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Bienvenue, chers collègues, à la 61
e réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique, qui poursuit l'examen de l'étude de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, la LPRPDE.
Je prie les témoins d'excuser le retard du Comité aujourd'hui. Nous avons de bonnes raisons. Nous arrivons tout juste de la Chambre où les travaux ont été un peu plus longs que prévu après la période des questions.
Nous allons entrer directement dans le vif du sujet.
Il nous reste une heure et quarante minutes. Nous devrions donc pouvoir traiter le sujet sans problème.
Je suis heureux de la présence parmi nous aujourd'hui de M. Robert Watson, président-directeur général de l'Association canadienne de la technologie de l'information. Nous avons également M. André Leduc, vice-président aux Relations gouvernementales et politiques.
Du Conseil des consommateurs du Canada, nous avons M. Dennis Hogarth, vice-président.
De la Chambre de commerce du Canada, nous avons Scott Smith, directeur, Propriété intellectuelle et politique d'innovation.
Chaque organisation disposera d'une dizaine de minutes pour présenter ses observations préliminaires. Nous suivrons l'ordre dans lequel vous avez été présentés.
M. Watson, de l'Association canadienne de la technologie de l'information.
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Je vous remercie, monsieur le président, mesdames et messieurs. C'est un privilège d'être ici aujourd'hui pour parler du monde en constante évolution de la technologie, des données et de la protection des renseignements personnels, au nom de l'Association canadienne de la technologie de l'information, l'ACTI.
L'ACTI est la voix nationale de l'industrie canadienne des technologies de l'information et des communications. L'industrie canadienne des TIC compte plus de 37 000 entreprises, créatrices de plus de 1,1 million d'emplois directs et indirects. De plus, l'industrie des TIC crée et fournit les biens et les services qui contribuent à rendre l'économie et la société plus productives, plus compétitives et plus novatrices. Dans cet esprit, nous nous réjouissons de pouvoir soutenir votre étude sur l'évolution du contexte de la protection de la vie privée au Canada.
Internet est devenu le moteur de croissance économique le plus puissant de l'histoire de l'humanité, dépassant la machine à vapeur et l'avènement de l'électricité. Les données se sont transformées en l'espace de quelques décennies en un produit précieux capable de résoudre des problèmes complexes et de générer d'immenses retombées et beaucoup de valeur pour les organisations, les particuliers et la société. The Economist soulignait dernièrement que le produit le plus précieux du monde n'est plus le pétrole, mais les données. Aujourd'hui, les entreprises de TIC utilisent des données pour améliorer la circulation, réduire le nombre d'accidents aux intersections, détecter des risques sanitaires, augmenter les rendements agricoles et améliorer la qualité de vie de tous les Canadiens. Nous espérons que cette discussion débouchera sur des recommandations qui renforceront le régime de protection de la vie privée du Canada de manière à promouvoir une utilisation responsable des données personnelles, tout en appuyant et en permettant l'innovation fondée sur des données qui favorisera la croissance continue du secteur canadien des TIC.
Je voudrais tout d'abord dire très clairement qu'un régime de protection de la vie privée strict permettant de conserver la confiance des Canadiens est tout à fait dans l'intérêt commercial de l'industrie des TIC. Il est essentiel pour les entreprises de garder la confiance des clients et cette confiance est cruciale quand un client confie des données personnelles à une entreprise. C'est encore plus vrai aujourd'hui que les données sont devenues les produits les plus précieux du monde. Les données, y compris les renseignements personnels des clients, deviennent aussi rapidement essentielles pour la plupart des activités des entreprises, que ce soit pour exécuter les commandes de clients, facturer, entretenir des relations avec la clientèle, gérer la chaîne d'approvisionnement ou faire du marketing. Par conséquent, la LPRPDE n'est pas seulement une loi sur la consommation, c'est aussi une loi sur l'économie. J'encourage le Comité à tenir compte dans ses délibérations des enjeux économiques importants, tandis qu'il réfléchit aux changements législatifs qu'il pourrait recommander.
Plusieurs parties ont souligné que les nouvelles technologies et les nouveaux modèles de gestion remettent en question la LPRPDE. Cependant son approche neutre sur le plan technologique et fondée sur des principes était supposée lui permettre de s'adapter au fil du temps. Elle comprend déjà un cadre réaliste pour gérer bon nombre des défis associés à des nouvelles technologies telles que l'analytique des données. La LPRPDE, si on ne l'interprète pas de façon trop restrictive, peut continuer d'être un cadre fondé sur des principes appropriés, capable de répondre aux préoccupations des Canadiens en matière de protection des renseignements personnels.
Au cours de l'année écoulée, l'ACTI a participé aux consultations organisées par le Commissariat à la protection de la vie privée, et j'aimerais présenter des remarques additionnelles sur trois aspects de ces consultations. Le premier concerne la protection de la réputation en ligne, le deuxième, la modernisation des méthodes de consentement, et le troisième vise à déterminer s'il est nécessaire de conférer au commissaire à la protection de la vie privée des pouvoirs d'exécution supplémentaires.
