:
Merci, monsieur le président.
Sept minutes, ce n'est vraiment pas long, alors je vais parler très vite. Je m'en excuse à l'avance.
Je m'appelle Anne Hébert. Je suis directrice générale du Conseil économique du Nouveau-Brunswick, un organisme qui a été fondé en 1979 pour agir à titre de porte-parole de la communauté d'affaires francophone de la province. Nous représentons près de 1 000 entreprises de toutes les tailles, de tous les secteurs et de toutes les régions de la province. Nous avons aussi le mandat de gérer RDEE Nouveau-Brunswick.
Je vais faire une petite mise en contexte.
Chez nous, l'accès à la main-d'oeuvre qualifiée est au sommet des préoccupations des entrepreneurs francophones depuis plus de 10 ans. En plus, notre population diminue, surtout en région rurale, où la majorité des francophones sont situés.
Quand les entreprises francophones ont de la difficulté à avoir accès à une main-d'oeuvre qualifiée, cela les rend moins productives et moins concurrentielles. Il risque d'y avoir moins d'entrepreneurs francophones et des difficultés d'accès pour notre relève entrepreneuriale, ce qui veut dire que nous allons perdre de nombreuses entreprises francophones.
Les défis démographiques sont plus aigus en région rurale, là où sont situés nos secteurs primaire et secondaire. Les secteurs forestier, agricole, de la pêche et du transport ont déjà de grands problèmes de main-d'oeuvre.
La population francophone au Nouveau-Brunswick représente environ 33 % de la population totale de la province. Entre 2006 et 2011, seulement 12 % des nouveaux arrivants avaient le français comme langue officielle. Si les taux de natalité n'augmentent pas et que notre croissance démographique provient uniquement de l'immigration, nous allons perdre du terrain rapidement. Même si on réussissait à augmenter les taux de natalité pour maintenir notre poids démographique, nous perdrions tous les avantages économiques et sociaux qui viennent de la diversité que nous apporte l'immigration.
L'immigration francophone est plus difficile. Elle demande plus d'efforts que l'immigration anglophone. Dans une province où il est difficile de vivre uniquement en français, c'est doublement difficile. Nous avons des immigrants de langue française qui choisissent des communautés anglophones pour vivre et qui envoient leurs enfants dans des écoles anglophones parce qu'ils voient la nécessité de parler anglais. S'agissant d'immigration, on ne part donc pas sur un même pied d'égalité que les communautés anglophones. On soutient que des mesures spéciales doivent être mises en place pour faciliter, encourager et inciter l'immigration francophone.
Le programme Avantage significatif francophone était un exemple. Malheureusement, il n'existe plus. Entrée express, qui est le nouveau programme, met l'accent sur les entreprises et sur leurs besoins, ce qui est bien, mais on ne sait pas quelle importance sera accordée à la langue à l'intérieur de ce programme.
L'entrepreneur a des postes à combler. Il ne se préoccupe pas du poids relatif de sa communauté linguistique lorsqu'il cherche des travailleurs. Il cherche à combler un besoin de compétences. Comment va-t-on convaincre les entreprises et les employeurs de recruter des francophones? Il va falloir leur donner des outils.
Les outils peuvent prendre diverses formes. Par exemple, on pourrait offrir des incitatifs aux entreprises qui recrutent des francophones. Notre organisme n'est pas expert en immigration. Ne nous demandez pas de décortiquer les programmes ou leur fonctionnement, mais nous connaissons très bien les entreprises. Si on réduit leurs coûts, si on allège les processus, si on élimine des étapes, si la route vers l'immigration francophone est plus facile, l'entrepreneur va prendre cette route.
On peut aussi faciliter l'accès des immigrants francophones à notre pays de la même façon, c'est-à-dire en réduisant leurs coûts, en allégeant le processus et en éliminant des étapes. Plus grande sera la banque d'immigrants francophones potentiels, plus grandes seront les chances que les entrepreneurs aient accès à des immigrants francophones.
Un autre moyen serait d'accompagner les entreprises dans des secteurs où nous savons qu'il y a des besoins criants, afin de les inciter à choisir des immigrants francophones qui possèdent les compétences qu'ils recherchent.
On doit sensibiliser les immigrants qui veulent venir chez nous. Il faut leur expliquer la réalité de la dualité linguistique, le climat, le marché du travail bilingue, les occasions d'emploi et d'entrepreneuriat. Il faut aussi les sensibiliser à leur droit à des services en français, sans quoi ils auront recours aux services en anglais, ce qui augmentera les probabilités qu'ils s'intègrent aux communautés linguistiques anglophones.
Le système, tel qu'il fonctionne présentement, n'encourage pas les organismes régionaux à diriger les immigrants francophones vers les services en français, car leur survie dépend du nombre de cas qu'ils traitent. Ils ne veulent donc pas référer ces clients ailleurs, de sorte que les immigrants potentiels francophones sont dirigés vers des communautés anglophones.
