:
Merci, monsieur le président. Je suis ravi de rencontrer votre comité.
Je suis accompagné de ma secrétaire parlementaire, Joyce Murray, et de ma collègue, l'honorable Karina Gould, ainsi que de Jennifer Dawson du SCT, comme vous l'avez indiqué.
Je tiens à remercier les membres du Comité pour leur travail, tandis qu'ils examinent des questions entourant le système d'accès à l'information du Canada.
Dans l'élaboration des réformes en question, nous avons été guidés par le principe voulant que l'information gouvernementale appartient aux personnes que nous servons.
[Français]
Nous maintenons notre engagement à respecter ce principe, qui a été mis en oeuvre pour la première fois dans la Loi sur l'accès à l'information, en 1983.
[Traduction]
Aujourd'hui, 34 ans plus tard, les réformes que nous proposons font progresser l'intention initiale de cette loi d'une manière qui reflète mieux les technologies, les politiques et les lois d'aujourd'hui.
Ce n'est pas un exercice ponctuel. Nous avons plutôt amorcé le renouvellement progressif et continu du système d’accès à l'information, un système qui protégera le droit d'accès à l'information gouvernementale au Canada, pendant encore longtemps.
[Français]
Nous avons commencé nos efforts il y a plus d'un an. En mai 2016, j'ai émis une directive qui évoque l'idée d'un gouvernement « ouvert par défaut ».
[Traduction]
Être ouvert par défaut consiste à appliquer une culture pangouvernementale où les données et l'information sont de plus en plus diffusées, à moins qu'il n'y ait des raisons précises de ne pas le faire.
[Français]
Il s'agit de permettre aux Canadiens de mieux comprendre comment leur gouvernement fonctionne et d'obtenir l'information dont ils ont besoin pour contribuer à une société démocratique plus saine.
[Traduction]
Le gouvernement canadien est reconnu par ses partenaires internationaux pour ses efforts dans ce domaine. En mars, nous avons été élus pour la première fois au comité directeur du Partenariat pour un gouvernement ouvert, le PGO, et, le 21 septembre, nous avons accepté d'assumer la présidence du PGO en 2018-2019.
Le PGO est une organisation multipartite qui rassemble 75 gouvernements et des centaines d’organisations de la société civile. Je peux vous dire que notre gouvernement est heureux d'assumer un rôle de premier plan pour le Canada, à la coprésidence qu'il assurera pour les deux prochaines années.
Le mois dernier, à New York, le PDG du Partenariat pour un gouvernement ouvert, Sanjay Pradhan, a qualifié notre pays de modèle d'ouverture. En outre, plus tôt cette année, le Canada s'est classé au deuxième rang dans le sondage du baromètre des données ouvertes, qui est une évaluation mondiale de la façon dont les gouvernements utilisent les données ouvertes en matière de responsabilisation, d'innovation et d'impact social. Le rapport explique comment la volonté politique au Canada a donné lieu à des fondements politiques solides en matière d'ouverture et de transparence.
Il y a un an, nous avons éliminé tous les frais pour les demandes d'accès à l'information, à l'exception des frais de dépôt de 5 $, et nous avons ordonné la diffusion de l'information sous une forme conviviale chaque fois que cela était possible.
[Français]
Maintenant, les modifications proposées dans le projet de loi nous permettent de passer à la prochaine étape.
[Traduction]
Ces modifications créeront une nouvelle partie dans la loi relative à la divulgation proactive, qui mettra clairement en pratique l'idée d'une divulgation ouverte par défaut.
Bien entendu, cela ne nous décharge pas de notre responsabilité de renforcer le système fondé sur les demandes. Nous savons que le système d'accès à l'information a fait l'objet de critiques assez répandues et somme toute justifiées. C'est pourquoi nous sommes en train d'élaborer un guide pour fournir aux demandeurs des explications claires sur les exemptions et les exclusions. Nous investissons aussi dans des outils et dans la technologie pour rendre le traitement des demandes d'information plus efficace. Nous permettons aux institutions fédérales relevant d'un même ministre de partager les services de traitement des demandes pour plus d'efficacité, et nous uniformisons davantage la formation gouvernementale pour obtenir une interprétation et une application communes et uniformes des règles régissant l'accès à l’information.