Pour ce qui est de la réputation en ligne ou de ce qu'on appelle le droit à l'oubli, le défi réside dans la permanence et la facilité de recherche de tout ce qui est affiché en ligne et dans les conséquences que peuvent avoir pour la réputation hors ligne d'un Canadien des choix regrettables ou des publications malveillantes.
Pour relever ces défis, le CPVP a avancé l'idée de nouveaux pouvoirs ou processus législatifs permettant de retirer d'Internet des renseignements concernant une personne. L'ACTI se demande si les nouvelles règles sont nécessaires à ce stade. En fait, elle recommande que le gouvernement concentre ses efforts sur l'éducation des Canadiens, surtout des jeunes Canadiens, pour qu'ils sachent comment se comporter de manière responsable en ligne et pour les inviter à réfléchir avant d'afficher quoi que ce soit.
Nous recommandons également que le gouvernement utilise le cadre juridique existant pour améliorer ses propres processus de demande de réparation aux tribunaux en cas de diffamation en ligne et pour faire en sorte que les simples citoyens aient plus facilement accès à ces recours juridiques. L'ACTI recommande de ne pas adopter comme dans l'UE un droit à l'oubli qui oblige les sociétés de moteur de recherche à modifier les résultats de recherche en fonction de plaintes individuelles.
Les entreprises du secteur d'Internet ont montré qu'elles sont disposées à retirer des contenus pour se conformer à des ordonnances de tribunal et à des obligations juridiques, mais aucune entreprise ne devrait se voir habiliter à décider de l'équilibre à trouver entre le respect de la vie privée d'une personne et la liberté d'expression. Il est préférable de laisser ces décisions aux tribunaux.
Vient ensuite la question du consentement. On a beaucoup parlé du fait qu'il est plus difficile pour tout un chacun, avec de nouvelles technologies comme l'analytique des données et l'Internet des objets, de donner un consentement éclairé. L'ACTI est très favorable à l'approche neutre sur le plan technologique et fondée sur des principes de la LPRPDE, mais ses membres trouvent que, dans son interprétation de la Loi, le Commissariat à la protection de la vie privée met trop l'accent sur le consentement exprès.
Dans le monde actuel du mobile et d'Internet où tout évolue rapidement, ralentir le transfert de l'information nécessaire à la conclusion de transactions pour obtenir le consentement exprès est une pratique qui comporte des limites importantes pour les clients comme pour les entreprises, y compris en ce qui concerne la volonté des personnes de lire ou comprendre ce à quoi elles consentent. Combien parmi les membres du Comité ont lu chaque mot de la politique de confidentialité d'iTunes?
La complicité technologique croissante signifie aussi que des organisations différentes ou multiples conservent, traitent et analysent peut-être les mêmes données, d'où la difficulté de se concentrer et d'expliquer pleinement aux personnes. Il existe aussi des situations où l'utilisation imprévue de données pourrait se révéler très bénéfique pour les utilisateurs, mais où il peut être difficile, voire impossible, d'obtenir des expressions de consentement renouvelées.
Compte tenu de ces difficultés, l'ACTI a proposé plusieurs changements qui régleront, selon elle, le problème du consentement, tout en permettant aux entreprises de se créer, de continuer d'innover et de produire une valeur économique à partir de données.
Tout d'abord, si le consentement exprès n'est pas toujours une option réaliste, des cadres devraient être mis en place pour élargir le consentement implicite dans des situations appropriées. Plus particulièrement, l'ACTI recommande d'adopter une nouvelle exemption afin d'autoriser le traitement de renseignements personnels fondé sur des intérêts ou des objectifs commerciaux légitimes conformes à ceux pour lesquels le consentement a été obtenu à l'origine. La LPRPDE contient déjà des dispositifs pour délimiter ces formes de consentement implicite, comme le critère de la personne raisonnable aux termes de l'article 5.3, et le CPVP peut formuler des conseils supplémentaires, au besoin.
L'ACTI propose également de mettre à jour l'exemption au consentement. Les exemptions actuellement prévues par les règlements pris en vertu de la LPRPDE, qui concernent pour l'essentiel les détails des annuaires téléphoniques, sont dépassées et ne correspondent pas au paysage des renseignements personnels aujourd'hui communiqués dans des espaces publics. Nous appuyant sur le modèle éprouvé de la LPRPDE elle-même, nous recommandons de définir une nouvelle exemption neutre sur le plan technologique et fondée sur des principes pour les renseignements accessibles au public qui puisse mieux s'adapter et évoluer avec le temps.
Enfin, l'ACTI est également d'avis que des pouvoirs d'exécution supplémentaires ne sont pas nécessaires à ce stade pour le CPVP. Des pouvoirs d'exécution renforcés lui ont déjà été conférés en 2015 par la Loi sur la protection des renseignements personnels numériques, et il faut du temps pour en déterminer l'efficacité. Dans le cadre actuel, le CPVP peut beaucoup faire pour renforcer et promouvoir la protection de la vie privée, y compris par sa fonction de sensibilisation du public. Le pouvoir de rendre des ordonnances risquerait de nuire à la relation de collaboration qui existe actuellement entre l'industrie et le CPVP et de rendre plus difficile une collaboration entre le gouvernement et l'industrie pour trouver ensemble des solutions dans ce domaine qui évolue rapidement.
