:
Je vous remercie de votre comparution, aujourd'hui.
Je tiens à remercier le ministre, les représentants ainsi que les employés du ministère d'être venus nous parler aujourd'hui du Budget supplémentaire des dépenses (C).
Je crois savoir qu'il y aura une déclaration préliminaire. Il y aura aussi des questions.
Monsieur le ministre, je sais que votre temps est compté, et, par conséquent, le temps alloué à la période de questions et de réponses est limité, et les questions seront précises. Nous tenterons de nous assurer que tout le monde a l'occasion de participer.
Monsieur le ministre, merci d'être là. La parole est à vous.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses (C) du ministère de la Défense nationale. Le budget des dépenses dont il sera question cet après-midi répond aux besoins essentiels de la Défense nationale.
Le financement demandé par notre ministère contribuera directement à l'efficacité opérationnelle de nos forces militaires, et c'est cette efficacité opérationnelle qui assurera la réussite du Canada, ici au pays comme à l'étranger. Dans le budget présenté aujourd'hui, le ministère réclame un financement supplémentaire d'environ 29 millions de dollars. Ce montant ne représente qu'une fraction du montant estimé pour l'ensemble des dépenses du ministère, soit 18,8 milliards de dollars pour l'exercice financier en cours.
Les demandes que nous avons formulées dans le Budget supplémentaire des dépenses (C) permettront d’atteindre trois objectifs importants liés au programme du gouvernement: premièrement, notre engagement à contribuer activement au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde; deuxièmement, notre engagement à mettre sur pied une force solide, moderne et diversifiée sur le plan ethnique en faisant du recrutement ciblé; et troisièmement, notre engagement à nous assurer de la saine gestion des ressources.
Pour ce qui est du premier engagement, celui que nous avons pris sur la scène mondiale, la majeure partie des demandes présentées aujourd'hui sont liées à l'opération REASSURANCE. Cette opération s'inscrit dans le cadre des mesures d'assurance et de dissuasion appliquées par l'OTAN en Europe centrale et en Europe de l'Est. Le Canada est un fier et solide partenaire de l'Alliance. Nous sommes prêts à déployer des militaires et de l'équipement en appui à nos alliés au moment et à l'endroit requis.
Ce budget comporte des changements déjà annoncés quant au rôle que nous voulons jouer dans l'application de ces mesures. Le Canada jouera donc un rôle de leader à titre de l'un des quatre pays-cadres à l'appui de la présence avancée renforcée de l'Alliance en Europe de l'Est. Nous aurons la responsabilité de former et de diriger un groupement tactique multinational pour le compte de l'OTAN en Lettonie. Cela démontre la grande confiance que les alliés accordent au Canada. Cela démontre aussi clairement le leadership du Canada sur la scène internationale, et la valeur de nos hommes et femmes en uniforme.
Les fonds supplémentaires demandés pour l'opération REASSURANCE nous permettront de nous assurer que nos forces militaires ont la capacité de respecter leurs engagements militaires partout dans le monde.
Nous demandons également environ 2,6 millions de dollars pour financer l'important travail accompli par le Centre de la sécurité des télécommunications afin d'apaiser la crise en Irak et en Syrie.
J'attire maintenant votre attention sur le second thème: le recrutement. La ressource la plus précieuse et la plus efficace de l'arsenal des Forces armées canadiennes, c'est son personnel. Nous devons continuer d'attirer dans les rangs de nos forces militaires les meilleurs et les plus doués au pays pour connaître du succès. Et, pour y arriver, nous devons déployer des efforts concertés en matière de recrutement, notamment en publicité, pour attirer les femmes et les hommes motivés, talentueux et qualifiés qui constituent les forces armées d'aujourd'hui. Nous demandons 1 million de dollars supplémentaires pour contribuer à mettre sur pied cette force en faisant du recrutement ciblé. En fait, le recrutement est le seul thème sur lequel la Défense nationale fait de la publicité. Nous savons aussi à quel point il est important de puiser à la source du talent canadien dans toute son ampleur et sa diversité.