En conclusion, les communautés francophones vivant en situation minoritaire font face à de grands défis en matière d'immigration, mais ont aussi des grands besoin en matière d'immigration. Il faut le reconnaître et mettre en vigueur des mesures pour pallier ces défis additionnels qui ne touchent pas les communautés en situation majoritaire.
Merci.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, je m'appelle Gaël Corbineau et je suis le directeur général de la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador, la FFTNL.
Établie en 1977, la FFTNL est un organisme sans but lucratif qui travaille à la défense et à la promotion de nos communautés ainsi qu'à leurs droits et à leurs intérêts. Depuis 2007, la FFTNL s'emploie à appuyer l'immigration francophone au sein des communautés. En 2010, la FFTNL a créé le dossier de promotion de l'immigration francophone en son sein. Ce dossier a pour objectif de promouvoir notre province comme destination d'immigration auprès des pays francophones et de promouvoir le recrutement de personnel bilingue à l'étranger auprès des employeurs qui ne trouvent pas de personnel au Canada. Notre mission est de faciliter les mises en contact entre candidats et employeurs potentiels.
En janvier 2011, grâce à l'appui financier des gouvernements provinciaux et fédéral, la FFTNL a pu créer le Réseau d'immigration francophone de Terre-Neuve-et-Labrador, qui dispose d'une coordination à temps plein, à longueur d'année. Son but est de faciliter la venue de nouveaux arrivants. Notre Réseau d'immigration francophone, ou RIF, poursuit les objectifs suivants: accroître le nombre d'immigrants francophones à Terre-Neuve-et-Labrador; maximiser le potentiel des programmes de résidence permanente et améliorer l'intégration des nouveaux arrivants aux communautés francophones de la province.
Pour ce faire, notre réseau a créé un comité consultatif composé de plusieurs acteurs clés issus de notre communauté francophone et de l'immigration. Ce comité veille à l'évolution des dossiers de l'immigration francophone à Terre-Neuve-et-Labrador et ses membres sont l'Association communautaire francophone de Saint-Jean, qui est la capitale provinciale; l'Association francophone du Labrador, l'Association régionale de la côte Ouest, notre RDEE provincial, l'Association for New Canadians, ou ANC, le Refugee and Immigrant Advisory Council, la Memorial University of Newfoundland et le Bureau de l'immigration et du multiculturalisme de la province.
La province de Terre-Neuve-et-Labrador a fait de grands pas en avant au cours des dernières années pour ce qui est de la sensibilisation et de la promotion de l'immigration francophone. Le RIF est très actif dans la communauté provinciale francophone et dans les organismes tels que le Partenariat local en matière d'immigration de la ville de Saint-Jean et le Coordinating Committee on Newcomer Integration, qui est provincial. Nous prenons notre place au sein de la communauté d'affaires de la province.
Malgré tout cela, nos nouveaux arrivants francophones restent désavantagés par rapport à la majorité. En effet, ils ne disposent d'aucun service direct en français. Il manque entre autres de services d'établissement; de services pré-arrivée; de services d'intégration; de services d'appui et de conseils aux immigrants ainsi qu'à leur famille; de services aux réfugiés; de services aux étudiants internationaux et de services d'accompagnement scolaire pour les élèves.
La FFTNL croit que le projet d'immigration francophone du gouvernement fédéral aura toutes les chances de réussir, mais seulement si les communautés sont bien outillées et jouissent d'une flexibilité dans leur mandat ainsi que dans leur financement. Nous sommes encouragés par des initiatives telles que les tournées de liaison des ambassades du Canada à Paris, Tunis, Rabat et Dakar, de même que par l'établissement de réseaux de liaison avec les employeurs. Nous attendons avec impatience le lacement d'un ou de plusieurs mécanismes qui ajouteront une lentille francophone à Entrée express, le nouveau système de demande de résidence permanente.
L'appui à l'immigration francophone du ministre Alexander est évident dans ses paroles, mais nous attendons maintenant les actes et les mesures qu'il devra prendre pour aller dans ce sens. Cependant, la fédération est préoccupée par quelques reculs en matière d'immigration francophone de la part du gouvernement fédéral. Je vais en nommer deux: l'arrêt du financement des communautés francophones pour assister au forum emploi Destination Canada et l'abolition hâtive du programme Avantage significatif francophone, en septembre dernier.
Il est à noter que l'augmentation du pourcentage d'immigrants francophones selon la cible fixée par ce gouvernement ne se fera pas sans aide spécifique car dans cette compétition, nos communautés partent avec des handicaps certains. Je le répète: sur le terrain, les communautés de langue officielle en situation minoritaire doivent être outillées convenablement pour pouvoir réussir et atteindre les résultats fixés par le gouvernement fédéral.