Enfin, monsieur le président, nous suivons les avis et conseils du Comité.
[Français]
Nous prenons des mesures pour aider les institutions du gouvernement à éliminer les demandes qui sont faites de mauvaise foi et qui constituent un fardeau nuisible pour le système.
[Traduction]
Parce qu'elles mobilisent les ressources gouvernementales, les demandes vexatoires peuvent nuire à la capacité d’une institution à faire son travail et à répondre à d'autres demandes.
Soyons clairs: nous avons pris acte des préoccupations exprimées quant à la manière dont nous devons nous prémunir contre le recours abusif à la mesure proposée. Nous devons bien faire les choses et reconnaître que, même si ce nouvel outil s'impose pour améliorer considérablement le système, qu'il s’agisse de politiques saines, de formation ou de surveillance adéquate, nous devons tout mettre en oeuvre pour prévenir les recours abusifs.
Les modifications que nous proposons confèrent également au Commissariat à l'information de nouveaux pouvoirs, y compris et pour la première fois, celui d’ordonner la communication de documents gouvernementaux. C'est là une avancée importante, qu'a d'abord recommandée un comité parlementaire chargé d'étudier la Loi sur l'accès à l'information en 1987. Notre gouvernement y donne suite et le projet de loi modifiera le rôle du commissaire, qui ne serait plus celui d'un ombudsman, mais celui d'une autorité habilitée à ordonner la communication des documents du gouvernement.
Nous donnons également au Commissariat à l'information plus de ressources financières pour lui permettre de faire son travail.
Et ce n'est là que la première phase de notre modernisation de l'accès à l'information.
Le projet de loi prévoit un examen quinquennal obligatoire de la loi. Le premier aura lieu au plus tard un an après la sanction royale du projet de loi. De plus, nous exigeons que les ministères examinent régulièrement les renseignements demandés en vertu de la loi.
Monsieur le président, au bout de 34 ans, le système d'accès à l'information du Canada doit être mis à jour. Ce sera un travail de longue haleine.
Je cède maintenant la parole à ma collègue, la ministre des Institutions démocratiques. Merci.
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Merci beaucoup, monsieur Brison.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître aux côtés de mon collègue, le ministre Brison, pour parler du projet de loi . Je tiens à souligner la présence d'Allen Sutherland, des Institutions démocratiques.
Je veux aussi souligner le travail important de la fonction publique dans l'élaboration de ce projet de loi.
[Français]
Le gouvernement prend des mesures pour maintenir l'ouverture, la transparence et la responsabilisation de notre démocratie. À cette fin, nous avons déposé le projet de loi en vue d'accroître la participation des électeurs et d'améliorer l'intégrité de notre système électoral.
[Traduction]
Nous avons, par ailleurs, déposé le projet de loi , qui rendra le financement politique davantage transparent.
En tant que ministre des Institutions démocratiques, j’ai aussi pris des mesures afin de protéger notre système électoral des cybermenaces.
[Français]
Plus tôt cette année, j'ai demandé au Centre de la sécurité des télécommunications, ou CST, de réaliser la toute première évaluation des menaces qui pèsent sur notre processus démocratique. Depuis la publication du rapport, en juin, le CST a communiqué avec les partis politiques, ainsi qu'avec les directeurs généraux des élections des provinces et des territoires, pour leur offrir des conseils en matière de protection contre les cybermenaces.
[Traduction]
Je suis ici pour discuter du projet de loi . Celui-ci inclut des modifications à la Loi sur l’accès à l’information qui étaient depuis longtemps nécessaires, puisque cette loi n’a pas été mise à jour depuis son adoption, il y a 34 ans. Les modifications à la loi, présentées par mon collègue, le ministre Brison, contribueront à mettre à jour et à améliorer grandement la manière dont les dispositions législatives sur l’accès à l’information fonctionnent au Canada.
Pour le moment, je tiens à mettre l’accent sur les répercussions qu’aurait le projet de loi dans trois secteurs que voici: le Cabinet du et les cabinets des ministres; les députés et sénateurs, et les institutions administratives qui appuient le Parlement et donc les parlementaires.