J'aimerais maintenant aborder notre troisième demande, qui porte sur la saine gestion des ressources et vise à fournir aux femmes et hommes en uniforme les outils dont ils ont besoin. Plus précisément, nous demandons que les quelque 19 000 $ tirés de la vente de biens de la Défense nationale soient réinvestis dans un centre de neutralisation des explosifs et munitions à la base de Gagetown. En réinvestissant les fonds provenant d'autres sources de revenus, nous nous assurons que les réinvestissements dans les installations dont on a besoin, comme ce centre, n'ont pas de répercussions sur le Trésor public.
Pour conclure, j'aimerais parler des transferts. Dans le cadre de ce budget, la Défense nationale recevra 2,8 millions de dollars en transferts provenant d'autres ministères. Par exemple, nous recevrons un transfert de 713 000 $ de Services publics et Approvisionnement Canada, ce qui contribuera à améliorer les processus de passation des marchés et d'approvisionnement, et à les rendre plus efficaces. Un autre transfert de 91 000 $ nous viendra d'Affaires mondiales Canada. Il servira à financer les opérations de défense et de sécurité exécutées dans le cadre de missions à l'étranger.
Le MDN procédera au transfert de fonds vers d'autres ministères. En fait, 3,4 millions de dollars seront ainsi transférés. Ce montant inclut une somme de 403 000 $ destinée au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada pour financer des projets de recherche subventionnés conjoints. Nous transférerons aussi 1,9 million de dollars à Affaires mondiales Canada pour un projet de centre de commandement au Guatemala.
Ce ne sont que quelques-uns des nombreux projets qui s'inscrivent dans le cadre du budget global du MDN.
En résumé, monsieur le président, tout nous ramène à un même point: la saine gestion des ressources financières. Le ministère de la Défense nationale est résolu à obtenir le meilleur rapport qualité-prix pour les contribuables canadiens.
Nous sommes résolus à nous assurer que l'argent que nous administrons a des répercussions positives sur notre ressource la plus importante, notre personnel. À l'approche du nouvel exercice financier, nous continuons de prendre appui sur les priorités du gouvernement. Et nous le faisons tout en continuant de fonctionner dans un cadre financier pangouvernemental et un contexte budgétaire complexe.
Je vous remercie de m'avoir donné la possibilité de démontrer aujourd'hui comment le MDN contribue à faire progresser les priorités du gouvernement. Je suis maintenant disposé à répondre à vos questions.
:
Je vais vous expliquer certaines des choses que ces gens font et à quoi servent les investissements, et je laisserai ensuite le SM et Dominic fournir certains renseignements détaillés sur ces travaux. Je vais aussi vous faire part de ma propre expérience.
Laissez-moi vous dire, puisqu'il est question de renseignements, que le renseignement ne se limite pas à l'affaire militaire. Ce que le Canada apporte à la table, c'est sa capacité de réunir des ministères et des organismes pour obtenir un tableau beaucoup plus large. Le CST joue un rôle absolument critique, ici. Ce n'est pas quelque chose qu'on comprend bien, évidemment, pour de bonnes raisons de sécurité, mais il joue un rôle phénoménal dans le cadre de cette fusion du renseignement.
Je vais céder la parole à Dominic, qui vous fournira des explications détaillées.
:
Certains des retards ont été en fait provoqués par le manque de capacités nécessaires pour traiter ces chèques de pension dans le système. Le chef a insisté pour que nous transférions les ressources nécessaires afin qu'on puisse le faire. Nous transférons les ressources nécessaires pour y arriver, afin que ces chèques de pension puissent être envoyés rapidement.
Comme le ministre vient de l'indiquer, l'un des enjeux, c'est qu'on peut commencer à réaliser l'analyse pour s'assurer qu'il n'y aura pas de rajustement de paye, de façon à ce qu'on puisse calculer l'indemnité définitive à laquelle le vétéran aura droit à l'avenir. Le chef nous a même demandé d'évaluer si nous ne pourrions pas nous saisir du dossier d'une personne, peut-être 30 jours avant son départ à la retraite, et figer là où la personne est rendue, ce qui permet ensuite de faire l'analyse afin de pouvoir prendre une décision de façon à ce que, on peut l'espérer, le jour où une personne quitte l'armée et devient un vétéran, elle pourra avoir le chèque immédiatement.
Ce sont certaines des mesures que nous prenons.
:
Merci, monsieur le ministre, et merci aux représentants, d'être là aujourd'hui.
Si possible, je veux parler de trois choses.
