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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à discuter du Budget principal des dépenses 2017-2018.
Au cours de mon allocution, je parlerai, premièrement, des demandes soutenues auxquelles doit répondre le Commissariat et de la gestion de nos ressources financières. Deuxièmement, je parlerai de notre programme de politiques au cours du prochain exercice.
Ces dernières années, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a poursuivi ses efforts pour réaliser des économies et pour utiliser de façon optimale les ressources à sa disposition, soit un peu plus de 24 millions de dollars, afin de gérer le plus efficacement possible les risques d'atteinte à la vie privée dans un monde de plus en plus axé sur la technologie.
L'exercice 2017-2018 ne fera pas exception. Dans un contexte de demandes concurrentes, nous ne perdons pas de vue notre mandat: nous assurer que le droit à la vie privée des Canadiens est respecté et que leurs renseignements personnels sont protégés.
En 2017-2018, nous continuerons de nous acquitter de notre mandat de base. Entre autres, nous mènerons des enquêtes, nous étudierons les rapports sur les atteintes à la sécurité des données, nous entreprendrons des vérifications, nous examinerons les évaluations des facteurs relatifs à la vie privée et nous donnerons des orientations aux particuliers et aux organisations, ainsi que des avis aux parlementaires.
En ce qui concerne les enquêtes, nous avons amélioré notre efficacité, notamment en ayant davantage recours au processus de règlement rapide pour offrir aux plaignants des solutions appropriées. En 2015-2016, nous avons résolu de cette façon 38 % des plaintes déposées en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels et 50 % de celles déposées en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques. Par conséquent, notre temps de réponse moyen a été de sept mois, tant pour les plaintes dans le secteur public que dans le secteur privé.
Toutefois, le nombre de dossiers complexes augmente, ce qui crée un arriéré de plaintes non résolues après 12 mois. J'ai l'intention de consacrer des ressources temporaires pour remédier à la situation au cours du prochain exercice.
En 2015-2016, en plus de recevoir 88 nouvelles évaluations des facteurs relatifs à la vie privée, ou EFVP, et de mener 73 examens, nous avons ouvert 13 nouveaux dossiers de consultation. Comme vous le savez, nous aimerions recevoir davantage d'EFVP et de projets d'ententes de communication de renseignements personnels, car l'examen des programmes en amont constitue à notre avis un bon moyen d'atténuer les risques d'atteinte à la vie privée.
De plus, nous nous préparons activement à l'entrée en vigueur des dispositions sur les atteintes à la sécurité des données du projet de loi . Ces nouvelles dispositions obligeront les organisations du secteur privé à signaler au Commissariat certaines atteintes à la vie privée.
L'éducation et la sensibilisation du public sont des activités importantes afin que les Canadiens soient en mesure d'exercer leur droit à la vie privée et que les organisations puissent se conformer à leurs obligations. L'an dernier, nous avons remanié en profondeur la structure et le contenu de notre site Web pour le rendre plus convivial. Cette année, nous continuerons de mettre à jour son contenu dans le but d'offrir aux Canadiens des conseils utiles.
Nous continuerons d'offrir nos conseils à certains secteurs de l'industrie qui semblent avoir besoin d'être mieux sensibilisés à la protection de la vie privée ainsi qu'aux groupes vulnérables, comme les jeunes et les personnes âgées. Nous offrirons aussi de nouvelles orientations aux individus et nous poursuivrons nos efforts afin de faire avancer nos priorités liées à la protection de la vie privée, soit la réputation en ligne, le corps comme source d'information, l'économie des renseignements personnels et la surveillance du gouvernement.
[Traduction]
Nous déployons beaucoup d'efforts, mais nous devrions faire beaucoup plus encore pour nous assurer que le droit à la vie privée est pleinement respecté. C'est une condition essentielle pour maintenir la confiance des consommateurs dans l'économie numérique et favoriser son essor. Nous voudrions clore toutes les enquêtes dans un délai raisonnable, réaliser certaines activités d'application de la loi en amont, donner des conseils proactifs au gouvernement et publier des orientations fondées sur la recherche sur les questions de l'heure et les questions émergentes dans le domaine de la protection de la vie privée.
Le rapport annuel que je déposerai en septembre prochain renfermera nos conclusions sur les améliorations à apporter au modèle de consentement et nos recommandations concernant la réforme de la LPRPDE. Je serai alors en mesure de donner plus de détails sur nos stratégies de conformité et nos stratégies proactives et, par le fait même, d'éclairer la discussion sur le niveau d'investissement approprié pour les activités du Commissariat au cours des prochains exercices.