[Français]
Le projet de loi exigerait que le Cabinet du premier ministre et les cabinets ministériels diffusent proactivement divers documents. Ceux-ci comprennent des lettres de mandat, des cahiers de transition, des trousses d'information à l'intention des ministres et de leurs sous-ministres, ainsi que des frais de déplacement et d'hébergement des ministres et de leur personnel exempté.
[Traduction]
Les contrats de plus de 10 000 $ devraient également être divulgués.
La loi couvrirait aussi les documents préparés par les ministères en vue de la période des questions et des comparutions devant les comités parlementaires.
[Français]
Comme vous le savez, certains de ces renseignements sont déjà divulgués proactivement par les cabinets des ministres. Toutefois, cette pratique est inconstante et n'est pas prévue par la loi. Ce projet de loi vise à obtenir une divulgation uniforme de la part de tous les cabinets. Il imposerait pour la première fois l'exigence de diffuser publiquement ces documents.
Bien entendu, les exceptions et les exclusions en vertu de la loi s'appliqueraient toujours dans le cas des demandes relatives à certains enjeux, notamment en ce qui concerne les questions d'ordre personnel et de sécurité nationale.
[Traduction]
Le projet de loi ferait également en sorte que la loi vise les sénateurs et les députés. Pour la première fois, ce type de divulgation serait consacré par la loi. Le projet de loi C-58 s’applique aussi aux institutions qui appuient le Parlement. Je parle ici d’organismes tels la Bibliothèque du Parlement, le bureau du directeur parlementaire du budget ainsi que les administrations du Sénat et de la Chambre des communes.
[Français]
Nous améliorons l'ouverture de ces bureaux, mais nous protégerons la sécurité et le privilège parlementaire.
Le projet de loi permettra d'atteindre l'équilibre nécessaire, tout en mettant en place des mesures qui contribueront à moderniser la Loi sur l'accès à l'information. Les institutions démocratiques du Canada feront ainsi preuve d'une transparence et d'une responsabilisation accrues.
[Traduction]
Je conclurai en disant que le projet de loi améliorera grandement la disponibilité et l’efficacité de la Loi sur l’accès à l’information en ce qui a trait au Cabinet du et aux cabinets des ministres, aux parlementaires et aux institutions qui appuient le Parlement.
Les réformes proposées dans le projet de loi représentent une étape importante s’inscrivant dans l’examen et la modernisation en cours de la Loi sur l’accès à l’information, et je suis impatiente de collaborer avec tous les députés afin d’accroître la responsabilisation.
C’est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions. Merci.
:
Merci beaucoup pour cette question.
Il faut préciser que les cabinets des ministres et celui du seront assujettis à cette loi. Pour la première fois, nous légiférons en matière de divulgation proactive. Même si cette pratique a commencé sous la gouverne du premier ministre Martin et qu'elle s'est poursuivie ensuite, nous l'étendons à ce qui sera considéré comme des documents devant absolument être divulgués de façon proactive.
Par « documents qu'il faudra nécessairement divulguer, » on retrouve les lettres de mandat. C'est ce qu'exige la loi. Avant l'arrivée au pouvoir de ce gouvernement, les lettres de mandat n'ont jamais été divulguées. En fait, elles étaient particulièrement secrètes. Seuls le ministre et peut-être le sous-ministre et très peu de fonctionnaires avaient accès à leur contenu.
Il s'agit donc d'une mesure importante qui permet aux parlementaires et aux Canadiens de demander au gouvernement de rendre des comptes. Et puis, les Canadiens auront aussi accès aux notes d'information, aux cartables de transition, aux cartables de la période des questions et aux cartables des comités. Voilà autant d'articles très demandés par les Canadiens. Nous avons examiné ce qui intéresse le plus nos compatriotes et comment nous pouvons leur offrir un système plus efficace afin qu'il soit plus facile à utiliser par les usagers et par les personnes intéressées, et cela de façon rentable.
Monsieur Kent, le projet de loi confère pour la première fois à la commissaire le pouvoir de rendre des ordonnances. C'est en 1987 qu'un comité parlementaire a demandé cela pour la première fois. Nous sommes les premiers à le faire. C'est en 1987 qu'un comité parlementaire a demandé que la Loi sur l'accès à l'information s'applique aux cabinets des ministres. Nous le faisons, par le truchement de la divulgation proactive, et cela pour la toute première fois. Nous allons même plus loin, puisque nous l'appliquons aux bureaux administratifs qui appuient les tribunaux ainsi qu'au Parlement.