La dernière fois que vous êtes venu ici, monsieur le ministre, pour nous parler d'un budget supplémentaire des dépenses, je vous ai posé une question au sujet du recrutement. Je vois des fonds destinés à la publicité qui sont bienvenus. L'une des choses que nous avons perdues, dans les Prairies plus particulièrement et, peut-être, ailleurs au Canada, c'est des activités de recrutement ciblées dans le cadre desquelles on se rendait avant dans les réserves des Premières Nations et dans certaines collectivités rurales et éloignées. Ce sont ces collectivités qui ont des problèmes d'emploi, c'est donc une bonne occasion pour ces personnes. C'est aussi une façon d'accroître la diversité au sein de nos forces.
Je suis heureux de voir des fonds destinés à la publicité, mais, lorsque vous parlez de recrutement ciblé, allons-nous pouvoir reprendre ces efforts ciblés afin que des gens des Premières Nations et des collectivités rurales éloignées puissent devenir membres des Forces armées canadiennes?
:
Si vous me permettez d'ajouter quelque chose, monsieur le ministre, il n'y a rien de plus frustrant que lorsqu'on réussit à attirer un jeune Canadien qui veut faire partie de la Réserve de la Force régulière, de constater qu'il lui faut ensuite de huit mois à un an pour s'enrôler. C'est vraiment frustrant au plus haut point.
Je suis heureux de dire que l'armée et la Marine ont maintenant mis en place un processus d'enrôlement accéléré pour leurs réservistes. En fait, mardi, je me rends à Donnacona, à Montréal, et nous allons accueillir notre première réserviste qui, 21 jours après s'être rendue dans le centre de recrutement, sera enrôlée au poste de logisticienne de la Marine, ici même, la semaine prochaine. Nous en sommes très heureux.
L'autre chose que nous avons faite à la demande du chef, c'est que nous sommes allés voir les membres de notre groupe responsable du recrutement et nous leur avons dit de revenir nous dire ce qu'il faut faire pour qu'un jeune Canadien qui veut s'enrôler dans l'armée puisse être enrôlé 30 jours après s'être présenté dans un centre de recrutement, si c'est ce qu'il désire.
Ce sont donc certains des efforts que nous déployons. Attirer les gens est une chose, mais, à mon avis, c'est probablement encore plus important de s'assurer qu'on peut les enrôler.
:
Merci, amiral Lloyd, d'avoir répondu à ma deuxième question avant que je la pose. C'est apprécié.
Le Budget supplémentaire des dépenses prévoit des fonds pour l'opération REASSURANCE, et, parfois, j'ai un peu de difficulté à bien comprendre le lien entre notre présence militaire avancée et l'opération REASSURANCE.
Ma question concerne la mission en Lettonie. Est-ce ces fonds qui permettent d'aller de l'avant avec les activités de planification et les procédures? Dans l'affirmative, comment les choses se passent-elles dans ce dossier? Quand serons-nous sur le terrain, en Lettonie?
:
En tant que membres du Comité, nous sommes allés à Washington, D.C. L'une des choses que nous avons entendues de nombreuses sources différentes, c'est qu'elles estimaient que la Russie allait assurément mettre à l'épreuve l'administration Trump et l'OTAN bientôt.
Je crois que nous sommes dans une position unique où, en effet, toutes les parties sont favorables à ce genre de mission, qui envoie un message très clair au sujet du fait que tous les alliés de l'OTAN sont importants. Je suis très heureux d'apprendre que nous faisons de bons progrès dans ce dossier.
Pour ce qui est du maintien de la paix, il a été promis que nous allions éventuellement en arriver là. Je regarde le Budget principal des dépenses de l'année dernière, celui de l'année prochaine et les Budgets supplémentaires des dépenses, et j'ai de la difficulté à trouver des fonds liés à la préparation d'opérations de maintien de la paix.
Il y a beaucoup de choses à faire, tout comme dans le cas de la mission en Lettonie, avant de pouvoir réaliser une mission de maintien de la paix. Je me demande où on en est, ici, et là où nous en sommes dans le cadre de la préparation de missions de maintien de la paix.
:
On ne peut pas traiter les opérations de maintien de la paix comme des opérations comme les autres. Il faut voir quelle peut être la contribution du Canada à la stabilité dans ces zones. Il faut travailler avec les Nations unies et avec d'autres partenaires au sein d'une coalition.