Un autre défi qui se présente est l'identification des immigrants d'expression française selon la première langue officielle parlée. Nous manquons souvent de statistiques pour les nouveaux arrivants dont la langue maternelle n'est ni le français ni l'anglais, mais qui parlent le français couramment. Par conséquent, ces clients ne sont pas immédiatement référés à la communauté francophone, faute de ne pas avoir été désignés francophones au point d'arrivée au Canada.
Il nous arrive trop souvent de rencontrer des immigrants qui sont chez nous depuis des mois, voire des années, mais qui ne savent pas qu'il existe localement une communauté francophone prête à les appuyer. Ils ressentent cruellement cette lacune, car cela rend souvent leur intégration plus difficile. Ces familles risquent même d'être complètement assimilés par la majorité linguistique.
Il s'agit aussi de grandes pertes pour nos communautés dont on soustrait ainsi des membres, au déficit notamment de nos institutions et, en particulier, de nos écoles francophones.
Avant de terminer, la FFTNL aimerait présenter quelques recommandations qui, selon elle, s'alignent sur les priorités du gouvernement et sur celles de nos communautés.
Premièrement, que le gouvernement ajoute une lentille francophone au système Entrée express, afin de nous aider à combler au moins partiellement notre désavantage en matière d'attraction des nouveaux arrivants.
Deuxièmement, que le gouvernement travaille dorénavant sur une base communautaire et régionale pour favoriser l'immigration francophone en tenant compte des particularités sur le terrain.
Troisièmement, que les gouvernements provinciaux soient sollicités comme levier stratégique en immigration francophone et que le partenariat entre les deux niveaux de gouvernement soit renforcé.
Enfin, que les communautés soient équipées pour effectuer des actions stratégiques en immigration francophone avec le maximum d'efficacité possible en matière d'attraction, d'établissement et d'intégration et, notamment, qu'elles disposent de capacités opérationnelles pour offrir des services directs.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, je vous remercie de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
En Ontario cette année, nous célébrons 400 ans de présence française. C'est le 400e anniversaire de l'arrivée de Samuel de Champlain dans la région de Penetanguishene. Nous allons distribuer un emblème qui représente l'astrolabe de Champlain et un bouton où il est inscrit « Ontario 400 ». Ce logo a été adopté par la province et la communauté pour reconnaître nos 400 ans de présence française.
Je suis Peter Hominuk, directeur général de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario, ou l'AFO, et représentant de l'organisme au sein du sous-comité directeur provincial de l'Ontario de Citoyenneté et Immigration Canada, ou CIC. Je suis accompagné de Ferdinand Kashama, le vice-président de l'assemblée.
Je vous remercie de nous convier à cette discussion portant sur l'étude que vous menez actuellement concernant les programmes du gouvernement du Canada en matière d'immigration francophone dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire.
D'abord, il est important de signaler que l'AFO, dans son rôle d'organisme rassembleur et porte-parole de la communauté franco-ontarienne, n'a pas la prétention d'avoir toute l'expertise dans le domaine de l'immigration. Cependant, en tant que représentante de la communauté franco-ontarienne, l'assemblée s'intéresse vivement au dossier de l'immigration francophone et à son impact sur le développement de notre communauté. Effectivement, la survie et la vitalité de notre communauté dépendent beaucoup de l'arrivée d'immigrants francophones. L'accueil, l'inclusion et l'intégration de nouveaux immigrants francophones au sein de notre grande communauté sont donc une priorité pour nous. Nous avons des capacités de rassembleur et de coordination que nous désirons mettre au profit de l'immigration francophone en Ontario.
L'Ontario regroupe la plus grande communauté francophone en milieu minoritaire hors Québec: elle se chiffre à 611 500 personnes. Selon le dernier recensement, l'accroissement de la population francophone est en grande partie le résultat de l'arrivée d'immigrants francophones. Cela nous permet de constater à quel point l'immigration francophone a une grande importance pour l'Ontario français.
En 2006, les immigrants représentaient 13,7 % des francophones de l'Ontario. Selon le dernier recensement de Statistique Canada, l'Ontario reçoit plus de 50 % des immigrants d'expression française qui s'établissent hors Québec.
En matière d'immigration, l'Ontario possède la particularité d'abriter trois réseaux de soutien à l'immigration francophone, un pour l'Est, un pour le Centre et le Sud-Ouest et un pour le Nord de l'Ontario. Chez nous, en Ontario, l'immigration est également une compétence partagée entre la province et le gouvernement fédéral.
Au cours des dernières années, la province a montré qu'elle voulait jouer un rôle de plus en plus important dans ce dossier. En mars 2012, le gouvernement de l'Ontario a annoncé l'élaboration de sa toute première stratégie sur l'immigration en se dotant, notamment, d'une Table ronde d'experts sur l'immigration en Ontario. L'Ontario s'est donné une cible de 5 % d'immigrants francophones alors que le fédéral a une cible de 4 %.