Je vous remercie encore de m'avoir donné l'occasion de présenter ces observations aujourd'hui et je serai heureux de répondre à toute question.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je m'appelle Dennis Hogarth et je suis le vice-président bénévole du Conseil des consommateurs du Canada. Je tiens à dire que le Conseil est heureux de contribuer à cette étude.
Le Conseil des consommateurs du Canada est un organisme national sans but lucratif qui contribue à la protection et au renforcement des droits des consommateurs, qu'il sensibilise aussi à leurs responsabilités. Il travaille en collaboration avec les consommateurs, le gouvernement et les entreprises afin d'améliorer le marché. Les consommateurs ont un intérêt indéniable à la protection des renseignements personnels, à la mise en oeuvre de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques et à toute amélioration apportée à la suite du présent examen.
Des questions importantes ont été soulevées au cours de cette étude. Elles reflètent la nécessité de clarifier les définitions et les interprétations dans les lois canadiennes en matière de protection des renseignements personnels.
Pour ce qui est du nouvel environnement électronique, d'ici 2020, plus de 50 milliards d'appareils connectés à Internet seront utilisés dans le monde, tous ayant la capacité de recueillir, analyser et communiquer des données provenant principalement des consommateurs. On collecte un nombre croissant et massif de points de données, qu'on appelle souvent « mégadonnées ».
Les données des consommateurs sont recueillies activement et en secret, à partir de recherches, des médias sociaux, des transactions effectuées avec des cartes de crédit et sur différents sites, comme Amazon, Expedia, etc. On recueille également des données plus passivement maintenant au moyen de dispositifs en apparence inoffensifs qui fournissent des renseignements sur l'emplacement, les habitudes de vie et les préférences personnelles. Toutes les connexions Internet enregistrent des données sur les utilisateurs. Bien qu'elles puissent être dissociées des renseignements personnels pour éviter des risques d'atteinte à la vie privée, lorsqu'elles s'inscrivent dans le contexte des mégadonnées et qu'elles sont analysées au moyen de logiciels perfectionnés, nous savons qu'il est possible à présent de connaître l'identité ou le profil des personnes.
Les lois en matière de protection de la vie privée sont en retard sur les utilisations avancées des renseignements personnels. L'accumulation de données personnelles crée un risque pour les organisations qui les détiennent autant que pour les consommateurs auxquels elles se rapportent.
Il ressort d'une étude réalisée en 2016 par PWC que nombre d'organisations ne comprennent pas encore tout à fait les risques de la cybercriminalité et ne savent pas comment gérer efficacement les incidents de cette nature et comment y réagir. Les problèmes vont de conseils d'administration qui comprennent mal les risques à la faiblesse des mesures de contrôle appliquées par des fournisseurs tiers externes. Alors que les consommateurs savaient autrefois quels renseignements ils fournissaient aux organisations et pourquoi ils les fournissaient, il est peu probable qu'ils sachent aujourd'hui quels renseignements les concernant sont conservés, où ils sont conservés et à quelles fins ils sont utilisés.
Ce qui nous amène à la question du consentement. Les techniques d'analyse de données sont de plus en plus poussées et permettent désormais d'accéder à d'immenses entrepôts de données. Les renseignements personnels sont recueillis, associés et utilisés de tellement de façons qu'il semble inconcevable que les modèles de consentement actuels demeurent possibles ou pertinents. Souvent, les politiques des organisations en matière de protection de la vie privée sont complexes, partiales et peu transparentes.
Pour donner un consentement éclairé, les consommateurs doivent savoir à quelles fins les données les concernant seront utilisées. Il est douteux que les consommateurs soient même capables de lire et de comprendre pleinement les politiques, mais ils doivent passer outre pour participer à un monde numérique inévitable.
Il a été question pour remédier à cette situation d'utiliser une échelle mobile de consentement. Les renseignements personnels sensibles feraient l'objet d'un consentement explicite, comme toujours, mais ceux de nature moins sensible pourraient faire l'objet d'un consentement implicite. Il faudrait pour cela élargir la définition des renseignements sensibles.
Il se peut que, de plus en plus, les mesures de protection de la vie privée ne soient plus autant axées sur l'organisation qui obtient les renseignements personnels que sur la façon dont ces renseignements sont conservés et mis à l'abri d'utilisations préjudiciables. Pour atténuer les risques, il faut que les organisations qui utilisent les renseignements personnels de façons complexes fassent l'objet de contrôles accrus. Elles doivent être soumises à une surveillance particulière pour s'assurer qu'elles utilisent les renseignements de manière appropriée.