Nous voulions aller un peu plus vite, mais, malheureusement, comme je l'ai toujours dit, nous voulons nous assurer de prendre les bonnes décisions. Il faut tenir compte de certains autres facteurs. Voilà ce qui rend ces opérations plus complexes: peu importe l'endroit que nous choisissons, les Nations unies sont là. La première chose que nous voulons faire, c'est de pouvoir montrer de quelle façon une approche globale pangouvernementale fonctionne. Je suis heureux de vous informer que d'autres États se joignent aussi à nous.
Il faut donc envisager notre contribution dans le contexte des Nations unies, et il faut aussi tenir compte de certaines des difficultés associées à la présence des Nations unies dans le cadre des opérations: les troupes [Inaudible], la violence sexuelle, et toutes ces choses...
:
Merci, monsieur le ministre, d'être là.
Merci, Dominic, Ron, John, Claude et André d'être là aussi pour nous fournir des renseignements contextuels détaillés.
Monsieur le ministre, le gouvernement demande 28,5 millions de dollars pour soutenir le déploiement de personnel dans le cadre de l'opération Reassurance, situation que Randall a abordée. Vous avez laissé entendre que l'objectif est de prendre la tête d'un groupe de l'OTAN en Lettonie. Cet engagement a été pris avant les élections américaines alors que nous n'en connaissions pas le résultat. Nous ne savions pas qui allait devenir président.
Depuis, il est certain que nous avons reçu des signaux contradictoires au sujet de l'OTAN durant la campagne et depuis les élections de la part de la nouvelle administration. Quel est l'impact de la présidence Trump sur notre engagement au sein de l'OTAN de façon générale et relativement à notre présence en Europe, plus particulièrement?
:
C'est une très bonne question. Je peux vous répondre assez directement, parce que j'ai eu l'occasion de visiter la Maison-Blanche avec le et d'autres ministres. Nous en avons discuté avec le président, le vice-président et le secrétaire Mattis, que j'ai rencontré à un certain nombre d'occasions.
Un message était très clair: le soutien des États-Unis à l'égard de l'OTAN est indéfectible et ne sera jamais retiré.
L'autre message véhiculé, c'est que chaque fois qu'il y a eu du travail difficile qui devait être fait, le Canada était toujours là. Nous avons une merveilleuse relation, et cela témoigne de l'engagement de nos troupes et de nos dirigeants à ce niveau.
Je tiens aussi à souligner que, lorsque j'ai dit que nous comptions sur le groupement tactique multinational le plus diversifié, eh bien, il s'agit d'un message très important que nous envoyons. Je ne sais pas de quelle autre façon vous l'expliquer. Nous pourrions tout simplement envoyer un groupement tactique nous-mêmes, mais lorsqu'on tente d'assurer la coordination avec d'autres États, ce que nous prouvons, c'est que nous travaillons en collaboration avec des États de l'Est et du Sud, avec l'Espagne. Nous envoyons de cette façon un message très important. Nous faisons un travail phénoménal de coordination dans ce dossier. C'est en fait très complexe. Nous envoyons un message positif de dissuasion à la Russie.
Randall a mentionné notre visite à Washington, D.C., qui, selon moi, a été une grande réussite. Je souscris aussi aux commentaires formulés par M. Garrison. Je crois que nous avions une très bonne idée de la perception qu'ont les Américains de nos troupes et de la façon dont ils nous voient comme pays et comme partenaire.
Pour ce qui est de la Lettonie, pouvez-vous nous fournir des renseignements détaillés sur l'échéancier de l'opération Reassurance?
Nous envisageons aussi d'aller en Lettonie; je crois que nous avons parlé d'y aller en septembre, mais je ne suis pas sûr.
:
J'ai participé à la Conférence des Amériques à Trinité-et-Tobago. Nous ne parlons pas du travail que nous faisons là. Au sein de l'OTAN, nous avons une très bonne réputation en raison des travaux que nous faisons depuis très longtemps dans les Caraïbes, et aussi en Amérique centrale.