Je vous parlerai maintenant de certaines questions clés que nous devons examiner.
La première est le consentement. En mai dernier, le Commissariat a publié un document de discussion sur des questions liées au respect de la vie privée et au consentement. Nous avons ensuite mené de vastes consultations pour recueillir les commentaires de l'industrie, de spécialistes de la protection de la vie privée et des Canadiens. Comme je l'ai mentionné, nous publierons notre rapport final en septembre. Nous nous attaquerons ensuite à la mise en oeuvre des solutions retenues.
La deuxième question est la réputation en ligne. Dans le cadre de ses efforts pour faire progresser l'une de ses priorités stratégiques en matière de protection de la vie privée, soit la réputation et le respect de la vie privée, le Commissariat a mené une consultation et lancé une demande d'articles sur la réputation en ligne. Nous publierons notre énoncé de politique sur la réputation en ligne avant la fin de l'année civile.
La troisième question est la réforme législative. Le Commissariat insiste depuis longtemps sur la nécessité de moderniser les cadres juridique et réglementaire au Canada. L'adoption du projet de loi est une bonne chose pour la protection de la vie privée au Canada, mais les technologies et les modèles d'affaires ont changé depuis l'adoption il y a plus de 15 ans de la loi canadienne en matière de protection des renseignements personnels applicable au secteur privé. Nos travaux dans les domaines du consentement et de la réputation aideront à éclairer les recommandations que nous formulerons au Parlement concernant la réforme de la Loi.
En ce qui concerne le secteur public, j'aimerais remercier les membres du Comité d'avoir accueilli favorablement les recommandations formulées par le Commissariat en vue de moderniser la Loi sur la protection des renseignements personnels. Le Commissariat est impatient de prendre part à l'examen de la Loi entrepris par le gouvernement afin d'assurer qu'elle répond aux attentes et aux besoins des Canadiens. Ce travail devrait commencer sans tarder.
En ce qui concerne la surveillance du gouvernement, au cours du prochain exercice, les questions liées à la surveillance exercée par le gouvernement occuperont également une bonne place dans notre programme en matière de politiques. Nous prenons note de votre récent rapport au sujet de la LCISC et nous vous remercions d'avoir préparé ce rapport. Nous notons également le rapport du Comité de la sécurité publique et nationale, qui traite également de la communication des renseignements en vertu de la LCISC. Nous attendons les mesures que proposera le gouvernement pour modifier le projet de loi afin de s'assurer que le cadre de sécurité nationale du Canada protège les Canadiens et leur vie privée.
Nous menons aussi plusieurs enquêtes liées à la sécurité nationale et à la surveillance exercée par le gouvernement. D'ailleurs, nous constatons que les Canadiens se préoccupent davantage des mesures de protection de la vie privée à la frontière et aux États-Unis. Par suite de l'adoption du décret n° 13768 du président Trump, le 25 janvier dernier, qui porte sur la sécurité intérieure, j'ai écrit à des ministres pour leur demander de confirmer que les ententes administratives canado-américaines continueraient de protéger la vie privée des Canadiens aux États-Unis. Je devrais bientôt recevoir la réponse du gouvernement. Je ferai alors part de mes conclusions aux Canadiens.
Enfin, face au volume soutenu et à la complexité croissante de notre travail, nous continuerons d'utiliser nos ressources de façon optimale, comme nous l'avons fait dans le passé.
Je vous remercie, monsieur le président. Je répondrai maintenant à vos questions.
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Pour expliquer simplement l'incidence de ce décret, je dirai qu'il n'implique pas une modification de la loi américaine. Il s'agit d'un décret adopté par le président des États-Unis. Il stipule à l'intention des fonctionnaires américains que les mesures de protection de la vie privée de nature administrative, et non juridique, dont bénéficient des citoyens non américains sont à tout le moins menacées. Il est question des Canadiens qui jusqu'alors, et peut-être jusqu'à maintenant — il faudra voir la réponse des ministres à ma lettre — bénéficiaient de certaines mesures de protection de la vie privée de nature administrative parce que, par exemple, le Canada est membre du Groupe des cinq, dont chaque pays membre s'est engagé à ne pas espionner les citoyens des autres pays membres. Il ne s'agit pas là d'une alliance juridique, mais plutôt administrative qui confère une certaine protection à des Canadiens. De même, certaines ententes concernant la frontière, qui sont également de nature administrative, prévoient des mesures de protection de la vie privée pour des Canadiens.