Pour ce qui est des enfants et de la protection de la vie privée, le Conseil convient qu'il devrait être interdit de recueillir des renseignements auprès d'enfants de moins de 16 ans sans autorisation d'un tuteur légal. Cependant, il est difficile de vérifier l'âge d'une personne et les enfants peuvent duper les systèmes. Tant qu'il n'existe pas une sorte de système de registre fiable pour vérifier l'âge, il sera difficile de procéder à des contrôles sans créer de nouveaux problèmes de protection de la vie privée. Il faudrait, néanmoins, envisager la possibilité d'inclure dans les modifications prévues à la LPRPDE les mesures de protection énoncées dans le Règlement général sur la protection des données ou RGPD.
Quant au droit à l'oubli, la LPRPDE devrait, dans la mesure du possible, empêcher les organisations de conserver des renseignements personnels plus longtemps que le temps raisonnablement nécessaire pour le traitement ou de conserver des renseignements périmés ou dont elles ne peuvent confirmer l'exactitude. Les organisations responsables du traitement ou les sous-traitants qui en sont chargés devraient établir des limites raisonnables en ce qui concerne la conservation de certains types de renseignements personnels.
Les mégadonnées compliqueront davantage l'identification des données personnelles lorsque les consommateurs présenteront à des organisations des demandes relatives à des renseignements personnels. De même, il peut être difficile de déterminer quels sont les renseignements qui doivent être supprimés. Des solutions techniques, comme le métabalisage des données, peuvent être utiles à cette fin, mais le coût de ces systèmes pourrait dissuader les petites organisations de les utiliser.
En ce qui concerne l'application de la loi, les organisations ne se concentrent plus autant sur la protection de la vie privée. Leur conformité avec la LPRPDE demeure donc problématique, dans une large mesure parce que la non-conformité n'expose pas à grand-chose. Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada doit adopter des mesures d'application de la loi et imposer des sanctions rigoureuses et efficaces, y compris des amendes punitives et d'autres mesures en cas de non-conformité.
Selon nous, un modèle plus approprié prévoirait que le CPVP examine les pratiques et les politiques de confidentialité publiées des organisations, surtout lorsqu'elles sont connues pour beaucoup utiliser des renseignements personnels. Elles devraient, de plus, être tenues de s'inscrire auprès du CPVP et de lui fournir une description de la façon dont elles collectent, utilisent et protègent les renseignements personnels.
Des examens réguliers de la conformité devraient être faits par rapport aux politiques publiées et aux mesures de protection des données. Les résultats pourraient en être publiés en ligne afin que les consommateurs sachent comment leurs renseignements sont utilisés. La surveillance pourrait être renforcée en utilisant un modèle de réglementation qui fasse appel à des tiers indépendants
Pour ce qui est du respect des normes de l'Union européenne, le RGPD est actuellement considéré comme exemplaire dans le monde et il servira probablement de base à la révision future de nombreuses lois et pratiques nationales en matière de protection de la vie privée. Il se peut que l'harmonisation de la LPRPDE avec le RGPD demande plus d'efforts aux organisations canadiennes, mais se conformer à ce règlement offrirait une meilleure protection aux consommateurs et permettrait au Canada d'être plus concurrentiel que les pays qui ne s'y conforment pas, comme les États-Unis. Étant donné la vitesse à laquelle le monde électronique évolue, les entreprises canadiennes y gagneront à la longue. Par conséquent, nous recommandons au Comité d'examiner attentivement les mesures à prendre pour s'assurer que les lois canadiennes en matière de protection des renseignements personnels continuent d'être reconnues comme adéquates par l'Union européenne.
Enfin, sur la question des droits des consommateurs à la vie privée, ces droits ne sont pas appliqués uniformément au Canada. Le site Web du CPVP fait référence aux différents organismes fédéraux, provinciaux et autres concernés. Des lacunes et des chevauchements juridiques sèment la confusion et préoccuperont de plus en plus les consommateurs, qui veulent que les organisations qui utilisent leurs renseignements personnels soient soumises à des règles uniformes.
En février 2012, aux États-Unis, la Maison-Blanche a publié un rapport qui comprenait une déclaration des droits des consommateurs en matière de protection de la vie privée régissant la confidentialité des données des consommateurs. Ce rapport n'était pas juridiquement contraignant pour les organisations, mais il fournissait des directives appropriées sur les attentes relatives à la protection de la vie privée. Le Conseil est d'avis qu'il faudrait envisager la possibilité de mettre en oeuvre au Canada la déclaration claire quant aux droits et aux responsabilités en matière de protection de la vie privée qui se trouve dans le rapport de la Maison-Blanche.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de présenter cet exposé au nom du Conseil des consommateurs du Canada.
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Je vous remercie infiniment, monsieur le président et les membres du Comité de me donner l'occasion de m'exprimer aujourd'hui.
Comme vous l'avez dit, je représente la Chambre de commerce du Canada. Nous sommes une association à but non lucratif et un lien vital entre les entreprises et le gouvernement. Nous avons un réseau de plus de 450 chambres de commerce réparties dans tout le pays. Vous connaissez probablement celle qui se trouve dans votre collectivité. Elles font toutes partie de la Chambre de commerce du Canada, qui est l'organisme-cadre. Nous représentons, par conséquent, près de 200 000 entreprises canadiennes de toutes tailles et de toutes les collectivités.