Par exemple, dans le cadre de l'opération Caribbe, nous avons travaillé en collaboration avec la Jamaïque et certains des autres États là-bas sur le contre-terrorisme. Au Guatemala, c'est la même chose. Grâce à l'opération Caribbe, nous fournissons un soutien pour lutter contre la drogue. Au Guatemala, ce centre de commandement aide à améliorer les normes dans ce pays afin qu'il puisse travailler de façon encore plus efficace. C'est une très grande réussite, parce que l'histoire de cette région nous apprend ce qui s'est passé là-bas dans le passé.
Ce n'est pas seulement une question d'investissement. En travaillant avec eux, nous leur avons fourni des compétences de façon à ce qu'ils puissent aménager un complexe de commandement et de contrôle qu'ils sont vraiment capables de gérer. C'est ce qui se passe vraiment là-bas.
:
Merci beaucoup, monsieur le ministre, et merci à votre équipe. Merci d'être à nouveau parmi nous. Nous sommes heureux de vous accueillir.
Je veux revenir aux questions posées par M. Garrison au sujet du recrutement, la demande de 1 million de dollars. Je veux en parler dans le contexte de notre visite aux États-Unis cette semaine. Pour commencer, je voudrais me faire l'écho de certaines des choses que vous avez dites et que nous avons aussi entendues à notre niveau. Il y a beaucoup de gratitude pour l'engagement canadien. Le sénateur John McCain nous a remerciés pour notre travail en Afghanistan, particulièrement pour ce qui est des hommes et des femmes qui ont fait le sacrifice ultime. Essentiellement, nous sommes des partenaires, côte à côte, et ce, sur tellement de fronts différents. C'est quelque chose qui ressortait des conversations.
L'autre chose que nous avons entendue, c'est que nous devons en faire plus, et c'est la raison pour laquelle je veux parler de recrutement. Lorsque nous recrutons des gens pour nous assurer d'avoir suffisamment de femmes et d'hommes prêts à mettre leur vie en danger, — là où il faut des gens en pleine possession de leurs moyens —, quels efforts faites-vous pour vous assurer de trouver des gens intéressés par les missions à l'étranger, qu'ils sont motivés et qu'ils restent sains physiquement et mentalement? À l'étape du recrutement, quel genre de messages communiquez-vous, et quel genre de réponse obtenez-vous?
:
À la lumière de mon expérience personnelle et des discussions que j'ai eues avec les gens un peu partout au Canada, surtout lorsque nous avons réalisé l'Examen de la politique de défense, le problème sur le plan du recrutement, ce n'est pas vraiment de trouver les gens. Le problème, c'est de s'assurer que les gens passent au travers du système et de réduire le temps nécessaire afin qu'ils puissent réussir. Pour ce qui est d'intéresser les gens, l'intérêt est là.
Nous devons déployer plus d'efforts pour attirer davantage de femmes et attirer des membres de communautés diversifiées dans l'armée. En raison des travaux que nous réalisons à l'échelle mondiale, c'est une nécessité opérationnelle. C'est aussi une façon d'avoir accès à un bassin de talents beaucoup plus large.
Nous devons aussi voir à la question du maintien en poste, c'est-à-dire la façon dont nous prenons soin de nos troupes. C'est un dossier sur lequel nous nous sommes penchés de très près dans le cadre de l'Examen de la politique de défense. De quelle façon prenons-nous soin de nos troupes? De quelle façon nous assurons-nous qu'elles sont prises en charge. De quelle façon nous assurons-nous qu'elles partent en déploiement et ont aussi assez de temps de repos? De quelle façon nous assurons-nous de leur offrir les bons avantages? Si nous aspirons à recruter plus de femmes, de quelle façon nous assurons-nous qu'elles aussi auront accès aux avantages? Si une femme décide d'avoir une famille, cette décision ne devrait pas être néfaste à sa carrière, et elle devrait avoir le temps d'élever une famille, comme tous les autres Canadiens.
Ce sont des dossiers sur lesquels il faut se pencher de façon beaucoup plus réaliste. Malheureusement, nous savons que notre politique de défense n'a pas encore été totalement approuvée par le Cabinet, mais j'ai hâte d'en discuter davantage avec vous lorsque l'occasion se présentera.