Lorsqu'on lit le décret, on peut penser que ces mesures de protection discrétionnaires dont bénéficient des citoyens non américains ne s'appliquent plus. Le libellé du décret est ambigu. Il pourrait avoir cette conséquence. J'ai écrit à trois ministres canadiens pour leur demander de communiquer avec leurs homologues américains afin de savoir si l'administration américaine compte mettre en application ce décret. Je dis simplement qu'il y a un risque. J'ai demandé au gouvernement canadien de s'informer quant à la façon dont l'administration américaine mettra en oeuvre le décret. Est-ce qu'il aura pour effet de réduire les mesures de protection de la vie privée visant des Canadiens qui vivent aux États-Unis? On m'a dit que j'aurai une réponse dans quelques semaines de la part du gouvernement canadien.
Le gouvernement canadien me donnera sa réponse, et ensuite, je devrai déterminer quelle sera exactement l'incidence de ce décret et je devrai en informer les Canadiens — j'estime que je dois le faire — pour qu'ils sachent quelles seront les répercussions sur leur niveau de protection de la vie privée aux États-Unis, par exemple, lorsqu'ils se présentent à la frontière américaine, ou lorsqu'ils utilisent des moyens de communication électroniques pour envoyer des données à un marchand, à un collègue, à un ami, etc., qui pourraient passer par les États-Unis.
Il est certain que nous donnerons des conseils aux Canadiens en ce qui concerne les conséquences qu'aura le décret selon nous. Je crois qu'il est important de le faire. Je ne pense pas que cela nécessitera beaucoup d'argent. L'important est de déterminer quelle sera effectivement l'incidence de ce décret sur les mesures de protection de la vie privée dont bénéficient des Canadiens aux États-Unis.
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Au cours des trois dernières années, deux personnes ont déposé à elles seules plus de 5 000 plaintes, 5 400 pour être exact, entre 2014-2015 et 2016-2017. Il y a d'autres personnes qui en déposent fréquemment, mais jamais autant.
Si nous avions le pouvoir de ne pas traiter les plaintes futiles et vexatoires, un pouvoir que nous accorde la LPRPDE, mais pas la LPRP, cela allégerait sûrement notre fardeau.
À l'heure actuelle, nous jouissons d'un certain pouvoir discrétionnaire dans la façon de traiter ces cas. Nous ne pouvons pas refuser de mener enquête, mais nous pouvons faire en sorte qu'un petit nombre de personnes ne monopolisent pas nos ressources. Nous demandons donc aux plaignants de choisir parmi leurs nombreuses plaintes les cinq environ auxquelles ils souhaitent que nous accordions la priorité. Ainsi, la personne qui n'a déposé qu'une plainte ou quelques-unes n'est pas désavantagée parce que nous devons consacrer tout notre temps à une ou deux personnes qui portent plainte plus souvent. Cela signifie que toutes les plaintes de cette personne ou de deux personnes, sauf cinq environ, resteront en suspens, mais cela vient avec des coûts administratifs. Les gens nous écriront pour connaître l'état de leurs dossiers, par exemple. C'est tout sauf souhaitable.
Ces deux personnes sont celles qui causent le plus grand problème, mais la question des plaintes frivoles et vexatoires va bien au-delà de ces deux personnes. Je ne voudrais pas exagérer le problème, mais c'est dans ce genre de circonstances que le pouvoir de refuser d'enquêter pourrait décharger nos ressources.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie beaucoup de me fournir l'occasion de discuter du Budget principal des dépenses du Commissariat à l'information du Canada.
Comme établi par la Loi sur l'accès à l'information, le Commissariat à l'information représente le premier niveau de révision indépendante des institutions qui gèrent les demandes d'accès à l'information. La Loi exige que j'enquête sur toutes les plaintes qui sont déposées au Commissariat. Ces enquêtes sont menées de façon efficace, juste et confidentielle.
[Français]
Le Commissariat reçoit deux types de plaintes. Les plaintes administratives concernent essentiellement les enjeux liés aux retards, et les plaintes de refus concernent, notamment, l'utilisation d'exceptions pour refuser la divulgation.