Je suis chargé à la Chambre de la propriété intellectuelle et de la politique d'innovation du point de vue de l'innovation. C'est ce dont je vais vous parler aujourd'hui dans mes observations. Je parlerai également de thèmes similaires à ceux des autres témoins. J'espère donc ne pas vous ennuyer.
Nous entendons beaucoup parler de l'omniprésence des mégadonnées ainsi que des gouvernements et des entreprises qui collectent des renseignements sur nous. Ce qu'on entend semble souvent négatif et laisse supposer une atteinte à la vie privée. C'est regrettable. Les données personnelles sont essentielles pour créer une gamme de produits novateurs et cruciales pour l'expérience utilisateur.
Il ressort d'une enquête réalisée en 2016 par Accenture auprès de 500 entreprises dans le monde que plus des trois quarts des répondants déclarent que les mégadonnées permettent d'offrir un service à la clientèle meilleur et plus personnalisé, et que plus de la moitié des répondants estiment qu'elles aident à renforcer la loyauté des clients. D'autres déclarent que l'information les aide à s'imposer sur de nouveaux marchés, à mieux cibler leur publicité et à fabriquer de meilleurs produits. Bref, les données permettent d'innover.
Si vous le permettez, j'aimerais attirer votre attention sur quelques exemples de ce qui fait que les données sont tellement importantes pour l'innovation et la compétitivité.
Tout d'abord, il s'agit de comprendre les clients. Les mégadonnées servent à mieux comprendre les clients, leurs comportements et leurs préférences. Pour garder un avantage concurrentiel, les entreprises vont au-delà des ensembles de données classiques et utilisent les médias sociaux et l'historique de navigation, ainsi que l'analyse de texte et les données de capteurs, pour obtenir un portait plus complet de leurs clients.
Le grand objectif dans bien des cas est de créer des modèles prédictifs qui ne correspondent pas à une personne en particulier. L'information collectée concerne certes des individus, mais ce ne sont pas tant les renseignements individuels que collectifs qui intéressent pour cerner dans l'immense quantité de données recueillies les modes de comportement.
L'utilisation des données dans les stations de ski en est une bonne illustration. Des étiquettes d'identification par radiofréquence sont insérées dans les billets de remontées. Cela permet de lutter contre la fraude et de réduire les temps d'attente aux remontées mécaniques, d'aider les stations de ski à comprendre la fréquentation des remontées et des pistes, à savoir lesquelles sont les plus populaires et à quels moments de la journée, et même à retracer les déplacements des différents skieurs, si jamais ils venaient à se perdre. Tout cela est à l'avantage du client dont l'expérience est plus agréable. Je sais que je serais heureux de recevoir un message qui m'annonce qu'il y a 60 centimètres de poudreuse sur ma piste préférée, même si mon employeur risque de ne pas vraiment apprécier que je disparaisse pour la journée.
Le deuxième thème est celui de l'optimisation des processus opérationnels.
Les détaillants sont capables d'optimiser leurs stocks en fonction des prévisions calculées à partir des données provenant des médias sociaux, des tendances des recherches sur Internet et des prévisions météorologiques. Les employeurs peuvent optimiser le flux de travail en surveillant les comportements et en adaptant les processus dès lors que ces comportements se révèlent très productifs.
Vient ensuite la quantification personnelle.
Nous sommes maintenant en mesure de tirer parti des données générées par les dispositifs portables. Combien parmi vous ont un Fitbit? Je vois une main se lever.
Cet appareil collecte des données sur notre consommation de calories, nos niveaux d'activité et notre sommeil. Ces données sont riches d'enseignements pour nous, mais ce qui est vraiment intéressant, c'est d'analyser les données collectives. L'analyse de décennies de données recueillies sur le sommeil au cours d'une nuit apportera de toutes nouvelles perspectives qui peuvent être utiles aux différents utilisateurs.
Il en va de même des sciences de la vie. Les essais cliniques de demain ne seront pas limités par la taille d'échantillons, mais pourraient inclure tout le monde.
Les mégadonnées sont utilisées pour faciliter la tâche des services de police, mais elles sont également utilisées par nos institutions financières. Les sociétés de cartes de crédit surveillent les comportements et lorsqu'ils dévient de normes prévues, les clients en sont avisés, ce qui aide à lutter contre la fraude et l'usurpation d'identité.
La LPRPDE a été adoptée avant l'apparition des médias sociaux, avant la diffusion de vidéos en temps réel et avant qu'il soit question de rançongiciels, dont nous avons tous entendu parler ces derniers jours. Et pourtant, elle est restée plutôt pertinente au fil de l'évolution de la technologie.
Comme elle repose sur des principes, le gouvernement n'a pas eu à réagir à l'évolution technologique. À maintes reprises, le contrôle judiciaire s'est révélé être un recours adéquat lorsqu'une organisation s'est écartée d'une utilisation raisonnable des données.