:
Exactement. Nous avions des tableaux d'effectifs et de dotation artificiellement élevés dans certaines collectivités où il n'aurait jamais été possible d'attirer autant de personnes. Nous nous sommes dit qu'il fallait rajuster le tir, et, par conséquent, dans les centres populeux, nous avons réussi dans certains cas à accroître notre tableau d'effectifs et de dotation de 50 % et même de 75 % afin d'attirer les gens dans ces endroits.
L'autre chose qui est aussi importante, c'est que, lorsqu'un jeune Canadien se rend dans une unité de la Réserve navale, il doit y avoir des occasions d'emploi passionnantes et enrichissantes. Dans la Réserve navale — que je connais un peu mieux que la réserve de l'armée de terre — nous avons créé une nouvelle tâche, qui consiste à fournir des capacités de sécurité à nos navires déployés, par exemple.
Plus de 200 réservistes se sont portés volontaires pour participer à cette activité durant l'été, alors j'espère qu'ils reviendront et en parleront à leurs amis, qui en parleront à leurs amis, et...
:
Nous ne pouvons pas traiter les menaces de cette façon. L'EI constitue une menace, et nous allons participer à la lutte d'une façon qui sera utile à la coalition.
Nous travaillons aussi dans le contexte de l'OTAN pour déterminer de quelle façon nous pouvons participer. C'est ainsi que nous avons abordé la situation. Par exemple, la mission de l'opération IMPACT, comme j'en ai discuté avec les anciens commandants de la coalition et le commandant de la force terrestre, visait à nous dire quelle était la menace. Quel est votre plan dans ce dossier, et de quoi avez-vous besoin?
L'idée, ce n'est pas seulement d'offrir notre participation et de dire ce que nous pouvons offrir. De là, nous avons déterminé quel genre de renseignements étaient demandés. Quel type de renseignement fallait-il? Nous avons mis sur pied le CRTS et fourni les bons outils pour la coalition, qui a aussi fourni certaines ressources en matière de renseignement.
Nous avons parlé de la possibilité de tripler la taille de notre mission de formation, de conseil et d'assistance militaire. C'est facile à dire, mais la question, c'est de quelle façon et quand... le type de troupes qu'il faut envoyer, les unités que nous formons et la question de savoir exactement ce dont ils ont besoin.
Et maintenant, si on jette un regard rétrospectif, la moitié de Mossoul a été reprise, et on travaille sur la partie occidentale en ce moment. Imaginez tout le travail que la coalition a dû faire pour se rendre à Mossoul et tous les préparatifs que nous avons effectués dans le Nord. Il a non seulement fallu former les bonnes troupes, mais aussi mener des opérations et réaliser des activités de planification nécessaires pour permettre aux Peshmergas de s'installer, de façon à ce que, lorsque la coalition — et le reste des effectifs de l'opération — sont arrivés, nous étions prêts à passer à l'action.
Laissez-moi vous dire que les choses se sont extrêmement bien passées, et c'est l'une des raisons pour laquelle nous avons du succès à Mossoul actuellement. C'est ce qu'il fallait faire dans le cadre de la mission. L'OTAN, c'est autre chose. La menace est évidemment différente, et nous évaluons toujours la possibilité de réaliser tous les types de nouvelles missions et tenterons toujours de déterminer de quelle façon nous pouvons participer.
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue, monsieur le ministre.
Bienvenue aux autres témoins également.
Je vais poser mes questions en français, bien sûr.
Parmi les transferts du ministère de la Défense nationale à d'autres organisations, il est notamment question d'un transfert au ministère des Affaires autochtones et du Nord canadien visant à payer les coûts relatifs aux services du Programme des munitions explosives non explosées, ou UXO, pour la nation Tsuu T'ina, étant donné que, de 1908 à 1998, les Forces armées canadiennes ont tenu des opérations d'entraînement dans cette réserve.
Comme j'ai déjà passé moi-même plusieurs années parmi nos Premières Nations, ce transfert m'interpelle.
À ce jour, quelle superficie de la réserve a fait l'objet d'un nettoyage visant à éliminer les UXO? À l'inverse, quelle superficie de la réserve n'a pas encore fait l'objet d'un nettoyage visant à éliminer les UXO? Quels en sont les coûts associés?
:
C'est parfait. Merci, monsieur.