L'année financière qui vient de se terminer fut particulièrement occupée au Commissariat à l'information du Canada. En ce qui concerne les enquêtes, les principaux domaines d'activités ont été l'instauration d'un processus d'enquête simplifié pour les plaintes liées aux retards et l'émission des avis d'information y afférent; la mise en place d'un processus de négociation et de médiation efficace pour les enquêtes; et la mise en oeuvre des mesures permises par la subvention obtenue à l'occasion de l'affectation spéciale du Budget supplémentaire des dépenses (B) de l'an dernier. J'ai comparu devant ce comité en novembre lors de la réunion sur le Budget supplémentaire des dépenses. Je tiens particulièrement à remercier le Comité d'avoir approuvé ma demande de financement additionnel.
[Traduction]
Cette année, le Budget principal des dépenses du Commissariat totalise 11,2 millions de dollars, incluant les avantages sociaux des employés. L'affectation du Budget principal des dépenses de 2017-2018 est conforme aux montants reçus au cours des années précédentes. En raison du nombre de plaintes que nous recevons, ce montant n'est pas suffisant pour respecter le mandat du Commissariat à l'information du Canada et pour servir les Canadiens.
[Français]
Permettez-moi de vous donner quelques explications.
Le nombre de demandes soumises en vertu de la Loi sur l'accès à l'information continue d'augmenter d'année en année et il en va de même pour les plaintes qui ont été déposées au Commissariat à l'information. Par exemple, au cours de l'année financière 2010-2011, quand je suis devenue commissaire à l'information, le gouvernement a reçu environ 41 000 demandes d'accès à l'information. L'année dernière, le gouvernement a reçu 75 000 demandes. Cela représente une augmentation de 81 %.
Au cours des deux dernières années, le Commissariat a reçu plus de 2 000 plaintes par année. En plus de l'augmentation continue des plaintes, d'autres facteurs et risques doivent être pris en considération afin de prévoir notre charge de travail pour l'année à venir. Cela comprend une forte augmentation anticipée du nombre de plaintes qui seront reliées aux problèmes du système de paye Phénix et à la chute du rendement des institutions.
[Traduction]
L'inventaire des plaintes demeure une problématique pour le Commissariat. Cette dernière année, avec l'aide du financement temporaire, le Commissariat a résolu 2 245 plaintes. Cependant, à la fin de l'exercice, le nombre total de plaintes non résolues s'élevait encore à plus de 2 800 dossiers, ce qui constitue une réduction par rapport au début de l'exercice, mais n'en demeure pas moins un nombre élevé. Ce nombre va sans doute augmenter compte tenu du niveau de ressources que nous avons présentement à notre disposition.
Sans financement additionnel, le Commissariat à l'information n'a pas la capacité d'absorber l'augmentation du nombre de plaintes attendues ni la charge de travail qui en découle. C'est particulièrement problématique, dans un contexte où les plaintes déposées devant moi témoignent d'une culture du retard répandue à l'ensemble du système et d'exceptions qui sont appliquées de façon excessive.
[Français]
J'ai mis en oeuvre un plan qui va continuer de protéger le droit d'accès à l'information dans ces circonstances. Ce plan revêt une importance toute particulière, étant donné que le Commissariat à l'information vivra bientôt une période de transition lorsque mon mandat arrivera à échéance. Le plan assurera une stabilité organisationnelle et le transfert des connaissances.
Pour l'année à venir, voici donc mes priorités.
Premièrement, nous allons continuer de tirer parti de l'élan que nous avons pris au cours de l'année précédente dans le cadre de notre processus d'enquête simplifié et de négociation ciblée. Nous allons également poursuivre notre travail consistant à revoir l'inventaire des plaintes afin d'élaborer des stratégies pour regrouper celles-ci par sujet ou par institution dans le but de maximiser notre efficacité en matière de plaintes. Par exemple, l'an dernier, nous avons entamé une stratégie qui gère spécifiquement les plaintes déposées contre Postes Canada.
[Traduction]
Deuxièmement, nous allons tirer parti des outils technologiques pour réaliser des gains d'efficience. Il peut s'agir par exemple d'un formulaire de plainte en ligne, d'un logiciel de reconnaissance optique de caractères pour faciliter les recherches dans des dossiers volumineux, et de tableaux de bord utilisés pour les dossiers d'enquête et de litige.