Néanmoins, des changements importants ont été apportés à la LPRPDE en 2015. Des changements législatifs à quelque chose d'aussi omniprésent que la loi sur la protection des renseignements personnels auront toujours des répercussions importantes sur les entreprises à cause de l'incertitude qu'ils suscitent dans l'économie. Certains des changements apportés en 2015 ne sont même pas encore en vigueur. Nous attendons toujours les détails expliquant comment les entreprises sont supposées se conformer aux exigences en ce qui concerne le signalement des atteintes à la protection des données et la conservation pour une durée indéfinie des dossiers concernant toutes ces atteintes. Nous ne savons pas vraiment pour le moment ce que cela voudra dire. La clarification de la définition du consentement ne fait guère plus que reconnaître une pratique exemplaire commune, mais les entreprises se sont interrogées à l'époque sur son objectif.
Nous devons certes suivre ce qui se passe dans d'autres pays pour faire en sorte que nos lois soient compatibles avec celles de nos partenaires commerciaux, pour garantir la libre circulation des données et la capacité d'innover, mais adopter des mesures de manière préemptive pourrait avoir des conséquences imprévues. Par exemple, des changements au Règlement général sur la protection des données sont imminents en Europe et l'équivalent au Canada pourrait être mis à l'épreuve. Cependant, nous devons comprendre que le RGPD va bien au-delà de la protection de la vie privée. Il vise autant le secteur public et la sécurité que la protection des renseignements personnels.
Par exemple, un commentaire a été fait sur les États-Unis et la surveillance américaine. C'est un facteur dont il faut tenir compte par rapport au RGPD. L'enjeu dépasse de loin notre loi sur la protection des renseignements personnels.
Le renforcement des contrôles auxquels sont soumises la collecte, l'utilisation et la communication de données personnelles n'aura probablement pas d'incidence positive sur la protection de la vie privée. La façon dont les données sont recueillies et le modèle de gestion qui repose sur cette collecte de données rendent intenables des contrôles renforcés, et nous parlons de comportements de base. Il est pratiquement impossible de créer un modèle de consentement autour de comportements.
Il faut avoir confiance pour communiquer des renseignements personnels et le maintien de cette confiance nécessite des pratiques exemplaires en matière de responsabilité numérique. Ainsi, il faut veiller à ce que la gestion des données personnelles réponde aux attentes des consommateurs, se montrer transparent sur la façon dont on se procure les renseignements personnels, donner aux gens plus de contrôle sur leurs données, expliquer aux consommateurs les avantages qu'ils retirent de la communication de renseignements, et utiliser les données pour apporter des améliorations sociales.
Les entreprises qui adoptent ces pratiques exemplaires seront celles qui prospéreront lorsque des technologies nouvelles telles que le chaînage des blocs évolueront et redonneront le contrôle des renseignements aux personnes concernées.
L'attaque menée la fin de semaine dernière par WannaCry à l'aide d'un rançongiciel ne visait peut-être pas les renseignements personnels, mais elle a certainement ouvert les yeux du monde entier sur la vulnérabilité de l'économie numérique. Cela veut également dire que nous devons réagir plus fermement aux problèmes de cybersécurité.
Je vais vous donner quelques statistiques récentes. Rien qu'au troisième trimestre de 2016, 18 millions d'échantillons de nouveaux maliciels ont été enregistrés. On a compté plus de 4 000 attaques de rançongiciels par jour depuis le début de 2016. La proportion de courriels d'hameçonnage contenant une forme de rançongiciel est passée à 97,25 % au troisième trimestre de 2016, alors qu'elle était de 92 % au premier trimestre. Bien que 78 % des internautes se déclarent conscients des risques que présentent les liens inconnus dans les courriels, ils n'en cliquent pas moins dessus.
Les données que les organisations collectent, conservent et utilisent sont extrêmement utiles, même si on n'en connaît pas encore toute l'utilité. Les gouvernements comme les organisations sont cependant à la merci d'attaques et on ferait mieux, à mon avis, d'utiliser les ressources dans une collaboration internationale contre les entreprises criminelles qui attaquent les bases de données que pour surveiller les organisations qui innovent et servent leurs clients.
Voilà qui conclut mes observations. Je vous remercie de votre attention.
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Je vais répondre, et André prendra la suite.
Le modèle européen est, selon nous, très contraignant. Il y incombe, en fait, aux organisations de décider qui reste et qui est retiré. À notre avis, en règle générale, les personnes qui mettent des renseignements en ligne le font du fait de la prolifération des appareils intelligents. Or, dans ce processus, des mécanismes de contrôle interviennent tout du long, même dans les appareils.
On peut avoir un mécanisme de contrôle qui permet de décider si on veut une application dans son appareil et si on veut que cette application nous suive. On peut décider si on veut recevoir des courriels de telle organisation et, même si on ne les lit pas tous, on doit accepter les conditions d'achat sur le site.
