèle plus durable qui mise sur l'environnement et sur le secteur social en plus de celui de l'économie. Cela nous a permis de nous faire la main au niveau provincial pour faire l'inventaire des gaz à effet de serre et pour aider nos municipalités à développer des projets structurants et mobilisateurs.
Dans le cadre du dernier plan Chantiers Canada, nous avons collaboré à 14 projets. Dans certaines instances, en 2008, des projets totalisaient environ 8,6 millions de dollars. Si on tient compte des effets leviers, cela représente un retour de 1 à 14 %.
L'économie verte en est où était Internet dans les années 1980. C'est un virage qu'on ne voulait pas manquer. Aujourd'hui, on est devenus quasiment the only show in town au Manitoba pour ce qui est d'appuyer les municipalités rurales, en particulier. Ces dernières étaient reléguées aux oubliettes et ne faisaient pas partie de ce grand mouvement ou de ce grand courant qui est souvent très urbain ou périurbain. De cette façon, on est en mesure de commercialiser l'innovation et d'appuyer nos entrepreneurs et de bien les positionner. On peut aussi permettre à nos municipalités de mettre sur pied des projets qui serviront de modèles ailleurs. Il peut s'agir de projets de cogénération d'électricité au moyen de la géothermie, d'utilisation de la biomasse dans les systèmes de chauffage central des universités et ainsi de suite.
Chacune de nos collectivités a des projets qui ont misé sur ces possibilités, surtout pour ce qui est du traitement des eaux usées, du compostage et du traitement des déchets. Elles se positionnent comme des champions économiques auprès des autres communautés. À ce chapitre, on est maintenant les meneurs au Manitoba.
Le projet qui sera appuyé par le gouvernement fédéral par Diversification de l'économie de l'Ouest touchera quatre provinces de l'Ouest, mais je ne suis pas en mesure de faire des annonces. Ce n'est pas mon boulot.
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Merci, monsieur le président.
Chaque fois qu'on parle de l'économie du Nord du Nouveau-Brunswick et de l'assurance-emploi, ça me chatouille un peu. Je crois que les gens savent ce que je pense à ce sujet.
Si Moncton a réussi, ce n'est pas seulement parce que Dieppe, Moncton et Riverview ont appris à travailler ensemble. Frank McKenna a encouragé la venue de centres d'appel à Moncton. On sait qu'il a favorisé Moncton. Il a encouragé les centres d'appel de compagnies comme Xerox et la Banque Royale à s'établir à Moncton. L'ex-premier ministre du Nouveau-Brunswick, M. Bernard Lord, a encouragé la venue de la Banque CIBC à Fredericton. Frank McKenna a encouragé la venue d'Air Canada à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. La compagnie venait chercher les francophones du nord de la province pour les amener travailler dans ces villes. Elle recrutait des gens de chez nous. C'est ce qui s'est produit dans le sud de la province, qu'on appelle le « triangle d'or » et qui comprend les villes de Fredericton, de Saint-Jean et de Moncton.
Si le Nord du Nouveau-Brunswick avait bénéficié d'un hôpital et d'une université francophones, comme c'est le cas à Moncton, et s'il y avait eu un aéroport, la situation ne serait pas la même. Le Nord du Nouveau-Brunswick n'a même pas de vrai aéroport. On se bat encore pour la mise en place d'un aéroport.
M. Williamson dit que ce n'est pas la responsabilité du gouvernement de faire ce travail. Le Nouveau-Brunswick a fait du très bon travail dans le sud de la province comparativement à ce qu'il a fait dans le nord. Cette région a été laissée de côté. De plus, le gouvernement fédéral a réduit les prestations d'assurance-emploi pour les employés saisonniers, ce qui a eu pour effet que ces gens se sont déplacés vers le sud de la province.
C'est la réalité de l'économie du Nouveau-Brunswick. Un bon petit coup de pouce, ça fait du bien, mais le Nord du Nouveau-Brunswick ne l'a pas reçu. Le gouvernement pousse les gens à s'établir dans le sud de la province et le reste du Canada nous dit que, s'il reste des gens, il faut qu'ils prennent l'avion pour aller travailler à Fort McMurray, en Alberta. Dans ma région, on a beaucoup de travailleurs qui sont très vaillants.
Je reviens à la même question. Que pourrait-on faire pour remédier à la situation dans le nord? Il y a des gens qui ont terminé leur niveau secondaire et qui doivent aller travailler ailleurs. On a tellement serré la vis au Nord-Est du Nouveau-Brunswick qu'on a étouffé cette région.
Les membres du comité se demandent comment on peut aider les gens de ces régions au lieu de leur demander simplement de se prendre en main. Oui, ils peuvent se prendre en main, mais ils ont besoin d'outils pour le faire.
Que pensez-vous de tout cela? Si vous n'êtes pas d'accord avec moi, n'hésitez pas à me le dire.