En mars 2015, le gouvernement ontarien déposait un projet de loi pour établir des mesures visant à favoriser la mise en place de programmes d'immigration et à appuyer l'intégration en Ontario d'immigrants ou de particuliers. Ainsi, le préambule de ce projet de loi mentionne que l'un des objectifs est de permettre aux collectivités de partout en Ontario, y compris les communautés franco-ontariennes, d'attirer, d'accueillir et d'intégrer les immigrants. Vous comprendrez que nous attachons une grande importance à l'immigration francophone pour assurer la pérennité de notre langue, enrichir notre culture et renforcer la dualité linguistique de notre province.
Le Québec est le fort de la francophonie canadienne, mais les francophones hors Québec sont le contrefort qui permet d'éviter que le Canada soit composé de deux groupes linguistiques identifiés à un territoire spécifique, soit un Québec français et le reste du Canada anglais. Les francophones hors Québec sont essentiels à la construction identitaire du Canada fondée sur les deux langues officielles. Il présente le visage d'un Canada bilingue d'un océan à l'autre, permettant une mobilité de citoyens ayant une des deux langues officielles.
À l'instar du Québec dans ce domaine, l'AFO sollicite la coordination générale du dossier de l'immigration francophone et, de ce fait, l'élaboration d'un plan d'action dans le respect des structures et initiatives déjà en place. Il est important que toutes les initiatives en matière d'immigration s'inscrivent dans un plan d'action plus global qui comprendrait d'autres services tels la santé, les services sociaux et la formation linguistique, pour n'en nommer que quelques-uns. Ce plan d'action global devrait être pris en charge par la communauté francophone, qui est plus à même de comprendre ses besoins, et ce, par l'entremise de son porte-parole, l'AFO.
C'est dans cette perspective que l'assemblée présente les recommandations qui suivent.
Il est impératif d'améliorer les structures communautaires existantes pour réussir l'inclusion et l'intégration des nouveaux arrivants au sein de notre communauté et de fournir des ressources financières adéquates.
Il faut que CIC assure une présence d'agents francophones aux points d'entrée en Ontario, et que des liens soient tissés entre les services de CIC et les groupes communautaires francophones.
Il faut que de meilleurs appuis à l'immigration secondaire soient considérés, c'est-à-dire que les ressources financières d'accueil de CIC soient transférées vers la nouvelle province de destination dans le cas, par exemple, des immigrants francophones qui arrivent au Québec et qui s'établissent en Ontario après quelques mois au Canada.
Il faut une meilleure coordination entre CIC, l'Ontario et la communauté francophone de l'Ontario. L'absence de coordination entre ces trois intervenants engendre des difficultés notoires.
Il faut aussi que CIC travaille plus étroitement avec le gouvernement de l'Ontario afin de développer rapidement un plan d'action pour atteindre la cible de 5 % d'immigrants francophones.
Nous recommandons aussi que la promotion à l'étranger du Canada français hors Québec soit amplifiée, que les outils de promotion utilisés soient élaborés en partenariat avec les communautés francophones et que ces communautés soient invitées, au même titre que les employeurs, à toutes les activités promotionnelles à l'étranger de manière à présenter aux futurs immigrants les possibilités de vie en français hors Québec.
Nous demandons que CIC prévoie un appui aux intervenants communautaires autre que le guichet unique dans les régions minoritaires éloignées où les organismes couvrent d'immenses territoires, autrement dit, que le gouvernement fédéral adopte une approche axée sur un partage des ressources et de locaux.
Il faut que le seuil de rentabilité des régions minoritaires et éloignées soit adapté à la réalité de ces régions et que d'autres services soient ajoutés aux appels d'offre si les investissements ne sont pas justifiables.
Il faut aussi que CIC participe, avec les ordres professionnels, à une harmonisation et une standardisation de la terminologie et des critères de qualification pour venir travailler ici.
Nous recommandons que la formation à l'employabilité soit faite par les institutions francophones ou bilingues capables de veiller à l'inclusion des immigrants dans la communauté francophone de l'Ontario.
Cela étant dit, afin que l'immigration devienne un atout pour la vitalité de la communauté minoritaire de langue française en Ontario et au Canada, il est nécessaire de développer une approche impliquant les quatre acteurs principaux.
Il s'agit d'abord des instances gouvernementales provinciales et fédérales afin que les programmes soient coordonnés dans une perspective d'intégration des nouveaux arrivants dans le groupe francophone minoritaire. Ceci comporte, d'une part, des négociations établissant des politiques d'encadrement de la sélection des immigrants et implique, d'autre part, d'évaluer l'atteinte d'objectifs quantifiables dont le nombre de nouveaux arrivants pouvant parler le français, la localisation canadienne et la demande de services adaptés à leurs besoins spécifiques.