On décide donc en toute connaissance de cause chaque fois qu'on progresse sur l'appareil, et si les organisations ont mis cela en place, c'est parce que, franchement, le risque pour la réputation si on fait quelque chose — de mal —à quelqu'un et que cela se sache dans le cyberespace n'en vaut pas la peine. Les organisations s'occupent de cet aspect et sont tout à fait disposées à travailler en collaboration avec le commissaire à la protection de la vie privée pour ne pas prendre de retard sur les organisations modernes.
André, avez-vous quelque chose à ajouter?
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Il n'y a guère de doute. Il suffit de voir l'exemple européen des témoins. En Europe, chaque fois qu'on va sur un site Web, un avertissement s'affiche d'abord.
Je ne suis pas certain que quiconque soit plus ou moins protégé par cette politique. Elle est contraignante pour les entreprises et pour les consommateurs qui, j'imagine, dans 99,99 % des cas cliquent pour autoriser les témoins sur le site Web afin d'obtenir l'information qu'ils cherchent.
Est-ce que ce type de règlement apporte vraiment quelque chose? Je demandais tout à l'heure si quelqu'un a déjà lu minutieusement les politiques de confidentialité affichées sur les sites Web ou si vous cliquez très rapidement pour faire ce que vous avez à faire. De nos jours, les consommateurs cliquent toujours pour entrer sur le site.
La Loi sur la protection des renseignements personnels prévoit également un système de mesures de contrôle. Il n'est pas dans l'intérêt d'une entreprise du secteur privé d'utiliser à mauvais escient les renseignements personnels de ses propres clients. Vous pouvez parler à T.J. Maxx, à Home Depot ou à Target des conséquences d'une atteinte importante à la sécurité des données. Ces entreprises ont été victimes de telles atteintes, de pirates qui sont entrés dans leur système et qui ont accédé aux renseignements personnels de leurs clients. Ce sont des victimes et elles le sont doublement quand un certain nombre de clients... Pour les grandes entreprises, pas de problème, elles survivront. Une PME canadienne, en revanche, perdra la moitié de ses clients, ce qui lui sera généralement fatal.
Il est donc dans l'intérêt des entreprises lorsqu'elles collectent des données... Vous voyez maintenant combien elles sont utiles. Comme nous l'avons souligné, elles ont supplanté le pétrole. Elles ont une valeur énorme et il est dans l'intérêt des entités du secteur privé de les protéger, de les conserver et de pouvoir les analyser.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais revenir au droit à l'oubli. C'est une question importante à laquelle tout le monde peut faire face un jour ou l'autre. Dans le rapport du commissaire à la protection de la vie privée intitulé « Réputation en ligne - Que dit-on à mon sujet? », on parle d'un citoyen espagnol au sujet duquel un renseignement circulait sur le Web — il avait une dette et celle-ci n'était pas remboursée. Cette information était facile à retracer: il s'agissait simplement de faire une recherche au moyen d'un moteur de recherche comme Google.
La cause de cette personne a finalement été entendue et le renseignement a été retiré, non pas de la page même où il se trouvait, mais du mécanisme de recherche sur le Web. Il y a cette question, mais il y a aussi celle que vous avez mentionnée, à savoir les personnes vulnérables.
De plus en plus, on demande aux enfants des renseignements personnels, notamment leur adresse courriel. De la même façon, on ne peut plus magasiner sans qu'on nous la demande également. On reçoit ensuite toutes sortes de messages publicitaires.
J'ai une fille qui aura bientôt 15 ans. Elle est sollicitée de toute part et me demande souvent ma carte de crédit pour acheter des produits en ligne. Ces questions sont importantes.
Quelles sont vos recommandations concernant le droit à l'oubli?
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Bonjour, messieurs. Merci beaucoup de vos exposés.
J'aimerais parler de quelque chose qu'on n'a pas vraiment examiné à propos du consentement.
Monsieur Hogarth, vous avez adressé un mémoire au Comité et vous y parlez d'une échelle mobile de consentement, d'un consentement qui devrait être explicite ou implicite. Je sais que l'an dernier, en août, l'ACTI a proposé, en réponse à un appel à consultation du CPVP, comme le mentionne votre mémoire, une nouvelle exception au consentement pour des intérêts commerciaux légitimes.
À présent que nous examinons la LPRPDE, et aussi étant donné que dans un an, le RGPD s'appliquera, que devrions-nous faire, selon vous, en ce qui concerne le consentement? Quel est votre avis sur la question?
Monsieur Smith, je ne sais pas ce que vous en pensez. Vous voudrez peut-être nous donner votre avis sur la question également.
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Des changements ont été apportés à la Loi sur la protection des renseignements personnels numériques pour mettre l'accent sur la protection des mineurs — pas les gars avec un chapeau qui vivent dans des grottes, mais les enfants dont nous devons nous occuper — et l'approche doit être équilibrée.
Robert a souligné que nous devons mieux informer. On parle de l'arrivée d'Internet. Ce n'est pas une mince affaire. Qu'il s'agisse des systèmes scolaires, des parents ou des groupes communautaires, nous devons éduquer les enfants au sujet des dangers potentiels.