Je veux aussi revenir sur la question du recrutement et le million de dollars. Si nous regardons ce qui nous attend, comme on l'a mentionné, nous parlons aussi ici de l'état de préparation avec nos partenaires américains. Le recrutement est un aspect important de l'équation actuellement, et il faut s'assurer que le taux d'attrition ne gruge pas notre capacité du point de vue des effectifs.
Avez-vous des cibles précises quant aux métiers et professions où il y a des pénuries au sein de l'Armée et de la Marine, en particulier, mais aussi au sein de la Force aérienne? Et de quelle façon allez-vous cibler ces métiers et professions grâce à un programme de publicité et d'autres mesures de recrutement?
C'est un privilège d'être ici aujourd'hui. C'est la première fois que je me joins à vous aujourd'hui, et c'est un privilège. C'est un peu aussi une situation douce-amère pour moi.
Avant de poser ma question, je tiens à profiter de l'occasion pour vous remercier pour les annonces d'aujourd'hui concernant l'incident de la grenade qui a explosé en 1974 à Valcartier, accident qui a causé la mort de six cadets. J'étais un jeune cadet du Royal Montreal Regiment lorsque j'ai appris que deux des cadets décédés étaient des nôtres. C'est un dossier que j'ai suivi au fil des ans, et j'ai vraiment senti la tristesse et la frustration de toutes les personnes en cause. Aujourd'hui, je tiens simplement à vous remercier de ce que vous avez fait. Je suis sûr que tout le monde est reconnaissant.
Je vais maintenant poser ma question. Je vois certains transferts entre la Défense nationale et Affaires mondiales Canada pour fournir du soutien au personnel dans les missions à l'étranger. Où ces postes sont-ils situés et quels sont les rôles joués?
:
Je serais très heureux de prendre tout le crédit, mais ce n'est pas la réalisation de notre gouvernement, de l'ombudsman, d'un parti précis ou d'une personne précise. Je suis tout simplement heureux d'avoir eu l'occasion de clore le dossier de façon appropriée.
Je tiens cependant à mentionner une personne qui n'a pas été sous les feux de la rampe. Ce n'est pas un cadet. C'est un sergent qui était de service. J'ai eu l'occasion de le rencontrer après, et il m'a donné cette épinglette aujourd'hui. Le Comité des cadets m'a dit que c'est lui qui a vraiment défendu cette cause.
Je veux souligner quelque chose. C'est très important, parce que c'est à propos des leçons à tirer à l'avenir. Nous parlons seulement du fait de redresser un tort, mais j'ai eu l'occasion de rencontrer les cadets et de parler des problèmes. Ce sont des adultes, maintenant. À une époque, c'étaient des jeunes, et c'est quelque chose qui leur est arrivé. On leur a ordonné de n'en parler à personne. Nous avons appris de cet événement. Comme ils l'ont dit, ce n'est pas seulement une question d'argent; c'est le processus mis en place qui compte et le fait de s'assurer de clore le dossier de façon humaine. Je suis très heureux que tous les membres de tous les partis aient vraiment soutenu cet effort.
Pour répondre à votre question, lorsque nous adoptons un point de vue plus général, pour que nous puissions participer à l'échelle internationale et mieux comprendre les choses d'un point de vue militaire — lorsque nous parlons du leadership que nous assumons —, nous devons être présents dans des domaines clés, et c'est ce à quoi sert ce programme. Il nous permet d'avoir une connaissance de la situation et d'avoir une influence. Nous avons dû réparer certains pots cassés, et il reste encore un peu de travail à faire.
Voulez-vous prendre le relais?
:
Je peux répondre très rapidement.
Les 39 millions de dollars concernaient trois projets. Le premier est un projet d'hélicoptère maritime. Initialement, Sikorsky devait acheter tout l'équipement. Le gouvernement américain contrôle certains équipements, et il accepte seulement de nous vendre à nous, et nous obtenons donc un crédit de Sikorsky. Une partie des fonds qui reviennent sont un crédit que l'entreprise nous doit en raison de certaines choses que nous avons achetées aux États-Unis.
Il y a 800 000 $ qui concernent notre déménagement sur le campus Carling. Comme vous l'avez probablement lu, nous avons environ trois mois de retard, ce qui fait en sorte que nous ne dépenserons pas tous les fonds cette année, et que nous les perdrons.