Il s'agit ensuite des organismes d'accueil qui doivent être convenablement équipés afin de faire connaître la réalité francophone aux nouveaux arrivants pour les aider dans leur quête d'occasions économiques et sociales. Cela comprend, par exemple, la possibilité de travailler dans un environnement francophone ou bilingue et le fait que les services gouvernementaux en français soient disponibles.
On parle aussi des Réseaux de soutien à l'immigration francophone des trois grandes régions de l'Ontario qui permettent à la communauté francophone de l'Ontario de bénéficier d'une coordination en matière de recommandations, de planification et de mise en oeuvre d'initiatives et de projets en matière d'immigration francophone. Les réseaux démontrent d'ailleurs un leadership collaboratif en matière d'immigration francophone en rassemblant des partenaires de divers secteurs — éducation, communautés, emplois, municipalités, culture, santé — permettant ainsi le développement de liens entre les nouveaux arrivants et la communauté établie. Cela suggère le développement de politiques sociales et la mise en place de moyens visant à appuyer ces intervenants sur le plan de leur implication au sein de la communauté francophone. Pour les jeunes, le tissage des liens commence bien souvent par les sports et le milieu scolaire, d'où l'importance de l'école dans l'intégration des nouveaux arrivants.
Les derniers acteurs sont les nouveaux arrivants, qui ont besoin d'être sensibilisés avant leur sélection à la possibilité de vivre dans la communauté de langue française. Ils doivent être exposés à la réalité de la dualité linguistique du Canada et des minorités de langue officielle et aux avantages de pouvoir communiquer dans les deux langues officielles du Canada.
Enfin, l'AFO appuie les 32 recommandations formulées dans le rapport final de la Table ronde d'experts sur l'immigration en Ontario de septembre 2012, mais je ne lirai pas ces 32 recommandations.
Je vous remercie de m'avoir accordé votre temps.
:
Bonjour, et merci beaucoup de m'avoir invité aujourd'hui. Je suis très heureux d'être ici.
[Français]
Je suis accompagné de Mohamed Ghaleb, notre chef de projet, Enquêtes, recherche et surveillance. Vous avez donc devant vous le tiers du bureau du Commissariat aux services en français de l'Ontario.
Le commissariat a été créé en 2007 pour assurer la mise en oeuvre efficace de la Loi sur les services en français, qui a été adoptée en 1986 à l'unanimité par le Parlement de l'Ontario. Le commissariat, tout comme son homologue fédéral, soit Graham Fraser et son équipe, et Katherine d'Entremont, au Nouveau-Brunswick, que vous avez eu le plaisir d'entendre il y a quelques semaines, reçoit des plaintes du public. Nous agissons de concert avec le gouvernement de l'Ontario pour nous assurer que ces plaintes sont traitées dans un ordre systémique et que des modifications sont apportées au traitement réservé aux services en français par le gouvernement et les institutions de la provinces de l'Ontario.
L'immigration est un dossier prioritaire du commissariat depuis ses tout débuts. D'ailleurs, ma toute première recommandation à titre de commissaire avait porté sur cette question. J'avais demandé à la ministre déléguée aux Affaires francophones de revoir la définition de la population francophone de l'Ontario pour faire en sorte qu'elle reflète adéquatement la nouvelle réalité de cette population.
Ainsi, la population francophone de l'Ontario jouit, depuis juin 2009, d'une nouvelle définition inclusive de francophone, une première au Canada. La définition inclusive de francophone, ou la DIF, reflète la diversité des Franco-Ontariens, quels que soient leur lieu de naissance, leur origine ethnique et leur appartenance religieuse.
D'ailleurs, l'Ontario fait la promotion de la DIF sur la scène nationale par l'entremise de la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne, et encourage que seule la DIF soit utilisée pour quantifier la population franco-ontarienne, même si aucun de ses homologues des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ne lui a emboîté le pas — pas encore.
En 2011, l'Ontario comptait, selon la nouvelle DIF, 611 500 francophones, ce qui représente près de 5 % de sa population totale. Il est indéniable qu'au-delà de l'exercice statistique l'adoption de la DIF a, d'une part, permis aux nouveaux arrivants de vivre pleinement la francophonie de l'Ontario, et d'autre part, fait en sorte de reconnaître l'importance de leur apport incontournable à cette communauté, renforçant par la même occasion leur sentiment d'appartenance à leur communauté d'accueil.
Si on veut les attirer au sein de nos communautés francophones, les immigrants francophones doivent se sentir parfaitement intégrés à leur nouvelle communauté. La DIF y contribue assurément.
En Ontario, la responsabilité des programmes d'intégration des nouveaux arrivants, par exemple en ce qui concerne l'établissement, la formation linguistique et le marché du travail, est partagée entre le ministère des Affaires civiques, de l'Immigration et du Commerce international de l'Ontario et Citoyenneté Immigration Canada.