Avec quelque chose comme FitBit, qui suit votre rythme cardiaque et tout le reste, il n'y a guère de risque. Ce dont nous parlons, dans le milieu des mégadonnées — et c'est intéressant —, c'est de la possibilité qu'un jour, on puisse vous avertir par message texte une demi-heure à l'avance de l'imminence d'une crise cardiaque. C'est vers cela que nous allons. C'est dans ce sens que va l'analyse des mégadonnées.
Pour ce qui est de protéger les mineurs, il est très difficile d'imposer la responsabilité aux entreprises qui collectent ces données, en dehors du fait qu'elles doivent vous demander si vous avez moins de 18 ans, moins de 19 ans ou moins de 21 ans, et si tel est le cas, vous dire que vous devez obtenir le consentement de vos parents pour fournir ces renseignements.
Il n'y a pas grand-chose d'autre. Combien de jeunes de 14 ans iront demander à leurs parents l'autorisation de fournir les renseignements sur le FitBit? Combien de parents les enverront promener?
Là encore, je sais que je me répète, si vous regardez le critère de l'utilisation raisonnable, du lien raisonnable et de la personne raisonnable pour évaluer ce qui est correct et ce qui ne l'est pas, vous voyez qu'il est beaucoup plus facile de l'utiliser que d'essayer de réglementer un régime de consentement qui ne présente peut-être aucun intérêt. On n'obtient pas vraiment de consentement éclairé et on ne peut pas vraiment jurer de l'âge de la personne dont on collecte les données, car je serais porté à croire que la plupart des jeunes de 14 ans passeront outre et, convaincus qu'on ne les laissera pas aller plus loin s'ils disent leur âge, ils cliquent sur 18 ans pour poursuivre.
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Je vous remercie, monsieur Long. J'en ai conscience.
Je vais prendre cinq minutes sur la série des conservateurs, si mes collègues n'y voient pas d'inconvénient.
En tant qu'ancien professionnel des TI, je comprends tout à fait ce que vous dites quand vous expliquez que les données sont le bien le plus précieux des entreprises. Il en est ainsi depuis un moment en cette ère de l'information et, maintenant, comme vous le disiez, les données deviennent plus précieuses que le pétrole, ce qui est intéressant.
Monsieur Smith, je m'adresse à vous, car je vais revenir sur la question de M. Long. Les données deviennent extrêmement utiles. En fait, c'est l'information qui est le plus utile. Les données sont des faits bruts, tandis que l'information réunie est intéressante et utile.
Voici ma question, monsieur Smith. Vous avez expliqué très clairement que ce sont les données, les données anonymisées, qui permettent de prévoir des tendances et ainsi de suite, de prédire qu'un utilisateur ou un groupe d'utilisateurs particuliers appartenant à un certain groupe d'âge — ou présentant certaines caractéristiques — pourraient être intéressés, de sorte que nous pouvons avoir des modèles prédictifs aux fins de ventes et de commerce. Je ne pense pas que cela dérange grand monde.
Personnellement, j'apprécie le fait que mon iPad sache de temps en temps mieux que moi ce que je pense. C'est sans conséquence, mais dans le cas du FitBit, qu'arrivera-t-il si les données sur le sommeil, le pouls au repos et tout autre aspect de la santé qu'il recueille finissent entre les mains d'un employeur potentiel avant une entrevue? Qu'arrivera-t-il si les données n'ont pas été anonymisées, si nous savons qui elles concernent et que cela devient un problème, comme la discrimination génétique au sujet de laquelle un projet de loi vient d'être adopté au Parlement? Qu'arrivera-t-il si cela pose un problème qui empêche une personne de décrocher un emploi possible? Peut-être que FitBit calcule son poids et mesure d'autres habitudes et que ces données pourraient lui porter préjudice lorsqu'elle postulera à un emploi.
J'aimerais connaître le point de vue de M. Hogarth et de M. Smith sur le sujet.
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Très bien, je comprends.
J'ai une question pour M. Watson ou M. Leduc.
En ce qui concerne le seuil de conformité, les sanctions pécuniaires, nous avons évoqué les différences.
Monsieur Leduc, ou peut-être monsieur Watson... Je pense que vous avez dit que Target s'en sortirait, que l'entreprise survivrait. Target survivra parce que l'entreprise est assez grande, mais une petite ou une moyenne entreprise pourrait ne pas survivre en cas d'atteinte à la protection de ses données et si les changements à la loi que le Comité pourrait recommander prévoient des sanctions pécuniaires.
Devrait-il y avoir un seuil? Je ne suis pas tellement pour qu'on trace des lignes arbitraires dans le sable sur le plan législatif, mais devrait-il y avoir un seuil de sorte que les petites entreprises qui n'ont pas nécessairement d'employé chargé de la protection des renseignements personnels...?
J'avais ma propre entreprise de TI avant d'être député. Je travaillais seul. J'étais mon propre consultant en protection des données personnelles. Que faisons-nous pour les petites entreprises? Devrions-nous avoir une exemption de sorte qu'elles ne soient pas touchées de la même façon qu'une grande société, ou est-ce que ce serait foncièrement inéquitable ou injuste?