Troisièmement, nous allons continuer de demander au gouvernement de tenir sa promesse d'être « ouvert par défaut » et, tout particulièrement, de modifier la Loi sur l'accès à l'information. Je constate que le gouvernement a récemment été élu au comité directeur du Partenariat pour un gouvernement ouvert. Je ne peux qu'espérer que cela encourage le gouvernement à donner l'exemple et à prendre des mesures concrètes en faveur de l'ouverture et de la transparence, notamment en modifiant la Loi sur l'accès à l'information, qui est désuète et nécessite une réforme, afin d'en faire une loi exemplaire que les autres pays voudront copier.
[Français]
Enfin, je discute présentement avec le gouvernement d'un cycle de financement supplémentaire afin que les succès réalisés en 2016 et en 2017 ne soient pas perdus pour l'année à venir.
L'année financière 2017-2018 s'annonce comme une période de changements et de défis pour l'organisation. Du financement additionnel est nécessaire afin que le Commissariat puisse relever les défis à venir. Cependant, si un financement additionnel n'est pas octroyé, j'ai bon espoir que le Commissariat à l'information, comme toujours, fera de son mieux pour offrir un service exemplaire aux Canadiens avec les ressources actuelles.
Je vous remercie, monsieur le président.
Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
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Nous avons obtenu environ 3 millions de dollars. Nous devions fermer 2 361 dossiers. En date du 31 mars, nous en avions fermé 2 245, soit 116 de moins que l'objectif visé.
Bien que nous n'ayons pas terminé tous les calculs concernant l'exercice qui vient de prendre fin, nous prévoyons retourner dans le système une portion de quelque 400 000 $ que nous n'avons pu dépenser à même l'enveloppe de 3 millions de dollars. Depuis la fin de l'exercice, nous avons fermé 113 autres dossiers.
Nous avions atteint nos objectifs dans une proportion de 95 % au 31 mars, même si nous avons reçu le financement extrêmement tard. Je dois dire qu'il nous a fallu énormément de ressources pour gérer le tout, c'est-à-dire les excédents au chapitre du volume de travail, du nombre de dossiers, du financement, de l'embauche, de l'administration et de la formation, notamment.
Nous avons eu une année extrêmement chargée, si bien qu'il nous a été impossible de fermer tous les dossiers comme prévu. Nous avons pu retenir les services de certains experts-conseils, et il ne nous reste plus que trois dossiers à traiter, quatre semaines après la fin de l'exercice.
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En ce qui concerne les institutions, les données de l'exercice 2015-2016 indiquent qu'il y a vraiment une diminution de leur performance pour ce qui est de la divulgation dans les 30 jours, c'est-à-dire le nombre de dossiers pour lesquels une réponse a été fournie dans un délai de 30 jours. Ce déclin n'est pas très grand, mais il y en a quand même un. Le parallèle à faire avec cela c'est que nous avons vu une augmentation de 10 % des plaintes relatives aux délais. Nous ne pouvons pas prévoir les plaintes. Toutefois, nous faisons cette analyse pour savoir ce qui s'en vient. Cela est un élément de réponse à votre question.
L'autre élément de réponse concerne les dossiers, soit les demandes d'accès à l'information où tous les documents ont été divulgués sans caviardage. Ce nombre a également diminué. Parmi les institutions les plus importantes, nous observons que certaines sont en difficulté. Au cours de l'année, nous devrons travailler le plus possible avec elles, parce que nous constatons qu'il y a vraiment des difficultés. Ce sont des institutions qui sont vraiment dans le trouble, et cela aura un effet sur la performance générale. Il s'agit de gros ministères: Défense nationale, GRC, Santé Canada, Transports Canada et d'autres.
Pour ce qui est de Postes Canada, il s'agit d'une situation particulière. La Loi fédérale sur la responsabilité est entrée en vigueur en 2006-2007. Dans cette loi, il y a une disposition particulière qui s'applique seulement à à Postes Canada. C'était la même chose pour Radio-Canada. Au bout du compte, pour traiter des dossiers de Radio-Canada, nous avons dû aller à la Cour fédérale pour avoir une interprétation de cette disposition.
Nous sommes en train de travailler les dossiers avec Postes Canada. En l'absence d'interprétation de la disposition de la loi, tant de la part de Postes Canada que de nous, nous avons de la difficulté à traiter de la divulgation des dossiers. Compte de tenu de cette situation, nous avons décidé de travailler les dossiers d'une manière organisée et particulière. Cela nous permettra d'arriver à une entente ou, du moins, à une décision de la Cour fédérale, si cela s'avérait nécessaire.