Il existe un chevauchement des programmes d'aide aux nouveaux arrivants, mais les critères d'admissibilité du gouvernement de l'Ontario sont un peu plus généreux que ceux de son homologue fédéral. De plus, il faut s'assurer qu'avant et dès leur arrivée, ces immigrants savent qu'ils peuvent non seulement obtenir des services en français auprès des gouvernements fédéral et provincial, mais aussi vivre en français, par exemple demander à ce que leurs enfants soient éduqués en français et obtenir des services communautaires en français. Il faut que ces nouveaux arrivants soient au courant de ces services et de ces possibilités.
Comme l'a dit tantôt notre ami Peter Hominuk de l'AFO, en 2012, le gouvernement de l'Ontario a annoncé l'élaboration de sa toute première stratégie sur l'immigration, afin d'attirer davantage de main-d'oeuvre hautement qualifiée. Cette volonté claire et ce leadership du gouvernement se sont manifestés par l'annonce d'une cible d'immigration francophone de 5 %, dont l'atteinte éventuelle contribuera à la vitalité et au développement social, économique et culturel, non seulement de la communauté francophone, mais également de la société ontarienne dans son ensemble.
Depuis la publication de la première stratégie ontarienne en matière d'immigration en 2012, le gouvernement provincial a pris un certain nombre de mesures, notamment la mise sur pied d'un groupe de travail interministériel chargé d'élaborer des mesures permettant d'atteindre la cible de 5 %, sous la houlette du ministère des Affaires civiques, de l'Immigration et du Commerce international. Comme vous le savez, ce dossier est de compétence partagée entre le fédéral et les provinces, ce qui veut dire que les différents paliers de gouvernement doivent collaborer pour faciliter les avancées.
Voilà pourquoi nous avons voulu donner l'exemple, ma collègue Katherine d'Entremont, Graham Fraser et moi-même, en évoquant quatre principes directeurs. Plus récemment, en 2014, mon collègue commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, et moi-même avons publié un rapport conjoint faisant un état des lieux et une analyse de la question de l'immigration dans les communautés francophones. Nous avons formulé huit recommandations principalement au gouvernement fédéral, mais aussi au gouvernement de l'Ontario.
Ces recommandations traitent de l'accompagnement des immigrants d'expression française par les institutions et les organismes francophones; d'information et de ressources à l'intention des nouveaux arrivants d'expression française; de collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux; de reddition de comptes ainsi que des incitatifs à l'intention des employeurs pour le recrutement et la sélection de travailleurs francophones et bilingues.
En cette période de célébration du 400e anniversaire de la présence francophone en Ontario et à l'aube des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération, en 2017, nous estimons qu'il est crucial que les deux ordres de gouvernement collaborent et fassent preuve de leadership pour que l'immigration favorise réellement le développement et l'épanouissement des communautés minoritaires francophones et que la mosaïque démographique épouse la spécificité de la société canadienne.
Pour preuve, nous observons que, bien que la population francophone de l'Ontario représente 5 % de la population totale, 2 % de la population immigrante avait le français comme première langue officielle parlée, selon les données de recensement de Statistique Canada de 2011.
Par conséquent, à l'instar de la population générale, les communautés francophones de l'Ontario ont besoin de l'immigration pour répondre à la baisse marquée de natalité et au taux accru de vieillissement. L'immigration a un impact direct sur la vitalité de la communauté.
On a aussi besoin de l'immigration pour assurer la pérennité des services en français. Par exemple, on aura besoin de plus de personnel infirmier pour s'occuper de notre population vieillissante, de plus en plus d'éducateurs et d'éducatrices de la petite enfance ainsi que de plus en plus de professeurs de français et d'une foule d'autres matières.
Force est de constater, cependant, que par rapport aux communautés anglophones majoritaires, les communautés francophones du Canada, y compris l'Ontario, ont peu bénéficié de l'immigration au fil des ans.
En conclusion, j'estime que nos gouvernements doivent agir dès maintenant pour pallier le déséquilibre actuel que connaissent les communautés francophones en matière d'immigration. Nous avons formulé un plan qui contient huit recommandations. Si vous n'avez qu'une chose à retenir, ce sont les huit recommandations de ma présentation. Il est temps d'agir en fonction de ces dernières.
Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à vos questions et à celles de vos collègues.
:
Merci, monsieur le député.
Je n'ai pas les chiffres exacts, mais je peux dire que, pour avoir travaillé depuis 2008 dans le domaine de l'immigration communautaire et l'immigration francophone à Terre-Neuve-et-Labrador, l'économie était très bonne au chapitre de l'emploi. Ainsi, la plupart des nouveaux arrivants francophones, à ma connaissance, sont venus pour des raisons économiques. J'ai dit que l'économie était très bonne et j'espère que cela va revenir. Cette année est un peu particulière.