Puis, il y a un très petit montant de 1 million de dollars lié à un projet associé aux menaces représentées par les petites embarcations. C'est seulement 1 million de dollars dans le cadre d'un plus grand projet. Tous les fonds seront dépensés. Rien n'est perdu. Nous tentons de réduire considérablement nos fonds non utilisés d'une année à l'autre.
:
Excellent. Merci beaucoup. Je suis heureux d'avoir une dernière intervention, ici.
Durant notre séjour à Washington, l'une des choses dont nous avons parlé, c'est la façon dont les gens comptabilisent leurs dépenses militaires et toute la question de la demande des États-Unis concernant les 2 % du PIB. Je me demandais, puisque nous parlons budget, si nous avons réfléchi à la possibilité de comptabiliser nos dépenses comme le font certains autres pays, de façon à ce qu'on obtienne le mérite qu'on nous doit pour ce que nous faisons.
C'est ma question, en fait. Ce n'est pas la question de savoir si nous trafiquons nos chiffres ou non. Différents pays comptabilisent les choses de différentes façons. Certains obtiennent le mérite d'un effort plus important que l'effort canadien tout simplement parce que nous ne comptabilisons pas les choses de la même façon.
Je me demande simplement si le ministre y a réfléchi.
:
Je n'ai pas de problème. C'est parfait. Merci.
Lorsque nous avons lancé l'Examen de la politique de défense, c'est une chose à laquelle nous avons réfléchi afin de déterminer là où nous en étions et là où nous voulions nous rendre. La question des 2 % a été soulevée. C'est une décision qui a été prise dans le cadre du Sommet de Rio.
La première chose que je voulais faire, c'était de comparer des pommes avec des pommes. Nous avons regardé la formule qui était utilisée. En même temps, il faut savoir que différents États utilisent différentes formules. Actuellement, le sous-ministre travaille avec nos plus proches partenaires pour déterminer exactement la formule qu'ils utilisent afin d'avoir un bon point de comparaison.
Dans le cadre de l'Examen de la politique de défense, je devais m'assurer d'avoir une bonne comparaison afin de prendre ces décisions. Lorsque nous avons pris les décisions au sujet de notre politique de défense, ce n'était pas une question de chiffres, ni des 2 %, parce que cela ne dit rien sur les extrants. Nous avons fondé nos décisions sur les résultats que nous voulions obtenir pour nos militaires au cours des 20 prochaines années au Canada, pour assurer la sécurité de l'Amérique du Nord et pour respecter nos engagements internationaux. De là, on peut définir les capacités. N'oubliez pas, j'ai aussi mentionné ma liste, la liste des choses que je veux. En ce qui concerne les capacités, quelles sont ces nouvelles capacités? Et que faut-il faire pour les maintenir au cours des 20 prochaines années aussi? Quels sont les types de personnes dont nous avons besoin? Combien en faut-il, et dans quels métiers? On parle ici d'une analyse très approfondie.
De là, on obtient un chiffre, et c'est ce chiffre que nous obtiendrons. Au bout du compte, personne ne pourra dire que nous ne livrons pas la marchandise, parce que la cible de 2 % visait à garantir que les États livrent la marchandise, qu'ils ne s'en tiennent pas seulement à la défense.
Et maintenant, le sous-ministre travaillera avec la bonne formule pour s'assurer que nous sommes conformes à nos alliés.
:
Merci de cette réponse.
Nous avons maintenant besoin d'une minute, mais c'est quelque chose que nous devons faire.
Nous allons maintenant voter à l'égard du Budget supplémentaire des dépenses (C).
CENTRE DE LA SÉCURITÉ DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
ç
Crédit 1c — Dépenses du programme............ 2 592 801 $
(Le crédit 1c est adopté.)
MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NATIONALE
ç
Crédit 1c — Dépenses de fonctionnement............ 29 530 000 $
ç
Crédit 5c — Dépenses en capital............ 18 775 $
(Les crédits 1c et 5c sont adoptés.)
Le président: Puis-je faire rapport du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2016-2017 à la Chambre?
Des députés: D'accord.
Le président: Monsieur le ministre et mesdames et messieurs les représentants du ministère, merci beaucoup d'avoir été là.
Chers membres, merci beaucoup. Nous allons passer à huis clos pour le reste de notre réunion.
[La séance se poursuit à huis clos.]