Nous nous connaissons depuis longtemps, Peter. Dans son programme électoral de 2006, votre parti, le Parti conservateur, s'était engagé, à moderniser la Loi sur l'accès à l'information. Vous aviez 10 ans pour le faire et, quand nous vous avons demandé, dans les derniers jours d'existence de votre gouvernement, pourquoi vous ne l'aviez pas fait, a répondu: « Eh bien, nous ne l'avons pas fait... » Nous, nous le faisons dans les deux premières années de notre gouvernement.
Et puis, Peter, votre gouvernement a été le premier à être reconnu coupable d'outrage au Parlement pour ne pas avoir communiqué l'information que celui-ci réclamait; vous avez été le premier gouvernement de l'histoire du Commonwealth...
Vous avez soutenu un peu plus tôt que cette divulgation comprenait déjà un important... Vous n'avez pas été à même d'en indiquer le nombre, mais vous avez dit que, en ce qui concerne les demandes, dans bien des cas, on allait simplement divulguer les renseignements.
Au gouvernement, on divulgue ce qu'on veut bien divulguer, c'est-à-dire les choses dont le dévoilement n'est pas source d'embarras. L'utilité de l'accès à l'information tient précisément au fait que, parfois, il y a des choses dont la divulgation est source d'embarras pour le gouvernement. Vous n'êtes pas sans savoir cela, tous les deux.
Pourquoi ne pas appliquer la loi comme vous avez promis de le faire? Sur votre site Web, je lis ceci: « Nous allons rendre l'information gouvernementale plus accessible. » C'est tiré de la plateforme libérale. Vous avez promis cela tous les deux. Je crois aussi que cela se trouve dans votre lettre de mandat, Scott.
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Merci beaucoup, madame Fortier.
Ce n'est pas un dossier facile pour un gouvernement, et c'est pourquoi il a fallu plus de 30 ans avant de moderniser la Loi sur l'accès à l'information.
Notre gouvernement est le premier à donner un pouvoir d'ordonnance au commissaire à l'information. Il s'agit d'un progrès significatif. Nous sommes les premiers à inclure les bureaux des ministres et du premier ministre à la Loi. Encore là, c'est un progrès. Pour la première fois, la Loi s'applique à plus de 240 organismes fédéraux. C'est un autre progrès.
Nous allons continuer à hausser la barre en ce qui a trait à l'ouverture et à la transparence. J'espère qu'à l'avenir, particulièrement avec les révisions obligatoires à tous les cinq ans, nous allons continuer à constater un progrès, durant la durée de ce gouvernement ainsi que de ceux à venir.
En fait, il est inacceptable qu'une loi n'ait pas été modernisée en 34 ans. C'est la raison pour laquelle il était important pour nous, comme parti de l'opposition et comme gouvernement, de continuer à réaliser des progrès pour mieux servir les citoyens et pour rendre le gouvernement plus ouvert et plus transparent.
Le président invoque son pouvoir discrétionnaire pour vous poser une question, madame Naylor, si vous voulez bien y répondre. Celle-ci concerne le registre des armes à feu et les copies de documents qui avaient été demandées par un certain Bill Clennett. Le contenu de ces documents a soulevé des préoccupations.
Des copies de plus de 120 000 pages de renseignements d'origine canadienne avaient été remises à un demandeur à la suite d'une simple requête. Cela nous ramène aux questions posées par les députés de tous les bords pour savoir qui décide de ce qui est caviardé et qui, dans votre bureau, décide de remettre quoi et à qui. J'ai essayé d'obtenir une copie de ce qui avait été remis à M. Clennett et on m'a répondu que ce n'était pas possible. J'ai tout au plus appris que le document avait été expurgé, mais que le demandeur a pu obtenir les codes postaux des propriétaires d'armes à feu de partout au pays. Je trouve préoccupant que la communication de données privées, même à des acteurs étatiques, puisse révéler l'emplacement de biens personnels où que ce soit au pays. Je trouve alarmant que quelqu'un puisse obtenir ce genre d'information.
Pour en revenir à la question initiale, je veux savoir qui décide du niveau d'expurgation ou qui, dans votre bureau, décide quel niveau d'information sera communiqué au public?
Merci.