La grande majorité des immigrants sont venus dans notre province parce qu'ils avaient trouvé un emploi ici avant d'arriver. Nous avons très peu de réfugiés francophones par an. Ils se comptent sur les doigts d'une main, pas plus. À ma connaissance, il y a relativement peu d'immigration en vue d'un rapprochement familial. Cela existe, mais c'est marginal. J'aurais tendance à dire que, pour la plupart, ils restent chez nous. Il est sûr qu'une bonne économie est un facteur très important. Je pense que ce facteur contribue à la rétention des immigrants.
Dans la troisième partie de votre question, vous demandiez si les immigrants se rapprochent de la communauté. Je vous dirais que c'est tout un défi. Si ces gens ont trouvé un emploi en passant par notre réseau d'immigration, par exemple, Destination Canada qui est un forum d'emploi organisé chaque année par l'ambassade du Canada à Paris-Bruxelles, souvent ils restent. S'ils viennent avec des enfants, nous allons réussir à les retenir dans nos écoles francophones et à les mettre en contact avec nos secteurs associatifs francophones. À partir de là, ça va. Cependant, il est souvent difficile de garder les nouveaux arrivants qui ne passent pas par notre réseau et qui trouvent un emploi par d'autres moyens, par exemple par l'entremise directe d'entreprises ou de banques d'emploi publiques. C'est tout un défi de les garder et de les faire venir vers nos communautés et nos institutions.
Dans mon allocution précédente, je mentionnais le nombre d'immigrants francophones ayant le français comme première langue ou de langue officielle française. Parfois, ce n'est pas leur première langue; ils parlent une autre langue dans leur pays d'origine. Il est très important de les attirer vers nos organismes et nos communautés et de les retenir. C'est particulièrement important dans les zones rurales. Deux enfants peuvent faire une énorme différence dans une école. Cela peut permettre de sauver une classe ou d'en ouvrir une autre. C'est extrêmement important pour nous. C'est un grand défi de bien connaître ces immigrants économiques et de les retenir au sein de nos organismes.
:
Je me situe entre M. Boileau et Mme Hébert. Il n'y a pas une énorme concurrence, mais la France est tout de même une concurrente.
Je m'explique. L'économie de la France ne va pas si bien que cela, mais elle ne va pas si mal non plus, car les médias amplifient la chose. D'ailleurs, chaque année, la France attire deux fois plus d'immigrants que le Canada.
La concurrence existe vis-à-vis des autres pays, en effet. Je pense à l'Afrique francophone, en particulier. Celle-ci a calqué son système d'éducation — c'est l'histoire qui a fait ça — sur le modèle français. Par conséquent, sur le plan de la reconnaissance des diplômes, la France a un énorme avantage. Un médecin en provenance d'un pays de l'Afrique francophone aura beaucoup plus de facilité à travailler en France. Il y a des barrières, mais beaucoup moins que chez nous. Également, la France a une possibilité de regroupement familial beaucoup plus souple que le Canada.
Ainsi, le problème que nous avons concerne la reconnaissance du diplôme. M. Boileau l'a mentionné notamment pour tout ce qui est professions réglementées, enseignants, professionnels de la santé. C'est un énorme défi, un défi gigantesque. Nous avons déjà été confrontés à cela avec les nombreuses candidatures d'infirmières bilingues, notamment en provenance de Belgique, alors que nous sommes incapables d'y donner la moindre suite en raison du problème de la reconnaissance des diplômes et des ordres professionnels.
C'est pour cela que je suis un petit peu à cheval. Je pense que la France est un compétiteur dans ce domaine.
:
Beaucoup de provinces ont plus de facilité à sélectionner les nouveaux arrivants. Chez nous, en Ontario, nous avons très peu d'outils à cet effet. Il faut commencer quelque part. C'est pourquoi nous avons proposé qu'un groupe d'experts du gouvernement de l'Ontario soit formé et qu'il réunisse des gens de la communauté, mais aussi de CIC. Nous avons travaillé de concert avec le gouvernement de l'Ontario pour élaborer cette recommandation. Ce n'est donc pas une surprise pour lui. Il s'agirait de réunir des représentants de CIC, des ministères provinciaux, des intervenants du secteur de l'immigration francophone — Peter Hominuk en parlait plus tôt —, des administrateurs professionnels des collèges ou des universités, des professionnels et administrateurs des conseils scolaires, des chef de file de chambres de commerce et d'entreprises et des représentants des municipalités.
Il s'agirait d'aborder trois points: élaborer une stratégie globale visant à favoriser la promotion, le recrutement, l'accueil, la formation, l'intégration et la rétention des immigrants francophones; élaborer un plan stratégique pangouvernemental assorti d'un échéancier précis visant à atteindre la cible de 5 %; et, bien sûr, établir des mécanismes de responsabilité et d'évaluation annuelle transparents et accessibles au public. C'est très important. Effectivement, en matière de reddition de comptes, on ne comprend pas vraiment quels sont les mécanismes, dans bien des cas.
Plus tôt, votre collègue Mme Day a parlé d'une motion. Je dois dire qu'elle ressemble un peu à l'une des recommandations que nous avons déposées, en tant que commissaires. Notre cinquième recommandation disait en effet ceci:
• de rendre compte, d’ici le 30 avril 2015, des incidences ou incidences anticipées des modifications apportées au système d’immigration canadien, incluant l’Entrée express, sur l’immigration dans les communautés francophones;
Bref, la reddition de comptes est très importante.
Évidemment, en tant que commissaire provincial et comme commissaire fédéral — et je vais parler ici pour mon collègue, étant donné que nous avons écrit le rapport conjointement —, il nous incombe de nous assurer que les obligations sont respectées et que la mise en oeuvre a lieu dans les délais impartis. En outre, comme on parle de reddition de comptes, le processus doit être transparent. Il faut donc impliquer les communautés. Il est normal que les divers gouvernements prennent des décisions. Nous voulons simplement les comprendre. Il faut qu'elles soient expliquées et justifiées aussi bien en fonction des objectifs de la Loi sur les langues officielles, du fédéral, qu'en fonction de ceux de la Loi sur les services en français, de la province.
:
Merci, monsieur le président. Je serai probablement le dernier à intervenir.
Il me semble qu'il y a un décalage ou une disparité entre l'orientation de la politique et l'attribution de ressources.
Je viens de pays où les gens parlent plusieurs langues. Au Canada, bien entendu, je reconnais qu'il s'agit d'un pays bilingue et que je dois apprendre deux langues. La réalité, c'est que la langue elle-même devrait être axée sur l'économie.
Si la politique gouvernementale consiste à attribuer des ressources pour favoriser une culture bilingue, il faudrait déployer ici un effort généralisé pour stimuler l'économie d'abord dans ces langues multiples. Aussi, comme nous vivons aujourd'hui dans un monde beaucoup plus petit, la langue de commerce, comme nous l'avons vu, sera l'anglais, le chinois, l'hindi ou, même, au Moyen-Orient, l'arabe, etc. La force d'une économie axée sur le français se trouve surtout en Afrique francophone et dans les Caraïbes, comme en Haïti, ou en France. Oui, au Canada, nous avons également un centre économique francophone.
J'en viens donc à ma question: si vous deviez faire une recommandation aux politiciens fédéraux, quel devrait être le facteur de pondération? Selon moi, il n'est pas logique d'investir beaucoup de ressources dans la langue française si cela n'offrira pas de possibilités d'emploi aux immigrants ou aux étudiants.
Ayant travaillé en Australie et en Asie du Sud, je constate de plus en plus que même l'Australie souhaite devenir un pays bilingue; les deux langues officielles pourraient être l'anglais et le chinois, ou l'anglais et le japonais, ou encore, l'anglais et le coréen.
J'aimerais savoir ce que vous en pensez, monsieur Boileau.
:
Si je peux me permettre, il faut quand même se doter d'une certaine compréhension des faits, dans un ensemble plus grand.
Le français est la cinquième langue parlée dans le monde. C'est la deuxième langue la plus apprise partout sur la planète en ce moment. C'est également une langue parlée par 270 millions de personnes partout dans le monde à l'heure actuelle. En 2050, cette langue sera parlée par près de 850 millions de personnes, je pense. Quatre-vingts pour cent de ces locuteurs seront sur le continent africain, un continent qui est en pleine explosion démographique et en pleine explosion de son potentiel économique et de possibilités de partenariats.
Si le Canada veut se doter d'un avenir et d'une vision à long terme, l'économie est le premier facteur, je suis tout à fait d'accord avec vous, j'en suis bien conscient. C'est pourquoi nous devons nous doter d'une vision à plus long terme pour comprendre qu'il y a un monde de plus en plus petit, un monde spectaculaire et formidable à nos portes que nous ne devons pas manquer. Il ne faut absolument pas passer à côté du continent africain où le potentiel est incroyable.
Si vous me le permettez, je vais donner un très bref exemple. Examinons ce que font deux de nos collèges en Ontario. Tout d'abord, des gens du Collège Boréal, dans le Nord, travaillent en ce moment avec certains pays d'Afrique pour favoriser l'émergence de cours et de formations axés sur les mines. On reconnaîtra que les mines sont fondamentalement d'ordre économique.
On observe la même chose à La Cité collégiale, qui travaille avec des gens de Côte d'Ivoire en ce moment pour y développer une école de police. C'est une force incroyable. On a des contacts dans le continent africain qui, dès maintenant, vont enrichir en retour notre communauté francophone, tout en aidant, bien sûr, les pays là-bas.
Je suis donc tout à fait à l'aise de parler d'économie. Notre économie n'est pas différente. Nous ne sommes pas fous parce que nous sommes francophones. Nous voulons nous aussi faire de l'argent et nous assurer que nos enfants prospèrent dans un milieu francophone.